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Full text of "Histoire naturelle des insectes; spécies général des lépidoptères"

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É 


COLLECTION 

OF 

William  Schaus 

© 

PRESENTED 
TOTHE 

National  Muséum 

MCMV 


HISTOIRE  NATURELLE 


DES 


INSECTES 


LÉPIDOPTÈRES 

X. 

URANIDES   ET   PHALGNITES. 
II. 


"^.J^ 


HISTOIRE  NATURELLE 


DES 


INSECTES 


SPECIES   GÉNÉRAL 


LÉPIDOPTÈRES 

Par  MM.  BOISDUVAL  et  GUENÉE. 

TOME  DIXIÈME. 


URANIDES  ET  PHALÉNITES 

Par  m.  a.  GUENÉE. 

TOME  II. 

ODVRAGF    ACCOMPAGNÉ   DE    PLANCHES. 


PARIS 

LIBRAIRIE   ENCYCLOPÉDIQUE   DE   RORET 

RUE  HAUTEFEUILIE,    \2. 
1857. 


1  Ç\  ^  *\  'Â  u 


\i 


HISTOIRE  IVATURELLË 


INSECTES  LÉPIDOPTÈRES 


Gen.     TIMANDRA     Dup. 

Dup.  t.  IV  p.  224  (1829)  —  Bdv,  —  Ud.=Brodyepetes  Steph.  =  En- 
nomos  Treits.  =  Acidalia  Herr.-Sch. 

Chenilles  carénées  sur  les  côtés ^  à  quatrième  anneau  fortement  renflé;  h  tête 
petite,  un  peu  carrée;  vivant  cachées  sous  les  plantes  hasses.  —  Chrysalides 
effilées,  à  ventre  renflé,  à  tête  prolongée  en  pointe  aiguë,  renfermée  entre  dos 
feuilles.  —  Antennes  des  q"  garnies  de  lames  pubescentes,  très-grêles,  mais 
très-longues,  avec  l'extrémité  filiforme.  —  Palpes  des  Acidalia,  maif  bien  dé- 
veloppés. —  Abdomen  des  q"  rétréci  au  milieu,  mais  se  renflant  ordinairement 
avant  le  dernier  segment,  qui  est  brusquement  conique.  —  Tibias  postérieurs 
des  Q^  effilés,  munis  de  deux  paires  d'éperons  et  à  tarses  bien  développés-  — 
Ailes  larges  :  les  supérieures  à  apex  aigu  etfalqué  ;  les  inférieures  à  angle  pro- 
longé en  pointe;  l'ombre  médiane  formant  une  ligne  oblique  très-nette.  Sub- 
terminale nulle.  Coudée  toujours  visible  en  dessous  et  rapprochée  du  bord, 
auquel  elle  est  parallèle. 

Ce  genre  est  sans  doute  très-voisin  des  Acidalies.  Je  crois,  cependant, 
avec  MîM.  Boisduval  et  Ledcrer,  qu'il  peut  facilement  en  être  distingué, 
même  chez  notre  espèce  européenne.  Quant  aux  exotiques,  elles  sont  en- 
core bien  plus  tranchées  :  leurs  ailes  supérieures  sont  anguleuses  comuiô 
les  inférieures,  et  leurs  palpes  robustes  et  dépassant  notablement  le  front; 
l'ombre  médiane  est  convertie  en  ligne  transversale,  qui  naîl  avant  l'apex 
des  premières  ailes  et  se  prolonge  jusqu'au  milieu  du  bord  abdominal  des 
secondes.  Chez  quelques-unes,  celte  ligne  est  éclairée  d'un  filet  jaunâire.  La 
coudée,  rejetée  assez  près  du  bord,  subit  une  flexion  au  milieu  de  l'aile. 

Lépido'ptères .    Tome  10.  1 


2  ACIDALCDjE. 

Dans  le  second  groupe,  elle  est  remplacée  par  une  série  de  points  ;  en  outre, 
chez  ce  même  groupe,  on  voit  da:^  la  cellule  des  supérieures  une  tache  ar- 
rondie, foncée,  dont  le  milieu  est  occupé  et  comme  pupille  par  des  poils 
clairs.  Enfin,  un  troisièiT>e  groupe  est  constitué  par  une  espèce  nouvelle- 
ment découverte  dans  la  Russie  méridionale.  Elle  diffère  des  autres  par  ses 
antennes  garnies  de  lames  encore  plus  serrées  et  plus  pubescentes  ;  l'abdo- 
men des  (f,  qui  se  rapproche  de  celui  des  Acidalies;  enfin,  la  forme  de  la 
ligne  médiane  qui  est  flexueuse^  accompagnée  d'autres  linéaments,  et  qui 
se  perd  sur  une  partie  des  ailes  inférieures;  mais  ces  différences  ne  sau- 
raient constituer  un  genre  séparé^  quand  d'ailleurs  les  autres  caractères  se 
retrouvent.  Quant  à  la  forme  des  ailes,  elle  se  rapproche  tout-à-fait  de  l'es- 
pèce australienne,  qui  forme  un  excellent  passage. 

Les  quelques  espèces  du  genre  Timandra  sont  répandues  sur  les  points 
les  plus  opposés  du  globe.  Les  premiers  étals  ne  sont  comius  que  chez  notre 
espèce  européenne.  La  chenille  se  fait  remarquer  par  le  renflement  de  sou 
quatrième  anneau,  qui  la  fait  ressembler  à  certains  serpents;  elle  vit  ca- 
chée sous  toutes  sortes  de  plantes  basses,  mais  principalement  de  Rumex. 
La  chrysalide  a  aussi  sa  part  d'originalité  en  ce  que  la  tête  est  pourvue 
d'une  pointe  recourbée  entre  les  deux  yeux. 

Les  papillons  volent  chez  nous  dans  les  prés  humides  et  voisins  des  pe- 
tKs  bois.  Ils  ont  deux  générations  par  an. 

GROUPE  I. 
i^  ^93.      Timandra  Amataria     Lin, 

Lin.  S.  N.  201  F.  S.  1223  —  GeofF.  II  p.  128  (l'Anguleuse)  —  Scop.  528 

—  Schœff,  Icon.  —  Wien.-Verz.  F-9  —  Knock  III  p.  13  pi.  I  ûg.  10-11 

—  Fab.  13  —  Schw.  pi.  3  fig.  6-7  —  Bork.  48  —  Esper.  pi.  VII  tlg.  3-6 

—  Sepp  IV  pi.  25  fig.  1-7  —  Schr,  1630  —  Donov.  I  p.  73  pi.  33  —  Hb. 
52  — Haw.  p  296  — Treits.  I  p.  20  —  Dup.  IV  p.  226  pi.  148  flg.  3  — 
Frey.  Beitr.  pi.  60  fig.  1  —  Lyon.  p.  266  pi.  26  fig.  12-17  —Steph.  III 
p.  202  —  Wood  533  —  Bdv.  1918  —  Herr.-Sch.  p.  13  —  Lali.  10. 

Larv.  Bork.  Knock,  Hb.  Lyon. 

Assez  commune  dans  les  prés  et  les  lieux  herbus  de  tome  l'Europe,  en 
mai,  puis  en  juillet  et  août.     Coll.  div. 

C'est  une  des  espèces  les  plus  connues,  mais  non  les  plus  abondan- 
tes, quoiqu'elle  ne  soit  précisément  rare  nulle  part.  On  la  prend  fréquem- 
ment passée.  Borkhausen  n'a  pas  mis  moins  de  trois  pages  pour  décrire 
sa  chenille, et  Knock  près  de  douze! 

Donovan  écrit  Amatorio.  N'est-ce  qu'une  faute  d'impression  ? 

La  figure  que  Hubner  a  donnée,  524-525,  est  bien  plus  mauvaise  que 
la  première. 


ÂClDALIDiE.  3 

GROUPE  II. 

894.       TiMANDRA    ViRIDIPENNARIA       Gn. 

28""».  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  mais  peu  prolongé  et  à  peine  fal- 
qué,  à  bord  légèrement  coudé;  inférieures  à  angle  prononcé:  les  quatre 
d'un  vert-pistaclie  clair,  avec  l'ombre  médiane  fine,  droite  aux  quatre  ailes, 
d'un  vert  plus  foncé,  suivie  d'une  série  de  points  écartés,  de  même  cou- 
leur. Un  gros  point  cellulaire  noir,  pupille  d'écaillés  blanches  sur  les  su- 
périeures. Dessous  d'un  jaune-verdâtre  strié,  avec  une  ligne  parallèle  au 
bord  et  la  frange,  grises.  Front  et  antennes  d'un  brun-rouge. 

Amérique  septentrionale.    Deux  cf.    Coll.  Bdv.  et  Mus. 

■895.      TiMANDRA  Neptunaria      Gn.    pi.  18  fîg.  5. 

Elle  est  voisine  de  la  précédente,  mais  plus  grande  (34™™).  Les  ailes  su- 
périeures ont  un  angle  presque  aussi  marqué  que  les  inférieures,  et  le 
bord  est  un  peu  échancré  de  cet  angle  à  l'apex.  La  ligne  transverse  est 
également  très-droite,  mais  mi-partie  de  vert  foncé  et  de  jaune  clair.  Le 
dessous  est  beaucoup  plus  pâle.  Les  pattes  sont  carnées  et  les  tibias  pos- 
térieurs, légèrement  subulés,  n'excèdent  pas  la  cuisse  en  longueur. 

Abyssinie.     Un  cf.    Coll.  Mus. 

896.       TlMANBRA    AVENTIARIA       Gn. 

28'"'".  Ailes  supérieures  ayant  au  milieu  un  angle  marqué,  au-dessous 
duquel  le  bord  est  très-droit  et  oblique,  tandis  qu'il  est  fortement  échan- 
cré au-dessus  :  les  quatre  d'un  ochracé  sale,  avec  une  ligne  transverse, 
commune,  droite,  d'un  brun-roux,  éclairée  inférieurement  de  jaune  pâle. 
Une  série  de  petits  points  nervuraux.  Frange  d'un  brun-violet,  avec  l'é- 
chancrure  des  supérieures  bordée  de  la  même  couleur.  Un  gros  point 
cellulaire  brun,  plus  clair  au  centre.  Inférieures  ayant  près  de  la  base  un 
très-petit  point  d'un  blanc  luisant,  cerclé  de  brun.  Dessous  d'un  jaune- 
d'ocre  vif,  strié  de  violàtre  :  les  supérieures  avec  un  point,  une  bande  et 
l'échancrure,  violâtres. 

Australie.    Une  9-    Coll.  Gn. 

Celte  Tirnandra  rappelle  pour  les  dessins  VAventia  Flexularia, 


4  ACIDALIDjE. 

GROUPE  III.     (Ochodontia    Led.) 

^  897.        TiMANDRA    SaREPTARIA       Ev. 

Eversm.  F.  U.  p.  358  —  Herr.-Sch.  p.  28  fig.  31  —  Led. 

Larv.  ignot. 

Russie  méridionale.    Deuxcf,  une  9-    Coll.  Zell.  et  Gn. 

Cette  cliarmante  espèce  a,  comme  la  précédente,  beaucoup  de  l'aspect 
des  Philobia  ou  des  Aventia.  Elie  est  assez  répandue  maintenant  dans  les 
collections,  grâce  au  dernier  voyage  de  M.  Kindermann. 

Gen.      ODYSIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  [des  Ç)  garnies  de  lames  bien  accusées,  a.  som- 
met filiforme.  —  Palpes  épais,  droits,  hérissés,  écartés,  dépassant  le  front;  le 
2'  article  rectangulaire,  le  3*  très-court,  également  hérissé.  —  Trompe  assez 
longue.  —  Corps  (de  la  Çj  robuste:  l'abdomen  ovoide,  très- renflé.  ^  Pattes 
longues;  les  tibias  postérieurs  à  deux  paires  d'ergots.  —  Ailes  larges,  à  écailles 
rudes  et  relevées,  à  dessins  confus  :  les  supérieures  à  bord  convexe  et  festonné; 
les  inférieures  profondément  dentées. 

Quoique  je  ne  connaisse  que  des  femelles,  je  ne  puis  me  dispenser  d'éta- 
blir ce  genre  qui  a  un  aspect  particulier  et  très-tranché.  On  voit  que  les  an- 
tennes, les  palpes  et  les  dents  des  inférieures  ne  peuvent  laisser  ajucun 
doute  sur  sa  validité.  Les  mâles  y  ajouteront  probablement  encore.  Du 
reste,  l'aspect  de  ce  genre  est  un  peu  ambigu,  et  on  serait  tenté  de  le  por- 
ter parfois  dans  les  Boarmides,  parfois  dans  les  Fidonides.  Le  mâle  et  le  s 
premiers  états  décideront. 

898.     Odysia  Molaria     Gn.    pl.l6ûg.  6. 

33"""'.  Ailes  supérieures  larges,  à  bord  convexe;  inférieures  à  dents 
profondes  :  les  quatre  d'un  gris-cendré,  saupoudré  de  noir,  et  à  écailles 
rudes,  avec  un  très-petit  point  noir  dans  le  sinus  de  chaque  dent  et  une 
ombre  médiane  commune,  épaisse,  vague,  arquée  mais  non  sinuée,  por- 
tant à  sa  partie  antérieure  une  ligne  dentée,  souvent  réduite  à  des  points 
nervuraux,  surtout  aux  ailes  supérieures.  Quelques  traces  d'une  subter- 
minale  bordée  aussi  par  des  points  à  peine  sensibles,  et  d'une  extrabasi- 
laire.  Un  point  cellulaire  noir.  Dessous  d'un  gris-fumeux  foncé,  non  sau- 
poudré, avec  le  point  cellulaire  pour  tout  dessin.  Antennes  (de  la  9)  iai"- 
nies  de  lames  assez  longues. 

Brésil.     Quatre  9.     Coll.  Mus.  et  Gn. 


ACIDALID^. 


Gen.     CNEMODES     Gn. 

Chenilles —  antennes  des  ç^  garnies  de  lames  pubescentes,  longues  el 

serrées,  avec  le  sommet  filiforme.  —  Palpes  droits,  écartes,  dépassant  peu  le 
front.  —  Abdomen  des  çf  déprimé,  conirjus.  —  Tibias  postérieurs  atrophiés, 
mais  garnis  de  masses  de  poils  mêlés  de  duvet;  ceux  des  Ç  à  quatre  éperons. — 
Ailes  larges,  épaisses,  entières,  non  anguleuses,  à  lignes  communes  peu  sail- 
lantes ;  les  inférieures  à  angle  anal  coupé  carrément. 

Il  n'y  a  pas  beaucoup  de  caractères  pour  ce  genre,  et,  cependant,  on  ne 
peut  le  réunir  ni  auxAcidalia  ni  aux  Pellonia.  Ce  qu'il  présente  de  plus  re- 
marquable, ce  sont  les  poils  qui  garnissent  les  tibias  postérieurs  des  mâles, 
poils  si  abondants  chez  une  des  espèces,  que  leur  \oIume,  quand  ils  sont 
déployés,  égale  au  moins  celui  de  l'abdomen. 

Toutes  les  espèces  sont  américaines  et  inédites. 

899.       CneMODES    HlRCARfA      Gn, 

40n"«.  Ailes  épaisses,  un  peu  festonnées,  d'un  jaune-paille,  saupou- 
drées d'atomes  d'un  rose  foncé,  avec  trois  et  deux  lignes  formées  par  ces 
atomes  :  les  deux  dernières  subparalléles,  fortement  découpées  en  dents  ai- 
guës. Un  gros  point  cellulaire  d'un  rouge  foncé,  et  d'autres  plus  petits,  pla- 
cés à  la  base  de  la  frange,  à  l'extrémité  de  chaque  nervure.  Dessous  des 
inférieures  un  peu  velu,  d'un  jaune-paille,  des  supérieures  lavé  de  rose, 
avec  deux  des  lignes  du  dessus.  Antennes  garnies  de  lames  presque  jus- 
qu'au sommet.  Front  rouge.  Tibias  postérieurs  garnis  d'une  masse  consi- 
dérable de  poils  et  de  duvet  mêlé  de  rouge. 

Brésil.     UncT.    Coll.  Gn. 

Celte  grande  espèce  fait  le  passage  au  genre  Pellonia. 

/900.      Cnemodes  Castaria     Gn. 


31™".  Ailes  d'un  blanc  très-finement  saupoudré  de  rouge  sombre,  ce 
qui  leur  donnî  une  teinte  carnée,  avec  des  lignes  formées  par  l'accumu- 
lation de  ces  mêmes  atomes,  mais  peu  distinctes  :  l'ombre  médiane  obli- 
que, ondulée,  la  coudée  plus  marquée,  rapprochée  du  bord,  formant  de 
petites  dents  arrondies  et  suivies  d'une  ombre  subterminale.  Un  fin  liseré 
borde  les  ailes,  et  il  est  suivi,  surtout  aux  inférieures,  de  petits  poi«nts  ner- 
vuraux,  bruns, bien  marqués  et  placés  au  milieu  de  la  frange.  Un  très-petit 
point  cellulaire  noir.  Lessous  sans  atomes  ;  les  supérieures  avec  la  côte 
carnée.  Front  carné,  avec  une  ligne  noire  au  soujmet.  Dernier  tiers  des  an- 


6  acidalidjG. 

tcnnes  filiforme.  Poils  des  tibias  postérieurs  blancs,  mêlés  de  carné  et  as- 
sez abondants.  —  Ç  semblable, 
Haïti.    Uno^,  uneÇ.    Coll.Gn. 

901.     Cnemodes  Indignaria     Gn, 


34min.  Ailes  entières,  les  supérieures  arquées  au  sommet  de  la  côte,  à 
bord  un  peu  convexe  ;  les  inférieures  convexes,  à  angle  anal  prolongé  et 
subaigu  :  les  quatre  d'un  gris-noisette,  avec  trois  et  deux  lignes  excessi- 
vement fines  et  peu  apparentes,  ondulées,  parallèles  et  équidistantes.  Point 
de  subterminale  ni  de  points  terminaux.  Un  très-petit  point  cellulaire  d'un 
blanc  luisant  cerné  de  brun.  Dessous  uni.  Front  et  antennes  concolores. 
Les  tibias  postérieurs  sont  endommagés. 

Brésil?    Un  cf.    Coll.  Gn. 


Gen.     PELLONIA     Dup. 

Dup.  IV  p.  109  et  V  p.  130  (1829)  —  Led.  =  Rhodostrophia  Hb.  Verz. 
=  Acidalia  Treits.  Herr.-Sch.  =  Aspilates  Bdv. 

Chenilles  trèi-allonqées,  filiformes,  finemenl  plissées  transversalement,  à  tête 
globuleuse,  très  vives,  se  roulant  plusieurs  fois  sur  elles-mêmes  et  se  laissant 
tomber  à  terre;  vivant  sur  les  graminées.  —  Chrysalides  dans  de  petites  coques 
de  terre.  —  Antennes  des  çf  garnies  de  lamet  longues,  mais  très-fnef,  portant 
dci  cils  frisés  ;  celles  des  Ç  séiacées.  —  Palpes  squam.meux,  assez  larges,  mais 
ne  dépassant  pas  le  front.  —  Corps  grêle:  l'ubdom^en  très-long,  filiforme  et 
terminé  carrément  ;  celui  des  Ç  également  long  et  terminé  par  une  pointe 
brusque. —  Pattes  longues,  grêles  :  les  postérieures  non  renflées,  à  éperons  pres- 
que toujours  au  nombre  de  trois  seulement  chez  les  çf,  avec  les  tarses  normaux. 
Ailes  larges,  entières,  sans  points  terminaux,  d'un  gris  variable,  avec  des 
lignes  ou  bandes  roses. 

Ce  genre,  créé  par  Duponchel,  a  été  ballotté  des  Fidonides  aux  Acidali- 
des,  et  non  sans  raison,  car  son  aspect  tient  des  unes  et  des  autres.  Dans 
ces  derniers  temps  on  s'est  entendu  pour  le  supprimer,  mais  les  uns  l'ont 
réuni  au  G.  Aspilates,  les  autres  au  G.  Acidalia.  C'est  déjà  une  preuve 
qu'il  valait  mieux  le  conserver.  Il  est,  en  effet,  aussi  bien  caractérisé  que 
la  plupart  de  ses  voisins,  et  les  antennes,  les  tibias  postérieurs,  l'habitus  gé- 
néral et  les  dessins  des  ailes,  suffiraient  pour  l'isoler. 

Les  premiers  états  en  fournissent  une  autre  occasion.  Les  chenilles  ont 
un  aspect  tout-à-fait  à  part.  Elles  sont  extrêmement  longues  et  cylindri- 
ques, ou  à  peine  carénées,  en  telle  sorte  que,  dans  leur  jeunesse  surtout, 
l'expression  de  filiforme  n'a  jamais  été  mieux  appliquée.  Au  moindre  con- 


m 


ACIDALlDiE.  y 

tact,  elles  se  torlillent  avec  prestesse  et  se  roulent  plusieurs  fois  sur  elles- 
mêmes,  comme  les  cordages  qu'on  enroule  pour  les  tasser.  Si  on  les  touche 
de  nouveau,  elles  continuent  leurs  frétillements  et  reprennent  la  même 
forme  en  se  roulant  dans  un  autre  sens.  Dans  la  marche,  elles  n'ont  pas 
une  attitude  moins  caractéristique.  Ce  sont  elles,  surtout,  qui  se  plient 
en  loiicle,  car  leurs  anneaux  extrêmes  qui  portent  les  pattes^  se  trouvant 
très-courts  en  proportion  des  anneaux  intermédiaires  qui  en  sont  dépour- 
vus, cette  boucle  se  trouve  composée  de  la  presque  totalité  du  corps,  et 
leur  tête  est  très-voisine  de  leur  extrémité  anale  quand  elles  préludent  à 
leurs  immenses  enjambées.  Ces  chenilles  vivent  sur  une  foule  de  graminées 
et  croissent  d'une  manière  à  peine  sensible;  aussi,  mettent-elles  un  très- 
long  temps  à  parvenir  à  toute  leur  croissance,  puisque,  écloses  en  août,  elles 
passent  tout  l'hiver  à  peine  à  la  moitié  de  leur  taille,  et  n'arrivent  à  leur 
transformation  qu'au  mois  de  juin  de  l'année  suivante.  Cependant,  on  a, 
dit-on,  observé  deux  générations  :  je  ne  le  nie  pas  pour  les  espèces  méri- 
dionales, mais,  dans  nos  contrées,  j'ai  plusieurs  fois  élevé  la  Vihicaria,  et 
jamais  je  n'ai  pu  obtenir  le  papillon  qu'à  une  seule  époque  de  l'année. 

Rien  de  particulier  dans  les  mœurs  des  insectes  parfaits.  Ils  sont,  jus- 
qu'ici, tous  d'origine  européenne,  mais  ils  s'étendent  jusqu'au  littoral  afri- 
cain. Les  espèces  sont  assez  difficiles  à  démêler,  et  doivent  être  observées 
à  fond  et  dans  toutes  leurs  parties.  Les  tibias  postérieurs  et  la  forme  des  se- 
condes ailes  sont,  à  cet  égard,  d'une  grande  ressource. 

902.      Pellonia  Vibicarja     Lin. 

S.  N.  198  —  F.  S.  1228  — Clerck  pi.  3  fig.  2  —  Geoffroy  p.  132  (la  bande 
rouge)  —  Wien.-Verz.  P-2—  Brahra.  310— Fab.  37— Schr.  1694  —  Schw. 
pi.  22  flg.  1-8— Borl£.  254  —  Esp.  pi.  III  fig.  3-7  —  Hb.  50  (var.)  — Haw. 
310  no  104  —  Treits.  Il  p.  263  —  Dup.  V  p.  134  pi.  ItO  fig.  6,  Tf  — 
Steph.  m  p.  207  — Wood  538  —  Bdv.  1479  — Herr.-Sch.  p.  13  —  Lab.  11. 

Larv.  Brahm.  Schw.  Bork.  Esp.  Gn.  infrà. 

32°"°.  Ailes  d'un  gris-d'os  légèrement  olivâtre,  uni,  avec  la  frange  rose, 
et  deux  lignes  communes  roses,  parallèles,  dont  la  première,  lavée  en  ar- 
rière de  rose  fondu,  est  presque  contiguë  à  un  trait  cellulaire  d'un  gris- 
rose..  Supérieures  ayant  en  outre  une  extrabasilaire  rose,  arquée.  Infé- 
rieures avec  un  petit  angle  au  bout  de  la  2,  précédé  d'une  rentrée  ou  lé- 
gère échancrure.  Dessous  lavé  de  rose.  Tibias  postérieurs  grêles,  non  ren- 
flés, munis  de  trois  éperons,  dont  l'antérieur  isolé. 

Vole  çà  et  là  dans  les  lieux  herbus  et  sur  les  collines  sèches  de  toute 
l'Europe,  en  juin  et  juillet.     Coll.  div. 

Je  ne  saurais  reconnaître  dans  cette  espèce  la  Cruentata  de  Scopoli;  du 
moins  sa  description  est-elle  très-douteuse. 
Fabricius  a  prétendu  corriger  celle  de  Linné  en  disant  que  les  ailes  ne 


8  ACIDALID^. 

sont  pas  anguleuses.  On  voit  qu'il  ne  s'est  pas  montré,  en  cela,  aussi  bon 
observateur  que  son  devancier. 

Elle  ne  varie  pas  beaucoup,  si  ce  n'est  pour  l'éloignement  relatif  des  li- 
gnes entre  elles;  ;a  prétendue  variété,  fig.  7,  de  Duponchel,  ne  diffère  pas 
sensiblement  du  type.  Cet  auteur  n'a  pas  signalé  les  différences  les  plus 
essenlielles  entre  la  Vilicaria  et  la  Calabraria,  aussi  a-t-on  tenté  de  les 
réunir  encore  dans  ces  derniers  temps.  Schwarz  a  donné  (fig.  8)  une  variété 
plus  remarquable  et  entièrement  pâle. 

Chenille  très-longue  et  filiforme,  d'un  gris-testacé  clair,  sans  autre  des- 
sin qu'une  vasculaire  géminée,  à  filets  écartés,  ondulée  et  visible  surtout 
sur  les  anneaux  extrêmes.  Avec  de  l'attention  on  aperçoit  les  trapézoïdaux 
et  les  stigmates  qui  sont  cerclés  de  brun.  Ventre  d'un  blanc-bleuâtre,  avec 
une  ligne  plus  claire.  Tête  concolore,  avec  deux  traits  obscurs.  Vit  en  sep- 
tembre et  octobre  sur  une  foule  de  graminées  ;  elle  passe  l'hiver  et  ne  se 
métamorphose  qu'en  mai. 


Hb.  50. 

L'espace  entre  les  deux  lignes  entièrement  comblé  de  rose. 

B. 

Entièrement  d'un  gris-verdâtre,  sans  aucune  trace  de  lignes,  et  avec  l'ex- 
trémité de  la  frange  seulement  teintée  de  rose.  Dessous  aussi  sans  teinte 
rose.  Front  également  pâle. 

Altaï.     Un  cf.     Coll.  Led. 

M.  Lederer  me  mande  qu'il  a  également  une  9  de  cette  belle  variété. 
Si  l'on  en  voyait  beaucoup  d'individus  semblables,  je  serais  porté  à  la  con- 
sidérer comme  une  espèce,  d'autant  plus  que  la  rentrée  qui  précède  l'angle 
des  aile»  inférieures  est  coupée  tout  droit,  tandis  qu'elle  est  légèrement 
concave  chez  le  type.  Les  tibias  et  les  antennes  ne  diffèrent  pas. 

*  9o3.     Pellonia  Calabrabia     Pet. 

Petagna  p.  38  u^- 199  Gg.  23  --  Hb.  49,  365,  546  et  Beitr.  pi.  2  fig.  M 
—  Bork.  251  — Esper  pi.  IV  fig.  1-2  — Treits.  II  p.262— Dup.  V  p.  132 
pi.  ^9  fig.  5  —  Bd7.  1480  —  Herr.-Scb.  p.  14  —  Lab.  12  —  Leder.  Géo. 
Eur.  p.  95. 

Larv.  Leder.  1.  c. 

Espagne,  Italie,  Piémont,  France  méridionale,  Fontainebleau,  Est  de  la 
France,  en  avril  et  juillet.  Commune  dans  les  Pyrénées.    Coll.  div. 

On  a  encore  agité  dans  ces  derniers  temps  la  question  de  savoir  si  cette 


* 


acidalid^.  9 

espèce  n'était  pas  une  simple  variété  de  Vihicaria,  mais  je  ne  le  crois  pas 
soutenable;  en  effet,  outre  les  différences  qui  ont  déjà  été  signalées  (le 
rapprochement  des  deux  lignes,  la  couleur  ochracée  ou  olivâtre  du  fond, 
le  bord  lavé  de  rose  en  dessous,  la  position  du  trait  cellulaire,  la  tige  des 
antennes  du  (f,  plus  robuste,  etc.),  il  en  est  deux  qui  paraissent  avoir 
échappé  à  tous  les  observateurs  et  qui  me  semblent  concli.antes  :  1"  l'ab- 
sence de  la  dent  ou  angle  au  bout  de  la  2  des  ailes  inférieures  du  çf,  et  la 
dépression  à  peine  sensible  du  bord  entre  1'  et  2;  —  2°  et  surtout  les  tibias 
postérieurs,  dont  l'éperon  supérieur  est  très-renflé  en  forme  de  massue, 
et  rapproché  des  deux  autres,  entre  lesquels  il  s'avance  et  qu'il  dépasse 
du  double. 

Le  type  a  les  deux  lignes  distinctes,  la  première  seulement  plus  épaisse, 
mais  non  délayée,  au  moins  ordinairement,  la  seconde  fine  et  dentée. 

A. 

L'espace  entre  les  deux  lignes  rempli  de  rose-vif,  de  part  et  d'autre. 

904.      Pellonia  Tabidaria     Zell. 

Zell.  Isis  1847  p.  505  —  Herr.-Scb.  Sup.  p.  64  fig.  345-347?=  Cala- 
braria  var.  Leder.  Géo.  Eur.  p.  95. 
Larv.  ignot. 

Turquie,  Chypre,  Beyrouth.     Un  çf^  une  $ .     Coll.  Led. 

M.  Lederer,  après  avoir  comparé  beaucoup  d'exemplaires  de  ces  deux 
espèces  de  diverses  localités,  et  après  avoir  passé  beaucoup  de  temps  à 
leur  étude,  a  fini,  de  guerre  lasse,  par  les  réunir.  Pour  moi,  je  suis  arrivé 
à  une  conclusion  opposée,  faute,  peut-être,  de  matériaux  en  quantité  suf- 
fisante, mais  aussi,  peut-être,  l'esprit  moins  troublé  par  ces  hésitations 
que  fait  naître,  à  la  longue,  l'étude  d'une  quantité  de  variétés  intermé- 
diaires. 

Tabidaria  est  la  plus  belle  des  Pellonia.  Elle  est  plus  grande  que  Ca- 
labraria  (SS"""),  d'un  ochracé-verdàtre  sale.  La  base  est  envahie  par  du 
rose-vineux,  jusqu'à  l'extrabasilaire.  Il  en  est  de  même  de  l'espace  entre 
la  coudée  et  le  bord,  qui  est  simplement  divisé  par  une  ligne  fine  et  dentée 
de  la  couleur  du  fond,  plus  vague  aux  inférieures.  Le  point  cellulaire  est 
très-marqué  aux  quatre  ailes,  ovale,  et  aussi  brun  que  vineux.  Tous  ces 
caractères  se  reproduisent  encore  plus  nettement  en  dessous,  et  les  supé- 
rieures y  ont  la  base  et  le  disque  teintés  de  noirâtre.  Les  éperons  posté- 
rieurs présentent  une  différence  importante  dans  les  deux  sexes.  Chez  le 
O",  le  supérieur,  (jui  est  en  massue,  est  à  peine  aussi  long  que  les  deux  in- 
férieurs ;  et  chez  la  Ç ,  on  ne  voit  qu'un  seul  éperon  supérieur,  tandis  que 
la  Calabraria  en  a  deux.  Les  antennes  et  la  coupe  d'aile  ne  diffèrent  pas. 


I O  ACIDALID^. 

Il  n'est  point  sûr  du  tout  que  les  figures  de  M.  Herricli  représentent  la 
vraie  Tabidaria;  celle  de  la  9  seule  en  approche  un  peu,  mais  la  rend  im- 
parfaitement. 

90;).        PeLLONIA    SlCANARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  fig.  548-549  —  Zell.  Bull.  Mosc.  1854  p.  36. 

Il  n'a  été  publié,  à  ma  connaissance,  sur  cette  espèce,  qu'une  figure  et 
point  de  texte,  car  M.  Zeiler  n'a  fait  que  la  mentionner  dans  le  Bulletin 
de  la  Soc.  des  iiat.  de  Moscou.  J'en  ai  devant  les  yeux  une  paire  prise  à 
Palerme,  et  voici  en  quoi  elle  me  paraît  différer  de  Calabraria,  dont  elle 
paraît  plus  voisine  encore  que  la  Tabidaria. 

Même  taille.  Les  ailes  supérieures  ont  l'apex  notablement  plus  aigu  et 
le  bord  terminal  très-droit.  Elles  sont  d'un  ochracé-olivâtre,  tandis  que 
les  inférieures  sont  d'un  jaune-clair,  lavé  d'olivâtre  seulement  à  l'angle 
anal.  Pas  de  point  cellulaire.  Lignes  assez  peu  marquées,  surtout  aux  in- 
férieures où  elles  ne  se  montrent  guère  qu'au  bord  abdominal.  La  dernière 
des  supérieures  est  à  peine  exprimée.  Le  front  est  d'un  brun-terre-d'ombre. 
Les  tibias  postérieurs  du  çf  sont  armés,  dans  les  deux  sexes,  de  deux 
paires  d'éperons  complets,  égaux,  écartés  et  filiformes.  La  $  diffère  peu 
ducT- 

Sicile,  vers  la  mi-mai. 

Nota.  Je  possède  un  bel  individu  d'une  espèce  prise  à  Boue  (Algérie), 
et  qui  pourrait  bien  être  encore  une  espèce  séparée;  mais  comme  je  n'ai 
que  la  9i  ^'  Q"^  J^  ''"•s  conséquemment  privé  de  la  ressource  des  carac- 
tères du  çf,  qui  pourraient  seuls  être  concluants,  j'aime  mieux  ajourner  sa 
publication. 


Gen.     SOMATINA     Gn. 


Chenilles —  Antennes  des  çf  garnies  de  cils  simples  et  coitrts;  celles 

des  9  très-brièvement  pubescentes.  —  Palpes  minces,  mais  ascendants  et  ap- 
pliqués contre  le  front.  —  Corps  robuste:  le  thorax  subcarré,  l'abdomen  renflé 
et  presque  aussi  gros  chez  les  çj"  que  chez  les  9  •  —  Ailes  larges,  épaisses,  en- 
tières :  les  supérieures  à  apex  aigu,  à  bord  coudé,  surtout  chez  les  9  >'  'es  infé- 
rieures à  bord  très-convexe  ou  coudé,  à  angle  anal  coupé  carrément  et  même 
un  peufalqué;  les  quatre  à  lignes  peu  nombreuses  et  mal  marquées. 

Quoiqu'il  n'y  ait  encore  que  deux  £spéces  dans  ce  genre,  il  faut  en  faire 
deux  groupes  séparés. 

Le  premier  a  les  ailes  inférieures  plus  claires  que  les  supérieures  ;  les  des- 
sins de  ces  dernières  diffèrent  lout-à-fail  de  ceux  des  autres  Acidslides,  et 


ACIDALIUjE.  I  I 

ressemblent  à  ceux  de  certaines  Noctuélides.  Leur  tournure  générale  se 
rapproche  un  peu  des  Macarin.  L'espèce  habite  l'Amérique. 

Le  second  a  beaucoup  de  rapport  avec  les  Argyris,  mais  il  s'en  dis- 
tingue par  ses  antennes  non  garnies  de  lames,  et  par  l'absence  des  lignes 
métalliques.  L'espèce  est  indienne. 

Tous  deux  ont  le  corps  robuste  comme  les  Argyris,  et  à  peu  près  la 
même  forme.  Je  ne  puis  parler  des  pattes  postérieures  que  je  n'ai  vues 
que  dans  le  premier  groupe  ;  mais  il  y  a  apparence  qu'elles  ne  s'éloignent 
pas  beaucoup  de  celles  des  Acidalia. 

GROUPE  L 

Ç  906.       SOMATINA    NOCTUATA       Gn.  4f-  ' 

26mm.  Ailes  supérieures  trapéziformes,  coudées  au  milieu,  d'un  blanc- 
verdâtre  teinté  et  comme  nuage  de  brun,  avec  une  extrabasilaire  arquée, 
et  une  coudée  droite  et  oblique,  d'un  brun-verdâtre  plus  foncé,  la  der- 
nière suivie  à  dislance  d'une  autre  ligne  parallèle  moins  marquée.  Un  trait 
cellulaire  entre  les  deux.  Inférieures  légèrement  coudées,  blanches,  sub- 
irisées, avec  les  traces  d'une  subterminale  et  le  bord  d'un  gris-verdâtre. 
Dessous  des  supérieures  avec  deux  lignes  grises.  Antennes  fortement  pu- 
bescentes,  à  cils  frisés.  Tête  et  front  concolores.  —  9  ^  ^''^^  supérieures 
plus  anguleuses,  avec  l'apex  plus  prolongé,  très-aigu  et  falqué,  le  bord 
entre  lui  et  le  coude  étant  concave  au  lieu  d'être  droit  comme  chez 

Haïti.     Un  cf,  trois  9.     Coll.  Gn. 

GROUPE  IL 

907.      SoMATiNA  Anthophilata     Gn.    pi.  18fig.  2. -^ 

33™".  Ailes  supérieures  aiguës  et  subfalquées  à  l'apex,  avec  un  coude 
au  milieu  du  bord  ;  les  inférieures  un  peu  prolongées  et  un  peu  aiguës  à 
l'angle  anal  :  les  quatre  blanches ,  subirisées ,  avec  un  filet  terminal  fin , 
continu  et  légèrement  onde,  et  des  ombres  ondées,  d'un  brun  très-clair, 
fondues  en  partie,  et  ne  formant  pas  des  lignes.  La  subterminale  seule 
assez  accusée,  formaijt  des  dents  arrondies  blanches,  trés-rapprochée  du 
bord,  hormis  au  sommet  des  supérieures;  celles-ci  ayant,  au  milieu  du 
bord  interne,  un  commencement  de  ligne  brune.  Un  point  cellulaire  noir. 
Dessous  blanc,  uni  :  les  supérieures  à  côle  lavée  de  roux,  avec  des  atomes 
noirs  clair-semés,  et  une  ligne  ou  ombre  arquée  et  ondée,  subterminale. 
Antennes  simplement  pubescentes.  Front  et  vertex  noirâtres.  Tibias  posté- 
rieurs larges,  coupés  en  sifflet,  à  tarses  de  la  longueur  des  cui.sses.  —  9  ^ 


12  ACIDALID.-E. 

ailes  un  peu  plus  coudées ,  à  tibias  postérieurs  arqués  et  comme  brisés  à 
la  hauteur  de  la  première  paire  d'éperons. 

Bombay.     Un  cf.     Coll.  Mus.    Nord  de  l'Inde.     Une?.     Coll.  Gn. 

Ses  couleurs,  ses  dessins  et  son  corps  robuste,  la  font  ressembler  à  une 
AnthoiMla. 

Gen.     APiGYRlS     Gn. 

Caloptera  Herr.-Scb.  =  Problepsis  Led. 

Chenilles .  —  Antennes  des  ç^  garnies  de  lames  très-fines  et  pubescentes, 

dont  le  sommet  se  divise  en  un  cil  double;  celles  des  $  filiformes.  —  Palpes 
di-oits,  squammeur,  à  dernier  article  en  bouton,  dépassant  à  peine  le  front.  — 
Corps  robuste  ;  V abdomen  conique  et  renflé  chez  les  q",  à  peine  plus  gros  chez 
les  Ç. —  Pattes  sans  renflements:  les  tibias  postérieurs  des  çf  soyeux,  sans 
éperons,  à  tarses  raccourcis.  —  Ailes  larges,  épaisses,  veloutées,  entières  ou  à 
peine  festonnées,  sans  coudes  ni  angles,  marquées  d'une  ligne  subterminale 
parallèle  au  bord,  hormis  à  l'apex  des  supérieures,  et  de  taches  discoïdales  or- 
nées de  filets  argentés  saillants.  Sans  dessitis  en  dessous.  Ç  semblables  aux  q^. 

Un  des  plus  jolis  genres  de.  Géomètres.  Ce  sont  de  belles  phalènes  à  ailes 
blanches  ou  grises,  veloutées,  et  qui  se  reconnaissent  d'abord  aux  écailles 
couleur  d'argent  ou  d'acier  métallique  le  plus  brillant,  qui  dessinent  des 
anneaux  ou  des  yeux  sur  différentes  parties  des  ailes.  Ces  écailles  sont,  en 
outre,  soulevées,  et  comme  gonflées,  en  sorte  que  la  lumière  se  joue  dans 
leur  relief  et  y  développe  les  couleurs  irisées  de  la  nacre,  jointes  à  l'éclat  du 
métal.  Si  une  de  ces  écailles  se  détache,  elle  scintille  comme  une  paillette 
sur  la  surface  de  l'aile.  Enfin,  chez  quelques  espèces  (Deliaria,  Delphiuria, 
etc.)^  ces  belles  écailles,  vues  à  la  clarté  de  la  lampe  ou  des  bougies,  ren- 
voient tous  les  feux  du  diamant,  et  cet  éclat  leur  est  d'autant  plus  naturel, 
qu'elles  sont  placées  sur  un  fond  blanc  qui  n'est  guère  propre  à  les  faire 
valoir. 

Une  de  ces  jolies  Géomètres  se  trouve  dans  l'Ile  de  Crète  et  en  Syrie,  et 
M.  Herrich-Schœffer  l'a  donnée  dans  ses  Suites  à  Hubner  ;  mais,  préoccupé 
de  l'œil  qui  orne  les  ailes,  il  l'a  rangée  parmi  les  Bombyx  dans  sa  famille  des 
Salurnides.  Il  est  probable  qu'il  n'avait  pas  à  sa  disposition  un  individu 
bien  entier,  et  qu'il  n'a  pu  dénuder  les  ailes,  car,  malgré  son  ornement  in- 
solite., l'insecte  entier  a,  dès  le  premier  abord,  l'aspect  d'une  AddaUa,  et 
les  caractères  qui  le  séparent  de  ce  genre  ne  seront  peut-être  même  pas 
sullisants  aux  yeux  de  M.  Herrich  quand  il  sera  revenu  de  son  erreur. 

Le  genre  Argrjris  que  j'avais  créé  depuis  longtemps  quand  fut  publiée 
l'espôcc  européenne,  couqirenait  cinq  Géomètres  de  l'Inde,  des  îles  de  la 
Sonde  et  de  l'Afrique  centrale,  toutes  inédites. 


ACIDALID^.  1 3 

908,      Argyris  Ommatophoraria     Gn.   ^ 

Bombyx  Ocellata  Herr.-Sch.  p.  97  fig.  125-126. 

3^mm.  Ailes  très-légèrement  festonnées,  d'un  gris-de-lin  clair,  velouté, 
avec  une  ligne  subterminale  noirâtre,  arquée,  suivie  de  deux  séries  de  ta- 
ches également  noirâtres.  Supérieures  ayant  le  disque  presque  entièrement 
occupé  par  une  très-grande  tache  ocellée,  ovale,  cerclée  de  noir,  ayant 
l'iris  d'un  brun-jaune,  un  cercle  métallique  couleur  d'acier  brillant,  et  la 
partie  inférieure  d'un  noir  de  velours  semée  d'acier,  et  divisée  par  trois 
nervules  jaunes.  Cet  œil  est  relié  au  bord  interne  par  une  liture  (ombre 
médiane)  noirâtre.  Inférieures  avec  un  grand  œil  semblable,  mais  étranglé 
au  milieu,  sans  noir  intérieur  et  relié  au  bord  abdominal  par  un  autre  œil 
plus  petit.  Dessous  sans  dessins.  Antennes  bien  pectinées,  mais  à  lames 
fines.  Front  et  vertex  noirs.  Abdomen  annelé  de  noirâtre.  —  9  sem- 
blable. 

Syrie,  Beyrouth.    Uncf,  uneÇ.    Coll.  Lederer. 

909.      Argyris  Appollinaria     Gu. 

g-jmm.  Ailes  (rès-entières,  d'un  blanc  velouté,  liserées  d'un  filet  gris 
continu ,  avec  une  série  subterminale  de  taches  arrondies  d'un  gris- 
cendré,  renfermées  entre  une  ombre  d'un  gris-brun  clair,  assez  large,  et 
une  fine  ligne  grise  parallèle  au  boid,  hormis  à  l'apex  des  supérieures.  Ces 
dernières  sont  teintées,  sur  tout  le  disque,  de  jaune-fumeux.  Elles  ont  un 
grand  œil  d'un  jaune-roux,  qui  s'écoule  jusqu'au  bord  interne,  et  qui  con- 
tient un  filet  saillant  d'argent  liseré  de  noir  dans  l'intérieur  de  l'œil,  et  qui 
ne  se  ferme  pas  inférieurement,  mais  borde  la  liture  rousse  jusqu'au  bord 
interne.  Les  ailes  inférieures  ont  aussi  un  long  anneau  d'argent,  étranglé 
au  milieu,  allant  de  la  1'  à  la  û  et  teinté  de  jaune  dans  la  cellule,  et  la  der- 
nière tache  grise  subterminale  est  accompagnée  de  quelques  atomes  ar- 
gentés. 

Bornéo.     Un  cf-    Coll.  Gn. 

910.     Argyris  Deliaria     Gn. 

Elle  ressemble  beaucoup  à  la  précédente,  mais  elle  est  plus  petite  (3i'J"°), 
d'un  blanc  pur  et  nullement  teinté  de  roussâtre.  L'œil  des  supérieures  est 
isolé  de  la  liture  du  bord  interne,  qui  consiste  en  un  anneau  d'argent  bien 
fermé  et  à  centre  seulement  un  peu  jauni.  L'œil  est  aussi  bien  fermé  et 
bien  ovale.  Il  porte  dans  le  bas  deux  traits  d'un  noir  de  velours,  séparés 
par  une  nervure  jaune.  On  voit  en  outre  des  atomes  d'argent  à  la  nais- 
sance du  bord  interne.  Les  ailes  inférieures  ont,  indépendamment  de  l'an- 


l4  ACIDALID^. 

ueau  discoïdal  argenté,  un  second  anneau  qui  joint  le  bord  abdominal  et 
qui  s'écoule  jusqu'à  la  ligne  roussâtre  subliminale.  Le  front  est  mi-parti 
de  noir  et  de  blanc. 

Ceylan.    Un  cf.    Coll.  Gn. 

911.  Argyris  Delphiaria     Gn./ 

Elle  est  encore  plus  petite  que  la  Deliaria  (SO"""').  L'œil  des  supérieures 
est  transformé  en  une  véritable  bande  roussâtre ,  qui  va  depuis  ie  bord 
costal  jusqu'au  bord  interne,  s'élargissant  seulement  sur  le  disque.  Le 
filet  d'argent  suit  tous  ses  contours  sans  se  fermer.  Les  atomes  d'argent 
de  la  base  sont  placés  au  milieu,  sous  la  i,  et  non  au  bord  interne.  Les 
ailes  inférieures,  outre  l'anneau  discoïdal,  sont  saupoudrées  d'atomes  ar- 
gentés le  long  du  bord  abdominal  et  jusqu'à  la  2.  En  dessous,  la  côte  des 
supérieures  est  enfumée. 

Inde  centrale.    Un  cf.    Coll.  Gn. 

912.  Argyris  Latonaria     Gn. 

Je  n'ai  qu'une  femelle  assez  médiocre  de  cette  espèce,  mais  elle  diffère 
essentiellement  de  toutes  ses  congénères,  en  ce  que  toutes  les  ailes  sont 
d'un  blanc  de  lait  pur,  avec  des  traces  à  peine  distinctes  d'ombres  subter- 
minales. Les  supérieures  sont  absolument  privées  d'œil  et  ont  le  disque 
blanc  et  sans  dessin,  mais  l'anneau  discoïdal  reparaît  sur  les  inférieures. 
Le  front  "est  mi-parti  de  blanc  et  de  gris,  elle  vertex  ainsi  que  la  pièce 
qui  le  suit  sont  d'un  blanc  pur. 

Cafrcrie.     Une  9.    Coll.  Gn. 

91  3.      Argyris  Pythiaria     Gn.    pi.  20  fig.  6. /' 

28™".  Ailes  légèrement  festonnées  et  bordées  d'un  filet  noir  auquel 
est  accolé,  çà  et  là,  un  point  internervural;  les  inférieures  ayant  un  léger 
sinus  entre  1' et  2  :  les  quatre  d'un  blanc  un  peu  jaunâtre,  avec  deux  li- 
gnes grises  denticulées,  parallèles,  et  deux  séries  d'ooibres  subterniinales 
également  d'un  gris-pâle.  Supérieures  ayant  dans  la  cellule  un  anneau  sub- 
réniforme  formé  par  des  écailles  saillantes,  d'un  plombé  métallique  placé 
sur  du  brun-jaunâtre.  Inférieures  avec  un  anneau  cellulaire,  réniforme- 
étranglé,  d'écaillés  en  relief,  d'un  blanc  nacré,  à  centre  un  peu  jaunâtre. 
Tête  blanche,  à  sommet  du  front  fuligineux. 

Abyssinie.     Deux  9-    Coll.  Mus. 


ACIDALID^. 


Gen.     ZANCLOPTERYX     H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  in  fig. 

Chenilles — Antennes  très-longues  et  fines  :  celles  des  çf  garnies  de 

cils  multiples  au  sommet  et  pubcscents ;  celles  des  Ç  très-brièvement  pubes- 
centes.  —  Front  prolongé  presque  horizontalement,  concolore.  —  Palpes  grêles, 

sinués,  acuminés,  dépassant  le  front,  non  ascendants.  —  Trompe  longue.  

Corps  très-grêle:  i abdomen  linéaire  dans  les  deux  sexes;  celui  de  la  Q  aussi 
mince  que  celui  du  çf  et  terminé  par  un  oviducle  court  —  Pattes  très-longues, 
très-grêleSySans  renflements:  les  tibias  postérieurs  trois  fois  plus  longs  que  la 
cuisse,  munis  d  une  seule  paire  d  éperons  très-courts  dans  les  deux  sexes.  — 
Ailes  minces,  demi-transparentes,  blanches,  à  franges  courtes:  les  supérieures 
à  apex  très-aigu.  — ■  Indépendante  des  quatre  ailes  distincte,  séparée  du  pli 
cellulaire  et  naissant  au  milieu  de  la  disco- cellulaire,  qui  est  bien  fermée.  Pas 
d'aréole.  Tous  les  rameaux  costaux  serrés  et  courts,  les  trois  neruules  supé- 
rieures libres  et  espacées. 

Ce  genre  est  si  fortement  caractérisé  et  diffère  tellement  de  ses  voisins, 
qu'il  est  inutile  d'insister  sur  ses  caractères. 

Je  le  divise  en  deux  groupes.  Le  premier  est  Brésilien.  Ses  ailes  ont  la 
frange  discolore  et  non  précédée  de  points,  et  les  lignes  des  ailes  droites. 
Au  rebours  de  toutes  les  autres  Géomètres,  ce  sont  les  inférieures  qui  en 
ont  deux,  tandis  que  les  supérieures  n'en  ont  qu'une  seule  (l'ombre  mé- 
diane). L'abdomen  dépasse  les  secondes  ailes.  M.  Herrich-Schœffer  vient 
de  figurer  l'espèce  qu'il  contient  sous  le  nom  générique  de  Zanclopteryx. 

Le  second  groupe  rappelle  les  OrthoxisUs.  Ses  ailes  sont  moins  aiguës  et 
bordées  de  points;  les  lignes  sont  sinuées  et  composées  de  taches  très-lé- 
gères, ses  franges  sont  concolores  et  un  peu  plus  longues.  Il  habite  les 
Indes. 

Ces  deux  groupes  se  recommandent  à  l'attention  des  entomologistes,  par 
les  mêmes  caractères  importants  :  la  nervulation,  la  forme  du  front,  les 
pattes  longues  et  grêles,  dont  les  éperons  sont  si  courts,  que  l'un  d'eux 
échappe  facilement  à  la  vue,  les  antennes  effilées,  etc. 

_.-  GROUPE  L 

/     914.     Zanclopteryx  AcuLEATAnrA     H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  330. 

35"'"'.  Ailes  supérieures  aciculées  à  l'apex,  et  à  bord  droit  ;  Inférieures 
triangulaires,  à  bord  arrondi  :  les  quatre  d'un  blanc-soyeux  un  peu  irisé, 
avec  de  petites  stries  grises  jettes  çà  et  là,  et  une  seule  ligne  commune, 
oblique  (l'ombre  médiane),  droite,  grise,  un  peu  fondue  intérieurement, 
n'atteignant  pas  l'apex,  et  la  frange  grise.  Inférieures  ayant  une  seconde 


l6  ACIDALID^. 

ligne  parallèle  à  la  première,  mais  plus  fine  et  plus  nette  :  supérieures 
avec  un  point  cellulaire  arrondi,  et  la  côte  teintée  de  gris-mordoré.  An- 
tennes à  cils  assez  longs,  mais  fins.  —  9  ayant  le  bord  terminal  des  pre- 
mières ailes  un  peu  courbe,  et  les  antennes  très-brièvement  pubescentes. 

Brésil.    Deux  cT,  une  9-    Coll.  Gn. 

GROUPE  II. 
91 5.     Zanclopteryx  Saponaria     H.-S. 

18"™.  Ailes  supérieures  à  apex  acuminé  et  falqué  et  à  bord  sinueux- 
arrondi;  inférieures  arrondies  :  les  quatre  d'un  blanc-opalin,  à  franges  con- 
colores,  avec  une  série  de  points  terminaux  noirs.  Une  ligne  commune 
maculaire,  à  peine  sensible,  d'un  gris  très-pâle,  suivie  d'une  légère  ombre 
subterminale.  Inférieures  avec  unirait  cellulaire  semblable;  supérieures 
avec  un  point  cellulaire  noir.  Dessous  sans  dessins.  Front  concolore.  An- 
tennes sétacées. 

Ceylan.    Une  9.    Coll.  Gn. 

Sa  taille  seule  la  fera  reconnaître  sûrement. 

g  16.     Zanclopteryx  Zincaria     Gn.    -^ 

30mm.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu,  mais  à  peine  falqué,  à  bord  ar- 
rondi; inférieures  arrondies  :  les  quatre  d'un  blanc  opalin,  avec  un  liseré 
très-léger,  sur  lequel  reposent  des  points  rnternervuraux  noirs,  assez  gros. 
Une  ligne  commune,  subterminale,  maculaire,  giise,  peu  sensible ,  for- 
mant une  saillie  entre  1'  et  3,  et  suivie  d'un  filet  gris  parallèle  au  bord. 
Un  petit  point  cellulaire  aux  quatre  ailes.  Quelques  taches  grises  rempla- 
çant, aux  supérieures,  l'extrabasilaire.  Frange  concolore. 

Sarawack.    Deux  9-    Coll.Gn. 

Gen.     BERBERODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  çj'  filiformes  et  à  peine  pubescentes.  —  Palpes 

droits,  grêles,  acic-ulés,  dépassant  un  peu  le  front.  —  Abdomen  terminé  par  un 
cône  aigu  dans  les  deux  sexes.  —  Pattes  grêles,  sans  renflements  :  les  tibias 
postérieurs  munis  de  deux  paires  d'éperons  dans  tes  deux  sexes,  —  Ailes  en- 
tières, blanches,  nacrées,  demi-transparentes  :  les  supérieures  larges,  à  bord 
interne  un  peu  convexe;  les  inférieures  plus  ou  moins  coudées  au  milieu  et 
prolongées  dans  le  sens  du  corps,  surtout  chez  les  q".  —  Pas  d'aréole.  Indépen- 
dante des  secondes  ailes  nulle. 

Petit  genre  facile  à  distinguer  des  Acidalia,  Chacune  de  ses  deux  es- 


ACIDAL1D;E.  ly 

pèces  se  recommande  par  une  singularité.  L'une  a  les  ailes  inférieures  ré- 
Irécies  et  allongées  dans  le  sens  du  corps,  l'autre  a,  au  bord  interne,  un 
bourrelet  tjui  forme  comme  une  coquille  bivalve  ,  dont  l'intérieur  contient 
un  duvet  qu'il  est  facile  d'en  retirer.  Il  est  bien  entendu  que  je  ne  parle 
ici  que  des  mâles.  Toutes  deux  sont  américaines  et  inédites. 

/"g  17.  Berberodes  CoNCHYLAaA  Gn.  pi.  12  fig.  9. 

26""".  Ailes  supérieures  à  bord  convexe;  inférieures  étroites,  allon- 
gées dans  le  sens  du  corps  jusqu'au  bout  de  la  2 ,  puis  coudées  carrément 
jusqu'à  l'angle  anal  :  les  quatre  d'un  blanc-nacré,  avec  une  bordure  d'ua 
gris-de-lin,  précédée  destries  de  la  même  couleur,  et  trois  séries  de  taches 
ochracées,  inégales,  peu  tranchées,  dont  une  au  milieu  du  bord  interne  des 
supérieures,  marquée  d'un  point  brun.  Côte  des  mêmes  ailes  jaunâtre.  Des- 
sous blanc,  avec  la  bordure  plus  nette,  noirâtre,  marquée  d'une  tache 
blanche  à  l'apex.  Tête  d'un  brun-jaunâtre.  —  9  P'us  petite,  à  ailes  infé- 
rieures non  prolongées,  plus  larges,  à  coude  arrondi. 

Brésil.    Deux  cf.    Coll.  Mus.    Une  9.    Coll.  Gn. 

|;^i8.     Berberodes  GiBBij||:8ATA     Gn. 

30mm.  Ailes  supérieures  triangulaires,  à  bord  droit';  inférieures  cou- 
dées-arrondies  :  les  quatre  d'un  blanc-opalin,  avec  une  bordure  et  trois 
séries  de  taches,  comme  dans  l'espèce  précédente.  Les  supérieures  ayant, 
au  milieu  du  bord  interne,  une  gibbosité  formée  par  des  écailles  qui  se 
prolongent  en  forme  de  dent;  cette  gibbosité  marquée,  aux  deux  bouts,  de 
jaune-rouillé.  Côte  des  supérieures  et  tète  de  cette  dernière  couleur. 

Cayenne.     Un  o^.     Coll.  Gn. 

Gen.     CASSYMA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  simples  et  filiformes  dans  les  deux  sexes.  — 

Palpes  dépassant  le  front ,  grêles,  droits,  à  3^  urlicle  aciculé  et  dirigé  en 
avant.  —  Corps  grêle  :  Vabdomen  des  q"  long,  linéaire,  obtus  à  l'extrémité; 
celui  des  9  P^^"  robuste  et  terminé  en  cône  obtus.  —  Pattes  grêles:  les  tibias 
postérieurs  peu  renflés,  mais  à  une  seule  paire  d'éperons  très-courts.  —  Ailes 
larges,  de  couleurs  claires,  sablées  ou  striées:  les  supérieures  à  apex  aiqn ;  les 
inférieures  plus  ou  moins  coudées  au  milieu.  —  Nervulation  des  Âcidalia,  mai* 
parfois  anormale  chez  les  mâles. 

Quatre  espèces  des  iles  de  la  Sonde  composent  ce  genre  qui  oscille  entre 
.  les  Acidalides  et  les  Cabcrides.  Quoiqu'elles  aient  toutes  les  caractères  ci- 
dessus,  elles  diffèrent  beaucoup  entre  elles  par  les  couleurs,  les  dessins  et 

Lépidoptères.    Tome*  10.  2 


I  b  ACIDALID^. 

la  coupe  des  ailes.  Une  d'elles  est  des  plus  curieuses  pour  la  nervulation 
exceptionnelle  des  ailes  inférieures,  qui  entraine  une  denture  toute  bizarre 
du  bord  terminal. 
Toutes  les  Cassyma  sont  inédites. 

919.  Cassyma  Quadrinata     Gn. 

31"=™.  Ailes  supérieures  à  bord  convexe  ;  inférieures  carrées,  au  moyen 
d'un  angle  très-marqué  au  bout  de  la  2,  le  bord  étant  droit  de  là  à  l'angle 
anal  :  les  quatre  d'un  paillé  clair,  sablé  ou  strié  de  ferrugineux,  avec  un 
filet  terminal  épais,  festonné,  d'un  brun  foncé,  et  trois  lignes  communes 
fines,  ferrugineuses,  dont  deux  subterminales  largement  dentées,  et  la 
troisième  très-écartée,  extrabasilaire,  passant,  aux  inférieures,  sur  une 
espèce  d'anneau  cellulaire.  Aux  supérieures,  une  large  ombre  médiane 
part  de  la  côte  et  se  rétrécit  jusqu'au  bord  interne,  et,  à  l'angle  anal,  les 
deux  lignes  subtcrminales  sont  empâtées.  Tête  ferrugineuse.  Antennes 
légèrement  crénelées  ou  moniliformes. 

Bornéo.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

Elle  diffère  très-notablement  des  trois  autres  pour  la  couleur  et  les  des- 
sins. 

920.  Cassyma  Rectilineata      Gn.  .- 

/^))mm  Ailes  supérieures  à  angle  aciculé  et  légèrement  falqué,  et  à  bord 
un  peu  convexe  ;  inférieures  arrondies  :  les  quatre  d'un  blanc-de-lait  for- 
tement aspergé  de  stries  d'un  brun-pâle,  avec  une  ligne  commune,  droite 
et  oblique,  brune,  ombrée  eu  arrière  d'une  teinte  brun-pâle  fondue,  et  se 
terminant  par  un  petit  point  à  la  1'  des  supérieures.  Inférieures  ayant  une 
seconde  ligne  également  droite  et  bien  parallèle  à  la  première.  Une  série 
de  points  terminaux  noirs,  internerv'uraux.  Supérieures  avec  un  point  cel- 
lulaire noir.  Dessous  chargé  de  stries  plus  foncées  qu'en  dessus,  avec  un 
point  central,  et  la  ligne  commune  remplacée  par  une  série  arquée  de  points 
noirs.  Front  noir,  à  vertex  gris.  Dernier  article  des  palpes  linéaire,  pres- 
que aussi  long  que  le  second. 

Bornéo.     Un  çfl    Coll.  On. 

92 1 .      Cassyma  Tephhosiata      Gn. 

40"'°'.  Ailes  supérieures  assez  étroites,  prolongées  à  l'apex,  à  bord 
droit  et  oblique;  inférieures  Fubfestonnées  et  ayant  un  léger  angle  au  bout 
de  la  2  :  les  quatre  d'un  blauc-ochracé,  avec  quelques  atomes  bruns  clair- 
semés, une  série  terminale  de  points  internervuraux,  et  une  ombre  com- 
mune vague,  d'un  jaune-brunâtre,  surmontée,  aux  inférieures,  de  points 


ACIDALID^.  ig 

nervuiaux  bruns,  et  ne  remontant  pas,  aux  supéiieures,  au-delà  de  la  1, 
où  elle  est  terminée  par  deux  points  bruns  divisés  par  cette  nervule.  Infé- 
rieures ayant,  en  outre,  une  petite  ligne  brune  tremblée,  surmontée  d'un 
point  cellulaire.  Dessous  à  peu  près  semblable  au  dessus,  avec  l'ombre 
jaune  plus  prononcée,  et  suivie  de  taches  brunes,  dont  celles  de  la  cellule 
plus  grandes  et  géminées.  Les  supérieures  ont,  en  outre,  un  anneau  cel- 
lulaire noirâtre.  3"  article  des  palpes  linéaire,  mais  du  quart  à  peine  du 
précédent.  Front  brun,  avec  un  filet  blanc  inférieur. 

Bornéo.    Une  Ç.    Coll.  Gn. 

Cette  espèce  a  à  la  fois  la  coupe  d'une  Micronide  et  les  dessins  d'une 
Tephrosia.  Le  mâle  doit  dillérer. 

922.     Cassyma  Heteroneurata     Gn. 

Û3"".  Ailes  supérieures  étroites,  oblongues,  lancéolées,  à  bord  oblique 
et  sinué;  inférieures  à  bord  très-irrégulièrement  sinué,  portant  une  tron- 
cature entre  i  et  2,  et  des  dents  inégales  dans  les  autres  espaces  interner- 
vuraux  :  les  quatre  d'un  blanc-jaunâtre  sale,  arrosées  d'atomes  bruns,  avec 
une  seule  ligne  ou  ombre  commune,  droite,  oblique,  médiane,  d'un  brun- 
de-bois  foncé,  ne  s'avançant  pas  au-delà  de  la  1,  aux  quatre  ailes.  Aux  in- 
férieures, les  nervulesde  la  médiane  envahissent  presque  toute  l'aile,  et  la 
2  surtout  est  très-écartée  de  la  3  et  se  recourbe  près  du  bord  terminal  en 
bordant  la  troncature,  pour  aller  rejoindre  sa  place  habituelle.  Front  brun, 
avec  le  vertex  et  la  partie  inférieure,  blancs.  Antennes  filiformes.  Tibias 
postérieurs  contenant  un  petit  pinceau  de  poils  bruns. 

Bornéo.     Un  (f.    Coll.  Gn. 

Gen.      PIGIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  çP  garnies  de  cils  fascicules  ;  celles  des  Ç  5e- 

tacées.  —  Palpes  courts  et  atteignant  à  peine  le  front,  qui  est  arrondi.  — 
Corps  assez  grêle:  l'abdomen  des  çf  subconigue,  soyeux,  un  peu  déprimé.  — 
Pattes  assez  fortes  :  les  tibias  postérieurs  des  ç^  renflés,  soyeux,  sans  éperons 
et  à  tarses  presque  nuls.  —  Ailes  entières,  lisses,  soyeuses:  les  supérieures  à 
apex  aifju  etfatgué,  à  lignes  réunies  à  l'apex  et  divergentes  au  bord  interne  ; 
les  inférieures  arrondies,  à  angle  anal  aigu.  —  Cellules  bien  fermées^  avec 
V indépendante  distincte  et  naissxint  du  milieu  de  la  disco- cellulaire . 

Petit  genre  dont  les  caractères  sont  peu  différents  des  Aciddlia,  et  qui  a 
pourtant  un  aspe('t  tout-à-fait  à  part,  qu'il  doit  à  la  forme  de  ses  ailes  et  à  la 
disposition  des  lignes,  qui  est  toute  différente  de  celle  des  Acidalies.  L  ex- 
trabasilaire,  surtout,  est  droite,  très-oblique  et  parallèle  à  la  ligne  du  mi- 
lieu (ombre  médiane),  qui  rejoint  la  coudée  à  l'apex,  tandis  qu'elle  s'en 


20  ACIDALID.JE. 

écarte  considérablement  au  bord  interne.  Ces  dessins  nous  préparent  tout- 
à-fait  à  ceux  de  certaines  espèces  de  la  famille  suivante. 

Les  Pigia  habitent  à  la  fois  l'Amérique  et  les  Indes-Orientales,  et  il  y  a 
une  parenté  bien  manifeste  entre  les  espèces  de  ces  deux  contrées  si 
éloignées. 

923.     PiGiA  Tergeminaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  328. 

3Qmin.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  falqué,  et  à  bord  droit;  infé- 
rieures arrondies  et  à  angle  anal  aigu  :  les  quatre  d'un  gris-cendré  clair, 
liserées  d'un  filet  brun ,  avec  deux  lignes  communes  fines,  brunes,  fon- 
dues à  l'apex  des  supérieures  dans  une  liture  ferrugineuse,  et  s'écartant  jus- 
qu'à occuper  la  moitié  du  bord  abdominal  des  inférieures.  Entre  elles,  trois 
ou  quatre  filets  ou  ombres  suivant  la  première.  La  seconde  est  suivie  d'une 
ombre  subterminale  divisée  par  la  ligne  de  ce  nom ,  qui  est  blanche  et 
puncliforme  aux  inférieures.  Les  supérieures  ont,  en  outre,  une  ligne  ex- 
trabasiiaire  parallèle  à  la  première,  et  un  petit  trait  cellulaire.  Dessous 
d'un  gris-blanc,  avec  une  ligne  subterminale  très-marquée,  fine  et  dentée, 
parallèle  au  bord.  Tête  d'un  brun-carmélite ,  avec  la  partie  inférieure  du 
front  grise.  —  9  semblable. 

Brésil.    Quatre  çf,  deux  9-    Coll.  Mus.  et  Gn. 

9?.4'      Pigia  Infantularia     Gn. 

Opicata  Fab.  Sup.  273-274?? 

Elle  ressemble  assez  à  la  précédente,  mais  elle  est  beaucoup  plus  petite 
(19""");  le  filet  terminal  est  un  peu  festonné.  Les  deux  ligues  médianes 
sont  beaucoup  nv)ius  écartées  du  bas.  La  première  n'est  pas  suivie  de 
traits  ombrés.  La  subterminale  est  placée  sur  un  fond  plus  noir,  et  par 
conséquent  plus  nette  ;  elle  est  denticulée  et  non  punctifomm,  plus  droite, 
beaucoup  plus  éloignée  du  bord  et  surmontée  seulement  d'une  ombre 
mince  et  linéaire.  Enfin,  l'extrabasilaire,  au  lieu  d'être  parallèle  à  la  pre- 
mière ligne,  s'en  rapproche  par  le  sommet.  En  dessous  il  n'y  a  pas  de  li- 
gne subterminale  parallèle  au  bord.  Le  verlex  se  détache  en  blanc  sur  le 
front  et  la  pièce  qui  le  suit. 

Ceylan.    Une  9.    Coll.Gn. 

La  description  de  Fabricius  est  tellement  courte  qu'on  ne  peut  en  tirer 
qu'une  bien  faible  présomption.  D'ailleurs  l'épithète  de  alis  niveis  est  peu 
encourageante. 


FAM.  XII. 

MICRONID/E     G>. 


Chenilles —  Papillons  à  antennes  courtes,   tendant  à  se  contourner, 

comprimées  latéralement,  veloutées  ou  pectinées  à  lames  pubescentes;  —  à 
palpes  très-grêles, presque  toujours  droits  et  à  dernier  article  flif orme,  souvent 
long  et  spatule,  nu;  ■ —  à  tête  grosse:  les  yeux  saillants,  la  trompe  assez  forte, 
le  front  très-étroit,  dépiimé  et  sans  toupet  frontal; — à  thorax  court,  peu 
convexe,  squammeux;  —  à  abdomen  n'atteignant  jamais  l'angle  aixal ;  —  à 
pattes  cojurles  ou  médiocres,  assez  épaisses;  le  tarse  mutique,  mais  ordinaire- 
ment épais  et  bien  couvert;  —  à  ailes  minces,  arrosées  d'atomes  ou  de  stries  en 
dessus,  unies  et  sans  dessins  en  dessous,  à  franges  très-courtes,  presque  toujours 
anguleuses,  dentées  ou  échancrées.  —  Nervures  délicates  et  concolores  à  la 
membrane  ulaire.  Disco-celluluire  tiès-faible  età  peine  coudée.  Cellules  courtes. 
Point  d'aréole.  1'  et  2'  isolées  sur  un  pédicule  commun  et  quelquefois  réunies  à 
l'indépendante.  Costale  des  inférieures  libre  et  écartée.  2,  3  sur  un  pédicule 
commun.  Point  d'interne. 

Voici  une  famille  à  peine  représentée  en  Europe,  mais  qui  n'en  est  pas 
moins  très-nombreuse  et  très-homogène.  Ses  caractères  sont  si  tranchés  et 
si  faciles  à  apercevoir,  que  j'aurais  honte  d'insister  ici.  Je  ne  parlerai  que 
des  antennes,  pour  expliquer  et  faire  bien  comprendre  les  termes  dont  je 
me  sers  plus  haut.  Ces  antennes  sont,  en  réalité,  toutes  pectinées,  c'est-à- 
dire,  garnies  de  lames  pubescentes;  mais  chez  beaucoup  d'espèces,  ces  la- 
mes sont  si  courtes  et  si  §errées,  que  l'antenne  a  un  aspect  simplement  ve- 
louté, c'est  ce  qui  est  cause  également  qu'elles  paraissent  comprimées  sur  les 
côtés.  Enfin,  c'est  encore  la  même  cause  qui  tend  à  les  faire  contourner 
aussitôt  après  la  mort  de  l'insecte.  Les  femelles  elles-mêmes  participent  à 
cette  conformation,  et,  en  tous  cas,  la  brièveté  de  ces  organes  y  est  aussi 
remarquable  que  chez  les  mâles. 

La  nervulation  nécessiterait  peut  -  être  aussi  quelques  détails,  mais 
comme  nous  avons  été  pré[)arcs  à  ses  modifications  par  le  genre  Cassyma 
de  la  famille  précédente,  comme  elle  sera  d'ailleurs  détaillée  à  chacun  des 
genres  qui  vont  suivre,  et  surtout  au  premier,  je  crois  pouvoir  me  dis- 
penser d'en  parler  ici.  D'ailleurs,  l'étude  d'un  seul  insecte  de  cette  famille 
en  dira  assez  <i  l'observateur. 

J'appelle  l'attention  sur  les  généralités  du  genre  Micronia.,  le  plus  im- 
portant de  tous,  et  sur  ce  que  j'y  dis  à  propos  d'un  genre  voisin  en  appa- 
rence, et  placé  jusqu'ici  à  tort  parmi  les  Géomètres. 

Les  Micronides  sont  une  de  ces  familles  dont  il  nous  faudra  longtemps 
ignorer  les  premiers  états.  Elles  sont  répandues  presque  par  tout  le  globe. 


2  2  MICRONID^. 

mais  leurs  contrées  de  prédilection  sont  l'Amérique  du  Sud  et  les  îles  de  la 
mer  des  Indes. 

Parmi  les  espèces  des  auteurs,  que  je  n'ai  pas  vues,  et  qui  se  rapportent 
bien  certainement  à  cette  famille,  je  citerai  Angulosa  Cram.,  360  E,  qui  me 
parait  voisine  des  Syngria  ou  des  Erosia.  j^    j^ 


Gen.     MICRONIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  courtes,  sans  cilialion  et  seulement  épaissies  chez 

les  rt"-  —  Palpes  très-menus,  cachés  sous  la  tête,  écartés,  très-ç/réles  et  filifor- 
mes, à  articles  très-distincts,  le  2e  mince,  le  3^  ausfi  long  ou  plus. long,  acicu- 
laire.  —  Trompe  courte,  mais  distincte  et  assez  robuste.  —  Front  très-étroit, 
arrondi,  ne  dépassant  pas  les  yeux,  qui  sont  très-gros  chez  les  q".  —  Vcrtex 
aplati  ou  même  creusé.  —  Thorax  petit,  court,  sauammeux,  à  collier  très- 
réduit.  —  Abdomen  mince,  effilé,  mais  n  atteignant  pas  l'angle  anal.  —  Pattes 
toutes  semblables,  assez  courtes,  à  tarses  épais,  mutigues,  à  éperons  ordinaire- 
ment courts  et  rapprochés  :  les  tibias  postérieurs  renflés  chez  les  Ç .  —  Ailes 
minces  et  délicates,  larges,  blanches,  sans  aucun  dessin  en  dessous,  traversées 
en  dessus  par  de  fines  lignes  communes  et  par  des  stries  :  les  supérieures  à  apex 
acuminé  et  à  bord  terminal  ordinairement  droit;  les  inférieures  quadrangu- 
laires,  à  angle  anal  aigu,  munies  le  plus  .souvent  au  bout  de  la  2  d'un  angle 
caudif orme,  fréquemment  accompagnée  de  taches  noires  subocellées.  —  Cellules 
très-courtes,  à  disco-cellulaire  très-faible  et  presque  droite.  Plis  intemervuraux 
très-prononcés.  Indépendantes  insérées  sur  le  milieu  de  la  disco-cellulaire. 
Costiiles  libres.  Point  d'aréole.  V  et  2'  des  premières  ailes  montées  sur  un  pé- 
dicule commun  et  très-écartées  des  autres  nervules  supérieures.  Point  d'interne 
aux  secondes  ailes. 

Ce  genre,  aussi  tranché  que  possible,  et  pour  lequel  les  caractères  abon- 
dent, pourrait  peut-être  ùtre  divisé  en  groupes,  car  les  espèces,  en  appa- 
rence très-voisines  les  unes  des  autres,  et  qu'il  faut  souvent  de  ratteniion 
pour  distinguer,  sont  pourtant  séparées  par  des  caractères  très-tranchés  et 
résultant,  tantôt  de  la  coupe  des  ailes,  tantôt  de  la  nervulation,  tantôt  enfin 
de  la  longueur  relative  des  palpes;  mais,  comme  ces  caractères  ne  se  ré- 
pondent pas  toujours  chez  les  espèces  analogues,  et  qu'il  reste  certaine- 
ment beaucoup  d'intermédiaires  à  découvrir,  j'aime  mieux  ne  pas  donner 
de  groupes,  que  d'en  établir  de  trop  provisoires. 

De  tous  ces  caractères  qui  varient  avec  les  espèces,  le  plus  important 
est  celui  de  la  nervulation.  Chez  plusieurs  mâles,  les  trois  nervules  infé- 
rieures des  premières  ailes  naissent  au  même  point  et  très-près  de  la  base 
de  l'aile,  sur  une  espèce  de  gros  tronc  très-court  et  souvent  garni  d'un 
groupe  de  fortes  écailles;  elles  cheminent  ainsi  très-près  l'une  de  l'autre, 
et  comme  réunies  en  faisceau,  jusqu'aux  deux  tiers  de  l'aile,  et  c'est  alors 
seulement  qu'elles  s'écartent  pour  aller  occuper  leur  place  ordinaire  au 


MICRONID^.  23 

bord  terminal.  Chez  d'autres  espèces^  les  5  et  i  seules  naissent  sur  la  même 
tige,  au-dessous  de  la  2  qui  reste  simple,  et  subissent  seulement  une  lé- 
gère flexion  ;  dans  tous  les  cas^  les  plis  iniernervuraux,  (jui  sont  très-pro- 
noncés, viennent  encore  compliquer  l'observation.  De  plus^  on  remarque 
soavent,  tantôt  une  portion  un  peu  dénudée,  tantôt  une  petite  cavité  mi- 
liaire  à  l'endroit  où  ces  anomalies  de  la  nervulalion  commencent  à  se  pro- 
duire, c'est-à-dire,  sous  la  cellule. 

Toutes  ces  différences  organiques,  qui  paraîtraient  devoir  fournir  de 
bons  caractères  génériques,  sont,  au  contraire,  je  le  répète,  purement  spé- 
cifiques, et  les  espèces  les  plus  difioiles  à  distinguer  entre  elles,  au  pre- 
mier coup-d'œil,  sont  précisément  celles  (jui  fournissent  les  plus  tranchées. 
A  côté  de  celles-ci,  on  en  trouvera  d'autres,  en  apparence  très-semblables, 
où  tout  rentre  dans  l'ordre,  et  où  la  charpente  redevient  tout-à-fait  nor- 
male dans  les  deux  sexes. 

Ceux-ci  différent  entre  eux,  non-seulement  par  la  nervulation  (car  on 
pense  bien  que  toutes  les  anomalies  que  je  viens  d'indiquer  sont,  comme 
toujours,  propres  au  mâle),  mais  aussi  par  d'autres  caractères  tout  aussi 
tranchés.  Le  premier  se  trouve  dans  les  yeux  qui,  chez  les  mâles,  sont  très- 
gros  et  rendent  la  tèle  très-large,  tandis  qu'ils  se  réduisent  ciiez  certaines 
femelles,  mais  ceci  n'est  pas  constant.  La  forme  des  ailes  nous  en  fournira, 
un  second.  Chez  les  femelles,  le  bord  inicrne,  quand  il  est  convexe  chez  les 
mâles,  redevient  droit,  et  le  bord  terminal,  au  contraire,  quand  il  est  droit 
ou  même  concave  chez  les  mâles,  s'arrondit  un  peu  dans  le  sexe  opposé. 

Je  n'en  finirais  pas  s'il  me  fallait  signaler  toutes  les  variations  de  ce 
genre,  en  apparence  si  homogène  :  ainsi^  les  ailes  inférieures,  quelquefois 
rondes,  le  plus  souvent  forlement  carrées  et  anguleuses,  d'autres  fois  mu- 
nies d'une  véritable  queue  comme  chez  les  Urapteryx ;  des  taches  noires 
arrondies,  placées  tantôt  à  la  base  de  cette  queue,  tantôt  dans  l'angle  anal, 
tantôt  rangées  sur  le  bord,  etc.,  etc..  Qu'il  me  suffise  de  dire  que  c'est  cer- 
tainement un  des  genres  les  plus  intéressants  des  Phalénites,  et  qu'il  est 
fâcheux  que  toutes  les  espèces  soient  étrangères  à  l'Europe,  parce  qu'il  four- 
nirait à  nos  entomologistes  un  ample  champ  d'observations. 

Mais  je  n'en  ai  pas  fini  encore  avec  ce  genre,  et  il  me  reste  à  compléter 
la  remari|ue  que  j'ai  faite  à  propos  du  genre  Urapteryx,  et  qui  aurait 
même  été  ici  plus  à  sa  place  si  les  auteurs  n'eussent  décrit  ou  figuré  des 
Asihenia  comme  de  simples  Urapteryx.  C'est,  en  effet,  des  Micronia  que 
ces  espèces  à  queue,  prises  juscju'ici  pour  des  Géomètres,  se  rapprochent 
à  bien  plus  juste  titre.  Je  connais  même  une  espèce  de  Bornéo,  que  j'ai 
nommée,  à  cause  de  cela,  Astheniatri,  qui,  au  premier  abord,  ressemble 
complètement  à  ccviMncs  Asthetiia.  Prenons  donc  en  main  une  espèce  de  ce 
genre,  la  Machaonaria  Guér.,  par  exemple,  et  que  mes  lecteurs  veuillent 
bien  suivre  ma  démonstration,  les  pièces  en  main,  car  la  question  en  vaut 
la  peine. 

Chez  les  deux,  la  tête  est  courte,  et  le  collier  est  très-réduit.  Mais  chez 
les  Asthenia,  au  lieu  des  écailles  du  fronts  nous  trouvons  de  véritables  poils 


24  MICRON  ID.E. 

laineux,  hérissés,  bourrus  comme  chez  les  autres  Bombyx.  Les  antennes, 
au  lieu  d'être  simpleuienl  épaissies,  sont  garnies  de  lames  longues  et  fran- 
chement bipectinccs;  les  palpes,  au  lieu  de  consister  en  un  fil  nu,  à  ô^  ar- 
ticle distinct  et  aussi  long  que  le  second,  sont  entièrement  épais,  velus 
quoique  lissés,  à  articles  indistincts.  La  trompe,  bien  développée  ici, 
quoique  grêle ,  est  rudimentaire  et  presque  nulle  chez  la  Machaonaria. 
L'abdomen  n'atteint  nulle  part  les  ailes  inférieures,  très-développées  chez 
les  deux  espèces,  mais  celui  de  VAsthenia  est  court,  épais,  laineux  comme 
tout  le  reste.  Les  pattes,  épaisses  dans  les  deux  genres,  sont  plus  courtes 
chez  VAsthenia.  Le  tibia  antérieur  et  le  premier  article  du  tarse  sont  garnis 
de  poils  laineux;  le  postérieur  n'est  point  renflé  et  n'a  qu'une  seule  paire 
d'éperons  ;  —  les  ailes  de  la  Machaonaria  sont  velues  a  la  base  et  jusque 
sur  le  disque  ;  le  reste  de  leur  surface  est  épais  et  velouté.  La  nervulation 
paraît  d'abord  semblable  aux  ailes  inférieures,  mais  on  s'aperçoit  que  chez 
VAst/naia,  la  disco-cellulaire  manque  complètement,  et  que  l'indépen- 
dante est  rattachée  au  système  des  nervules  supérieures.  Il  en  est  de  même 
aux  premières  ailes,  où  tous  les  rameaux  costaux  sont,  en  outre,  retran- 
chés comme  chez  toutes  les  Saturnides. 

Trouvera-t-on  que  j'ai  poussé  ce  parallèle  bien  loin,  et  que  je  n'avais 
qu'à  m'en  rapporter  au  tact  de  mes  lecteurs  sur  l'évidence  de  cette  ques- 
tion? Pensera-t-on,  au  contraire,  que  toutes  mes  raisons  sont  insuffisantes, 
et  que  j'ai  eu  tort  de  ne  pas  comprendre  les  Astheniu  dans  les  Géomètres? 
Je  ne  sais,  mais  à  mes  yeux  la  question  n'est  plus  douteuse. 

Les  Micronm  habitent  exclusivement  l'Inde ,  la  Chine ,  et  surtout  les 
îles  de  la  mer  des  Indes.  Celles  de  la  Sonde  nous  en  fournissent  la  plus 
grande  quantité.  Nul  doute  que  les  Moluques^  les  Philippines,  le  Japon, 
n'en  contiennent  une  foule  de  nouvelles,  et  qu'il  ne  soit  appelé  à  être  très- 
nombreux  par  la  suite.  Les  auteurs  en  ont  connu  une  ou  deux  espèces. 

GROUPE  I.     (Gen.    Strophidia    Hb.) 

925.        MlCRONlA    ASTHENIATA        Gn.       ^ 

67mta  Ailes  un  peu  épaisses,  d'un  blanc  de  lait,  avec  un  liseré  noir  as- 
sez épais,  et  des  bandelettes  ou  ombres  communes,  droites,  obliques,  d'un 
gris-brun  clair,  au  nombre  de  quatre  aux  supérieures  et  de  trois  aux  infé- 
rieures. Une  série  subterminale  de  traits  ou  stries  contiguës,  irrégulières, 
rameuses  ou  superposées.  Seconde  bandelette  des  supérieures  se  bornant 
à  la  cellule.  Dernière  des  inférieures  longeant  le  bord  abdominal.  Supé- 
rieures ayant  en  outre  la  côte  coupée  par  des  stries  plus  noires,  écartées, 
très-marquées.  Inférieures  ayant  un  prolongement  caudiforme  très-marqué, 
assez  large,  obtus  à  l'extrémité  et  précédé,  du  côté  du  corps,  de  trois 
taches  terminales  rondes  et  noires.  Du  côté  oppo.se,  le  liseré  noir  s'épaissit 
en  se  courbant,  mais  il  n'y  a  aucune  tache.  Un  point  noir  entre  les  an- 
tennes. 

Bornéo.    Une  9.    Coll.  Gn. 


MICRONiniE.  25 

C'est  la  plus  grande  espèce  du  genre,  et  aussi  celle  qui  rappelle  le  plus 
les  Uraptérydes.  Son  dessin  esl  tout-à-fait  celui  de  certaines /ls//ieHïa  (Voir 
aux  généralités). 

q^ô.      MiCROiviA  Cai;data     Fab. 

Fab.  124  =  Candaria  Hb.  Verz.  =  Fasciata  Cr.  104  D.  (non  Gu.pl. 5). 

55mm.  Ailes  blanches  avec  le  bord  liseré  de  noir,  et  des  bandes  grises, 
communes,  évidées;  celles  des  supérieures  nettes,  droites,  touchant  les 
deux  bords,  et  bifides  supérieurement;  celles  des  inférieures  non  striées, 
se  dirigeant  de  la  côte  à  la  seconde  moitié  du  bord  terminal  :  la  quatrième 
y  formant  un  coude  écliancré  à  sa  naissance  et  qui  va  rejoindre  le  bord 
abdominal.  On  y  voit,  en  outre,  une  autre  bande  parallèle  au  bord,  et 
composée  de  stries  superposées,  très-distinctes.  Les  supérieures  sont 
coupées  irés-droit  au  bord  terminal,  et  leur  côte  est  marquée  de  petites 
stries  plus  noires  que  les  bandes.  Les  inférieures  ont  le  bord  un  peu 
flexueux,et  l'angle  du  milieu  est  très-aigu  et  prolongé  en  queue,  de  chaque 
côté  de  laquelle  on  voit  des  taches  noires,  arrondies,  qui  se  licLt  avec  le 
liseré  terminal,  savoir  :  une  avant  et  quatre  après. —  9  P'"^  grande  (60'»"'), 
à  bandes  comblées  par  de  petites  stries,  la  G^  plus  ouverte  en  Y;  la  sub- 
terminale des  secondes  ailes  à  stries  plus  accumulées,  et  se  continuant  jus- 
qu'à la  côte,  tandis  que,  chez  le  cf ,  il  y  a  là  une  ligne  géminée.  Stries  de  la 
côte  des  supérieures  plus  rares,  plus  espacées  et  n'<  tant  pas  plus  épaisses, 
ni  plus  noires  au  bourrelet  costal. 

Bornéo,  Java,  Batavia.     Deux  ex.     Coll.  Gn. 

Les  dilîérenccs  que  je  signale  entre  mes  deux  individus  sont-elles  pu- 
rement sexuelles?  Le  cf  a  été  recueilli  à  Bornéo  par  le  capitaine  Brooke; 
la  9  me  vient  de  Java.  Je  ne  serais  point  étonné  qu'ils  dussent  former 
deux  espèces. 

f°^J.      MiCRONiA  Obtusata     Gn.  y 

Caudata  Gn.  pi.  5  f.  6. 

Elle  est  extrêmement  voisine  de  la  Caudota^  mais  elle  forme  certaine- 
ment une  espèce  à  part.  Elle  est  plus  grande  (G't'-'"')-  Les  ailes  supérieures 
sont  pi^is  larges,  leur  bord  terminal  est  roupé  moins  droit,  et  son  liseré 
est  légèrement  flexueux.  Les  inférieures  sont  aussi  plus  larges,  le  prolon- 
gement caudal  est  beaucoup  plus  obtus  et  i;on  acuminé;  il  n'y  a  que  trois 
taches  noires  après  lui.  Les  bandes  communes  sont  plus  évidées  et  nulle- 
ment striées,  quoique  ce  soit  une  9-  Les  stries  costales  sont  encore  plus 
espacées,  notablement  plus  noires  que  les  bandes  et  d'une  foinie  diflérenle 
de  celles  de  Caudata  9  • 

Java.    Une  9.    Coll.  Gn. 


2  6  MICRON  ir>^. 

Nota.  La  lettre  de  la  planche  5  de  notre  Atlas  était  gravée  quand  je 
suis  parveiui  à  me  procurer  la  véritable  Caudata  de  Cramer,  que  j'avais 
cru  reconnaître  dans  celle-ci,  et  qui  lui  ressemble  si  fort  en  effet. 


/gaS.      MiCRONiA  Aculeata     Gn.    pi.  13  Cg.  8.  / 

42™™.  Ailes  d'un  blanc  de  lait  un  peu  bleuâtre,  couvertes  de  fines  stries 
grises,  avec  trois  ombres  communes,  d'un  gris  pâle  et  vague,  également 
espacées,  droites  et  parallèles  sur  les  supérieures,  qui  sont  acuminées  à 
l'apex  et  coupées  droit  et  très-obliquement  au  bord  terminal.  Sur  les  in- 
férieures la  dernière  est  coudée  et  dentée  ;  celles-ci  sont  trés-quadrangu- 
laires,  l'angle  du  bord  terminal  formant  une  dent  très-saillante  et  très- 
aiguë,  traversée  par  un  linéament  noir,  au-dessus  duquel  est  un  gros  point 
noir,  arrondi.  En  outre,  le  bord  qui  est  légèrement  denté,  est  marqué  d'un 
liseré  noir  qui  se  renfle  entre  les  nervures.  Dessous  sans  dessins.  Les  su- 
périeures d'un  gris-plombé,  avec  le  bord  interne  blanc  et  un  espace  sous 
la  cellule,  entre  les  3  et  li,  gaufré,  blanc  et  luisant;  (la  3  est  déviée  au- 
dessus);  celui  des  inférieures  légèrement  teinté  de  gris,  surtout  sur  le  dis- 
que. Tibias  postérieurs  pas  plus  longs  que  la  cuisse,  renflés  au  milieu,  à 
'  éperons  très-rapprocliés  —  9  à  S'I^s  un  peu  plus  larges;  les  supérieures 
non  convexes  au  bord  interne;  le  dessous  des  quatre  d'un  blanc  de  lait 
pur.  Les  libias  seulement  plus  larges  à  l'extrémité. 

Ceylan.     Un  cf,  une  9.     Coll.Gn. 

:    929.      MiCRONiA   Gannata      Gn.       ^ 

Elle  est  très-voisine  de  V Aculeata,  dont  la  description  lui  convient,  aux 
différences  suivantes  près  :  le  blanc  est  un  peu  moins  bleuâtre,  et  les  stries 
plus  fortes.  Le  dessous  est  entièrement  d'un  gris  uni,  semblable  aux  qua- 
tre ailes.  Les  supérieures  n'ont  point  d'espace  blanc  sous  la  cellule,  mais 
seulement  une  très-petite  dépression  entre  la  3  et  le  pli  qui  la  sépare  de 
la  4.  Les  tibias  postérieurs  sont  encore  plus  renflés  au  milieu,  mais 
aplatis. 

Inde  centrale?    Un  cf.    Coll.Gn. 

9?)0.        MlCRONlA    SoNDAlCATA       Gn. 

Elle  est  aussi  voisine  que  la  pr(îcédente  de  Y  Aculeata,  mais  les  deux 
sexes  ont  le  dessous  entièrement  blanc.  Le  dessus  est  d'un  blanc  plus 
jaunâtre  que  bleuâtre,  et  n'a  que  deux  bandes  bien  nettes.  La  3  n'est  au- 
cunement déviée,  et  l'espace  entre  elle  et  la  d  n'est  ni  gaufré  ni  déprimé. 
Le  bord  interne  n'est  point  convexe.  Les  libias  postérieurs  ne  sont  point 


MICRONIDiE.  27 

renflés,  et  seulement  un  peu  élargis  par  en  bas.  Les  antennes  du  çf  sont 
beaucoup  plus  fines.  Il  n'y  a  aucune  clifTérence  entre  les  deux  sexes. 

Bornéo.  Deux  o^,  trois  $,  rapportés  par  le  capitaiHe  Brook.  Coll. 
Gn. 

Une  femelle  envoyée  de  Java  à  M.  Feisihamel,  par  M.  Deliaan,  me  pa- 
raît appartenir  à  la  même  espèce. 

93 1.      MiCRONiA   Grammearia      Hb. 

Hb.  Ziit.  761,  762. 

^5mm,  Ailes  d'an  blanc-bleuâtre  ou  grisâtre,  avec  une  série  de  stries 
subterminales  :  les  supérieures  avec  une  traînée  d'atomes  dans  la  cellule, 
et  deux  bandelettes  très-obliques,  formées  chacune  de  deux  lignes  qui  se 
réunissent  sous  l'apex.  Des  traits  noirâtres  au  sommet  de  la  côte.  Le  bord 
terminal  est  droit  et  même  un  peu  creusé,  le  bord  interne  droit,  ou  à 
peine  renflé.  Ailes  inférreures  quadrangulaires,  avec  l'angle  du  milieu  vif, 
mais  non  prolongé  en  queue  et  sans  taches  noires,  ayant  six  bandes  paral- 
lèles plus  ou  moins  évidées  et  striées.  Dessous  d'un  gris-plombé  uni  :  les 
supérieures  à  apex  blanc  ;  les  2,  3  et  4  très-rapprochées  et  réunies  en 
faisceau  jusqu'aux  deux  tiers  de  l'aile,  la  médiane  avec  un  bourrelet  d'é- 
cailles  grossières  à  la  base.  Tibias  postérieurs  comme  chez  Aculeata.  An- 
tennes larges  et  aplaties. 

Java.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

La  figure  de  Hubner  est  trop  bleue.  Les  ailes  inférieures  sont  à  tort  sub- 
dentées, et  à  frange  entrecoupée;  enfin,  on  pourrait  croire,  d'après  elle, 
que  les  antennes  sont  garnies  de  lames,  ce  qui  n'a  lieu  chez  aucune  espèce 
de  ce  genre. 

982.      MiCRONiA   Caseata      Gn. 

Elle  est  très-voisine  de  la  Grammearia,  mais  les  ailes  sont  d'un  blanc 
de  lait  pur.  La  côte  des  supérieures  est  aussi  saupoudrée  et  n'a  point  de 
marques  noires  au  sommet.  Le  bord  interne  est  un  peu  plus  convexe.  Le 
dessous  des  inférieures  a  le  bord  terminal  blanc. —  La  9  fst  entièrement 
blanche  en  dessous,  et  le  bord  terminal  de  ses  ailes  supérieures  est  légè- 
rement renflé  au  lieu  d'être  creux. 

Java.     Uncf,  deuxÇ.     Coll.  Gn. 

933.       MlCRONIA    Rectinerv.4Ta      Gn. 

Elle  ressemble  absolument  à  Grammearia,  sauf  les  différences  suivantes, 
dont  la  dernière,  celle  qui  résulte  de  'a  nervulation,  m'a  paru  trop  impor- 
tante pour  les  laisser  ensemble. 


28  WICRONID;*;. 

ToHt  l'espace  compris  entre  la  côle  et  la  première  ligne  oblique  est  strié 
de  gris,  comme  chaz  la  Caseata,  et  les  marques  noires  du  sommet  sont 
à  peine  sensibles.  Toutes  les  parties  blanches  de  l'aile  sont  plus  couvertes 
de  stries,  surtout  au  bord  interne.  Les  2,  3  et  û  des  supérieures,  au  lieu 
d'être  contournées  et  fasciculées  jusqu'aux  deux  tiers,  sont  parfaitement 
droites,  et  le  bourrelet  d'où  elles  parlent,  est  bien  moins  sensible.  L'indé- 
pendante est  également  droite,  au  lieu  d'être  deux  fois  contournée;  en  un 
mot  aucune  nervure  de  l'aile  ne  subit  de  flexion. 

Singapore.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

j^j4.        MlCKONIA    STKIATARiA       Lin. 

Lin.  S.  N.  197—  Clerck  pi  55  —  Vix  Fab.  9. 

Je  ne  l'ai  point  vue,  mais  il  est  facile  de  juger  sur  la  figure  de  Clerck 
qu'elle  appartient  à  ce  genre. 

Elle  serait  d'un  blanc  de  lait,  avec  deux  lignes  sur  les  supérieures,  par- 
tant du  bord  interne  et  allant  à  l'apex,  et  trois  sur  les  inférieures,  paral- 
lèles et  géminées.  Ces  lignes,  ainsi  que  la  frange,  seraient  jaunes,  mais  il 
y  a  lieu  de  croire  que  leur  couleur  a  été  dénaturée  consme  celles  de  pres- 
que toutes  les  figures  de  Clerck,  et  qu'elles  étaient  grises  sur  la  nature 
fraîche.  La  coupe  des  ailes  ne  peut,  elle,  avoir  subi  de  modification.  Les 
supérieures  ont  l'apex  prolongé,  mais  non  acuminé.  Les  inférieures  sont 
quadrangulaires,  avec  l'angle  du  milieu  bien  prononcé,  mais  un  peu  ar- 
rondi. 

Linné  dit  qu'elle  se  trouve  en  Europe,  mais  c'est  une  erreur  évidente 
que  Clerck  lui-même  a  relevée,  puisqu'il  la  figure  dans  sa  seconde  partie, 
qui  ne  contient  que  des  exotiques. 

Nota.  Il  ne  faut  point,  bien  entendu,  rapporter  ici  la  Striataria  des  au- 
teurs qui  ont  suivi  Linné,  et  qui  ont  voulu  trouver  une  espèce  européenne 
à  laquelle  sa  description  pût  s'appliquer.  De  ce  nombre  est  Esper,  qui  pa- 
raît avoir  construit  une  Géonu'lre  imaginaire,  laquelle,  dans  tous  les  cas, 
n'est  ni  du  même  genre  ni  de  la  même  famille  que  la  vraie  Striataria. 

935.      MiCRONiA   Leptaliata      Gn. 

38^".  Ailes  d'un  blanc  de  lait  :  les  supérieures  à  côtetrès-arrondie,  à 
bord  terminal  légèrement  convexe,  saupoudrées  de  gris  dans  la  première 
moitié,  jusqu'à  une  ligne  oblique  tirée  du  premier  quart  du  bord  interne 
à  l'apex,  puis  marquée  de  deux  doubles  lignes  convergeant  à  l'apex.  Ailes 
inférieures  à  bord  un  peu  sinué,  avec  un  angle  caudiforme  assez  saillant, 
et  trois  ombres  striées  de  gris,  dont  l'avant-dernière  coupée  droit  intérieu- 
rement. Dessous  d'un  blanc  de  lait  pur. 

Bornéo.     Une  9.     Coll.  Gn. 


micronidje.  29 


.936.     MiCRONiA  Teriadata     Gn. 

30mm.  Ailes  blanches  avec  des  bandes  grises  ,  composées  en  partie  de 
stries  :  les  supérieures  à  apex  acuminé,  mais  à  bord  légèrement  renflé  vis- 
à-vis  de  la  cellule,  puis  droit.  Les  deux  principales  lignes  sont  géminées, 
continues,  très-obliques,  et  se  dirigent  du  bord  interne  à  l'apex,  mais 
sans  s'y  réunir  en  pointe.  Les  autres  consistent  en  stries  subterminales. 
La  frange  est  concolore.  Les  ailes  inférieures  sont  bien  quadrangulaires, 
et  l'angle  du  milieu  est  acuminé  et  marqué  d'un  point  noir.  La' frange  est 
liserée  de  noir,  de  là  à  la  côte,  entièrement  blanche  de  là  à  l'angle  anal. 
Les  stries  forment  quatre  bandes  irrégulières,  toutes  parallèles.  Le  dessous 
est  tout  blanc.  La  4  et  la  3  sont  montées  sur  un  pédicule  commun  et  un 
peu  arqué.  Les  tibias  postérieurs  sont  renflés  comme  chez  Aculeata. 

Indes  orientales?    Deux  cf.    Coll.  Gn. 


/  937.     MicRONiA  Iphiats     Gq. 


35™™.  Ailes  blanches  avec  la  frange  brune  à  la  base  :  les  supérieures 
ayant  l'apex  acuminé  et  falqué,  et  le  bord  terminal  légèrement  renflé  et 
peu  oblique. Trois  doubles  lignesgrises  se  dirigent  du  bord  interne  à  l'apex, 
les  deux  premières  très-obliques,  l'autre  striée  en  partie  longe  le  bord. 
Toutes  vont  se  perdre  dans  une  tache  subapicale,  vague^  d'un  jaune-brun. 
II  y  a  des  atomes  gris  dans  la  cellule.  Ailes  inférieures  sans  angle  et  à  peine 
coudées  au  milieu,  avec  trois  bandes  principales  grises,  très-nettes,  larges 
et  plus  ou  moins  évidées.  La  subterminale  aussi  nette  que  les  autres  et 
amincie  aux  extrémités.  Disque  des  supérieures,  en  dessous,  un  peu  sali 
de  gris. 

Patrie?    Une  Ç.    Coll.  Gn. 

938.        MlCRONIA    PONTIATA       Gn.' 

32mm,  A.iies  blanches  à  frange  brune  :  les  supérieures  à  apex  aigu  et 
un  peu  falqué,  à  bord  terminal  un  peu  convexe  ;  les  inférieures  presque 
entièrement  arrondies  et  sans  angles.  De  fines  lignes  d'un  brun  clair,  avec 
des  stries  semblables.  Aux  supérieures,  deux  lignes  très-obliques  partent 
du  bord  interne  et  vont  se  rejoindre  en  pointe  sous  l'apex.  Deux  autres 
lignes  subparalléles,  séparées  par  des  stries,  longent  le  bord.  L'apex  lui- 
même  est  marqué  de  5  taches  costales  noires,  puis  de  stries  d'un  brun 
clair,  qui  se  condensent  en  taches.  Les  ailes  inférieures  ont  quatre  fines 
lignes  parallèles  au  bord,  puis  deux  autres  plus  écartées,  entre  lesquelles 
le  fond  est  semé  de  stries.  La  subterminale  est  composée  de  deux  lignes 


3o  MICRONID^. 

bien  isolées  et  bien  parallèles.  Le  dessous  est  marqué  d'une  ombre  mé- 
diane brunâtre,  formant  une  sorte  de  bandelette  arquée. 

Nord  de  la  Chine.     Une  9.    Coll.  Gn. 

939.      MiCRONiA  Erycinaria     Gn^ 

3gmm,  Ailes  d'un  blanc  de  lait,  avec  quatre  lignes  et  une  bande  com- 
munes, droites,  d'un  brun  clair,  partant  de  la  côte  des  supérieures  et 
aboutissant  à  l'angle  anal  des  inférieures,  qui  est  lavé  du  même  brun  :  la 
bande  assez  large,  mais  évidée  au  milieu,  marquée  d'une  tache  noire,  très- 
vive,  sur  la  3  des  inférieures,  avant  l'angle  anal.  Celles-ci  ayant  en  outre 
une  autre  tache  noire,  ronde,  dans  cet  angle  même,  et  la  frange  noire,  de  là 
à  la  dent  du  milieu,  qui  est  fine  et  aiguë.  Les  ailes  supérieures  ayant  le 
bcrd  terminal  convexe. 

Gabon.  Sénégambie.     Trois  ex.     Coll.  Gn. 

Un  individu  pris  à  Bissao  (Sénégambie)  a  la  3"  ligne  des  inférieures  ac- 
compagnée extérieurement  de  petites  stries. 

j    94o.        MlCRONIA    PlERIDARIA    Gn. 

ii™"".  Ailes  d'un  blanc  de  lait  :  les  supérieures  à  apex  presque  arrondi, 
marquées  de  quatre  lignes  noirâtres,  nettes,  espacées,  touchant  toutes  le 
bord  interne,  mais  dont  la  première  seule  atteint  la  côte;  les  deux  sui- 
vantes s'arrêtaut  à  la  sous-costale,  et  la  4^  à  la  1.  Inférieures  subdentées, 
avec  trois  ombres  transverses,  larges  et  confondues  inférieurement,  et 
quelques  stries  subterminales  brunâtres.  Une  série  terminale  de  taches 
noires,  arrondies,  dont  les  trois  internes  bien  isolées,  et  les  trois  exté- 
rieures très-petites  et  réunies  en  une  seule  iiture.  L'angle  du  milieu  peu 
prononcé  et  ne  formant  quune  dent  plus  saillante. 

Patrie?    Un  mauvais  cf.    Coll.  Mus. 


94  •.      MlCRONIA  Angulataria     Fab.    / 


Fab.127. 


Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  il  est  certain  qu'elle  se  rapporte  à  ce  genre. 
Voici  la  traduction  de  Fabricius  : 

Petite,  délicate.  Corps  blanc.  Ail^s  blanches,  avec  deux  lignes  distinctes 
et  en  outre  plusieurs  petites  stries  transversales,  grises.  Ailes  inférieures 
ondulées,  avec  un  gros  point  noir  près  de  la  queue,  accompagné  de  deux 
autres  plus  petits  sur  les  côtés.  Dessous  tout  blanc. 

Afrique  équinoxiale. 


MICRONID^. 


Ge\      NEDL'SIA     Hb. 


Hb.  Verz.p.291. 


Chenilles  ..  . — Antennes  des  çf  courtes,  épaisses,  comprimées  latéralement, 
à  côtés  veloutés.  —  Palpes  grêles,  presque  droits;  leur  3"^  article  court,  peu 
distinct,  semblable  au  précédent.  —  Abdomen  grêle  et  terminé  en  pointe.  — 
Tibias  postérieurs  non  renflés.  —  Ailes  larges,  sans  dessins  en  dessous  :  les 
supérieures  triangulaires,  à  bord  droit  et  oblicjue  ;  les  inférieures  faiblement 
dentées,  po'-tant  au  bout  des  1  et  2,  une  queue  large,  courte  et  tronquée,  mar- 
quée d'une  tache  ronde.  —  1'  2'  et  3'  sur  le  même  pédicule  et  bien  espacées, 
l"  2''  3"  serrées  sur  la  côte  Point  d'aréole.  Indépendante  nulle  aux  quatre 
ailes.  Costale  des  inférieures  libre  et  écartée. 

Petit  genre  peu  remarquable,  qui  tient  encore  un  peu  des  Micronia 
et  qui  eu  diffère  principalement  par  la  nervulalion.  Il  fait  le  passage  aux 
Erosia. 

Hubner  en  a  figuré  une  espèce,  et  j'en  possède  une  seconde,  toutes  desx 
de  la  Guyane. 

;    94'-'-«       NeDUSIA    MUTILARIA        Hb. 

Hb.  Zut.  181^  182.  ' 

30'"™.  Ailes  d'un  gris-cendré  tirant  sur  le  violâtre  :  supérieures  ayant 
l'apex  obtus  et  légèrement  échancré,  avec  un  commencement  de  ligne 
coudée,  interrompue,  partant  de  la  côte.  Un  point  sous  la  côte,  vers  la 
moitié  de  la  cellule,  et  une  série  sous  l'apex,  d'un  brun- brûlé.  Inférieures 
avec  une  ligne  géminée  partant  du  bord  abdominal,  droite  d'abord,  puis 
coudée  en  angle  très-aigu  et  prolongé  sur  la  2.  Frange  du  même  brun,  di- 
visée par  un  filet  clair.  Queue  portant  une  tache  ronde  mélangée  de  gris  et 
de  brun  fondus.  Bord  terminal  ondulé  en  dents,  surtout  au  bout  de  la  3. 

Cayenne,  Surinam.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

u   94''-      Nedusia  Cuticulata     Gn^,^ii.l^^;^5^^ 

Taille  et  port  de  la  précédente,  mais  l'apex  des  supérieures  est  aigu,  non 
échancré,  et  le  bord  terminal  coupé  très-droit.  Les  ailes  inférieures  sont 
à  peine  ondulées.  Le  fond  des  quatre  est  d'un  blanc  un  peu  sale,  avec  les 
mêmes  dessins  que  chez  la  Mutilaria.  L'abdomen  est  plus  court  et  plus 
conique. 

Cayenne.    Un  (f.    Coll.  Gn. 

Si  ces  individus  n'étaient  tous  deux  des  mâles,  je  les  aurais  pris  pour 
les  deux  sexes  de  la  même  espèce,  tant  ils  se  ressemblent  par  les  dessins. 


MICRONIDjE. 


(;en.     SYNGRIA     Gn. 

Clienilles —  j4nlennes  courtes,  contournées,  comprimées  latéralement, 

à  crénetures  saillantes,  enfo'me  de  lames  épaisses,  rapprochées,  pubacenles. 
—  Palpes  grêles,  droits,  à  3'  article  filiforme  et  long.  —  Thorax  arrondi; 
abdomen  robuste,  même  chez  les  cf.  —  Pattes  courtes,  épaisses,  à  éperons  ro- 
bustes. —  Ailes  supérieures  prolongées  et  très-aiguës  à  l'apex;  inférieures 
dentées  au  bout  des  2  et  3,  avec  une  forte  échancrure  anale,  qui  découpe  ait 
bout  de  la  4  im  lobe  arrondi. —  Nervulation  des  Nedusia  aux  ailes  supérieures. 
Aux  inférieures,  costale  et  sous-costale  vésiculeuses  à  la  base  ;  la  dernière  dé- 
viée, avec  les  V  et  2'  naissant  d  un  même  point,  peu  après  la  base,  et  recourbées 
à  leur  origine  chez  les  cf. 

C'est  surtout  la  nervulation  des  ailes  inférieures  qui  appellera  notre  at- 
tention dans  ce  genre,  d'ailleurs  très-caractérisé  par  sa  coupe  d'ailes,  mais 
en  réalité  très-voisin  des  Nedusia.  Nous  trouvons  d'abord  la  costale  un 
peu  vésiculeuse  jusqu'à  la  cellule,  au  lieu  de  l'être  simplement  à  sa  base, 
mais  ceci  est  peu  important.  En  second  lieu^  la  sous-costale,  pourvue 
aussi  d'une  vésicule  à  sa  naissance,  est  déviée  et  tordue  jusqu'à  l'endroit  où 
elle  devient  bifide.  Là,  elle  forme  une  bifurcation  arrondie,  mais  dont  les 
branches,  un  peu  tordues  elles-mêmes,  restent  très-voisines  jusqu'à  la  cel- 
lule. Enfin,  et  voici  le  plus  curieux,  l'indépendante  qui,  comme  dans 
beaucoup  de  Géomètres,  se  prolonge  par  un  pli  jusqu'à  la  base,  se  divise 
en  trois  branches  partant  de  la  disco-cellulaire.  Mais  les  deux  branches 
extrêmes  ne  sont  autres  que  deux  plis,  et  comme  un  autre  pli  semblable 
se  remarque  entre  les  1'  et  2',  on  dirait,  au  premier  abord,  que  l'aile  a 
12  nervures,  illusion  d'autant  plus  complète,  que  ces  plis  sont  aussi  pro- 
noncés et  aussi  saillants  que  les  nervures  elles-mêmes. 

Tout  ceci,  au  reste,  ne  doit  s'entendre  que  des  mâles,  car,  chez  les  fe- 
melles, les  nervules  se  redressent,  les  plis  disparaissent,  et  tout  rentre  dans 
l'état  normal.  Je  ne  connais  que  deux  espèces  de  Syngria,  toutes  deux 
américaines  et  inédiles. 

i'944-     Syngiîfa   Druidaria     Gn,    pi.  16  fig.  1. 

40'"'».  Ailes  d'un  gris-testacé  clair,  finement  strié,  avec  la  frange  d'un 
brun-roux  et  deux  lignes  communes,  fines,  peu  distinctes,  écartées,  la  pre- 
mière coudée  à  la  côte  aux  supérieures,  la  seconde  flexueuse,  formant  une 
pointe  aiguë  près  de  la  2  aux  quatre  ailes.  Supérieures  ayant  l'apex  pro- 
longé en  pointe  acérée  et  à  bord  terminal  concave,  marquées  sous  l'apex 
d'une  petite  tache  noirâtre,  et  derrière  la  2<'  ligne,  entre  les  2  et  4,  de  deux 
taches  confluentes,  claires  et  demi-transparentes,  qui  se  répètent  en  dessous 
et  y  sont  plus  nettes  et  entourées  de  noirâtre.  Inférieures  avec  des  stries 


MICRONID^.  33 

et  des  nuages  entre  la  2«  ligne  et  le  bord,  et  de  petites  taches  noires  ter- 
minales dans  les  dents. 

Guyane.    Deux  cf.     Coll.  Gn. 

ij  945.     Syngria  Falcinaria  ^  Gn. 

^Omm  Ailes  d'un  gris-testacé,  saupoudrées  d'atomes  gris,  avec  les 
mêmes  dessins  que  la  Drepanularia,  seulement  il  n'y  a  en  dessus  que  les 
traces  des  deux  taches  claires,  et,  aux  inférieures,  l'angle  formé  par  la 
2«  ligne  est  beaucoup  plus  prolongé;  mais  la  coupe  d'ailes  est  différente, 
les  supérieures  ont  l'apex  prolongé  en  une  pointe  falquée,  obtuse,  noire 
au  sommet,  et  leur  bord  terminal  est  droit.  Les  inférieures  ont  ce  même 
bord  droit  et  même  un  peu  concave  jusqu'à  la  2,  tandis  qu'il  est  convexe 
chez  la  Drepanularia.  Les  deux  dents  sont  bien  marquées,  et  l'échancrure 
anale  est  plus  large,  plus  profonde,  le  lobe  plus  arrondi  et  rempli  de  noir 
strié  de  blanc.  Le  dessous  des  inférieures  est  marqué  d'une  ombre  trans- 
versale noirâtre. 

Amazone.    Une  9-    Coll.  Gn. 

Elle  pourrait  bien  n'être  que  la  9  de  la  précédente,  malgré  toutes  ces 
différences. 


Gen.     FALCINODES     Gn. 

Chenilles —  Antenhes  des   9    veloutées  et  comprimées  latéralement. 

—  Palpes  dépassant  beaucoup  la  tête,  écartas  :  le  2^  coxiforme,  le  3e  fili- 
forme, un  peu  spatule  et  coudé  sur  le  précédent.  —  Abdomen  des  Ç  très-épais 
et  obtus.  —  Pattes  courtes,  épaisses,  squammeuses,  renflées;  le  tarse  moins 
long  que  la  jambe,  les  deux  éperons  postérieurs  beaucoup  plus  courts  que  les 
antérieurs.  —  Ailes  luisantes,  entières,  assez  épaisses:  les  supérieures  à  apex 
prolongé  et  falqué  ;  les  inférieures  an'ondies,  à  angle  anal  wi  peu  prolongé, 
mais  sans  échancrures.  —  Indépendante  des  supérieures  rattachée  à  la  sous- 
coslale,  celle  des  inférieures  réduite  à  un  pli. 

Je  ne  puis  caractériser  ce  genre  que  très-imparfaitement,  puisque  je 
n'ai  que  la  femelle,  mais  il  est  aisé  de  prévoir  que  les  caractères  ne  lui 
manqueront  pas.  Il  se  reconnaît,  au  premier  abord,  par  la  forme  des  ailes, 
qui  est  absolument  celle  des  Platypteryx,  ou  encore  celle  de  plusieurs 
genres  de  la  famille  des  Epionides,  mais  il  s'en  dislingue  par  ses  autres 
caractères. 


Lépidoptères.    Tome  10. 


34  MICROMD^,. 

946.      Falcinodes  Corvin.aria     Gn. 

33°"".  Ailes  d'un  gris-plombé-métallique  foncé,  luisant,  parsemées 
d'une  multitude  de  petites  stries  qui  les  font  paraître  comme  gaufrées,  avec 
la  frange  d'un  brun  foncé  :  les  supérieures  ayant  l'apex  prolongé  en  une 
pointe  falquée,  obtuse  et  teintée  de  noir  au  sommet,  avec  deux  lignes  très- 
fines,  brunes  et  à  peine  distinctes,  très-sinueuses  :  la  seconde  éclairée  in- 
térieurement, depuis  la  côte  jusqu'à  la  2,  de  blanchâtre  sale  qui  se  trouve 
disposé  en  chevron  obtus.  Inférieures  avec  ces  deux  mêmes  lignes,  mais 
encore  moins  distinctes.  Dessous  d'un  gris-cendré  uni. 

Cayenne.    Une  belle  9-    Coll.  Gn. 

Gen.     EROSIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  courtes,  épaisses,  comprimées  latéralement,  ve- 

loutées,  crénelées  ou  même  pectinêes  chez  les  (f.  —  Palpes  grêles,  droits  ou 
incombants,  à  3^  article  filiforme,  —  Corps  assez  épais,  l' abdomen  court, 
renflé  et  cylindrico- conique  chez  les  Ç .  —  Pattes  courtes,  épaisses,  ramassées  ; 
les  tibias  postérieurs  plus  ou  moins  renflés  chez  les  q".  —  Ailes  très-variables, 
le  plus  souvent  munies  d'échancrures  et  de  dents,  dont  deux  plus  aiguës  aux 
inférieures,  celles  de  la  2'  et  de  la  1;  bord  abdominal  velu  et  souvent  replié  en 
gouttière  remplie  de  poils  chez  tes  (f.  Nervulation  des  Nedusia. 

Voici  un  genre  qui  deviendra  certainement  très-nombreux^  quand  l'exi- 
guité  de  ses  espèces  ne  rebutera  plus  les  chasseurs.  Il  mérite  bien,  malgré 
cette  exiguïté  et  malgré  ses  couleurs  insignifiantes  et  ses  dessins  peu  pro- 
noncés, d'attirer  notre  attention,  car  il  compense  bien  ces  deux  inconvé- 
nients par  la  variété  des  formes  et  des  appendices.  Cette  variété  est  au 
point  que  chaque  espèce  a  sa  coupe  d'ailes  particulière  et  souvent  fort 
tranchée. 

Ce  n'est  pas  tout  :  outre  la  forme  des  ailes,  nous  trouvons  encore  ici 
d'autres  anomalies,  comme  des  dents  velues  aux  angles  internes  des  quatre 
ailes,  des  gouttières  abdominales  remplies  de  poils,  des  jambes  postérieures 
garnies  de  poils  squammeux,  l'abdomen  muni  d'une  touffe  de  poils  laineux, 
comme  dans  certaines  Liparis,  etc. 

La  nervulation  est  le -seul  caractère  qui  ne  varie  point,  ni  suivant  le  sexe, 
ni  suivant  les  espèces. 

Le  geiire  Erosia  habite  surtout  l'Amérique.  Cependant,  on  en  verra  une 
espèce  africaine,  deux  des  îles  de  la  Sonde,  et  une  autre,  découverte  dans 
ces  derniers  temps,  dans  la  Russie  européenne.  Comme  je  n'ai  pas  vu  cette 
dernière  en  nature,  je  ne  sais  si  elle  ne  devrait  pas  former  un  genre  séparé. 
Les  antennes,  qui  sont  tout-à-fait  pectinêes,  pourraient  le  faire  croire  ;  ce- 
pendant, la  Subalhata  présente  également  ce  caractère. 


MICR0NID2E.  35 


'   947.     Erosia  Incendiata     Gh.    pi.  8  1ig.  4. 

42™".  Ailes  d'un  brun-noir  brûlé,  luisant  :  les  supérieures  striées  de 
gris  à  la  côte  et  au  bord  interne,  ayant  l'apex  trés-prolongé,  falqué  et  di- 
visé en  deux  dents  arrondies,  le  bord  interne  fortement  échancré  et  for- 
mant une  dent  trés-saillante  à  l'extrémité.  Ailes  inférieures  courtes,  ayant 
deux  fortes  échancrures  à  la  côte,  trois  dents  aiguës  au  bout  des  1'  2'  et  à 
l'angle  anal.  Une  tache  d'un  brun-ferrugineux  dans  la  cellule,  et  la  gout- 
tière abdominale  très-developpée,  fermant  une  large  poche  d'un  jaune- 
ochracé,qui  contient  une  bourre  abondante  de  la  même  couleur.  Dessous 
des  supérieures  brun  et  des  inférieures  ochracé. 

Brésil.     Un  cf.    Coll.  Mus. 

Belle  et  curieuse  espèce  dont  je  regrette  de  n'avoir  vu  que  le  cf. 

"948.     Erosia  Bihostrata     Gn.  ":■:'    i' 

45miB.  Ailes  d'un  brun-de-bois  foncé,  strié  de  gris  :  les  supérieures  de 
la  même  forme  que  chez  Incendiata,  mais  l'échancrure  sous  l'apex  plus 
profonde,  le  bord  plus  droit  au-dessous,  et  la  dent  du  bord  interne  encore 
plus  longue;  les  inférieures  sans  gouttière  (c'est  une  9)>  s^ec  trois  dents 
dont  les  deux  extrêmes  allongées  eu  forme  de  queues  spatulées,  l'inté- 
rieure recourbée.  Une  ligne  claire,  fine  (la  coudée),  traverse  les  ailes  en  se 
brisant  en  angles,  notamment  sur  la  2,  aux  inférieures.  Dessous  d'un  brun- 
terre-d'ombre  mêlé  d'ochracé  :  les  inférieures  plus  jaunes,  avec  de  fines 
stries  noires,  clair-semées. 

Brésil.     Une  9.     Coll.  Mus. 

Cette  espèce  n'est  pas  moins  belle  ni  moins  bizarre  que  la  précédente, 
dont  elle  diffère  tant,  que  je  n'ose  supposer  que  ce  soit  sa  femelle. 

949;.     Erosia   Acutangularia     H-.S. 

Herr.-Sch.  Exot.  32i. 

31mm,  Ailes  d'un  gris-testacé,  poudré  d'atomes  noirâtres  :  les  supé- 
rieures avec  deux  grandes  taches  opposées,  cernées  de  brun  et  de  noir, 
l'une  plus  grande  et  rhomboïdale  à  la  côte,  l'autre  au  bord  interne,  une 
sorte  de  bandelette  terminale  perpendiculaire  au  bout  des  supérieures,  et 
une  ligne  anguleuse  aux  inférieures.  Les  premières  ailes  ont  l'apex  obtus 
et  trois  dents  aiguës  séparées  par  une  échancrure  vis-à-vis  la  cellule.  Le 
bord  interne  est  profondément  échancré  au  milieu  et  forme  ainsi  deux 
dents  Les  secondes  ailes  son*,  écliancrées  à  la  côte  et  ont  aussi  trois  dents 
aiguës  au  bout  desl',  2'  et  2;  la  première  plus  longue.  L'abdomen  est 


36  MICRONID^. 

garni  à  l'extrémité  d'une  masse  de  bourre  aussi  considérable  que  la  Liparis 
Chrysorrhœa,  et  ses  genoux  postérieurs  ont  un  bouquet  épanoui  de  poils 
d'un  blond-fauve.  —9  d'un  gris  plus  roussâtre. 

Brésil.    Uncf,  deuxÇ.    Coll.Gn. 

Ç   g5o.     Erosia  Equinata     Gn.     '■ 

2imm.  Ailes  d'un  gris-brun-violâtre,  avec  deux  lignes  communes  mal 
marquées,  la  l""»^  brune,  la  2«  claire  :  les  supérieures  larges,  de  la  même 
forme  que  cl'.ez  Lanigerata,  ayant  une  tache  semi-lunaire,  cerclée  de  noir, 
au-dessus  d'une  légère  échancrure  du  bord  interne.  Angle  interne  for- 
mant line  dent  gaVnie  de  poils.  Une  ligne  brune  subterminale,  sinueuse, 
près  de  l'échancrure  subapicale.  Ailes  inférieures  comme  cliez  la  Lanige- 
rata, mais  à  dents  moins  saillantes,  ayant  aussi  des  poils  à  l'angle  externe. 
Dessous  des  supérieures  noirâtre,  des  inférieures  d'un  gristestacé  très- 
clair.  Tibias  intermédiaires  et  postérieurs  très-renflés. 

Cayenne.    Deux  cf.     Coll.  Gn. 

95 1 .     Erosia  Theclata     Gn.    ' 

20"".  Ailes  d'un  cendré-violàtre  :  les  supérieures  entières,  à  apex  ar- 
rondi, ayant  au  bord  interne  une  tache  semi-lunaire  très-nette,  brune,  noi- 
râtre sur  ses  bords,  bordée  extérieurement  d'une  ligne  qui  remonte  jus- 
qu'à la  côte,  après  avoir  décrit  une  grande  courbe  dont  la  concavité  est 
ombrée  de  noirâtre.  Des  lunules  subterminales  foncées,  contiguës,  formant 
feston.  Ailes  inférieures  arrondies,  sans  échancrures,  dentées,  avec  deux 
dents  plus  saillantes  au  bout  des  2'  et  2,  et  toutes  surmontées  d'un  feston. 
Deux  lignes  parallèles  au  bord  et  entre  elles,  mais  très-écarlées  :  la  plus 
grande  arrondie,  ombrée  de  brun  dans  sa  concavité,  l'autre  anguleuse; 
toutes  deux  terminées  à  la  côte  par  un  point  très-noir. 

Sierra-Leone.     Une  Ç.    Coll.  Gn. 

962.     Erosia  Integrata     Gn. 

23™"".  Ailes  d'un  gris-testacé-brunâtre,  avec  un  liseré  terminal  brun- 
foncé,  divisé  par  un  filet  clair,  et  deux  lignes  communes,  anguleuses,  clai- 
res, ombrées  de  brun-foncé.  Supérieures  larges,  ayant  l'apex  aigu  et  le 
bord  terminal  fortement  coudé  au  bout  de  la  2.  Ce  bord  un  peu  concave 
entre  eux,  droit  et  oblique  pour  le  reste.  Ailes  inférieures  à  côte  droite,  à 
bord  terminal  sans  échancrure  ni  dents  proprement  dites,  mais  ayant  un 
angle  prononcé,  quoique  arrondi  entre  les  2  et  3,  puis  un,  beaucoup  moins 
saillant,  sur  la  2'.  Entre  ces  deux  angles,  quatre  taches  terminales,  arron- 
dies, claires,  submétalliques,  surmontées  de  brun-noir.  Dessous  des  supé- 


MICRONID^.  Sy 

rieures  noirâtre,  celui  des  inférieures  d'un  testacé-roussàlre  clair,  marbré 
de  noirâtre. 

Brésil.    Une  9.    Coll.  Gn. 

953.  Èrosia  Incolorata     Gn. 

18""".  Ailes  d'un  bîanc  sale,  finement  arrosées  de  brun  :  les  supérieu- 
res très-entières  et  seulement  un  peu  concaves  au  bord  interne,  avec  la  pre- 
mière moitié  de  la  côte  noirâtre  et  deux  ou  trois  ombres,  l'une  en  forme 
de  ligne  arquée  transversale,  l'autre  en  liture  arquée,  subterminale,  et  un 
groupe  d'atomes  foncés,  au  bord  interne.  Ailes  inférieures  sans  échancrures 
à  la  côte,  avec  deux  dents  qui  sont  prolongées  en  pointe  aiguë,  au  bout 
des  2'  et  2.  Ces  ailes  ont  divers  dessins  d'un  brun-cannelle  pâle,  entre  autres 
une  fine  ligne  flexueuse,  allant  de  la  côte  à  la  cellule,  et  au-dessous  de  la- 
quelle une  liture  foncée  descend  jusqu'à  la  seconde  dent  et  est  mêlée,  au 
milieu,  d'atomes  plombés;  une  fine  ligne  subterminale  festonnée  entre  les 
deux  dents,  et  un  chevron  dans  la  cellule.  —  9  semblable. 

Brésil  et  Guyane.    Deux  cf ,  deux  9  •    Col.  Mus.  et  Gn. 

Cette  petite  espèce  est  naturellement  très-pâle  et  paraît  toujours  passée, 
même  chez  les  individus  frais.  Outre  cela,  elle  se  fane  très-facilement. 

954.  Erosia  Subalbata     Gn. 

23"^™.  Ailes  blanches,  semées  çà  et  là  d'atomes  d'un  brun  de  bois  :  les 
supérieures  entières  et  sans  aucune  échancrure,  ayant  à  la  côte  de  courtes 
et  nombreuses  stries  noirâtres,  les  vestiges  d'une  ligne  coudée  mais  non 
anguleuse,  des  taches  terminales  irrégulières  et  la  frange  mêlée  d'un  gris- 
noirâtre  et  d'un  brun-cannelle.  Ailes  inférieures  sans  échancrure  à  la  côte, 
et  n'ayant  au  bord  terminal  que  trois  dents  fines  et  aiguës,  dont  la  der- 
nière plus  longue  et  recourbée  en  dedans.  Une  ligne  blanche,  découpée 
sur  une  ombre  brunâtre,  va  de  la  côte  à  la  2,  puis  se  perd  dans  un  sablé 
grisâtre.  Avant  la  dernière  dent,  est  un  petit  trait  terminal  noir,  qui  re- 
monte un  peu  le  long  de  la  2,  et  après  cette  dent  est  une  tache  ronde 
presque  ocellée.  Dessous  des  supérieures  noirâtre,  des  inférieures  blanc. 
Antennes  garnies  de  lames  pubescentes  et  assez  longues. 

Bornéo.     Un  (f.    Coll.  Gn. 

>-  g55.     Erosia  Dilacerata     Gn. 

1Q"\  Ailes  supérieures  très-entières,  arrondies,  à  apex  très-légère- 
ment tronqué,  d'un  blanc-ochracé  sali  de  nuances  et  d'atomes  bruns,  avec 
la  côte  un  peu  noirâtre  et  sans  autres  dessins  que  quelques  points  subler- 
minaux,  noirs,  dont  le  premier  plus  gros,  suivi  de  roux  et  surmonté  d'un  filet 


* 


38  MICRONlDiE. 

clair,  oblique  et  apicai.  Ailes  inférieures  étroites,  à  côte  d'abord  renflée, 
puis  profondément  rongée  jusqu'à  la  costale;  à  bord  terminal  déchiré, 
échancré  à  la  côte,  muni  de  trois  dents  aiguës  sur  les  2',  l'et  2,  puis  coupé 
carrément  jusqu'à  l'angle  anal,  qui  est  un  peu  prolongé.  Une  teinte  très- 
foncée,  brune,  variée  de  gris  et  de  noirâtre,  et  sur  laquelle  se  dessine  légè- 
rement une  ligna,  traverse  toute  l'aile  et  ne  laisse  de  blanc  qu'un  large  es- 
pace à  l'angle  externe  et  le  bord  abdominal.  Celui-ci  est  replié  en  gout- 
tière et  rempli  de  poils  ochracés.  Tibias  postérieurs  fusiformes. —  9  un 
peu  plus  grande.  Toutes  les  ailes  plus  foncées  et  plutôt  grises  que  blan- 
ches, la  moitié  interne  du  bord  terminal  des  inférieures  coupée  moins  car- 
rément. Point  de  gouttière  abdominale. 
Cayenne.    Hnçf,  une  9-    Coll.  Gn. 

956.       ErOSIA    ClNGlLLARIA      Hb. 

Hb.  Zut.  849,  850. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  elle  me  paraît  tenir  à  la  fois  de  Vlntegrata  et  de 
la  Dilacerata.  Elle  a  21n»"'.  Toutes  les  ailes  sont  dentées,  d'un  gris-testacé 
saupoudré;  les  supérieures  sont  seulement  coudées  au  bout  de  la  2  ;  elles 
ont  trois  lignes  ondulées  et  deux  taches  au  bord  interne,  brunes.  Les  infé- 
rieures ont  deux  angles  ou  dents,  dont  la  seconde  plus  aiguë  et  plus  sail- 
lante. Elles  ont  deux  lignes  anguleuses,  dont  la  postérieure  blanche  et 
croisée  par  un  trait  blanc  longitudinal. 

Rio-Janeiro. 

907.     Erosia  Exornata     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1837  —  F.  U.  p.  442  —  Herr.-Sch.  418. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  et  je  la  décris  sur  les  auteurs  précités.  Elle  a  20°"".  Ses 
ailes  sont  d'un  gris-de-lin  très-pâle  et  presque  blanches,  avec  une  ligne 
extrabasilaire  interrompue.  Les  supérieures  ont  l'apex  aigu  et  falqué,  avec 
une  liture  apicale  et  une  large  bande  très-déchiquetée,  brunes.  Les  infé- 
rieures sont  dentées  :  les  dents  de  la  2'  et  de  la  l'  sont  plus  longues,  plus 
aiguës  et  séparées  par  une  sorte  d'échancrure,  comme  chez  beaucoup  d'es- 
pèces de  ce  genre.  Elles  ont  pour  tout  dessin  une  large  bande  terminale, 
irrégulière,  brune,  allant  de  lai'  à  l'angle  anal,  traversée  par  une  fine  ligne 
et  découpée  entre  les  dents  par  des  lunules  de  la  couleur  du  fond. 

Casan,  en  juin.    Très-rare. 

958.     Erosia?  Albipennaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  359. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  et  ne  puis  affirmer  qu'elle  appartienne  à  ce  genre.  Elle 


MlCRONIDiE.  39 

a  30™".  Ses  ailes  supérieures  ont  l'apex  aigu,  mais  à  peine  falqué,  avec  un 
léger  angle  au  milieu  du  bord  terniinal  ;  les  inférieures  ont  cinq  dents 
presque  égales.  Toutes  sont  blanches,  avec  une  ligne  géminée  commune. 
Les  supérieures  ont  en  outre  une  fine  extrabasilaire  et  deux  ombres  sub- 
terminales.  Les  inférieures  n'ont  qu'une  ombre  et  en  outre  deux  points 
noirs,  l'un  à  l'angle  anal,  l'autre  entre  3  et  4.  Chacune  des  dents  porte 
aussi  un  petit  point  noir.  Les  antennes  du  çf  sont  pectinées. 
Venezuela. 

gSg.     Erosia?  Acinacidaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  360. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  non  plus.  Elle  est  voisine  de  la  précédente,  mais  les 
ailes  supérieures  ont  l'apex  très-falqué  et  l'angle  du  bord  terminal  plus 
prononcé,  et  les  inférieures  n'ont  que  trois  dents.  La  surface  des  quatre 
ailes  est  ponctuée  et  striée  de  noirâtre.  Les  supérieures  ont  deux  lignes 
noires,  dont  la  seconde  terminée  à  la  côte  par  deux  taches  triangulaires, 
ferrugineuses,  et  une  tache  cellulaire,  arquée,  noirâtre. 

Venezuela. 


Gen.     SCHIDAX     Hb. 


Hb.  Verz.  p.  315. 


Chenilles......  —  Antennes  courtes,  garnies,   même  chez  les   Ç,  de  lames 

claviformes,  pubescentes,  souvent  plus  loncjues  dans  la  première  moitié.  — 
Palpes  (jrêles,  droits,  à  dernier  article  filiforme  —  Abdomen  atteignant  l'an- 
gle anal. —  Pattes  grêles  et  glabres,  à  tibias  postérieurs  non  renflés.  —  Ailes 
oblongues,  striées:  les  supérieures  amygdaliformes,  à  apex  tronqué;  les  infé' 
rieures  dentées,  coupées  carrément,' échancrées  ou  même  rongées  depuis  la  1 
jusqu'à  l'angle  anal.  Nervulation  des  Nedusia. 

Petit  genre  qui  se  distinguera  facilement  du  précédent  par  la  forme  des 
ailes,  les  pattes  à  tibias  non  renflés,  etc.,  mais  surtout  par  un  caractère 
bien  remarquable,  je  veux  parler  de  la  peclination  des  antennes,  qu'on  re- 
trouve même  chez  les  femelles.  Ceci  est  d'autant  plus  marqué  ici,  que 
chez  une  espèce  où  le  mâle  n'a  que  des  lames  épaisses  et  peu  saillantes, 
elles  deviennent  toul-à-fait  pectinées  chez  la  femelle.  C'est  le  seul  exemple 
que  je  connaisse  de  celte  interversion,  et  elle  me  paraît  si  extraordinaire, 
que  je  crains  encore  de  m'étre  trompé.    ■ 

Les  Schidax  sont  toutes  américaines.  Je  les  ai  divisées  en  deux  groupes  : 
le  premier,  où  les  ailes  inférieures  sont  profondément  échancrées  à  l'angle 
anal;  le  second,  où  le  bord  terminal  est  simplemnnt  coupé  carrément.  La 
dernière  espèce,  par  sa  ligne  plombée,  conduit  naturellement  au  genre 
suivant. 


4o  MICRONIDiE. 

GROUPE  I. 

960.       SCHIDAX    AnoSECTARIA       Gd.     " 

Elle  a  la  taille  et  la  forme  de  la  suivante,  dont  je  l'aurais  prise  pour  une 
simple  variété,  si  les  antennes  du  çf  n'étaient  fort  différentes,  c'est-à-dire 
garnies  de  grosses  lames  dentiformes ,  très-courtes  et  très-serrées,  au 
lieu  d'être  longues,  minces  et  claviformes,  comme  chez  la  Sqiiammaria. 
Ce  sont,  du  reste,  les  mêmes  dessins,  avec  cette  différence  toutefois  qu'ici 
le  fond  est  uniformément  d'un  gris-brun  testacé,  strié,  dans  lequel  se  per- 
dent les  dessins.  Le  dessous  est  semblable.  La  9  "^  diffère  du  cf  (chose 
bien  extraordinaire)  que  par  ses  antennes,  qui  sont  aussi  pectinécs  que 
chez  l'espèce  suivante.  Ce  fait  est  tellement  anormal, que  j'ai  retourné  et 
sondé  en  tous  sens  mes  exemplaires,  mais  le  plus  fort  grossissement  n'a 
pu  m'y  faire  apercevoir  ni  recollage,  ni  altération  d'aucune  sorte. 

Amérique  méridionale.    Uncf,  uneÇ-    Coll.  Gn. 

I  961.     ScHiDAx  Squammaria     Hb. 

Hb.  Ziit.  161,  162. 

28""".  Ailes  d'un  cendré  clair,  finement  strié  de  brun,  avec  l'angle  in- 
terne des  premières  et  la  moitié  postérieure  des  secondes  d'un  brun-feuille- 
morte,  et  une  ligne  commune  line,  noire,  très-dentée,  se  perdant  en  quel- 
ques endroits.  Les  ailes  supérieures  sont  oblongues,  taillées  en  amande, 
dentées  jusqu'à  la  1,  droites  et  obliques  après.  Leur  apex  est  aigu  et  falqué 
au  moyen  d'une  petite  échancrure  qui  le  suit.  Les  ailes  inférieures  sont 
dentées  et  présentent,  de  l'angle  anal  à  la  2,  une  longue  échancrure  qui 
les  fait  paraître  mutilées  et  dont  le  milieu  est  occupé  par  une  dent.  La 
couleur  brune  y  varie  quant  à  l'étendue;  tantôt  elle  occupe  toute  l'aile, 
hormis  la  base,  tantôt  elle  ne  s'avance  que  jusqu'à  la  ligne;  dans  tous  les 
cas,  elle  est  coupée  net  dans  le  haut.  Le  dessous  est  d'un  cendré-noirâtre 
uni,  avec  la  côte  des  supérieures  et  les  franges  ochracées.  On  voit  en  outre, 
au-dessus  de  l'échancrure  des  inférieures,  deux  points  de  même  couleur 
qui  reparaissent  souvent  en  dessus.  La  Ç  ^st  semblable. 

Elle  paraît  commune  dans  toute  l'Amérique  méridionale.    Coll.  div. 

GROUPE  IL 
/    962.     ScHiDAX  Saginaria     Gn. 

28'om.  Ailes  d'un  cendré  clair,  soyeux,  aspergées  d'atomes  noirâtres, 
épais  :  les  supérieures  sinuées,  avec  un  coude  obtus  et  plus  saillant  que 
l'apex  au  bout  des  1',  2' et  3',  puis  coupées  obliquement.  Inférieures  irré- 
gulièrement dentées  jusqu'à  la  1,  puis  coupées  droit  et  carrément  jusqu'à 


MICRONID.E.  4' 

l'angle  anal.  Les  atomes  dont  j'ai  parlé  forment  quelques  dessins.  On  dis- 
tingue en  outre  une  série  commune  de  points  noirs  nervuraux  à  quelque 
distance  du  bord.  Ils  sont  précédés,  aux  ailes  inférieures,  d'une  ligne  ir- 
régulièrement dentée,  d'un  brun-marron,  laquelle  est  elle-même  surmon- 
tée de  deux  ombres  transversales  d'atomes  noirs,  accumulés,  qui  ne  dé- 
passent pas  la  cellule.  Les  ailes  supérieures  ont  une  seconde  série  de  points 
noirs  tout  près  de  la  frange,  dont  les  supérieurs  plus  gros  et  oblongs.  Le 
dessous  tire  sur  le  jaunâtre  et  est  régulièrement  strié. 
Cayenne.    Une  9-    Coll.  Gn. 

j  963.       SCHIDAX    FjJUGARIA       Gn.     pi.  13  flg.  7. 

2211'».  Ailes  dentées,  d'un  gris-cendré  foncé  à  peine  strié,  avec  une  li- 
gne subterminale  commune,  peu  visible,  d'un  plombé  submétallique,  et  la 
frange  d'un  brun-roux,  précédée  de  points  noirs.  Supérieures  à  dents  ob- 
tuses et  à  apex  un  peu  tronqué,  ayant  la  côte  plus  foncée  et  un  rayon  d'un 
gris  plus  clair  de  la  base  à  l'apex.  Inférieures  à  dents  irrégulières,  mais 
peu  inégales.  Dessous  d'un  gris  uni,  à  stries  taibles,  avec  la  frange  d'un 
roux  pâle.  —  Ç  un  peu  plus  grande,  mais  semblable. 

Guyane.    Deux  cf,  une  Ç.    Coll.  Gn. 

964.        SCHIDAX    SeMISSAEIA       H.-S- 

Herr.-Sch.  Exot.  190. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature.  Elle  a  la  même  coupe  que  Fuligaria,  mais 
ses  ailes  sont  traversées  par  deux  lignes  noires, communes,  anguleuses,  pa- 
rallèles, qui,  aux  supérieures,  sont  croisées  par  un  trait  longitudinal,  noir, 
allant  de  la  base  au  milieu  du  bord  terminal. 

Surinam. 

Gen.     MOLYBDOPHORA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  çf  //amies  jusqu'aux  deux  tiers  de  lames 

très-minces  et  pubescenles,  puis,  jusquau  sommet,  de  cténelures  épaisses  et 
veloutées  ;  celles  des  Ç  filiformes,  avec  un  cil  par  article.  —  Palpes  ascendants, 
continus,  squammeux  :  le  dernier  article  de  la  moitié  du  second,  mais  non 
spatule  ni  nu.  —  Pattes  grêles,  assez  longues,  à  tibias  postérieurs  non  renjlés, 
à  éperons  longs.  —  Ailes  sans  échancrures,  un  peu  luisantes,  avec  des  lignes 
subterminales  plombées:  les  supérieures  avec  un  sillon  discoidal  arqué  chez 
les  o",  faisant  subir  à  la  i  une  courbure  marquée  ;  les  inférieures  avec  l'indé- 
pendante bien  nette,  insérée  au  milieu  de  la  disco- cellulaire,  o  égale  distance  des 
\  etV,  qui  sont  courtes  et  portées  sur  un  long  pédicule. 

Joli  petit  genre  qui  ne  manque  pas  de  caractères  et  qui ,  malgré  son  as- 


I\1  MICRONID^. 

pect  tout  particulier,  se  lie  cependant  très-bien  avec  le  groupe  II  des  Scftt- 
àax.  Ce  qu'il  offre  de  plus  remarquable,  est  le  sillon  qui  s'aperçoit  sur  le 
disque  des  premières  ailes  du  mâle,  et  qui  force  la  5  de  se  courber  forte- 
ment pour  lui  faire  place.  On  remarque  aussi  l'indépendante,  qui  est  bien 
arrêtée  par  la  disco-cellulaire,  mais  qui  se  trouve  enveloppée  par  le  pli  cel- 
lulaire, lequel  se  bifurque  de  chaque  côté,  et  lui  donne  uno  appareice 
Irifide. 

Je  n'en  connais  qu'une  espèce  qui  a  déjà  été  publiée,  car  je  ne  suppose 
pas  qn'Hyphinoe  Cram.  357  G.  H.,  que  je  n'ai  pas  vue  en  nature,  puisse  se 
placer  ici. 

965.       MoLTBDOPHORA    CoNCINNARIA       Hb. 

Hb.  Zut.  199,  200. 

26"™.  Ailes  d'un  gris-noisette  clair,  aspergé  de  stries  transversales 
très-fines,  noirâtres,  avec  deux  lignes  subterminales  d'un  plombé  métallique, 
régulières  et  parallèles,  et  marquées  de  points  noirs  nervuraux,  plus  visi- 
bles sur  !a  dernière.  Supérieures  à  apex  obtus,  ayant  deux  espèces  de 
rayons  un  peu  plus  fauves  que  le  fond,  dans  les  sillons  de  la  costale  et  du 
pli  cellulaire.  Inférieures  à  angle  anal  un  peu  prolongé,  mais  obtus,  avec 
de  fines  pointes  inégales  au  bout  des  nervures,  et  qui  ne  se  voient  que 
chez  les  individus  dont  la  frange  est  bien  entière.  Première  série  de  points 
noirs  mieux  marquée  que  sur  les  supérieures,  et  précédée  d'une  ligne 
plus  mate  et  plus  fauve  que  le  fond,  et  terminée  au  bord  abdominal  par 
un  gros  point  noir.  Dessous  jaune,  avec  des  stries  isolées.  —  Ç  plus  pe- 
tite, plus  sombre,  plus  saupoudrée,  avec  le  dessous  des  inférieures  moins 
jaune. 

Guyanes.     Trois  cT,  une  9-    Coll.  Gn. 

Ce  petit  insecte,  par  sa  forme,  sa  ligne  métallique  subterminale,  accom- 
pagnée de  points,  rappelle  certaines  Erycinides  des  mêmes  contrées. 

966.       MOLYBDOPHORA    CoNCINNULARlA       H-.S. 

Herr.-Sch.  Exot.  200. 

Je  ne  l'ai  point  vue,  mais  je  pense  qu'elle  appartient  à  ce  genre.  Elle 
est  à  peu  près  de  la  taille  de  la  Concinnaria.  Ses  ailes  supérieures  ont 
l'apex  tronque,  et  le  bord  terminal  à  la  fois  concave  et  un  peu  sinué,  d'un 
gris-ochracé  sale,  fortement  saupoudré,  avec  toute  la  partie  comprise  en- 
tre la  médiane  et  la  côte,  d'un  ton  différent  et  limité  par  du  noirâtre  qui 
forme  trois  taches  en  approchant  de  l'apex.  Les  ailes  inférieures  sont  d'un 
jaune  plus  pur,  très-strié,  avec  la  côte  seule  grise  et  sans  dessins. 

Surinam. 


FAM.  XIII. 
CABERIDiE     Gn. 


Gn.  in  Cat.  Dup.  p.  268  (1844)  —  Steph. 

Chenilles  médiocrement  longues,  pédonculi formes,  sans  éminences,  à  peine 
renflées  postérieurement;  à  tête  arrondie,  aussi  grosse  que  le  cou;  vivant  sur 
les  arbres,  à  découvert. —  Chrysalides  contenues  dans  des  coques.  —  Papillons 
de  taille  moyenne  ou  petite,  à  antennes  généralement  pectinées.  mais  non  plu- 
meuses  ;  —  à  palpes  droits  ou  incombants,  jamais  très-longs,  écartés  et  laissant 
à  découvert  la  trompe,  gui  est  bien  distincte  ;  —  à  pattes  bien  développées  :  les 
tibias  postérieurs  jamais  renjlés  et  toujours  munis  de  deux  paires  d'éperons 
dans  les  deux  sexes;  —  à  ailes  larges,  entières,  arrondies,  à  franges  longues, 
généralement  de  couleur  blanche,  avec  des  lignes  ou  des  dessins  peu  compliqués. 
Au  repo^,  ces  ailes  écartées  et  étroitement  appliquées  contre  le  plan  de  position. 
Vol  crépusculaire.  Nervulalion  des  Acidalies. 

Petite  famille  intermédiaire  entre  les  Acidalides  et  les  Fidonides,  et  qui 
lient  beaucoup  des  unes  et  des  autres.  Duponchel,  à  qui  je  l'avais  commu- 
niquée, y  a  mal-à-propos  joint  le  genre  Ephyra,  qui  ne  s'en  rapproche  que 
pour  les  mœurs  des  insectes  parfaits,  et  son  genre  Cleta,  qui  appartient  en- 
core aux  Acidalides. 

Les  Cabérides  sont  des  insectes  peu  remarquables  quant  aux  couleurs, 
qui  sont  presque  toujours  blanches.  Elles  vivent  dans  les  bois  de  peu  d'é- 
tendue, dans  les  lieux  frais,  sur  le  bord  des  prés,  etc.  Elles  se  tiennent  gé- 
néralement posées  sous  les  feuilles,  les  ailes  étendues,  et,  au  moindre  frois- 
sement^ se  laissent  tomber  dans  le  gazon,  ou  fournissent  un  vol  de  peu  de 
durée.  Elles  habitent  presque  toutes  les  contrées  du  globe,  mais  leurs  prin- 
cipaux genres  sont,  en  général,  aussi  peu  abondants  en  espèces  que  nom- 
breux en  individus. 

Les  Cabérides  ont  été  bien  connues  des  auteurs,  et  il  y  a  peu  d'erreurs  à 
relever  à  leur  sujet. 

Gen.     STEGANIA     Gn. 

Gn.  in  Cat.  Dup.  p.  270  (1844)  Steph.,  Herr.-Sch.  =  Anagoge  Hb.  = 
Terpnomicta  Led.  =  Cubera  Treits.  Bdv. 

Chenilles —  Antennes  des  q"  pubescenles  ou  garnies  de  lames  longues 

et  fines;  celles  des  Ç  sétacées.  —  Palpes  droits,  dépassant  plus  ou  moins  le  ni- 
veau du  front,  leur  2^  article  hérissé,  le  3^  court  et  distinct.  —  Corps  moyen 


44  CABEBID^. 

l'abdomen  des  çf  n'excédant  pas  les  ailes,  caréné  ;  celui  des  Ç  ovoïde-aigu.  — 
Ailes  entières,  à  franges  longues  :  les  supérieures  à  apex  obtus  ;  les  inférieures 
un  peu  coudées  ou  sinuces. 

Il  y  a  dc'jà  longtemps  que  j'ai  créé  ce  genre  adopté  depuis  par  Dupon- 
chel  et  les  auteurs  allemands,  mais  dont  M.  Lederer  a  cru  devoir  changer 
le  nom,  parce  qu'il  existe  un  genre  de  Diptères  nommé  Siegana.  ce  qui, 
même  au  point  de  vue  de  nos  modernes  rectificaleurs,  ne  saurait  être  une 
raison  valable,  puisque  les  deux  noms  ne  sont  pas  exactement  les  mêmes. 
Quoi  qu'il  en  soit,  lo  genre,  tel  que  je  le  donne  aujourdhui,  a  des  carac- 
tères assez  tranchés,  si  on  ne  tient  compte  que  des  espèces  européennes, 
mais  ces  caractères  s'affaiblissent  en  s'étendant  aux  exotiques.  Néanmoins, 
je  le  crois  susceptible  de  se  maintenir,  même  dans  ces  conditions,  d'autant 
plus  qu'on  sera  peut-être  forcé,  par  la  suite,  d'en  isoler  des  genres  que  je  ne 
regarde  aujourd'hui  que  comme  desimpies  groupes. 

Ceux-ci  peuvent,  quant  à  présent,  se  réduire  à  trois.  Le  premier  ne  con- 
tient qu'une  petite  espèce  africaine,  dont  les  palpes  sont  larges,  triangulai- 
res, incombants,  à  3°  article  peu  distinct.  Les  ailes  supérieures  ont  dans  la 
cellule  un  anneau  ou  tache  ovale  bien  nette. 

Le  groupe  II  contient  nos  espèces  européennes.  Leurs  ailes  sont  plus  ou 
moins  ochracées  et  chargées  d'atomes.  Les  inférieures  sont  arrondies,  avec 
un  sinus,  souvent  à  peine  appréciable,  entre  1'  et  2.  Les  palpes  ne  diffèrent  pas 
de  ceux  des  C'atera,  et  le  front  est  arrondi.  C'est  le  type  du  genre.  Sa  section  f 
renferme  deux  espèces  africaines  analoguesaux  nôtres  par  les  dessins,  mais 
dont  les  ailes  supérieures  sont  plus  allongées  et  à  disque  presque  trans- 
parent. 

Enfin,  le  troisième  a  les  ailes  blanches  et  sans  aucun  atome.  Les  inférieu- 
res ont  un  coude  assez  marqué  au  bout  de  la  2.  Les  palpes  sont  assez  longs 
et  incombants.  Les  antennes  ont  des  lames  assez  fortes,  mais  écartées  ;  le 
front  est  taillé  en  pointe  entre  les  palpes.  Il  ne  contient  qu'une  espèce  amé- 
ricaine, et  devra,  je  crois,  former  plus  tard  un  genre  séparé. 

Les  premiers  états  des  Stegania  sont  encore  inconnus.  Les  insectes  par- 
faits sont  tous  plus  ou  moins  rares.  Us  volent  au  printemps  dans  les  lieux 
frais  et  les  prés  plantés  de  peupliers  et  de  saules,  sur  les  troncs  desquels  ils 
se  reposent  fréquemment. 

GROUPE  I. 

r 
967.     Stegania  Petronaria     Gn.    pi.  Il  fig.  3. 

23'"".  Ailes  légèrement  festonnées,  avec  un  petit  point  terminal  noir 
dans  le  sinus  de  chaque  feston,  d'un  blanc  d'os  un  peu  jaunâtre,  finement 
strié  de  gris  :  les  supérieures  un  peu  lavées  de  noirâtre  à  la  côte  et  au 
milieu  du  bord  terminal  avec  les  deux  lignes  ordinaires,  très -écartées, 
noires  :  la  coudée  formée  d'une  lilure  costale  rentrante,  puis  d'une  série 


CABERIDTE.  45 

presque  droite  de  points  nervuraux.  Dans  la  cellule  est  une  tache  ovale 
irès-nette,  d'un  brun-marron  liseré  de  brun-noir.  Inférieures  avec  deux 
lignes  médianes,  en  partie  effacées.  Antennes  un  peu  plumeuscs,  à  lames 
longues  et  fines.  Palpes  triangulaires,  incombants. 

Cap  de  Benne-Espérance.    Deux  c/",  rapportés  par  M.  Verreaux.    Coll. 
Mus. 


Supérieures  ayant  presque  tout  l'espace  subterminal  nuage  de  noir- 
violâtre.  Coudée  en  partie  absorbée  par  cette  teinte,  mais  bien  visible  aux 
inférieures,  n'étant  pas  composée  de  points,  mais  de  deux  traînées  paral- 
lèles d'un  brun-clair. 

Même  provenance.  Elle  paraît  bien  différente  du  type,  et  si  j'en  avais 
vu  plusieurs  individus  bien  semblables,  j'aurais  été  porté  à  la  croire  sé- 
parée. 

GROUPE  II. 

t 

968.      Stegania  Hyalinaria     Gn.     ^ 

26mm.  Ailes  supérieures  à  apex  prolongé,  mais  obtus,  et  à  bord  droit; 
inférieures  à  peine  sinuées  vis-à-vis  la  cellule  :  les  quatre  luisantes,  pres- 
que transparentes,  subirisées,  et  seulement  teintées  et  striées  de  brun- 
d'argile,  avec  une  bordure  d'un  brun-d'argile  mat  strié,  sinuée,  bien  dé- 
tachée, et  divisée  aux  supérieures  par  une  ligne  subterminale  claire,  in- 
terrompue au  milieu,  liserée  de  brun  aux  extrémités,  portant  uqe  dent 
rentrante  sur  la  1',  et  derrière  laquelle  est  un  point  brun  entre  1'  et  1. 
Une  série  de  traits  bruns  terminaux.  Aux  supérieures  une  ombre  médiane 
brune,  presque  droite,  passant  sur  un  petit  anneau  cellulaire;  un  point 
aux  inférieures.  Dessous  plus  clair  et  plus  irisé,  à  dessins  effacés.  Tête 
concolore.  Les  trois  premiers  anneaux  de  l'abdomen  teintés  de  noir  dans 
les  incisions. 

Abyssinie.    Une  9-    Coll.  Mus. 

96g.     Stegania  Secutaria     Gn.     - 

Très-voisine  de  la  précédente,  mais  beaucoup  plus  petite  (21""»).  Ailes 
supérieures  plus  courtes,  moins  prolongées  à  l'apex,  à  bord  plus  arrondi. 
Bordure  mate,  plus  étroite,  ayant  le  sinus  des  supérieures  plus  profond, 
sans  subterminale,  dent  ni  ombre  distinctes.  Ombre  médiane  pius  arquée. 
Dessous  ayant  la  bordure  plus  foncée  et  lavée  de  noirâtre,  qui  la  fait  net- 


4.6  cabebidjE. 

tement  trancher  depuis  la  côte  jusqu'au  sinus.  Abdomen  entièrement 
pâle. 

Abyssinie.    Une  9-    Coll.  Mus. 

Serait-ce  une  variété  de  la  précédente?  Les  dessins  différents  et  surtout 
la  coupe  d'ailes  en  doivent  faire  douter. 

tt 
970.     Stegania  Indularia     Gn. 

20mm.  Ailes  d'un  jaune  d'ocre,  à  frange  concolore  :  les  supérieures 
avec  la  côte,  un  point  cellulaire  et  une  ligne  subterciinale,  d'un  brun-fer- 
rugineux ;  la  dernière  irés-interrompue,  et  n'étant  bien  visible  qu'à  l'an- 
gle interne,  où  elle  se  lie  avec  une  liture  terminale,  et  au  bout  de  la  1,  où 
elle  envoie  un  trait  vers  une  liture  également  terminale.  Inférieures  avec 
un  simple  liseré  interrompu  au-delà  du  milieu.  Tête  concolore,  avec  le 
bas  du  front  teinté  de  roux.  Antennes  fortement  ciliées. 

Abyssinie.     Un  cf.     Coll.  Mus. 

1971.     Stegania?  Transitaria  _  Gn.    pi.  13  fig.  4. 

ÛOmm.  Ailes  arrondies,  d'un  fauve- ferrugineux  strié,  laissant  voir  par 
places  un  fond  d'un  jaune-serin  et  lavées,  aussi  par  places,  de  gris- 
noirâtre,  surtout  sur  l'extrémité  des  nervures,  avec  une  série  de  points 
noirs,  parallèles  au  bord  terminal  et  un  point  cellulaire  également  noir  : 
les  supérieures  avec  la  côte  entièrement  d'un  gris-noir,  et  deux  bandelettes 
parallèles,  grises,  mal  arrêtées,  et  dont  la  seconde  se  réunit  au  bord  par  les 
1  et  2  qui  sont  couvertes  de  gris.  Inférieures  ayant  la  base  lavée  de  cette 
couleur,  qui  absorbe  la  ligne.  Dessous  ochracé,  très-sablé  de  gris,  avec 
les  traces  des  points  du  dessus,  mais  sans  lignes. 

Brésil?    Une  $.     Coll.  Gn. 

Elle  diffère  un  peu  des  autres  Stegania,  mais  ne  connaissant  pas  le  çf^ 
je  ne  puis  être  sûr  de  sa  place.  Je  la  fais  figurer  sur  nos  planches,  aûn  que 
la  lumière  se  fasse  à  cet  égard. 

';  i,  .  (  '     "^972.      Stegania  Amandaria     Gn. 

35™".  Ailes  d'un  ochracé-carné  clair,  fortement  saupoudrées  de  stries 
d'un  brun-rougeâtre,avec  les  nervures  et  des  entrecoupés  sur  la  frange, 
bruns.  Supérieures  un  peu  oblongues,  arrondies  au  bord  terminal,  avec  la 
côte  et  une  large  bande  subierminale  d'un  gris-noir  olivâtre,  convexe  in- 
térieurement, prolongée  extérieurement  au  milieu,  jusqu'au  bord  termi- 
nal, et  n'y  laissant  ainsi  que  deux  taches  de  la  couleur  du  fond.  Inférieu- 


CABERIDjE.  4? 

res  courtes,  arrondies,  dentées,  avec  une  bande  semblable,  mais  plus 
irrégulière,  la  partie  abdominale  placée  plus  haut  et  isolée  en  une  tache 
qui  ne  se  lie  au  reste  que  par  quelques  réticulations.  Dessous  d'un  jaune- 
d'ocre  pâle,  surtout  sur  les  bords,  peu  strié,  avec  les  bandes  noirâtres 
très-marquées,  moins  la  partie  abdominale  des  inférieures. 

Brésil?    Une  9.    Coll.  Gn. 

Cette  grande  espèce  exotique  a  beaucoup  de  rapports,  pour  les  dessins, 
avec  nos  européennes,  surtout  avec  la  Car  aria. 

973.     Stegania  Cararia     Hb. 

Hb.  Beitr.  II  pi.  4-X  —  Bork.  95  —  Hb.  38  —  Traits.  I  p.  295  —  Dup. 
IV  p.  447  pi.  167  f .  7  —  Bdv.  1819  —  Herr.-Scb.  p.  70  —  Led. 
Larv.  Ignot. 

Autriche,  nord  de  la  France,  en  juin  Toujours  assez  rare  et  peu  répan- 
due dans  les  collections.  Un  cTi  ""s  9>  ^"  département  du  Nord. 
Coll.  Gn. 

Pas  de  bonne  figure  de  cette  espèce,  qui  est  pourtant  bien  caractérisée, 
d'un  jaune  d'ocre  décidé,  fortement  striée  de  brun,  avec  la  subterminale 
très-nette,  formant  deux  arcs  qui  se  joignent  au  bord  terminal,  par  un 
trait  placé  sur  la  1,  etc.,  mais  surtout  qu'on  ne  peut  confondre  avec  aucune 
autre,  à  cause  de  ses  antennes,  simplement  pubescentes. 

974.     Stegania  Dilectaria     Hb. 

Hb.  Beitr.  II  pi.  3  W.  —  Bork.  94—  Hb.  39  —  Haw.  p.  296  —  Treits.  I 
p.  293  —  Dup.  IV  p.  446  pi.  167  fîg.  —  Steph.  p.  204  —  Wood  Doubt. 
59  —  Bdv.  1818  —  Heir.-Sch.  p.  70  fig.  5». 

Larv.  ignot. 

Hongrie,  Autriche,  en  juin.  Encore  plus  rare  dans  les  collections  que  la 
Cararia.    Une  9>  reçue  de  Kindermann.     Coll.  Gn, 

i  75.     Stegania  Dalmataria     Bdv. 

Bdv.  in  Mus.  =  Cararia??  Herr.-Sch.  Sup.  p.  135  fig.  556,  557. 

Elle  est  très-voisine  de  la  variété  Commutaria,  mais  ses  ailes  supé- 
rieures sont  plus  prolongées  à  l'apex,  et  les  inférieures  n'ont  pas  de  sinus. 
Elle  est  d'un  ochracé  très-pâle,  avec  le  liseré  terminal  un  peu  interrompu 
et  les  dessins  gris  et  non  bruns.  La  ligne  coudée  est  seule  distincte,  en- 
core est-elle  en  partie  oblitérée,  surtout  au  sommet,  et  les  angles  qu'elle 
forme  sont  bien  plus  arrondis.  Elle  est  suivie,  aux  supérieures,  d'une  sim- 


48  CABERID^. 

pie  ligne  grise  qui  r3jolnt  le  bord  terminal  sous  la  1'  et  qui  est  très-mar- 
quée en  dessous.  La  ligne  des  inférieures  en  dessous  est  incomplète,  mais 
placée  bien  plus  près  du  bord  que  chez  Permutaria. 

Dalmatie.     Un  cf.    Coll.  Bdv. 

Serait-ce  cette  espèce  que  M.  HeVrich-Scliœffer  vient  de  figurer  comme 
venant  de  la  Russie  méridionale,  et  qui  ressemble  si  peu  à  la  Cararia. 

fit 
976.     Stegania  Permutaria     Hb, 

Hb.  Beitr.  2,  1-F  et  Saml.  92  —  Bork.  259  —Bdv.  1816  —  Herr.-Sch. 
p.  70  =  Trimaculata  Vill.  p.  384  n»  638  —  Bork.  247. 
Larv.  ignot. 

23mm.  Ailes  d'un  blanc -ochracé,  avec  quelques  atomes  et  un  filet 
terminal  d'un  brun  clair  :  les  supérieures  avec  la  côle  ochracée  et  deux  li- 
gnes fines,  d'un  brun-clair,  naissant  de  deux  taches  costales  noirâtres  :  la 
première  presque  droite,  la  seconde  un  peu  flexueuse  et  brisée  en  angle 
sur  la  2'.  Une  tacbe  costale  noirâtre  venant  rejoindre  cet  angle.  Inférieures 
à  bord  terminal  à  peine  sinué,  avec  une  seule  ligne  flexueuse  et  un  point 
cellulaire  très-petit;  leur  dessous  blanc,  sans  autre  dessin  qu'un  trait  cel- 
lulaire. —  9  semblable. 

France  méridionale,  en  avriî  et  juillet.     Coll.  div. 
A.      Connoiutaria     Hb. 

Hb.  505  —  Bdv.  1817  =  Permutaria  Hb.  504  —  Dup.  V  p.  18  pi.  171 
f .  5  =  Cognataria  Leder.  p.  97. 

D'un  ochracé  clair,  à  côte  le  plus  souvent  concolore,  avec  les  nervures 
et  un  filet  terminal  prononcé,  bruns.  Des  atomes  noirâtres  sont  répandus 
sur  les  quatre  ailes  et  s'accumulent  sur  l'espace  basilaire  des  supérieures 
et  à  leur  angle  interne,  de  manière  à  former  des  taches  grisâtres.  La  der- 
nière tache  costale  se  réunit  même  parfois  par  une  traînée  à  la  tache  de 
l'angle  interne.  Frange  salie  en  partie  de  gris. 

France  centrale,  en  mai  et  août.    Six  ex.    Coll.  Gn. 

Cette  variété  habite  seule  nos  environs.  Elle  a  un  aspect  très-tranché, 
mais  on  y  retrouve  tous  les  caractères  du  type.  La  figure  de  Duponchel  la 
représente  très-exactement.  La  Permutaria  Hb.  504  ne  paraît  qu'une 
exagération  fort  embrouillée.  Cependant  M.  Lederer  en  fait  une  espèce 
séparée  sous  le  nom  de  Cognataria;  mais  comme  il  dit  lui-même  qu'il  n'a 
pas  vu  la  Commutaria^l^  pense  que  ce  n'est  qu'un  double  emploi. 


CABERID^.  49 

+ff 

f^yy.     Stegania?  Orsitaria     Gn. 

20™"i.  Ailes  arrondies  et  sans  sinus,  d'un  blanc-jaunâtie,  ave'c  quel- 
ques atomes  bruns  et  !a  frange  plus  jaune.  Une  ligne  médiane  commune, 
d'un  brun-clair,  à  peine  sinuéc,  marquée  en  arrière,  aux  supérieures,  d'un 
point  noir  entre  1'  et  2'.  Les  mêmes  ailes  ayant  souvent,  en  outre,  une 
extrabasilaire  peu  marquée.  Pas  de  point  cellulaire  en  dessus,  mais  un 
assez  gros  sous  les  supérieures,  avec  une  légère  ligne  punctiforme.  Front 
et  vertex  blancs.  Antennes  du  çf^  sans  ciliation. 

Brésil.     Uncf,  deux  9.     Coll.  Mus, 

Elle  paraît  varier  excessivement,  puisque,  des  trois  individus  que  j'ai 
vus,  l'un  a  la  ligne  médiane  presque  double,  et  l'autre  en  est  entièrement 
privé.  Le  point  noir  subapical  est  très-petit  chez  celle-ci,  tandis  que  chez 
la  première,  il  est  surmonté  d'un  second  et  d'une  liture  costale  d'un  brun- 
violàtre. 

Est-ce  bien  une  Stegania?  elle  diffère  des  autres  par  la  forme  des  ailes, 
les  antennes  filiformes  et  les  palpes  aussi  courts  que  chez  les  Cabera. 

GROUPE  III. 
rôjS.     Stegania  Plstularia     Gn.    pi.  17  fig.  9. 

23"'"'.  Ailes  supérieures  un  peu  prolongées  à  l'apex,  mais  à  bords 
droits,  inférieures  un  peu  carrées  :  les  quatre  d'un  blanc  pur,  à  dessins 
plus  bu  Tiioins  effacés,  et  souvent  presque  nuls,  d'un  brun-rouillé.  Supé- 
rieures ayant  (rois  taches  costales,  toujours  visibles,  et  souvent  quatre,  à 
la  naissance  des  lignes  ordinaires  :  l'extrabasiiaire  et  la  coudée  seules  plus 
ou  moins  marquées;  la  seconde,  quand  elle  est  entière,  faisant  un  coude 
arrondi  dans  la  cellule,  puis  droite  jusqu'au  bord  interne.  Une  série  de 
points  terminaux  souvent  absents  ou  étiolés.  Inférieures  et  dessous  sans 
dessins.  —  9  semblable. 

Amérique  septentrionale.     Trois  çf,  deux  9-     Coll.  Mus.  et  Gn. 

Gen.      SYLLEXLS      Gn. 

chenilles —  Antennes  cla  çf  simplement  pubescentcs,  avec  le  dernier 

tiers  effilé;  celles  des  9  sclacées.  —  Pulpes  droits,  utteiijnant  à  peine  le  front. 
—  Abdomen  caréné.  —  Pattes  lontjues  :  les  tibias  postérieurs  légèrement  ren- 
flés, à  deux  paires  d'ergots  fins  et  rapprochés.  —  Jiles  lanjes,  blanches,  soyeu- 
ses, luisantes,  peu  épaisses,  à  franges  trè:,-courtes  :  kssu))érieures  triangulaires, 
a  hord  terminal  presque  droit  et  coupées  carrément  à  l'angle  interne  ;  les  in- 

Lêpidopicres .      Tome  10,  4 


5o  CABEBID.B. 

férieures  prolongées  dans  le  sens  du  corps,  avec  un  angle  au  bout  de  la  2  chez 
les  çf  et  un  coude  arrondi  chez  les  9  • 

La  forme  des  ailes  fera  immédiatement  distinguer  ce  genre  américain  et 
inédit  des  Cabera,  avec  lesquelles  il  a  beaucoup  de  rapports. 

'    979.      Syllexis  Chartaria     Gn. 

35""".  Ailes  d'un  beau  blanc,  avec  une  ligne  grise  commune,  placée 
au-delà  du  milieu,  et  n'atteignant  pas  la  côte,  droite  aux  premières  ailes, 
un  peu  arquée  inférieurementaux  secondes.  Entre  elle  et  le  bord,  quelques 
stries  longues  et  échelonnées  en  forme  de  ligne.  Dessous.tcut  blanc.  Front 
et  vertex  d'un  gris-noisette  pâle.  Antennes  à  cils  fascicules,  n'allant  guère 
que  jusqu'à  moitié.  —  9  plus  grande,  mais  semblable. 

Brésil.     Un  (f,  une  9.     Coll.  Gn. 

/"" 

/  980.      Syllexis  Sfatiauia      Gn. 

32mni_  Ailes  d'un  beau  blanc;  les  supéJMCures  avec  quatre  lignes  d'un 
brun  très-pâle,  droites,  équidistantes,  ne  remontant  pas  au-delà  de  la  1  ; 
les  inférieures  avec  trois  lignes  semblables,  mais  allant  d'un  bord  a  l'autre, 
les  deux  premiers  droites  et  obliques,  la  troisième  un  peu  courbe  et  pa- 
rallèle au  bord  terminal,  qui  est  en  coude  arrondi  au  milieu.  Front  ei  ver- 
tex d'un  brun  terre  d'ombre. 

Brésil.     Une  9.     Coll.  Mus. 

Gen.      ïHAMNONOMA      Led. 

Leder.  Geo.  eur.  p.  68  (1853)  =  Adactylotis  Hb.  Verz.  =  Cabera  et 
Aspilates  Bdv.  Dup.  =f  Fidonia  Heir.-Sch. 

Chenilles  allongées,  subcylindriques,  non  atténuées,  sans  éxninences,  à  tèti; 
globuleuse,  aussi  grosse  que  le  cou;  vivant  à  découvert  sur  les  arbres.  —  Chry- 
salides enterrées  —  Antennes  des  ç^  à  lames  serrées,  pubescentes,  régulières, 
avec  l'extrémité  filiforme;  celles  des  9  à  articles  un  peu  évasés  antérieure- 
ment, avec  un  cil  très-court. —  Palpes  grossièrement  squammeux,  dépassant  peu 
le  front,  qui  est  globuleux,  avec  le  verle.t  velu  et  un  peu  saillant.  —  Thorax 
arrondi. — Abdomen  desçf  coniqueallonijé. —  Futta  tigrées,  à  tibias  postérieurs 
un  peu  renflés.  —  Ailes  larges,  entières,  saupoudrées,  concolores  et  à  dessins 
communs,  consistant  en  deux  lignes  médianes  rapprochées,  à  franges  non 
entrecoupées  :  les  inférieures  un  peu  sinuées  entre  l'  et  2.  —  Toutes  les  ner- 
vules  supérieures  tassées  à  la  côle,  contiguës  et  sans  aréoles. 

Une  espèce  de  nos  environs,  qui  a  été  longtemps  ballottée,  et  qui  se 


CABERID.E.  5  I 

trouvait  déplacée  partout,  servira  de  type  à  ce  genre,  dont  je  n'emprunte 
à  M,  Lederer  que  le  nom,  car,  chez  lui,  Thamnonoma  est  synonyme  d'i/a- 
Ua.  11  vient  s'y  joindre  une  espèce  du  midi  de  l'Europe,  et  il  est  probable 
que  quelques  exotiques,  des  Géomètres  africaines  surtout,  l'augmenteront 
par  la  suite. 

Les  chenilles  vivent  à  la  manière  de  celles  des  Cabera,  sur  les  arbres  des 
forêts,  mais  elles  se  rapprochent  davantage  des  Hybernides  et  des  Laren- 
tides,  avec  lesquelles  on  les  confondrait  aisément. 

Les  insectes  parfaits  volent  dans  les  lieux  où  leurs  chenilles  ont  vécu.  Us 
se  tiennent  presque  toujours  sur  les  hautes  branches  ;  mais  ils  descendent 
souvent,  secoués  par  le  vent  ou  la  pluie,  et  ils  ne  sont  pas  toujours  faciles  à 
saisir. 

981.     Thamnonoma  Gesticulauia     Hb. 

Hb.  472,  473  —  Bdv.  1487  —  Herr.Sch.  p.  85  et  Sup.  p.  73  fig.  513 
—  Lad. 

Larv.  ignot. 

Un  peu  plus  grande  que  Contaminaria,  avec  l'apex  des  ailes  supérieures 
arrondi,  et  le  sinus  des  inférieures  à  peine  marqué.  D'un  ton  paillé  encore 
plus  pâle  et  plus  finement  saupoudré.  Les  deux  lignes  sont  plus  pâles, 
d'un  gris-brun,  non  rougeâtre.  La  première  (ombre  médiane)  est  tout-à- 
fail  droite,  la  seconde  seulement  un  peu  coudée  par  en  haut,  mais  non 
rapprochée  par  en  bas,  sans  taciie  au  milieu.  La  seconde  ligne  des  infé- 
rieures est  accusée  par  des  points,  surtout  en  dessous.  —  $  à  peu  près 
semblable. 

Espagne.  Un  (f,  una  Ç,  pris  près  de  Ronda  (Grenade).  Coll.  Le- 
derer. 

A.      Graellsiarîa     Feist.  ' 

Feistli.  Soc.  ent.  Fr.  183i  p.  L^:4pl.  1  Rg.  3  — Bdv.  1813. 

Plus  petite,  plus  pâle.  Point  cellulaire  des  ailes  iuférioures  apparent  en 
dessus. 
Mont-Joui  (Barcelone),  en  juin. 

B.      Bnfiuinataria     Bd. 

Bdv.  1814. 

Beaucoup  plus  petite  (27™'").  Ombre  médiane  un  peu  moins  droite. 

Andalousie.     Un  (f,  rapporté  par  M.  Rambur, 


52  CABEP.ID/E 

Type.  083.      Thamnonoma   Contaeiinaria     Hb. 

Hb.  356  —  Dup.  V  p.  16  pi.  -171   fig.  4  —  Bdv.  1815  —  Herr.-Sch. 
p.  85  =  Numerata  Fab.  Sup.  190-191  ? 
Larv.  Gn.  infrà. 

3/,mm.  Ailes  supérieures  à  apex  très-légèrement  falqué,  avec  la  frange 
souillée  de  gris  à  son  extrémité;  inférieures  avec  un  sinus  marqué  entre 
1'  et  2  :  les  quatre  d'un  oehracé  très-clair,  fortement  saupoudré  de  brun- 
cannelle,  avec  deux  lignes  communes,  très-marquées,  d'un  brun-ferrugi- 
neux, rapprochées  aux  supérieures  entre  la  3  et  la  sous-médiane,  où  elles 
sont  recouvertes  par  une  tadie  délayée  de  même  couleur,  plus  parallèles 
aux  inférieures,  où  la  première  n'atteint  jamais  la  côte.  Supéiieures  ayant 
en  outre  une  exîrabasilaire,  courte  et  arquée.  Dessous  avec  les  deux  lignes 
et  un  trait  cellulaire,  noirâtres.  — Ç  semblable. 

Commune  en  juin,  dans  les  bois  d'une  certaine  étendue,  aux  environs 
de  Châteaudun,  et  dans  quelques  parties  de  la  France,  mais  peu  ré- 
pandue. 

Chenille  d'un  vert-jaunâtre  pâle,  avec  la  vasculaire  un, peu  plus  foncée, 
peu  apparente,  mais  très-marquée  auprès  de  l'incision,  où  elle  forme  une 
tache  rose,  bifide  antérieurement;  trapézoïdaux  du  même  ton  que  la  vas- 
culaire. Point  de  stigmatale.  Faites  membraneuses,  tachées  de  rose  exté- 
rieurement. Pattes  écailleuses,  rosées.  Tête  verte,  réticulée  de  blanchâtre. 
Stigmates  cerclés  de  ferrugineux.  Elle  vit  en  septembre  et  octobre  sur  le 
chêne. 

Kst-ce  fa  Numerata  de  Fabricius?  la  description  lui  convient  bien,  sauf 
l'épithète  de  cinereis  et  encore  celle  de  seticortiis,  bien  qu'il  résulte  de 
(.cite  description  que  Fabricius  a  vu  (ou  cru  voir?)  les  deux  sexes. 

(iEN.     GARERA     Tr. 

Treits.  1  p.  243  (1827)  —  Dup.  Steph.  Bdv.  =  Fidonia  Herr.-Sch.  = 
Deilina  Hb.  Verz. 

Chenilles  allontjées,  cylindriques,  un  peu  plus  grosses  posién'cu renient,  à 
léle  aussi  grosse  qu^  le  cou,  globuleuse  ou  un  peu  aplatie  ;  se  ieniinl  raides  el 
droites  sur  les  feuilles  des  arbres  dont  elles  vivent.  —  Clirysalides  cylindrico- 
couiques,  renfermées  ilans  de  petites  coques  de  (erre  ou  sous  les  mousses.  — 
Antetines  des  q"  ù  lames  pubescenles,  conliguës,  avec  l'extrémité  filiforme  ; 
celles  des  Q  filifornies,  un  peu  crénelées.  - —  Pulpes  courts,  ascendants,  arqués, 
dépassant  a  peine  le  font,  qui  est  lisse  ei  bombé,  —  Trompe  longue.  —  Thorax 
globuleux.  —  Abdomen  des  çf  terminé  cariénient,  celui  des  Ç  ovoïde.  —  Ailes 
entières,  uirondies,  blanches,  avec  les  lignes  [quand  elles  existent]  parallèles  et 


CABERID;*;.  53 

composées  d'uiomes:  les  inférieures  souvent  coudées;  celles  du  ç^  ayant  près 
de  la  base  une  place  dépouillét  d' écailles  et  un  peu  fripée. 

Genre  presque  universellement  adoplé.  M.  H.-Scliœffer  seul  le  réunit  au 
genre  Fidnnia,  rapprochement  qui  n'est  certainement  pas  sans  valeur,  mais 
qu'il  ne  fallait  pas  pousser  aussi  loin.  Les  chenilles  sont  communes  chez 
nous  à  l'arrière-saison,  sur  les  arbres,  principalement  les  Detula  et  les 
Salix.  J'ai  pourtant  pris  parfois  la  Pusnria  sur  les  Quercus,  mais  je  n'ai 
jamais  trouvé  Exanthemaria  (]ue  sur  les  saules. 

Les  pa|)illons  sont  très-faciles  à  reconnaître  à  leurs  ailes  blanches,  traver- 
sées par  des  lignes  grises,  toujours  parallèles,  mais  dont  il  n'existe  souvent 
que  de  faibles  traces.  On  les  distinguerait  encore  mieux  en  soulevant  l'aile 
supérieure  avec  une  aiguille,  et  en  mettant  ainsi  à  découvert  un  espace  ar- 
rondi ou  cordiforme,  dépouillé  d'écaillcs  et  occupé  par  une  membrane  su- 
buléc  et  garnie  seulement  de  quelques  poils.  Ils  vivent  dans  les  bois  ou  les 
prairies,  et  s'y  tiennent  toujours  appliqués  sur  les  feuilles,  les  ailes  étendues. 
Si  on  donne  à  l'arbre  la  moindre  secousse,  ils  se  laissent  tomber  à  terre, 
mais  toujours  avec  les  ailes  bien  déployées.  Ils  diffèrent  peu,  au  reste,  sous 
ce  rapport,  des  Ephyra. 

Le  genre  Cabera  est  assez  confus.  On  a  voulu  trouver  en  Europe  bien 
des  espèces,  mais  qu'il  a  fallu  ramener  aux  Pusaria  et  Exanthemaria,  in- 
sectes répandus  à  peu  près  partout,  et  qui  varient  extrêmement.  Les  espè- 
ces exotiques  semblent  tout-a-fait  dans  le  même  cas.  L'Amérique  septen- 
trionale en  parait  abondamment  pourvue,  et  j'en  connais  une  du  nord  de  la 
Chine,  qui  a  déjà  un  aspect  un  peu  différent,  tandis  que  celles  d'Amérique 
se  confondraient  très  facilement  avec  les  nôtres. 

Cretarin  Fab.  78  est  probablement  une  variété  sans  lignes  de  la  Pusaria 
ou  de  Y  Exanthemaria,  mais  il  est  impossible  de  rien  affirmer  en  présence 
d'une  description  si  vague,  et  qui  peut  convenir  tout  aussi  bien  à  une  Aci- 
dalle,  ou  même  à  toute  autre  Géomètre  blanche. 

Mixtaria  du  même  auteur,  Sup.  103-106,  est  peut-être  aussi  une  variété 
accidentelle  de  V Exanthemaria. 

983.      Cabeba  Pusaria     Alb. 

Albin  pi.  99  a-d  —  Lin.  S.  N.  223  —  Clerck  pi.  3  fig.  6  —  De  Geer  II 
p.  448  pi.  8  fis.  10-12  —  Ladm.  pi.  XX  —  Wlen.-Verz.  H-4—  Brahm. 
p.  301  ~  Fab.  61  —  Schw.  pi.  3  fiç.  5  —  Bork.  116  —  Schr.  1646  — 
Esper  pi.  31  fig.  7-13  —  Hb.  87  —  Haw.  p.  290  —  Treits.  I  p.  344  et 
Sup.  p.  199  —  Dup.  V  p.  12  pi.  -i  'îl  fjg.  S  —  Steph.  111  p.  196  —  Frey. 
Beitr.  pi.  144  —  Lyon.  p.  264  pi.  26  fig.  6-11  —  Sepp  V  pi.  30  — Wood 
524  —  Evers.  p.  393  —  Bdv.  1809  —  Herr.-Sch.  p.  84  —  Lah.  144  = 
Strigala  Scop. 

Larv.  Bork.  Lyon.  Frey.  Hb. 

32'"".     Ailes  d'un  blanc  pur,  satiné,  avec  des  atomes  noirs  épars,  et 


54  CABERIDiE. 

trois  lignes  sonblaies  grises,  parallèles,  droites,  presque  également  es- 
pacées, dont  les  deux  dernières  se  continuent  sur  les  ailes  inférieures  :  la 
dernière  tremblée,  mais  droite,  sur  les  supérieures.  —  Q  semblable. 

Très-commune  partout,  dans  les  lieux  herbus  et  au  bord  des  bois,  en 
mai,  puis  en  juillet  et  aoCit.  Coll.  div.  Elle  s'élève,  dit-on,  jusqu'au 
sommet  des  Alpes.  Je  l'ai  trouvée  aussi  dans  les  Pyrénées. 

Chenille  cylindrique,  non  carénée,  un  peu  renflée  postérieurement,  d'un 
vert-jaunâtre,  à  vasculaire  nulle  ou  seulement  indiquée  par  un  point  rose 
dans  chaque  incision.  Sous-dorsale  jaune,  continue,  mais  vague.  Point  de 
stigmatale.  Trapézoïdaux  d'un  vert  foncé  en  transparence,  avec  un  petit 
poil  court.  Le  tout  peu  visible.  Stigmates  cerclés  de  ferrugineux.  Fausses 
pattes  teintées  de  rose.  Tête  d'un  vert  pâle,  ayant  souvent  une  ligne  rose 
latérale.  Elle  vit  en  août  sur  le  bouleau,  et  plus  rarement  sur  le  chêne. 

A.      Heyraria     H. -S. 

Herr.-Sch.  p.  85  fig.  251,  252. 

D'un  gris-bleuâtre  foncé,  sauf  à  la  base,  avec  quatre  lignes  aux  supé- 
rieures et  trois  aux  inférieures  (mais  la  subterminale  peu  distincte),  et  la 
frange  d'un  gris-sale.  Supérieures  un  peu  plus  aiguës. 

Nord  de  l'Allemagne. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  M.  Lederer  la  rapporte  ici,  et  M.  Her.-Schœffer 
lui-même  pense  qu'elle  pourrait  bien  être  une  variété  locale. 

B. 

Entièrement  sablée  de  noir,  surtout  sur  les  bords,  avec  la  dernière  ligne 
seule  visible,  et  encore  en  partie  éteinte. 

Une  9.    Coll.  Zeller. 

Cette  curieuse  variété,  qui  est  peut-être  purement  accidentelle,  a  été 
mentionnée  par  M.  Fischer  V.  R. 

984.      Cabëka   RotundaRia     Haw. 

Haw.  p.  289  —  Steph.  III  p.  196  —  Wood  525  =  Conftnaria  Frey.  I 
pi.  60  fig.  2. 

Elle  est  extrêmement  voisine  de  la  Pusaria,,  mais  plus  petite  ;  moins 
fortement  sablée  de  noir,  à  ailes  généralement  plus  courtes  :  les  supérieu- 
res avec  le  bord  terminal  plus  convexe.  Les  deux  lignes  extrêmes  des  pre- 
mières ailes  sont  beaucoup  plus  rapprochées,  et  l'intermédiaire  (ombre 
médiane),  au  lieu  de  former  une  troisième  ligne  aussi  droite  que  les  deux 
autres  et  à  égale  distance  de  chacune  d'elles,  est  sinueuse  et  très-rappro- 
chée  de  l'extrabasilaire.  —  9  semblable. 

Angleterre, Carniole.    Dn0'',une9-    CoU.Gn.  Toujoursrare et  locale. 


CABERID.t:.  55 

La  chenille  de  cette  Cabera  a  été  élevée  dernièrement  en  très-grande 
quantité  en  Angleterre,  où  l'on  s'est  assuré  qu'elle  est  tout-à-fait  dis- 
tincte de  celle  de  la  Pusnria.  Les  deux  individus  que  j'ai  sous  les  yeux 
proviennent  de  cette  éducation.  Le  cT  a  l'extrabasllaire  arquée,  tandis 
que  la  Ç  l'a  droite  comme  Pusaria.  Je  suppose  que  ce  caractère  n'est 
pas  constant,  cependant  on  l'observe  aussi  sur  la  figure  de  Freyer. 

^  985.     Cabera  .ExANTHEMAKiA     Alb. 

Albin  pi.  92  e-h  —  Scop.  542  —  Wien.-Verz.  H-5  —  Schr.  1647  — 
Bork.  117  —  Esp.  pi.  33  fig.  3-4  —  Treits.  I  p.  346  et  Sup.  p.  200  — 
Dup.  V  p.  14  pi.  171  —  Steph.  III  p.  197  —  Wood  526  —  Lyon.  p.  264 
pi.  26  fig.  1-5  —  Evers.  p.  394  —  Bdv.  1811  —  Herr.-Sch.  p.  85  —  Lah. 
145  =  Striaria  Hb.  88  —  Haw.  p.  289. 

Larv.  Alb.  Hb.  Lyon. 

Commune  dans  toute  l'Europe,  en  mai  et  août,  dans  les  bois  où  crois- 
sent des  Salix.  Sa  chenille  est  commune  et  des  plus  faciles  à  élever. 

Hubner  cède  à  un  caprice  fort  rare  chez  lui,  en  donnant  un  nom  tout 
nouveau  à  une  espèce  si  anciennement  connue. 

Elle  varie  beaucoup,  mais  ne  constitue  pas,  à  proprement  parler,  de 
races  distinctes.  Voici  les  espèces  qu'on  a  créées  à  ses  dépens. 


Hb.  506  —  Var.  y.  Haw. 
Sans  aucune  ligne. 

B.      Arenosarîa     Haw. 

Haw.  p.  289. 

Plus  foncée  et  plus  fortement  sablée. 

Elle  a  aussi  sa  variété  sans  lignes,  au  dire  de  Haworth. 

C .      Approximaria     Haw. 

Haw.  p.  289. 

Aussi  foncée  que  la  variété  B,  mais  les  deux  premières  lignes  des  ailes 
supérieures  se  réunissent  presque  en  une  seule. 

D.      Pellagraria     Gn.    olim. 

Plus  grande.  Ailes  supérieures  ayant  l'apex  plus  prolongé  et  le  bord 
plus  droit.  La  couleur  est  plus  blamche  et  moins  salie  d'atomes.  Les  lignes 


56  CABERIDiE. 

me  paraissent  moins  tremblées.  Celle  du  milieu  est  traversée  de  part 
d'autre,  mais  surtout  en  dessous,  par  un  petit  trait  cellulaire  bien  noir, 
visible  aux  quatre  ailes.  Le  front  est  marqué  de  points  noirs  sur  la  partie 
brunâtre,  qui  est  pliis  étendue  que  chez  V Exanthemaria. 

Coll.  Gn.  Un  cT,  envoyé  par  M.  Douze!,  qui  l'a  pris  soit  aux  environs 
de  Lyon,  où  il  habitait,  soit  dans  les  Basses-Alpes,  où  il  faisait  de  fréquentes 
excursions.  Serait-ce  une  espèce  distincte? 

■  /*"■  ,       ' 

^  ^986.     Cabera  Erythemaria     Gn. 

Cette  petite  espèce  est  à  la  Variolaria  ce  que  V Exanthemaria  est  à  la 
Pusaria;  c'est-à-dire  que  le  fond  de  la  couleur  est  sali  de  brun-jaunâtre, 
et  que  les  atomes  sont  plus  nombreux.  Elle  a  deux  lignes  bien  distinctes 
sur  le  milieu  des  quatre  ailes,  outre  l'extrabasilaire  des  supérieures.  Le 
corps  ei  les  pattes  participent  de  la  couleur  du  fond.  Le  front  est  entiè- 
rement d'un  carné-ochracé. 

Pensylvanie.    Un  cf.    Coll.  Mus.    Canada.    Une  9-    Coll.  Gn. 


Aucune  ligne  sur  les  quatre  ailes,  qui  sont  simplement  aspergées  de  stries 
jaunâtres. 

Amérique  septentrionale.     Une  9-     Coll.  Bdv. 

I    ^87.     Cabera  Variolaria     Gn. 

25mm.  Ailes  d'un  blanc  assez  pur,  avec  quelques  atomes  un  peu  plus 
nombreux  que  chez  Pusaria,  et  une  seule  ligne  bien  distincte,  commune, 
d'un  gris-pâle.  On  voit  aussi  les  traces  d'une  extrabasilaire.  Le  dessous  est 
tout  blanc,  et  les  inférieures  ont  un  point  noir  cellulaire  à  peine  visible. 
Front  couleur  de  rouille,  avec  la  partie  inférieure  blanche.  —  9  ""  P^u 
plus  grande  (28""'),  avec  les  dessins  encore  moins  distincts,  et  les  ailes 
moins  arrondies. 

Pensylvanie.    Deux  cf,  une  9-     Coll.  Mus 

C'est  la  plus  petite  des  Cabera. 

988.      Cabera  Tinagmaria     Gn. 

31">™.  Ailes  d'un  blanc  soyeux,  avec  quelques  stries  et  deux  fines  li- 
gnes parallèles,  sinueuses,  écartées,  placées  sur  le  dernier  tiers  de  l'aile  : 
le  tout  d'un  gris  tellement  pâle  qu'il  faut  de  l'attention  pour  les  aperce- 
voir (au  moins  dans  mon  exemplaire,  qui  n'est  pas  de  première  fraîciieur) . 
Un  petit  point  cellulaire  brun  sur  les  quatre  ailes.  Front  d'un  beau  blanc, 


CABERIDAÎ.  57 

avec  la  partie  inférieure  brune  et  la  partie  supérieure  d'un  jaune  de  rouille 
nettement  tranchés. 
Nord  de  la  Chine.  M.  Fortune.     Un  q''.     Coll.  Gn. 

989.        C.ABEKA     Af.BEOÎ.AfUA        Bdv. 

Bdv. 1810. 

Je  n'ai  pas  cette  espèce,  que  M.lîoisduval  dii  avoir  vue,  et  qui  se  trouve 
en  Andalousie.  Comme  il  n'en  donne  aucune  description,  je  ne  puis  la  por- 
ter ici  que  pour  mémoire. 

Gen.     ACRATODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  courtes:  celles  des  çf^  garnies  de  dents  courtes, 

mais  serrées,  terminées  par  des  cils  recourbés  ;  celles  des  $  un  peu  moniliformes. 
—  Palpes  squammeux,  ne  dépassant  pas  le  front,  (juî  est  peu  bombé.  —  Corps 
robuste:  l'abdomen  presque  égal  dans  les  deux  sexes, à  valves  déhiscentes;  celui 
des  9  terminé  en  pointe  brusque.  —  Ailes  entières,  lisses,  luisantes,  blanches, 
sans  dessins  :  les  supérieures  à  apex,  les  inférieures  à  angle  anal,  aigus. 

La  seule  espèce  qui  compose  ce  genre  ne  saurait  être  réunie  ni  aux  Ca- 
bera  ni  aux  Coryciu.  Elle  a  un  aspecl  particulier  et  rappelle  toul-à-fait  ce- 
lui de  certaines  Pyralides  du  genre  PhakeUura.  Le  mâle  que  je  possède  a 
les  valves  anales  redressées  à  angle  droit,  ce  (jui  laisse  voir  en  entier  les  or- 
ganes de  la  génération.  Je  ne  sais  si  c'est  par  suite  d'un  accouplement  vio- 
lemment interrompu,  ou  par  une  conformation  particulière;  mais  ca  qui 
pourrait  faire  incliner  vers  cette  dernière  opinion,  c'est  que  la  femelle  elle- 
même  a  des  valves  anales  fendues  profondément,  et  qui  doivent  s'ouvrir 
à  la  moindre  pression. 

990.      AcRATODES  Pharellurata     Gn. 

20nim_  Ailes  d'un  blanc-de-neige  luisant,  sans  aucuns  dessins  en  des- 
sus, bordées'  de  petits  points  nervuraux  noirs,  à  peine  distincts  en  dessous. 
Côte  des  supérieures  lavée,  sur  celte  (ace,  de  rose-carné.  Partie  interne 
des  pattes  de  cette  même  couleur.  Front  blanc,  avec  le  vertex  d'un  rose- 
carné.  —  9  semblable. 

Haïti.     Uno^,  une9.     Coll.  Gn. 

Gen.     CORYCLV     Dup. 

Dup.  IV  p.  110  (1829)  et  V  p,  2i9  =  Baptu  Steph.  Led.  Herr.-Sch.  = 
Lomographa  Hb.  —  Cubera  et  Acidalia  Bdv. 

Clxernllcs —  Antennes  sans  aucune  ciliation:  celles  des  çf  simplement 


58  caberidje. 

épaissies;  celles  des  Ç  sétacèes.  —  Palpes  atteignant  à  peine  le  front,  très- 
grêles  et  laissant  à  découvert  la  trompe^  qui  est  mince  et  à  jilels  tendant  à  se 
disjoindre.  —  Corps  asset  robuste,  soyeux,  unicolore;  l'abdomen  terminé  en 
pointe  conique  dans  les  deux  sexes.  —  Pattes  moyennes.  —  Ailes  entières, 
arrondies,  lisses,  satinées,  blanches,  à  dessins  nuls  ou  peu  nombreux. 

Genre  créé  avec  raison  par  Duponchel  (1),  pour  deux  jolies  espèces  de 
nos  environs,  et  auxquelles  j'en  ajoute  trois  autres  exotiques  qui  présentent 
bien  les  mêmes  caractères.  On  ne  connaît  pas  encore  leurs  premiers  états, 
ou,  plutôt,  ils  n'ont  pas  été  décrits,  car  j'ai  obtenu  moi-même  la  Taminata 
de  chenille  qui  avait,  je  crois,  vécu  sur  un  Salix  caprœa,mais  sans  l'avoir 
élevée  isolément. 

Les  insectes  parfaits  ont  à  peu  près  les  habitudes  des  Cabera,  mais  ils 
sont  beaucoup  moins  communs.  Ils  ne  volent  que  le  soir,  et  se  laissent 
lourdement  tomber  des  arbres  pendant  le  jour.  Ils  ne  paraissent  avoir  par- 
tout qu'une  génération. 

991.       GORYCIA    MtTYLATA       Gn. 

3/,mm.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  à  bord  presque  droit;  infé- 
rieures un  peu  prolongées  à  i'angle  anal,  d'un  blanc  satiné  luisant,  avec 
la  frange  d'un  jaune  un  peu  brunâtre.  Quatre  et  trois  lignes  parallèles  à 
peine  visibles  et  d'un  brun  extrùmement  pâle  :  les  prensiéres  non  siauées 
et  à  peine  arquées,  la  dernière  denticulée.  Dessous  blanc  et  sans  dessin  : 
les  supérieures  légèrement  enfumées  à  la  base.  Front  blanc. 

Nord  de  l'Inde.     Une  9.     Coll.  Gn. 

999..       CoRYClA    HeRMINEATA       Gn. 

27mm.  Ailes  très-arrondies,  d'un  blanc  de  neige  mal  et  non  i'.isé,  à 
frange  concolore  et  sans  aucun  dessin.  Dessous  également  blanc,  à  côte 
concolore.  Les  quatre  ailes  ayant  sur  ladisco-cellulaire  une  traînée  de  poils 
d'un  gris  pâle,  terminée  par  une  sorte  de  point  à  la  jonction  des  2  et  3. 
Corps,  pattes  et  tète  blancs. 

Canada,  Amérique  septentrionale.     Deux  9-     Coll.  Bdv.  et  Gn. 
993.      CoRYciA   Aleata      Lef. 

Ne  diffère  absolument  de  la  précédente  qu'en  ce  que  la  côte  des  supé- 
rieures est  blanche  en  dessous,  comme  tout  le  reste. 

Géorgie  américaine.     Un  cf      Coll.  Lefebvre. 

(t)  M.  Stephens  a  reconau  hn-mêrae  (Cat.  Brit.  Mus.  p.  213)  que  son  geare  Bayla 
était  postérieur  au  genre  Corycia  de  Duponchel. 


CABERID^E.  59 

^994.        CORYCIA    VeSTALIATA       Gd. 

21™™.  Ailes  très-arrondies,  d'un  blanc-dc-neige  légèrement  irisé,  à 
frange  concolore,  sans  aucun  dessin.  Dessous  des  supérieures  lavé  à  la 
côte  de  brun-mordoré  pâle,  fondu.  Pattes  teintées  de  ce  même  brun.  Tête 
entièrement  blanche,  avec  les  antennes  d'un  brun-d'argile. 

Amérique  septentrionale.     Deux  cf.     Coll.  Zell.  et  Gn. 

995.  CORYCIA    TeMERATA       W.-V. 

Wien.-Verz.  0-7  —  Bork.  245  —  Hb.  91  StG,  3'î'î  —  Jreits.  Il 
p.  246  —  Dup.  V  p.  248  pi.  188  fig.  1  —  Frey.  I  pi.  84  flg.  1  —  Bdv.  1832 

—  Herr.-Sch.  p.  69  —  Lah.  111  =  Punctata  Fab.  248  —  Stepli.  p.  295 

—  Wood  689=  Sylvestrata  Hb.  Beitr.  I,  IV  fig.  S  =  Nubeculata  Haw. 
p.  355. 

Larv.  ignot. 

France,  Angleterre,  midi  de  l'Allemagne,  Autriche,  Suisse.  En  mai  et 
i^fs  jours  de  juin,  puis  fin  juillet.     Coll.  div. 

996.  CORYCIA    TaMINATA       W.-V. 

Wien.-Verz.  0-6  —  Bork.  244  —  Hb.  90  et,  Bcitr.  4  pi.  IV  fig.  Y  — 
Treits.  II  p.  245  —  Dup.  V  p.  250  pi.  i  88  fig.  »  —  Frey.  I  pi.  84  fig.  2 

—  Bdv.  1808  —  Herr.-Sch.  p.  69  —  Lah.  110  =  Bimaculata  Fab.  207  — 
Vill.  p.  371  pi.  6  fig.  17  —  Haw  p.  356  —  Steph.  III  p.  294  —  Wood  688 
=  Punctata  Brahm,  281. 

Larv.  ignot. 

France,  Angleterre,  Hongrie,  Dalmatie,  etc.  Dans  les  bois  couverts^  au 
commencement  de  juin.     Coll.  div.  , 

La  phrase  du  Catalogue  de  Vie^ine  ne  permet  pas  d'équivoque.  C'est 
donc  bien  à  tort  que  Fabricius  a  changé  le  nom  publié  cinq  ans  avant  son 
Species  insectorum. 

La  figure  de  Hubner  est  mauvaise  comme  toutes  celles  de  sa  pi.  17. 

Gen.     ALEUCIS     Gn. 

Gn.  in  Cal.  Dup.  p.  269  —  Steph.  =  Ephyra  Curt.  Dup.  =  Bapta 
Herr.-Sch.  Led. 

Chenilles —  Antennof  minces  et  sans  ciliulion  dans  les  deux  sexes.  — 

Palpes  très  courts,  mais  larges,  niitammeitx-hêrissés,  à  articles  indistincts.  — 


6o 


CABEniD.«. 


Corps  grcle  :  le  thorax  étroit,  à  pléry(jodes  allonrjécs;  l'abdomen  des  çf  effilé, 
caréné;  celui  des  Ç  épais  et  un  peu  cairéà  l'extrémité. —  Pattes  grêles.  — 
Ailes  entières,  luiges,  soyeuses,  discolores,  à  franges  longues  et  serrées:  les 
siipéiieures  à  apex  aigu,  avec  la  frange  plus  courte,  sombres,  à  lignes  ondées; 
les  inférieures  claires,  arrondia,  à  dessins  mieux  marqués  en  dessous. 

Ce  genre  créé  par  moi  et  place  dans  la  famille  des  Cabérides,  a  été  déplacé 
par  Duponchel,  qui  en  a  fait  une  Ephyra,  sans  doute  sur  l'autorité  de 
Curtis,  puis  remis  à  sa  véritable  place  par  M.  Herr.-Schœffer,  mais  confondu 
avec  les  Corycia.  En  examinant  les  caractères  que  je  donne  de  ces  deux 
genres,  on  verra  qu'ils  diffèrent  essentiellement,  et  que  Je  ne  puis  que  per- 
sister daiis  ^eur  séparation. 

Bien  q«e  les  chenilles  des  Aleucis  aient  été  élevées,  on  n'en  a  pas  gardé 
de  description.  Je  crois  qu'elles  se  rapprochent  beaucoup  de  celles  des  Cu- 
bera. Les  papillons  éclosent  dès  les  premiers  jours  du  printemps,  et  on  les 
voit  voler  le  soir,  sur  les  prunelliers  en  fleur.  Je  n'en  ai  jamais  trouvé  pen- 
dant le  joMr. 

997.      Aleucis   Pictaria      Curt.     Gn.    pi.  15  flg.  3. 

Curt.  pi.  447  —  Steph.  III  p.  183  —  Wood  503  —  Bdv.  1821  —  Herr.- 
Sch.  p.  69  fig.  40  —  Lah.  112. 
Larv.  fere  ignot. 

27min_  Ailes  supérieures  d  un  gris-violàtre  foncé,  avec  deux  lignes  ou 
ombres  sinuées  :  la  première  presque  droite,  !a  seconde  écartée  à  la  côte, 
rapprociiée  au  bord  interne.  Entre  elles,  une  laciie  cellulaire  noirâtre,  lé- 
gèrement pupiilée,  de  la  couleur  du  fond.  Inférieures  d'un  gris-))lanc  sa- 
tiné, avec  !a  fraii^e  plus  foncée  et  les  traces  d'une  ligne  médiane  dentée, 
se  terminant  au  bord  abdominal  par  un  groupe  d'atomes  noirâtres.  Une 
série  terminale  de  petits  points  nervuraux  aux  quatre  ailes.  Dessous  des 
supérieures  uni,  des  inférieures  fortement  saupoudré,  avec  un  trait  et  une 
ligne  médiane  commune  plus  foncés.  Tête  concolore.  —  9  semblable,  mais 
à  ailes  un  peu  plus  étroites  et  plus  courtes. 

France  centrale,  Angleterre,  Suisse,  midi  de  l'Allemagne,  en  avril. 
Elle  n'est  pas  très-rare  autour  de  Châteaudun,  sur  les  prunelliers  en 
fleur. 

Serait-ce  cette  espèce  que  mentionne  Gmelin  (p.  2458)  d'après  Berg- 
straesser?  C'est  fort  douteux.  Quant  a  celle  de  Thunberg,  que  je  n'ai  pas 
pu  consulter,  il  est  très-peu  vraisemblable  qu'elle  .soit  la  même,  puisque 
Fabricius,  qui  le  cite,  dit  ipundo  strigaque  viridibus. 


FAM.  XIV. 

MACARID/E     Gn. 


chenilles  uullement  ramifoimes,  peu  allongées,  cylindriques,  à  têie  aloLu- 
leuse  ;  vivant  à  décoirveii  sur  les  arbres  ok  arbrisseaux.  —  Chrysalides  dans 
des  coques,  parmi  les  broussailles  ou  à  la  surface  de  la  terre.  —  Papillons  de 
taille  moyenne,  à  antennes  pubescentes  ou  garnies  de  cils,  rarement  de  lames  ; 
—  à  palpes  médiocres,  droits  ou  peu  ascendants,  connivents  au  sommet,  sifuam- 
mcux-hérissés ;  —  à  thorax  un  peu  oblong,  un  peu  velu  ;  —  à  abdomen  assez 
long,  mais  ne  dépassant  pas  les  ailes  inférieures,  robuste  et  oblong  dans  les  Q 
et  souvent  marqué  d'un  double  rang  de  points;  —  à  pattes  médiocres,  grêles, 
mutiques  :  les. tibias  postérieurs  une  fois  et  demie  aussi  loixqs  que  la  cuisse]  sou- 
vent renfles  ;  —  à  ailes  minces,  lisses,  sablées  d'atomes  foncés  et  épars,  tonco~ 
lores  et  à  dessins  communs  :. les  supérieures  triangu'ldires,  à  apex  prolongé,  à 
bord  terminal  souvent  échancré  au  sommet,  toujours  rentrant  inférieurement  ; 
les  inférieures  souvent  anguleuses  ou  dentées,  mais  non  échancrées,  le  dessous 
marqué  de  dessins  plus  prononcés  que  le  dessus.  —  Une  aréole  simple,  très- 
longue  et  très-étranglée.  Point  de  1".  Indépendante  plus  faible,  insérée  au 
milieu  de  In  disco-cellulaire.  Costale  des  inférieures  soudée  à  la  sous-costale 
jusqu'au  tiers  de  la  cellule.  Point  d'-intenie. 

Celte  famille,  assez  tranchée  pour  ne  pouvoir  se  réunir  à  aucune  autre, 
même  sur  nos  espèces  européennes,  se  reconnaîtra  surtout  à  ses  ailes  ordi- 
nairement anguleuses^  et  dont  les  supérieures  sont  fréquemment  échancrées 
au-dessons  de  l'apex,  tandis  que  les  inférieures,  légèrement  dentées,  ont  la 
dent  du  milieu  plus  saillante  et  formant  tantôt  une  petite  queue  courte, 
tantôt  un  angle  qui  les  fait  paraître  quadrangulaires. 

Ses  premiers  états  sont  encore  plus  caractéristiques.  Ici,  les  chenilles  ne 
sont  point  ramiformcs,  et  elles  imitent  plutôt  un  pédoncule  vert  qu'une 
Ln-anchede  bois  sec.  Elles  n'ont  aucune  éminonce  sur  le  corps,  et  leur  télé 
est  arrondie.  Enfin,  elles  sont  ornées  de  lignes  longitudinales.  Elles  vivent 
généralement  sur  les  arbres  bu  les  arbrisseaux,  et  tout-à-fait  à  découvert. 
Plusieurs  ont  deux  générations,  suivant  le  climat.  Toutes  celles  qui  habi- 
tent nos  pays  sont  dans  ce  cas. 

La  famille  des  Macarides  ne  contient  que  trois  genres,  dont  deux  assez 
nombreux  en  esiicces,  mais  qui  le  deviendront  bien  davantage  par  la  suite, 
car  ils  habitent  toutes  les  contrées  du  globe,  et  il  en  est  où  elles  sont  parti- 
culièrement abondantes,  l'Amérique,  par  exemple.  Celles  d'Europe  seules 
ont  été  bien  connues  des  auteurs. 

Parmi  celles  que  je  n'ai  pu  retrouver  en  nature,  je  citerai  :  Lihariu  Cram. 
557  L.  M.  de  Surinam,  qui  est  peut-être  une  Godonela  plutôt  qu'une  vraie 
AJacaria. 


62  MACARID^. 


Gen.     AMILAPIS     Gn. 

Chenilles  pédonculiforrnes,  non  atténuées,  sans  aucune  éminence  et  avec  le 
Xd'  anneau  seulement  un  peu  renflé;  vivant  sur  les  arbres  —  Chrysalides  à 
ventre  renflé,  à  dos  déprimé.  — Antennes  des  Ç  minces  et  filiformes.  —  Palpes 
très-grêles,  linéaires,  dépassant  à  peine  la  tête,  connivenls  à  l'extrémité.  — 
Trompe  courte,  mais  robuste.  —  Front  ne  dépassant  pas  les  )eu.v.  —  Corps 
assez  robuste:  l'abdomen  des  Ç  terminé  en  pointe  aiguë  et  munie  d'un  oviducle 
rélraclile  de  la  longueur  du  thorax.  —  jéiles  oblong.ues,  fortement  dentées,  la 
dent  du  bout  de  la  2  formant  une  saillie  prononcée  el  échnncrée  de  chaque  côté. 
Costale  des  inférieures  entièrement  libre. 

Je  ne  puis  guère  préciser  les  caractères  de  ce  genre,  car  je  n'ai  que  deux 
individus  femelles  très-mutilés.  Ils  me  suffisent  pourtant  pour  m'assurer 
que  le  genre  est  valable,  mais  non  pour  affirmer  pleinement  la  place  qu'il 
doit  occuper.  Tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  qu'ils  me  paraissent  pouvoir 
se  placer,  au  moins  provisoirement,  dans  la  présente  famille,  el  que  les  au- 
teurs anglais,  qui  ont  cru  une  des  espèces  européenne,  l'ont  rangée  (avec 
doute  toutefois)  dans  le  genre  Macaria. 

La  chenille,  que  je  connais  par  un  dessin  d'Abbot,  vient  encore  me  con- 
firmer dans  mon  opinion.  Ce  dessin  la  représente  lout-à-fait  lisse,  sans  au- 
cune éminence,  et  à  peu  près  semblable  à  celles  de  nos  il/acono.  Seulement, 
le  dixième  anneau  est  un  peu  i;ibbeux,  comme  chez  tant  de  Geomelra,  des 
genres  les  plus  divers.  Elle  se  trouve  en  automne  et  subit  toutes  ses  méta- 
morphoses dans  la  même  année. 

Ce  genre  paraît  exclusivement  américain. 

998.      Amilapis  Unipunctata      Haw. 

Haw.  p.  345  — Steph.  lil  p.  321  pi.  31  fig.  3  —  Wood  747. 

401"'-.  Ailes  d'un  brun-isabelle  (couleur  de  cerf),  arrosé  d'atomes  plus 
foncés,  avec  l'espace  médian  très-large,  tirant  sur  le  gris  clair  et  limité 
par  deux  lignes  noirâtres,  sinuécs  et  dentées.  Frange  du  même  brun-noi- 
ràtie.  Une  ombre  médiane  légère  traverse  l'espace  médian;  Une  autre  tra- 
verse également  l'espace  terminal  et  est  interrompue,  emre  les  1'  et  2',  par 
un  gros  point  blanc  arrondi.  Ce  point  disparaît  en  dessous,  où  les  ailes 
sont  d'un  ton  plus  uniforme. 

Amérique  septentrionale.  Deux  mauvaises  o*  Coll.  Bdv.  et  Gn. 
Suivant  Abbot,  elle  est  commune  dans  les  bois  de  chênes,  en  septembre. 

Chenille  d'un  vert -jaunâtre,  avec  les  côtés  lavés  de  rougeàtre,  et  la 
tête  de  cette  dernière  couleur.  Elle  vit  sur  plusieurs  arbres,  comme  l'orme, 


MACARID.E.  63 

le  chêne,  le  coiunouiller,  etc.  La  chrysalide  est  noirâtre,  avec  l'enveloppe 
des  ailes  teintée  de  carné-rosé. 

Haworlh  l'a  trouvée  dans  la  collection  Francillon  et  a  cru  qu'elle  habi- 
tait l'Angleterre. 

()9g.      Amilapis  Nullai\ia     Hb. 

Hb.  Europ.  Schm.  18      —  Esper  pi.  146  fig.  1. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature,  mais  elle  me  paraît  bien  appartenir  à  ce 
genre. 

Elle  est  de  la  même  taille  et  de  la  même  couleur  que  la  précédente,  mais 
Hubner  ne  figure  qu'une  seule  ligne  commune,  et,  au  lieu  du  point  blanc 
subapical,eile  a  quatre  anneaux  noirâtres  superposés,  dont  les  deux  ex- 
trêmes plus  petits. 

•Je  pense  qu'elle  est  aussi  de  l'Amérique  septentrionale. 

« 
Gen.     EILICRINIA     Hb. 

Hb.  Verz.  p.  287  =  Ilicrina  Herr.-Scli.  =  Ennomos  Treits.  Bdv.  = 
Philobia  Dup. 

Chenilles —  Antennes  épaisses,  veloutées,  mais  suns  aucune  ciliulion 

dans  les  deux  sexes.  —  Tête  assez  petite.  —  Palpes  très-courts,  atteignant  à 
peine  le  front,  écartés,  comprimés,  à  articles  indistincts.  —  Front  bombé,  mais 
plutôt  squammeux  que  velu.  —  Corps  assez  robuste:  le  tiiorax  à  collier  bien 
développé  ;  l'abdomen  ne  dépassant  pas  l'angle  anal,  épais  et  conique  chez 
les^.  —  Pâlies  qrêles  :  les  tibias  pos'érisurs  non  renflés,  à  éperons  très  rap- 
prochés —  ^iles  supérieures  ayant  au  sommet  une  échancrure  plus  foncée, 
après  laquelle  vient  une  dent  ou  angle  arrondi  aussi  saillant  que  l'apex,  avec 
la  tache  cellulaire  grande  et  bien  marquée;  les  inférieures  sinuées,  sans  unyle 
au  milieu. 

Ci'est  avec  grande  raison  que  ce  genre  a  été  sépare  du  G.  Macaria  par  les 
auteurs  modernes.  11  n'a  presque  de  commun  avec  lui  que  l'cchancrure  des 
ailes  supérieures,  et  si  la  découverle  des  clicnilles  menait  prouver  qu'il  ap- 
parlicnt  au.\  Ennomides,  je  n'en  serais  nullcmcnl  surpris.  Les  caractères  ci- 
dessus  feront  assez  voir  en  quoi  il  diffère. 

11  n'est  pas  complètement  homogène,  et  se  divise  en  deux  groupes  iort 
Irjuchés.  Le  second  forme  le  genre  propreiTient  dit.  Lesespccos  qui  le  com- 
■  posent  ont  entre  elles  la  plus  grande  parenté,  à  ce  point  même  qu'on 
pourrait  mettre  en  doute  si  elles  ne  sont  [)as  toutes  des  modifications  d'un 
mo;ae  type.  Leurs  ailes  sont  entières;  les  supérieures  ont  l'échancrure  for- 
tement bordée  de  brun  tranché,  el  la  tache  cellulaire  est  cordiformc  très- 


64  MACARID^. 

grande,  au  point  qu'elle  occupe  toule  la  cellule,  et  touche  souvenLà  la  côte. 

Dans  le  premier  groupe,  les  ailes  sont  sinuées  et  presque  dentées,  bor- 
dées d'un  filet  brun  très-net.  Les  inférieures  ont  deux  dents  plus  saillantes 
uu  bout  des  1  et  2  ;  la  tache  cellulaire  des  supérieures  est  beaucoup  plus 
petite  et  plus  isolée,  et  leur  échancrure  est  plutôt  lavée  que  bordée  de 
brun.  Les  palpes  sont  d'ailleurs  un  peu  longs.  L'espèce  qui  le  compose  rap- 
pelle un  peu,  pour  la  forme  et  les  dessins,  VAcidalia  Emarginnria,  près  de 
laquelle  M.  H.-Schœffer  l'a  placée. 

Toutes  ces  espèces  habitent  la  Hongrie  et  la  Russie,  et  sont  plus  ou  moins 
rares  dans  les  collections.  Elles  présentent  chacune  une  variété  qui,  dans 
l'opinion  de  M.  Lederer,  n'est  autre  que  la  seconde  ponte  modifiée  par 
l'époque  d'éclosion  ;  car  il  paraît  que  les  Eilicrinia  ont  deux  générations, 
malgré  l'assertion  contraire  de  M.  H-.Schœffer.  Ce  dernier  auteur  a  érigé 
une  de  ces  variétés  en  espèce  séparée. 

GROUPE  L 

*  '  looo,      Eilicrinia  Trinotaria     Meitzn. 

Metzn.  Ent.  Zeit.  1846  p.  183  —  H. -S.  p.  28  fig.  310  — Led.  p.  V2. 

La  figure  de  M.  Scliœtrer  représente  les  striés  trop  grossières.  Le  fond 
n'est  point  strié,  mais  sablé  ou  pointillé  comme  chez  les  espèces  voisines. 
Quanta  la  forme  des  ailes,  j'en  ai  parlé  dans  les  généralités  du  genre. 
M.  Herrich-Schœffer  met  cette  espèce  dans  les  Acidalies.  Pour  moi ,  elle 
me  semble,  comme  à  M.  Lederer,  beaucoup  mieux  à  sa  place  ici.  La  che- 
nille décidera. 

Constantinople,  Brousse.     Une  9-     Coll.  Lederer. 

A. 

Fond  des  ailes  d'un  blanc-ochracé,  avec  la  teinte  terminale  d'un  roux- 
isabelle.  Lignes  beaucoup  moins  marquées  en  dessous. 

Brousse.     Un  cf.     Coll.  Lederer. 

GROUPE  n. 
Type.  looi."   Eilicrinia  Cordiaria     Hb. 

Hb.  Beitr.  Il  pi.  4  fig.  Z  —  Bork.  52  —  Hb.  41  342  —  Treits.  I  p.  7 
et  Sup.  p.  167  —  Fis.-Rosl.  p.  45  —  Dup.  lY  p.  199  pi.  149  f .  4  —  Bdv. 
1440  —  Herr.-Sch.  p.  52  —  Led. 

Larv.  ignot. 

ggiiim.  Ailes  blanches  :  les  supérieures  pointillées  de  noir,  avec  une 
large  tache  cellulaire  d'un  brun  mêlé,  réuiformc,  mais  munie  d'un  angle 


MACARID42.  65 

dans  son  milieu  extérieur  (ce  qui  l'a  fait  comparer  très-improprement  à 
un  cœur)  et  touchant  la  côte,  qui  est  brune  en  cet  endroit.  Un  petit  trait 
brun  un  peu  plus  loin.  Echancrure  fortement  bordée  de  brun  liseré  inté- 
rieurement de  lioiràtre.  Ailes  inférieiwes  peu  poiutiilées,  avec  une  tache 
cellulaire  et  une  ligue  à  peine  distinctes.  Dessous  un  peu  jauni ,  avec  une 
taclie  Cellulaire  et  une  ligne  fortement  sinuée,  noirâtres:  les  supérieures 
ayant,  dans  la  cellule,  une  traînée  d'atomes  noirâtres.  —  Ç  plus  grande, 
plus  jaunâtre,  avec  les  lignes  plus  marquées. 

Autriche,  Hongrie,  en  juillet,  sur  le  tronc  des  saules.  Encore  rare  dans 
les  collections.  —  Un  cf,  une  9>    Coll.  Lederer. 

A.      itnimata     F.-R. 

Fis.-Rosl.  p.  i5  —  H.-S.  p.  53  fig.  364  =  Cordiaria  Frey.  I  pi.  78  f.  3. 

D'un  ton  oehracé,  moins  poinlillée  de  noir,  avec  la  frange  et  une  partie 
du  bord  terminal  teintées  de  jaune-roussâtre.  Tache  cellulaire  plus  isolée  de 
la  côte,  parce  que  celle-ci  est  moins  brune.  Lignes  ordinaires  nulles  ou  à 
peine  distinctes  en  dessus,  moins  marquées  et  roussâtres  en  dessous. 

Hongrie,  Syrmie.     Un  (f.     Coll.  Lederer. 

Je  pense,  avec  M,  Lederer,  que  cette  Animafa  n'est  qu'une  variété  de 
Cordiaria;  variété  probablement  corrospondante  aux  deux  ci-après,  et  due 
peut-être  à  l'époque  d'écl«sion.  Un  des  caractères  sur  lesquels  appuie 
beaucoup  M.  Herrich-Schœffer  (l'absence  des  lignes)  ne  prouve  rien  ici, 
c^ir  le  o^  de  la  Cordiaria  que  j'ai  devant  les  yeux  n'en  a  qu'une  trace  à 
peine  sensible.  Enfin,  il  est  à  remarquer  que  Hnbner,  Borkhausen  et 
Treitschke  n'ont  fait  aucune  différence  entre  les  individus  blancs  et  les 
jaunes,  en  sorte  qu'on  serait  fort  embarrassé  d'établir  entre  eux  une  syno- 
nymie distincte  chez  ces  premiers  auteurs. 

I002.        ElLlCl'.lNI.*     SUBCORDARIA        H.-S. 

H.-S.  Sup.  p.  71  fig.  446  —  Leder.  p.  98. 

Elle  diffère  surtout  de  la  variété  Animala,  par  ses  ailes  moins  profon- 
dément échancrées,  et  où  l'échancrure  n'est  bordée  que  d'une  teinte 
brune  délayée.  Enfin  les  lignes  sont  moins  sinueuses  et  moins  dentées,  et  la 
tache  cellulaire  est  évidée. 

Turquie. 

A, 

Lesailes  supérieures  sont  d'un  gris-cendré  tirant  sur  le  violâtre,  avec  les 
lignes  noirâtres  ;les  inférieures  sont  d'un  blanc  poudré  de  gris. 

Steppes  des  Kirghises.     Une  9-     Coll   Lederer. 

Lépidoptères.     Tome  10.  5 


66  MACARID/E. 


ioo3.     EiLicRiNiA  Anicularia     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1852  p.  159. 

Je  n'ai  point  vu  cette  espèce  que  M.  Eversmann  compare  à  ïa  Cordiaria, 
dont  elle  a  la  taille  et  le  port.  Klle  est  d'un  gris-cendré  comme  la  Palimi- 
baria.  La  tariie  cellulaire  figure  un  anneau  allongé  d'un  gris-brun.  L'es- 
pace médian  est  plus  foncé  et  limité  par  deux  lignes  encore  plus  sombres. 
Une  tache  apicale  lunulée.  Ailes  inférieures  blanchâtres,  avec  une  ombre 
parallèle  au  bord,  mais  assez  distante. 

Steppes  entre  le  Volga  et  l'Ural. 

Gen.     mac  aria     Curt. 

Curt.  Ent.Brit.  III  p.  132  (1826)  —  Bdv.  Dup.  H.-S.  =  Semiothisa  Hb. 
Verz.  =  Philobia  Dup.  =  Godonela  Bdv. 

Cheyiilles  assez  courtes,  sans  cmineuces,  non  atténuées,  marquées  de  lignes 
longitudinales;  vivant  à  découvert  sur  les  arbres  et  arbrisseaux.  —  Chrysalides 
dans  des  coques  à  la  surface  de  la  terre.  .Antennes  moniliformes  ou  même 
crénelées,  pubescentes,  à  cils  fusciculés,  ou  même  pe.ctinées.  —  Palpes  connivents 
en  bec  aigu,  mais  très-court  :  le  3^  article  très-court^  obtus  au  sommet. —  Front 
un  peu  velu,  à  poils  s'avançant  inférieurement  sur  les  palpes.  —  Corps  grêle, 
squammeu.v:  l'abdomen  long,  sablé  ou  ponctué,  non  conique  et  terminé  par  des 
poib  équarris  dans  les  cf.  —  Tibias  postérieurs  souvent  renflés  et  contenant 
dss  poils,  leurs  éperons  alors  très-raccourcis.  —  Ailes  oblongues,  traversées  de 
trois  lignes  ondées,  plus  ou  moins  distinctes  :  les  supérieures  prolongées  à  l'apex 
et  souvent  coupées,  au-dessous,  par  une  échancrure  bordée  ou  ponctuée  de  brun; 
les  inférieures  plus  ou  moins  carrées  et  dentées,  ayant  au  milieu  du  bord  ter- 
minal un  anyle  souvent  caudiforme,  leurs  dessins  plus  nets  en  dessous  qu'en 
dessus.  —  Ailes  souvent  relevées  et  appliquées  l'une  contre  l'autre. 

Ce  genre,  très-nombreux  déjà,  et  qui  le  deviendra  bien  davantage  par  la 
suite,  habile  surtout  l'Europe  et  les  deux  Américiues,  car  le  petit  nombre 
d'espèces  indiennes  qu'il  renferme  a  un  aspect  particulier.  Mais  les  vraies 
Macaria  abondent  dans  l'Amérique  méridionale,  d'où  on  en  reçoit  à  chaque 
envoi  plusieurs  espèces  nouvelles. 

Les  chenilles  nous  sont  bien  connues  Elles  vivent  chez  nous  sur  les  ar- 
bres, principalement  du  genre  Salix,  où  on  les  rencontre  assez  abondam- 
ment à  l'automne.  Elles  ne  sont  point  difficiles  à  élever  et  donnent  leurs 
papillons  en  mai  et  juin.  Il  y  a  des  contrées  où  elles  ont  une  seconde  gé- 
nération, mais  la  plupart  du  temps  elles  ne  paraissent  qu'une  fois,  en  se  pro- 
longeant pendant  une  partie  de  l'été. 


MACARIDyE.  67 

Les  papillons  onl  les  mœurs  de  toutes  les  Géomètres.  Quelques-uns  d'en- 
tre eux  habitent  exclusivement  les  bois  d'arbres  résineux  qui  nourrissent 
leurs  chenilles.  Les  autres  volent  dans  les  bois  et  les  prairies.  Ils  aiment  à 
relever  leurs  ailes  comme  les  Diurnes,  quoique  dans  le  véritable  repos  ils 
les  tiennent  étendues  comme  la  plupart  des  Géomètres. 

J'aurais  voulu^  pour  mettre  de  l'ordre  dans  ce  genrs  nombreux,  et  pour 
faciliter  la  reconnaissance  des  espèces,  le  diviser  en  groupes  basés  sur  la 
présence  ou  l'absence  de  l'échancrure  des  premières  ailes,  mais  je  n'ai  pu 
arriver  à  ôter  à  cette  division  ce  qu'elle  aurait  eu  d'arliliciel.  Il  est  rare,  en 
effet,  que  cette  échancrure  soit  complètement  absente,  ou,  du  moins,  qu'on 
ne  puisse  distinguer  à  une  légère  dépression,  ou  même  à  des  points  ou  ta- 
ches plus  prononcés,  la  place  qu'elle  occupe  ordinairement.  D'un  autre 
côté,  quelques  espèces  ont  cette  échancrure  si  peu  accusée,  qu'on  s'y 
tromperait  trop  facilement.  Je  me  bornerai  à  signaler  trois  petits  noyaux 
qui  pourraient,  par  la  suite,  former  des  groupes  plus  naturels.  Ainsi,  les 
deux  dernières  espèces  de  l'Inde  ont  un  aspect  particulier  et  ressemblent 
un  peu  aux  Acidalides.  Les  espèces  du  n"  102 i  au  n°  1028  se  recon- 
naissent à  leurs  tète  et  collier  d'un  jaune  de  miel,  et  à  leurs  ailes  à  fond 
violâtre.  Elles  habitent  spécialement  les  bois  de  pins.  Enfin,  les  Macaria 
1042  à  1044  ont  une  coupe  et  des  dessins  tout  particuliers,  et,  à  les  consi- 
dérer isolément,  on  les  croirait  d'un  genre  tout  différent;  mais  ces  petits 
noyaux  se  fondent  avec  la  masse  des  espèces,  et  s'y  fondront  encore  davan- 
tage par  des  espèces  intermédiaires.  Quant  au  genre  Godonela  de  M.  Bois- 
duval,  il  est  impossible  d'en  saisir  la  séparation,  et,  dans  tous  les  cas,  on  ne 
peut  trouver  aucun  caractère  pour  les  différencier  des  Macaria. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  divisions,  le  genre  Macaria  se  reconnaît  aisé- 
ment. Presque  toutes  les  espèces  sont  de  la  même  taille;  leurs  ailes  sont  de 
couleurs  pâles,  quelquefois  grises,  ou,  le  plus  souvent,  d'un  blanc-jaunâ- 
tre, couvertes  de  petites  stries  transversales  ou  parsemées  de  petits  atomes 
plus  foncés.  Les  supérieures  sont  traversées  par  trois  lignes  ondulées, 
comme  chez  les  Noctuelles  :  la  première  répond  à  Textrabasilaire,  la  se- 
conde à  l'ombre  médiane,  et  la  troisième  à  la  coiidée.  C'est  toujours  celle-ci 
qui  est  la  plus  marquée.  Derrière  elle,  se  remarque  très-fréquemment  une 
bande  sombre  qui,  souvent,  n'est  que  la  transparence  du  dessous,  où  elle 
est  toujours  mieux  accusée  et  plus  vive  en  couleur.  Chez  beaucoup  d'espè- 
ces, cette  bande  est  remplacée,  aux  ailes  supérieures,  pur  une  tache  brune 
divisée  en  fragments  par  les  nervures  et  par  une  ligne  claire,  en  sorte  qu'elle 
forme  un  groupe  de  points  que  Linné  a  comparés  à  des  excréments  de 
mouche.  Les  ailes  inférieures  sont  toujours  anguleuses  à  l'extrémité  de  la 
2,  mais  cet  angle  est  plus  ou  moins  sailUmt,  suivant  les  espèces,  et,  comme 
dans  la  plupart  d'ecire  elles,  la  dent  qui  le  précède  et  celle  qui  le  suit  l'é- 
chancrent  des  deux  côtés,  il  forme  alors  une  sorte  de  queue  plus  ou  moins 
aiguë. 

Les  pattes  varient  aussi  beaucoup  dans  le  genre  Macaria.  M.  Hcrrich- 
Schœffer  a  indiqué  comme  caractère,  les  tibias  extérieurs  moitié  moins 


68  MACARID^. 

longs  que  leurs  cuisses,  mais  ceci  ne  se  vérifie  pas  sur  les  espèces  exoti- 
ques. En  revanche,  les  tibias  postérieurs  sont  fréquemment  renflés,  et 
renferment  même  souvent  des  pinceaux  de  poils.  Leurs  éperons  sont  alors 
réduits  de  moitié  ou  des  trois  quarts,  surtout  les  postérieurs,  qui  sont  alors 
quelquefois  comme  de  simples  moignons. 

Enfin,  on  observe  encore  une  autre  particularité  chez  les  Macaria.  Elle 
n'a  pas  échappé  à  M.  Lederer.  C'est  une  dépression  parfois  dépourvue  d'é- 
cailles,  qui  est  placée  à  la  base  des  ailes  supérieures  des  mâles,  et  que  cet 
entomologiste  a  employée  comme  caractère  générique.  Mais,  outre  qu'on  la 
rencontre  chez  une  foule  de  Géomètres  des  genres  les  plus  variés,  elle  n'est 
pas  également  facile  à  constater  chez  toutes  les  Macaria.  M.  Lederer  dit 
qu'elle  est  très-peu  distincte  chez  Notata  ;  elle  l'est  encore  bien  moins  chez 
certaines  espèces  exotiques,  comme  Agrammata,Combinata,eX  beaucoup 
d'autres  chez  lesquelles  on  pourrait  mêmo^  sans  exagération,  prétendre 
qu'elle  manque  tout-à-fait.  En  revanche,  elle  est  extrêmement  développée 
chez  certains  autres  {Gambarinata,  Achetata),  où  elle  forme  une  sorte  de 
poche  recouverte  par  des  poils,  et  très-visible,  même  en-dessus  des  ailes. 

Les  auteurs  ont  connu,  on  le  conçoit,  plusieurs  Macaria  exotiques,  mais 
dans  un  genre  où  les  espèces  sont  si  nombreuses  et  si  voisines,  il  est  diffi- 
cile de  les  retrouver^  surtout  sans  le  secours  des  figures.  Ainsi,  laRegidata 
de  Fabricius  (E.  S.  130)  est  certainement  de  ce  genre;  mais,  malgré  sa  des- 
cription assez  longue,  on  ne  peut  la  rapporter  avec  certitude  à  aucune  des 
nombreuses  espèces  du  nouveau  continent.  Cramer  a  figuré  sous  le  nom  de 
Notata,  àeux  espèces  différentes  dont  je  n'ai  retrouvé  qu'une  seule,  571  G., 
la  fig.  H  de  la  même  planche  ne  se  rapportant  bien  à  aucune  de  celles  que 
je  connais.  Enfin,  MM.  Bremer  et  Grey  décrivent  (p.  20),  sous  le  mauvais 
nom  de  Cinerearia,  comme  appartenant  à  ce  genre,  une  espèce  du  nord 
de  la  Chine  que  je  n'ai  pu  reconnaître  dans  aucune  de  celles  que  je  possède. 

*  loo/j.     Macaria  Alternata     V.-W. 

Wien.-Verz.  G.-ll  —  Hb.  3i5  —  Treits.  I  p.  17  et  Sup  p.  169  — 
Dup.  IV  p.  203  pi.  49  f.  3  —  Steph.  p.  320  —  Frey.  Beitr.  pi.  138  — 
Wood  743  —  Bdv.  1472  —  Herr.-Sch.  p.  51  —  Lah.  8A  =  Prœnotata  Haw. 
p.  346. 

Larv.  Treits.  indic. 

France,  Allemagne,  Angleterre,  en  mai  et  août.  Coll.  G:i.  A  peine 
plus  rare  que  ia  suivante. 

Treitschke  a  commis  une  erreur  en  assignant  le  Pinus  sylvestris  pour 
nourriture  à  !a  chenille.  M.  Herrich-SchœQer  en  le  corrigeant,  en  commet 
une  seconde,  puisqu'il  dit  qu'elle  vit  sur  les  plantes  basses.  Elle  mange  des 
Salix,  et  principalement  le  S.  caprœa,  sur  lequel  je  l'ai  élevée  bien  des 
fois. 


IMACAR1D;E. 


ioo5.      Macaria  Notata     Lin. 


69. 


s.  N.  232—  F.  S.  1258  —  Clerck  pi.  6  f.  11  —  Wien.-Verz.  F-11  — 
Fab.  152  —  Schw.  pi.  21  ûg.  6,  7  —  Bork.  50  —  Schr.  1632  — Esp.  pi.  XVI 
fig.  4-6  —  Hb.  53,  316  —  Haw.  p.  346  —  Treits.  I  p.  10  et  Sup.  p.  169 
—  Dup.  IV  p.  200  pi.  149  f.  2  —  Steph.  p.  319  —  Frey.  I  pi.  53  f.  1  — 
Wood  'Î42— Bdv.  1471  — Sepp  VU  pi.  9  — Herr.-Sch.  p.  51  — Lah.83. 

Larv.  Hb.  Treits. 

30""™.  Ailes  d'un  blanc  sali  par  une  mulli'uUe  de  stries  d'un  brun- 
pâle  :  les  supérieures  avec  trois  lignes  un  peu  plus  foncées,  vagues,  paral- 
lèles, ondées,  commençant  par  un  point  costal  brun.  Après  la  3«,  une 
grande  tache  costale  carrée,  d'un  brun-marron,  ponctuée  inférieurement 
de  noir.  Au-dessous,  une  tache  noire  divisée  en  cinq  points  inégaux, 
Echancrure  brune.  Ailes  inférieures  avec  deux  lignes,  et  derrière  la  se- 
conde, des  traces  de  la  bande  du  dessous.  Dessous  des  quatre  ailes  à  des- 
sins plus  distincts.  Un  point  cellulaire,  mais  pas  de  taches  carrées.  Der- 
rière La  3<^  ligne,  une  bande  dentée  d'un  brun  clair,  très-incomplète,  et 
réduite  aux  supérieures  àtrois  dents  sous-costales,  évidée  aux  inférieures 
pour  sa  plus  grande  partie.  Poche  basilaire  nulle  ou  à  peine  sensible.  Deux 
rangs  de  points  noirs  sur  l'abdomen.  Tibias  postérieurs  peu  renflés.  Tète 
et  collier  d'un  brun-rouillé.  —  Ç  semblable. 

Toute  l'Europe,  dans  les  bois  frais,  en  mai  et  août,  mais  jamais  en  grande 
quaiuité.  Coll.  div.  Il  est  plus  sûr  de  l'élever  de  la  chenille  qui  se  ren- 
contre facilement  à  l'arriére-saison. 

Elle  varie  un  peu  pour  l'expression  des  dessins  et  le  plus  ou  moins  de 
densité  des  atomes.  Hubner  et  Duponchel  ont  figuré  les  deux  extrêmes 
sous  ce  dernier  rapport.  Les  auteurs  mentionnent  deux  autres  variétés, 
savoir  :  le  Wien-Verz.  une  $  où  les  taches  étaient  oblitérées,  mais  les  li- 
gnes beaucoup  plus  larges,  et  Borkhausen,  un  individu  pris  à  Darmstadt, 
qui  aurait  un  fond  bleuâtre,  mais  il  est  possible  que  cette  dernière  fût 
VAlternatn,  qui  était  inconnue  à  Borkhausen. 


1 006.     Macaria  Enotata     Gn. 

Notata  Cr.  371  G. 

Très-voisine  de  notre  Notata  d'Europe,  mais  le  fond  est  plus  gris.  La 
3"  ligne  n'est  pas  coudée  supérieurement,  et  la  tache  brune  qui  la  suit 
est  plus  droite,  plus  oblique,  et  tend  à  former  une  bande.  —  Les  ailes  in- 
férieures sont  plus  dentées.  —  En  dessous,  la  bande  rousse  est  bien  mar- 
quée et  très-entière,  et  sa  partie  interne  est  coupée  droit  et  bien  séparée 
de  la  ligne  qui  la  précède.  Enfin,  l'espace  terminal  est  plus  jauni. 

Brésil,  Surinam,  Cayenne,  Amazone.     Trois  9.    Coll.  Mus.  etOn. 


yO  MACARID^E. 

Il  est  bien  pardonnable  à  Cramer  d'avoir  pris  cette  Géomètre  pour  la 
Notata  de  Linné,  tant  elle  en  approche.  Quant  à  sa  figure  H  qu'il  a  donnée 
comme  la  femelle,  l'erreur  est  plus  grossière.  C'est  certainement  une  es- 
pèce à  part  et  assez  éloignée,  mais  je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature. 


..YTo 


Macaria  Trinata     Gn. 


24"™.  Ailes  d'un  blanc-ochracé,  saupoudré  de  gris,  avec  les  lignes  or- 
dinaires peu  distinctes  et  la  3"=  visible  en  transparence.  Supérieures  ayant 
une  tache  costale  brune,  disposée  en  V avec  celle  d'où  naît  la  2^'  ligne;  une 
tache  au  bout  de  la  cellule,  noire,  oblongue,  non  séparée,  et  l'échancrure, 
brune.  Inférieures  avec  un  point  cellulaire.  Dessous  n'ayant  de  bien  mar- 
qué que  la  3«  ligne,  qui  est  très-nette,  très-continue,  d'un  brun-cannelle, 
sans  teinte  jaune,  droite  aux  supérieures,  régulièrement  arquée  aux  infé- 
rieures. 

Brésil.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

Sa  taille  et  la  3«  ligue  du  dessous  la  font  distinguer  de  la  Rigidata. 


f  ioo8. 


Macaria  Triplicaria     H.-S, 

Herr.-Sch.  Esot.  367. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  d'après  la  figure  elle  me  semble  pouvoir  aller 
près  de  Rigidata;  elle  est  d'un  gris-testacé  très-clair,  saupoudré  de  brun, 
avec  deux  lignes  communes,  droites,  très-marquées  et  assez  épaisses,  d'un 
gris  foncé  liseré  de  blanc,  et  l'échancrure  profonde  et  teintée  de  brun. 

Brésil. 

1009.     Macaria  Rigidata     Gn.       .-^ 

30""".  Ailes  d'un  blanc-jaunâtre  sale,  finement  saupoudré  do  brun, 
avec  les  lignes  ordinaires  i)eu  distinctes.  Supérieures  ayant  au  bout  de  la 
cellule  une  tache  noire  divisée  inégalement  en  deux,  et,  au-dessus,  à  la 
côte,  une  liture  brune,  triangulaire,  évidée,  plus  ou  moins  nette.  Echan- 
crure  noirâtre.  Bord,  au-dessous  d'elle,  droit  et  oblique.  Inférieures  car- 
rées, à  peine  dentées,  à  angle  caudiforme  prolongé,  avec  un  poiiU  cellu- 
laire noir,  assez  gros.  Dessous  encore  plus  saupoudré,  avec  les  lignes  très- 
distinctes  et  lavées  de  jaunâtre  :  la  3e  presque  droite,  fine,  n'étant  suivie 
d'aucune  bande,  traversant,  aux  supérieures,  la  tache  noirâtre  par  la 
moitié;  la  2<^  très-ondée,  passant  au-dessus  du  point  cellulaire  aux  infé- 
rieures. Un  trait  cellulaire  aux  supérieures.  Jambes  postérieures  renflées, 
avec  la  dernière  paire  d'éperons  très-courte.  Collier  un  peu  noirâtre. 

Brésil.    Six  cf.     Coll.  Gn. 

Elle  parait  varier  beaucoup.  Les  lignes  sont  parfois  nulles  en  dessus. 


MACARlDyE.  7 1 

Plus  souvent,  les  dentelures  de  la  seconde  sont  accusées  par  de  petits 
points  nervuraux.  La  S*"  est  plus  ou  moins  droite  sous  les  inférieures.  La 
tache  du  bout  de  la  cellule  est  quelquefois  absolument  nulle.  Enfin,  celle 
de  la  côte  manque  parfois  complètement.  Peut-être  y  a-t-il  plusieurs  es- 
pèces, mais  il  faudrait  voir  beaucoup  d'individus. 

lioio.      Macaria  Transvisata      Gn. 

30°"".  Ailes  d'un  blanc-paillé  clair,  un  peu  transparent,  strié  çà  et  ïi, 
avec  une  bande  d'un  gris  clair  touchant  la  seconde  ligne,  qui  est  interrom- 
pue et  punctiforme.  Supérieures  ayant  sur  celte  bande  deux  taches  sub- 
coslales  carrées,  internervurales,  et  une  troisième  entre  les  2  et  3,  d'un 
brun-cannelle.  Echancrure  du  même  brun,  ainsi  que  trois  taches  costales 
à  la  base  des  lignes.  Ailes  inférieures  ayant  l'angle  prolongé,  avec  un  point 
cellulaire  et  des  lunules  terminales.  Dessous  des  quatre  ailes  d'un  blanc  un 
peu  nacré ,  strié  ,  avec  la  bande  du  dessus  et  l'ombre  médiane  très-nettes, 
d'un  brun-vif  :  la  première  dentée  extérieurement.  Tibia  postérieur  très- 
renflé  et  renfermant  un  pinceau  de  poils  noirâtres.  Antennes  pubescentes. 

Brésil,  Cayenne.     Quatre  cf.    Coll.  Mus.  et  Gn. 

loii.     Macaria  Nundinata     Gn. 

30""".  Ailes  d'un  cendré-violâtre,  avec  les  lignes  ordinaires  d'un  gris 
plus  foncé  et  mêlé  de  roux  :  supérieures  ayant  dans  la  cellule  une  tache 
subréniforme  rousse,  cerclée  de  brun,  et,  après  la  seconde  ligne,  une 
bande  rousse  très-large,  à  bords  parallèles,  liserés  de  brun.  Dessous  des 
quatre  très-strié,  ayant  derrière  la  2"  ligne  une  large  bande  d'un  carmélite 
clair;  les  supérieures  marquées  en  outre  d'une  tache  terminale  grise,  re- 
joignant cette  bande  entre  les  1'  et  2. 

Cayenne.    Une  $  aasez  mauvaise.     Coll.  Gn. 

Elle  est  très-voisine  de  YOrbonata.  Serait-ce  la  9  •  l^  coupe  d'ailes  est 
différente. 


r< 


Macaria  Orbonata     Gn.  ''^ 


30mm,  Ailes  d'un  cendré  clair,  striées  de  gris-foncé,  avec  deux  lignes 
et  une  ombre  médiane  de  ce  même  gris.  Supérieures  ayant  une  lunule  cel- 
lulaire oblique,  évidée  au  milieu ,  et  tout  l'espace  compris  entre  la  der- 
nière ligne  et  le  bord,  d'un  gris-noirâtre,  avec  une  bande  d'un  brun- 
marron,  contiguë  à  la  ligne,  mais  s'arrètant  à  la  û.  Ailes  inférieures  forte- 
ment dentées,  avec  l'angle  saillant  et  caudiforme.  Une  large  bande  d'un 
gris  de  souris,  qui  se  prolonge  jusqu'au  bord  de  l'angle  interne  à  la  1. 
Dessous  plus  blanc,  avec  tous  les  dessins  plus  marqués  et  plus  noirs.  Ti- 


72  MACARID^E. 

bias  postérieurs  renflés,  sablés  de  noir,  à  éperons  très^-courts.  Antennes 
pubescentes. 

Brésil,     UncT'.     Coll.  Gn. 

/'    i  ioî3.      Macaria  Accumulata     Gn.  ' 

/ 

30mm,  Ailes  d'un  blanc-jaunâtre  un  peu  irisé,  sablées  d'atomes  très- 
serrés,  avec  deux  lignes  et  une  ombre  médiane  d'un  gris-olivâtre  :  la  se- 
conde flnement  éclairée  en  arrière,  après  quoi  le  fond  devient  noirâtre.  Su- 
périeures ayant  l'échancrure  à  peine  visible  et  concolore  ;  inférieures  à 
angle  très  obtus  et  presque  arrondies.  Dessous  également  sablé  d'atomes 
noiiàtres,  avec  une  large  bande  subterminale,  commune,  d'un  brun  nuancé 
de  ferrugineux,  et  ui>e  tache  cellulaire  :  les  supérieures  ochracées,  avec 
une  traînée  d'éclaircies  blanches  partant  de  l'apex,  et  le  bord  terminal 
foncé  ;  les  inférieures  blanches,  avec  les  nervures  et  des  nuances  roussâ- 
tres. 

Brésil.     Une  9.    Coll.  Gn.  ' 

^-  I  \oi^.     Macaria  Festivata     Gn.    pi.  9%.  3. 

30mm  Ailes  bien  dentées,  d'un  blanc-ochracé  demi-transparent,  fine- 
ment sablé  de  noir  ;  les  supérieures  à  échancrure  profonde  et  bordée  de 
noir,  ayant  la  seconde  moitié  d'un  ferrugineux-clair,  séparée  de  l'autre 
par  une  ligne  sinueuse,  noire ,  qui  va  du  bord  interne  à  la  2.  Sur  celte 
partie  ferrugineuse  on  voit  quelques  ondes  brunes  et  une  tache  claire  dans 
le  coude,  précédée  d'une  tache  noire.  A  la  côte  un  triangle  noir.  Ailes  infé- 
rieures ayant  une  large  bande  d'ungris-verdâtre,  festonnée  par  des  lignes 
de  la  couleur  du  fond,  et  la  frange  de  l'angle  interne  noire.  Leur  dessous 
pâle,  avec  une  bande  d'un  brun-noir,  coupée  de  nervures  ferrugineuses. 
Celui  des  supérieures  avec  cette  même  bande  s'élargissant  et  devenant 
couleur  de  rouille  à  partir  de  la  1. 

Brésil.     Une  $.    Coll.  Mus. 

C'est  peut-être  la  plus  jolie  du  genre.  Notre  figure  est  mal  coupée  ;  les 
ailes  ne  sont  pas  assez  dentées,  l'échancrure  trop  peu  profonde  et  l'angle 
caudiforme  trop  peu  saillant. 

101 5.     Macaria  Agnitaria     Hb. 

Hb.  Zut.  381-382. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature.  Elle  est  de  la  taille  (ï Implexata  dont  elle 
paraît  voisine,  d'un  cendré-jaunâtre,  fondant  en  ochracé  aux  extrémités. 
Les  lignes  ordinaires  sont  très-dentées.  La  3<^,  aux  supérieures,  est  près- 


MACARID.E.  y  3 

que  droite,  suivie  d'une  autre  ligne  bleue,  avec  une  tache  ronde  du  même 
bleu,  vis-à-vis  de  la  cellule.  La  dernière  ligne  des  inférieures  est  éclairée 
de  blanc  et  suivie  d'une  teinte  bleuâtre.  Le  dessous  est  d'un  jaunepaille, 
avec  les  lignes  du  dessus  ferrugineuses,  et  deux  taches  bleues  subtermi- 
naks  aux  supérieures. 

Bahia. 

1016.      Macaria   Implexata      Ga.  r^  ^ .>Of\ 


30™"".  Ailes  d'un  jaune-paillé  sale,  avec  une  ombre  commune,  extraba- 
silaire,  ondulée,  plus  foncée  :  les  supérieures  à  échancrure  profonde,  lavée 
de  brun-roux,  puis  à  bord  rentrant,  avec  une  ligne  médiane  presque  verti- 
cale, suivie  d'une  ombre  qui  s'y  réunit  au  bord  interne,  et  derrière  laquelle 
le  fond  est  plus  foncé  et  maculé,  dans  la  moitié  inférieure,  de  gris-plombé. 
Inférieures  bien  dentées,  à  angle  formant  une  dent  plus  saillante,  traver- 
sées par  une  ombre  médiane  roussâtre,  bien  plus  marquée  et  plus  ferrugi- 
neuse qu'en  dessus. 

Brésil.     Une  9.     Coll.  Mus. 

SC  h  ^^'7'     Mac  A  ri  a  Gigantata     Gn. 

40mm.  Ailes  subdentées,  d'un  ocliracé  pâle ,  légèrement  striées,  avec 
deux  lignes  communes  très-ondulées,  d'un  brun  pâle  :  supérieures  ayant, 
en  outre,  deux  autres  lignes  d'un  brun-carmélite  foncé,  aussi  ondulées  : 
Tune  extrabasilaire,  l'autre  joignant  la  seconde  des  lignes  communes;  un 
point  brun,  costal,  à  la  naissance  de  la  première,  et  une  tache  d'un 
gris-plombé  derrière  toutes,  entre  2  et  3.  Inférieures  à  angle  prolongé 
en  queue,  ayant  une  tache  semblable,  mais  moins  marquée.  Dessous  des 
quatre  ailes  avec  celte  taclie  et  un  point  discoidal,  noirs,  et  toutes  les 
ligues  du  dessus  d'un  ton  ferrugineux  uniforme. 

Brésil.     Une  Ç  en  mauvais  état.     Coll.  Gn. 

Cette  grande  Macaria  ne  peut  être  confondue  avec  aucune  autre. 

yioiS.     Macaria  Gambarinata     Cr. 
Cr.  371  B. 

30mm.  Ailes  d'un  paillé  pâle,  avec  des  lignes  communes  roussâtres  :  les 
supérieures  avec  une  large  tache  d'un  gris-ardoisé  ou  violâlre  foncé,  oc- 
cupant le  dernier  tiers  de  l'aile,  à  partir  de  la  dernière  ligne  qui  s'y  trouve 
confondue,  ladite  tache  coupée  à  l'apex  par  un  triangle  de  la  couleur  du 
fond  A  la  base  se  voit  une  petite  poche  membraneuse  relevée,  et  dont  la 
naissance  est  recouverte  par  des  poils  inférieurs  comme  chez  Aciietala. 
Dessous  des  quatre  ailes  avec  une  ligne  et  une  large  bande  ferrugineuses. 


^4  MACARID^E. 

celle  des  supérieures  appuyée  sur  une  grande  tache  noire  terminale.  Tibias 
postérieurs  non  renflés.  Pattes  maculées  de  noir. 

Cayenne,  Surinam.     Trois  cf.     Coll    Gn. 

La  grande  tache  du  bord  et  le  dessous  rendent  toute  confusion  impos- 
sible. 

..  f-j  /   1019.      Macaria  Achetata      Gn.     r 

30mm.  Ailes  d'un  paillé  clair,  avec  tout  l'espace  entre  la  3<^  ligne  et  le 
bord  un  peu  plus  foncé  et  plus  mat  :  supérieures  avec  cette  3«^  hgne  d'un 
brun-noir,  jusqu'à  la  3  seulement,  les  autres  vagues  et  seulement  un  peu 
plus  foncées  que  le  fond.  Echancrure  profonde,  bordée  de  trois  points 
bruns.  Inférieures  avec  la  3«  ligne  Irès-denlée,  mais  non  foncée.  Dessous 
des  inférieures  avec  un  point  basilaire  noir,  une  ligne  médiane  ondée, 
couleur  de  rouille,  et  une  large  bande  subterminale  très-nette,  dentée  des 
deux  côtés,  d'un  brun-rouillé  foncé.  Tibias  postérieurs  non  renflés.  —  9 
semblable.  , 

Cayenne.    UncT,  uneÇ.    Coll.  Gn. 

I020.      Macaria  Perpendiculata     Gn.  "(^Afr,  ) 

30""".  Ailes  d'un  jaune-paille,  à  peine  saupoudré  :  les  supérieures  avec 
une  fine  ligne  droite,  brune,  allant  de  la  côte  à  l'angle  interne,  et  passant, 
auprès  de  deux  petits  points  situés  sur  les  1  et  2,  sur  une  ligne  ondulée,  à 
peine  visible.  Echancrure  courte,  mais  profonde,  bordée  de  brun.  Infé- 
rieures carrées,  ayant  l'angle  prolongé  et  presque  caudifornie.  Dessous 
plus  jaune,  avec  la  ligne  du  dessus  répétée  aux  quatre  ailes,  lavée  de 
jaune,  très-droite  aux  inférieures,  où  elle  est  contiguë  à  une  tache  brune, 
entre  1  et  2.  Une  autre  ligne  également  brune  et  assez  marquée,  mais 
maculaire  et  interrompue,  passe  au-dessus  d'un  point  cellulaire.  Une  série 
de  points  terminaux  bruns.  Abdomen  ayant  la  moitié  du  dernier  anneau  , 
en  dessous,  d'un  brun-carmélite.  Tibias  postérieurs  très-renflés  et  mar- 
qués d'un  anneau  brun  près  du  genou.  Antennes  pubescentes. 

Brésil.    Un  cf.     Coll.  Gn. 

J'ai  une  autre  espèce,  de  Cayenne,  qui  en  est  très-voisine  ,  mais  elle  est 
en  trop  mauvais  état  pour  être  décrite. 

1021.      Macaria  Combinata     Gn. 

28"™.  Ailes  d'un  ochracé  clair,  finement  saupoudré  :  les  supérieures 
avec  l'échancrure  noirâtre,  mais  très-peu  profonde,  et  le  bord  arrondi  et 
peu  oblique  ;  les  inférieures  carrées,  à  angle  marqué  :  les  quatre  avec  trois 
lignes  fines,  d'un  brun-jaune,  dont  la  3^  est  marquée  de  deux  points  noirs 


MACARlDiE.  75 

sur  les  2  et  3  et  suivie  d'une  ombre  grise.  Aux  inférieures,  cette  ombre 
est  comprise  entre  deux  lignes.  Dessous  d'un  blanc-paillé,  saupoudré,  à 
lignes  d'un  brun-noir,  les  deux  dernières  séparées  par  une  ligne  droite, 
très-foncée,  qui  les  absorbe  en  partie.  Tibias  postérieurs  nullement  ren- 
flés. Antennes  pubescentes. 

Brésil.    Trois  cf.    Coll.  Mus.  et  Gn. 

Si  ce  n'est  l'échancrure,  elle  irait  mieux  à  côté  d'Elotata. 

I1022.     Macaria  Agrajimata     Gn. 

27™°».  Ailes  ochracées,  très-finement  saupoudrées,  à  lignes  à  peine  vi- 
sibles et  presque  sans  dessins  :  supérieures  ayant  l'écliancrure  à  peine 
sensible  et  nullement  marquée  de  brun.  Quatre  petites  litures  costales  noi- 
râtres, dont  la  seconde,  plus  oblongue,  donne  naissance  à  une  ligne  pres- 
que droite,  mais  aussi  peu  marquée  que  les  autres,  et  dont  les  deux  der- 
nières tendent  à  se  réunir.  Inférieures  peu  développées,  quadrangulaires. 
Dessous  avec  les  lignes  plus  marquées ,  mais  fines  :  la  2'  croisée  par  un 
trait  cellulaire  aux  supérieures,  et  passant  au-dessus  d'un  point  cellulaire 
aux  inférieures;  la  3'  un  peu  flexueuse  aux  supérieures,  droite  et  lavée  de 
jaune  aux  inférieures.  Trbias  postérieurs  non  renflés.  Antennes  pubes- 
centes. 

Amazone.    Coll.  Gn.    Un  çf  donné  par  M.  Doubîeday. 


/   1023.     Macaria  Gambaria     i^^    fi]A  s* 


r^»..  ■ 


Hb.  Zut.  159, 160. 

35mm.  Ailes  d'un  teslacé-jaunâtre  clair,  peu  saupoudrées  de  brun,  avec 
deux  lignes  communes  bien  apparentes,  presque  droites,  d'un  brun-vio- 
lâtre  clair  ;  l'espace  derrière  la  seconde  lavé ,  en  partie  ,  de  la  même  cou- 
leur :  supérieures  ayant  l'échancrure  peu  profonde,  teintée  du  même  brun, 
mais  comme  presque  tout  le  reste  de  la  frange.  Quatre  taches  costales, 
brunes  :  la  4"  ayant  au-dessous  d'elle  une  liture  carrée,  noirâtre,  d'où 
part  une  éclaircie  blanchâtre  vers  l'apex.  Dessous  avec  les  lignes  encore 
plus  nettes  et  plus  droites,  ainsi  que  l'éclaircic  apicale  blanche,  mais  sans 
taches  costales.  La  2«  ligne  suivie  de  brun-brûlé  fondu.  Tibias  postérieurs 
non  renflés.  Antennes  fortement  crénelées. 

Cayençe,  Surinam,  Rio-Janeiro.     Trois  cf.    Coll.Gn. 


76  MACARIDaî. 


)2^.        MaCAUIA    DlSTRlBUARIA       Hb. 


if 


Hb.  Zut.  585,  586  =  Oppositaria  Gn.  pi.  4  fig.  6. 

35mm.  Ailes  subdentées,  d'un  gris-cendré,  strié  de  brun,  avec  un  fes- 
ton terminal  noir,  interrompu  :  les  supérieures  avec  deux  lignes  denticu- 
lées,  et,  derrière  la  seconde ,  une  large  bande  d'un  brun-chocolat  clair. 
Une  ombre  médiane  entre  les  deux  lignes.  Les  inférieures  avec  une  seule 
ligne,  après  laquelle  le  fond  est  du  même  brun,  fondu  antérieurement. 
Un  point  cellulaire  noir.  Dessous  des  quatre  d'un  gris-ochracé  très-pâle 
et  strié,  avec  deux  lignes,  dont  la  seconde  plus  noire  et  suivie  d'une  bande 
roussâtre  effacée.  Tête  et  collier  d'un  jaune-fauve.  Antennes  à  articles 
évasés  antérieurement,  ce  qui  les  fait  paraître  dentées  en  scie. 

Amérique  septentrionale.     Deux  cf.     Coll.  Bdv. 

Nota.  Après  un  examen  attentif,  cette  espèce  ne  me  paraît  être  autre 
que  le  çf  de  la  Distribuaria  Hb.,  qui  a  les  ailes  beaucoup  moins  angu- 
leuses, et  le  dessous  moins  varié  de  gris;  mais  la  lettre  de  la  planche  4 
était  déjà  gravée  quand  je  me  suis  décidé  à  l'y  rapporter. 


1020.      Macaria  Pr.eatomata     Haw. 


Haw.  p.  345  —  Steph.  III  p.  321  —  Wood  746  =  Taccmiato  Abb.  mss. 

30""".  Ailes  d'un  gris-violâire  clair  (chocolat  au  lait)  avec  le  disque 
plus  pâle  et  trois  lignes  communes,  llexueuses,  nébuleuses,  peu  marquées, 
partant  de  litures  costales  noirâtres,  aux  supérieures.  Celles-ci  marquées 
plus  loin,  en  outre,  d'une  autre  liture  plus  grande,  ferrugineuse.  Echan- 
crure  liserée  de  noirâtre.  Dessous  d'un  ochracé-roussâtre,  strié,  avec  deux 
lignes  bien  marquées,  subgéminées,  ferrugineuses  ou  violàtres.  Le  fond, 
après  la  seconde,  est  lavé  de  la  même  cculeur.  Un  point  cellulaire  et  des 
lunules  terminales,  noirs. 

Amérique  septentrionale.    Un  q",  une  9  •    Coll.  Bdv. 

Chenille  d'un  vert  clair,  avec  la  vasculaire,  les  sous-dorsales  et  un  filet 
au-dessous  de  la  stigmatale,  d'un  vert  foncé.  Tête  verte,  avec  deux  traits 
clairs.  Toutes  les  paties  vertes.  Elle  vit  sur  différentes  espèces  de  Vacci- 
nium. 

C'est  la  figure  de  Wood  seule,  quoique  faite  sur  un  individu  très-passé, 
qui  m'a  fait  reconnaître,  dans  celte  espèce  américaine,  la  Prœatomata  des 
auteurs  anglais,  car  on  ne  s'en  douterait  guère  en  lisant  leurs  descriptions. 
Elle  est  voisine  de  notre  Liiurata. 


MACARID.E.  77 

1026.     Macaria  Bicolorata     Fab. 

Fab.  Sup.  149, 150. 

Bien  que  je  n'aie  pas  vu  cette  Géomètre,  et  que  je  regarde  comme  très- 
délicat  de  décrire  des  espèces  sur  le  texte  de  Fabricius,  la  place  de  celle-ci 
me  semble  tellement  précise,  que  je  dérogerai  cette  fois  à  mes  habitudes. 

Elle  est  évidemment  très-voisine  de  Prœntomata  et  Distrihuaria  ,  mais 
elle  doit  avoir  une  large  bordure  brune,  et  l'écliancrure  teintée  de  la 
même  couleur;  trois  taches  costales,  dont  la  dernière  oblique  et  plus 
grosse.  Les  inférieures  ont  aussi  une  bande  brune  traversée  par  des  lignes 
ondées,  plus  foncées. 

Virginie. 

1027.     Macaria  Liturata     Lîn. 

Lin.F.S.  12V3  — Clerckpl.6f.6— Wien.-Verz.  G-10— Brahm.  no52  et 
393  —  Bork.  106  —  Espar  pi.  XVI  fig.  7-9  —  Hb.  54,  31 4  —  Haw.  p.  346 
—  Treits.  I  p.  12  et  Sup.  X  p.  168  — Curt.  pi.  132  —  Dup.  IV  p.  205  pi.  149 
f.  5  (passée)  —  Steph.  p.  320  —  Wood  745  —  Frey.  I  pi.  53  f.  2  —  Sepp 
VII  pi.  8  —  Bdv.  1473  —  Herr.-Sch.  p.  52  —  Lah.  86. 

Larv.  Hb.  Frey.  Sepp. 

Allemagne,  Autriche,  France,  Angleterre,  etc.,  en  mai  et  juillet.  Com- 
mune dans  les  bois  de  pins,  sur  les  troncs  desquels  elle  s'applique  Coll. 
div. 

Elle  varie  passablement,  surtout  pour  l'expression  des  dessins,  qui  sont 
parfois  complètement  délayés.  On  aperçoit  alors  la  tache  fauve  costale, 
plus  distinctement,  parce  qu'elle  est  plus  isolée. 

1028.      Macaria  Signaria     Hb. 

Hb.  315  (313  err.)  —  Treits.  I  p.  15  et  Sup.  p.  168  —  Dup.  IV  p.  207 
pi.  149  f.  6  —  Frey.  Beitr.  pi.  42  —  Bdv.  1474  —  Herr.-Sch.  p.  52  — 
Lah.  85. 

Larv.  Treits.  Frey. 

Midi  de  l'Allemagne,  bois  de  sapins,  en  mai,  juin  et  juillet.  Coll.  div. 
Pas  très-répandue  dans  les  collections  de  France,  bien  qu'elle  soit  parfois 
aussi  abondante,  dans  certaines  parties  de  l'Allemagne  et  de  la  Suisse,  que 
la  Liturata. 


•jS  MACARID^. 

*  102g.     Macaria  Continuaria     Ev. 

Eversm.  Bull.  Mosc.  1852  p.  160. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Coupe  de  la  Signaria,  mais  beaucoup  plus  petite. 
Côte  des  supérieures  presque  droite ,  angle  des  inférieures  obtus.  D'un 
blanc  sale  saupoudré  de  brun,  avec  trois  lignes  brunes,  presque  parallèles 
entre  elles  et  au  bord  terminal.  Nervures  jaunâtres.  Dessous  mieux  mar- 
qué, avec  les  stries  et  atomes  d'un  brun-jaunâtre. 

Gouvernement  d'Irkutzk. 

io3o.     Macaria  Fidoniata     Gn. 

SO""™.  Ailes  couleur  d'os-ocliracée,  sablées  de  fines  stries  brunes,  assez 
serrées,  avec  trois  lignes  communes,  à  peu  prés  droites,  parallèles,  d'un 
brun  de  terre  d'ombre  :  la  troisième  suivie  d'une  traînée  de  mOme  couleur. 
Supérieures  entières,  ayant  la  frange  teintée  de  noirâtre,  de  la  2'  à  la  3.  In- 
férieures subdentées,  à  angle  assez  peu  marqué,  quoique  sensible.  De  pe- 
tites lunules  terminales.  Dessous  semblable  au  dessus,  mais  plus  jaune.  La 
3*^  ligne  tendant  à  se  tripler.  Une  ombre  brune  plus  prononcée  avant  la 
teinte  noirâtre  de  la  frange. 

Nord  de  l'Inde.    Deux  9.     Coll.  Gn. 

Cette  espèce  rappelle ,  pour  la  couleur  et  un  peu  pour  le  dessin,  la  fe- 
melle de  nos  Fidon.  Atomaria,  Glarearia,  etc.  La  seconde  ligne  est  parfois 
géminée. 

iV.  B.  Peut-être  est-ce  prés  d'ici  que  doit  se  placer  la  Philobia  Cinerea- 
ria  Brem.  et  Grey.,  p.  20,  du  nord  de  la  Chine. 

io3i.     Macaria  Frugaliata     Gn. 

24mm,  ,  Ailes  très-entières,  d'un  gris-jaunâtre  pâle,  arrosées  de  stries  as- 
sez nombreuses,  mais  peu  foncées,  avec  une  ombre  commune  plus  marquée 
aux  supérieures,  où  elle  est  subterminale,  et  précédée  d'une  ligne  noirâtre, 
avec  une  liture  entre  2  et  3,  placée  à  la  moitié  de  l'aile,  ei  sans  ligne  aux 
inférieures,  dont  la  seconde  moitié  semble  ainsi  plus  foncée.  Un  très-petit 
point  cellulaire  aux  quatre  ailes.  Dessous  un  peu  plus  jaunâtre,  avec  les 
dessins  bien  plus  marqués  en  brun-violâtre.  Coude  des  inférieures  à  peine 
sensible. 

Inde  centrale.     Une  9-     Coll.  Gn. 


MACARID^.  79 

io32.      Macaria  Hemothidata     Qn. 

20°"".  Ailes  d'un  gris-cendré  pâle,  demi-transparent,  sablé  d'atomes 
noirâtres,  avec  une  large  bordure  d'un  gris  plus  foncé,  limitée  par  une  ligne 
oblique  presque  droite,  mais  coudée  sous  la  côte  des  supérieures;  celles-ci 
ayant,  en  outre,  une  ligne  extrabasilaire  et  un  trait  cellulaire  que  traverse 
une  ombre  médiane  plus  ou  moins  marquée.  Inférieures  avec  un  point 
cellulaire  et  les  traces  d'une  ligne  faisant  suite  à  l'extrabasilaire.  Dessous 
un  peu  irisé,  à  lignes  effacées,  avec  la  côte  des  supérieures  teintée  de  jaune 
d'ocre.  —  9  ""  P^"  P'"s  grande,  plus  claire,  ayant  les  deux  couleurs  plus 
opposées. 

Haïti.    Unc^,  trois9.    Coll.  Gn. 

]fio33.     Macaria  Peltigerata     Gn. 

22""".  Ailes  d'un  blanc-testacé,  avec  quelques  stries  légères  et  clair- 
semées et  une  bandelette  subterminale  commune,  vague,  droite,  d'un 
gris-cendré,  suivie,  au  sommet  des  supérieures,  de  deux  points  noirâtres, 
et  limitée  intérieurement,  aux  mêmes  ailes,  par  une  ligne  incomplète. 
Ces  ailes  ont  le  bord  terminal  parfaitement  entier,  droit,  précédé  de  points 
noirâtres,  et  à  frange  concolore.  En  outre,  un  trait  épais,  obscur,  se  voit 
dans  la  cellule.  Les  inférieures  n'y  ont  qu'un  très-petit  point.  Dessous 
plus  jaunâtre,  surtout  vers  la  côte  et  sur  les  nervures,  avec  les  dessins  du 
dessus  plus  noirâtres  et  plus  marqués. 

Amazone.     Une  9-    Coll.  Gn. 

S-io3^.     Macaria  Armigerata     Gn. 

24mm.  Ailes  très-entières  et  sans  échancrure,  d'un  ochracéroussâtre, 
sablé  de  brun-cannelle,  avec  une  bandelette  subterminale,  commune,  va- 
gue, noirâtre,  suivie  d'une  teinte  plus  roussâtre  que  le  fond.  Un  trait  cel- 
lulaire foncé ,  également  vague.  Frange  concolore.  Dessous  d'un  jaune- 
fauve  vif,  à  peine  strié  et  sans  dessins,  ou,  du  moins,  ne  laissant  voir  ceux 
du  dessus  qu'en  transparence. 

Amazone.  Coll.  Gn.  On  cf  assez  mal  conservé  ;  mais  on  reconnaîtra 
toujours  l'esîKice  à  la  couleur  du  dessous  et  aux  dessins  presque  nais,  au 
rebours  des  autres  espèces,  où  ils  sont,  au  contraire,  plus  marqués  qu'en 
dessus. 

rro35.     Macaria  Doriteata     Gn. 

23™".  Ailes  d'un  blanc-d'os,  strié  çà  et  là  :  les  supérieures  un  peu 
étroites,  abord  un  peu  arrondi,  avec  trois  lignes  d'un  brun-jaune,  dentées 


8o  MACARID^E. 

et  parallèles,  la  3'  contiguë  à  un  gros  point  brun,  entre  les  2  et  3.  Infé- 
rieures à  angle  bien  marqué,  mais  non  détaché  en  dent,  avec  deux  lignes  : 
la  première  passant  au-dessus  d'un  point  cellulaire  fin,  noir;  la  seconde 
suivie  de  quelques  traits.  Dessous  plus  jaune,  plus  strié  :  les  supérieures 
ayant  une  grande  lunule  cellulaire  d'un  jaune-fauve,  mêlée  dans  la  2^  li- 
gne; la  3»  dcniiculée,  et  suivie,  aux  quatre  ailes,  d'une  traînée  d'alomes. 
Tète  et  collier  d'un  brun-jaune.  Tibias  postérieurs  très-peu  renflés. 

Cayenne.    Deux  cf.    Coll.  Gn. 

Elle  ressemble  un  peu  aux  Dosiihea  Reversata,  Bisetata,  etc. 

io36.      MacaPiIA  Everiata     Gn. 

29mm.  Ailes  entières  :  les  supérieures  légèrement  sinuées  sous  l'apex; 
les  inférieures  carrées,  à  angle  prononcé;  les  quatre  d'un  ocliracé-roussâ- 
tre,  un  peu  sablé,  avec  deux  ombres  communes  noirâtres,  parallèles,  peu 
apparentes,  dont  la  seconde  est  marquée,  aux  supérieures,  de  deux  grou- 
pes d'atomes  noirâtres  entre  1'  et  2',  2  et  3.  Dessous  un  peu  irisé,  avec  les 
ombres  bien  plus  distinctes,  plus  noires  :  la  première  un  peu  maculaire,  la 
seconde  très-continue,  subgéminée  aux  supérieures,  un  peu  dentée  aux 
inférieures.  Tout  l'espace,  derrière  cette  dernière  ligne,  est  plus  uiat  et 
d'un  ton  plus  chaud.  Des  points  noirs  avant  le  sinus  des  premières  ailes, 
où  la  frange  est  teintée  aussi  de  noir.  Tibias  postérieurs  très-renflés.  An- 
tennes pubescentes.  Tête  fauve.  Collier  noirâtre. 

Haïti.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

'    loS-".     Macaria  Paleolata     Gn. 

26'^".  Aiies  d'un  jaune-paille  sale  ,  sans  stries  et  légèrement  transpa- 
rent, avec  une  large  bordure  plus  mate  et  un  peu  plus  foncée,  coupée  pres« 
que  droit,  mais  bordée  par  une  ligne  denticulée,  bien  plus  visible  en  des- 
sous. Supérieures  un  peu  concaves  sous  l'apex,  mais  sans  échancrure  ni 
taclie  foncée,  ayant  à  la  côte  trois  traits  plus  foncés,  dont  le  dernier, 
réuni  à  une  liture  vague,  forme  comme  une  tache  en  fer-à-cheval.  Infé- 
rieures subdentées,  avec  l'angle  de  la  2  formant  une  dent  plus  saillante. 
Dessous  avec  la  bordure  composée  d'une  bandelette  subterminale,  d'un 
gris-rouillé  très-tranché,  et  d'un  espace  terminal  plus  jaune  que  le  fond. 
Tibias  postérieurs  très-épaissis. 

Haïti.     Un  çf,  deux  9 .  Coll.  Gn. 

,  io38.   Macaria  Abydata  Gn. 

30'"".  Ailes  couleur  d'os,  avec  de  rares  atomes  gris  :  supérieures  à 
bord  terminal  droit,  avec  trois  lignes  parallèles  assez  nettes,  sinuées,  d'un 


MACARlDiE.  bl 

gris-jaunâtre  clair,  la  3<^  suivie  d'une  ombre  grise,  marquée  sous  la  côte 
de  deux  points  noirâtres,  contigus,  sur  un  fond  ochracé.  Inférieures  à  an- 
gle bien  marqué,  avec  une  ligne  discoïdale  faisant  suite  à  la  2e  et  se  cour- 
bant pour  passer  au-dessus  d'un  point  cellulaire  noir,  et  une  bande  ondée- 
dentée  d'un  gris-noirâtre.  Dessous  des  quatre  uvec  la  côte  jaune,  la  ligne 
du  dessus  et  une  bande  noirâtre  bien  nette,  divisée  par  une  ligne  dentée 
d'un  gris-clair  et  teintée  çà  et  là  de  jaune.  Tibias  postérieurs  très-renflés, 
à  éperons  courts.  Abdomen  sans  points  noirs.  Tète  fauve.  Collier  d'un 
brun-clair. 

Brésil.     Trois  cf     Coli.Gn. 

lo^g,      Macaria  Infusata     Gn. 

30"'".  Ailes  d'un  paillé  clair  un  peu  transparent,  avec  toute  la  partie 
qui  suit  la  3^^  ligne  d'un  gris-jaunâtre  plus  mat  et  uni.  Ligne?  et  point  cel- 
lulaire comme  chez  VAbydata,  dont  elle  a  aussi  la  coupe  d'ailes.  Dessous 
ochracé,  avec  le  deinier  tiers  noirâtre,  nettement  coupé  et  denté  antérieu- 
rement, fondu  postérieurement,  surtout  aux  inférieures.  Une  tache  cellu- 
laire précédée  d'une  ligne  interrompue. 

Brésil.     Un  (f    Coll.  Gn. 

lo/jo.     Macaria  Diffusata     Gn. 

3QmiE_  Ailes  d'un  gris-ocliracé  pâle,  trés-saupoudré  de  noirâtre,  avec 
un  point  cellulaire  et  une  bandelette  vague  ou  ombre  commune  noirâtre, 
précédée  d'une  fine  ligne  sur  laquelle  est  une  série  de  points  nervuraux 
noirs.  Derrière  elle  le  fond  devient  plus  mat  et  plus  foncé.  Supérieures  à 
apex  légèrement  falqué;  inférieures  à  angle  bien  marqué.  Dessous  avec  la 
bande  très-distincte,  noirâtre,  précédée  d'une  ligne  finement  dentée,  suivie 
d'une  ombre  teintée  çà  et  là  de  roussâtre  sur  les  nervures.  Tibias  posté- 
rieurs non  renflés. 

Brésil.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

Si  cette  espèce  avait  une  échancrure,  elle  serait  mieux  placée  dans  le 
voisinage  de  la  Combinata. 

f       io4i.      Macaria  Infimata     Gn. 

19™™.  Ailes  d'un  ochracé-roussâtre  pâle,  fortement  sablées,  avec  deux 
lignes  communes  plus  foncées,  parallèles,  dentées,  ponctuées  de  noir  sur 
les  nervures.  Les  supérieures  en  ont  une  troisième  e.xirabasilaire,  et  la  der- 
nière y  traverse  un  groupe  d'atomes  noirs  ;  sur  la  2,  une  éclaircic  apicale 
peu  sensible  en  dessus.  Dessous  ayant  une  ligne  dentée  et  une  baïuie  gé- 
minée d'un  roux-ferrugineux  clair,  l'apex  des  supérieures  et  l'espace  ler- 

Lépidoptères.    Tome  10.  6 


Sa  MACARID^. 

minai  des  inférieures  lavés  de  blanc  strié.  Tibias  postérieurs  non  renflés. 
Les  ailes  supérieures  sont  assez  courtes,  à  bord  subsinué,  et  les  inférieures 
sont  carrées  et  bien  entières. 

Cayenne.     Un  (f.    Coll.  Gn. 


.'1042.      Macabia  Irrufata. 

25mm.  Ailes  entières  :  les  supérieures  à  apex  obtus  et  à  bord  presque 
droit,  les  inférieures  à  angle  obtus  :  les  quatre  d'un  ocliracé  clair,  saupou- 
dré de  brun,  avec  une  ombre  médiane  commune,  incertaine,  dentée,  et  une 
large  bande,  aussi  incertaine,  mais  d'un  roux-violâlre  clair,  se  délayant  aux 
supérieures  jusqu'au  bord  (hormis  une  tache  apicale  blanchâtre),  déniée 
postérieurement  aux  inférieures.  Celles-ci  ont,  en  outre,  un  point  cellulaire 
noir,  et  une  série  d'autres  points  nervuraux  qui  se  confondent  avec  le  sa- 
blé. Dessous  avec  les  nrênies  dessins,  mais  la  bande  bien  plus  nette,  isolée 
des  deux  côtés,  bien  dentée  aux  inférieures,  d'un  roux-ferrugineux  sur  un 
fond  terminal  d'un  othracé-blanc.  Tibias  postérieurs  non  renflés. 

Cayenne.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

,■1043.      Macaria  Rhyngiata     Gn. 

22'nni  Ailes  dentées,  d'un  ochracé-pâle,  strié,  avec  trois  lignes  com- 
munes dentées ,  peu  apparentes  :  supérieures  échancrées  sous  l'apex, 
mais  non  ombrées,  ayant  tout  l'espace  terminal  d'un  roBx-violâtre,  avec 
une  petite  tache  blanche  subapicale.  Inférieures  très-dentées,  à  angle  for- 
mant une  dent  plus  saillante,  avec  deux  bandes  violâtres,  denticulées  ;  un 
point  cellulaire  noir  derrière  la  première,  et  l'espace  terminal  ochracé, 
tranclié  bien  net,  derrière  la  seconde.  Dessous  semblable,  mais  plus  pâle. 
Jambes  postérieures  deux  fois  plus  longues  que  la  cuisse,  très-renflées,  à 
tarses  et  éperons  très-courts. 

Brésil.     Deux  (f.     Coll.  Gn. 

Cette  petite  espèce  a  une  vraie  échancrure,  mais  elle  est  bien  plus  voi- 
sine ù'irrufata,  Infimata,  etc.,  que  des  autres  espèces. 

,Xio44-      Macaria  Sygeniata     Gn. 

20""'.  Ailes  dentées,  d'un  ochracé-pâle,  strié  de  brun,  avec  une  bor- 
dure d'un  ferrugineux  mêlé  de  gris,  divisée  par  une  ligne  denticulée  de  la 
couleur  du  fond,  et  de  petits  traits  terminaux,  noirs  :  les  supérieures  à 
bord  légèrement  échancré,  puis  arrondi,  avsc  deux  lignes  extrabasilaires 
arq;ées,  parallèles,  d'un  brun  à  peine  plus  foncé;  les  inférieures  très-ar- 
rondies  et  sans  angles  ni  dents  plus  saillantes,  avec  une  ombre  noirâtre 
arquée,  faisant  suite  à  la  2«  ligne  des  supérieures,  mais  bien  plus  mar- 


MACARID/E.  83 

quée,  et  une  autre  ligne  avant  la  bande.  Une  ligne  dentée,  de  la  couleur  du 
fond,  divise  toute  la  partie  terminale  foncée.  Dessous  clair,  avec  une  ligne 
médiane  tremblée,  et  une  bande  subterminale  d'un  brun-noirâtre. 
Brésil.    Une  9.     Coll.  Gn. 

Elle  est  à  peu  près  dans  le  roéme  cas  que  la  précédente  pour  l'échan- 
crure  des  premières  ailes,  mais  la  forme  courte,  arrondie  et  d«ntée  des  se- 
condes la  distingue  nettement  de  toutes  les  autres  Macaria, 

1045.  Macaria  Heterogenata  Gn. 

2-2"»™,  Ailes  d'un  ochracé  clair,  finement  pointillées  de  brun-roux,  avec 
deux  lignes  trés-neites,  de  cette  couleur  :  la  première  presque  droite,  la 
seconde  très-sinueuse,  quoique  sans  angles,  et  une  série  subterminale  de 
taches  blanches,  arrondies  et  inégales.  Supérieures  prolongées  à  l'apex  en 
pointe  très-faiquée.  Inférieures  prolongées  à  l'angle  anal  en  pointe  assez 
aiguë.  Dessous  avec  la  première  ligne  et  une  large  bande  terminale  d'un 
brun-rouillé,  fondue  jusqu'aux  taches  rondes  subterminales. 

Amazone.     Une  9  •    Coll.  Gn. 

La  forme  de  celte  jolie  petite  Macaria  est  tout  exceptionnelle.  Elle  ne 
peut  cependant  se  placer  ailleurs  que  dans  ce  genre. 

ï  Io46.        MaCABIA    LlMBULARlA        Hb. 

Hb.  Zut.  179  (par  err.  178),  180. 

Je  n'ai  pas  vu  en  nature  cette  petite  espèce,  qui  se  place  à  coup  sûr  au- 
près de  mon  Heterogenata,  dont  elle  a  la  coupe.  Mais  elle  est  un  peu 
plus  grande.  Les  ailes  supérieures  n'ont  que  des  taches  au  lieu  de  lignes, 
et  les  inférieures  n'en  ont  qu'une  seule.  En  dessous,  ces  dernières  ont  de 
chaque  côté  de  la  bande  brune  subterminale,  des  taches  blanches  lunu- 
lées  et  point  de  ligne  près  de  la  base, 

Surinam. 

1047.      Macaria  Madopata     Gn. 

24"'"'.  Ailes  d'un  blanc  d'os  sablées  de  brun,  surtout  sur  l'espace  ter- 
minal :  les  supérieures  avec  trois,  les  inférieures  avec  deux  lignes  fines, 
mais  très-nettes,  brunes,  légèrement  flexueuses,  mais  non  dentées  :  les 
(ieux  premières  coudées  sur  la  sous-costale,  la  troisième  sans  coude,  fine- 
ment éclairée  en  arrière.  Dessous  presque  blanc,  fortement  sablé,  avec 
deux  lignes  :  les  supérieures  avec  les  nervures,  la  côte  et  un  espace  der- 
rière la  seconde  ligne,  d'un  brun-cannelle  claiT,  s'avançant  de  la  côte  à  la 
1,  et  découpant  un  espace  terminal  clair.  Bord  des  ailes  supérieures  un 


84  MACARID.E. 

peu  creusé  sous  l'apex;  celui  des  inférieures  convexe,  avant  l'angle,  qui 
est  (lentiformei,  mais  très-court. 
Brésil.     Une  9.     Coll.  Mus. 

io48.     Macaru  Quadrisercata     Gn. 

22™".  Ailes  d'un  blanc  d'os  finement  strié  de  brun  :  les  supérieures 
légèrement  creusées  sous  l'apex,  avec  trois  lignes  parallèles,  équidistan- 
tes,  sub-sinuées  :  la  3"^  suivie  d'une  série  de  taches  carrées,  noires,  inter- 
nervurales,  la  2«  traversant  un  trait  cellulaire  oblong  et  oblique.  Ailes  in- 
férieures subdentées,  à  angle  un  peu  évidé  en  dedans,  avec  un  point 
cellulaire,  une  fine  ligne,  et  le  bord  plus  sombre.  Dessous  avec  une  ligne  et 
une  bandelet(e  subterminale,  d'un  roux-clair,  la  dernière  fondue  aux  su- 
périeures et  distinctement  dentée  aux  inférieures. 

Amazone.    Une  9  •    Coll.  Gn. 

jjf^o49.     Macaria  Sabuhrata     Gn. 

24"".  Ailes  d'un  gris-blanc  sale,  striées  de  gris,  avec  trois  lignes  aux 
quatre  ailes  :  les  supérieures  à  apex  prolongé,  mais  obtus,  à  bord  termi- 
nal droit  et  très-entier,  avec  une  liture  noire  à  la  côte,  avant  l'apex,  for- 
mant, avec  le  sommet  de  la  3«  ligne,  une  sorte  de  demi-cercle  interrompu 
par  un  petit  trait  blanc  au  bout  d'un  coude  formé  par  cette  ligne.  Les 
deux  premières  rapprochées  entre  elles;  la  seconde  croisant  un  trait  cel- 
lulaire ombré,  assez  épais.  Ailes  inférieures  subdentées,  à  angle  sensible, 
mais  non  prolongé,  avec  les  trois  lignes  très-nettes,  isolées  :  les  deux  pre- 
mières tremblées  et  parallèles,  la  troisième  allant  de  l'angle  interne  à  l'an- 
gle anal.  Dessous  avec  les  mêmes  dessins. 

Brésil.     Un  o^.     Coll.  Gn. 

I  io5o.      Macaria  Pernicata     Gn. 

27nin.  ^jies  (Je  ja  même  forme  que  Saburrata,  d'un  gris-blanc  fine- 
ment et  fortement  strié  de  gris-violâtre,  avec  trois  lignes  communes  peu 
foncées  et  peu  nettes,  surtout  aux  supérieures,  plus  distinctes  aux  infé- 
rieures, où  elles  sont  parallèles,  un  peu  coudées  :  la  première  s'échancrant 
au  milieu,  pour  recevoir  le  point  cellulaire  qui  est  très-fin,  la  seconde  sui- 
vie en  arrière  d'une  ombre  de  même  couleur.  Supérieures  ayant  en  outre 
sous  la  côte,  avant  l'apex,  deux  petits  points  noirs  superposés,  dont  le 
supérieur  éclairé  de  blanc  extérieurement,  et  l'inférieur  lié  à  une  liture 
qui  gagne  la  côte.  Dessous  teinté  d'ochracé,  avec  les  lignes  plus  nettes  : 
l'apex  des  supérieures  foncé  et  échancré  par  une  tache  et  un  point  clairs. 
—  9  plus  foncée  et  à  lignes  plus  épaisses. 

Brésil.     Un  cf,  deux  9.     Coll.  Mus.  et  Gn. 


MACARID/E.  85 

/ 
l      Io5l.       MaCARIA    OCELLINATA       Gn. 

27mm_  Ailes  d'un  gris  de  poussière,  finement  sablé,  et  à  dessins  va- 
gues et  fondus,  consistant  surtout  en  une  bandelette  subterminale  noirâtre, 
mal  limitée,  mais  portant  à  sa  partie  antérieure  une  série  de  points  noirs, 
assez  gros,  irréguliers,  dont  deux  rapprochés  et  rejetés  en  dedans  à  la  côte 
des  supérieures.  Celles-ci  ont  en  outre  deux  lignes  ou  plutôt  deux  ombres 
parallèles,  dont  la  seconde  traverse  une  tache  cellulaire  ovale  et  un  peu 
plus  claire  au  centre.  Les  premières  ailes  sont  très-entières,  et  les  secon- 
des sont  subdentées,  avec  un  coude  plutôt  qu'un  angle,  iu  milieu.  Le  des- 
sous est  lavé  d'ochracé  à  la  côte,  sur  les  nervures  et  sur  la  bandelette,  et 
l'omicron  du  dessus  y  est  bien  distinct,  quelquefois  même  aux  ailes  infé- 
rieures. Tibias  postérieurs  un  peu  plus  longs  que  la  cuisse  et  moyenne- 
ment et  uniformément  renflés,  avec  les  éperons  trés-inégaux.  —  9  sem- 
blable. 

Amérique  septentrionale.     Uncf,deux9'     Coll.  Gn. 


r 


io52.     Macaria  Nervatj^'  Gn. 


3Cmin.  Ailes  d'un  gris-cl^ir,  sablé  d'atomes  noirâtres,  avec  les  ner- 
vures finement  détachées  en  blanc-jaunâtre,  et  une  ligne  commune  foncée, 
éclairée  du  même  blanc,  et  derrière  laquelle  le  fond  devient  plus  foncé  et 
teinté  de  brun-roussàtre.  Cette  ligne  est  trés-ondulée  et  forme  en  outre, 
aux  ailes  supérieures,  une  dent  prolongée  sur  la  1'.  On  voit  en  outre  deux 
autres  lign'es  ou  ombres^  dont  la  seconde  épaisse,  surtout  à  la  côte,  lou- 
che la  lache  cellulaire,  qui  est  oblique,  allongée  et  un  peu  pupillée.  En 
dessous/ics  couleurs  sont  plus  \ariées;  le  disque  est  lavé  de  jaune  d'ocre, 
ainsi  que  les  nervures,  et  on  voit,  à  l'apex  des  supérieures  et  à  l'angle  des 
inférieures,  une  place  blanche  striée.  Les  premières  ailes  sont  très»légère- 
œent  sinuées  sous  l'apex,  et  l'angle  des  inférieures  est  un  peu  échancré 
de  chaque  côté.  La  frange  est  blanche,  avec  un  entrecoupé  très-restreint, 
mais  très-distinct,  au  bout  de  chaque  nervure. 

Brésil  (Rio).     Une?.    Coll.  Mus. 

io53.      Macaria  Granitata     Gn. 

25"'"'.  Ailes  blanches,  lavées  par  places  de  gris-violâtre,  et  saupou- 
drées d'atomes  noirs  qui  les  rendent  nébuleuses,  avec  trois  lignes  communes 
ondées,  noirâtres,  nébuleuses,  assez  peu  distinctes,  dont  la  seconde  se 
confond  avec  une  tache  cellulaire  noire,  semi-lunaire  et  assez  vague,  et 
la  troisième  coudée,  aux  supérieures,  sur  lai',  est  suivie  d'une  large  tache 
sous-costale,  d'un  brun-ferrugineux,  liserée  de  noir  et  surmontant  elle- 
mênie  des  groupes  d'atomes  noirs.  Des  points  noirs  terminaux,  inégaux. 


86  MACARIDiE. 

Dessous  ayant  une  bandelette  subterminale  commune,  d'un  brun-marron 
clair,  très-arrêtée  et  dentée  inférieurement  aux  secondes  ailes.  Celles-ci 
ont  l'angle  légèrement  échancré,  et  les  premières  ont  une  légère  concavité 
sous  l'apex. 

Pensylvanie.     Une  9  en  assez  mauvais  état.     Coll.  Mus. 

1054.      Macabia  Contemptata      Gn. 

27*"".  Ailes  dentées,  d'un  gris-clair,  saupoudré  de  brunâtre,  avec  les 
dessins  noirâtres  et  un  feston  terminal,  noir,  découpant  les  dents.  Ligne 
commune  droite,  suivie  de  dessins  confus  et  nébuleux,  et  précédée,  sur- 
tout aux  inférieures,  d'une  ombre  parallèle,  passant  au-dessus  d'un  point 
cellulaire  bien  noir.  Supérieures  arrondies  et  sans  coude  au  bord  terminal, 
ayant  à  la  côte,  prés  de  l'apex,  une  liture  noirâtre,  éclairée  de  blanc  exté- 
rieurement. Inférieures  aussi  dentées  que  chez  Mstimaria,  mais  à  coude 
à  peine  sensible.  Dessous  blanchâtre,  strié  et  nuage  de  gris  qui  y  forme 
des  bandes,  surtout  aux  inférieures. 

Amérique  septentrionale.     Un  cf ,  une  9-     Coll.  Gn. 

Cette  espèce  est  difficile  à  décrire.  On  y  retrouve  une  partie  des  dessins 
de  VJ^stimaria,  mais  bifen  moins  tranchés.  La  coupe  d'ailes  est  du  reste 
fort  différente. 

io55.      Macaria  Rectistbiaria     h. -S. 

Herr.-Sch.  Exot.  197. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  elle  me  semble  bien  appartenir  à  ce  genre,  quoi- 
que M.  Herrich  lui  ait  donné  un  nom  générique  nouveau  (Acadra).  Elle 
paraît  voisine  de  la  Cnniemptata,  mais  plus  grande  (AO"""),  la  couleur 
est  à  peu  près  la  même.  La  ligne  principale  est  géminée  aux  quatre  ailes, 
droite  aux  premières  et  denticulée  aux  secondes.  La  tache  costale  trian- 
gulaire des  supérieures  est  bien  marquée,  et  les  deux  lignes  du  disque  sont 
très-nettes  et  au  moins  aussi  fortement  coudées  que  la  principale.  Quant 
à  la  forme,  les  premières  ailes  ont  le  bord  droit,  et  les  secondes  ont  l'angle 
très-prolongé,  ce  qui  leur  donne  une  forme  quadrangulaire. 

Port  Natal. 

io56.     Macaria  tEstimaria     Hb. 

Hb.  333  —  Treits.  Ip.  18  et  Sup.  —  Dui».  IV  p.  209  pi.  150  f.  2  — 
Bdv.  1475  —Herr.-Sch.  51. 
Larv.  ignot. 

ggam.    Ailes  dentées,  d'un  gris-cendré  saupoudré  de  brunâtre,  aveches 


MACARID.Î;.  87 

dessins  rVun  noir-brun,  la  ligne  commune  bien  marquée,  suivie  d'une  om- 
bre qui,  aux  supérieures,  commence  à  la  2,  où  elle  est  marquée  d'un  point 
extérieur,  et,  aux  inférieures,  est  suivie  d'un  groupe  d'atomes  formant  des 
taches,  en  série  dentée,  plus  ou  moins  nombreuses,  mais  une  au  moins 
toujours  visible.  Un  feston  terminal.  Les  ailes  supérieures  ont  en  outre 
une  ligne  extrabasilaire  brisée  sur  la  nervure  médiane,  et  un  trait  cellu- 
laire; les  inférieures  un  point  cellulaire  arrondi  Dessous  très-strié  et  sablé 
de  brunâtre,  sans  dessins  noirs,  et  avec  la  frange  entrecoupée.  —  9  ^^^' 
blable. 

France  méridionale  et  occidentale,  Espagne,  Italie,  Russie  méridionale, 
en  mai  et  septembre.     Coll.  div. 

Elle  varie  très-peu. 

loSy.     Macaria  Effusata     Gn. 

33™»".  Ailes  dentées,  d'un  testacé-roussâtre,  finement  saupoudrées  de 
brun,  et  paraissant  d'un  ton  uni,  avec  la  ligne  commune  très-fine  et  un 
petit  point  cellulaire  d'un  brun  foncé.  Supérieures  formant  un  angle  pro- 
noncé au  bout  de  la  2,  et  teintées  de  noirât.'-e,  même  sur  la  frange  dans 
cet  endroit,  ayant  l'angle  de  la  grande  ligne  très-aigu  et  prolongé,  sans 
autre  dessin  à  la  côte.  Inférieures  à  dents  très-aiarquées  et  en  outre  cou- 
dées sur  la  2,  avec  la  ligne  très-droite  et  un  groupe  d'atomes  entre  2  et  3. 
Dessous  d'unochracé  clair,  très-strié,  avec  l'espace  terminal  brun.  La  ligne 
commune  ayant  un  coude  arrondi,  peu  sensible,  à  la  place  de  l'angle  aux 
supérieures,  et  limitant  l'espace  brun  qui  est  nuancé  d'ochracé,  surtout 
aux  inférieures. 

Inde  centrale.     Une  9-     Coll.  Gn. 

io58.     Macaria  Streniata     Gn. 

31"m,  Ailes  testacées,  saupoudrées  de  brun,  avec  la  ligne  commune 
droite,  aux  quatre  ailes,  suivie  d'une  teinte  brune  fondue,  et  éclairée  de 
jannâtre  intérieurement.  Un  petit  point  cellulaire,  et  un  feston  terminal, 
réduit  à  des  points  isolés.  Deux  autres  lignes,  mais  à  peine  visibles.  Supé- 
rieures à  peine  dentées  et  sans  coude  :  la  ligne  formant  un  angle  obtus  et 
croisée  en  V  par  une  liture  costale,  suivie  d'un  très-petit  point  entre  l«s 
2  et  3,  et  d'un  autre  plus  gros  au-dessous  de  la  i.  Inférieures  plus  dentées, 
mais  presque  arrondies,  avec  un  gros  point  entre  2  et  3.  Dessous  plus  clair 
et  teinté  d'ochracé  :  les  supérieures  avec  une  tache  claire  sous-apicale,  les 
inférieures  avec  une  seconde  ligne  ou  ombre  dentée,  qui  forme  bande  avec 
la  ligne  principale.  Abdomen  ayant  deux  rangs  de  points  noirs.  —  9  P'us 
sablée,  n'ayant  pas  d'autre  dessin  que  la  ligne  commune,  qui  partage  les 


88  MACARID^E. 

ailes  en  deux  nuances.  Dessous  ayant  une  bordure  sombre,  coupée  de  ta- 
ches ochracées,  et  la  ligne  l>ien  isolée. 

Abyssinie.     Un  cT,  une   9-     Coll.  Mus. 

J'ignore  si  le  mâle  et  la  femelle  sont  toujours  aussi  différents.  On  les 
prendrait  pour  deux  espèces  distinctes. 

1059.      Macaria  Sufflata     Gu.    pi.  17fig.  8. 

30"'".  Ailes  peu  dentées  et  presque  arrondies,  d'un  gris-testacé  sau- 
poudré, avec  un  feston  terminal  noir,  éclairé  de  jaunâtre.  Ligne  commune 
presque  droite,  suivie  d'une  ombre  qui  la  fait  paraître  géminée,  et  qui 
est  elle-même  suivie  d'une  tache  noire  entre  2  et  3.  Une  virgule  à  la  côte 
formant  V  avec  le  haut  de  la  ligne.  Deux  autres  lignes  ou  ombres,  et  un 
point  cellulaire.  Aux  supérieures  on  voit  une  éclaircie  dans  les  bifurcations 
des  2,  3  et  û.  Dessous  d'un  blanc-ochracé,  avec  l'espace  terminal  brun, 
varié  de  roux  et  marqué  d'éclaircies  ochracées  au-dessous  de  l'angle  de 
chaque  aile.  Sous  l'apex,  entre  1'  et  2',  une  petite  tache  blanche  ovale. 
Une  seule  ligne  médiane  et  les  éclaircies  transparentes  du  dessus.  Tibias 
renflés  et  piqués  de  brun.  —  9  à  ^iles  encore  moins  coudées,  à  dessins 
moins  précis,  les  taches  noires  effacées,  l'éclaircie  n'étant  visible  qu'en 
transparence,  etc. 

Bombay,  Pokidichéry.    Un  cf.    Coll.  Mus.     Une  9.    Coll.  Gn. 

1060.  Macaria  Amarata     Gn. 

30mm.  Ailes  de  la  forme  d'^Estimaria,  d'un  gris-jaunâtre  très-clair 
jusqu'à  moitié,  puis  d'un  gris  de  poussière  un  peu  violâtre  :  ces  deux 
nuances  séparées  par  une  ligne  ondulée,  droite  aux  supérieures,  coudée 
aux  inférieures,  et  derrière  laquelle  on  voit  une  tache  d'an  brun-rouillé, 
arrondie  extérieurement  entre  les  2  et  3.  Aux  supérieures  il  y  a  une  tache 
semblable  entre  1'  et  2'  qui  se  prolonge  jusqu'à  la  côte,  et  aux  inférieures 
elle  s'étend  jusqu'à  la  2'.  Il  y  a  en  outre  deux  autres  lignes  au  milieu  de 
la  partie  claire,  mais  elles  sont  d'un  brun  pâle.  La  seconde  s'échancre  aux 
inférieures  pour  laisser  la  place  à  un  point  cellulaire  noir,  arrondi.  Des- 
sous d'un  blanc  strié,  teinté  de  jaune  à  la  côte  et  sur  les  nervures,  avec 
une  large  bande  noirâtre^  lavée  de  rouillé,  qui  s'étend  jusqu'au  bord,  entre 
l'et  1. 

Un  cf.  Coll.  Gn.  Je  l'ai  eue  comme  venant  du  Brésil;  mais  je  la  crois 
plutôt  indienne. 

1061.  Macaria  Feraliata     Gn. 

36mm _    Ailes  d'un  gris-noir  olivâtre,  velouté,  nébuleux,  strié  de  gris- 


MACAK1D,«.  89 

clair  jusqu'à  une  ligne  fine,  laquelle  est  suivie  d'une  teinte  fondue  plus 
foncée^et  précédée,  aux  bu|)érieures,  d'une  ligne  d'atomes  blancs.  Celles- 
ci  sont  à  peine  depticuiées  et  ont,  au  sommet,  entre  1'  et  'i ,  une  petite 
tache  ronde  d'un  blanc  sali,  Lps  inférieures  sont  sulxlentées,  prolongées 
à  la  dent  du  milieu,  avec  le  bord  teiniinal  un  peu  convexe  des  deux  côtés, 
ce  qui  les  rend  amygdaliformes.  Dessous  des  quatre  ailes  d'un  brun-noi- 
râtre uni,  à  nervures  teintées  de  brun-carmélite,  avec  toute  la  première 
moitié  striée  et  marbrée  de  blanc  pur,  sans  ligne  séparative.  Les  supé- 
rieures ont,  en  outre,  la  tache  subapicale,  et  les  inférieures  de  petites 
plaques,  surtout  au  bord  terminal  sur  la  3,  du  même  blanc. 

Un  çf  dont  j'ignore  la  patrie.     Coll.  Gn. 

io6a.     MAC.vniA  Eleonorat.\     Cr. 

Cram.  288  E,  F,  G  =  Fasciata  Fab.  126. 

37mm_  Ailes  dentées,  d'un  gris-noir,  avec  une  bande  blanche  commune, 
médiane,  transverse,  bordée  postérieurement  d'une  faible  ligne  éclairée 
de  jaune  :  les  supérieures  sans  coude,  ayant  à  la  côte  une  liture  roire,  et 
au-dessous,  l'angle  ordinaire  de  la  ligne  commune  dflnt  l'intérieur  est  rempli 
de  gris,  ce  qui  fait  qu'il  est  rarement  distinct.  Ailes  inférieures  avec  la 
dent  de  la  2  plus  saillante,  et  en  outre  l'angle  interne  écliancré,  ce  qui 
rend  la  dent  de  la  2'  également  saillante,  ayant,  derrière  la  bande  blanche, 
des  taches  noires  carrées,  placées  sur  un  fond  jaune  strié.  Dessous  ayant 
l'espace  basilaire  d'un  jaune-fauve  :  les  supérieures  avec  une  tache  blanche 
sous-apicale;  les  inférieures  rvec  un  espace  terminal  blanc,  strié,  entre  2 
et  û.  Abdomen  fauve,  avec  le  dos  gris.  Jambes  postérieures  renllées,  avec 
les  éperons  très-courts.  —  9  plus  grande,  a  bande  blanche  plus  large,  à 
ligne  des  inférieures  moins  droite.  Abdomen  n'ayant  de  gris  que  sur  les 
premiers  anneaux, 

Java,  Coromandel,  Bengale.     Deux  cf,  six  9-     Coll.  Gn. 

Cette  belle  espèce  varie  excessivement.  Voici  les  races  qui  me  paraissent 
les  plus  tranchées  : 

A. 

Les  taches  blanches  terminales  des  inférieures  visibles  en  dessus.  Ailes 
supérieures  en  présentant  une  correspondante,  entre  2  et  i,  et  aussi  deux 
superposées  avant  l'apex. 

B. 

Bande  des  inférieures  jaune.  Dessous  des  mêmes  ailes  d'un  jaune  d'ocre 
vif,  depuis  la  base  jusqu'au-delà  du  milieu. 


go  MACARID^, 

I063.       MaCARIA    ViCTORlNATA       Gn. 

L'Eleonorata  varie  tellement^  que  je  n'oserais  affirmer  que  celle-ci  ue 
soit  pas  encore  une  variété.  Cependant  elle  me  paraît  distincte  par  les 
caractères  suivants  : 

Les  ailes  supérieures  sont  plus  triangulaires,  à  bord  terminal  coupé 
droit,  oblique,  et  même  un  peu  concave  dans  sa  moitié  inférieure.  Les  se- 
condes ailes  ont  le  coude  de  la  2  beaucoup  plus  prononcé,  et  au  contraire 
celui  de  la  2'  beaucoup  moins  saillant,  ou,  si  on  l'aime  mieux,  l'angle  in- 
terne arrondi  et  non  échancré.  Toutes  sont  d'un  gris  de  souris  uni,  sans 
stries,  avec  la  bande  blanche  très-pure  et  très-droite,  et  la  frange  presque 
entièrement  d'un  blanc  pur.  Les  inférieures  n'ont  que  deux  taches  noires, 
carrées,  écartées,  sur  un  fond  jaune.  Il  n'y  a  de  fauve,  en  dessous,  que  la 
base  et  la  côte,  et  aucune  tache  blanche  sur  le  bord  terminal.  Les  jambes 
postérieures  ont  une  tout  autre  forme,  elles  sont  beaucoup  plus  longues 
et  renflées  uniformément.  Les  antennes  sont  toutes  fauves,  même  en  des- 
sus, et  le  gris  de  l'abdomen  est  aussj  restreint  chez  le  (f  que  chez  la  9 
d'Eleonorata, 

Nord  de  l'Inde.     Un  rf.     Coll.  Gn. 

1064.      Macaria   Elvirata     Gn, 

Elle  est  dans  le  même  cas  que  la  Victorinata,  c'est-à-dire  que  je  n'ose 
affirmer  qu'elle  ne  soit  pas  une  des  nombreuses  variétés  de  VEleonorata. 
Voici  ce  qui  l'en  distingue  : 

Les  ailes  ont  à  peu  prés  la  même  coupe,  quoique  les  inférieures  parais- 
sent plus  larges,  et  que  leur  angle  de  la  2'  soit  bien  plus  saillant  que  celui 
de  la  2.  Il  n'y  a  aucune  bande  ni  tache  blanche  de  part  ni  d'autre,  seule- 
ment tout  le  milieu  antérieur  de  l'aile  est  d'un  ton  un  peu  plus  clair  en 
dessus  et  d'un  jaune  d'ocre  en  dessous.  Il  est  traversé  de  part  et  d'autre 
par  une  ligne  ou  ombre  tremblée  noire,  derrière  laquelle  se  voit,  aux 
inférieures,  le  point  cellulaire.  A  ces  mêmes  ailes,  les  taches  noires  qui 
suivent  la  ligne  médiane  n'ont  ni  la  n)ême  forme  ni  la  même  place  que 
chez  Eleonorata,  la  plus  grande  étant  triangulaire  et  se  trouvant  placée 
derrière  une  seconde  ligne  roussâtre,  irés-éloignée  de  la  première.  En 
dessous,  les  supérieures  ont  une  tache  ronde  jaune  sous  la  côte,  avant  l'a- 
pex, et  les  inférieures,  plusieurs  places  semblables  au  bord  terminal.  L'ab- 
domen est  entièrement  brun  en  dessus. 

Un  (f  dont  j'ignore  la  patrie.    Coll.  Gn. 

J'en  ai  un  second  individu  en  mauvais  état,  chez  lequel  l'angle  de  la  2' 
des  inférieures  est  encore  plus  marqué,  et  forme  une  dent  aiguë  et  re- 
courbée . 


MACARID;E. 


Gen.     HALIA     Dup. 
Dup.  IVp.  107et  4n0(1829). 

Chenilles  assez  courtes,  cylindriques,  avec  un  bourrelet  latéral;  à  trapézoï- 
daux verruq  lieux,  garnis  de  poils  gros  et  rai  des  ;  à  tête  (jloi  uleuse,  un  peu 
aplatie;  vivant  sur  les  arbrisseaux  du  genre  Ribes.  —  Chrysalides  luisantes, 
enterrées.  —  Antennes  des  (f  garnies  de  lames  pubescentes,  moyennes,  régu- 
lières, claviformes ;  celles  des  Ç  distinctement  dentées.  —  Palpes  rapprochés, 
comprimés,  connivents,  droits  ou  incombants,  formant  le  bec,  squammeux-hé- 
rissés.  —  Abdomen  des  çf  épais,  terminé  en  pointe.  —  Pattes  grêles  :  les  tibias 
postérieurs  longs,  lécjhrement  renjlés,  marqués  de  stries  foncées.  —  Ailes  velou- 
tées :  les  supérieures  plus  ou  moins  sinuées  ou  échancrées  dans  leur  prem.ière 
moitié,  mais  avec  l'apex  obtus,  ayant  une  tache  cellulaire  oblonque  et  le  haut 
de  la  subterminale  indiqué  par  des  taches  costales;  les  inférieures  plus  claires 
et  à  dessins  oblitérés  en  dessus,  mais,  nu  contraire,  marqués  en  dessous,  grossiè- 
rement dentées,  avec  la  dent  de  la  2  presque  toujours  plus  saillante. 

Ce  genre  a  été  jusqu'ici  fort  éloigné  des  Macaria,  et  placé  dans  les  Fido- 
uides.  Cependant,  si  on  l'étudié,  on  le  trouve  tellement  voisin  des  anciennes 
Godonela,  qu'il  n'en  diffère  essentiellement  que  par  les  antennes  et  les 
dessins  moins  marqués,  surtout  sur  les  ailes  inférieures.  Ce  qui  lui  donne 
une  existence  propre,  ce  sont  ses  premiers  états  qui  différent  beaucoup  de 
tous  les  genres  voisins.  Les  chenilles  ont,  en  effet,  un  aspect  rugueux, 
qui  est  dû  aux  saillies  formées  par  les  trapézoïdaux  qui  sont  surmontés  cha- 
cun d'un  poil  bien  distinct.  Au  repos,  elles  se  tiennent  courbées  en  col 
de  cygne.  Elles  vivent  sur  lesgroseillers,  et,  quand  elles  se  trouvent  de  com- 
pagnie avec  des  Prunata,  qui  paraissent  en  même  temps  qu'elles,  elles 
achèvent  de  dépouiller  ceux  que  les  Grossulariatu  veulent  bien  leur 
laisser. 

Les  papillons  volent  le  soir  au  crépuscule  dans  les  jardins.  Chez  l'un 
d'eux  {Loricaria) ,  la  femelle  a  les  ailes  à  demi-avortées  et  considérable- 
ment réduites,  mais  M.  Herrich  qui  l'a  seul  vue,  doute  un  peu  que  cet 
avortement  soit  normal.  S'il  l'était,  les  antennes  du  çf,  à  lames  très-longues 
et  très-fines,  contribueraient  à  justifier  la  formation  d'un  groupe,  sinon  d'un 
genre  séparé. 

I065.       HaLIA    AySTRALlAHIA       Gn.     ^ 

32""™.  Ailes  supérieures  un  peu  échancrées  sous  l'apex;  inférieures 
dentées  et  coudées  en  angle  au  bout  de  la  2  :  les  quatre  d'un  gris-roussâtre 
poudré  de  brun  :  les  supérieures  ayant,  dans  la  cellule,  une  tache  subré- 
niforme,  d'un  brun-roux  cerclé  de  noirâtre,  et, près  de  l'apex,  une  liture 


92  '  MACARID.fî. 

composée  de  trois  laclies  et  précédée  d'un  trait  de  même  couleur.  Ailes 
inférieures  avec  quelques  ombres  peu  distinctes,  parallèles,  allant  du  bord 
abdominal  à  la  moitié  de  l'aile,  et  dont  la  dernière  teintée  de  roux.  Dessous 
des  inférieures  blanc,  piqué  de  noirâtre,  avec  la  côte,  les  nervures,  quel- 
ques places  terminales  et  deux  bandes,  d'un  fauve-roux  piqué  de  brun; 
la  seconde  très-large  et  marquée  de  brun  près  de  l'angle  anal,  la  première 
contenant  le  point  cellulaire.  —  9  très-différente.  Plus  grande  (35">™). 
Les  ailes  plus  fortement  écliancrées,avec  l'angle  du  milieu  presque  caudi- 
forme,  fond  d'un  gris-blanc,  avec  deux  ombres  noirâtres  communes  :  la 
seconde  suivie  d'une  large  bande  d'un  brun-ferrugineux,  continuant  les 
trois  taches  de  la  côte  jusqu'au  bord  interne;  tout  l'espace  terminal  de 
même  couleur,  sauf  un  triangle  apical  gris.  Une  ombre  médiane  passant 
sur  la  tache  cellulaire.  Dessous  moins  fauve,  plus  ferrugineux  et  plus 
tranché.  Les  bandes  s'étendant  aux  quatre  ailes. 

Tasmanie.  Nouvelle-Hollande.  Beaucoup  d'ex.     Coll.  div. 
^  loGG.      Halia   LomcARiA     Ev. 

Evers.  Bull  Mosc.  1837  n»  1  et  Faun.  Ural  p.  387  —  Hcrr.-Scli.  p.  87  fig. 
377  et  422  =  Vinctaria  Zell.  Isis  1846  p.  203. 

30""".  Ailes  supérieures  d'un  cendré  un  peu  violâtre,  clair,  avec  quel- 
ques stries  d'un  gris  plus  foncé,  et  de  petits  points  terminaux  noirs.  Trois 
ombres  traversent  l'aile  :  la  première  arquée,  la  seconde  peu  siiiuéc  et  placée 
avant  le  trait  cellulaire,  la  troisième  suivie  d'usé  série  de  taches  inégales, 
ferrugineuses,  formant  bande.  Ailes  inférieures  blanchâtres,  avec  la 
frange  grise  et  un  trait  cellulaire  suivi  d'une  ligne,  peu  marqués.  Dessous 
clair,  strié  de  gris,  avec  les  nervures  et  la  côte  teintées  de  jaune,  et  les 
traces  d'un  trait  et  d'une  ligne. —  9  ^y^"'  ^^s  ailes  beaucoup  plus  courtes 
et  comme  avortées  :  les  supérieures  avec  deux  lignes  noires  et  uh  trait, 
mais  sans  taches  ferrugineuses,  les  inférieures  poudrées  sur  leurs  bords. 

Bussie  méridionale,  Sicile,  dans  les  bois  de  bouleaux,  en  juin  et  juillet. 
Un  o"-     Coll.  Zeller. 

La  synonymie  de  cette  espèce  n'est  pas  contestable,  puisque  M.  Herrich 
a  reçu  ses  individus  de  M.Eversmann,  et  moi,  le  mien,  de  M.  Zeller. 

1067.      Halia  Marcëscaria      Gn. 

31™°i.  Ailes'supérieures  échancrées  sous  l'apex;  inférieures  avec  un  an- 
gle subcaudiforme  au  bout  de  la  2  :  les  quatre  d'un  gris-testacé  soyeux, 
très-pâle,  avec  la  frange  un  peu  plus  foncée,  surtout  dans  l'échancrure, 
et  quelques  points  ou  traits  terminaux.  Supérieures  avec  un  trait  cellu- 
laire très-réduit,  et  la  coudée  plus  ou  moins  visible,  oblique,  à  peine  si- 
nueuse et  suivie,  au  sommet,  d'un  commencement  de  bande  grise.  Inlé- 


WACARIDiE.  q3 

rieures  sans  dessins  en  dessus;  leur  dessous  saupoudré  de  noir,  avec  un 
point  cellulaire  surmonté  d'une  ombre  sinueuse,  et,  au-dessous,  une  large 
bande  d'un  brun-roussàtre,  saupoudrée,  et  ordinairement  surmontée  d'une 
ligne  noire.  Une  liture  noirâtre  verticale,  souvent  suivie  de  clair,  au  som- 
met des  supérieures.  —  Q  semblable. 

Californie.    Cinq  çf,  une  9.     Coll.  Bdv.  et  Gn. 

Cette  espèce  est  pour  ainsi  dire  flottante  entre  les  genres  Macaria  et 
Halia.  Elle  varie  extrêmement,  (luaiu  à  l'expression  des  dessins. 

J068.      Halia  Wa varia     Goëd. 

Goëd,  1  pi.  35  —  Albin  pi.  47  f.  78  —  Lin.  S.  N.  219  —  F.  S.  1248  — 
Rœs.  I  pi.  4  —  Geoir.  II  p.  132  (le  Damas  cendré)  —  Ladm.  pi.  XXIII  — 
Wili.  86  —  Wien.-Verz.  G-12  —  Fab.  75  —  Bork.  107  —  Sepp  II  pi.  3  — 
Esp.pl.  30fig.  1-7  — Schr.  16i3  — Donov.  VIpl.  196  — Hb.  55— Haw. 
p.  283  —  Traits  I  p.  302  —  Encycl.  88  —  Steph.  III  p.  194  —  Dup.  IV 
p.  402  pi.  163  f.  3-4  —  Wood  522  —  Bdv.  1477  —  Herr.-Sch.  p.  88  — 
Lab.  148. 

Larv.  Rœs.  Alb.  Hb.  etc. 

30«i".  Ailes  subdentées,  mais  sans  saillies,  d'un  cendré-jaunâtre,  avec 
le  bord  terminal  lavé  de  gris-noirâtre  :  les  supérieures  ayant  a  la  côte  qua- 
tre taches  bien  marquées  :  les  trois  premières  d'un  brun-noir  en  forme  de 
lignes;  la  seconde  plus  longue,  brisée  en  V  sur  la  2,  et  tendant  à  se  con- 
tinuer en  ligne  jusqu'au  bord  interne;  la  3''  en  liture  courte  formant  avec 
la  û*^,  qui  est  d'un  brun-ferrugineux,  un  triangle  tronqué  par  le  bas  et 
donnant  naissance  à  une  série  de  points  qui  gagnent  le  bord  interne.  Ailes 
inférieures  sans  autres  dessins  qu'im  petit  point  cellulaire.  —  9  sem- 
blable. 

Commune  dans  toute  l'Europe,  pas  autant  cependant  que  pourrait  le 
faire  croire  le  nombre  considérable  d'auteurs  qui  en  ont  parlé,  car  pas  un 
seul  ne  l'a  passée  sous  silence.  Juillet.     Coll.  div. 

Chenille  d'un  vert  tendre  (et  non  pas  foncé  comme  dans  la  figure  de 
Hubner),  avec  la  région  dorsale  occupée  par  quatre  lignes  ondulées,  et 
des  marbrures  d'un  blanc-jaunàtre.  Stigmatale  d'un  jaune-serin  vif,  élargie 
au  milieu  de  chaque  anneau.  Tous  les  points  verruqueux  à  poils  noirs, 
les  ventraux  même  très  marqués.  Stigmates  noirs  et  confondus  avec  ces 
points.  Tête  verte,  ponctuée  de  noir.  Elle  vit,  en  mai  et  juin,  sur  le  Ribes 
grossttlaria ,  qu'elle  dépouille  de  ses  feuilles.  Je  n'ai  jamais  trouvé  la  va- 
riété violette  figurée  par  Hubner,  seulement  j'ai  observé  que  la  chenille 
devenait  d'un  brun-violâtre  plusieurs  jours  avant  sa  transformation. 


94  MACARID^. 

%'.-l\igrarîa     Haw. 

Haw.  p.  282  n»  32. 

D'un  gris  très-foucé  el  presque  noir,  avec  les  dessins  effacés,  sauf  le 
costal. 

Angleterre. 


J069.      Halia  Halituaria      Gn. 


r 


Voisine  de  la  Wavaria,  dont  elle  a  la  taille  et  le  port,  mais  les  ailes  su- 
périeures sont  plus  aiguës  à  l'apex,  d'un  cendré-noirâtre  sans  aucun  mé- 
lange de  jaune,  et  uniforme,  même  au  bord  terminal.  Les  dessins  sont  à 
peu  près  les  mêmes,  mais  moins  tranchés.  L'ombre  niéi^ianc  forme  un  an- 
gle beaucoup  moins  aigu.  Les  inférieures  sont  d'un  cendré  foncé  uni,  et 
le  point  cellulaire  y  est  moins  apparent.  Le  dessous  n'a  aucune  teinte 
jaune.  Les  lames  des  antennes  sont  beaucoup  plus  longues. 

Altaï.     Deux  cf.    Coll.  Lederer. 

Elle  est  certainement  distincte  de  notre  Wavaria. 

1070.      Halia?  Stevenaria     Bdv. 

Bdv.  1476  —  Herr.-Sch.  p.  72  (ig.  326?—Lapidisaria  Frey.  IV  pi.  353 
fig.  3. 

Larv.  ignot. 

33™".  Ailes  supérieures  A  apex  un  peu  aigu;  inférieures  subdentées, 
aTec  la  dent  de  la  2  plus  saillante  et  formant  l'angle  :  les  quatre  d'un  gris- 
cendré,  un  peu  lavées  de  gris-vioiâtre  sur  les  bords  et  finement  saupou- 
drées d'atomes  noirs  qui  s'épaississent  et  deviennent  des  stries  sur  l'es- 
pace médian.  Supérieures  ayant  à  la  côte  trois  grosses  taches  noires,  trian- 
gulaires, dont  la  dernière  donne  naissance  à  une  fine  ligne  d'abord  brisée, 
puis  presque  droite, qui  traverse  les  quatre  ailes.  De  la  première  naît  une 
extrabasilaire  aux  supérieures.  La  seconde,  enfin,  surmonte,  aux  mêmes 
ailes,  un  trait  cellulaire  noir.  Dessous  plus  blanc,  presque  uniformément 
saupoudré  et  sans  dessins.  Antennes  bien  pectinées,  à  lames  régulières, 
avec  l'extrémité  irès-aiguc. 

Syrie,  Russie  méridionale,  Andalousie.     Un  cf.     Coll.  Lederer. 

Celte  belle  espèce  di0ère  assez  notablement  des  smires  Halia .  Aussi,  ne 
suivrai-je  ici  que  provisoirement  l'exemple  que  M.  Boisdifval  m'a  donné 
en  la  plaçant  dans  ce  genre.  C'est  surtout  des  premiers  états  que  dépendra 
son  classement  définitif. 

Quant  à  M.  H.-Schoeffer,  qui  en  fait  une  Gnophos,  je  ne  suis  pas  sûr 
qu'il  ail  bien  eu  en  vue  la  même  espèce.  Il  figure  les  ailes  supérieures  ar- 
rondies, la  coudée  dentée,  et  une  subtenuinale  dont  il  n'y  a  pas  ici  de 
traces. 


FAM.  XV. 

FIDOIVID^     G^. 


Gn.  m  Cat.  Dup.  p.  236  —  Dup.  Steph. 

Chenilles  allongées,  cylindriques,  ordinairement  sans  i enjlenients  ni  émi- 
nences  ;  à  tête  globuleuse  el  de  la  c/rosseur  du  cou,  avec  la  parttk  anale  terminée 
par  deux  pointes  horizontales  ;  vivant  en  gênerai  de  plantes  basses.  —  Chrysa- 
lides le  plus  souvent  enterrées.  —  Papillons  à  antennes  presque  toujours  pecli- 
nées  el  souvent  plumeuses,  à  lames  fines,  longues  et  souvent  contournées  ;  —  à 
palpes  droits  ou  incombants,  contigus,  dépassant  habituellement  le  front  et  for- 
mant ordinairement  un  bec  sguammeux  ou  velu;  —  à  front  généralement  garni 
d'écaillés  épaisses  et  hérissées  ou  même  de  poils,  à  verlex  rarement  discolore; 

—  à  trompe  grêle,  jamais  bien  longue  et  souvent  très-courte  et  à  filets  disjoints  ; 

—  à  corps  grêle:  l'abdomen  des  ç^  long  el  presque  toujours  un  peu  conique: 

—  à  pattes  milices,  nues:  les  tibias  postérieurs  presque  jamais  renflés;  —  à 
ailes  larges,  entières,  point  anguleuses,  parfois  discolores,  presque  toujours 
saupoudrées,  au  moins  sur  une  surface,  d'atomes  plus  foncés  ;  —  à  <^  ailées, 
rarement  très-dijfércntes.  —  Volant  en  plein  jour.  —  Aréole  simple  ou  divi- 
sée. 1  et  2  des  ailes  inférieures  ordinairement  séparées  à  leur  origine.  Indé- 
pendante variable. 

Voici  une  des  plus  nombreuses  familles  de  Phalénites,  mais  je  n'ose  dire 
une  des  plus  homogènes.  Réduite  à  quelques  genres^  commme  Fidonia,  As- 
pilates,  Selidosema,  etc.,  elle  paraîtrait  des  plus  naturelles  ;  mais  ces  gen- 
res en  entraînent  à  leur  suite  d'autres  qui  troublent  un  peu  la  parenté.  On 
ne  peut  nier  d'ailleurs  qu'elle  ne  touche  par  bien  des  points  à  des  familles 
dont  plusieurs  s'en  trouvent  Irès-éloignées  :  ainsi,  par  les  Venilia  Hypo- 
plectis  et  certaines  Scodiona,  aux  Ennomidcs,  par  les  Numeria  aux  Cabéri- 
des,  par  les  Strenia  aux  Acidalides^  par  les  Minoa  et  Heteropsis  aux  Sio- 
nides,  etc.  Mais  la  multiplicité  même  de  ces  affinités  m'absoudra  peut-être 
de  n'avoir  pas  fait  prévaloir  exclusivement  l'une  ou  l'autre.  Les  auteurs  les 
plus  récents  ont  suivi  une  marche  contraire  à  la  mienne,  et,  au  lieu  de 
réunir  cette  famille  en  faisceau,  l'ont  d'abord  démembrée  au  profit  de  celles 
que  je  viens  de  nommer,  puis  ont  séjiare  nettement  en  deux  ce  (ju'il  en 
restait.  Ils  se  sont  basés,  pour  cela,  sur  des  di-fférences  de  nervulation  qui 
le\ir  ont  paru  décisives,  mais  je  commencerai  par  dire  que  cette  scission 
;i  l'inconvénient  d'emporter  les  Lylhria  [Purpuraria,  etc.)  très-loin  des 
Fidonies  prccprement  dites,  elles  Slerrha  {Sacrnria,  etc.),  tout  aussi  loin 
des  anciennes  Aspilates.  De  pareilles  affinités  ainsi  troublées  suffiraient  aux 
yeux  de  bien  des  entomologistes  pour  condamner  cette  séparation,  sur  la- 
quelle repose  pourtant  le  partage  en  deux  grandes  divisions  de  touies  les 


q6  FIDONID^E. 

Géomètres  chez  M.Herrich-Schœffer,  et  le  quatrième  groupe  de  M.  Lede- 
rer.  Ayant  déjà  parlé  de  celle  division  illusoire  dans  les  généralités  des  Pha- 
lénites,  je  ne  veux  point  me  répéter  ici,  mais  je  tiens  à  constater  qu'en  ce 
qui  concerne  la  famille  des  Fidonides,  les  caractères  invoqués  par  ces  deux 
entomologistes  sont  loin  d'être  constants.  Nous  voyons,  en  effet,  l'aréole 
des  premières  ailes  partagée  en  deux,  et  même  en  trois  dans  les  genres  Mi- 
noa  et  Heteropsis  qui  font  partie  du  4"  groupe  de  M.  Lederer,  dont  le  ca- 
ractère essentiel  est  d'avoir  l'aréole  simple,  et  l'indépendante  varier  avec 
les  genres,  même  dans  les  derniers  de  la  famille,  qu'il  y  aurait  bien  certai- 
nement compris.  On  ne  s'étonnera  donc  point  de  me  voir  non-seulement 
réunir  ces  deux  divisions,  mais  même  en  mélanger  les  genres  pour  arriver 
à  une  succession  plus  régulière. 

Les  Fidonides  se  trouvent  partout,  et  sont  d'autant  plus  communes 
qu'elles  volent  généralement  pendant  le  jour,  sur  les  bruyères,  dans  les  lieux 
herbus  et  arides,  et  les  clairières  des  bois.  Plusieurs  paraissent  dès  le 
premier  [)rintemps,  pour  donner  une  seconde  génération  en  été.  Quelque- 
fois même,  ces  deux  générations  se  succèdent  si  lentement,  que  l'insecte 
se  montre  pendant  toute  la  belle  saison,  Alomaria^  Clathrata,  etc.,  sont 
dans  ce  cas. 

Les  chenilles  des  Fidonides  sont,  en  général,  assez  mal  étudiées,  ce  qui 
vient,  outre  la  négligence  des  Entomologistes  à  l'égard  des  Phalènes,  de  ce 
que  la  plupart  d'entre  elles  vivent  de  plantes  basses,  ce  qui  les  rend  incom- 
parablement plus  difficiles  à  recueillir  que  les  chenilles  arboricoles. 

Parmi  les  espèces  des  auteurs,  qui  appartiennent  peut-être  à  cette  famille 
sans  qu'on  puisse  présumer  à  quel  genre,  il  faut  citer  Diores  Cram.  75  F. 

Gen.     TEPHRINA     Gn. 


Gq.  in  Cdt.  Dup.  p.  246  (18i4)  —  Dup.  =  Fidonia  Treits.  Herr.-Sch.  = 
Eubolia  et  Phasiane  Led. 

Chenilles  assez  courtes,  cylindriques,  très-lisses  et  sans  cminences  ;  à  léle 
globuleuse;  vivant  sur  les  arbrisseaux.  —  Chrysalides  enterrées.  —  Antennes 
assez  courtes,  tantôt  simplement  pubescenles,  tantôt  à  lames  régulières,  mais 
non  plumeuses,  —  Palpes  grossièrement  squammeux,  contigus  et  en  bec.  — 
Corps  grêle  :  l'abdomen  des  O  ovoïde-oblong.,  terminé  par  un  oviducte  corné, 
court,  mais  distinct.  —  Pattes  assez  grêles,  à  tibias  postérieurs  point  ou  à 
peine  renflés.  —  Ailes  entières,  concolores  et  à  dessins  communs,  saupoudrées, 
à  franges  peu  ou  point  entrecoupées,  à  fond  gris,  avec  des  lignes  distinctes  :  les 
inférieures  à  bord  ordinairement  un  peu  sinué  ou  échancré  :  les  quatre  unifor- 
mes en  dessous  et  sans  dessins  plus  marqués.  2  et  3  des  inférieures  partant  du 
même  point,  vis-a-jis  V  et  2'. 

J'ai  fondé  ce  genre  sur  quelques  espèces  d'Europe,  auxquelles  viennent 


FIDONlDiE.  gj 

se  joindre  plusieurs  exotiques  qui  présentent  les  mêmes  caractères.  Il  est  as- 
sez homogène,  en  ce  sens  que  toutes  les  espèces  ont  un  air  de  famille,  mais 
il  varie  autant  que  les  précédents  quant  aux  caractères  organiques  propre- 
ment dits,  et  surtout  quant  aux  antennes.  Elles  sont  tantôt  pectinées  chez 
hsçf  {Artesiaria,  Lorquinaria) ,  et  même  chez  les  deux  sexes  [Vincula- 
ria),  tantôt  simplement  ciliées  (  FlavicapMata),  tantôt  simplement  dentées 
{Murinaria),  tantôt  enfin  pubescentes,  ou  même  à  peine  épaissies  {Parti- 
taria,  etc). 

Les  premiers  états  des  Tephrma  sont,  en  partie,  ignorés,  et  VArtesiaria, 
qui  est  loin  de  pouvoir  être  considérée  commele  type  du  genre,  est  la  seule 
où  ils  soient  connus.  Celle-ci  vit  sur  les  arbrisseaux  et  n'a  qu'une  généra- 
tion par  an. 

Les  insectes  parfaits  habitent  en  général  les  lieux  secs  et  chauds.  Plu- 
sieurs sont  exclusivement  propres  aux  parties  méridionales  de  l'Europe. 
L'Amérique  septentrionale,  la  Californie  et  la  Nouvelle-Hollande  revendi- 
quent les  autres,  mais  il  est  évident  qu'il  reste  une  foule  d'espèces  à  dé- 
couvrir. 

M.  Kollar  décrit  i  Kasch.  p.  487)  sous  le  nom  de  Peregrina,  une  es- 
pèce indienne  qu'il  dit  assez  voisine. d'y4renaœarja,  mais  qui  ne  s'y  rap- 
porte guère  par  sa  description.  j 

1071.      Tephrina  Haliata     Gn. 

28'»™.  Coupe  des  suivantes.  Ailes  d'un  «endré  plus  ou  moins  jaunâ- 
tre, fcrtemeiu  striées  de  gris-foncé,  avec  destraits  terminaux  mal  arrêtés. 
Supérieures  ayant  trois  taches  costales  noirjs,  virgulaires,  donnant  nais- 
sance à  des  ombres  transverses,  grises,  paralèles,  obliques,  dont  la  der- 
nière est  marquée  supérieurement  d'un  poiit  et  d'une  liture  noirs,  qui  se 
lient  avec  la  dernière  tache  costale.  Un  traitpellulaire  qui  se  lie  avec  celle 
du  milieu.  Ailes  infériçures  avec  un  simple  joint  cellulaire  gris.  Antennes 
moniliformes,  pubescentes. 

Californie.     Deux  cf,  envoyés  par  M.  Lo|quin. 

1072.     Tephrina?  Bipjrata     Led. 


Leder.  Sibér.  Schm.  p.  30  pi.  5  fig.  6. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  et  ne  puis  affirmer  qu  ce  soit  une  vraie  Tephrina. 
Elle  a  à  peu  prés  la  taille  de  Murinaria.  Le|  ailes  supérieures  ont  le  bord 
entier  et  arrondi  ;  les  inférieures  sont  subd<jitées,  avec  la  dent  de  la  2  plus 
saillante.  Les  quatre  sont  d'un  gris-clair,  sajipoudré  de  noirâtre,  avec  les 
franges  légèrement  entrecoupées.  Les  supérjuresont  quatre  ombres  trans- 
verses rassemblées  deux  à  deux  :  la  coudé  Uiarquée  d'une  tache  noire 
entre  2  et  3  ;  celle  qui  la  suit  presque  droib.  Les  inférieures  n'ont  qu« 

Lépidoptères.    Tome  10.  7 


g8  FIDONID^. 

deux  ombres.  Le  dessous  est  plus  jaunâtre  et  n'a  que  deux  ombres,  com- 
munes aux  quatre  ailes.  Les  antennes  sont  seulement  pubescentes. 

Sibérie. 

1073.     Tephrina  Muscariata     Gn. 

aO""".  Coupe  d'Unicalcaraiia.  Ailes  d'un  gris-testacé  clair,  finement 
strié  de  noir.  Les  supérieures  avec  deux  lignes  écartées,  un  peu  plus  fon- 
cées, dont  la  seconde  (coudée)  légèrement  flexueuse  et  marquée  sur  la  2 
d'un  à  quatre  petits  groupes  d'atomes  noirs,  sur  une  éclaircie  longitudi- 
nale légèrement  jaunâtre.  Un  trait  cellulaire  oblong,  non  annelé  et  parfois 
suivi  d'une  ombre  médiane  arquée  et  parallèle  à  la  première  ligne.  Ailes 
inférieures  avec  un  point  et  les  traces  d'une  ligne  sinuée,  plus  foncés.  An- 
tennes nionili formes,  pubescentes  —  9  semblable. 

Californie.    Un  çf,  une  9  • 

^  1074.      Tephrina  Vincularia     Hb. 

Hb.  402  —  Treits.  II  p.  >65—  Dup.  V  p.  155  pi.  180  fig.  7  —  Bdv.  1605 
—  Herr.-Scb.  p.  88. 
Larv.  ignot- 

Espagne,  Pyrénées,  Franie  méridionale,  en  juillet.    Coll.  div. 

La  femelle  de  cette  belleespèce  a,  comme  on  sait,  les  antennes  gar- 
nies de  lames  très-prononc«es,  quoique  moins  longues  que  celles  du  mâle. 
C'est  la  seule  T&phrina  qui  soit  dans  ce  cas. 

107. T.     Teihrina  Flavicapitata     Gn. 

35™"^.  Ailes  soyeuses,  eitières,  d'un  gris  foncé,  à  frange  longue,  pré- 
cédée de  points  noirs  :  lessupérieures  avec  deux  lignes  distantes,  d'un 
jaune  clair,  liserées  de  ferrigineux,  bordées  extérieurement  de  noirâtre. 
Cette  dernière  couleur  fornant  souvent  une  large  bande  derrière  la  cou- 
dée, qui  est  simplement  infléhie  au  milieu  et  qui,  dans  les  exemplaires  bien 
écrits,  est  précédée  de  poins  noirs  nervuraux.  Une  tache  annulaire  ovale 
dans  la  cellule.  Ailes  infériiures  d'un  gris  uni,  sans  dessins.  Dessous  des 
quatre  également  sans  dessiis  :  les  inférieures  fortement  sablées,  avec  un 
très-petit  point  cellulaire.  Iront  et  palpes  très-noirs.  Vertex  d'un  jaune 
clair.  Antennes  fortement  lubescentes,  ou  plutôt  à  lames  très-fines  et 
très-courtes.  —  9  ""^  P^"  Pl"s  petite,  à  lignes  des  supérieures  moins 
écartées. 

Nouvelle-Hollande,  Tasmaiie    Deux  cf,  deux  9-     CoU.Gn. 


FIDONID/E. 


99 


30' 


/fioyô.     TEfHRiA  Neptaria     Gn. 

Ailes  coupées  comme  Rippertaria,  d'un  cendré  un  peu  plus 
jaunâtre,  très-finement  strié,  avec  une  série  de  points  noirs  terminaux. 
Supérieures  avec  deux  lignes  écartées,  d'unbrun-rouillé,  finement  éclairées 
de  jaune,  la  seconde  (coudée)  ne  subissant  qu'une  légère  flexion  au  som- 
met et  largement  ombrée  de  noirâtre  postérieurement.  Un  petit  anneau 
cellulaire  gris.  Inférieures  avec  un  point  cellulaire  évidé,  peu  sensible,  et 
les  traces  d'une  ligne  oblique  et  droite,  continuant  la  coudée.  Dessous 
cendré,  strié,  sans  dessin.  Tête  concolore.  Antennes  moniliformes,  simple- 
ment pubescentes. 

Californie.    Un  (f,  envoyé  par  M.  Lorquin. 

1077.  Tephrina  Gnophosaria     Gn. 

25"".  Ailes  concolores,  d'un  gris-cendré  fortement  aspergé  de  noi- 
râtre, qui  s'épaissit  et  se  teint  de  jaunâtre  à  l'endroit  des  lignes  ordinai- 
res, avec  une  série  de  traits  noirs  terminaux  et  une  petite  tache  cellulaire 
qui,  aux  supérieures,  est  évidée  et  surmontée  d'une  liture  costale.  Infé- 
rieures un  peu  festonnées,  avec  la  frange  légèrement  entrecoupée.  Des- 
sous fortement  saupoudré  et  teinté  de  noirâtre  au  bord  terminal.  Front 
et  palpes  concolores. 

New-Yorck.    Une  9.    Coll.  Gn. 

Cette  petite  espèce,  qu'on  prendrait  au  premier  abord  pour  une  Gfio- 
phos,  se  rapproche  un  peu  de  la  variété  sans  bandes  de  Rippertaria. 

1078.  Tephrina  Rippertaria     Dup. 

Dup.  V  p.  159  pi.  180  fig.  5  —  Hb.  Gey.  579  —  Bdv.  1604  —  Herr.- 
Sch.  p.  88  fig.  SSl,  222. 

Larv.  ignot. 

Alpes  de  Digne.  Eu  juillet.     Un  çf,  deux  9  •    Coll.  Gn. 

A. 

Aucune  trace  des  bandes  noires  sur  les  ailes  supérieures. 
Même  provenance.    Une  9-     Coll.  Gn. 

»      '079.     Tephrina  Peltaria     Dup. 
Bdv.  Gen.  1602  —  Dup.  Cat.  —  Herr.-Sch.  p.  88  fig.  64,  65  =  Scutu- 


100  PIDONIU^. 

laria  Dup.  V  p.  161  pi.  181  fig.  6  =  Permutaria  Frey.  III  pi.  210  fig.  3. 
Larv.  ignot. 

Montpellier,  Marseille,  en  octobre.    Coll.  div. 

Varie  passablement.  Les  9  sont  généralement  dépourvues  de  bandes 
jaunes. 

Chez  cette  espèce  et  ses  deux  voisines ,  les  antennes  des  çf  sont  sim- 
plement épaissies  et  à  peines  pubescentes. 

*  io8o,     Tephrina  Partitaria     Hb. 

Hb.  374— Dup.  V  p.  160  pi.  180  fig.  6  — Bdv.  1601  — Herr.-Sch.  p.  87 
fig.  «62,  263  — Leder.  p.  100=  Convergata  Vill.  p.  382  pi.  6  fig.  18. 
Larv.  ignot. 

France  méridionale,  Fontainebleau,  en  septembre  et  en  octobre. 
Coll.  div. 

Varie  aussi  pour  la  largeur  et  la  vivacité  des  bandes  jaunes  et  pour  la 
densité  des  atomes. 

Nota.  M.  Lederer,  et  plus  tard  M.  Herrich-Schœffer  lui-même,  rappor- 
tent la  Partitaria  de  ce  dernier  à  la  Peltaria.  La  figure  de  cet  entomolo- 
giste me  paraît  pourtant  bien  représenter  la  vraie  Partitaria. 

Elle  se  prend  à  Fontainebleau,  dans  la  vallée  de  la  Sole,  dès  le  mois 
d'août. 

io8i.     Tephrina  Monicaria     Gn. 

Taille  et  coupe  de  la  suivante.  Ailes  supérieures  d'un  gris-carné  clair, 
finement  strié  de  noir,  avec  un  point  cellulaire  et  la  trace  des  deux  lignes 
ordinaires  disposées  comme  chez  Unicalcararia,  mais  punctiformes,  la 
seconde  ayant  chacun  des  points  légèrement  éclairé  de  blanc  en  arrière. 
Espace  terminal  concolorc,  mais  bordé  d'une  série  de  petits  points  noirs. 
Ailes  inférieures  plus  claires  dans  toute  leur  première  moitié,  avec  les 
mêmes  points  terminaux,  un  très-petit  point  cellulaire  et  deux  vestiges 
d'ombres  vers  le  bord  abdominal.  Dessous  très-clair,  avec  les  points  cel- 
lulaire et  terminaux  pour  tout  dessin.  Kperons  de  la  seconde  paire  égaux. 
Antennes  à  lames  minces  et  couchées. 

Californie.    Vnçf,  envoi  de  M.  Lorquin. 

1082.     Tephrina  Unicalcararia     Gn. 

31mni.  Ailes  supérieures  aiguës,  mais  non  falquées  à  l'apex,  à  bord  ter- 
minal très-peu  convexe,  d'un  gris  un  peu  carné,  fortement  mais  finement 
strié  de  noir,  avec  les  deux  lignes  ordinaires  très-écartées,  mal  écrites  et 


FIDONIDiE.  10 1 

en  forme  d'ombres;  la  seconde  commençant  à  la  côte, non  loin  de  l'apex, 
ncais  rentrant  au  milieu,  éclairée  antérieurement  de  jaune-rougeâtre  fondu. 
Tout  l'espace  derrière  elle  d'un  gris-violet  plus  foncé.  Un  point  cellulaire 
noir.  Ailes  inférieures  arrondies,  beaucoup  plus  claires,  sans  atomes  et 
n'ayant  pour  tout  dessin,  de  part  et  d'autre,  qu'un  petit  point  cellulaire 
noir.  Dessous  des  supérieures  dans  le  n)éme  cas.  Antennes  à  lames  longues 
et  couchées.  Tibias  postérieurs  n'ayant  qu'un  seul  éperon  à  la  place  de  la 
seconde  paire. 
Californie.     Vn(f,  envoyé  par  M.Lorquin. 

io83.     Tephrina  Lorquinaria     Gn. 

28™™.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  très-falqué,  à  bord  terminal 
coudé  au  bout  de  la  3,  puis  oblique,  d'un  gris-carné  très-clair,  non  sau- 
poudré^ avec  deux  lignes  médianes  bien  marquées,  mais  n'atteignant  pas 
la  côte,  d'un  jaune  clair,  liserées  en  dehors  de  brun-ferrugineux  :  la  pre- 
mière droite,  la  seconde  un  peu  sinueuse.  Entre  celle-ci  et  le  bord,  deux 
points  noirs  espacés,  l'un  au-dessHs  de  la  i',  l'autre  entre  2  et  3.  Un  trait 
cellulaire  léger.  Ailes  inférieures  lavées  de  jaune  clair,  sans  dessins.  Des- 
sous d'un  gris  jaune  clair,  avec  un  seul  point  cellulaire.  Antennes  à  lames 
longues,  fines  et  couchées. 

Californie.     Un  o^.  Envoi  de  M.  Lorquin. 

1084.      Tephrina  Artesiaria     W.-V. 

Wien.-Verz.  E-2  —  Schr.  1616  —  Fab.  114  —  Panz.  24  —  Bork.  20  — 
Hb.  15  —  Treits.  I  p.  141  —  Dup.  V  p.  157  pi.  181  fig.  3-4  —  Frey. 
Beitr.  pi.  35  fig.  2—  Eversm.  p.  373  —  Bdv.  1603  —  Herr.-Sch.  p.  50  — 
Lab.  82. 

Larv.  Frey.  Gn.  infrà. 

Prairies,  lisière  des  bois  herbus  d'une  grande  partie  de  l'Europe,  en 
juillet  et  août.    Coll.  div. 

Celte  espèce,  irés-répanduc  et  connue  des  plus  anciens  auteurs,  est 
pourtant  rare  partout. 

Je  ne  sais  ce  qui  a  pu  faire  supposer  à  M.  Delaharpe  qu'elle  est  la  Des- 
trigaria  de  Wood,  qui  n'a  pas  le  moindre  rapport  avec  elle.  (Voy.  Boarm. 
Repandaria.) 

La  chenille  est  lisse  et  presque  luisante,  d'un  vert-bleuâtre,  avec  une 
ligne  blanche  de  chaque  côté  de  la  vasculaire.  De  là  à  la  stigmalale  on  voit 
quelques  stries  blanches.  Cette  dernière  est  très-nette,  d'un  jaune-citron. 
Stigmates  au-dessus,  d'un  vert  foncé.  Trapézoïdaux  fins,  noirs,  très-petits 
et  visibles  seulement  h  la  loupe.  Tête  d'un  vert  uni,  avec  la  bouche  roussâ- 
tre.  Je  l'ai  trouvée  plusieurs  années  de  suite, en  juin,  sur  le  Salix  viminalis. 


FlDONIDiE. 


*  io85.     Tephrina  Tephraria     Hb. 

Hb.  325,  326  {Nolaria  et  Sparsaria)  —  Bdv.  1598— Herr.-Sch.  p.  87. 
Larv.  ignot. 

C'est  avec  raison  que  M.  Boisduval  a  changé  le  nom  de  cette  espèce, 
puisqu'il  y  avait  deux  Sparsaria.  Au  reste,  ni  lui  ni  M.  Herrich  ne  l'ont 
vue  en  nature,  et  c'est  à  M.  Lederer  que  je  dois  de  connaître  cet  insecte 
qui  jusqu'ici  était  resté  presque  problématique. 

32mm,  Ailes  supérieures  à  apex  un  peu  prolongé;  inférieures  avec  une 
dépression  marquée  de  la  2'  à  la  2,  ce  qui  les  fait  paraître  coudées  :  les 
quatre  d'un  blanc-ochracé,  finement  aspergées  de  noirâtre  et  bordées  de 
points  internervuraux  noirs,  avec  une  ligne  commune  d'un  brun-roux, 
lavée  postérieurement  de  brun  plusclair.  Cette  ligne, fidèlement  représentée 
sur  la  figure  325  de  Hubner,  est  coudée  sur  la  1',  aux  supérieures,  puis 
légèrement  arquée,  arrondie  dans  le  sens  opposé,  aux  inférieures.  Les  pre- 
mières ailes  ont,  en  outre,  une  extrabasilaire  arquée  et  un  petit  trait  cel- 
lulaire noir.  Dessous  plus  sablé  que  le  dessus,  avec  une  ombre  correspon- 
dant à  la  ligne  et  un  point  cellulaire  aux  inférieures.  Antennes  à  lames 
presque  aussi  longues  que  chez  Artesiaria.  Pattes  et  palpes  comme  chez 
Murinaria,  mais  tête  bien  concolore. 

Un  cf.    Coll.  Lederer.     Sans  indication  de  patrie. 

*  io86.      Tephrina?  Pruinaria     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1851  p.  639. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  a  le  port  et  la  taille  de  Murinaria.  D'un  gris- 
cendré,  souvent  rougeâtre,  sablé,  avec  des  lignes  peu  distinctes,  dont  les 
extérieures  un  peu  sinuées,  les  deux  médianes  plus  noires  bornant  l'es- 
pace médian  plus  foncé  que  le  fond  et  formant  une  large  bande.  Frange 
entrecoupée.  Antennes  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Gouvernement  d'Irkutz. 

*  10S7.      Tephrina  Assimilaria     Rb. 

Ramb.  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1832  p.  34  pi.  Il  fig.  9-11  —  Bdv.  1597  — 
Herr.-Sch.  Sup.  p.  74. 
Larv.  ignot. 

Elle  a  des  rapports  avec  Murinaria,  mais  elle  est  bien  distincte.  Les 
ailes  sont  plus  oblongues  :  les  supérieures  plus  sablées,  avec  deux  lignes 
bien  moins  nettes ,  trës-écarlées  et  sans  bordure;  la  première  également 


FlDONIDyE.  103 

coudée  dans  le  haut  et  précédée  d'une  ligne  de  points  noirâtres.  Les  in- 
férieures sont  d'un  gris  plus  testacé,  moins  striées,  avec  une  ombre  conti- 
nuant la  coudée,  mais  sans  former  bordure.  Le  dessous  est  caractéristi- 
que. Les  inférieures  sont  blanches,  avec  les  nervures  teintées  de  roux  pâle 
et  croisées  par  deux  ombres  brunes  qui  s'arrêtent  à  la  3.  Les  aHtennes 
sont  bien  plus  fortement  poctinées  que  chez  Murinaria. 

Montagnes  et  lieux  arides  de  la  Corse,  en  mars  et  avril,  puis  en  août. 
Coll.  BJv. 


1088.     Tephrina  Murinaria     W.-V. 

Wien.-Verz.  G-4  —  Fab.  67  —  Hb.  115-134  —  Treits.  I  p.  284  —  Dup.  lY 
p.  442  pi.  ■16'ï  f .  5  ---  Bdv.  1599  —  Herr.-Sch.  p.  87  =  Respersaria 
Bork.  96  =  Myosaria  Esp.  pi.  49  fig.  1  =  Planata  Vill.  p.  386 pi.  6  fig.  23. 

Larv.  ignot. 

Commune  dans  les  champs  de  luzerne,  ou  parmi  les  herbes,  dans  les 
lieux  élevés,  en  mai  et  août. 

La  phrase  du  Catalogue  de  Vienne  et  la  description  de  Fabricius  con- 
viennent à  bien  des  Géomètres.  Cette  espèce  n'a  donc  acquis  de  réalité  que 
par  les  figures  assez  médiocres  de  Hubner. 

Elle  varie  extrêmement,  mais  il  est  assez  difficile  de  la  clas.ser  par  races, 
parce  qu'on  trouve  beaucoup  de  passages.  Néanmoins,  nous  pouvons  con- 
sidérer comme  types  les  individus  à  fond  gris  foncé,  très-sablés  et  à  lignes 
bien  distinctes;  mais  ces  individus  varient  eux-mêmes  pour  la  teinte  et 
pour  les  dessins,  ainsi  les  deux  figures  de  Hubner  et  les  figures  4  et  5 
de  Diiponchel  s'y  rapportent  également.  Il  faut  aussi  y  comprendre  la  Ci- 
neraria  du  même  auteur  (texte  et  fig.  2)  qu'il  a  fondée  sur  une  différence 
tout-à-fait  imaginaire  (le  i)ord  entier)  et  que  dément  sa  figure  même.  Quant 
à  sa  figure  1,  elle  est  plus  remarquable  par  l'absence  de  l'extrabasilaire,  le 
disque  des  supérieures  très  pâle  et  coupé  d'une  foule  de  lignes  au  bord 
interne  ;  mais  je  n'ai  jamais  vu  en  nature  cette  variété,  qui  ne  correspond 
pas,  du  reste,  à  sa  description. 


Dup.  fig.  3. 

Le  mâle  est  d'un  jaune-ochracé  très-clair,  uniforme,  sablé,  avec  les  li- 
gnes à  peine  marquées.  La  femelle  a  tout  l'espace  terminal  plus  foncé  ou 
rougeâtre,  avec  les  lignes  mieux  écrites. 

Aussi  commune  que  le  type,  du  moins  chez  nous. 


I04  FIDONID^E. 


*  1089.      Tephrina  Grisolaria     Et. 

Eversm.  Bull.  Mosc.  1848  p.  225—  Herr.-Sch.  Sup.  p.  74  fig.  459. 
Larv.  ignot. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  D'après  M.  H.-Schœfler,  elle  est  si  voisine  de  Muri- 
naria,  qu'elle  pourrait  bien  en  être  une  variété.  (Cependant  les  lames  des 
antennes  sont  plus  longues.  Le  fond  est  plus  sablé,  les  lignes  sont  marquées 
de  points  sur  les  nervures.  Il  n'y  a  point  d'ombre  médiane,  ce  qui  rend  le 
trait  cellulaire  plus  apparent.  Les  ailes  inférieures  sont  moins  chargées  de 
dessins  et  même  sans  lignes,  etc. 

Steppes  entre  le  Volga  inférieur  et  l'Oural. 

*  1090,      Tephrina  Semilutata     Led. 

Leder.  Sibér.  Schm.  p.  29  pi.  6  fig.  3. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  M.  Lederer  dit  qu'elle  a  la  coupe  ù'Arenaceana. 
Elle  est  d'un  jaune-argileux  sale ,  saupoudrée  d'atomes  bruns.  Les  ailes 
supérieures  ont  les  quatre  lignes,  mais  en  forme  d'ombres  et  en  partie 
interrompues  :  l'extrabasilaire  arquée,  l'ombre  médiane  n'atteignant  pas 
la  côte  et  passant  derrière  un  point  cellulaire  épais;  la  coudée  sinuée,  plus 
marquée  dans  le  haut.  La  subterminale,  assez  fortement  ombrée  au  milieu, 
se  perd  avaiat  le  l3ord  interne.  Les  ailes  inférieures,  uniformément  sait- 
poudrées,  n'ont  qu'une  seule  ligne  médiane  et  un  point  cellulaire  bien 
foncé.  Le  dessous  est  plus  grisâtre  que  le  dessus,  avec  les  mêmes  dessins, 
mais  plus  effacés.  Les  antennes  sont  fortement  pubescentes. 

Sibérie. 
ifi  lOQï-     Tephrina  Flavidaria     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1852  p.  162. 

Je  ne  l'ai  point  vue  et  ne  puis  m'en  faire  une  idée  bien  nette  sur  la  des- 
cription de  M.  Eversmann,  qui  la  compare  à  VArenacearia,  dont  elle  a 
tout-à-fait  le  port.  Les  quatre  ailes  sont  concolores,  d'un  jaune-d'ocre  pâle, 
saupoudrées  d'atomes  clair-semés  et  bordées  de  points  triangulaires  bruns. 
Toutes  ont  un  point  cellulaire  distinct,  d'un  brun  noir.  Les  supérieures 
ont  la  coudée  brune,  et  une  autre  ligne  comme  Arenacearia,  suivie  d'une 
série  de  points.  Les  inférieures  ont  une  ligne  bvune-rougeâtre. 

Volga  inférieur. 


FIDONID*.  lo5 

1092.     Tephrina  Arenacearia     V.-W. 

Wien.-Verz.  E-5  —  Hb.  1 14  —  Esp.  j.l.  48  fig.  5-6  —  Treits.  I  p.  134 

—  Dup.  V  p.  151  pi.  181  fig.  7  —  Evers.  Bull.  Mosc.  1837-1  —  Bdv.  1600 

—  Herr.-Sch.  p.  86. 
Larv.  W.-V. 

Autriche,  Est  de  la  France,  Russie  méridionale,  dans  les  contrées  mon- 
tagneuses, en  mai  et  juin.  Coll.  Bdv.  Toujours  assez  rare  dans  les  col- 
lections. 

On  n'a  sur  la  chenille  qu'un  renseignement  presque  insignifiant. 

Jog3.     Tephrina  Sabularia     Gn. 

27""".  Ailes  d'un  gris-testacé  clair,  finement  sablé  de  brun,  avec  une 
série  de  petits  points  noirs  terminaux  et  une  ligne  conmiune,  finement  et 
régulièrement  ondulée,  derrière  laquelle  est  une  série  de  points  placés 
sur  les  nervures  :  ces  points  plus  distincts  sur  les  supérieures,  où  la  ligne 
l'est  moins.  Un  petit  point  cellulaire  aux  quatre  ailes.  Inférieures  sans 
échancrure  ni  sinus.  Dessous  concolore,  avec  une  bande  éteinte.  Tête 
d'un  jaune  de  miel,  y  compris  la  pièce  qui  précède  le  collier.  Palpes  longs, 
incombants,  aigus. 

Amérique  du  nord.     Une  9-    Coll.  Gn. 


flOCf/^. 


Tephrina  Deter.sata     Gn. 


32mni.  Ailes  d'un  blanc-jauni ,  aspergées  d'atomes  d'un  bran  pâle  :  les 
supérieures  ax'ec  plusieurs  ombres  obliques  formées  par  l'accumulation 
des  mêmes  atomes,  et  dont  celle  du  milieu  droite,  plus  distincte  et  suivie 
de  petits  points  nervuraux  noirs  ;  les  inférieures  plus  pâles,  avec  les  om- 
bres encore  plus  contuses,  sans  échancrure  ni  sinus.  Dessous  des  quatre 
ailes  semblable,  avec  un  très-petit  point  cellulaire  et  une  série  commune  de 
points  nervuraux  bruns,  bien  marqués. 

Amérique  septentrionale.     Une  9-     Coll.  Gn. 

Gen.     APLASTA     Hb. 

Hb.  Verz.  p.  304  (1816)  —  Herr.-Scli.  Led.  =  Fidonia  Dup.  =  Cabcra 
Treits.  Bdv. 
Larv.  ignot. 

Chenilles  courtes,  fusiformes,  lentes,  épaisses,  sans  éminences,  (jarnies  sur 


I  o6  FIDONIDiE. 

tout  le  corps  d'un  duvet  raide  et  court  ;  vivant  sur  les  plantes  busse!:.  —  Chry- 
salides  dans  des  coques  entre  les  mousses.  —  Antennes  simples,  veloutées  et- 
sans  aucune  ciliation  dans  les  deux  sexes.  —  Palpes  continus,  squammeux,  en 
bec  aiyu,  recourbé  inférieuremenl.  —  Trompe  rudimentaire.  —  Abdomen  lisse, 
un  peu  déprimé  et  obtus  dans  les  deux  sexes,  assez  robuste  chez  les  q".  —  Ailes 
épaisses,  pulvérulentes,  mates,  concolores.suns  dessins  bien  marqués,  sembla^ 
blés  de  part  et  d'autre,  à  franges  unies  :  les  supérieures  subaiguës  à  l'apex  ;  les 
inférieures  complètement  arrondies,  sans  èchancrures  ni  sinuosités,  mais  con~ 
pées  carrément  à  l'angle  anal.  —  Aréole  oblongue,  mais  simple  et  bien  fermée. 
1  e<  2  des  inférieures  séparées  à  leur  origine. 

Ce  genre,  composé  d'une  seule  espèce  européenne,  se  rapproche  beau- 
coup des  Tephrina,  dont  il  se  distingue  surtout  par  les  antennes  dépour- 
vues de  toute  ciliation,  la  trompe  beaucoup  plus  faible,  les  ailes  inférieu- 
res arrondies,  et  l'absence  des  lignes.  Il  a,  d'ailleurs,  un  aspect  parti- 
culier. 

Mais  ce  qui  justifie  complètement  sa  création,  c'est  la  chenille  qui,  par 
sa  forme  ramassée,  et  surtout  par  les  poils  qui  la  couvrent,  diffère  complè- 
tement de  toutes  les  autres  Géomètres.  On  rencontre  facilement  chez  nous, 
en  fauchant  les  touffes  de  Bugrane,  cette  chenille,  qui  est  paresseuse  et  qui 
ne  s'écarte  jamais  de  la  plante  qui  la  nourrit. 

Le  papillon  reste  aussi  dans  les  mêmes  lieux.  Son  vol  est  lourd,  et  on  le 
fait  partir  en  marchant  dans  les  bois  secs  et  découverts, 

*  1095.     Apjlasta  Ononaria     Fuess. 

Fuessi.  Arch.  —  Brahm.  308  —  Schwarz.  131  —  Bork.  92  —  Hb.  93  — 
Treits.  I  p.  351  et  II  p.  308  —  Dup.  IV  p.  444  pi.  167  fig.  6  —  BdT. 
1820  —  Hcrr.-Sch.  p.  34  —  Lab.  62. 

Larv.  Scbwarz.  Brahm.  • 

27mm_  j^iies  d'un  ociu'acé  sale,  entièrement  rccouverfes  d'atomes  d'un 
rouge  brique,  avec  une  ombre  médiane  commune,  vague  et  à  peine  dis- 
tincte, formée  par  raccumulation  de  ces  mêmes  atomes.  Dessous  avec 
cette  ombre  plus  sensible  et  noirâtre  :  les  inférieures  plus  claires  et  plus 
jaunâtres  que  les  supérieures.  —  9  semblable. 

France,  Nord  de  l'Allemagne,  dans  les  bois  secs  et  où  croît  VOnonis  spi- 
nosa,  à  la  fin  de  mai,  puis  eu  juillet  et  août.  Commune  dans  les  environs 
de  Cliâteaudun.     Coll.  Gn. 

Chenille  d'un  vert  pâle  et  sale,  avec  une  vasculaire  plus  sombre  et  une 
stigmatalc  claire  peu  marquée.  {Voir,  pour  la  forme,  les  caractères  géné- 
riques.) Vit  en  avril  et  en  septembre  sur  VOnonis  spinosa. 

Fœcataria  Hb.503  ne  me  paraît  pas  une  variété,  mais  un  petit  individu 
9  très-pâle.  Cependant,  comme  je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature  et  que  la  coupe 
d'ailes  est  différente,  surtout  pour  une  Ç,je  n'ose  rien  affirmer. 


fidonidjE.  107 

II  en  est  de  même  de  Sudataria  492  du  même  auteur,  qui  aurait  des 
dessins  très-différents  et  dont  on  ne  trouve  jamais  la  trace  cliez  Ononaria. 
Peut-être  même  est-ce  une  Acidalide. 


Gen.     PSAMATODES     Gn. 

Chenilles —  antennes  des  çf  presque  toujours  garnies  de  lames  lon- 
gues, Jines  et  saupoudrées.  —  Tête  plus  jaune  que  le  corps.  —  Palpes  droits, 
rapprocités,  en  bec  aigu  et  dépassant  le  front.  —  Corps  grêle:  l'abdomen  peu 
volumineux,  même  chez  les  Ç.  —  Pattes  grêles,  longues,  sans  aucun  renfle- 
ment. —  Ailes  entières,  finement  striées  ou  saupoudrées,  à  franges  concolores 
et  unies:  les  inférieures  arrondies,  sans  sinus  ni  échancrures,  marquées  en 
dessus  de  deux  lignes  parallèles.  —  2  et  3  naissant  du  même  point. 

Petit  genre  ne  comprenant  qu'une  seule  espèce  européenne  encore  iné- 
dite, el  qui  pourrait  bien  être  originaire  des  côtes  de  l'Afrique.  11  est  inter- 
médiaire entra  les  Tephrina  et  les  Strenia.,  et,  d'une  autre  part,  il  a  quel- 
ques rapports  avec  les  derniers  genres  de  la  famille  des  Cabérides. 

Je  le  diviserai  en  deux  groupes:  le  premier,  qui  habite  les  Antilles, 
devrait  peut-être  former  un  genre  à  part.  Sa  coupe  d'ailes  n'est  pas  tout- 
à-fait  la  même,  ses  palpes  sont  plus  courts,  et  le  point  cellulaire  des  ailes 
inférieures  est  pupille  comme  chez  les  Ephyra. 

Le  second  groupe  constitue  le  genre  typique,  mais  les  antennes  n'y  sont 
pas  plus  constantes  (\ue  chez  les  genres  précédents.  Les  premières  espèces 
les  ont  fortement  peclinées,  avec  l'extrémité  longuement  filiforme,  tandis 
que  chez  les  deux  autres,  elles  sont  simplement  pubescentes.  La  dernière  se 
rapproche  des  Strenia,  auxquelles  elle  forme  un  très-bon  passage. 

GROUPE  L 

1096.       PsAMATODES    NiCETAKIA       Gn. 

28""".  Ailes  d'un  gris-ochracé  un  peu  olivâtre,  aspergé  de  fines  stries 
noirâtres,  avec  deux  lignes  communes  plus  foncées,  peu  marquées  :  la  pre- 
mière presque  droite  et  derrière  laquelle  on  voit,  aux  supérieures,  un  petit 
point  cellulaire  noir,  aux  inférieures,  un  point  gris  pupille  de  blanc;  la  se- 
conde un  peu  sinueuse.  Supérieures  ayant  en  outre  une  extrabasilaire  peu 
marquée  et  une  subterminale  très-sinueuse  et  irrégulière,  devant  laquelle 
on  voit  une  teinte  jaune  qui  se  continue  parfois  sur  les  secondes  ailes. 
Dessous  d'un  gris-cendré,  plus  obscur  sur  les  bords,  à  nervures  concolo- 
res. —  9  semblable. 

Harti.     Uno",  une9.    Coll.  Gn. 


I08  FlDONïUyE. 


A. 


Toutes  les  ailes  supérieures  lavées  de  noirâtre  qui  fait  ressortir  le  jaune 
de  la  subterminale  et  laisse  à  l'apex  un  espace  de  la  couleur  du  fond. 

Mêmes  provenance  et  collection.    Deux  ç^. 

GROUPE  11. 
*  ïogy.      PsAMATODKS  Catalaunaria     Gn. 

26«ini,  Ailes  plus  arrondies  que  chez  Murinaria,  d'un  blanc  sale,  for- 
tement arrosé  de  fines  stries  d'un  gris-brun  :  les  supérieures  avec  trois 
lignes  de  cette  dernière  couleur  :  la  première  droite  et  oblique,  la  seconde 
coudée,  au  niveau  d'un  trait  cellulaire  à  peine  visible,  la  troisième  large- 
ment ombrée  en  arrière.  Ailes  inférieures  avec  deux  lignes  médianes  pa- 
rallèles, dont  la  seconde  un  peu  denticulée.  Dessous  plus  pâle,  lavé  de 
roussâlre  à  la  côte  et  sur  les  bords.  Antennes  à  lames  longues  et  contiguës, 
avec  le  dernier  tiers  filiforme.  Palpes  excédant  la  tête  d'une  longueur. 
Tète  d'un  jaune  d'ocre,  y  compris  la  pièce  qui  précède  le  collier. 

Catalogne.     Un  (f.     Coll.  Bcllicr. 

J'en  ai  un  individu  plus  grand  et  à  peine  différent,  dont  j'ignore  la  pro- 
venance, mais  que  je  crois  de  l'Afrique  cenlrale. 

1098.       PSAMATODES    PuMlCARIA       Lcd- 

Leder.  Faun.  Ghypr.  Beyr.  etc.  p.  37  pi.  3  lig.  6. 

23"™.  Ailes  arrondies,  d'un  gris-cendré  finement  arrosé  de  noir  :  les 
supérieures  avec  trois  lignes  équidistantes,  noires  :  les  deux  premières,  ou 
du  moins  celles  du  milieu,  à  peine  visibles,  ou  remplacées  par  des  traînées 
d'atomes,  la  troisième  flexueuse  et  dentée,  naissant  d'un  trait  costal  vir- 
gulaire  bien  marqué,  et  formant  une  petite  dent  à  sa  jonction  avec  lui.  Il 
y  a  aussi  un  trait  plus  vague  à  la  nai-sance  de  la  seconde,  qui  ab.sorbe  en 
passant  ou  laisse  à  découvert  un  trait  ou  tache  cellulaire  noir,  épais.  Infé- 
rieures avec  deux  lignes  parallèles,  mal  marquées,  dont  la  première  passe 
aussi  sur  un  trait  cellulaire.  Dessous  sans  dessins,  lavé  d'oc.'iracé,  avec  des 
traits  terminaux.  Tète  concolore,  avec  les  palpes  jaunis.  Antennes  plu- 
meuses  jusqu'aux  deux  tiers,  puis  filiformes.  Abdomen  lavé  de  jaune  d'o- 
cre. —  9  plus  jaunâtre  et  à  dessins  beaucoup  moins  visibles. 

Beyrouth.     Deux  cT',  une  9-     Coll.  Lederer. 

Elle  paraît  varier  beaucoup,  surtout  par  l'expression  des  dessins. 


FlDONlDiE. 


109 


A.     Gn.    pi.  17  fig.  7. 


Un  peu  plus  grande  (26"™).  Toutes  les  lignes  ordinairement  bien  mar- 
quées et  plus  dentées,  l'une  d'elles  reparaissant  souvent  en  dessous. 
Abyssinie.     Cinq  cf,  deux  9  •    Coll.  Mus. 

Elle  parait  varier  autant  que  le  type,  et  plusieurs  des  individus  que  j'ai 
sous  les  yeux  se  rapprochent  de  lui  et  même  sont  moins  marqués.  Je  re- 
garde donc  cette  Géomètre  abyssinienne  comme  tout-à-fait  identique  arec 
celle  que  M.  Lederer  a  trouvée  en  Syrie. 

1099.        PSAMATODES    PeRVIARIA       Led- 

Leder.  Faun.  Chypr.  Beyr.  etc.  p.  37  pi.  3  fig.  7. 

22»"».  Ailes  arrondies,  d'un  gris-cendré  finement  sablé  de  brun,  avec 
de  très-petits  points  noirs  terminaux,  et  une  large  bande  commune  d'un 
blanc-jaunâtre,  bordée  antérieurement  par  une  ombre  noirâtre,  posté- 
rieurement par  une  ligne  brune,  teintée  de  jaune-rouillé.  Cette  bande  est 
suivie  en  outre  d'une  ombre  assez  large,  et,  aux  supérieures,  elle  est  striée 
de  brun  jusqu'à  moitié.  Aux  inférieures,  une  petite  lâche  blanche,  vague, 
suit  l'ombre  entre  2  et  3.  En  dessous,  cette  tache  se  répète  aux  quatre 
ailes,  la  bande  blanche  est  très-nette,  et  le  fond  est  teinté  de  brun-rouillé. 
Antennes  plumeuses  jusqu'aux  deux  tiers.  Télé  d'un  jaune  d'ocre.  Tibias 
postérieurs  un  peu  renflés. 

Beyrouth.     Un  cf.    Coll.  Lederer. 

Cette  petite  espèce  rappelle  certaines  Macaria  exotiques^  mais  elle  a 
tous  les  caractères  de  la  précédente. 

1100,       PsAMATODES    EreMIATA       Gn. 

24nim.  Ailes  d'un  gris  de  poussière,  couvertes  de  fines  stries  transver- 
sales plus  foncées,  avec  deux  lignes  brunes,  communes,  bien  parallèles, 
peu  écartées,  presque  droites  sur  les  supérieures,  arquées  ou  plutôt  cou- 
dées sur  les  inférieures,  où  l'on  voit  un  trait  cellulaire  presque  contigu  à 
la  première.  Supérieures  ayant  en  outre  une  troisième  ligne  (l'extrabasi- 
laire)  parallèle  et  équidistante.  Frange  non  entrecoupée  et  précédée  d'un 
fin  liseré  interrompu.  Dessous  des  quatre  ailes  plus  pâle,  plus  jaunâtre, 
plus  sablé,  avec  les  nervures  jaunes  et  les  dessins  moins  distincts.  Anten- 
nes simplement  pubescentes.  Echancrure  des  ailes  inférieures  à  peine  dis- 
tincte. —  9  semblable. 

Amérique  septentrionale.    Un  cf ,  quatre  9  •    Coll.  Gn. 


I  lO  FIDONID^. 

IIOI.        PSAMATODES    RiMOSATA       Z, 

2imm.  Ailes  d'un  gris  de  poussière  finement  strié,  mais  plus  blanches 
sur  le  disque  :  les  supérieures  avec  quatre  lignes  presque  droites,  paral- 
lèles, mais  inégalement  distantes  :  ia  dernière  portant  en  avant  une  ombre 
qui  se  réunit  presque  à  l'avant-dernière;  les  inférieures  -ivec  trois  iignes 
moins  distinctes.  Dessous  plus  clair  et  presque  blanc,  plus  strié,  avec  les 
nervifVes,  la  côte  des  supérieures,  et  une  bande  subterminale  commune, 
d'un  jaune-fauve  doré.  Antennes  simplement  pubescentes.  Tête  conco- 
lore. 

Brésil.     Un  cf.     Coll.  Zeller. 

Cette  espèce  relie  parfaitement  aux  précédentes  VEremiata,  qui  sem- 
blerait, au  premier  abord,  devoir  faire  un  genre  distinct. 


Gen.     STKENIA     Dup. 

Dup.  I  p.  112  (1829)  et  II  p.  519  —  Bdv.  =  Chiasmia  Hb.  Verz.  =  Fi- 
donia  et  Acidalia  H.-S.  =  Phasiane  et  Acidalia  Led. 

Chenilles  assez  courtes,  un  peu  aplaties  en  dessous,  sans  éminences  ;  à  tête 
moyenne,  globuleuse  ;  à  trapézoïdaux  non  saillants,  mais  surmontés  de  poils 
distincts  ;  vivant  sur  les  plantes  basses.  —  Chrysalides  enterrées  —  Antennes 
des  o"  pubescentes  ou  garnies  de  cib  fascicules,  mais  sans  lames  ;  celles  des  $ 
sctacées  et  annulées  —  Palpes  dépassant  à  peine  le  front,  sguammeux,  ne  for- 
man'  pas  le  bue  et  à  sommet  obtus.  —  Trompe  très-courte.  —  Abdomen  assez 
court,  caréné  :  celui  des  Q  sans  ovidncte  saillant.  —  Pattes  assez  courtes,  à 
tibias  postérieurs  légèrement  renjlés,  tachés  de  gris  et  portant  deux  paires  d'é- 
perons dans  les  deux  sexes.  —  yliles  larges,  siblées,  pulvérulentes,  concolores 
et  à  dessins  communs,  traversées  de  plusieurs  lignés  irrégulières,  à  franges 
distinctement  entrecoupées  ;  les  inférieures  sinuées  ou  échancrées  entre  V  et  2. 
—  Indépendante  des  premières  ailes  bien  tnarguée  et  insérée  sur  le  milieu  de 
la  disco-cellulaire,  gui  est  droite  et  nbliiiue.  Aux  inférieures,  une  sous-médiane 
et  une  interne,  rapprochées. 

Ce  genre  de  Duponchel  a  été  adopté  par  M.  Boisduval  et  rejeté  par  les 
derniers  ;mteurs  allemands,  dont  l'un  l'a  réuni  à  son  genre  Phasiane,  lequel 
répond  en  partie  à  mon  G.  Tephrina.  On  verra  facilement,  en  comparant 
les  caractères  de  ces  derniers,  les  raisons  que  j'ai  eues  pour  maintenir  le 
genre  de  Duponchel  que  j'ai,  du  reste,  beaucoup  étendu,  puisqu'il  ne  com- 
prenait chez  lui  i|ue  la  seule  Clathrata.  Il  est  vrai  que  tous  les  auteurs 
modernes  ont  placé  la  Glarearia  et  Y  Immorata ,  ou  du  moins  la  dernière, 
dans  les  Acidalies,  mais  je  trouve  que  les  caractères  et  les  mœurs  de  ces 


FIOONIID^.  I  I  I 

deux  espèces  s'accordent  parfaitement  avec  ceux  du  présent  genre,  et  dif- 
férent, au  contraire,  nbtat)lemcnl  de  ceux  des  Acidalia.  Chacun  pourra  fa- 
cilcmenl  s'en  assurer  sur  la  nature,  ces  insectes  étant  fort  répandus.  . 

Les  Strenia  volent  en  plein  jour,  dans  les  champs  herbus,  les  prairies 
artificielles,  principalement  sur  les  collines  sèches  et  voisines  des  bois; 
mais  celle  qui  a  formé  le  type  du  genre  est  spécialement  une  espèce  de 
plaine,  et  vole  en  abondance  sur  tous  les  champs  cultivés.  Sa  chenille  vit 
sur  les  luzernes,  et  n'est  pas  plus  rare  que  l'insecte  parfait. 

M.  de  Sélys  a  parlé,  dans  les  Ann.  de  la  Soc.  eut.  de  France  [Bull. 
p.  XIII,  184i),  d'une  Géomètre  appartenant  probablement  à  ce  genre,  et 
qu'il  a  découverte  dans  les  environs  de  Naples  II  devait  la  pubUer  sous  le 
nom  de  Pulverulentaria,  mais  je  ne  sache  pas  qu'il  ait  donné  suite  à  ce 
projet. 

II 02.      Strenia  Glarearia     V.-W. 

Wien.-Verz.  G-6  —  Brahm.  205  —  Schw.  pi.  4  fig.  3-4  —  Schr.  1641 
Bork.  99  —  Hb.  1 31  —  Treits.  I  p.  289  —  Dup.  IV  p.  419  pi.  164  ûg.  7 
—  Bdv.  1890—  Herr.-Sch.  p.  90  — Lah.  153  =  ^/omarm  va r.  Fab.  56  = 
Immorata  Esp.  pi.  51  flg.  1  ? 

Larv.  ignot. 

Commune  dans  plusieurs  parties  de  l'Allemagne  et  du  Nord  de  la 
France,  sur  les  collines  sèches  et  boisées,  en  mai  et  août.     Coll.  div. 

Point  de  bonne  figure  de  cette  espèce.  I,a  chenille  est  tout-à-fait  in- 
connue, quoique  le  Catalogue  de  Vienne  indique  le  Lathyrus  pratensis 
pour  sa  nourriture. 

Les  stries  d'un  plombé  métallique,  qui  entremêlent  les  bandes  olivâtres, 
sont  très-remarquables  chez  cette  petite  espèce. 

^iio3.     Strenia  Immorata     Lin. 

S.  N.  265  —  Wien.-Verz.  H-8  —  Schr.  1650  —  Fab.  269  —  Bork.  100 
—Esp.  pi.  50  hg.  3-4—  Hb,  138  —  Treits.  1  p.  295  et  Sup.  p.  189  —  Dup. 
IV  p.  433  pi.  166  lig.  6  — Frey.Beitr.pl.  90  — Bdv.  1891  — Herr.-Sch. 
p  25— Lah.  iA^^Graminaria  Naturf.  — Berl.  ^àg.=Festucaria  Brahm. 
206  =  Dentilinearia  Bork.  99  ^z? 

Larv,  Frey. 

Prés  bas,  champs  de  prairies  artificielles  de  l'Allemagne,  de  la  Suisse, 
des  Basses-Alpes,  etc.,  en  mai,  puis  en  août.  Coll.  div.  Ne  se  trouve  pas 
ordinairement  aux  environs  de  Paris.  Cependani  elle  a  été  prise  autour 
de  Compiègne. 

Les  descriptions  de  Linné  et  de  Faixricius  sont  loin  d'être  concluantes, 


I  I  t>.  FIDONIDiE. 

mais  l'insecte,  qui  se  trouve  encore  en  nature  dans  le  cabinet  Linnéen, 
doit  IcTcr  tous  les  doutes. 

Est-ce  une  variété  de  cette  Géomètre  que  Borkhausen  a  décrite  sous  le 
nom  de  Dentilinearia?  Ce  qu'il  dit  dc3  antennes  le  donnerait  à  penser.       *. 

^  1104.     Strenia  Tessellaria  Bdv. 

Bdv.  Gen.  1920  —  Dup.  Sup.  IV p.  24  pi.  52  f.  5  =Immorata  var.  Herr.- 
Sch.  f.  as-ï-, 
Larv.  ignot. 

Italie,  Bourgogne,  du  20  juin  au  15  juillet,  dans  les  lieux  secs  et  rocail- 
leux.   Quatre  ex.    Coll.  Gn. 

M.  Herrich-Schœffer  la  rapporte  comme  variété  à  VImmorata,  dont 
elle  est  en  effet  très- voisine,  mais  elle  pourrait  bien  constituer  une  es- 
pèce distincte.  Elle  est  plus  grande;  l'écliancrure  des  secondes  ailes  est 
plus  marquée;  la  frange  est  plus  distinctement  entrecoupée,  et  le  trait 
noir  qui  se  trouve  dans  l'écliancrure  n'est  pas  également  espacé  avec  les 
autres;  le  filet  terminal  est  plus  noir  et  plus  continu  ;  le  fond  des  ailes  est 
plus  noir  ou  plus  rougeâtre,  moins  olivâtre;  les  lignes  du  disque  sont 
plus  dentées,  et  les  bandes  blanches  plus  tranchées  et  moins  saupoudrées. 
La  ligne  subterminale  est  constamment  maculairc.  Attendons  la  décou- 
verte de  la  chenille  pour  la  réduire  déSnitivement  à  l'état  de  variété. 

J'ai  dans  ma  collection  l'individu  pris  par  M.  Feisthamel,  dans  le  nord 
de  l'Italie,  sur  lequel  M.  Boisduval  a  fondé  l'espèce.  Il  ne  diffère  de  ceux 
de  la  Bourgogne  que  par  une  teinte  un  peu  plus  noire. 

Type.  1  io5.      Strenia  Clathrata     Lin. 

■.':• 

S.  N.  238  —  F.  S.  1275  —  Clerck  pi.  2  fig.  11  —  GeofT.  II  p.  135  (les 
barreaux)— Sulz.  abg.  Ge^ch.  pi.  23  lig.  2— Wien.-Verz.  H-6— Brahm.  191 

—  Fab.  194  —  Schw.  pi.  17  Og.  5-9  —  Bork.  119  —  Schr.  1648  —  Donor, 
VII  pi.  248  Cg.  3  —  Hb.  132  —  Haw.  p.  348  —  Treits.  I  p.  290  et  II  p.  305 

—  Dup.  V  p.  520  pi.  207  fig.  1-3  —  Steph.  III  p.  302  —  Wood  709  — 
Bdv.  1919  —  Herr.-Sch.  p.  90  —  Lab.  152  =  Retialis  Scop.  536  =  Decus- 
sata  Schr.  1649. 

Larv.  Schw.  Gn.  infrà, 

28mm.  Ailes  d'un  jaune-d'ocre  mêlé  çà  et  là  de  blanc,  avec  la  frange 
blanche,  fortement  entrecoupée  de  noir,  et  quatre  lignes  communes  d'un 
brun-noir,  inégulières  et  non  parallèles;  un  liseré  terminal  et  un  trait  cel- 
lulaire de  même  couleur.  Dessous  presque  semblable,  ainsi  que  la  fe- 
melle. 

Extrêmement  commune  dans  les  luzernes,  trèfles  et  lieux  heibus  de 
toute  l'Europe. 


FIDONID>E.  1  l3 

Chenille  d'un  vert  assez  pâle,  avec  deux  filets  blancs  dorsaux,  liserés  de 
vert  plus  foncé;  une  sous-dorsale  semblable,  et  une  stigmatale  bien  nette, 
blanche,  au-dessus  de  laquelle  sont  des  stigmates  blanchâtres,  finement 
liserés  de  noir.  Tête  verte,  avec  une  ligne  blanche,  faisant  suite  à  la  stig- 
matale, et  bornée  supérieurement  par  une  bande  d'atomes  noirs.  Ventre 
vert,  avec  quatre  raies  blanchâtres.  Vit  principalement  sur  les  Medicagoei 
Hedysarum,  presque  toute  l'année,  mais  surtout  à  l'automne  et  au  prin- 
temps. 

Il  est  évident  que  la  Decussata  de  Schranck  n'est  qu'une  variété  moine 
chargée  de  dessins  que  sa  Clathrata,  et  qu'elle  n'a  rien  de  commun  avec 
la  vraie  Decussata,  qu'il  cite  à  tort. 

La  Clathrata  \ar\e  extrêmement.  Je  la  distribue  ci-après  en  trois  races 
principales,  quoiqu'il  puisse  en  exister  d'autres  hors  de  nos  contrées. 

A.      Cancellaria     Hb. 

Hb.  322  =  Clathrata  Dup.  pi.  207  fig.  3  =  Radiata  Haw.  p.  348. 

Un  peu  plus  petite.  Le  jaune  est  d'un  ton  roussâtre.  Toutes  les  lignes 
sont  régulières,  presque  parallèles,  et  nullement  unies  entre  elles  par  des 
taches.  Les  nervures  sont  à  peine  plus  foncées.  Le  trait  cellulaire  des  ailes 
inférieures  est  bien  distinct  et  isolé. 

Dne  9  reçue  du  Piémont.     Coll.  Gen. 

C'est  une  des  races  les  plus  distinctes,  les  ailes  paraissent  proportion- 
nément  plus  courtes  que  chez  le  type, 

B. 

Hb.  132. 

Comprend  tous  les  individus  où  la  couleur  noire  envahit  plus  ou  moins 
les  ailes,  au  point  de  ne  laisser  que  des  taches  isolées,  blanches  ou  jaunes. 

Se  trouve  principalement  dans  les  pays  de  montagnes.  Il  y  en  a  de  bien 
plus  noires  que  la  figure  de  Hubner. 


La  couleur  jaune  a  toul-à-fait  disparu  et  est  remplacée  par  une  nuance 
blanche  uniforme. 

A  part  ces  trois  races,  on  ne  trouve  plus  que  des  variétés  intermédiaires, 
comme  Retata  Ilaw.  p.  3i8  n"  100,  où  les  lignes  noires  forment  de  petites 
bandes,  — ou  la  sous-variété,  356,  Hcrr.-Sch.,  appartenant  a  la  race  C, 
mais  où  les  lignes  du  milieu  sont  réunies  en  une  large  bande  noire,  etc. 


Lépidoptères.    Tome  10. 


I  I  ^  FIDONID/E. 

Gen      CINGLIS     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  çf  garnies  de  petites  lames  courtes,  portant 

des  cils  longs  et  frisés  ;  celles  des  Ç  très-minces  et  sétacées.  —  Palpes  dépassant 
le  front,  un  peu  incombants,  réunis  en  bec  court,  à  sommet  obtus,  —  Trompe 
courte  et  grêle.  —  Corps  moyen:  le  thorax  arrondi,  l'abdomen  à  incisions 
claires  ;  celui  des  Ç  terminé  par  un  (finceau  linéaire  de  poils  squammeux  en- 
tourant l'oviducte.  —  Pattes  longues:  les  tibias  postérieurs  grêles,  n'ayant 
qu'une  seule  paire  d'ergots  chez  les  cf.  —  Ailes  assez  étroites,  entières,  amyq- 
daliformes,  à  franges  longues  et  fortement  entrecoupées,  non  saupoudrées,  à 
dessins  très-marqués  et  communs,  à  disque  et  taches  demi-transparents.  — 
Nervulation  des  Strenia.  —  f^ol  diurne. 

Il  est  impossible  de  laisser  ce  genre  dans  les  Strenia,  dont  il  se  distin- 
gue par  une  foule  de  caractères,  mais  surtout  par  les  antennes  et  les  tibias 
postérieurs.  Il  n'est  pas  plus  à  propos  d'en  faire  une  Acidalia^  car  il  n'en 
a  ni  les  caractères,  ni  les  dessins,  ni  les  habitudes,  et  il  ressemble  au  con- 
traire aux  Strenia  sous  ce  rapport 

i^  I  Io6.        ClNGLIS    IIUMIFUSARIA       Ev. 

E^ers.  Bull.  Mosc.  1837-1  —  F.  U.  p.  443  —  Herr.-Sch.  p.  21  fig.  378. 
Larv.  ignot. 

2.3""°.  Ailes  d'un  blanc  un  peu  transparent,  avec  les  nervures,  la  côte, 
une  bandelette  médiane,  une  ligne  (coudée),  l'espace  terminal  et  l'entre- 
coupé de  la  frange,  d'un  gris-noir  terne.  La  ligne  est  sinueuse  et  forme 
une  saillie  arrondie  au  milieu.  L'espace  terminal  est  coupé,  entre  les  ner- 
vures, de  taches  oblongues,  irréguliéres,  blanches.  Une  ombre  médiane 
épaisse  passe  derrière  le  point  cellulaire  aux  supérieures,  et  l'absorbe  aux 
inférieures.  Abdomen  gris,  à  incisions  blanclies.  Antennes  d'un  gris-blanc, 
à  lames  courtes,  garnies  de  bouquets  de  cils  qui  les  font  paraître  pecti- 
nées.  Front  gris,  liseré  latéralement  d'un  fdet  blanc.  —  9  semblable  ou 
un  peu  plus  claire. 

Bussie  méridionale,  Volga  inférieur,  Andalousie,  en  mai  et  juin.  Vole 
en  plein  jour  dans  les  lieux  herbus.  Uii  çf,  deux  9-  Coll.  Lederer  et 
Gn. 

Gen.      RHOPTRÏA      Gn. 

Chenilles  —  Antennes  des  çf  simples  et  seulement  veloutées  en  dessous  ; 

celles  des  9  sétacées.  —  Palpes  grossièrement  squammeux,  comprimés,  écartés, 
obtus  ou  arrondis.  —  Trompe  longue  et  bien  développée.  —  Corps  très-qrêle. 
—  Pattes  squammcnses,  à  tibias  postérieurs  un  peu  renflés,  à  deux  paires  d'er- 


FIDONID^.  I  I  5  ■ 

gols  rapprochés,  à  tarses  courts  et  épais. —  ^iles  pulvérulentes,  concolores  et  à 
dessins  communs;  les  inférieures  subdentées,  unies  et  sablées  en  dessous.  1  e«  2 
partant  du  même  point. 

L'espèce  lypi(ixie  de  ce  genre  a  été  jusqu'ici  ballottée  dans  les  genres  les 
plus  opposés.  Duponchel  et  M.  Boisduval  en  ont  fait  uneIrtren/ia,M.  Le- 
derer  une  Gnophos,  Treilschke  une  Aspilates.  C'est,  suivant  moi,  ce  der- 
nier qui  a  été  le  plus  prés  du  but.  En  effet,  cette  Géomètre  est  très-voisine 
des  Tepfirina  et  des  S/renta,  quoique,  par  les  dessins  des  ailes,  elle  rappelle 
les  Boarmies.  On  ne  connaît  pas  la  chenille,  mais  je  serais  bien  trompé  si 
sa  découverte  ne  justifiait  pas  la  place  que  je  lui  donne  ici. 

J'ai  placé  dans  le  même  genre,  mais  provisoirement,  une  autre  espèce 
nouvellement  découverte  en  Syrie,  et  qui,  bien  que  partageant  les  carac- 
tères ci-dessus,  diffère  assez  notablement,  et  surtout  pour  la  coupe,  de 
VAsperaria.  J'avoue  même  qu'elle  a  beaucoup  affaibli  les  caractères  que 
cette  dernière  présente,  mais  je  ne  lui  trouve  pas,  quant  à  présent,  de 
place  plus  naturelle,  et  il  me  répugne  d'ajouter  encore  un  genre  nouveau  à 
tant  d'autres. 

1107.      Rhoptria   Asperaria     Hb. 

Hb.484— Led.  p.  99=  Coto/a  Treits.  tom.  YII  Sup.  p.  210  — Dup.  V 
p.  383  pi.  196  fig.  6  —  Bdv.  1650  —  Her.-Sch.  p.  176  fig.  253. 
Larv.  iguot. 

29«°™.  Ailes  d'un  gris-brun  noir,  sablé,  avec  un  liseré  terminal  noir, 
pointillé  de  blanc  en  arrière  :  les  supérieures  aiguës  à  l'apex,  avec  deux 
lignes  médianes  fines,  noires,  dont  la  seconde  droite,  oblique,  et  se  conti- 
nuant sur  les  inférieures.  Entre  ces  deux  lignes  une  ombre  noirâtre,  et 
derrière  la  seconde  une  ligne  subterminaie  également  droite,  mais  plus  va- 
gue et  éclairée  de  blanc  en  arrière.  Ailes  inférieures  dentées,  avec  les  des- 
sins des  ailes  supérieures,  mais  presque  effacés.  Dessous  très-saupoudré, 
avec  une  fine  ligne  médiane  commune  et  un  point  cellulaire,  noirs.  — 
9  plus  claire,  à  dessins  plus  marqués,  et  avec  les  ailes  supérieures  moins 
prolongées  à  l'apex. 

France  méridionale,  Auvergne,  Espagne,  Dalmatie,  en  avril.     Coll.  div. 

Elle  varie  beaucoup  pour  la  nuance  et  l'expression  des  dessins.  Une  fe- 
melle prise  en  Dalmatie,  et  qui  m'a  été  communiquée  par  M.  Lederer,  est 
d'un  gris-soyeux  très-pâle,  avec  des  dessins  très-accentués,  et  rappelle 
tout-à-fait  les  Boarmia. 

A. 

Dup.  Sup.  IV  p.  390  pi.  81  f.  7—  Herr.-Scb.  fig.  254. 

Entièrement  d'un  brun-fuligineux,  sans  aucun  dessin.  Dessous  sans  au- 
cune ligne,  et  n'ayant  qu'un  très-petit  point  cellulaire. 

Andalousie.     Un  cf.    Coll.  fin. 


Il6  FIDONID^.. 

Celte  variété  se  lie  tout-à-fait  aux  Tephrina.  Je  ne  sais  si  c'est  elle  que 
M.  Boisduval  désigne  dans  son  Gênera  sous  le  nom  de  Pityata  Ramb., 
nom  que  je  ne  trouve  publié  nulle  part. 

I  I08.       RhOPTKIA    PoGGEARlA      Lcd. 

Leder.  Faun.  Chypr.  Beyr.  etc.  p.  36  pi.  3  fîg.  5. 
Larv.  ignot. 

30mm.  Ailes  arrondies  :  les  inférieures  peu  dentées  :  les  quatre  d'un 
cendré  obscur  finement  sablé  de  noir  et  lavées  de  noirâtre  vers  le  bord 
terminal,  avec  un  point  cellulaire  noir  bien  marqué  et  suivi  d'une  traînée 
médiane  formée  par  des  atomes  accumulés.  Dessous  plus  grossièrement 
saupoudré  et  sans  dessins.  Antennes  simplement  veloutées,  comme  chez 
Asperaria. 

Beyrouth  (Syrie).     Un  cf.    Coll.  Lederer. 

Elle  a  un  peu  la  coupe  d'ailes  des  Gnophos,h  la  denture  près.  On  pour- 
rait aussi  la  regarder  comme  une  Acidalide  rembrunie.  Somme  toute,  son 
classement  est  fort  difficile,  tant  qu'on  ne  connaîtra  pas  les  premiers  états. 

Gen.     SPHACELODES     Gn. 

chenilles —  Antennes  des  q"  à  tige  minces  garnies  de  laraes  également 

minces,  régulières,  se  touchant  toutes  par  leur  extrémité  ;  celles  des  9  sétacées. 
—  Palpes  dépassant  le  front,  droits,  continus,  assez  larges,  sguamnieitx-  lissés  ; 
à  3*  article  distinct  et  en  bouton.  —  Front  étroit,  à  toupet  un  peu  saillant.  — 
Corps  robuste:  le  thorax  large;  l'abdomen  conique,  lisse,  un  peu  déprimé.  "^ 
Pattes  longues,  grêles,  satis  renflements  ni  aigrettes.  —  Ailes  bien  dévelop- 
pées, concolores,  à  lignes  nulles  ou  mal  exprimées  :  les  supérieures  très-trian- 
gulnires,  à  bord  droit  ;  les  inférieures  arrondies,  à  angle  anal  im  peu  aigu.  — 
Pas  d'aréole.  Indépendante  nulle.  Costale  des  secondes  ailes  ne  touchant  la  2' 
qu'à  son  origine.  1  e(  2  naissant  au  même  point.  —  çf  et  Ç  différents. 

Genre  dont  la  place  est  assez  obscure,  et  qui  n'est  peut-être  pas  ici  à  sa 
véritable,  la(juelle  ne  peut  nous  être  définitivement  révélée  que  par  ses  pre- 
miers états.  En  tout  cas,  sa  validité  est  incontestable,  on  le  reconnaîtra, 
dans  cette  famille,  à  ses  ailes  larges,  lisses,  soyeuses,  sans  dessins  ni  ato- 
mes en  dessous,  à  ses  antennes  minces,  longues  et  régulières,  etc.  Il  ne 
contient  jusqu'ici  que  deux  espèces  brésiliennes,  dont  les  deux  sexes  sont 
très-différents  quant  aux  dessins.  L'une  d'elles  est  ornée  d'écaillés  argentées 
d'un  éclat  incomparable. 


FIDONID^E. 


/ 


1109.     Sphacelodes  Vulneraria      Hb.    Gn.    pi.  22  fig.  9. 

Hb.  Zut.  319,  320. 

^2""".  Ailes  d'un  brun-bistré,  teintées  çà  et  là  de  gris-plombé,  sur- 
tout les  inférieures.  Celles-ci  .sans  autre  dessin  que  de  petits  traits  gris  ter- 
minaux festonnés.  Supérieures  ayant,  au  milieu  du  bord  antérieur,  une 
tache  triangulaire  carnée,  descendant  jusqu'à  la  1',  et  trois  ombres  à  peine 
distinctes  sur  le  milieu.  Dessous  d'un  gris-plombé  soyeux,  avec  une  om- 
bre teriflinale  brune  fondue.  Corps  brun,  avec  le  front,  les  palpes  et  les 
cuisses  antérieures  d'un  carné  rougeâtre.  —  Q  un  peu  plus  grande  (/i5"""), 
avec  les  nuances  plombées  plus  nombreuses  et  plus  étendues;  les  supé- 
rieures ayant  les  trois  ombres  bien  distinctes,  un  peu  sinueuses,  mais  la  côte 
seule  vaguement  tachée  de  carné  strié  de  brun;  les  inférieures  avec  des 
ombres  assez  distinctes. 

Brésil.     Trois  cf,  deux  $.     Coll.  Gn. 

Nota.  Le  graveur  a  donné  par  erreur  des  antennes  pectinées  à  la  9 
représentée  sur  nos  planches. 

/^iiio.     Sphacelodes  Micacearia     Gn. 

9  50™".  Ailes  d'un  brun-isabelle  uni,  et  sans  lignes  :  les  supérieures 
avec  la  côte  blanche,  parsemée  jusqu'au  milieu  d'écaillés  métalliques  très- 
brillantes,  et,  à  l'extrémité  où  le  blanc  se  termine  en  pointe,  ayant  au-des- 
sous et  sur  la  3  une  fine  ligne  métallique  terminée  par  un  point  noir. 
Frange  entièrement  d'un  blanc-jaunàtre  tranché.  Ailes  inférieures  avec  le 
premier  tiers  seulement  de  la  frange  de  cette  couleur,  et  deux  lignes  sub- 
terminales très-fines,  métalliques,  dont  la  dernière  marquée  de  quelques 
points  noirs  et  placée  sur  un  ton  plus  roux.  Dessous  d'un  gris-clair,  avec 
une  ombre  terminale  brune.  Collier  blanc. 

Brésil.     Une  9.     Coll.  Gn. 

Gen.     PLCTODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  du  ç^  à  un  seul   rang  de  lames  fines,  longues. 

couchées,  avec  te  dernier  tiers  complètement  filiforme.  —  Tête  saillante,  à  front 
lisse.  —  Palpes  le  dépassant  à  peine,  larges,  comprimés,  à  3^  article  indistinct. 
—  Corps  grêle:  le  thorax  assez  large,  lisse,  à  collier  luisant,  —  Pattes  grêles, 
lonyues  :  les  tibias  posléneurs  non  renfilés,  à  deux  paires  d'éperons.  —  Ailes 
entières,  arrondies,  à  franges  courtes  et  concolores,  à  dessins  luisants  et  métal- 
liquei.  sans  lignes  ni  points  cellulaires.  —  Pas  d'aréole.  1'  et  2'  très -écartées. 


Il8  FIDONlDvE. 

Toutes  les  autres  supérieures  serrées  à  la  côte.  Costale  des  inférieures  libre  et 
ne  côtoyant  la  sous-costale  qu'en  un  point.  Pas  d'indépendante. 

La  place  de  ce  genre  est  des  plus  obscures.  Par  son  aspect  délicat  il 
semblerait  devoir  aller  dans  les  Acidalides.  Ses  antennes,  à  un  seul  rang 
de  lanaes,  ne  se  retrouvent  que  dans  les  Œnochromides.  Les  Palyadœ  sem- 
blent revendiquer  ses  ailes  à  dessins  métalliques,  mais  les  autres  caractères 
s'opposent  à  ces  diverses  collocations.  En  somme,  je  le  place  ici  près  des 
Sphacelodes,  qa\,  elles-mêmes,  ne  sont  que  provisoirement  classées.  Il  ne 
contient  qu'une  belle  espèce  indienne  dont  les  dessins  n'ont  point  d'ana- 
logues chez  les  autres  phalénites.  /  ,' 

II  II.     Plutodes  Cyclaria     Gn.    pi.  20  fig.  3. 

27"»".  Ailes  d'un  jaune-serin,  avec  de  larges  taches  d'un  carné-rou- 
geàtre,  ferrugineuses  sur  leurs  bords,  et  cerclées  de  filets  noirs  recouverts 
d'un  enduit  métallique  et  luisant,  qui  s'étend  un  peu  du  côté  interne  sur 
le  fond  et  lui  donne  un  aspect  vernissé.  La  côte  entière  des  supérieures 
est  dans  ce  cas.  Les  taches  sont  au  nombre  de  deux  par  aile,  et  en  occu- 
pent la  majeure  partie,  l'une  à  la  base,  l'autre  ovale  au  bord  terminal. 
Dessous  d'un  blanc-jaunàtre,  avec  la  trace  des  taches  extérieures  noire. 
Corps  carné,  à  collier  jaune,  luisant. 

Sarawack.     Deux  (f.     Coll.  Gn. 

Gen.     NERITODES     Gn.  ^ 

Chenilles —  Antennes  des  q"  simplement  dentées  et  à  peine  pubescentes ; 

celles  des  O  très-fines  et  sélacées.  —  Palpes  courts,  comprimés,  squammeux- 
lissés  —  Trompe  moyenne.  —  Pattes  très-lontjues,  nues,  minces,  soyeuses  ;  à 
tibias  postérieurs  longs  et  subfusif ormes.  —  .Abdomen  long.  —  Ailes  entières, 
non  saupoudrées,  lisses,  soyeuses,  à  franges  longues  et  unies,  à  fond  gris  et 
presque  sans  lignes  :  les  supérieures  étroites  et  oblongues,  portant,  chez  les  ç^, 
une  verrue  saillante  au-dessus  de  la  sous-médiane,  gui  est  un  peu  déviée;  les 
inférieures  un  peu  sinuées  au  n^ilieu.  —  Aux  inférieures,  l  et  2'  longuement 
pédiculées,  2  e(  3  naissant  au  même  point. 

Bien  que  ce  genre  ne  contienne  qu'une  espèce,  il  est  impossible  de  le 
laisser  avec  aucun  de  ses  voisins,  on  en  jugera  en  lisant  ses  caractères.  Je 
n'ai  à  parler  ici  que  du  plus  saillant,  c'est-à-dire  de  celte  élévation  verru- 
queuse  qu'on  remarque  près  de  la  base  des  ailes  supérieures,  et  qui  est 
d'une  toute  autre  nature  que  la  petite  cavité  vésiculeuse  qui  se  voit  chez 
tant  de  Géomètres.  Elle  est  très-saillante,  dure,  traversée  par  un  sillon 
comme  un  grain  de  blé,  et  entièrement  remplie  en  dessous  d'une  matière 
furfuracée.  C'est  le  seul  exemple  que  je  connaisse  de  cette  élévation  chez 
les  Phalènes, 


fidonid;e.    -^"  119 

1 1 1  2.     Neritodes  Verrccata     Gn.    pi.  22  fig.  8. 

31°"".  Ailes  supérieures  soyeuses,  unies,  d'un  gris-cendré  très-clair, 
non  saupoudré,  avec  la  côte  piquetée  de  blanc,  et  parfois  les  traces  d'une 
ligne  transverse.  Ailes  inférieures  plus  claires,  sans  dessins.  Dessous  des 
quatre  avec  quelques  atomes  plus  foncés,  clair-semés,  une  série  médiane 
de  petits  points  bruns  nervuraux,  et  une  autre  série  terminale  de  plus 
petits  points  noirs.  —  O  semblable. 

Nouvelle-Hollande.     Deux  cf,  trois  9-     tloll.  Mus.  cl  Zeller. 

Gen.      LIODES     Gn. 

Chenilles — Anlennes  san^  kiliation  et  seulement  plus   épaisses  chez 

les  q",  sétacées  chez  les  Ç.  —  Palpes  liiangulaires,  formant  plus  ou  m.oins  le 
bec,  droits  ou  incombants,  squammeux- hérissés.  —  Front  saillant.  —  Corps 
grêle:  le  thorax  court,  l'abdomen  des  ç^ filiforme,  caréné.,  long,  terminé  en 
brosse  ;  celui  des  Ç  déprimé,  caréné,  ovdide-oblonq .  —  Pattes  longues  et  minces, 
sans  renflements.  —  Ailes  entières,  lisses,  soyeuses,  à  franges  longues  :  les  supé- 
rieures à  bord  convexe  et  à  apex  obtus,  à  dessins  variables  ;  les  inférieures 
subfestonnées,  plus  claires,  sans  dessins  en  dessus.  —  Coslale  des  inférieures 
côtoyant  la  sous  costale  jusqu'au  tiers  au  moins.  Pli  cellulaire  très -prononcé. 

Ce  genre  forme  autant  de  groupes  que  d'espèces,  mais  ces  dernières  ont 
assez  de  caractères  communs  pour  aller  ensemble,  au  moins  jusqu'à  nouvel 
ordre.  Le  premier  groupe  a  les  palpes  aigus  et  débordant  la  frange  d'une 
longueur,  le  vertex  discôlore,  les  ailes  à  dessins  longitudinaux  comme  les 
Leucania. 

Le  second  a  les  palpes  incombants,  au  moins  aussi  longs  que  le  premier, 
très-contigus,  épais  et  conlinuant  le  front,  qui  est  coupé  un  peu  obliquement. 
Les  ailes  ont  des  lignes  transversales. 

Ces  deux  groupes  sont  océanieiîs  Je  n'ai  pu  voir  malheureusement  les 
antennes  des  (f.  Le  troisième  groupe  est  européen.  Il  se  compose  d'une 
seule  espère  qu'on  n'a  trop  su  où  placer  jusqu'ici.  Duponchel  en  a  fait  une 
Cleogene;  M.  Boisduval  une  Sthunelia,  mais  elle  n'a  ni  la  nervulation,  ni 
les  autres  caracléres  de  ce  dernier  genre.  Elle  se  rapproche,  au  contraire, 
beaucoup  des  Selidosema,  surtout  du  groupe  ieSemicanaria,  sans  toute- 
fois qu'il  soit  possible  de  la  laisser  avec  elles,  ainsi  qu'on  le  verra  en  com- 
parant les  caractères  ci-dessus.  Elle  diffère  des  deux  groupes  précédents  par 
ses  palpes  plus  courts,  ses  ailes  saupoudrées,  les  inférieures  légèrement 
slnuées  entre  i'  et  2,  et  autres  particularités  peu  importantes.  M.  Boisdu- 
val a  cru  y  reconnaître  la  Fuscaria  de  Thunberg,  et  les  auteurs  allemands, 
de  leur  côté,  ont  donné  ce  dernier  nom  à  une  espèce  particulière,  que  je 
n'ai  point  vue,  et  dans  laquelle  ils  ont  cru,  à  leur  tour,  reconnaître  l'insecte 
français. 


I20  FlDONlDiE. 

Ce  dernier  vole,  à  l'arriére-saison,  dans  les  clairières  des  bois  du  centre 
de  la  France.  Il  faut  que  les  premiers  états  soient  connus,  quoiqu'ils  n'aient 
été  publiés  nulle  part,  car  les  deux  individus  que  j'ai  sous  les  yeux  sont 
évidemment  élevés  de  chenilles. 

GROUPE  I. 
Ciii3.      LioDES  Leucaniata     Gn. 

36""".  Ailes  soyeuses  :  les  supérieures  d'un  gris-testacé,  avec  les  ner- 
vures d'un  noir  tranché,  et,  entre  elles,  des  rayons  blancs  qui  aboutissent 
chacun  à  un  point  terminal  noir.  Un  rayon  noir  divise  la  cellule  depuis 
le  point  cellulaire  jusqu'à  la  base.  Frange  concolore,  à  base  d'un  blanc 
pur.  Ailes  inférieures  d'un  gris-clair,  sans  dessin,  avec  la  frange  blanche 
diviser  par  un  filet  gris.  Dessous  noirâtre  :  celui  des  supérieures  uni,  celui 
des  inférieures  avec  des  rayons  blancs  internervuraux,  dont  un  traverse 
la  cellule  et  est  marqué  au  milieu  d'un  point  rond,  noir.  Tête  concolore,  à 
vertex  d'un  jaune  clair.  —  $  un  peu  plus  claire. 

Tasmanie.    Un  cT,  deux  Ç.  Coll.  Mus.  et  Gn. 

GROUPE  II. 
r    IÎ14.      LioDES  Stilbfata     Gn. 

27™™.  Ailes  supérieures  d'un  gris-noir,  bordées  d'un  feston  noir  ren- 
flé vis-à-vis  des  nervures^  à  franges  entrecoupées.  Trois  traînées  d'un  gris 
de  perle,  dont  une  terminale,  et  les  deux  autres  à  la  place  des  lignes  or- 
dinaireset  ombrées  de  noir.  Entre  elles,  un  trait  noir  cellulaire,  au-dessous 
duquel  on  voit,  entre  3  et  4,  une  tache  pyriforme  grise,  liserée  de  noir, 
qui  remplit  la  bifurcation  des  2  et  3.  Ailes  inférieures  d'un  gris  soyeux 
clair,  uni  et  sans  dessins:  leur  dessous  avec  un  trait  cellulaire  noir,  et  au- 
dessous,  trois  lignes  ou  ombres  arquées,  parallèles,  équiiiistantes;  la  pre- 
mière marquée  de  points  nervuraux.  —  9  semblable. 

Nouvelle-Hollande.     Deux  cf ,  une  9»     Coll.  Mus.  et  Gn. 
GROUPE  III. 

i^  I  I  I  5.        LiODES    TlBlARIA       Rb. 

Ramb.  Ann.  des  Se.  d'observ.  mai  1829  —  Dup.  Vp.  143  pi.  180  fig.  1. 
=  Fuscaria  Bdv.  1931,  non  alior. 
Larv.  ignot. 

Cette  Géomètre  nécessite  trois  sortes  d'observations  quant  au  genre, 
quant  au  nom  et  quant  à  l'espèce.  Quant  au  genre  d'abord,  je  renvoie  aux  gé- 


FIDOMD.E.  121 

néralilés.  Quant  au  nom,  on  a  eu  d'autant  plus  de  tort  de  luiôter  celui  que 
M.  Rauibur  lui  avait  imposé  le  premier,  (jue  la  Fuscaria  de  Tliuiiljerg 
paraît  une  espèce  toute  différente  (voy.  Fuscnrin,  p.  ,  et  Venetario, 
p.  ).  Enfin,  (juant  à  l'espèce,  celle  que  M.  Herricli-Scliœffer  a  prise 
pour  elle  n'est  certainement  pas  la  même,  et  on  conçoit,  d'après  cela, 
qu'il  ait  trouvé  mauvaise  la  figure  de  Duponchcl,  qui  représente  celle-ci, 
imparfaitement  sans  doute,  mais  pourtant  d'une  manière  reconnaissable. 
Je  crois  bien  faire  de  la  décrire  de  nouveau. 

30"'™.  Ailes  lisses  et  un  peu  luisantes  :  les  supérieures  à  bord  convexe, 
le  milieu  plus  saillant  que  l'apex,  d'un  brun-grisâtre  légèrement  strié,  à 
franges  légèrement  violâlres,  précédées  de  petits  traits  internervuraux,  à 
peine  distincts.  Une  seule  ligne  (la  coudée),  et  encore  simplement  accusée 
par  une  traînée  claire  deux  fois  arquée,  et  par  des  points  blancs  très-fins, 
narvuraux,  accolés  à  des  points  noirs.  Ailes  inférieures,  avec  un  seul  sinus 
entre  1'  et  2,  d'un  gris  plus  pâle  que  les  supérieures,  lisses,  unies  et  sans 
dessins.  Dessous  des  quatre  avec  un  point  cellulaire  et  une  série  médiane 
de  points  noirs.  TBte  concolore.  Antennes  sans  ciliation  et  simplement 
épaissies  et  un  peu  crénelées.  —  9  3"  moins  aussi  grande,  à  ailes  supé- 
rieures plHS  striées  et  saupoudrées  de  noir;  les  inférieures  avec  des  atomes 
seulement  au  bord  abdominal. 

Touraine  (France  centrale),  dans  les  clairières  des  bois,  à  la  mi-sep- 
tembre.    Uncf,  uneÇ.    Coll.  Bellier. 

1  1 1  G.     LiODES?   Fuscaria  Hb. 

Hb.  396  —  Herr.-Sch.  p.  88  fig.  394  — Led.  (non  Bdv.). 

Je  ne  l'ai  point  vue  et  ne  saurais  affirmer  qu'elle  appartienne  à  ce  genre^ 
quoiijue  rien  dans  sa  tournure  ne  contrarie  cette  supposition.  Elle  doit 
avoir  la  coupe  de  la  Stilbiata  el  les  franges  entrecoupées.  Les  ailes  supé- 
rieures triangulaires  et  à  bord  peu  convexe  sont  d'un  gris-noir,  sans  autre 
dessin  qu'un  trait  cellulaire  foncé,  et  un  autre  situé  à  la  côte  près  de  l'a- 
pex et  précédé  d'une  éclaircie  ferrugineuse  qui  rappelle  le  genre  Spha~ 
celodes. 

Je  ne  puis  dire  sa  patrie,  M.  Herricli-Scliœffer  n'indiquant  la  Laponie 
qu'avec  hésitation,  et  les  autres  habitat  cités  par  cet  auteur  étant  faux, 
parce  qu'il  a  confondu  la  Tibiaria  avec  celle-ci. 


Gen.     SPARTOPTERYX     Gn. 

Chenilles  ....  —  Antennes  du  çf  pectinées,  à  lames  régulières,  allant  jusqu'au 
sommet.  —  Pulpes  atleitjnant  à  peine  le  front,  qui  est  asser,  large,  nplali,  carré 
et  grossièrement  uelu.  —  Corps  grêle  :  i abdomen  caréné  et  marqué  de  deux 


112  FIDONID^. 

rangs  de  traits  noirs. —  Pattes  squammeuses,  assez  courtes:  les  tibias  posté- 
rieurs stibfusiformes  dans  /es  deux  sexes.  —  .^iles  du  q"  larges,  entières, 
soyeuses,  épaisses,  arrondies,  concolorcs  et  à  deisins  communs,  à  franges  entre- 
coupées ;  les  inférieures  à  dessin^  marrjués  en  dessous. —  $  à  ailes  exlrêmement 
étroites  et  presque  filiformes  :  les  supérieures  deux  fois  sinuées  et  aiguës  au 
sommet;  les  inférieures  beaucoup  plus  courtes.  —  Abdomen  très-robuste,  ter- 
miné  par  un  oviducte  corné  très-long. 

Je  fonde  ce  genre  sur  un  bel  insecte  de  Sibérie,  dont  l'aspect  rappelle  à 
la  fois  les  Boarmia,  les  Ligia  et  les  Aspilates,  mais  qui  me  parait  bien  ap- 
partenir à  la  présente  famille,  surtout  par  le  dessous  des  ailes.  Il  s'écarte 
de  tous  par  un  double  rang  de  points  ou  traits  qui  ornent  l'abdomen, 
comme  chez  les  Larentides,  mais  autrement  disposés,  et  séparés  par  une 
ligne  longitudinale  blanche.  Mais  ce  qui  le  rend  des  plus  curieux,  c'est  la 
singulière  construction  des  ailes  de  la  femelle.  Les  supérieures  sont  rédui- 
tes à  des  rubans  étroits,  à  bords  exactement  parallèles,  sauf  à  l'apex  qui 
est  aigu,  et  formant  deux  sinus  très-réguliers,  qui  ne  manquent  |)as  d'une 
certaine  élégance.  Ou  n'en  aperçoit  pas  moins  les  îiervures  serrées  et 
comme  condensées,  et  l'on  peut  aussi  deviner,  à  la  nature  de  la  frange, 
toute  impariaite  qu'elle  est,  où  commence  le  bord  terminal.  Les  inférieures 
sont  proporlionnément  plus  larges,  et,  d'ailleurs,  quatre  fois  plus  courtes 
que  les  supérieures,  et  elles  sont  à  peu  près  dans  le  même  cas  que  celles  de 
no£  Hybernia.  Un  oviducte  corné,  aplati,  très-robuste,  qui  égale  en  lon- 
gueur plus  de  la  moitié  de  l'abdomen,  nous  indique  assez,  dans  les  mœurs 
de  ce  genre  singulier,  des  modifications  du  plus  haut  intérêt  à  observer. 

JJ17.   Spartopteryx  Serrularia  Led. 

Leder.  Lép.  ait.  p.  17  pi.  2  fig.  1-2  —  Eversm.  Bull.  3Iosc.  1847  p.  18 
pi.  VI  fig.  6  ? 

3Zi™"i,  Ailes  d'un  gris-blanc,  avec  une  large  bordure  noirâtre  et  la  frange 
entrecoupée  de  blanc  et  de  noirâtre  :les  supérieures  à  apex  prolongé,  mais 
obtus,  traversées  par  trois  lignes  ou  ombres  épaisses,  noirâtres,  inégales, 
sinuées  et  éclairées  de  blanc  extérieurement  :  la  première  basiiaire,  ar- 
quée et  joignant  le  bord  interne  très-près  de  la  base,  la  seconde  (coudée) 
formant  deux  saillies  obtuses,  et  se  rapprochant  aussi  de  la  base  au  bord 
interne;  entre  elles  une  ombre  cellulaire  se  confondant  avec  la  coudée;  la 
troisième  (subterminale)  interrompue  au  milieu,  plus  épaisse  par  en  bas, 
et  éclairée  des  deux  côtes.  Ailes  inférieures  avec  deux  fines  lignes  inache- 
vées; leur  dessous  gris-noir^  à  nervures  teintées  de  brun  pâle,  avec  deux 
ombres  arquées  médianes,  dont  la  seconde  commune  aux  ailes  supérieures, 
et  éclairée  d'une  bande  blanche.  Abdomen  gris-blanc,  avec  deux  traits 
noirs  sur  chaquo  anneau,  laissant  entre  eux  une  ligne  dorsale  claire.  — 
9  ayant  les  taches  de  l'abdomen  plus  délayées. 

Altaï,  en  juin.    Deux  cf,  une  9-    Coll.  Lederer  et  Millière. 


FJDONlDvE.  1 23 

Je  ne  sais  si  M.  Lederer  a  vu  en  nature  li  Serrulariu  d'Eversmann, 
mais  la  doseription  et  la  figure  de  ce  dernier  ne  paraissent  point  se  rap- 
porter ici,  la  disposition  différente  des  lignes,  la  subterminale  dentée,  les 
ailes  inférieures  blanches,  semblent  indiquer  une  espèce  différente.  Celle- 
ci  devrait  alors  recevoir  un  nouveau  nom. 


Gen.     EGEA     Dup. 

Dup.  Cat.  p.  245  (1844)  =  Eremia  Herr.-Sch.  Led. 

Chenilles —  Antennes  des  çf  à  lames  longues  et  pubescentes,  mais  minces 

et  écartées,  décroissant  subitement  au  sommet;  celles  des  Ç  sétacées.  —  Palpes 
dépassant  à  peine  le  front,  squammeux,  écartés,  à  3'  article  distinct.  —  Trompe 
mince  chez  leç^,  plus  robuste  chez  la  Ç. —  Fro7it  large  et  aplati,  —  Corps 
assez  robuste:  l'abdomen  dépassant  les  ailes  —  Pattes  fortes.  —  Ailes  oblon- 
gues,  étroites,  peu  épaisses,  ù  franges  longues,  entrecoupées  :  les  inférieures 
ausii  longues  que  les  supérieures  et  à  peu  près  concolores.  —  Ç  plus  petites, 
plus  lourdes,  ù  ailes  beaucoup  moins  développées.  —  Indépendante  des  quatre 
ailes  aussi  robuste  que  les  autres,  au  système  desquelles  elle  est  complèlemsnt 
relice,  les  cellules  étant  tout- à-fait  fermées.  Point  d'aréole.  V  et  1'  courtes 
et  arqjjées.  Les  quatie  inférieures  des  secondes  ailes  bien  écartées  et  à  origines 
distinctes. 

Genre  composé  d'une  seule  espèce  un  peu  voisine  des  Eusarca,  mais 
qui  offre  trop  de  caractères  propres  pour  n'être  pas  séparé.  Parmi  ces  ca- 
ractères, la  nervulation  lient  le  premier  rang. 

Duponchel  a,  le  premier,  établi  ce  genre  sous  le  nom  HCEgea,  que 
M.  Herrich-Schœffer  a  changé,  tout  en  le  citant,  et  sans  en  donner  aucune 
raison.  Depuis,  M.  Lederer  a  employé  de  nouveau  le  nom  de  Duponchel  en 
l'appliquant  à  la  Pravaria  que  ce  dernier  avait  comprise  à  tort,  et  sans  l'a- 
voir vue,  du  reste,  dans  son  genre  Egea,  leqwd  n'a  été  évidemment  carac- 
térisé que  sur  la  seule  Culminaria. 

1118.     Egea  Culmin.aria     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1843  n»  3  —  Faun.  Ural,  p.  437  —  Herr.-Sch.  text.  p. 
35  —  Led.  =  Desertaria  Dup.  Catal.  — Herr.-Sch.  fig.  215. 
Larv.  ignot. 

18™™.  Ailes  supérieures  blanchâtres,  à  disque  sali  de  2;ris,  avec  la  sub- 
terminale du  même  gris,  droite,  et  dentée  extérieurement.  Les  deux  autres 
lignes  remplacées  par  de  petites  taciies  noires,  nervurales,  isolées,  et  dont 
celle  de  la  médiane  bifurquée.  Ailes  iufériem-es  d'un  gris  pâle,  avec  une 
éclaircie  au  milieu.  Toutes  les  ailes  liserées  de  noir,  avec  la  frange  fine- 


1  24  FIDONID^E. 

ment  entrecoupée.  —  9  P'"^  petite,  à  subterminale  plus  épaisse  et  à  liseré 
terminal  continu. 

Commune  en  mai,  sur  les  sommets  pierreux  et  dépouillés  de  l'Oural. 
Deux  cf,  une  9.    Coll.  Gn. 


G  EN.     CYCLOMIA     Gn. 

chenilles —  Antennes  des  q"  peclinres,  ù  lames  serrées  et  squammeuses, 

avec  le  dernier  quart  filiforme.  —  Pulpes  dépassant  notablement  le.  front, 
droits,  en  bec,  et  continus  par  le  sommet;  leur  dernier  article  lomj,  très-distinct 
et  filiforme.  —  Trompe  moyenne.  —  Corps  assez  robuste:  l'abdomen  très- 
conique,  même  citez  les  ç^.  —  Pattes  longues  et.  assez  fortes.  —  Ailes  mates, 
plus  ou  moins  striées:  les  supérieures  prolongées  à  l'apex,  portant  presque 
toujours  un  anneau  cellulaire;  les  inférieures  souvent  discolores,  à  angle  anal 
coupé  plus  ou  moins  carrément.  —  2  et  3  des  inférieures  naissant  du  même 
point,  vis  à  vis  de  1'  <?<  2' . 

Genre  composé  d'espèces  américaines  très-petites,  et  qui  atteignent  à 
peine  la  taille  des  Eupithecia.  Leur  cuips  robuste,  l'extrémité  de  leurs  an- 
tennes longuement  llliforme,  et  surtout  leurs  palpes,  qui  forment  un  long 
bec  très -acéré,  les  feront  facilement  reconnaître.  Je  ne  sais  rien  de  leurs 
mœurs.  Toutes  sont  inédites. 

(i   iiig.      Cyclomia   MoPSABiA      Gn. 

2omm  Ailes  supérieures  d'un  gris-testacé  clair,  avec  des  stries  trans- 
versales d'un  brun  foncé,  qui  s'accumulent  par  places,  de  manière  à  indi- 
quer les  deux  lignes  ordinaires  et  un  grand  anneau  cellulaire  noir,  rempli 
de  brun  terre  d'ombre,  et  lié  à  la  côle  par  une  liture  de  même  couleur. 
Ailes  inférieures  d'un  ton  plus  jaune  que  les  supérieures,  avec  mie  liture 
anale,  une  tache  subterrainale  et  les  traces  de  deux  petites  lignes  paral- 
lèles, noirâtres.  Des  points  terminaux  noirs.  Dessous  des  quatre  ailes  ti- 
rant sur  l'orhracé.  Palpes  très-longs,  à  dernier  article  trés-distinct,  fili- 
forme et  un  peu  arqué. 

Haïti.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

"2-1120.      Cyclomia   Iodauia      Gn. 

20™"'.  Ailes  supérieures  d'un  lilas  obscur,  avec  la  bordure  et  une 
large  bande,  droile  et  oblique,  d'un  brun-cannelle  un  peu  roussâtre,  le 
tout  mal  limité,  et  la  frange  semblable,  sans  points  terminaux.  Ailes  infé- 
rieures d'un  jaune  franc,  avec  quelques  atomes,  une  large  bordure,  et  une 
fine   ligne  médiane  arquée,  d'un    :ioir-violâtre;   cette   dernière  expirant 


FIDONID^.  125 

avant  la  côte  et  se  continuant  sur  les  supérieures  au  moins,  par  trois 
points  nervuraux.  Dessous  d'un  jaune  tl'ocre  vif,  un  peu  stri'é,  avec  une 
bordure  d'un  gris-lilas,  aux  inférieures.  Tige  des  antennes  d'un  roux- 
violet,  avec  la  partie  filiforme  blanche.  Palpes  à  dernier  article  filiforme, 
très-visible  et  déljordé  par  le  précédent,  qui  est  deux  fois  plus  large. 
Haïti.     Un  cT-    Coll.  Gn. 

';    ii2r.     Cyclomia  Plagaria     Gn. 

2omm.  Ailes  supérieures  d'un  gris  de  perle  rosé,  avec  toute  la  dernière 
moitié  d'un  rouge-brun.  Un  anneau  cellulaire  noir,  à  centre  rouge.  On 
voit,  à  la  côte,  des  litures  grises,  dont  l'une  se  prolonge  même  pour  for- 
mer l'exlrabasilaire.  Ailes  inférieures  d'un  jaune  d'ocre  clair,  sans  tache. 
Leur  dessous  d'un  roux-carné  pâle.  Celui  des  inférieures  jaune,  avec  la 
côte  et  l'apex  roux.  Dernier  article  des  palpes  long,  mais  à  peine  débordé 
par  le  précédent  et  formant  avec  lui  un  bec  triangulaire  et  aigu. 

Haïti.     Une  Ç.     Coll.  Gn. 

Gen.     RHINODIA     Gn.  « 

Chenilles —  Antennes  des  ç^  longues,  flabelliformes,  à  lames  longues  et 

minces,  mais  régulières  et  équidistunles  ;  leur  extrémité  aiguë,  mais  non  fili- 
forme. —  Palpes  très-longs,  contigus.  saillant,  en  bec  droit  et  aigu,  une  fois 
et  demie  au-delà  de  la  tête;  le  front  garni  d'un  toupet  triangulaire  qui  se  réunit 
à  eux.  —  Trompe  robuste.  —  Corps  grêle  :  l'abdomen  long  et  linéaire.  —  Pattes 
longues  et  minces.  —  Ailes  larges,  concolores  et  à  dessins  communs  :  les  supé- 
rieures à  ape.x  f algue,  avec  un  léger  coude  au  milieu,  surtout  chez  les  Ç  ;  les 
inférieures  à  bord  sinué,  avec  un  angle  ou  dent  au  bout  de  la  2,  celle-ci  et  la 
suivante  parlant  du  même  point.  —  Dessous  fortement  strié,  —  Ç  aussi  grande 
que  les  o". 

L'espèce  unique  qui  compose  ce  genre  peut  être  considérée  comme  for- 
mant le  passage  enlre  le  doruicr  groupe  des  Numeria  et  le  genre  suivant, 
car  elle  lient  à  la  fois  de  l'une  et  de  l'autre,  mais  surtout  du  dernier,  au- 
quel il  se  rattache  par  ses  palpes  disposés  en  long  bec,  et  Yhaùitiis  général 
de  son  corps. 

1122.      Rhinodîa  Rostrakia     Gn. 

32nim,  Ailes  concolores,  d'un  gris-cendré,  avec  quelques  atomes  clair- 
semés, une  ombre  médiane  commune,  arquée,  rougeâtre,  bien  complète, 
et  une  seconde  ligue  ou  ombre  peu  arrêtée,  souvent  nulle  ou  indis- 
tincte, et  suivie  d'une  série  incomplète  de  points  ou  taches  inégales. 
Dessous  des  quatre  ailes  mêlé  et  piqueté  de  gris,  de  testacé  et  de  rouge- 


126  F1D0NID;E. 

brique,  sans  dessins  bien  distincts  :  les  inférieures  avec  des  rayons  longi- 
tudinaux entre  les  nervures,  d'un  gris-perlé  piqué  de  noir,  celui  de  la 
cellule  marqué  au  milieu  d'un  point  noir.  Tige  des  antennes  annelée  de 
rouge-pourpre  et  de  blanc.  Front  et  palpes  d'un  gris-clair.  —  9  ^^'"1 
brun-roirge,  à  frange  mordorée,  avec  les  lignes  mieux  marquées,  et  le 
dessous  fortement  teinté  de  fauve. 
Australie.     Quatre  c/",  une  9-     Coll.  Mus.  et  Gn. 

Cette  espèce  doit  varier  beaucoup.  Chez  l'un  de  mes  mâles,  les  lignes  du 
dessus  sont  presque  effacées.  On  doit  aussi  trouver  des  femelles  plus  rap- 
prochées de  la  couleur  des  mâles,  et  enfin  peut-être^  des  individus  de  ce 
dernier  sexe  tirant  aussi  sur  le  rouge. 

Gen.     PANAGRA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  variables  ;  le  plus  souvent  pectinées  chez   les  çf, 

sélacÉes  chez  les  Ç .  —  Palpes  droits,  étendus  en  bec  souvent  très -long,  conii- 
gus  dans  toute  leur  longueur,  aigus  à  l'extrémité,  à  arlicks  indistincts,  le  plus 
souvent  bicolores.  —  front  qarni  de  poils  qui  s'avancent  plus  ou  moins  en 
pointe  entre  les  pulpes-  —  Corps  très-yrêle  :  l'abdomen  des  q"  très-long  et  non 
conique  ;  celui  des  9  médiocrement  épais.  —  Pattes  longues,  minces,  nues  :  les 
postérieures  à  deux  paires  d'ergots  longs  et  écartés,  —  Ailes  larges,  entières 
ou  seulement  un  peu  festonnées  :  les  supérieures  plus  ou  moins  aiguës  à  l'apex; 
les  inférieures  plus  ou  moins  prolongées  à  l'anqle  externe,  souvent  coupées 
carrément  au  bord  terminal.  Costale  des  inférieures  conliguë  à  la  sous-costale 
dans  un  tiers  au  moins  de  la  longueur  totale. 

Ce  genre,  qui  ne  comprend  qu'une  seule  espèce  d'Europe,  est  très- 
abondant  en  exotiques;  mais  ces  dernières  sont  loin  de  présenter  toutes 
les  mêmes  caractères,  et  l'on  peut  dire  qu'aucun  genre  n'offre  des  espèces 
chez  lesquelles  les  organes  de  la  bouche  et  la  forme  des  ailes  soient  plus 
variables,  quoiqu'il  soit  impossible  de  les  séparer.  C'est  à  ce  point  qu'on 
ne  peut  y  établir  des  groupes  bien  tranchés,  car  il  en  faudrait  faire  autant 
que  d'espèces;  aussi  n'en  ai-je  détaché  qu''un  seul  qui  a  pour  type  l'unique 
insecte  européen  du  genre  et  qui  se  distingue  par  ses  antennes  qui  ne  S'jnt 
pas  même  pubescenles.  Tous  les  autres  caractères,  si  tranchés  au  premier 
abord,  qu'il  parait  présenter  et  qui  l'ont  fait  ériger  en  genre  séparé  par 
M.  Herrich-Schœi'fer,  sont  partagés  par  quelque  autre  espèce  du  premier 
groupe  :  les  palpes  courts,  par  Vlntexlata;  les  tibias  renflés,  par  la  Buffa- 
laria,  etc.,  etc. 

Le  reste  du  genre  est,  je  viens  de  le  dire,  très-capricieusement  carac- 
térisé. Les  antennes  sont  tantôt  jiluracuscs  et  presque  flabelliformes  {Hy- 
penaria),  tantôt  deini-pcctinées  [Aurinaria] .,  tantôt  simplement  pubescen- 
les [Intexlata,  etc.).  —  Les  palpes  ne  dépassent  la  tête  parfois  que  d'une 
demi-longueur  (Sparsularia),  tantôt  ils  sont  plus  longs  que  le  throra.\.  et 


FIDONID^.  127 

la  tête  réunis,  et  forment  un  long  bec  qui  rappelle  celui  des  Hypena  (Au- 
rinaria,  Hypenaria).  Chez  certaines  espèces,  le  toupet  frontal  s'avance  en- 
tre les  paljjes  en  une  pointe  longue  et  aiguë  [Curtaria).  Presque  toujours  la 
base  des  palpes  est  d'un  blanc  qui  tranche  nettement  sur  un  fond  brun-foncé, 
mais  quelquefois  le  tout  est  d'une  seule  couleur  (Sparsularia).  Enfin,  les 
ailes  et  leurs  dessins  ne  sont  pas  ce  qui  varie  le  moins  :  les  su[»crieures  sont 
tantôt  presiiue  arrondies,  un  peu  festonnées  et  avec  des  points  pour  tout 
dessin,  le  plus  souvent  aiguës,  parfois  falquées  ou  même  uncinées,  avec  une 
seule  ligne  droite,  ombrée  en  arrière,  ou  avec  la  coudée  flexueuse  et  ac- 
compagnée de  points,  ou  enfin  avec  des  dessins  extrêmement  tranchés.  Les 
inférieures  ne  varient  pas  moins.  Le  plus  souvent  coupées  carrément,  avec 
les  deux  atigles  saillants,  mais  obtus,  elles  sont  parfois  complètement  arron- 
dies; d'autres  fois  sinuées  vis-à-vis  de  la  cellule,  d'autres  fois  enfin  elles 
offrent  sur  la  nervure  costale  des  faisceaux  de  poils  laineux  et  contournés, 
et  pourtant  toutes  ces  espèces  si  dissemblables,  et  dont  les  caractères  si  tran- 
chés nous  paraîtraient  bien  précieux  dans  certains  genres,  appartiennent 
évidemment  au  même  et  habitent  pour  la  plupart  le  même  pays.  L'Austra- 
lie est  en  effet  la  patrie  par  excellence  des  Panagra,  et  elle  en  fournit  une 
quantité  probablement  très-grande  ;  c'est  assez  dire  que  nous  ne  connaissons 
guère  leurs  mœurs.  Il  est  donc  impossible  de  les  comparer  sous  ce  rapport 
avec  celle  qui  habite  nos  pays  et  qui  vole  en  plein  jour  sur  lis  bruyères  et 
les  prairies  chaudes,  à  la  manière  de  la  Palumbaria,  près  de  laquelle  beau- 
coup d'auteurs  l'ont  placée,  à  cause  de  cette  ressemblance  de  mœurs,  et 
plutôt  encore  à  cause  d'une  analogie  superficielle  tirée  du  dessin  des  ailes. 
Divisata  Hb.  Exot.  Schm.  me  parait  appartenir  à  ce  genre  et  peut  être 
au  même  groupe  que  notre  Petraria. 

GROUPE  L 
1123.      Panagra   Aurinaria      Gn.    p\.7È\x.7. 

Chilonaria  Herr.-Sch.  Exot.  350. 

ÛO""",  Ailes  supérieures  aiguës,  d'un  brun-cannelle,  avec  la  côte  fine- 
ment liserés  de  blan.c-jaunâtre,  et  une  seule  ligne  oblique,  droite,  du 
même  blanc,  ombrée  postérieurement  de  noir,  touchant  le  bord  interne, 
mais  n'atteignant  pas  la  côte.  Leur  dessous  fauve,  bordé  de  gris-sablé, 
avec  une  large  tache  noire,  subtermiuale,  entre  1  et  4.  Ailes  inférieures 
coupées  carrément,  d'un  jaune-fauve,  avec  le  bord  abdominal  et  une  bor- 
dure vague,  noirâtres;  leur  dessous  d'un  gris  sablé  de  iioir,  avec  une  ban- 
delette jaunâtre,  marquée  de  points  lïoirs  nervuraux.  Antennes  courtes 
et  .issez  brièvement  peclinées.  Palpes  très-longs,  d'un  brun-noir,  à  base 
mi-partie  de  blanc.  —  9  P'"^  grande,  à  bordures  inférieures  plus  élargies. 

Nouvelle-Hollande.     Un  cf ,  une  9  .     Coll.  Mus. 

Bit'.i  que  ma  description  fCit  faite  depuis  plus  d'un  an  quand  a  paru  la 


128  FIDONID.E. 

figure  de  M.  Herrich,  je  n'aurais  pas  hésité  à  adopter  le  nom,  même  sans 
texte,  qu'il  a  publié;  mais  la  lettre  était  gravée  au  bas  de  la  planche  qui 
la  représente,  et  il  m'est  Impossible  de  l'effacer. 

1124.   Panagra  Tryxaria  Gn. 

34mm.  Ailes  concolores,  d'un  gris-cendré  légèrement  lavé  de  jaunâtre 
sur  le  disque,  avec  un  point  cellulaire  et  une  ligne  commune  d'un  brun- 
brûlé,  éclairée  de  jaunâtre  en  avant,  droite,  n'atteignant  pas  la  côte,  sur- 
tout aux  inférieures.  Supérieures  à  apex  aigu,  mais  non  falqué,  avec  une 
série  droite  de  points  nervuraux  entre  cette  ligne  et  le  bord.  Inférieures 
avec  les  mêmes  points,  mais  accolés  à  une  ligne  flexueuse  claire.  En  des- 
sous^ cette  dernière  est  commune  aux  quatre  ailes^  mais  aux  inférieures 
elle  est  précédée  d'une  série  de  points  qui  remplacent  la  ligne  droite.  An- 
tennes moyennement  pectinées.  Palpes  dépassant  la  tête  d'une  longueur, 
d'un  brun  foncé,  à  base  blanche. 

Tasmanie.     Trois  cf.     Coll.  Mus.  et  Gn. 

iia5.     Panagra  Hypeivaria     Gn. 

38""".  Ailes  supérieures  aiguës,  d'un  cendré-jaunâtre  finement  sau- 
poudré, avec  un  point  cellulaire  noir  et  une  ligne  jaune,  fortement  om- 
brée de  noir  en  dehors,  n'atteignant  pas  la  côte  et  formant  un  léger  coude 
entre  la  4  et  la  sous-médiane.  Ailes  inférieures  coupées  carrément,  un  peu 
plus  claires,  à  l'exception  du  bord,  et  sans  dessins.  Leur  dessous  forte- 
ment saupoudré,  avec  un  trait  cellulaire,  une  faible  série  de  points  et  une 
liture  près  de  l'angle  anal,  noirs.  Palpes  aussi  longs  que  la  tête  et  le  pro- 
thorax réunis,  garnis  de  poils  presque  laineux.  Antennes  à  lames  lon- 
gues, minces  et  contournées.  —  $  semblable. 

Tasmanie.     Un  cf.     Coll.  Mus.     Une  9-     Coll.  Gn. 

Cette  espèce  est  facile  à  distinguer  par  ses  antennes,  dont  les  lames 
sont  minces,  couchées  et  à  rangs  appliqués  l'un  contre  l'autre,  mais  sur- 
tout par  ses  palpes  qui  dépassent  la  tête  de  trois  longueurs,  et  sont  gar- 
nis de  poils  clairs,  qui  les  font  paraître  laineux. 

1126.   Panagra  Buffalaria  Gn. 

30™"».  Ailes  concolores,  d'un  cendré-testacé,  finement  strié  :  les  supé- 
rieures aiguës  à  l'apex,  et  très-convexes  au  bord  interne,  avec  trois  points 
nervuraux,  un  point  cellulaire  un  peu  évidé,  et  une  ombre  flexueuse,  noirs; 
cette  dernière  éclairée  extérieurement  de  brun-rouge  et  suivie  d'un  rang 
subterminal  de  taches  noires  effacées;  les  inférieures  avec  un  point  et  les 
traces  d'une  ligne.  Dessous  d'un  gris  uni  et  sans  dessins  :  les  inférieures 
portant  deux  taches  noires  velues,  saillantes  et  écartées,  sur  la  nervure 


FIDONlDiE.  I  29 

costale.  Palpes  dépassant  la  tête  à  peine  d'une  longueur.  Tibias  posté- 
rieurs renflés  et  renfermant  un  pinceau  de  poils  gris  et  noirs. 

Nouvelle-Hollande.     Un  cf.    Coll.  Mus.  #- 

I  I  27.        PaNaGRA    FlCTlLlARSA       Gn. 

32""™.  Ailes  concolores,  d'un  jaune  d'argile,  non  saupoudrées  :  les  su- 
périeures triangulaires,  aiguës  à  l'apex,  avec  une  large  bande  terminale, 
un  peu  plHs  foncée,  sur  laquelle  se  voit  une  série  effacée  de  taches  noi- 
râtres, et,  au  devant,  entre  2  et  3,  un  trait  transversal  de  même  couleur. 
Ailes  inférieures  ayant  un  léger  angle  au  bout  de  la  2,  un  peu  plus  claires, 
avec  le  bord  plus  foncé  et  marqué  aussi  de  litures  noirâtres  effacées  ;  le 
tout  précédé  d'une  faible  ligne  semblable.  Dessous  des  quatre  ailes  d'un 
jaune  plus  gai,  avec  deux  lignes  ou  ombres  parallèles  brunâtres,  et  un  trait 
cellulaire;  les  inférieures  sablées  de  fines  stries.  Palpes  dépassant  la  tête 
d'une  demi-longueur,  d'un  jaune  d'argile  uni,  comme  tout  le  corps, 

Tasmanie.     Une  9-     Coll.  Mus. 

Cette  espèce  paraît  différer  probablement  des  autres  Panagra,  mais  il 
faudrait  voir  le  mâle. 

II 28.      Panagra  Ursaria     Gn. 

40iDai_  Ailes  concolores,  d'un  gris-cendré  finement  arrosé  d'atomes  : 
les  supérieures  aiguës  et  falquées  à  l'apex,  très-convexes  au  bord  interne, 
avec  trois  points  nervuraux,  un  peint  cellulaire  et  une  série  médiane  et 
flexueuse  d'autres  points  nervuraux  noirs  ;  ces  derniers  suivis  d'une  ligne 
d'un  brun-rouge  ,  épaissis  et  confluents  au  bord  interne.  Dessous  des 
mêmes  ailes,  avec  toutes  les  nervures  garnies  de  poils  cotonneux.  Dessous 
des  inférieures  garni  de  ces  mêmes  poils  dans  la  cellule  et  portant  en 
outre  deux  faisceaux  espacés  de  poils  noirs  sur  la  nervure  costale.  Palpes 
et  tibias  comme  dans  la  Buffalaria. 

Tasmanie.     Une  9-    ^oU.  Mus. 

tt 
II 29.     Panagra  CuRTARrA     Gn. 

32mm.  Ailes  supérieures  à  apex  très-aigu  et  falqué,  d'un  cendré  très- 
clair,  avec  quatre  points  nervuraux,  un  point  cellulaire,  ur.e  série 
flexueuse  de  points  suivis  d'une  ligne  brune,  et  la  trace  d'une  ligne  sub- 
termir.ale,  noirs.  Ailes  inférieures,  à  bord  terminal  droit,  sans  autres  des- 
sins que  !es  points  terminaux.  Dessous  sans  dessins  :  les  supérieures  noi- 
râtres, les  inférieures  presque  blanches,  avec  un  point  cellulaire  noir. 

Lépidoptères.    Tome  10.  9 


l3o  ■  FIDONID^. 

Palpes  dépassant  la  tête  de  plus  d'une  longueur.  Front  gris-blanc,  avec 
un  toi>pet  aigu  s'avançant  entre  les  palpes.  —  Ç  k  dessins  moins  mar- 
qués :  mais  les  points  des  supérieures  forment  des  lignes  entières,  plus 
rapprochées  entre  elles,  la  dernière  suivie  d'une  nuance  d'un  ferrugineux 
pâle. 
Très-commune  à  la  Nouvelle-Hollande.     Vingt  ex.    Coll.  div. 

ii3o.     Panagra  Nullata     Gn. 

28'""\  Ailes  d'un  cendré-jaunâtre,  sans  autre  dessin  que  les  points 
noirs  terminaux.  Les  supérieures  sont  un  peu  striées,  et  avec  de  l'atten- 
tion on  Y  voit  la  trace  d'un  point  cellulaire  et  même  d'une  ombre  subter- 
minale. Elles  ont  l'apex  aigu  et  falqué  et  le  bord  légèrement  festonné.  Les 
inférieures  sont  arrondies  et  également  festonnées,  leur  dessous  est  plus 
clair  et  bien  sablé,  avec  un  point  cellulaire  distinct  et  rapproché  de  la 
base.  Les  palpes  dépassent  la  tête  de  près  de  deux  longueurs,  et,  autant 
que  j'en  puis  juger  sur  un  individu  très-mal  conservé,  ils  sont  unicolores, 
«e  qui  est  une  exception  dans  ce  groupe. 

Un  mauvais  individu.  Coll.  Mus.  sans  indication  de  patrie,  mais  que 
je  crois  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Elle  a,  au  premier  abord,  l'aspect  de  certaines  Hypena. 

ii3i.     Panagra  Intextata     Gn. 

24,mm.  Ailes  concolores,  d'un  cendré-testacé,  uniformément  sablées, 
avec  un  point  cellulaire  et  une  bandelette  subterminale  commune,  compo- 
sée principalement  de  points,  mais  que  relient,  aux  ailes  supérieures,  deux 
fines  lignes  ondulées,  d'un  brun-ferrugineux,  depuis  le  bord  interne  jus- 
qu'à la  2'  où  elle  s'éteint,  mais  se  liant  à  la  côte  par  une  lilure  également 
punctiforme,  qui  rentre  du  côté  de  la  base.  Tous  les  points,  même  les 
terminaux,  sont  légèrement-éclairés  en  arrière.  L'apex  est  aigu,  mais  non 
falqué,  et  les  ailes  inférieures  sont  bien  arrondies.  Le  dessous  des  quatre 
est  uniformément  sablé,  avec  le  point  cellulaire  et  une  série  médiane  com- 
mune de  points  nervuraux  mieux  marqués  aux  inférieures.  Palpes  ne 
dépassant  la  tète  que  d'une  demi-longueur.  Antennes  simplement  pubes- 
centes. 

Australie.     Trois  o".     Coll.  Mus.  et  Zeller. 

L'individu  communiqué  par  M.  Zeller,  sous  le  nom  que  je  lui  ai  con- 
servé, est  un  peu  différent  de  ceux  du  Muséum  rapportés  d'Australie  par 
M.  Verreaux  ;  mais  comme  il  est  en  assez  mauvais  état,  je  n'ose  préciser 
ici  ces  différences  que  je  ne  crois  pas  spécifiques. 


FIDONID/E.  l3l 


ii?)2.      Panagra  Sparsularia      Gn,    pi.  12%.  4. 

30mm,  Ailes  arrondies,  à  bord  un  peu  festonné  :  les  supérieures  à  apex 
non  aigu  ni  falqué,  d'un  gris-cendré,  avec  quelques  atomes,  deux  séries 
très-écartées  de  petits  points  noirs  :  la  première  extrabasilaire  composée 
de  quatre  points,  la  seconde  (coudée)  bien  complète,  touchant  les  deux 
bords,  le  5<=  point  rentrant  en  dedans.  Une  tache  cellulaire  assez  grande, 
grise,  un  peu  annulaire.  Dents  du  feston  terminal  presque  entièrement  li- 
serées  de  noir  et,  en  face  de  chacune,  un  petit  point  noir  sur  la  frange. 
Ailes  inférieures  d'un  gris  uni,  laissant  voir  en  transparence  une  série  mé- 
diane de  points  et  un  point  cellulaire  qui  sont  bien  marqués  en  dessous. 
Palpes  dépassant  la  tête  à  peine  d'une  longueur,  obtus  au  sommet,  entiè- 
rement gris.  Antennes  fortement  pectinées. 

Tasmanie.  Un  cf.  Coll.  Mus.  INouvelle-HoUande.  Un  (f.  Coll. 
Zeller. 

II33.     Panagha  Molybdaria     Gn. 

25mm_  Ailes  supérieures  d'un  gris  un  peu  plombé,  avec  une  série  ter- 
minale de  points  accentiformes  noirs,  et  une  large  bande  comprenant 
tout  l'espace  médian,  d'un  gris-noir,  éclaircie  à  la  côte  et  marquée  exté- 
rieurement, entre  2  et  3,  d'une  liture  ferrugineuse.  Une  ombre  subtermi- 
nale maculalre  noirâtre.  Ailes  inférieures  arrondies,  d'un  gris  uni,  sans 
dessins  et  même  sans  points  terminaux;  leur  dessous  cendré,  avec  un 
point  cellulaire  et  une  série  arquée  de  points  noirs. 

NouveUe-Hollande.     Deux  9 .     Coll.  Gn. 

II 34.     Panagra  Confluaria     Gn.    pi.  7  fig.  8. 

30mm_  Ailes  supérieures  d'un  brun-noir,  avec  des  bandelettes  blan- 
ches, très-tranchées  :  trois  droites,  savoir  :  une  sous  la  côte,  une  au  bord 
interne  et  une  au  bord  terminal,  et  trois  flexueuses,  savoir: une  très-obli- 
que de  la  base  au  milieu  de  la  côte,  une  tortueuse  (la  coudée)  divisée  par 
ua  filet  brun,  et  une  presque  parallèle  au  bord.  Ailes  inférieures  claires, 
avec  des  ombres,  dont  une  terminale  ;  leur  dessous  avec  un  gros  point 
cellulaire,  et  trois  lignes  dentées,  éclairées  de  taches  blanches.  P«alpes 
d'une  longueur  et  demie,  avec  la  base  blanche  et  la  tranche  supérieure 
mêlée  de  J)lanc. 

Tasmanie,  Nouvelle-Hollande.    Deux  cf.    Coll.  Mus.  et  Zeller. 

Jolie  espèce  se  distinguant  au  premier  abord  par  la  netteté  de  ses 
dessins. 


|32  FIDOMD^ 


I!35.       PaNAGRA    DlFFUSARIA       Gn. 

25™".  Ailes  supérieures  aiguës,  mais  non  falquées  à  l'apex,  d'un  gris- 
cendré,  mélangé  par  places  de  ferrugineux  clair,  et  traversées  par  trois 
bandes  noirâtres  ondées  :  la  première  divisée  en  deux  taches  et  n'attei- 
gnant pas  la  côte,  celle  du  milieu  (l'espace  médian)  se  rétrécissant  forte- 
ment depuis  la  cellule  jusqu'au  bord  interne,  et  la  dernière  (subterminale} 
n'étant  bien  limitée  qu'en  dehors.  Les  espaces  gris  qui  séparent  ces  ban- 
des sont  traversés  par  de  légères  lignes  ou  ombres,  et  coupés  par  des 
places  ou  litures  ferrugineuses.  Ailes  inférieures  d'un  gris  uni,  mais  avec 
trois  lignes  en  dessous,  postérieures  et  parallèles.  Palpes  une  fois  et  demie 
plus  longs  que  la  tête. 

Nouvelle-Hollande.     Une?.     Coll.  Gn. 

Celte  petite  espèce  ressemble,  au  premier  abord,  à  une  Cidaria  ou  h 
une  Eubolia. 

GROUPE  II.     (Gn.    Lozogramma    Steph.) 

Il  36.     Panagra  Petraria     Hb. 

Hb.  113  —  Esp.  pi.  49  fig.  1  ~  Haw.  p.  344  —  Treits.  I  p.  149  et  Sup. 
p.  181  —Dup.  V  p.  149  pi.  181  fig.  2  —  Steph.  III  p.  259  — Wood  617 
—  Bdv.  1659  —  Lab.  92  =  Chlorosatat  Scop.  551  =  Virgaria  Bork.  25. 

Larv.  ignot. 

Prairies  montueuses,  bruyères  arides,  endroits  humides  des  Bois  d'une 
grande  partie  de  l'Europe,  en  mai  et  juin.     Coll.  dlv.     Commune. 

Le  nom  de  Scopoli  n'est  pas  certain,  parce  que  sa  description  est  très- 
courte,  et  que  la  couleur,  qu'il  compare  à  celle  des  jeunes  filles  chloroti- 
ques,  n'est  pas  du  tout  celle  de  notre  Géomètre. 

Quant  à  la  description  de  Borkhausen,  elle  ne  laisse  aucun  doute,  et 
peut-être  faudrait-il  rendre  à  cette  espèce,  si  connue  sous  le  nom  de  Pe- 
traria, celui  de  Virgaria  qu'il  lui  avait  donné  avant  Hubner  et  Esper, 
quoiqu'il  se  fût  trompé  en  la  prenant  pour  la  Virgata  du  Naturforscher. 

m3j.      Panagra  Sasaria     Gn. 

Taille  et  port  de  notre  Petraria,  mais  les  ailes  supérieures  sont  d'un 
testacé  plus  foncé  et  presque  isabelie,  avec  la  frange  encore  plus  foncée. 
Il  n'y  a  qu'une  ligne  de  bien  distincte,  mais  elle  se  continue  visiblement 
sur  toutes  les  ailes  inférirures,  qui  sont  à  peu  près  du  même  ton  que  les 
supérieures,  et,  au-dessus  d'elle,  on  voit  une  tache  cellulaire  plus  foncée. 


FIDONID^.  l33 

Dessous  comme  dans  Petraria,  avec  la  laclie  cellulaire  et  la  série  de  points 
qui  la  suit,  plus  marqués.  Antennes  et  palpes  comme  chez  Petraria. 

Afrique  centrale.    Un  cf.    Coll.  Gn. 

Serait-ce  une  simple  variété  africaine  de  notre  espèce  d'Europe?  De  nou- 
veaux exemplaires  sont  nécessaires  pour  décider  cette  question. 

Gen.     PLOSERIA     Bdv. 

Bdv.  Gen.  p.  190(1840)  — Herr.-Scli. —Led.  =  £'î)MTawi/i2S  Hb.  Verz. 
=  Nuineria  ])up.  =  Fidonia  Traits. 

Chenilles —  antennes  courtes,  très-minces,  filiformes,  finement  pubes- 

centes  chez  les  cf. —  Pulpes  ne  dépassant  pas  le  front,  squummeux-liérissés 
sur  tous  les  articles.  —  Trompe  roulée.  —  Thorax  très  court,  étroit.  —  Abdo- 
men long,  cylindrique,  caréné,  obtus  à  l'extrémité  dans  les  deux  sexes;  celui 
des  9  /^'"-s  court. —  Pattes  assez  courtes,  grêles  :  les  tibias  postérieurs  non 
renflés,  leurs  tarses  garnis  de  petites  épines  très-courtes,  mais  très-nombreuses 
et  non  aliynées.  —  Ailes  entières,  délicates,  soyeuses,  striées,  à  écailles  un  peu 
relevées, surtout  dans  les  Ç;  les  supérieures  larges,  à  côte  très-convexe,  à  bord 
interne  presque  aussi  long,  le  bord  terminal  coudé  au  milieu,  l'apex  aigu  et 
subfalcfué;  les  inférieures  arrondies,  même  à  l'angle  interne.  —  9  plus  petites, 
à  ailes  plus  épaisses  et  à  apex  plus  aigu  et  plus  falqué  que  les  cf.  —  Nerv. 
Cellules  larges.  —  1,  2  et  3  écartées  à  leur  naissance.  Indépendante  plus  faible, 
mais  distincte  Supérieures  avec  une  aréole  assez  étendue  et  la  costale  .coudée 
avant  la  cellule. 

La  place  de  ce  genre  a  été  jusqu'ici  et  est  encore  fort  obscure.  MM.  Du- 
poncliel  et  Boisduval  le  mettent  avec  les  Fidonia ,  M.  Lederer ,  ainsi  que 
M.  Herr.-Schœffer,  dans  la  divison  qui  repond  à  mes  Hybernides.  Les  pre- 
miers états  qui  nous  seraient  d'un  grand  secours  sont  nialheurcusement 
inconnus,  et  chacun,  en  attendant,  voit  les  analogies  comme  il  l'entend.  J'en 
trouve  pour  ma  part  de  bien  marquées  avec  le  premier  groupe  des  Nu- 
mer  ia. 

Les  Ploserla  paraissent  dès  les  premiers  jours  du  printemps  et  en  même 
temps  que  les  Brephos,  avec  lesquelles  elles  ont  quelques  ressemblances  de 
couleur.  Elles  se  posent  en  plein  jour  sur  la  terre,  et  il  faut  les  faire  lever 
pour  les  apercevoir.  Mais  ceci  ne  s'entend  que  de  la  première  quinzaine, 
époque  où  ou  ne  voit  guère  que  des  màlcs.  Plus  tard  les  deuxs  exes  volent 
lestement  et  souvent  très-haut  par  les'beaux  temps.  La  chenille  vit,  dit-on, 
sur  le  Populus  nigra,  mais  il  parait  qu'on  trouve  le  papillon  dans  les  lieux 
où  cet  arbre  ne  se  rencontre  pas. 

Les  Ploseria  habitent  surtout  les  contrées  boréales  et  ne  sont  pas  très- 
comnunes  dans  les  collections. 


f  34  FIDONID^. 

*  Il 38.     Ploseria  Diversata     V.-W. 

Wien.-Verz.  G  6-7  —  Bork.  102  —  Hb.  202  —  Treits.  I  p.  278  —  Dup. 
rV  p.  474  pi.  170  f,  3  (copio)  —  Eversm.  p.  387  —  Bdv.  1499  — Herr.-Sch. 
p.  57  —  Lah.  91  -=  Aurantiaia  Fab.  177  ? 

Larv.  indic.  H.-S.  • 

40">™.  Ailes  piquetées  de  gris,  avec  la  frange  grise  :  les  supérieures  à 
fond  gris  mêlé  de  jaune,  avec  deux  lignes  flexueuses  noirâtres,  mal  mar- 
quées et  interrompues,  dont  l'origine  à  la  côte  est  plus  noire  et  éclairée  de 
jaune  pâle;  les  inférieures  d'un  jaune-d'ocre  plus  ou  moins  fauve,  avec 
une  seule  ligne  grise  arquée,  parallèle  au  bord.  Une  tache  cellulaire  noi- 
râtre aux  quatre  ailes.  Dessous  plus  clair,  avec  le  dessin  du  dessus.  — 
Ç  plus  petite,  d'un  jaune  plus  fauve  :  les  ailes  supérieures  à  fond  plus 
jaune,  avec  les  stries  plus  nombreuses  et  les  lignes  éclairées  d'écailleS' 
blanches.  (Pour  la  forme,  voir  les  caractères  du  genre.) 

Laponie,  Russie  méridionale,  Suisse,  Nord  de  l'Allemagne,  dans  les 
bois  de  pins,  en  mars  et  avril.  Toujours  rare.  Deuxç/,  une9'  Coll. 
Zeller  et  Lederer, 

La  chenille  vit  sur  le  tremble,  dit  M.  Herr.-SchœfTer.  C'est  tout  ce 
qu'on  en  sait.  Fabricius  dit  que  la  9  est  plus  pâle  et  qu'elle  a  les  ailes 
plus  arrondies.  C'est  positivement  le  contraire  qu'il  fallait  dire.  Mais  a-t-il 
réellement  connu  cette  rare  espèce? 

Gen.     NUMERIA     Dup. 

Dup.  IV  p.  107  et  469  (1829)  —  Bdv.  Herr.-Sch.  Led.  =  Amgoge  Hb. 
=:  Azinephora  St(ii)h.. 

Chenilles  allongées,  carénées  latéralement,  munies  de  petits  bourgeons  dor- 
saux, à  tête  fendue  au  sommet  et  aplatie  antérieurement  ;  vivant  sur  les  arbres, 
à  découvert.  —  Chrysalides  dans  des  coifues  entre  les  feuilles  —  Antennes 
des  çj'  bien  pectinées,  à  sommet  aigu  et  denté.  —  Palpes  dépassant  le  front, 
grossièrement  squammeux,  rapprochés.  —  Trompe  grêle,  mais  longue.  —  Corps 
grêle  :  l'abdomen  des  ç^  terminé  carrément.  —  Pattes  minces:  les  tibias  anté- 
rieurs munis  d'un  pinceau  de  poils  mince,  aussi  long  qu'eux  ;  les  postérieurs 
un  peu  renflés.  —  Ailes  mates,  veloittées,  saupoudrées  :  les  supérieures  à  apex 
plus  ou  moins  aigu  et  a  bord  terminal  légèrement  coudé  ;  les  deux  lignes  mé- 
dianes bien  marquées,  non  parallèles  :  les  inférieures  un  peu  sinuées  ou  même 
coudées  au  bout  de  la  2.  Les  quatre  à  dessins  peu  marqués  en  dessous. —  Ç  gé- 
néralement différentes  des  q".  2,  3  e(  4  des  inférieures  espacées  à  leur  origine. 

Ce  genre,  créé  par  Duponcbel  et  adopté  par  tous  les  auteurs  qui  l'ont 


fidonida;.  i35 

suivi,  me  satisfait  médiocrement  II  ne  renferme  pourtant  chez  ceux-ci  que 
deux  espèces  (puisque  la  troisième  a  été  reconnue  dans  ces  derniers  temps 
pour  être  une  variété  de  la  seconde),  mais  ces  deux  espèces  sont  assez  dif- 
férentes pour  paraître  mal  accouplées.  J'en  fais  donc  deux  groupes  dis- 
tincts, à  l'un  desquels  j'ajoute  une  espèce  exotique,  et  j'en  ajoute  un  troi- 
sième qui  ne  contient  que  des  Géomètres  américaines.  Ces  dernières  ont  les 
ailes  coudées,  et,  les  femelles  au  moins,  ont  l'apex  des  supérieures  aigu  et 
falqué. 

Les  chenilles  des  Numeria  qui  sont  connues  ont  quelques  rapports  avec 
celles  des  Ennomides,  au  moins  par  les  éminences  qui  les  garnissent  et  la 
forme  de  la  tête.  A  cet  égard,  elles  s'éloignent  beaucoup  des  Cabérides, 
dont  les  insectes  parfaits  sont  pourtant  très-voisins,  tant  pour  l'aspect  que 
pour  les  mœurs. 

Ochropurpuraria  Herr.-Sch.  Exot.  317,  que  je  n'ai  pas  vue  en  nature, 
appartient-elle  à  ce  genre  ? 

GROUPE  I. 

I  I  39.       NuiMERIA    ObFIRMARIA       Hb. 

Hb.  Exot.  Schm.  I  ampl.  VI  Tulg.  6. 

33™™.  Ailes  supérieures  coudées,  d'un  brun-roux,  avec  l'espace  médian 
plus  clair  et  séparé  nettement  par  la  coudée  qui  est  droite  ou  à  peine  in- 
fléchie et  touchant  les  deux  bords.  Un  trait  cellulaire  noir  et  une  bande 
terminale  brune  comme  aux  supérieures,  mais  se  perdant  vers  la  1.  Des- 
sous des  quatre  ailes  d'un  jaune  d'or  sablé  de  noir,  avec  la  frange  et  un 
vestige  de  ligne  aux  supérieures,  brunâtres.  Antennes  robustes  et  forte- 
ment pectinées  jusqu'au  sommet.  —  9  pl"s  grande,  avec  l'apex  des  su- 
périeures notablement  aigu  et  falqué,  et  les  inférieures  à  coude  plus  dis- 
tinct. 

Amérique  septentrionale.    Deux  ç/",  une  9  •    Coll.  Mus.  et  Gn. 


H' 


y%>\  ^A/%'L 


ii4o.     Numeria  Duaria        ^     Qé^  ^,ft/%^k<i^ 

Elle  pourrait  bien  n'être  qu'une  variété  de  la  suivante.  Ses  ailes  su- 
périeures paraissent  moins  falquées  et  à  coude  plus  adouci;  les  inférieures 
sont  aussi  fortement  creusées  vis-à-vis  de  la  cellule.  Les  quatre  sont  d'un 
gris-teslacé  clair,  presque  sans  atomes  :  les  supérieures  avec  deux  lignes 
ondulées  noirâtres,  de  chaque  côté  desquelles  le  fond  devient  plus  foncé 
et  dessine  ainsi  l'espace  médian  en  clair  ;  les  inférieures  avec  une  seule 
ligne  qui  est  dans  le  même  cas.  Le  point  cellulaire  est  très-marqué. 

Canada.    Une  9.    Coll.  Gn, 


l36  FIDONID^. 

Il4l-   NUMERIA  HamARIA   Gn. 

40'»'".  Ailes  supérieures  aiguës  et  falquées  à  l'apex  et  à  coude  pro- 
noncé au  milieu;  inférieures  avec  deux  coudes,  l'un  très-petit  au  bout  de 
la  2',  l'autre  très-marqué  au  bout  de  la  1,  le  bord  concave  entre  eux  :  les 
quatre  d'un  testacé  mêlé  de  rougeâtre,  sablées  d'une  multitude  d'atomes 
foncés,  qui,  vus  à  la  loupe,  sont  mêlés  de  quelques  écailles  noires,  avec 
un  point  noir  cellulaire  et  deux  ombres  plus  ou  moins  marquées,  noirâ- 
tres, écartées  aux  premières  ailes,  où  elles  occupent  la  place  des  deux 
lignes  principales  (la  coudée  suivie  au  milieu  de  grosses  litures  foncées), 
rapprochées,  parallèles  et  subterminales  aux  ailes  inférieures.  Dessous  à 
nervures  et  atomes  plus  rougeâtres.  Antennes  comme  chez  Obfirmaria. — 
Ç  semblable.  , 

Amérique  septentrionale.    Uncf,  deux9-    Coll.  Dbday  et  Gu. 

GROUPE  II. 
1142.      NuMERiA  Fritillaria     Gn. 

30mm,  Ailes  supérieures  à  coude  à  peine  senti;  inférieures  arrondies: 
les  quatre  d'un  blanc-fumeux,  aspergées  d'une  multitude  de  stries  d'un 
brun  de  bois,  avec  des  traits  terminaux  noirs,  et  une  ombre  médiane 
commune,  large,  fondue,  indécise  et  traversée  par  une  série  de  points 
noirs,  suivis,  aux  supérieures,  de  petites  places  blanches,  dont  une  plus 
large  entre  2  et  5.  Les  mêmes  ailes  ont,  en  outre,  les  traces  d'une  ombre 
exlrabasilaire.  Dessous  à  peu  près  semblable  à  celui  de  Capreolaria. 

Etats-Unis  d'Amérique.     Une  9  •     Coll.  Dbday. 

1143.     NuMERiA  Capreolaria     V.-W. 

Wien.-Verz,  G-2  —  Fab.  65  —  Bork.  87  —  Hb.  204,  «05  —  Treits.  l 
p.  305  —  Dup.  IV  p.  476  pi.  170  ûg.  4-5  —  Bdv.  1501  —  Herr.-Sch.  p.  68 
—  Lah.  109. 

Larv.  Treits. 

Bois  de  sapins  des  Alpes,  de  la  Suisse,  de  la  Provence  et  du  Dauphiué, 
grands  bois  du  haut  Palatinat,  en  juillet  et  août.     Coll.  div. 

C'est  cette  espèce  qui  me  paraît  la  moins  bien  placée  dans  le  genre  Nu- 
meria,  quoiqu'elle  en  fasse  partie  depuis  longtemps.  Outre  la  grande  dis- 
semblance qui  se  voit  entre  le  mâle  et  la  femelle,  ce  dont  les  autres  Nmne- 
ria  n'ofifrent  pas  d'exemple,  la  forme  et  l'épaisseur  des  ailes,  leur  trait 
apical,  la  série  de  points  du  dessous  des  inférieures,  etc.,  lui  donnent  un 
aspect  tout  différent. 


FIDONIDTE.  187 

A.      Donzelarîa     Dup. 

Dup.  IV  p.  478  pi.  170  Ug.  6—  Hub-Gey.  575  —  Ann.  Soc.  Ent.  1850 
Bull.  p.  26. 

D'un  jaune-d'ocre  pâle,  sans  ou  presque  sans  atomes  ni  stries,  avec  les 
lignes  très-bien  écrites  et  d'un  noir  tranché. 

Mont-Dore,  en  août.    Coll.  Bellier. 

GROUPE  III. 

Il44'        NUMERIA    PULVERAHIA       Alb. 

Albin  pi.  96fig.  d-f—  Lin.  215  —  Clerck  pi.  5  lig.  6  et  9  —  Knock  II 
pi.  3%.6-'S—  Fab.  99  —  Bork.  85— Esperpl.  XXV  fig.  1-2  — Hb.203 
—  Haw.p.  301  — Treits.  I  p.  309— Dup. IV  p.  471  pi.  170  f.  1— Steph.III 
p.  195—  Wood  523  —  Bdv.  1500  —  Herr.-Sch.  p.  68  -Lab.  108. 

Larv.  Alb.  Hb.  Treits. 

Bois  humides  et  prés  sylvatiques  de  la  plus  grande  partie  de  l'Europe, 
en  avril  et  mai,  puis  en  août;  moins  abondante  à  cette  seconde  époque. 
Dans  certaines  contrées  une  seule  apparition  en  juin.  Les  individus  bien 
frais  ne  sont  pas  très-communs. 

Elle  ne  varie  pas  beaucoup.  Je  remarque  cependant  que  les  exemplaires 
que  j'ai  reçus  d'Angleterre  sont  plus  grands,  à  ailes  un  peu  plus  oblon- 
gues,  d'un  ton  beaucoup  moins  jaune  et  plus  violacé,  et  que,  outre  la  sail- 
lie que  la  coudée  présente  entre  la  2  et  la  3,  il  y  en  a  une  autre  très-aiguë 
sur  la  1'. 

Gen.     PACHYDIA     Gn. 


Chenilles —  Antennes  des  çf  à  lameî  longues  cl  couchées,  avec  le  der' 

nier  tiers  filiforme  ;  celles  des  $  sétacées.  —  Palpes  épais,  continus,  remontant 
jusqu'à  moitié  de  la  tête ,  à  dernier  article  en  bouton  très-court.  —  Corps  ro- 
buste: l'abdomen  des  q"  aussi  larcjc  que  le  thorax,  déprimé,  terminé  par  une 
large  brosse  de  poils,  carrée,  susceptible  de  s'épanouir.  —  Pattes  longues,  ro- 
bustes, mais  sans  renflements ,  à  cuisses  antérieures  courtes,  mais  velues.  — 
Ailes  larges,  épaissies,  entières,  concolores  :  les  supérieures  à  apex  aigu-carré, 
marqué  d'une  ou  deux  litures  blanches,  à  bord  terminal  convexe;  les  inférieures 
arrondies,  à  angle  anal  carré.  Point  de  dessins  en  dessous.  —  Nervules  supé- 
rieures des  secondes  ailes  occupant  autant  d'espace  que  les  infèneures.  Pas 
d'indépendante. 

Genre  très-distinct,  qui  participe  un  peu  de  l'aspect  des  Cabérides,  mais 
qui  a  cependant  nnfacies  tout  i)articulier.  Ce  qui  le  caractérise  surtout,  c'est 


l38  FIDONlDiE. 

la  largeur  inusitée  de  l'abdomen  des  mâles  et  la  brosse  soyeuse  qui  le  ter- 
mine et  qui  n'est  pas  un  simple  pinceau  anal,  comme  dans  une  foule  de  Lé- 
pidoptères, mais  l)ien  un  faisceau  très-serré  de  poils  soyeux  ou  légèrement 
squammeux,  suivant  les  espèces.  Dans  la  copulation,  ce  faisceau  s'épanouit 
et  laisse  à  découvert  les  organes  générateurs ,  et  parfois  l'insecte  mort 
conserve  cette  disposition. 

Les  Pachydia  sont  extrêmement  voisines  l'une  de  l'autre.  Je  ne  connais 
pas  Vhabitat  de  toutes  les  espèces,  je  crois  cependant  les  deux  premières 
brésiliennes.  La  troisième  habile  certainement  les  îles  de  la  Sonde. 

f   1145.      Pachydia  Abdominaria     Gn. 

38°"".  Ailes  d'un  brun-vineux  ou  violâtre,  nuage  et  strié  de  noirâtre: 
les  supérieures  avec  une  ligne  arquée,  mais  non  flexueuse,  noirâtre,  isolant 
un  large  espace  terminal  plus  rougeâtre,  marqué,  sous  l'apex,  d'une  liture 
blanche  brisée.  Deux  ombres  parallèles  (extrabasilaire  et  ombre  médiane) 
sont  placées  à  distance  de  cette  ligne,  mais  bien  moins  nettes.  Ailes  infé- 
rieures avec  deux  ombres  à  peine  distinctes  :  la  première  marquée  au  mi- 
lieu d'un  très-petit  point  cellulaire  blanc.  Dessous  d'un  gris-carné  strié, 
avec  une  large  ombre  subterminale  vineuse.  Abdomen  terminé  par  une 
brosse  de  poils  noirs. 

Deux  (f  dont  j'ignore  la  patrie.     Coll.  Gn. 

/i  146.      Pachïdia  Pygaria     Gn. 

Taille  et  port  de  la  précédente,  mais  d'un  rouge  moins  vineux  et  plus 
mêlé  de  jaune.  La  ligne  qui  isole  l'espace  terminal  est  arquée  seulement 
au  sommet  et  complètement  droite  à  partir  de  la  cellule.  Aux  supérieures 
un  petit  point  cellulaire  noir;  aux  inférieures  le  point  cellulaire  blanc,  beau- 
coup plus  large.  Abdomen  terminé  par  une  brosse  de  poils  d'un  blond  clair. 

Brésil?    Un  cf.     Coll.  Gn. 

ii47-      Pachydia  Vexillaria     Gn. 

Elle  est  encore  très-voisine  des  précédentes, et  de  la  couleur  ù' Abdomi- 
naria, mais  plus  claire  et  plus  striée  sur  le  disque.  Il  n'y  a  point  de  ligne 
séparant  nettement  le  bord  terminal,  mais  seulement  une  série  de  places 
irrégulières  d'un  jaune-rouillé,  dont  les  plus  apparentes  placées  au  som- 
met, avant  deux  litures  apicales  blanches,  et  une  autre  plus  pâle  au  bord 
interne.  Ces  deux  litures  ne  sont  point  superposées,  mais  placées  l'une 
derrière  l'autre,  et  la  dernière  s'étend  jusque  sur  la  frange.  Tout  l'angle 
interne  des  ([uatre  ailes  est  d'un  gris-violet  sombre  formant  presque  tache. 
Leur  espace  basilaire  est  aussi  plus  foncé,  et  le  point  blanc  cellulaire  des 
secondes  s'y  détache  bien. 

Bornéo.     Une  9.  Coll.  Gn. 


FIDONID;E.  I  jg 


Gen.     SCODIONA     Bdv. 

Bdv.  Ind.  p.  185, 1840,—  H.-S.  =  Psednothrix  l{h.=  Fidonia  Treits. 
Dup.  =  Scodiona  et  Enconista  Led.  =  Mœsia  Steph. 

Chenilles  épaisses,  très-cylindri(jues,  à  tcle  globuleuse,  ayant  le  12*  anneau 
profondément  bifide  et  en  outre  une  éminence  spinijorm^  sur  le  II';  vivant 
sur  les  plantes  basses.  —  Chrysalides  enterrées.  —  Antennes  des  çf  pectinées 
jusqu'au  sommet,  à  lames  fortes,  mais  régulières,  et  non  plumeuses .  —  Palpes 
très-courts,  écartés,  coniques.  —  Front  velu-laineux,  mais  sans  toupet  et  plutôt 
aplati;  vertex  velu  et  concolore.  —  Trompe  très  courte.  —  Corps  velu,  souvent 
robuste:  le  thorax  carré,  convexe,  l'abdomen  caréné,  velu  latéralement.  — 
Pattes  médiocrement  longues.  —  Jiles  épaisses,  arrondies,  entières,  veloutées, 
saupoudrées,  à  franrje  longue  et  bien  fournie,  mais  mate:  les  premières  avec 
un  point  cellulaire  et  la  ligne  coudée  formée  ordinairement  par  des  points;  les 
secondes  beaucoup  plus  claires  en  dessous  que  les  premières.  —  Ç  plus  petites 
et  plus  lourdes  que  les  cf. 

Genre  d'un  aspect  douteux  et  qui  parait,  au  premier  abord,  appartenir 
aux  Amphidasydes  ou  aux  Ennomides,  mais  les  espèces  à  corps  épais  qui 
causent  principalement  cette  illusion,  se  lient  si  intimement  à  celles  dont 
Yhàbitus  est  plus  grêle,  qu'il  est  impossible  de  les  séparer. 

On  pourrait  partager  les  Scodiona  en  groupes  très-nombreux  :  la  Bel- 
giaria  a  les  palpes  à  peine  distincts,  les  tibias  postérieurs  sans  renflement, 
et  les  femelles  beaucoup  plus  petites  que  les  mâles.  —  V Emuddaria  n'ofTre 
déjà  plus  ces  caractères  au  même  degré.  —  La  Lentiscaria  a  le  thorax 
couvert  d'une  laine  épaisse  et  le  corps  robuste  comme  un  Bombyx,  ses  pal- 
pes sont  velus- hérissés,  et  tous  ses  tibias  sont  épais  et  fourrés.  —  La  Cons- 
persfiria  et  la  Turturaria  reviennent  à  une  grosseur  moyenne  et  peuvent 
passer  pour  les  types  du  genre.  —  La  Milvaria  se  distingue  par  ses  ailes 
aiguës  à  l'apex,  ses  palpes  plus  longs  et  à  articles  asse^istincts,  ses  ailes 
inférieures  largement  bordées  de  noir  en  dessous.  —  L'Inspersaria  par  une 
ombre  sublerminale  commune.  —  Enfin,  la  Perspersariu  que  M.  Lederer 
a  érigée  'en  genre  séparé  sous  le  nom  à' Enconista,  a  le  corps  plus  mince, 
les  palpes  à  articles  assez  distincts,  mais  surtout  les  libias  antérieurs  armés 
d'unongle  robuste  et  recourbé.  VAgarithnria  présente  le  môme  caractère.— 
Il  faudrait  donc,  pour  être  conséquent,  faire,  dans  ce  genre  qui  parait  si  ho- 
mogène au  premier  abord,  à  peu  près  autant  de  groupes  que  d'espèces.  J'ai 
préféré  n'en  donner  aucun  et  considérer  toutes  ces  différences  comme  pu- 
rement spécifiques. 

On  connaît  trois  chenilles  des  Scodiona.  Elles  diffèrent  principalement 
de  celles  des  Selidosema  par  la  saillie  spiniformc  de  leur  M«  anneau  cl  par 
l'anus  profondément  bifide.  D'après  le  peu  qu'on  en  sait,  elles  paraissent 
avoir  les  mêmes  mœurs. 


l4o  FIDONID.E. 

Les  insectes  parfaits  sont  tous  plus  eu  moins  rares.  Us  habitent  principa- 
lement les  pays  de  montagnes  ou  les  contrées  les  plus  méridionales.  L'un 
d'eux  cependant  se  trouve  dans  les  forêts  du  nord  de  l'Angleterre.  M.  Her- 
rich-Schœffer  figure  dans  ses  Exotiques  (449),  sous  le  nom  de  Scodiona 
Prœcanaria,  une  Géomètre  qui  ne  me  parait  guère  appartenir  à  ce  genre. 

Il  4'"^.      Scodiona  Milvaria     Gn.    pi.  8  fig.  8. 

37mm,  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  comme  un  peu  falqué,  d'un 
testacé-rougcàtre,  avec  une  grosse  tache  cellulaire  un  peu  vague  et  une  sé- 
rie médiane  de  points  noirs  nervuraux  Ailes  inférieures  noirâtres,  à  base 
plus  claire,  avec  la  frange  concolore  aux  premières  ailes,  une  grosse  tache 
vague  cellulaire,  noirâtre,  et  la  trace  d'une  série  de  points.  Leur  dessous 
d'un  gris-blanc  saupoudré,  avec  une  large  bordure  et  une  grosse  tache 
cellulaire,  noires. —  Ç  semblable  pour  la  taille  et  la  coupe,  mais  d'un  brun 
hépatique  ou  briqueté,  avec  les  ailes  inférieures  plus  noires. 

Tasmanie.     Uncc"',  uneÇ.     Coll.  Mus. 

Celte  espèce  diffère  des  autres  Scodiona  pour  la  coupe  des  ailes  supé- 
rieures; néanmoins,  je  la  crois  bi^n  à  sa  place  ici.  On  remarquera  aussi 
cette  large  bordure  noire  et  celte  taclic  coilulaire  étendue  du  dessous  qu'on 
retrouve  chez  tant  d'espèces  de  la  Nouvelle-Hollande  ,  non-seulement  chez 
les  Géomètres,  mais  aussi  chez  les  IVoctuelles. 

1149.      Scodiona  Turturaria     Dup. 
Bdv.  Gen.  1465  (non  Herr.-Sch.)  =  ConspersariaY)u]}.l\ p. 454  pi. 268 

Elle  est  très-voisine  de  la  Conspersaria,  mais  plus  grande,  d'un  blanc 
moins  pur,  surtout  le  mâle.  La  côte  des  supérieures  me  paraît  un  peu 
plus  plus  conca^el  leur  apex  un  peu  plus  prolongé.  Le  point  cellulaire 
des  quatre  ailes  forme  un  petit  anneau  évidé.  Les  palpes  sont  d'un  brun- 
marron  et  non  pas  noirs.  La  hampe  des  antennes  du  cf  est  plus  mince  et 
moins  squammeuse,  enfin  la  poitrine  et  les  cuisses  sont  plus  velues,  elles 
pattes  du  çf  sont  brunes  et  non  pas  noirâtres. 

Basses-Alpes.    Un  cT,  une  9-     f^oll.  Lederer. 

Les  différences  qui  la  séparent  de  la  Conspersaria  sont  légères,  sans 
doute,  mais  comme  elles  sont,  en  partie,  organiques  et  que  l'aspect  de 
l'insecte  est  tout  différent,  je  suis  porté  à  la  considérer  comme  bien  dis- 
tincte. 

Nota.  La  Géomètre  que  M.  Herrich-Schœffer  a  donné3  sous  ce  nom 
n'est  pas  du  tout  celle-ci,  et  me  paraît  plutôt  soit  une  Lentiscaria,  soit 
une  variété  d' E^nucidaria . 


FIDONID.E. 


.41 


^P®'  Il5o.        SCODIONA    CoNSPERSARIA       V.-W. 


Wien.-Verz.  G-8  —  Fab.  49  —  Bork.  104  —  Hb.  138  —  Treits.  1  p.  299 
—  Evers.  p.  390  —  Bdv.  1464—  Herr.-Sch.  p.  65. 
Larv.  Hb. 

33™".  Ailes  blanches,  entièrement  et  finement  saupoudrées  d'atomes 
noirs,  avec  un  point  cellulaire  et  une  série  médiane  de  points  nervuraux 
noirs,  et  la  frange  à  peine  plus  jaunâtre  à  sa  base.  Dessous  des  supérieures 
noirâtre;  des  inférieures  blanc,  avec  les  points  du  dessus.  Front  blanc. 
Palpes  et  pattes  antérieures  noirâtres.  —  9  semblable,  mais  ayant  les 
supérieures  plus  claires  en  dessous,  avec  la  côte,  l'apex  et  les  nervures 
teintés  d'ochracé. 

Hongrie,  Autriche,  Dalmatie,  Orenbourg,  Saratoff,  Casan,  en  juin  et 
juillet.     Coll.  Leder.  et  Gn. 

Elle  varie  pour  l'expression  du  point  cellulaire  et  de  la  série  médiane. 
Il  est  vrai  de  dire  que  la  figure  de  Hubner  représente  au  moins  autant 
l'espèce  suivante  que  celle-ci. 

ij5i.     Scodiona  Lentiscaria     Dotiz. 

Donz.  Soc.  Eut.  Fr,  1836  p.  13  pi.  1  fig.  i-S  —  Hb.  592,  593  —  Dup. 
Sup.  IV  p.  17  pi.  52  fig.  1  —  Bdv.  1466  —  Herr.-Sch.  p.  66. 
Larv.  ignot, 

Marseille,  Hyères,  en  avril.     Un  c/",  deux  9.     Coll.  Gn. 

Par  son  corps  robuste,  et  surtout  l'épaisse  fourrure  de  son  thorax,  cette 
espèce  paraît  tout-à-fait  disparate  dans  ce  genre.  Il  faut  ajouter  à  ce?,  dif- 
férences celles  des  palpes,  qui,  au  lieu  d'être  réduits  et  squamnieux,  sont 
garnis  de  longs  poils  hérisses  qui  dépassent  notablement  le  front,  ce  qui 
est,  du  reste,  la  conséquence  de  la  villosité  générale  de  l'insecte. 

II 52.     Scodiona  Emucidakia     Hb, 

Hb.  425  —  Dup.  IV  p.  450  pi.  168  f.  2—  Bdv.  1467  —  Herr.-Sch.  p.  65 
fig.  «33,  2S4,  225. 

Larv.  ignot. 

France  uiéiidionale,  en  juillet.     Deux  cT,  une  9-     Coll.  Gn. 

Je  crois  que  la  Turturaria  Her.-Sch.  (p.  66,  fig.  269,  270), qui  n'est  point 
la  véritable,  n'est  qu'une  variété  de  cette  espèce.  Seulement,  elle  paraît 
beaucoup  plus  robuste,  en  sorte  qu'elle  pourrait  aussi  se  rapporter  à  la 
Lentiscaria,  Je  n'en  puis  pailer,  ne  l'ayant  pas  vue  eu  nature. 


l/|i  FIDONID^. 

=^.  Il  53.       SCODIONA    RELGfARIA       Hb. 

Hb.  Beitr.  4  pi,  2  N  et  Sauri.  140  —  Bork.  80  —  Fab.  Sup.  62-63  = 
Favillacearia  Hb.  139  —  Haw.  p.  278  —  Treits.  I  p.  297  et  Sup.  p.  189 
—  Dup.  IV  p.  448  pi.  168  fîg.  1  —  Curtis  pi.  33  —  Steph.  III  p.  150  — 
Wood  458  —  Bdv.  1468  —  Herr.-Sch.  p.  65  flg.  47  =  Mediopunctaria 
Don.  XIII  pi.  461  lig.  1. 

Larv.  Treits.  Sup. 

Hongrie,  Autriciie,  Ou«st  de  la  France,  Nord  de  l'Angleterre,  dans  les 
bois,  en  juin  et  juillet.     Cinq  cT,  une  9-    tloll.  Gn. 

Il  n'y  a  pas  Heu  de  faire  deux  races  de  cette  Scodiona,  comme  l'ont  fait 
jusqu'ici  tous  les  auteurs,  sur  le  vu  des  figures  de  Hubner  qui  sont  toutes 
deux  exagérées,  chacune  dans  un  sens  opposé.  La  vérité  est  entre  les  deux  ; 
c'est-à-dire  qu'il  est  rare  de  trouver  des  individus  chez  lesquels  les  lignes 
des  supérieures  soient  minces  et  la  coudée  non  suivie  de  litures  noirâtres, 
comme  la  figure  139,  et  encore  plus  de  voir  des  exemplaires  aussi  marqués 
de  fauve  que  !a  figure  140.  La  coupe  des  deux  est  aussi  inexacte,  quoique 
la  figure  139  soit  mieux  celle  du  cf. 

Quoique  le  nom  de  Favillacearia  soit  presque  généralement  adopté,  il 
ne  saurait  prévaloir  sur  celui  de  Borkhausen  et  de  Fabricius. 

Duponchel  avait,  quoi  qu'il  en  dise,  donné  une  figure  très-passable  de 
cette  espèce,  et  celle  qu'il  a  figurée  dans  son  Supplément  ne  s'y  rapporte 
pas. 

^.  II 54.     Scodiona?  Penulataria     Hb. 

Hb.  507,  508. 

Je  ne  l'ai  point  vue,  ni  personne  à  ma  connaissance.  Il  parail  qu'elle 
présente  deux  variétés,  dont  l'une,  507,  paraît  avoir  quelques  rapports  avec 
la  Belgiaria  et  VEmucidaria.  L'autre,  508,  en  serait  une  modification  plus 
foncée  et  uniformément  aspergée  de  stries  noirâtres.  J'ignore  d'après 
quelles  données  M.  Boisduval  rapporte  à  la  Plumaria  cette  Penulataria, 
qui  paraît  n'avoir  pas  été  retrouvée  depuis  Hubner. 

Il  55.     Scodiona  Inspersabia     Gn. 

36"'"'.  Ailes  concolores,  d'un  testacé-jaunâlre,  avec  quelques  atomes 
foncés  et  une  ombre  subterminale  interrompue,  brunâtre,  plus  droite  aux 
inférieures.  Un  point  noir  cellulaire  bien  marqué.  Dessous  des  quatre  ai- 
les plus  pâle,  uniforme,  avec  ce  uiême  point  noir  encore  plus  distinct, 
mais  sans  aucun  autre  dessin. 

Cafrerie.     Un  cf.    Coll.  Gn. 


FIDONID/E.  143 

fl56.      ScOBIONA  Perspersabia      Dup. 

Diip.  IV  p.  458  pi.  169  fig.  1-2  —  Treits.  Sup.  X  p.  192  —  Bdv. 
1469  —  Herr.-Sch.  p.  67  fig.  54-56. 
Larv.B.R.G. 

Montpellier,  Marseille,  en  septembre  dans  les  garrigues.  Quatre  çf, 
trois  9.     Coll.  Gn. 

Duponchel  ayant  cité  à  tort  la  Perspersaia  de  Treitsclike,  ce  dernier  a 
relevé  cette  erreur  dans  son  Supplément,  en  publiant  la  Géomètre  de  Du- 
ponchel. La  remarque  de  M.  Boisduval  (Gêner,  p.  185  in  not.)  était  donc 
surabondante. 

Les  mâles  de  cette  Scodiona  varient  depuis  le  jaune-d'ocre  vif  jusqu'au 
gris-olivâtre,  et  Duponcliel  a  bien  figuré  les  deux  extrêmes,  mais  la  femelle 
ne  varie  pas  moins.  M.  Herrich-Scliœ(Ter  l'a  probablement  représentée, 
mais  sa  figure  du  mâle  est  très-inférieure  à  celle  de  Duponchel. 

La  Perspersaria  porte,  à  l'extrémité  des  tibias  antérieurs,  un  ongle  re- 
courbé et  robuste,  et  ces  tibias  sont  beaucoup  plus  courts  que  chez  les  au- 
tres espèces.  Ces  caractères  ont  paru  suffisants  à  M.  Lederer  pour  établir 
un  genre  à  part  sous  le  nom  d'Enconista. 

I  !  57.     Scodiona   Agaritharia     Dard. 

Ddrdouin  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1842  p.  201  pi.  8  fig.  3-4— Herr.-Sch.  p.  68 
fig.  44,  261. 

Larv.  Dard,  (renseign'.). 

Environs  de  Marseille.     Un  (f.    Coll.  Gn. 

Cette  Géomètre  est  un  peu  incertaine,  quant  au  genre.  Elle  tient  à  la 
fois  des  Numeria  et  des  Selidosema.  Pourtant,  je  crois  que  sa  place  est 
plutôt  ici,  malgré  ses  ailes  inférieures  assez  profondément  sinuées  et  ses 
antennes  plumcuses.  Il  est  à  remarquer  qu'elle  porte  à  l'extrémité  des  ti- 
bias antérieurs,  un  ongle  recourbé  comme  la  Perspersaria,  ce  qui  la  rap- 
proche encore  de  ce  genre.  Elle  est  toujours  très-rare  dans  les  collec- 
tions. 

Gen.     EUSARCA     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  34  (1847)  Led.  =  Aspilates  Bdv.  Dup. 

Chenilles —  Antennes  des  q"  (garnies  jusqu'au  sommet  de  lames  très- 
fines,  mais  fortement  pubescentes  ;  celles  des  Ç  minces  et  sélacées.  —  Palpes 
atteignant  à  peine  le  front,  squammeux,  comprimés,  à  articles  indistincts, 
écartes  par  la  trompe,  qui  est  robuste.  —  Front  sans  toupet.  —  Corps  grêle. 


l44  FJDONIDiE. 

—  Pattes  longues  et  minces,  sans  renflements.  —  Ailes  non  saupoudrées,  lisses, 
très-entières,  à  franges  longues  :  les  supérieures  à  apex  prolongé,  mais  obtus  et 
abord  terminal  droit  et  oblique,  avec  les  lignes  flexueuses  ;  les  inférieures  à 
angles  arrondis,  à  bord  terminal  non  convexe,  sans  dessins  ni  atomes  en  des- 
sous, ayant  les  2  et  3  séparées  à  leur  origine. 

Deux  espèces  composent  ce  petit  genre,  qui  tient  un  peu  de  tous  ceux 
qui  l'entourent,  sans  pouvoir  se  rapporter  à  aucun.  C'est  surtout  avec  les 
espèces  délicates  du  genre  Scodiona  qu'il  a  quelque  parenté,  mais  les  an- 
tennes des  mâles,  la  trompe  très-développée,  l«s  pattes  longues  et  minces, 
les  ailes  presque  soyeuses  comme  celles  des  Sterrha,  etc.,  l'en  font  très- 
facilement  distinguer. 

Il  ne  s'est  rencontré  jusqu'ici  que  dans  la  Russie  méridionale  et  l'Asie 
Miaeure,  et  n'est  pas  répandu  dans  les  collections,  surtout  les  femelles,  qui 
sont  beaucoup  plus  rares  que  les  mâles. 

*  II 58.     EusARCA  Jacularia     Hb. 

Hb.  431  —  Dup.  Sup.  IV  p.  240  pi.  71  fig.  2  —  Evers.  p.  373  —  Bdv. 
1489  —  Herr.-Sch.  p.  35  fig.  365. 
Larv.  ignot. 

30mm_  Ailes  supérieures  d'un  testacé-jaunâtre ,  avec  un  point  cellu- 
laire et  deux  lignes  épaisses,  brunes,  éclairées  extérieurement  de  blanc  : 
la  première  arquée  et  courte,  la  seconde  flexueuse,  formant  surtout  une 
saillie  entre  2  et  3.  Ailes  inférieures  plus  pâles,  avec  une  ombre  mé- 
diane sinueuse,  éclairée  en  arrière.  Dessous  des  quatre  d'un  ocliracé  pâle, 
sans  dessins.  — Je  n'ai  pas  vu  la  femelle. 

Sarepta,  bords  du  Volga  inférieur,  à  la  fin  de  mai,  dans  les  petites  fon- 
drières pleines  de  broussailles.     Coll.  div. 

*  iiSg,     Eusarca  Badiaria     Frey. 

Frey.  354  —  Herr.-Sch.  fig.  30  —  Led.  =  Emucidaria  Evers.  Bull. 
Mosc.  1837—  F.  Ural.  p.  388  (non  alior.)  =  Prœcamria  Evers.  Bull.  1847 
p.  18  pi.  VI  fig.  4,  5  =  Telaria  Herr.-Sch.  texte  p.  34  —  Led. 

Larv.  ignot. 

Bords  du  Volga  inférieur,  Orenbourg,  en  mai  et  juin.  Un  o",  une  9' 
Coll.  Leder.  et  Gn. 

Nos  modernes  réformateurs  n'ont  pu  souETrir  une  Badiaria  et  une  Ba- 
diata.  Dansée  cas,  au  moins,  fallait-il  adopter  le  second  nom  d'Eversmann, 
au  lieu  d'en  inventer  un  nouveau. 


FIDONID^.  145 


Gen.     SELIDOSEMA     Led. 

Led.  Geo.  Eur.  p.  68  (1853)  =  Fidonia  Treits.  Dup.  Bdv .  =  Fidonia  et 
Boarmid  Herr.-Sch. 

Chenilles  cylindriques,  non  atténuées  ni  carénées,  sans  aucune  éininence ;  à 
tête  (jlobuleuse ;  vivant  sur  les  plantes  basses.  -  Chrysalides  enterrées.  —  Ati- 
tennes  des  Q^à  dents  ou  à  lames  plus  ou  moins  longues,  avec  l'extrémité  aiguë; 
celles  des  ^  filiformes.  —  Palpes  garnis  d'écaillés  grossières,  droits,  réunis  en 
bec  et  dépassant  le  front,  à  3^  article  aussi  squammeux,  mais  assez  distinct.  — 
Front  squammeux.  —  Trompe  toujours  visible,  mais  semvent  courte  ou  grêle, 
—  Corps  moyen  :  le  lliorax  (rès-mclé  d'écaillés;  l'abdomen  grêle,  long  et  soyeux 
citez  les  çf ,  ovoïde-oblong  chez  les  Ç.  —  Pattes  longues  et  ns-'iez  fortes,  à  er- 
gots longs,  —  Ailes  grises  ou  brunes.,  mates,  entièrement  saupoudrées  ou  striées, 
à  franges  longues,  concolores,  luisantes  :  les  supérieures  prolongées,  mais  ob- 
tuses à  l'apex;  les  inférieures  souvent  un  peu  dentées,  plus  ou  moins  échancrées 
ou  sinuées  vis-à-vis  la  cellule,  toujours  plus  saupoudrées  en  dessous. 

J'ai  cru  trouver  assez  de  caraclèrespour  isoler  des  Fidonia  ce  genre  créé 
par  M.  Lederer,  et  dont  l'aspect,  du  resie,  en  est  irès-différent  ;  mais  il  n'est 
pas  plus  homogène  que  lui,  et  il  faudrait  le  diviser  aussi  en  groupes  nom- 
breux, car  il  tient  à  la  fois  aux  Fidonia,  aux  Scodiona,  aux  Numeria  et  un 
peu  aussi  aux  Boarmides,  où  l'on  a  placé  quelques-unes  de  ses  espèces. 
Aussi,  est-il  assez  difficile  à  limiter,  surtout  maintenant  que  ses  chenilles 
sont  presque  totalement  inconnues.  L'avenir  nous  en  dira  plus  long  à  cet 
égard,  mais  je  croisqu'il  faudra  plutôt  encore  le  restreindre  que  l'augmenter. 

Les  Selidosema  ont  à  peu  près  les  mœurs  des  Fidonies.  Les  mâles  volent 
en  plein  jour  dans  les  lieux  secs  et  herbus,  mais  les  femelles,  beaucoup 
plus  lourdes  qu'eux,  ne  quittent  guère  leur  retraite  et  restent  presque  tou- 
jours cachées  très-près  du  sol.  C'est  là  ce  qui  les  rend  très-différentes  des 
Boarmies,  où  l'on  voudrait  transporter  l'^ m6!(s^«na  et  la  Tœniolaria,  qui 
s'en  éloignent  d'ailleurs  par  leurs  antennes,  leurs  palpes,  etc.,  etc.  Je  viens 
de  dire  qu'on  connaît  à  peine  les  chenilles  des  Selidosema.  Celle  de  la  Plu- 
tnaria  seule  est  découverte  :  elle  est  plus  arrondie,  moins  baculiforme 
que  celles  des  Fidonia.  Elle  vit  sur  les  plantes  basses  et  se  cache  pendant 
le  jour. 

Il  est  très  à  propos  de  diviser  ce  genre  en  deux  groupes.  Dans  le  premier, 
les  antennes  sont  garnies  de  lames  épaisses  et  couchées,  ou  même  de  sim- 
ples dents.  Le  front  est  prolongé  et  coupé  obliquement.  Les  ailes  sont  lisses 
et  à  dessins  fort  simples;  les  inférieures  en  .sont  même  à  peu  près  privées. 
11  habite  la  Sicile,  la  Californie  et  l'Océanie.  Les  antennes  du  second  sont 
plumeuses.  Le  front  perpendiculaire  et  arrondi.  Les  dessins  sont  communs 
aux  quatre  ailes  en  dessus  et  en  dessous.  Les  femelles  sont  toujours  plus 
petites  tiue  les  mâles.  11  est  surtout  européen. 

Lépidoptères.    Tome  10.  10 


l^G  FIDONID^. 

GROUPE  I. 
1160.     Selidoseima?  Interpunctaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  34  fig.  390. 

Je  lie  l'ai  pas  vue,  mais  je  suppose,  d'après  son  faciès,  et  parce  qu'elle 
n'a  pas  les  antennes  pectinées,  qu'elle  doit  plutôt  se  placer  ici  que  dans  le 
gemeEusarca.  Peut-être  aussi  est-ce  une  Liodes. 

Elle  a  la  coupe  de  la  L.  Leucaniata,  mais  chez  elle,  ce  sont  les  nervures 
qui  sont  blanches. '^«endant,  elle  a  aussi  de  courts  rayons  blancs  inter- 
nervuraux,  aboutissant  à  un  point  terminal  noir.  Deux  ombres  noirâtres, 
arquées  et  distancées,  traversent  l'aile  supérieure,  la  dernière  se  continue 
sur  les  secondes  ailes. 

Sicile, 

^   1161.     Selidosema  Penthearia     Gn. 

33'""'.  Ailes  d'un  gris-testacé,  arrosées  partout  d'atomes  fins,  mais  peu 
nombreux,  et  traversées  par  une  ombre  médiane  brune,  à  peine  apprécia- 
ble, avec  un  point  cellulaire  assez  distinct.  Dessous  plus  pâle  et  plus  jau- 
nâtre, avec  la  côte  et  les  nervures  ressortant  en  jaune-ochracé,  et  les  tra- 
ces d'une  ombre  brune  interrompue,  mais  placée,  aux  inférieures,  bien 
plus  près  du  bord  qu'en  dessus.  Antennes  à  lames  moyennes.  Palpes 
comme  chez  Semicanaria.  Trompe  grêle,  mais  longue  et  bien  distincte. 

Nouvelle-Hollande.     Un  cf.     Coll.  Mus. 

t  Jl    ^ 
I  162.     Selidosema  Cerataria     Gff.     v.--.  ^y*'l^^ 

Elle  est  extrêmement  voisine  de  la  Semicanaria,  dont  elle  diffère  sur- 
tout par  les  antennes  qui  sont  garnies  de  lames  longues,  épaisses,  mais 
serrées,  presque  contiguës  et  nullement  plumeuses.  Cette  différence  capi- 
tale me  force  à  en  faire  une  espèce  séparée.  Voici  maintenant  les  différen- 
ces secondaires,  qui  peuvent  varier,  peut-être,  avec  les  individus. 

Elle  est  d'un  gris-bri.n  beaucoup  plus  foncé,  au  moins  autant  que  la  Ti- 
biaria.  L'apex  des  supérieures  est  aussi  prolongé  chez  lecf  que  chez  la  $ 
de  la  Semicanaria,  et  les  inférieures  ont  les  sinus  encore  moins  distincts. 
Le  dessous  de  ces  mêmes  ailes  est  d'un  brun-roux-sablé,  avec  une  ombre 
au-dessus  du  point  cellulaire  et  une  large  bordure  d'un  brun  plus  foncé. 
La  coudée  des  supérieures  est  brisée  entre  l'et  2,  beaucoup  plus  sensi- 
blement que  chez  le  (f  de  Semicanaria,  mais  je  crois  qu'il  ne  faut  pas 
attacher  beaucoup  d'importance  à  cette  différence. 

Un  çf  pris  A  Messine,  en  avril,  par  M.  Zeller. 


FIIJONID^.  l47 

IS'ota.  Je  me  suis  assuré,  par  un  examen  scrupuleux,  qu'aucun  des  in- 
dividus de  cette  espèce  et  de  la  suivante  n'avait  rien  de  recollé. 

Il 63.     Selidosem.4  Semicanaria     Frey. 

Frey.  I  pi.  78  fig.  2—  Traits.  Sup.  p.  190  —  Bdv.  1508  —  Herr.-Sch. 
p.  S6  fig.  358. 
Larv.  ignot. 

Cette  espèce, 'toujours  rare,  diffère  beaucoup  des  Selidosema  du  second 
groupe,  par  ses  ailes  plus  arrondies  et  surtout  par  ses  antennes.  Comme  je 
crois  avoir  trouvé  deux  espèces  dans  les  individus  qui  m'ont' été  communi- 
qués, je  suis  obligé  de  la  décrire  de  nouveau. 

33'""'.  Ailes  supérieures  à  apex  obtus,  inférieures  arrondies^  avec  quel- 
ques sinus  à  peine  indiqués,  raccourcies  dans  le  sens  du  corps  :  les  quatre 
d'un  gris-tourterelle  très-pâle  et  presque  blanchâtre  (d'où  son  nom),  à 
franges  concolores.  Supérieures  avec  deux  lignes  très-écarlées,  un  peu 
coudées,  d'un  gris-brun,  plus  marquées  supérieurement  et,  entre  elles,  un 
trait  cellulaire  de  même  couleur.  Quelques  points  terminaux  à  peine  visi- 
bles. Inférieures  sans  dessins  eu  dessus  :  leur  dessous  teinté  de  roussâtre, 
avec  une  ligne  ou  ombre  plus  foncée  au-delà  du  milieu,  un  point  cellulaire 
et  des  points  terminaux  noirs,  petits,  mais  bien  marqués  :  celui  de  l'indé- 
pendante géminé.  Antennes  à  dents  aiguës,  mais  sans  ciliation.  —  9  à  ailes 
supérieures  plus  prolongées  à  l'apex  et  à  antennes  ayant  les  dents  beaucoup 
plus  courtes  et  seulement  moniliformes. 

Sicile.  Un  çf,  une  9-  Coll.  Lederer.  M.  Zeller  l'a  prise  sur  de  hau- 
tes montagnes,  dans  les  lieux  couverts  de  cistes,  en  avril  (Bull.  Mosc, 
p.  25). 


/ii( 


I164.       SeLIDQSEMA    JUTURNARIA       Gn,      pi.  15  %.  9. 

iS""".  Ailes  supérieures  à  apex  aigu,  d'un  testacé  pâle,  ayant  quelques 
atomes  fins,  surtout  à  la  côte  et  à  l'extrémité,  avec  une  ligne  noirâtre, 
épaisse,  coudée  (celle  de  ce  nom)  et,  entre  elle  et  le  bord,  une  grosse  tache 
irréguliére,  de  même  couleur,  entre  les  2  et  3.  Parfois,  cette  tache  remonte 
jusqu'à  l'apexpar  une  liture  un  peu  interrompue.  Ailes  inférieures  sinuées 
et  comme  échancrées  entre  1'  et  2,  d'un  ton  plus  clair  et  sans  dessins  Des- 
sous des  quatre  ailes  un  peu  teinté  de  rougcâtre  et  plus  fortement  sablé, 
surtout  aux  inférieures,  où  la  ligne  des  supérieures  se  continue  quelque- 
fois, et  qui  ont  en  outre  un  point  cellulaire.  Antennes  à  lames  moyennes. 
Palpes  incombants,  longs  et  en  bec  aigu.  Trompe  bien  développée. 

Californie.     Quatre  cf.     Coll.  Gn.  et  Bdv. 

Elle  tient  encore  un  peu  de  Semicanaria  par  la  couleur  et  par  les  an- 
tennes médiocrement  pectinées. 


l48  FIU0NIU5Î. 

*  :'ii65.     Selidosema  Plumaria     W.-V. 

Wien.-Verz.  G-9  —  Bork.  105  —  Hb.  124  —  Treits.  I  p.  306  et  Sup. 
p.  190  —  Dup.  IV  p.  460  pi.  169  fig.  3  —  Frey.  IV  pi.  354  fig.  3-4  —  Bdv. 
1507  —  Herr.-Sch.  p.  86  —  Lah.  147  :=  Roraria  Fab.  Mantiss.  p.  189 
(non  E.S.)=  Encetorirt  Vill.  p.  329  pi.  6  fig.  9— Haw. p.278  — Steph. m 
p.  149  —  Woort  457  =  Brunnearia  Vill.  p.  325  n»  478. 

Larv.  Hb.  Treits. 

Lieux  secs  et  rocailleux  de  la  France,  de  l'Allemagne,  de  la  Suisse,  de 
l'Angleterre,  etc.,  en  août. 

Elle  varie  un  peu,  mais  pas  assez  pour  en  faire  deux  races  tranchées. 
Les  individus  que  j'ai  reçus  d'Angleterre  sont  d'un  gris  moins  roussâtre, 
avec  les  trois  lignes  du  disque  bien  marquées  et  dont  les  deux  dernières 
s'avancent  jusqu'au  bord  interne.  La  Ç  est  toujours  assez  rare. 

M.  Boisduval  cite  ici,  comme  une  variété,  la  Penulataria  Hb.-Gey. 
507-508,  que  je  n'ai  pas  vue  en  nature,  mais  qui  me  paraît  bien  une  es- 
pèce à  part 

i' A,      Pyrenîearîa     Bdv. 

Bdv.  Gen.  1506  —Dup.  Sup.  IV  p.  29  pi.  53  lig.  1. 

D'un  ton  plus  hépatique,  avec  le  bord  terminal  à  peine  plus  foncé.  Sub- 
tcrminale  se  dessinant  ordinairement  en  blanc  et  un  peu  dentée.  Ombre 
médiane  bien  marquée,  arquée,  touchant  les  deux  bords,  en  passant  par 
dessus  le  trait  cellulaire  qu'elle  absorbe.  Dessous  plus  uni. 

Pyrénées-Orientales,  Espagne.    Coll.  Bdv.  et  Bellier. 

La  figure  de  Duponchel  ne  donne  pas  même  l'idée  de  cette  variété. 

Une  belle  sous-variété  a  le  fond  cendré,  avec  la  coudée  très-marquée, 
l'espace  entre  elle  et  l'ombre  médiane  comblé  de  brun-jaunâtre.  L'espace 
terminal  est  foncé  et  strié. 

*  11 66.     Selidosema  Osyraria     Bdv. 

Bdv.  Gen.  1509. 

Près  de  moitié  plus  petite  que  Plumaria.  Entièrement  d'un  gris-cendré 
pâle,  arrosé  d'atomes  bruns,  avec  un  point  cellulaire  aux  quatre  ailes,  as- 
sez gros,  mais  vague,  et  une  série  de  petits  points  terminaux.  Inférieures 
avec  une  ombre  médiane  passant  presque  sur  le  point  cellulaire.  Supé- 
rieures ayant  à  la  côte  et  au  bord  interne  une  tache,  à  la  place  où  com- 
mence et  finit  la  coudée.  Dessous  teinté  d'ochracé.  Tige  des  antennes 
blanche.  Palpes  plus  longs  et  plus  en  bec. 

Andalousie.    Un  cf.    Coll.  Bdv. 


FirONID^.  i49 

1167.     Selidosema  Miniosaria     Dlip. 

Dup.  IV  p.  368  pi.  160  fig.  4  —  Bdv.  1503. 
Nord  de  la  France  ? 

Personne  n'a  revu  cette  espèce  depuis  Duponcliel.  Je  l'ai  vue  moi-même 
da'.îs  sa  collection  quand  je  commençais  l'Entomologie,  mais  je  l'aurais 
alors  très  mal  jugée,  et  depuis  je  l'ai,  comme  on  le  pense  bien,  complète- 
ment oubliée.  Je  doute  qu'elle  soit  originaire  du  Nord  de  la  France,  où 
d'autres  entomologistes  n'auraient  pas  manqué  de  la  reprendre. 

Voyez  les  Errata  à  la  fin  du  volume. 

1168.  Selidosema  F^eminauia     Gn. 

Je  ne  connais  que  la  femelle,  et  j'étais  tenté  de  la  regarder  comme  celle 
àe  la  Juturnaria,  mais  elle  est  si  différente  en  tous  points  que  je  n'ose 
la  lui  rapporter. 

30mm.  Ailes  d'un  testacé  entièrement  recoiwert  d'un  sablé-noirâtre 
serré,  avec  une  série  de  très-petits  points  noirs  terminaux.  Supérieures 
avec  un  très-petit  point  cellulaire  qui  se  confondrait  avec  le  sablé  s'il  n'é- 
tait entouré  de  quelques  écailles  blanchâtres.  Derrière  lui  se  voit  une  teinte 
d'un  carné-roussâlre  qui  traverse  l'aile  à  la  place  de  la  coudée,  qui  est 
nulle.  Dessous  des  quatre  ailes  d'un  gris-pâle,  avec  des  atomes  moins 
nombreux  et  le  point  cellulaire  distinct  aux  inférieures. 

Californie.     Une  :?.    Coll.,Gn. 

1169.  Selidosema  T.iîîviolaria     Hb. 

Hb.  SS-Î  —  Dup.  IV  p.  452  pi.  168  fig.  3  —  Bdv.  1505  —  Herr.-Sch. 
p.79fig.33,34(9). 

Larv.  ignot. 

France  méridionale,  en  mai,  puis  en  septembre  et  octobre.    Coll.  div. 

Elle  varie  peu,  si  ce  n'est  pour  l'expression  de  la  subterminale  et  del'é- 
clai/cie  qui  suit  la  coudée. 

1170.  Selidosema  Ambustaria     Hb. 

Hb.  567,  568— Treits.  Sup.  p.  183  — Frey.  1  pi. 24 fig. 2, 3— Bdv.  1504 
—  Led.  =  DKponchelaria  Lefebvre  Magaz.  entom.  p.  32  pi.  32 — Dup.  V 
p.  554  pi.  210  fig.  3  —  Hb.-Gey.  577,  578. 

Larv.  ignot. 

Sicile.     Un  cT,  une  9.     Coll.  Lederer.    Un  o".     Coll.  Gn. 

La  Dv/ponchelaria  n'est  point  une  variété  précise  de  ï'Ainljustaria,  mais 


l5o  FIDONID^. 

bien  un  simple  synonyme.  Cette  dernière  varie  beaucoup  pour  l'intensité 
des  dessins.  J'en  ai  vu  dans  la  collection  Pierret  un  certain  nombre  avec 
les  passages. 

La  9  encore  bien  plus  rare  que  lecT,  est,  comme  toutes  celles  du  genre, 
plus  petite,  plus  lourde,  à  ailes  plus  étroites.  Les  supérieures  sont  beau- 
coup moins  striées,  à  lignes  plus  nettes  et  plus  restreintes  :  la  sublermi- 
naie  manque  complètement  chez  celle  que  j'ai  sous  les  yeux. 


Gen.     HYPOSIDRA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  çf  à  lames  Jines,  longues  et  pluineuses,  mais 

s' interrompant  subitement  avant  la  pointe,  qui  est  filiforme  et  isolée.  —  Front 
plat,  obliq ue,  subtriangulaire,  un  peu  saillant  inférieurement.  —  Palpes  stjuam- 
meux-lissés,  à  articles  très-distincts  ;  le  troisième  court  et  tronqué.  —  Trompe 
rudimenlaire.  —  Abdomen  grêle,  subconique.  —  Tibias  non  renflés,  à  quatre 
éperons.  —  Ailes  épaisses,  mates,  concolores  et  à  dessins  communs  plus  mar- 
tjués  en  dessous  :  les  supérieures  un  peu  falquées  ;  les  inférieures  arrondies.  — 
Pas  d'aréole. 

Une  seule  espèce  indienne  conapose  ce  genre  qu'on  ne  peut  rapporter  à 
aucun  autre  de  sa  famille,  et  qui  a  un  aspect  tranché.  Ce  qu'il  offre  de 
plus  caractéristique,  ce  sont  les  antennes  dont  le  sommet  est  filiforme,  non 
pas  comme  chez  tant  d'autres  Géomètres  dont  les  lames  diminuent  à  mesure 
qu'elles  approchent  de  ce  sommet,  mais  brusquement  et  comme  chez  les 
Zeuzera;  seulement,  la  partie  pectinée  est  infiniment  plus  longue  que  chez 
ces  dernières. 

J171.      Hyposidua  Janiaria     Gn. 

35mni.  Ailes  d'un  jaune-ochracé  tirant  sur  le  fauve,  avec  la  frange  mé- 
langée de  brun,  et  deux  lignes  communes,  arquées,  sinueuses  et  parallèles, 
d'un  brun-ferrugineux,  mieux  marquées  sur  les  supérieures.  Celles-ci  ont 
l'apex  aigu  et  subfalqué  et  le  bord  terminal  un  peu  concave.  Outre  les 
deux  lignes  précitées,  qui  sont  un  peu  plus  épaisses  dans  le  haut,  on  en 
voit  une  troisième  (l'extrabasilaire)  assez  rapprochée  de  la  première',  un 
trait  cellulaire  près  de  celle-ci  et  enfin  une  liture  derrière  la  dernière,  à  la 
hauteur  de  la  cellule.  En  dessous,  tous  ces  dessins  sont  bien  mieux  mar- 
qués, surtout  aux  ailes  inférieures.  Les  supérieures  n'y  ont  pas  de  ligne 
extrabasilaire,  et  leur  ombre  médiane  est  remplacée  par  une  grosse 
liture. 

Java.    Deux  cf.    Coll.  Marchand  et  Gn. 


FIDONID/E.  I  0  1 


Gen.      FIDONIA      Tr. 


Treits.  1  p.  262  (1827)  Omn.  =  Perconia  Hb.  Vcrz. 

Chenilles  allongées,  cylindriques,  non  utténuces,  sans  aucune  éminence  ;  à 
tête  globuleuse,  aussi  grosse  que  le  cou,  à  lignes  ordinaires  distinctes  ;  vivant 
sur  les  arbres  ou  les  plantes  basses.  —  Chrysalides  enterrées  — Antennes  des  ç^ 
fjectinées  et  même  souvent  phimeuiCi,  saupoudrées  d'écaillés  grises  ;  celles  des  Ç 
dentées  ou  monilifonnes,  au  moins  au  sommet.  —  Palpes,  velus -hérissés  y  débor^ 
dant  plus  ou  moins  le  front,  jamais  ascendants,  à  articles  indistincts.  —  Trompe 
nulle,  rudimentaire  ou  très-grêle.  —  Corps  moyen  :  le  thorax  court,  demi-velu  : 
l'abdomen  des  ç^  un  peu  conique,  saupoudré  d'atomes.  —  Poitrine  velue.  — 
Pattes  assez  courtes,  squammeuses,  marbrées,  à  cuisses  velues,  à  tibias  posté- 
rieurs munis  de  deux  paires  d'éperons  dont  l'antérieure  plus  longue.  —  Ailes 
mates,  saupoudrées  d'atomes  foncés  :  les  supérieures  triangulaires,  ù  apex  ob- 
tus ;  les  inférieures  souvent  discolores  et  toujours  saupoudrées  en  dessous.  — 
Aréole  longue  et  étranglée.  Indépendante  des  premières  ailes  faible;  celle  des 
secondes  nulle.  2  et  3  des  mêmes  ailes  çcartées  à  leur  origine.  Interne  courte 
fit  presque  rudimentaire.  —  Vol  diurne. 

C'est  peut-être  le  genre  de  toutes  les  Géomètres  qui  prête  le  plus  à  la 
division.  Bien  des  auteurs  l'ont  tentée,  mais  aucun  n'a  eu  le  courage  de  la 
pousser  jusqu'au  bout.  En  effet,  une  fois  entré  dans  cette  voie,  il  faudrait, 
pour  être  conséquent,  faire  autant  de  genres  que  je  signale  de  groupes. 
Bien  plus,  certaines  espèces  du  même  groupe  qui  paraissent  les  plus  voisi- 
nes, comme  Pennigeraria  et  Chrysitaria,  ne  pourraient  rester  ensemble  à 
cause  de  l'extrême  différence  de  leurs  palpes.  D'autres,  comme  Atomaria  et 
Picearia,  seraient  séparées  par  leurs  antennes,  etc.,  etc. 

Mais  si  l'extrême  division  a  ses  inconvénients,  la  marche  opposée  a  bien 
aussi  les  siens  et  n'a  pas  plus  de  limites.  On  en  trouve  un  exemple  dans  le 
Senre. Fidonla  de  M.  Herr.-Schirffer,  où  l'on  voit  figurer,  outre  les  espèces 
ci-dessous,  Pusaria  et  toutes  les  Cubera,  puis  Strigillaria,  Murinaria, 
Clathrata,  Vincularia,  etc.,  etc. 

Pour  tenir,  autant  que  possible,  un  juste  milieu  entre  ces  deux  exagéra- 
tions, j'ai  composé  mou  genre  Fidonia  de  sept  groupes  possédant  tous  en 
commun  les  caractères  ci-dessus,  mais  séparés  par  ceux-ci. 

Le  groupe  1  no  contient  qu'une  espèce  de  petite  taille,  dont  les  ailes  sont 
étroites  et  amygdaliformes,  les  franges  entrecoupées,  les  antennes  à  lames 
assez  courtes  et  serrées. 

Le  groupe  II  est  le  type  du  genre;  il  varie  quant  à  la  forme  des  antennes, 
dont  les  lames,  courtes  et  spntulécs  chez  certaines  espèces,  sont  longHCS, 
aiguës  et  contournées  chez  les  autres;  mais  ce  caractère,  comme  ceux 


l52  FlDONtD/E. 

qui  résultent  de  Vhabitus  général,  va  en  se  dégradant  insensibleuient.  Ce- 
pendant les  divers  auteurs  l'ont  divisé  en  plusieurs  genres.  M.  BoisJuval  a 
fait  des  unes  son  genre  Eupisteria,  que  Duponcliel  a  restreint  plus  tard  à 
la  seule  Pinetaria,  et  M.  Lederer  vient  d'isoler  lM/o?yiaria  sous  le  nom 
générique  d'Ematurga.  Presque  toutes  les  espèces  ont  les  franges  entre- 
coupées. 

Dans  le  groupe  III,  ou  Bupalus  des  auteurs  anglais,  la  femelle  est  plus 
grande  que  le  mâle,  avec  l'abdomen  volumineux.  Les  palpes  ne  dépassent 
pas  le  front.  La  chenille  est  longue,  ophiusiforme,  à  lignes  très-distinctes, 
et  vit  sur  les  arbres  résineux.  Le  papillon  porte,  au  repos,  les  ailes  relevées 
comme  les  Diurnes. 

Le  groupe  IV  est  le  genre  Eupisteria,  réduit  par  Duponchel.  Les  dessins 
des  ailes  sont  vagues  et  absorbés  par  la  couleur  du  fond  ;  les  antennes  ont 
les  lames  épaisses,  mais  courtes  pour  ce  genre  ;  les  palpes  dépassent  nota- 
bleraeiii  le  front,  et  la  trompe  est  assez  développée.  Les  femelles  diffèrent 
beaucoup  des  mâles  par  la  coupe  d'ailes,  et  ont  l'abdomen  allongé  et  ter- 
miné en  pointe  aiguë. 

Le  groupe  V  présente  des  caractères  bien  moins  tranchés  que  les  deux 
précédents.  Il  a  cependant  aussi  été  érigé  en  genre  par  M.  Curtis  sous  le 
nom  de  Speransa,  que  MM.  Boisduval  et  Duponchel  ont  adopté.  Les  an- 
tennes et  les  palpes  sont  à  peu  près  comme  dans  le  groupe  précédent.  Le 
port  d'ailes  est  comme  dans  le  groupe  III,  dont  les  chenilles  se  rapprochent 
aussi  beaucoup,  mais  elles  vivent  sur  les  arbrisseaux  du  genre  Genista. 
Les  deux  sexes  sont  bien  semblables  et  sans  autre  dessin  qu'une  bordure 
foncée.  Les  franges  sont  unicolores. 

Le  groupe  'VI  (genre  Atroolopha  Lederer)  contient  deux  grandes  espèces 
méridionales,  dont  les  ailes  supérieures  sont  triangulaires,  surchargées  d'a- 
tomes bruns  qui  dessinent  deux  lignes  blanchâtres;  les  inférieures  sont 
jaunes,  à  bordures  noires.  Leurs  palpes  sont  très-saillants,  velus,  arrondis 
au  sommet  et  en  bec  droit.  Les  antennes  sont  très-plumeuses  et  très-sau- 
poudrées,  et  à  sommet  filiforme.  —  La  trompe  est  tout-à-fait  nulle. 

Enfin,  le  groupe  Vil  ne  contient  qu'une  espèce,  aussi  méridionale,  dont 
les  antennes  ont  des  lames  démesurément  longues  et  garnissant  jusqu'au 
sommet  qui  est  aussi  large  que  la  base.  L'abdomen  est  taché  comme  les 
ailes,  qui  diffèrent  du  groupe  précédent  en  ce  qu'elles  sont  plus  arrondies 
et  à  frange  unicolore.  La  trompe  manque  aussi,  mais  les  palpes,  encore  plus 
hérissés,  sont  plus  courts  et  à  articles  perdus  dans  les  poils.  Hubner  et 
M.  Lederer  en  ont  fait  un  genre  à  part  sous  le  nom  A^ Eurranthis . 

Toutes  les  Fidonia  volent  en  plein  jour,  et  souvent  en  très-grand  nombre, 
dans  les  clairières  des  bois  remplis  de  bruyèies  et  de  genêts.  Plusieurs  pa- 
raissent dès  les  premiers  beaux  jours  pour  donner  ensuite  une  seconde  gé- 
nération dans  le  ceurs  de  l'été,  mais  toujours  moins  abondante  que  la  pre- 
mière. Toutes  leurs  chenilles  ne  sont  pas  encore  connues.  Celles  qu'on  a 
observées  sont  généralement  longues,  effilées  et  se  tenant  d'ordinaire  col- 


FIDONID.'E.  l53 

Ides  étroitement  aux  liges  des  plantes,  à  la  manière  des  Noctuélides.  Les  li- 
gnes ordinaires  sont  bien  marquées. 

Les  Fidonia  euroBéennes  sont  toutes  bien  connues  et  n'ont  pas  donné 
lieu  à  de  grandes  erreurs  de  synonymie. 

GROUPE  l. 

:^  1172.        FlDONIA    CeBRARIA       Hb. 

Hb.  129  —  Treits.  I  p.  263  et  Sup.  p.  186  —Esp.  pi.  42  fig.  7, 8  —  Dup. 
IV  p.  428  pi.  166  et  Sup.  III  p.  610  pi.  50  fig.  6  —  Bdv.  1518  —  Herr.- 
Sch.  p.  90. 

Hongrie,  Mecklembourg,  Silésie,  Russie  méridionale,  en  juin,  sur  les 
montagnes  arides.  La  chenille  vit  en  octobre  sur  VArtemisia  campeslris, 
eu  société  de  VEupith.  Innotuta,  et  le  papillon  éclôt  dès  le  mois  de  fé- 
vrier dans  les  éducations  domestiques. 

J'ai  vu  deux  individus  de  l'Altaï  qui  ne  différent  pas  assez  des  exemplaires 
ordinaires  pour  constituer  une  race  à  part. 

A.      Ballearîa     Frey. 

Frey.  pi.  474  —  Led.  Geo.  Eur.  p.  99  =  Tessularia  Metzn.  Ent.  StetU 
1845  —  Atromacularia  Herr.-Sch.  p.  91  fig.  216  à  220  et  367. 

Beaucoup  plus  petite  (17™di).  Ailes  plus  étroites,  à  fond  blanc,  ou  à 
peine  teinté  d'ochracé,  avec  les  bandes  noirâtres,  beaucoup  moins  larges 
et  isolées.  La  dernière  des  supérieures,  au  lieu  de  former  une  large  bor- 
dure, se  compose  seulement  d'une  grande  tache,  allant  de  la  côte  à  la  1', 
puis  d'une  petite  ligne  descendant  de  la  1  à  l'angle  interne,  cl  conliguë 
par  en  haut  avec  la  coudée  ;  le  reste  blanc.  En  dessous,  le  disque  des  mêmes 
ailes  n'est  pas  teinté  de  noirâtre. 

Ural.    Un  çf,  une  Ç.    Coll.  Lederer. 

Je  pense,  avec  M.  Lederer,  que  cette  Fidonia  n'est  qu'une  variété  de  la 
Cebraria,  malgré  la  grande  différence  qu'elle  présente  au  premier  aspect. 
Tous  les  caractères  de  cette  dernière  s'y  retrouvent,  et  j'ai  vu  des  indivi- 
dus formant  passage  de  l'une  à  l'autre. 

GROUPE  II. 
if;,  1173.     Fidonia  CAnsoNARtA     Lin. 

Lin.  F.  S.  1240  —  Olerck  pi.  1  fig.  11  —  Wood  Sup.  iTl2  —  Piceuria 


1  ^4  FIDONIPjE. 

Hb.  552  —  Treits.  Siip.  p.  188  —  Dup.  Sup.  p.  48  pi.  5i  fig.  —  Frey. 
Beitr.  pi.  66  fig.  3  —  Bdv.  1517  —  Herr.-Sch.  p.  91  —  Lah.  156. 
Larv.  ignol. 

Suisse,  Suède,  Daneraarck,  Laponie,  Angleterre,  etc.,  en  avril  et  mai. 
Douze  ex.     Coll.  Gn. 

La  figure  de  Glerck  ne  laisse  pas  de  doute  que  cette  petite  Fidonie  ne 
soit  la  Carbonaria  de  Linné,  et  les  auteurs  qui  ont  appliqué  ce  nom  à  la 
Bolefobia  que  Linné  a  également  décrite  sous  un  autre  nom  (V.  Fuligi- 
naria),  ont  doublement  embrouillé  la  synonymie.  Il  est  donc  indispensa- 
ble de  rétablir  ces  deux  noms,  malgré  la  confusion  momentanée  que  cela 
occasionuera  dans  les  collections. 

Elle  ne  varie  pas  beaucoup,  et  les  individus  des  montagnes  de  l'Ecosse 
ne  différent  en  rien  de  ceux  que  j'qi  reçus  des  Alpes  de  la  Suisse. 

Nota.  La  Carbonaria  de  Haworth  ne  me  paraît  pas  être  celle-ci,  mais 
plutôt  une  variété  $  de  la  Fxdiginaria. 

A.      Koscidaria     Hb. 

Hb.  128  a"  332  9 . 

Beaucoup  plus  claire,  en  sorte  que  le  blanc  forme  le  fond  des  ailes,  qui 
sont  ainsi  traversées  de  lignes  noires,  au  lieu  de  paraître  noires,  avec  des 
lignes  blanches. 

Laponie.  Dalécarlie.     Un  cf.     Coll.Gn. 

Malgré  son  aspect  différent,  cette  variété  est,  au  fond,  bien  peu  impor- 
tante, puisqu'elle  ne  diffère  absolument  que  pour  l'intensité  des  couleurs. 
La  figue  332  de  Hubner  est  extrêmement  mal  coupée. 

™yP^-  iiT^.      FiDONiA  Atomaria     Geoff. 

Geoff.  II  p.  133  (la  rayure  jaune)  —  De  Geer  I  pi.  5  fig.  21  et  II  p.  353 
—  Lin.  S.  N  214  —  Wien.-Verz.  G-5  —  Brahm.  204  —  Fab.  56  —  Borli. 
98  —  Esp.  pi.  XXni  fig.  4-8  —  Donov.  VU  p.  85  pi.  248  fig.  1-2  —  Schr, 
1639  —  Hb.  136,  526,  5S1Ï  —  Haw.  p.  280  —  Treits.  I  p.  286  —  Dup. 
IV  p.  416  pi.  164  fig.  4,  5,  6  —  Stepb.  HI  p.  148  —  Wood  454,  455  — 
Bdv.  1515  —  Herr.-Sch.  p.  91  —  Lah.  157  =  Artemisiaria  Fuessl.  arch. 
=  Pennata  Scop.  569  (le  cf)=  Isoscelata  Scop.  558  (la  9)  =  Aceraria 
Naturf.  =  Glarearia  Haw.  p.  280  [non  alior.)  =  Roseidaria  Haw.  p.  280 
(véxvar.  9)- 

Larv.  Esp.  Bork.  Hb. 

30'"™.  Ailes  arrondies,  d'un  jauiie-d'ocre  forteinent  aspergé  et  strié  de 
brun,  avec  une  'arge  bordure  commune  de  cette  dernière  couleur,  échan- 
crée  par  un  sinus  entre  les  2  et  3  aux  ailes  supérieures.  Ces  mêmes  ailes 


FIDONID^.  l55 

ont  en  outre  trois  lignes  ou  ombres  brunes,  dont  les  deux  dernières  den- 
ticulées  et  confluentes  par  en  bas.  Les  inférieures  ont  deux  lignes  plus 
écartées  à  la  côte  qu'au  bord  abdominal.  Frange  entrecoupée  de  jaune  et 
de  brun.  Dessous  moins  chargé,  avec  la  bordure  remplacée  par  une  bande 
brune  interrompue.  Antennes  fortement  plumeuses,  à  extrémité  filiforme  — 
9  plus  petite,  d'un  ochracé  beaucoup  plus  pâle  et  blanchâtre,  avec  les 
parties  brunes  plus  réduites. 

Excessivement  commune  dans  tous  les  bois  de  l'Europe,  en  avril  et  mai, 
puis  en  juillet  et  aoiit.    Coll.  div. 

Chenille  cylindrique,  rose,  verte,  ochracée  ou  brune,  avec  une  vascu- 
laire  géminée,  un  dessin  en  losanges  de  la  couleur  du  fond,  sur  lequel  les 
trapézoïdaux  se  détachent,  et  une  sligmatale  claire.  Tête  et  pattes  conco- 
lores.  Vit  sur  différentes  plantes  basses,  Centaurea,  Ariçmisia,  Lotus,  Coro- 
nilla,  etc.,  et  même  quelquefois  sur  les  arbres. 

Elle  varie  comme  ses  congénères,  c'est-à-dire  qu'on  ne  peut  établir  de 
races  séparées,  parce  que  les  indivjdus  intermédiaires  abondent.  La  femelle 
est  tantôt  tout-à-fait  semblable  au  mâle,  bien  que  ordinairement  plus  claire^ 
et  elle  devient  parfois,  surtout  dans  les  montagnes,  aussi  petite  et  aussi 
blanche  que  la  Picearia. 

M.  H.-Schœffer  a  représenté,  322,  323,  deux  individus  des  environs  de 
Constanlinople,  chez  lesquels  le  çf  est  d'un  ochracé  pâle  comme  la  9»  ^^ 
les  parties  brunes  presque  réduites  à  la  bordure. 

II75.        FlDONIA     AmITARIA  ' 

Elle  est  très-voisine  à'Atomnria.  Ses  ailes  supérieures  sont  d'un  brun 
foncé,  avec  des  atomes  blanchâtres,  disposés  en  bandes  interrompues, 
comme  chez  les  variétés  obscures  d'Atomaria,  mais  les  inférieures  sont 
jaunes,  saupoudrées  d'atomes  bruns,  avec  une  bordure  et  une  ligne  mé- 
diane brunes.  En  dessous,  les  quatre  ailes  sont  concolores,  jaunes,  avec  des 
atomes  bruns,  nombreux,  un  point  cellulaire  et  deux  lignes  médianes,  mais 
le  tout  assez  vague,  surtout  aux  ailes  supérieures.  Les  lames  des  antennes 
me  paraissent  plus  fines. 

Nouvelle-Hollande.     Un  cf.    Coll.   Mus. 


^A  .,  (/W\-'^  ' 


II76.        FlDONIA    AVUNCCLARIA       Gn. 

30"™.  Ailes  supérieures  d'un  brun  clair,  rayé  d'ombres  plus  foncées, 
parmi  lesquelles  on  démêle  la  coudée,  et  un  trait  cellulaire  noir  :  l'espace 
terminal  plus  clair,  marqué  de  stries  allongées,  brunes,  et  rattaché  à  la 
côte  par  une  liture  plus  claire.  Ailes  inférieures  d'un  fauve-orangé  vif, 
strié  de  noir,  avec  deux  lignes  tros-noires,  dont  la  seconde  formant  un  an- 
gle sur  le  pli  cellulaire  et  un  trait  au-dessus  de  la  première.  Dessous  des 


i56 


FIDONID^E. 


supérieures  d'un  fauve-orangé,  avec  une  ligne  et  un  trait  cellulaire  noirs, 
et  la  Ilture  costale  claire.  Dessous  des  inférieures  d'un  brun-carné  strié, 
avec  les  deux  lignes  confuses.  Lames  des  antennes  frisées  et  pubescentes. 

Californie.     Un  cf.     Coll.  Gn. 

Cette  jolie  espèce  a  la  frange  foncée  et  comme  dentée,  mais  non  entre- 
coupée. 

*  ï'77-        FiDONIA    CoNCORDARIA       Hb. 

Hb.  126,  518,  519  —  Treits.  I  p.  282  —  Dup.  IV  p.  429  pi.  166 

flg.  2-3  —  Bdv.  1516  —  Herr.-Sch.  p.  89. 

Larv.  ignot, 

Europe  méridionale.  Environs  de  Paris,  dans  les  mêmes  lieux  que  VAto- 
maria,  mais  bien  plus  localisée.  Se  prend  à  Fontainebleau,  fin  mai  et  com- 
mencement de  juin,  et  dans  les  Pyrénées,  en  juillet. 

Malgré  sa  ressemblance  apparente  avec  Atomaria,  cette  espèce  en  dif- 
fère sensiblement  et  se  rapproche  un  peu  de  Plumistaria. 

II78.       FiDONlA    FoCULARIA       Hb. 

Hb.  Ziit.  855-856. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature,  et  ne  suis  pas  sûr  qu'elle  appartienne  à  ce 
groupe,  ni  même  à  ce  genre.  Cependant  elle  paraît  avoir  du  rapport  avec 
les  deux  précédentes. 

Elle  a  les  ailes  supérieures  variées  de  brun  et  de  gris,  avec  des  bandes 
fauves  mal  arrêtées.  Les  inférieures  sont  fauves,  avec  des  taches  noires 
irrégulières,  disposées  en  séries  terminale  et  subterminale,  et  une  grosse 
lunule  cellulaire.  Le  dessous  des  supérieures  est  jaune,  avec  une  bande- 
lette médiane,  une  bordure  étroite,  précédée  d'une  lilure,  noires. 

Afrique  méridionale. 

GROUPE  III.    (Catograpta    Hb.  —  Bupalus    Leach.  St.) 

1179.        FiDONIA    PlNIARlA       Lin. 

S,N.210.  —  Clerckpl.  IBg.  10  —  DeGéerpl.  5  fig.  20  et  II  p.  351  — 
SeppI  pi.  4fig.  1-8  — Wien.-Verz.  G-7  — Brahm.  55— Fab.45  — Bork. 
103— Esp.pl. XXI flg. 4-8  — Scbr.  1642- Hb.  119,120,469,470— DonoY. 
Xp.  27  pl.336  — Haw.p.  278— Treits.  Ip.  274— Dup.  IVp.  421  pi.  165 
fig.  1-2  —  Ratz.  Forst.  insect.  pi.  XI  fig.  1  —  Steph.  IH  p.  147  —  Wood 


FIDONlDiîî.  iSy 

453  —  Bdv.  1510  —  Herr.-Sch.  p.  90  —  Lah.  154  =  Tiliaria  Lin.  F.  S. 
1234— Clerck,pl.  4  fig.  11  (la  9). 
Larv.  Sepp,  Bork.  Dup. 

Commune  dans  les  bois  de  pins  d'une  partie  de  l'Europe,  en  avril  et  mai. 
Coll.  div. 

Elle  varie  beaucoup,  sans  constituer  des  races  bien  distinctes.  Les  9 
surtout  sont  très-différentes  entre  elles.  Les  unes  ont  la  partie  apicale 
largement  brune,  et  le  disque  d'un  fauve-clair,  divisé  par  une  bandelette 
brune  sous  la  nervure  médiane.  D'autres  sont  entièrement  fauves.  Chez 
d'autres  enfin,  la  couleur  est  d'un  brun-fuligineux,  presque  uni.  J'en  ai 
devant  les  yeux  une  semblable,  que  M.  Doubleday  a  reçue  des  montagnes 
de  l'Ecosse.  Le  (f  s'y  trouve  également  modifié,  en  ce  que  la  couleur,  or- 
dinairement jaune,  a  passé  au  blanc. 

Il  est  certain  que  la  Tiliaria  de  Linné  est  la  femelle  de  cette  espèce  ; 
elle  existe  encore  dans  sa  collection. 

GROUPE  lY.    (Eupisteria    Dup.) 

Il8o.        FlDONIA    PiNETARlA       Hb. 

Hb.  130  —  Treits.  I  p.  265  —  Herr.-Sch.  p.  89  —  Lah.  151  =  Quin- 
qmria  —Dup.  IV  p.  431  pi.  166  fig.  4-5  —  Hb.-Gey.  516  —  Bdv.  1519 
=  Flammata  Fab.  237?  =  Atomata  Fab.  221. 

Larv.  Treits. 

Suisse,  NQrd  de  l'Allemagne,  Vosges,  Auvergne,  Montagnes  alpines,  en 
août.     Coll.  div. 

Bien  que  la  description  de  Flammata  Fab.  convienne  assez  ici,  sauf  toute- 
fois les  mots  :  alis  flavis  qui  donnent  une  assez  fausse  idée  de  la  couleur, 
Vhabitat  assigné  à  cette  espèce  doit  inspirer  des  doutes.  Son  Atomata  s'y 
rapporte  mieux.  —  La  9  figurée  par  Hubner  est  exagérée  pour  la  taille  et 
les  couleurs. 

A.      Brnnneata     St. 

Steph.  m  p.  145  —  Wood  451  =  Sylvaria  Curt.  pi.  225. 

Plus  petite  et  à  ailes  généralement  plus  étroites,  d'un  brun-ferrugineux 
dans  les  deux  sexes,  le  cf  a  les  lignes  et  le  trait  cellulaire  plus  marqués. 
Ecosse.    Sixcf,  Deux9.    Coll.  Gn. 

ii8i.     FiDONiA  Sabcrraria     Ev. 

Evers.  Bull.  Mosc.  1851  p.  6i0. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Taille  et  port  de  Pinetaria,  d'un  gris-cendré,  sablé  de 


l58  FIDONIDyE. 

brunâtre,  avec  deux  lignes  communes,  brunâtres,  dont  l'extérieure  élargie 
à  la  côte  et  marquée  de  brun-ferrugineux.  Un  point  cellulaire  noirâtre,  aux 
quatre  ailes.  Supérieures  ayant,  en  outre,  deux  autres  lignes  avant  le 
point. 

Gouvernement  d'Irkutzk. 

GROUPE    V.     [Isturgia    Hb.  —  Speranza    Gurt.) 
=^  1182.       FlDONIA    CONSPICUATA       Réaum. 

Réaum.  II  p.  355  pi.  28  fig.  8-10—  Wien.-Verz.  N-10-11  — Hb.  Beitr. 
Zus.  p.  114  et  Saml.  Hflf,  ilS  —  Bork.  228  —  Traits.  1  p.  272  — 
Esp.  pi.  XXIY  fig.  5,  6,  7  —  Frey.  pi.  59  fig.  2  —  Herr.-Sch.  p.  89  — 
Bdv.  1521  —  Lab.  150  =  Limbaria  Fab.  46  —  Haw.  p.  286  —  Dup.  IV 
p.  424  pi.  165  fig.  3,  4  —  Steph.  III  p.  145  —  Wood  452  =  Circumdo- 
tarin  Vill.  p.  330  pi.  6  fig.  10. 

Larv.  Réaum.  Vill.  Dup. 

Assez  commune  dans  les  bois  abondants  en  genêts,  d'une  grande  partie 
de  l'Europe,  en  mai,  puis  en  juillet  et  août.     Coll.  rtiv. 

Elle  varie  passablement.  Considérons  comme  type,  les  mâles  qui  ont  les 
quatre  ailes  d'un  jaune  pur,  la  bordure  nette,  mais  ne  s'étendant  pas  sur  la 
côtc_,  qui  n'est  que  striée,  et  le  dessous  des  inférieures  à  fond  blanc,  avec 
les  nervures  placées  sur  des  bandelettes  jaunes  saupoudrées  de  noir. 


Ailes  d'un  jaune-vif  et  presque  sans  atomes,  avec  la  bordure  noire  trés- 
tranchée.  Dessous  des  inférieures  d'un  jaune  presque  aussi  vif  que  le  des- 
sus, sans  traits  blancs  bien  distincts,  et  avec  quelques  atomes  noirs,  clair- 
semés. —  9  semblable. 

Elle  ne  diffère  presque  point,  en  dessous,  de  lîi^Roraria. 

Piémont.     Uncf,  uneÇ-     Coll.  Lederer.    Plusieurs  ex.     Coll.  Sellier. 
Cette  race  est  bien  constante  et  pourrait  peut-être  constituer  une  espèce. 


Ailes  inférieures  presque  entièrement  noires  en  dessus,  même  chez  le  cf. 
Bordure  des  supérieures  s'étendant  sur  la  côte.  Dessous  des  inférieures 
trés-rembruni,  mais  avec  les  traits  blancs  toujours  distincts. 

Esper  figure,  I.  c.  fig.  8,  une  variété  se  rapprochant  de  celle-ci,  mais  bien 
plus  remarquable,  au  point  que  je  me  demande  si  ce  n'est  pas  une  Noc- 
tuelle du  genre  Euclidia. 


FinONlD/E. 


•''9 


II  83.        FiDONIA    RûRARIA       Fab. 


Fab.  E.  S.  50  {non  Mant.  nec  Sp.  Ins.)  —  Esp.  pi.  XXIV  fig.  2,  3,  4  — 
Bdv.  1522  —  Herr.-Sch.  p.  89—  Lah.  149  =  Spartariaria  Hb.  H6  = 
Spartiaria  Dup.  IV  p.  426  pi.  165  Og.  5  —  Frey.  I  pi.  59  fig.  1. 

Larv.  Frey. 

Bords  du  Rhin,  Est  de  la  France,  Allemagne,  Russie  méridionale,  dans 
les  clairières  des  bois,  en  juin.  Un  cf,  trois  9-  Coll.  Gn.  Beaucoup 
plus  rare  que  la  précédente. 

Elle  pourrait  être  confondue  avec  quelques  variétés  de  cette  dernière, 
néanmoins,  les  lames  des  antennes  plus  courtes,  les  ailes  supérieures  plus 
larges  et  à  bord  plus  convexe,  la  bordure  à  la  fois  plus  large  et  plus  vague, 
les  stries  fréquentes  et  serrées,  le  dessous  prestjue  unicolore,  etc.,  la  fe- 
ront toujours  distinguer. 

GROUPE  VI.    (Afroolopha    Led.) 
1184.     FinoNiA  Chrysitaria     Hb. 

Hb.  557,  55 S  — Lucas  Expl.algér.  p.  390  pi.  3  fig.  9  — Dup.Sup.lV 
p.  247  pi.  71  f.  7  —  Bdv.  1512  —  Herr.-Sch.  p.  91. 

Larv.  ignot 

Sicile,  Algérie,  en  mars.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

Elle  diffère  de  la  Pennigeraria  par  les  ailes  inférieures,  dont  la  bor- 
dure n'atteint  pas  même  l'angle  interne,  et  ne  s'étend  en  aucune  manière 
sur  la  côte,  et  par  la  coudée  des  supérieures,  qui  est  plus  entière,  moins 
dentée,  et  forme  des  angles  moins  saillants.  En  outre,  les  atomes  bruns 
du  dessous  des  inférieures  sont  accumulés  en  forme  de  bordure,  et  le 
dessous  des  supérieures  n'a  pas  de  trait  cellulaire.  —  C'est  bien  cette  es- 
pèce que  Duponchel  a  figurée,  mais  il  a  fort  mal  indiqué  ses  caractères 
distinctifs. 

A. 

Lucas  pi.  3  fig.  9  6  c. 

Seconde  moitié  des  ailes  supérieures  toute  blanche,  avec  le  bord  seule- 
ment strié,  et  base  des  mêmes  ailes  également  teintée  de  blanc. 

Algérie. 


l6o  FIDONID^. 


^  11 85.     FiDONiA  Pennigeraria     Hb. 

Hb.  363  —  Treits.  I  p.  280  —  Dup.  IV  p.  412  pi.  1 64  f.  2  —  Bdv.  1511 
—  Herr.-Sch.  p.91. 

Larv.  ignot. 

France  méridionale,  Espagne,  en  avril.    Trois  cf,  une  9.    Coll.  Gn. 

Elle  varie  beaucoup  pour  l'expression  de  la  bordure  des  secondes  ailes 
et  pour  la  quantité  des  atomes  qui  les  couvrent  en-dessous.  On  peut  re- 
garder comme  types,  les  individus  chez  lesquels  ces  atomes  occupent  toute 
la  surface  et  ne  laissent  en  clair  qu'une  bandelette  médiane  étroite,  et  le 
commencement  d'une  seconde  à  l'angle  interne.  Dans  tous  les  cas,  les  9 
offrent  ces  deux  caractères. 

A. 

Plus  grande  (  Zi?"").  Ailes  supérieures  d'un  blanc-jauni,  avec  une  foule 
d'atomes  formant  les  mêmes  dessins  que  dans  le  type.  Inférieures  d'un 
jaune  vif  et  à  frange  concolore;  leur  dessous  d'un  blanc-ochracé,  avec  beau- 
coup d'atomes  bruns  qui  ne  dessinent  aucune  bande.  Sommet  des  supé- 
rieures blanc,  avec  très-peu  d'atomes,  et  précédé  d'une  tache  costale  car- 
rée, noire. 

Je  crois  que  celte  belle  variété  vient  d'Andalousie.  Elle  faisait  partie  de 
la  collection  Pierret. 

GROUPE  VII.     {Eurranthis    Hb.  Led.) 

^y-r  1186.       FlDONIA    PlUîvIISTARIA       Vill. 

Vill.  II  p.  326  pi.  6  f.  7  —  Bork.  70  —  Esp.  pi.  XXII  Cg.  6-8  —  Hb.  127, 
41'ï  à  420  —  Treits.  I  p.  281  —  Encycl.  X  p.  74  —  Dup.  IV  p.  410 
pl.  164  Dg.  1  —Bdv.  1514  —  Herr.-Sch.  p.  91  —  Lab.  155. 

Larv.  ignot. 

Très-commune  dans  les  garrigues  du  midi  de  la  France,  en  mars,  puis 
en  septembre.    Coll.  div. 

Cette  superbe  Géomètre  varie  extraordinairenient,  aussi  n'y  a-t-ii  point 
lieu  à  faire  des  races  distinctes. 
Auritaria  Hb.  Û16  n'est  qu'une  variété  accidentelle. 


FIDONIDiË.  I  6  I 


Gen.     HELIOTHEA     Bdv. 


Bdv.  Gen.  p.  178  (1840)  Dup.  H.-S.  Led. 

Clienillts —  antennes  des  çf  pectinéet ,  aiguës  à  l'extrémité ,  à  lames 

serrées  et  contournées  ;  celles  de  la  Ç  fortement  dentées.  —  Palpes  courts,  à 
articles  indistincts  ;  ceux  du  çf  dissimulés  sous  des  poils  longs  et  hérissés.  — 
Trompe  rudimentaire.  —  Corps  assez  robuste;  l'abdomen  de  la  Ç  dépassant 
un  peu  les  ailes,  ovoïde-allongé.  —  Pattes  courtes,  unicolores  :  les  tibias  posté- 
rieurs minces,  à  peine  plus  longs  que  la  cuisse  et  munis  d'une  seule  paire  d'é- 
perons dans  les  deux  se.ves.  —  Ailes  épaisses,  concolores,  arrondies,  à  frange 
noire,  unies  et  sans  autre  dessin  qu'un  point  cellulaire  :  les  supérieures  étroites 
et  prolongées  à  l'apex  ;  les  inférieures  non  saupoudrées  en  dessous.  —  Ç  égales 
et  semblables  aux  cf.  —  Nervulation  :  une  aréole  rhomboïdale  soudée  en  un 
point  à  la  costale,  et  du  sommet  de  laquelle  parlent  3,3"  et  2".  Aux  inférieures 
la  costale  libre,  i'  et  2'  ne  naissant  que  bien  après  la  disco-cellulaire.  Iet2  par- 
tant du  même  point. 

Genre  qui  tient  vaguement  des  Fidonia.,  des  Lythria,  des  Cleogene,  des 
Neurophana,  et  qui  non-seulcmsnl  ne  peut  se  rapporter  à  aucun  d'eux, 
mais  en  sera  peut-être  très-éloigné  dans  l'avenir.  Il  a  été  établi  par  M.Ram- 
bur,  ou  plutôt  par  M.  Boisduval  dans  son  Gênera,  sur  un  joli  insecte  du 
midi  de  l'Espagne,  dont  le  premier  ne  nous  a  pas  fait  connaître  les  mœurs. 
Peut-être  eussent-elles  servi  à  décider  la  place  de  ce  genre,  qui  laisse  beau- 
coup d'incertitudes. 

1187.       HeLIOTHEA    DiSCOlDARIA       Bdv. 

Bdv.  1410  — Dup.  Sup.  IV  p  40  pi.  54  f.  1  — Herr.-Sch.  p.  37  fig.  226. 

26°!™.  Ailes  d'un  jaune-d'or,  avec  la  côte  et  la  frange  d'un  noir-plombé, 
et  une  tache  cellulaire  arrondie,  d'un  noir  vif.  Inférieures  lavées  de  noir  à 
la  liase,  et  au  bord  terminal,  avec  les  nervures  et  des  atomes  noirs,  en  des- 
sus seulement.  Corps  noir,  avec  les  ptérygodes  jaunes. —  Ç  aussi  et  rsême 
plus  grande,  d'un  jaune  plus  vif,  sans  atomes  ni  nervures  noirs,  même  à 
la  côte. 

Andalousie.     Coll.  div.     Six  cf,  quatre  9- 

Elle  n'a  pas  été  reprise  depuis  M,  Rambur,  qui  en  a  dispersé  une  cer- 
taine quantité  dans  les  collections  françaises. 


LbTpido'ptères.      Tome  10.  11 


l62  rrDONID;E. 


Gkn.     CLEOGENE     Dup. 


Dup.  IV  p.  109  (1829)  et  V  p.  138  —  Bdv.  H.-S.  Led. 

Chenilles  assez  courtes,  épaisses,  très  fusiformes,  rases  et  sans  éminences,  à 
télé  petite,  globuleuse  et  rétraclile,  à  lirjnes  bien  marquées  ;  vinant  sur  les 
plantes  basses.  —  Antennes  des  ç^  peclinées,  à  sommet  aigu,  à  lames  pubes- 
centes,  régulières  et  isolées;  celles  des  '^filiformes,  à  cils  courts  et  isolés  — 
Palpes  dépassant  peu  le  front,  droits,  velus-hérissés.  —  Trompe  forte  et  longue. 
—  Toupet  frontal  velu-hérissé.  —  Corps  grêle  :  f abdomen  des  Ç  court,  sub' 
caréné  et  presque  rectangulaire.  —  Pattes  grêles,  nues,  unicolores.  —  ^iles 
larges,  égales,  à  franges  longues,  sans  aucun  dessin  :  les  supérieures  à  côte 
droite  et  apex  aigu;  les  inférieures  un  peu  échancrées  entre  I  et  1'.  —  $  dif- 
férant beaucoup  des  ç^  par  la  taille  et  la  coupe  d'ailes,  restant  cachées  dans 
les  herbes,  tandis  que  les  ç^  vohnt  en  plein  jour.  —  Deux  aréoles  oblongues  : 
la  première  s'anastomosant  avec  la  costale.  Pas  d'indépendante  aux  infé- 
rieures. 

Voici  le  genre  le  plus  homogène  qui  se  puisse  voir.  Il  l'est  au  point  que 
toutes  les  espèces  ne  diffèrent  absolument  que  par  la  couleur,  et  qu'on 
pourrait  croire  qu'elles  ne  sont  que  des  modifications  d'un  même  type  ; 
mais  comme  elles  se  retrouvent  absolument  pareilles  dans  plusieurs  locali- 
tés, et  qu'il  ne  se  rencontre  point  de  passage»  de  l'une  à  l'autre,  il  faut  bien 
les  admettre  comme  espèces  séparées.  Elles  n'habitent  que  les  régions  éle- 
vées des  montagnes,  oii  les  mâles  volent  en  plein  jour,  tandis  que  les  femel- 
les restent  cachées  dans  les  herbes  prés  de  la  surface  du  sol.  Leurs  ailes, 
très-réduites  proportionnellement  au  corps  qui  est  gros,  ne  leur  permettent 
pas  un  vol  très-soutenu. 

Je  dois  la  cimnaissaiice  des  premiers  états  à  M.  Millière  de  Lyon,  qui  a 
élevé,  ab  ovo,  la  chenille  de  la  Lutearia.  Cette  chenille  est  presque  ortho- 
siforme  et  fortement  atténuée  aux  extrémités.  On  ne  peut  dire  que  son  as- 
pect apporte  un  argument  bien  puissant  pour  maintenir  les  Cleogene  dans 
les  Fidonides,  et,  cependant,  il  ne  les  en  chasse  pas  non  plus  et  a  même 
quelques  rapports  éloignés  avec  celui  des  Fidonia  du  groupe  III  [Bupalus). 
Au  reste,  je  ne  dois  pas  oublier  de  dire  que  j'émets  ces  conjectures  sur  un 
dessin  fait  lui-môme  sur  un  animal  à  moitié  de  sa  croissance. 

Ricaria  Hb.  Zutr.  891-892,  de  l'Afrique  méridionale,  est-elle  une  es- 
pèce de  ce  genre,  qui  se  placerait  à  côté  de  Peletieraria?  J'en  doute  très- 
fort. 


FIDONIDjE.  i63 

''''  1 1 88.     Cleogene  Peletieraria     Dup. 

Dup.  V  p.  140  pi.  180  Ûg.  2  —  Hb.-Gey.  580  —  Bdv.  1-413  —  Herr.-Sch. 
p.  62. 

Larv.  ignot. 

Pyrénées,  région  des  rhododendrons,  fin  juillet.  Toujours  très-rare. 
Un  (f.    Coll.  Gn. 

Type.  1 1 8g.     Cleogene  Lutearia     Fab. 

Fab.  E.  S.  52  — Esp.  pi.  XXIV  fig.  1  —  Traits.  II  p.  250  =  Tinctaria 
Hb.  121  —  Dup.  V  p.  141  pi.  180  f.  3  —  Steph.  III  p.  291  —  Wood 
Dbtf.  63  —  Bdv.  1411  —  Herr.-Sch.  p.  62  fig.  361  —  Lah.  100. 

Larv.  Minière. 

SS™".  Ailes  d'un  jaune-d'ocre  vif,  à  franges  concolores  et  sans  aucun 
dessin.  Dessous  des  supérieures  et  base  des  inférieures  couverts  d'atomes 
noirs,  très-fins  et  très-serrés.  Corps  jaune.  Lames  des  antennes  et  palpes 
noirs.  —  $  plus  petite,  à  ailes  supérieures  plus  aiguës,  et  inférieures  plus 
étroites  et  mains  arrondies,  d'un  jaune-d'ocre  plus  pâle. 

Commune  dans  toutes  les  montagnes  alpines,  en  juiMet  et  août.  Coll. 
div. 

Chenille  d'un  ochracé-roussâtre  pâle,  avec  les  sous- dorsales  et  la  stig- 
matale  épaisses,  bien  continues,  d'un  gris-noirâtre,  liserées  supérieure- 
ment d'un  filet  blanc,  très-élroit.  Vasculaire  du  même  gris,  mais  très-in- 
terrompue  sur  les  anneaux  intermédiaires^  nulle  sur  les  premiers,  et  for- 
mant sur  les  derniers  un  dessin  sagilté.  Trapézoïdaux  postérieurs  et  laté- 
raux visibles  sur  les  anneaux  du  milieu. 

On  ne  connaît  pas  la  véritable  nourriture  de  cette  chenille  que  M.  Mil- 
licre  a  élevée  d'oeuf,  et  qu'il  a  nourrie  avec  des  Leontodon.  Elle  passe  l'hi- 
ver et  n'atteint  sa  taille  qu'au  printemps  qui  suit  son  éclosion. 

*  'JQo-      Cleogene  Ilmbata     W.-V. 

Wien.-Verz.0-5  — Fab.  191  — Bork.  243  — Hb.  207  —  Treits  II  p.  256 
—  Herr.-Sch.  p.  62  lig.  'J3t,  332  —  Lah.  101. 
Larv.  ignot. 

Autriche,  Carniole,  Styrie,  Asie-Mineure,  eu  juin  et  juillet.  Un  o^,  une 
Ç .    Coll.  Lederer. 

Treitschke  dit  avec  raison,  que  bien  des  auteurs  en  ont  parlé  sans 
l'avoir  vue.  Elle  est,  en  efl"et,  rare  dans  toutes  les  collections. 


l64  FlDONIDvfi. 

Je  doute  très-fort  que  VUlibaria  figurée  par  Duponchel  soit  bien  celle- 
ci.  C'est  une  femelle  qu'il  représente,  et  elle  est  d'une  taille  double  au 
moins  de  nos  individus  ordinaires.  En  outre,  il  la  dit  d'un  b\d.\\c-roussâtre, 
tandis  que  VlUibata  est  d'un  blanc-perlé  ou  argenté  pur.  Enfin,  la  coupe 
de  ses  ailes  me  paraît  différente,  même  en  faisant  la  part  de  l'inexactitude 
de  la  figure.  Il  est  donc  vraisemblable  que  cette  Cleogene,  qu'il  avait  reçue 
de  Navarin,  forme  une  quatrième  espèce  dans  ce  genre. 


Gen.     ANTHOMETRA     Bdv. 

Bdv.  Gen.  p.  231  (1840). 

Chenilles —  yintennes  des  ^  plumeuses,  à  lames  longues^  fines,  dimi- 
nuant brusquement  au  sommet,  qui  n'est  point  filiforme.  —  Palpes  extrême- 
ment courts  etfjréles,  à  articles  indistincts,  —  Trompe  moyenne,  noire,  à  filets 
disjoints.  —  Front  plat.  —  Pattes  tjrêles,  minces,  longues  et  filiformes  :  les 
tibias  postérieurs  très-gréles,  munis  d'une  seule  paire  d'éperons.  —  Abdomen 
des  rf  terminé  en  pointe  émoussée.  —  Ailes  oblongues,  concolores,  entières, 
presque  sans  dessins  de  part  et  d'autre,  à  franges  pieu  fournies  el  composées  de 
poils  fins,  nullement  squammeux.  —  Aréole  simple.  Costale  des  inférieures  ne 
touchunl  la  sous-costalc  qu'en  un  point,  l'  et  2'  très-courles. 

Petit  genre  qui  lient  à  la  fois  des  Acidalides  et  des  Fidonides^  et  qu'il 
est  difGcile  de  bien  placer  sans  connaître  les  femelles  et  les  premiers  états. 
Les  palpes,  les  tibias  postérieurs  et  les  dessins  des  ailes  paraissent  fixer  sa 
place  ici,  mais  les  antennes  même,  tout  en  ayant  l'aspect  de  celles  des 
Fidonides,  peuvent  laisser  des  doutes  quand  on  pense  à  celles  des  Emmiltis. 
11  ne  corajjrend  qu'une  seule  espèce  méridionale  dont  on  n'a  reçu  jusqu'ici 
que  des  mâles. 

*  ''9i-      Anthometra  Concoloraria     Bdv. 

Plumularia  Bdv.  1940. 
Larv.  ignot, 

18™"'.  Ailes  étroites  et  oblongues  :  les  supérieures  à  apex  prolongé, 
mais  non  aigu  ;  les  inférieures  étroites  et  arrondies:  les  quatre  d'un  brun- 
cannelle  roussâtre,  avec  la  frange  un  peu  noirâtre,  et  deux  lignes  com- 
munes, ondées,  parallèles,  un  peu  plus  foncées,  et  dont  la  dernière  éclairée 
postérieurement.  Mais  il  arrive  souvent  que  ces  lignes  sont  entièrement 
effacées,  et  que  l'insecte  est  d'un  ton  uniforme. 

Andalousie,  en  juin.     Quatre  c/".     Coll.  Bdv.  et  Bellier. 

Le  nom  de  Pbimularia  ayant  déjà  été  employé  par  Freyer,  M.  Ledcrer, 
dans  scn  Catalogue,  lui  a  substitué  celui  de  Concoloraria. 


FIDONIDJE.  l65 


Gen.     MINOA     Tr. 

Treits.  II  p.  148  (1825)  —  Omn.  =  Baptria  Hb.  Verz. 

Clienilles  courtes,  épaisses,  ramassées,  atténuées  aux  extrémités,  garnies  de 
poils  courts  et  comme  pubescentes,  à  tête  petite  ;  viimnt  sur  les  Euphorbia- 
cées.  —  Chrysalides  courtes,  fusiformes,  renjermées  dans  de  petites  coques  de 
terre.  —  antennes  brièvement  pubescentes  chez  les  çj',  —  Palpes  n  excédant 
pas  le  front,  écartés,  squammcux-lisscs,  découvrant  la  trompe,  qui  est  grêle  et 
moyenne.  —  Front  plat.  —  Corps  grêle  :  l' abdomen  conique  dans  les  deux  sexis. 

—  Pattes  minces,  nues,  Jion  renjlées  :  les  postérieures  à  deux  paires  d'ergots. 

—  Ailes  minces,  lisses,  soyeuses,  entières,  arrondies,  sans  sinus,  sans  dessins 
de  part  et  d'autre  et  à  frange  concolore,  à  nervures  grêles.  L'indépendante 
distincte  et  insérée  au  milieu  de  la  disco-cellulaire.  Aréole  double. 

Genre  créé  par  Treitschke  et  adopté  par  tous  les  entomologistes  qui 
l'ont  suivi,  malgré  la  pénurie  de  ses  caractères.  L'insecte  n'a  pour  ainsi 
dire  pas  d'aspect  propre,  et  semble  pouvoir  être  placé  indistinctement  dans 
les  Fidonides,  les  Acidalides,  les  Sionides  ou  les  Larentides.  Cependant,  sa 
parenté  avec  la  présente  famille  me  parait  justifiée  par  les  genres  voisins,  et 
surtout  par  te  précédent.  On  verra  aussi,  en  examinant  ce  que  j'ai  dit  des 
premiers  états  du  genre  C/eog'enej  que  les  chenilles  fusiformes  comme  celles 
des  Minoa  y  font  un  très-bon  passage.  Ces  dernières  vivent  une  grande 
partie  de  l'été  sur  les  Euphorbes  et  s'accrochent  à  ses  tiges,  le  corps  plié  en 
deux  parties  appliquées  l'une  contre  l'autre,  comme  la  Cid.  Berberata. 
L'insecte  parfait,  qui  se  trouve  partout,  est  bien  connu  des  entomolo- 
gistes. 

1192.        MliyOA    ECPHORBIATA       W.-V- 

Wien.-Verz.  0-9  —  Fab.  246  —  Schw.  pi.  24  fig.  1  —  Bork.  250  — 
Hb.  78  —  Haw.  p.  345  —  Donov.  V  pi.  153  fig.  1  —  Treits.  II  p.  149  — 
Dup.  Vp.  547  pi.  209  fig.  6  —  Steph.  lllp.  293  —  Wood  687— Bdv.  1941 

—  Herr.-Scli.  p.  109 — Lab.  116— Fuscatu  Berl.  Mag.  —  Led. —  Griseata 
Schr.  1691  =  Unicoloraia  Hb.  Beitr.  pi.  V,  L  =  Murinata  Scop.  572  — 
Vill.  =  Sordiafa  Lin.  262?  =  Brunneata¥a.h.  266? 

Larv.  Bork.  Hb. 

21""".  Ailes  d'un  blond  plus  ou  moins  jaunâtre  ou  brunâtre,  uni  et 
sans  aucun  dessin ,  avec  le  dessous  un  peu  plus  clair.  Dessous  de  l'abdo- 
men plus  ochracé.  —  9  à  ailes  plus  larges,  et  généralement  d'une  couleur 
plus  claire  et  plus  jaunâtre. 

Commune  dans  les  bois  secs  oii  croît  VEuphorbia  cyparissias,  en  mai 
et  juin,  puis  en  août  et  septembre.    Coll.  div. 


ï66  FIDONID^. 

Chenille  d'un  vert  clair  ou  d'un  gris-noirâtre,  avec  la  vasculaire  plus 
foncée,  interrompue,  et  des  taches  claires  ou  jaunes  sous-dorsales  et  laté- 
rales. Tête  d'un  roux  clair.  Vit  en  juin  et  octobre  sur  V Euphorbia  cypa- 
rissias. 

VEuphorbiata  varie  beaucoup,  non  pour  le  dessin,  puisqu'elle  n'en  a  pas, 
mais  pour  la  couleur.  Dans  nos  contrées  elle  va  du  café  au  lait  au  gris- 
noirâtre  ;  dans  les  pays  de  montagnes  elle  est  encore  plus  variable.  Elle 
peut  se  diviser  en  trois  races. 

A.      Monochroarîa     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  109  fig.  391  —  Led. 

Le  (f  tire  sur  l'ochracé-roussâtre,  et  la  9  sur  le  jaune-d'ocre  pur,  et 
est  presque  de  la  couleur  de  la  Tinctaria. 

Dalmatie.     Deux  çf,  une  9-     Coll.  Bellier  et  Gn. 

Il  est  indispensable  de  connaître  ses  premiers  états  avant  de  la  considé- 
rer comme  définitivement  distincte,  car  elle  ne  diffère  absolument  que  par 
la  couleur  de  VEuphorbiata. 

B. 

Plus  petite,  et  d'un  blanc-ochracé  sale. 

Prise  le  26  juin,  par  M.  Feisthamel,  à  Domo-Dossola.  M.  Delaharpe  in- 
dique une  variété  blanche  propre  aux  Alpes,  qui  est  probablement  celle-ci. 

Gen.  NEUROPHANA  Gn. 

Chenilles —  antennes  courtes,  épaisses,  à   lames  robustes,  courtes   et 

subspatulées.  —  Palpes  très-courts  et  à  peine  perceptibles,  filiformes,  écartés, 
—  Trompe  presque  rudimentaire.  —  Corps  robuste:  l'abdomen  zôné,  renflé  et 
aussi  épais  chez  les  çf  que  chez  les  9-  —  Pattes  courtes:  les  tibias  postérieurs 
de  la  longueur  de  la  cuisse,  munis  d'une  seule  paire  d'ergots  chez  les  deux 
sexes. — Ailes  oblongues,  entières,  arrondies,  sans  lignes,  discolores,  à  nervures 
foncées.  —  Indépendante  robuste  aux  quatre  ailes  ;  celle  des  inférieures  insérée 
près  de  la  sous-costale  et  paraissant  s'y  rattacher.  1'  et  2'  pédiculces.  Aréole 
simple. 

Genre  fondé  sur  deux  espèces  africaines  qui  offrent  une  foule  de  carac- 
tères tranchés.  C'est  un  de  ceux  chez  lesquels  on  peut  le  mieux  juger  la 
nervulation  et  découvrir  lindépendante,  aussi  robuste  que  les  autres  ner- 
vules;  mais  nous  allons  voir  celte  disposition  se  reproduire  dans  plusieurs 
genres  suivants.  Seulement,  ici,  celle  des  secondes  ailes  est  insérée  si  haut 
sur  la  disco-cellulaire,  qu'elle  semble  faire  partie  du  système  de  la  sous- 
coslale. 


FIDONID^.  167 

La  place  de  ce  genre  singulier  me  paraît  loin  d'être  définitivement  fixée. 
Il  a  une  certaine  affinité  avec  les  genres  Lythria  et  Scoria,  ou  encore  avec 
le  genre  Heteropsis  de  la  faniiiledes  Sionides,m-à\s  ces  ressemblances  peu- 
vent bien  élre  plus  apparentes  que  icelles,el  l'insecte  pourrait  même  appar- 
tenir à  la  nombreuse  tribu  des  Lithosidcs,  qui  nous  offre  tant  d'espèces 
voisines  des  Geomeira.  Je  ne  le  laisse  donc  ici  qu'en  attendant  mieux. 

II93.        NeUROPHANA     DlCHROARlA       H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  189. 

ùO^m.  Ailes  supérieures  d'un  ocliracé  clair,  avec  la  frange,  les  nervures 
et  un  nuage  sur  la  disco-cellulaire,  qui  se  répand  sur  une  partie  du  disque, 
d'un  gris-noirâtre.  Ailes  inférieures  d'un  jaune-fauve,  avec  la  frange  et  les 
nervures  noirâtres.  Dessous  des  supérieures  fauve,  avec  l'extrémité  seule 
des  nervures  grise.  Dessous  des  inférieures  d'un  ochracé  clair,  avec  la 
frange  et  les  nervures  grises.  Abdomen  noirâtre,  zôné  de  jaune;  collier 
fauve.  —  (f  plus  pâle,  plus  uniforme  en  dessus  et  en  dessous. 

Port  natal.     Un  cf,  une  9.    Coll.  Gn. 

1194.     Neurophana  Incert.'Vria     Gn.    pi.  20  fig.  10. 

Elle  est  bien  voisine  de  la  précédente,  et  je  crains  qu'elle  n'en  soit  qu'une 
simple  variété.  Les  ailes  supérieures  sont  d'un  gris  un  peu  jaunâtre,  uni, 
sans  nuage  discoïdal  et  avec  les  nervures  presque  concolores.  Les  infé- 
rieures sont,  en  dessus,  comme  chez  la  Dichroaria,  et,  en  dessous,  elles 
sont  d'un  gris  seulement  un  peu  plus  pâle  que  le  dessus  des  supérieures, 
et  aussi  uni.  —  9  semblable. 

Port  natal.     Deux  cf.     Col!.  Mus.     Une  9.    Coll.  Gn. 

Gen.     scoria     St. 

Steph.  III  p.  344  (1831)  —  Herr.-Sch.  Led. 

Chenilles —  Anlennes  cyliudiiques  et  sans  cilialion  dans  les  deux  sexes  ; 

celles  des  çf  veloutées  en  dessous.  —  Palpes  grêles,  enstformes,  très-aigus  au 
sommet,  —  Trompe  bien  développée.  —  Front  carré,  canaliculé,  coupé  net  an- 
tét  ieuremenl.  —  Corps  ijrêle  :  l'abdomen  très-long  et  linéaire  chez  les  ç^  ;  aigu 
et  a  oviducte  saillant  chez  les  Q .  —  Pattes  grêles,  nues,  sans  renflements  :  les 
tibias  postérieurs  à  deux  paires  d'éperons.  —  ^i7e.v  larges,  égales,  concolores, 
unies  et  sans  dessins  autres  que  les  nervures  plus  foncées  ;  les  inférieures  lé- 
gèrement sinuées  entre  1  et  2.  Aréole  simple.  Indépendante  des  premières  ailes 
faible;  celle  des  secondes  nulle  ou  rudimentaire  et  ne  se  prolongeant  pas  juS' 


l68  FIDONIDTE. 

quà  la  disco-cellulaiie.  Sous-médiane  éyalement  incomplète.  Interne  bien  dis' 
tincte.  Le  tout  chez  les  deux  sexes. 

Genre  dont  la  place  me  paraît  bien  évidemment  ici,  quoiqu'il  en  ait  été 
très-éloigné  par  presque  tous  les  auteurs.  Les  premiers  états  sont  malheu- 
reusement inconnus,  mais  les  mœurs  des  insectes  parfaits  ne  peuvent  que 
justifier  ce  rapprochement. 

L'espèce  exotique,  qui  ressemble  beaucoup  à  la  nôtre  par  les  couleurs  et 
les  dessins,  s'en  éloigne  assez  à  d'autres  égards  pour  qu'il  soit  nécessaire 
d'en  former  un  groupe  séparé.  Ainsi,  ses  pal|)es  sont  très-courls  et  acicu- 
laires,  ses  ailes  supérieures  ont  un  angle  au  bout  de  la  2,  et  l'indépendante, 
déjà  très-peu  accusée  chez  la  nôtre,  disparaît  complètement  chez  elle  aux 
ailes  inférieures.  Il  en  est  de  même  de  la  sous-médiane. 

GROUPE  l. 
1195.      ScoRiA  DealbaTA      Lin. 

s.  N.  256  —  Sulz.  abg.  Gesch.  pi.  23  fig.  3  —  Wien.-Verz.  0-3  —  Fab. 
173  —  Schr.  1692  —  Bork.  240  —  Hb.  214,  528  à  531  —  Haw.  p.  317  — 
Treits.  II  p.  259  —  Dup.  V  p.  539  pi.  209  fig.  1-2—  Curt.  pi.  691  — 
Steph.  m  p.  245  —  Frey.  pi.  282  fig.  4  —  Wood  598  —  Bdv.  1923  — 
Herr.-Sch  p.  61  —  Lab.  99  =  Lineata  Scop.  540. 

Larv.  ignot. 

40"'™.  Ailes  entières  d'un  blanc-jaunâtre,  sans  dessins,  et  avec  les  ner- 
vures un  peu  visibles  en  dessus,  très-marquées  en  noir  en  dessous.  Aux 
supérieures  elles  sont,  en  outre,  empâtées  d'atomes  noirs  qui  les  étendent, 
et  on  voit,  au  bout  de  la  cellule,  un  gros  trait  et  plus  loin  une  ombre 
coudée, également  noirs.—  9  d'un  blanc-soufré,  avec  tous  les  dessins  du 
dessous  plus  fins. 

Commune  dans  certaines  localités,  dans  les  bois  herbus,  les  prairies 
marécageuses,  les  bruyères,  en  juin  et  juillet.     Coll.  div. 

Elle  ne  varie  point,  si  ce  n'est  que  les  individus  pris  dans  le  Jura  sont 
beaucoup  plus  petits,  au  dire  de  M.  Delaharpe.  Ceux  des  Pyrénées  sont 
pareils  aux  nôtres. 

GROUPE  IL 

^^^iig6.     ScoRiA  Selectata     Zell. 

Zell.  in  Mus. 

SS^nm.  Ailes  supérieures  oblongues,  avec  un  angle  au  bout  de  la  2  et 
le  bord  droit  de  chaque  côté  ;  inférieures  légèrement  polygonées  :  les 


FIDONID^.  169 

quatre  d'un  blanc  légèrement  soulVt-,  avec  les  nervures  et  un  filet  terminal, 
épaissi  au  bout  de  chaque  nervure,  noirs,  de  part  et  d'autre. 

Colombie.     Une  9.     Coll.  Zeller. 

Gen.     PIIYLETIS     Gn. 

chenilles —  antennes  des  çf  à   Itnnes  très-fitics,   écartées,  (jurnies  sur 

tous  les  sens  de  cils  frisés.  —  Front  squmnmeux,  non  prolongé.  —  Pulpes 
grêles,  squamnieux,  un  peu  ascendants.  —  Corps  très-grêle  ;  l'ubdotnen  long  et 
filij-orme,  mais  n'excédant  pas  les  ailes.  —  Pattes  grêles,  fines,  soyeuses,  uni- 
colores.  —  Ailes  très-entières,  lisses,  soyeuses,  à  franges  lottgties,  non  entrecou- 
pées :  les  supérieures  triangulaires-oblongues,  à  apex  très-aigu,  à  bord  droit  et 
oblique,  à  angle  interne  carré,  à  ligne  oblique  pour  tout  dessin;  les  inférieures 
Irès-arrondies  et  convexes  à  l'angle  interne,  puis  droites  et  coupées  carrén.ent  à 
l'angle  anal,  participant,  surtout  en  dessous,  aux  dessins  des  premières.  — 
Aréole  simple.  IndÀpendanlc  distincte.  Costale  des  inférieures  distincte  et  ne 
touchant  la  sous-costale  que  près  de  la  base. 

Au  premier  abord,  ce  genre  parait  devoir  se  fondre  avec  hsSterrha.  Un 
second  examen,  en  démontrant  l'impossibilité  de  cette  réunion,  révèle  des 
analogies  avec  lesAcidalides  et  les  Hœmatopis.  En  somme,  nécessité  évi- 
dente d'un  genre  à  part,  caractérisé  par  la  nature  des  antennes,  la  coupe 
des  ailes,  leurs  dessins  communs,  la  forme  du  front,  etc.,  formant  passage 
des  Hœmatopis  aux  Sterrha. 

Les  Phyietis  habitent  l'Inde  et  l'Afrique  et  sont  toutes  inédites. 

iigy.      Phyletis  Pelloniaria      Gn. 

30mm.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  à  bord  droit;  inférieures  à  an- 
gle externe  rond,  mais  non  saillant  :  les  quatre  d'un  gris-ocbracé  clair, 
soyeux,  luisant,  avec  la  frange  d'un  rose-vineux  décidé.  Supérieures  avec 
la  côte  et  une  bandelette  oblique,  droite,  large  et  bien  marquée,  d'un  rose- 
vineux.  Une  faible  lilure  semblable  au  bord  interne.,  près  de  la  base.  Ailes 
inférieures  avec  un  commencement  de  bandelette  au  bord  abdominal.  Des- 
sous des  mêmes  ailes  lavé  de  rose,  avec  deux  ombres  parallèles  d'un  rose 
pâle  :  la  première  droite  et  assez  large,  la  seconde  fdiforme  et  un  peu  si- 
nuée.  Dessous  de  l'abdomen  lavé  de  rose. 

Indes  orientales.     Un  cf.    Coll.  Gn, 

1198,      Phyi.etis  Sii.onaria      Gn. 

27mm.  Ailes  supérieures  à  apex  aigu  et  comme  un  peu  falqué,  à  bord 
très-droit  cl  à  angle  interne  presque  carré,  d'un  carné  pâle,  un  peu  mêlé 


I^O  FIDONIDJE. 

de  jaune,  avec  une  ligne  oblique  très-droite,  d'un  rose  noirâtre  s'éteignant 
avant  la  côte.  Ailes  inférieures  à  angle  interne  très-rond,  à  angle  anal  très- 
carré,  à  bord  terminal  d'abord  convexe,  puis  droit,  d'un  blanc-carné,  sans 
dessins.  Dessous  des  quatre  ailes  légèrement  saupoudré,  avec  les  traces 
de  deux  lignes  obliques  parallèles,  même  aux  inférieures.  Front  d'un  brun- 
clair,  avec  le  vertex  concolore  aux  ailes. 

Abyssinie.    Un  çP.    Coll.  Mus. 

C'est  la  plus  petite  du  genre,  et  aussi  celle  où  la  coupe  d'ailes  présente 
les  caractères  les  plus  tranchés. 

iigg.     Phyletis  Meonaria     Gn. 

3gmni_  A.iles  supérieures  à  apex  très-aigu  et  prolongé,  à  bord  droit  et 
presque  concave;  inférieures  à  angle  anal  un  peu  prolongé,  coupé  carré- 
ment, mais  obtus,  à  angle  interne  convexe  :  les  quatre  d'un  carné-jaunâtre 
clair,  avec  la  frange  teintée  de  rose  très-pâle.  Supérieures  avec  une  ligne 
légèrement  arquée,  parallèle  au  bord,  s'éteignant  avant  la  côte.  Inférieures 
avec  deux  lignes  parallèles,  rapprochées,  droites,  mourant  aussi  avant  la 
côte;  leur  dessous  fortement  saupoudré  de  rose-rouge,  avec  les  lignes 
moins  droites.  Front  concolore. 

Nord  de  l'Inde.     Un  <f.     Coll.  Gn. 

Gen.     H^MATOPIS     Hb. 

Hb.  Verz.  p.  301. 

Chenilles —  Antennes  des  Lythria.  —  Palpes  grêles,  incombants, fili- 
formes, natleicjnant  pas  le  front,  qui  est  arrondi,  —  Trompe  courte.  —  Abdo- 
men court,  presque  semblable  chez  les  deux  sexes.  —  Pattes  longues:  les  tibias 
postérieurs  longs,  à  deux  paires  d'ergots,  à  tarses  courts.  —  Ailes  assez  étroites, 
concolores  et  à  dessins  communs  :  les  supérieures  à  apex  aigu  et  presque  lan- 
céolées ;  les  inférieures  courtes,  avec  un  angle  au  bout  de  la  2.  —  Aréole  simple 
et  ovale.  Costale  des  inférieures  seulement  soudée  à  la  sous-costale.  Pas  d'in- 
dépendante. I  et  2  parlant  du  même  point. 

Maigre  la  ressemblance  apparente  de  ce  genre  avec  nos  Lythria,  il  est 
impossible  de  les  laisser  ensemble.  La  différence  des  palpes,  de  la  nervu- 
lation,  les  ailes  à  lignes  communes  et  bien  marquées,  les  inférieures  angu- 
leuses, etc.,  l'en  isolent  manifestement.  Il  n'est  pas  plus  possible  de  le 
réunir  aux  Sterrha,  dont  il  diffère  par  le  front,  les  antennes  et  les  ailes. 

Il  ne  se  compose  que  d'une  espèce  américaine  assez  jolie  et  figurée  par 
Hubner. 


FIDONIDjE. 


0 


Ï200.     H^iviATOPis  Gratakia     Fab.    pi.  19fig.  6 

Fab.  Sup.  112-113  =  Saniariu  Hb.  Zut.  345,  346. 

26™™.  Ailes  d'un  ochracé  tirant  sur  le  fauve,  avec  la  frange  et  deux  li- 
gnes couiniunes,  obliques,  d'un  rose-vineux.  La  première  (ombre  m.édiane) 
plus  large  et  un  peu  vague  ;  la  seconde  plus  fine  et  plus  sinueuse.  Supé- 
rieures ayant  en  outre  un  gros  point  cellulaire  arrondi,  du  même  rose. 
Dessous  semblable,  mais  avec  le  fond  strié  de  rose.  —  9  semblable. 

Amérique  septentrionale.     Cinq  cf,  deux  9 •     Coll.  Mus.  Zell.  et  Gn. 

Tous  ces  individus  viennent  de  l'Amérique  boréale,  quoique  Hubner  la 
donne  comme  de  Surinam.  Sa  figure  est  très-imparfaite.  La  description  de 
Fabricius,  qui  a  bien  indiqué  sa  véritable  patrie,  ne  laisse  pas  de  doutes. 

Esper  a  figuré  dans  sa  collection  d'Européens,  pi.  XX,  fig.  7-9,  sous  le 
nom  de  Fasciolaria,  une  Géomètre  qui  ne  peut  se  rapporter  à  aucune  Fi- 
donide  d'Europe,  et  qui  serait  plutôt  celle-ci  ou  quelque  espèce  voisine. 


Gen.     LYTHRTA     Hb. 


Hb.  Verz.  p.  300  (1816)  —  H.-S.,  Led.  =  Jspilates  Treits.  Dup.  Bdv. 

Chenilles  allongées,  un  peu  renflées  postérieurement,  rnides,  ùtête  rjlobuleuse  ; 
vivant  sur  les  plantes  basses,  —  Chrysalides  enterrées.  —  Antennes  des  q" 
courtes,  plumeiises,  à  lames  longues,  minces,  isolées,  un  peu  contournées,  avec 
le  sommet  filiforme,  mais  court;  moniliformes  et  pubescenles  chez  les  Ç .  — 
Palpes  velus,  en  bec  dépassant  la  tête,  terminés  en  pointe  aiguë.  —  Corps  velu  : 
l'abdomen  plus  court  que  les  ailes  ;  celui  dea  9  'J'^'^^  *'  ovoïde,  à  extrémité  ob- 
tuse. —  Pattes  velues,  assez  courtes  :  les  tibias  postérieurs  à  peine  plus  longs 
que  la  cuisse,  à  deux  paires  d'éperons.  —  Ailes  courtes,  mates,  veloutées,  à 
franges  velues:  les  inférieures  peu  développées ,  coupées  carrément  à  l'angle 
anal.  —  Fol  diurne.  —  Une  seule  aréole  petite  et  ovale.  Costale  et  sous-cos- 
tale des  inférieures  fondues  jusqu'au  tiers.  Indépendante  nulle  et  remplacée  par 
le  pli  cellulaire.  2  et  3  très-séparées  à  leur  oriijine. 

Comme  le  genre  Sterrha,  celui-ci  a  élé  distrait  des  Aspilates  dont  il 
diffère  autant  pour  la  nervulation.  11  a  d'ailleurs  un  aspect  propre  qui  lui 
vient  de  ses  antennes  courtes  et  plumeuscs,  de  ses  ailes  mates  et  surtout 
des  poils  qui  garnissent  son  corps  et  la  hase  de  ses  ailes  inférieures.  Il  se 
réduit  à  quatre  espèces  européennes  très-voisines  entre  elles,  et  (|ui  volent 
deux  fois  l'année  dans  les  lieux  arides  et  calcaires.  Elles  varient  prodigieu- 
sement par  la  taille,  b  largeur  et  la  disposition  des  lignes.  Leurs  chenilles 
se  rapprochent  déjà  de  celles  des  Aspilates. 

Hubner  a  donné  dans  ses  Zulraege,  uqq  Sentinaria,  825-8:24,  du  Labra- 


172  FlDONlDiE. 

dor,  qui  peut  appartenir  à  ce  genrejinais  qui  peut  aussi  en  être  très-éloi- 
gnée,  ce  qu'on  ne  peut  décider  sur  une  figure. 

^yP^-  1201.      Lythria  Purpuraria  Lin. 

S,  N.  221  —  Clerck  pi.  9  fig.  11  —  Geoff.  p.  126  (l'Ensanglantée)  — 
Wien.-Verz.  E-9  —  Fab.  113  —  Bork.  29—  Esp.  pi.  31  fig.  1-6  — Schr. 
1620  —  Hb.  198,  199  —  Haw.  p.  310  —  Treits.  I  p.  127  et  Sup.  p.  179  — 
Dup. Vp.  125  pi.  1^9  fig.  i-3  — Steph.  III  p.  207  — Wood  Sup.  64— 
Frey.  I  pi.  60  fig.  1  —  Bdv.  1481  —  Sepp  VI  pi.  42  fig.  1-11  —  Herr.- 
Sch.  p.  107  —  Lab.  174. 

Larv.  Hb.  Frey.  Sepp. 

28"'"'.  Ailes  supérieures  d'un  fauve-olivâtre ,  avec  la  frange  et  deux 
bandes  transverses  d'un  rose-vineux ,  n'atieignant  pas  ordinairement  le 
bord  interne  :  la  première  un  peu  arquée,  la  seconde  droite  et  oblique. 
Ailes  inférieures  d'un  fauve  foncé,  avec  la  frange  rose,  et  toute  la  base  et 
le  bord  interne  lavés  d'olivâtre  foncé.  Leur  dessous  avec  un  point  cellu- 
laire, une  ligne  transverse  plus  ou  moins  complète,  et  des  stries,  d'un  rose- 
vineux.  —  9  semblable. 

Commune  sur  les  collines  cbaudes  et  arides,  dans  les  champs  calcaires 
et  dans  les  bois  rocailleux  de  toute  l'Europe,  en  mai ,  puis  en  juillet  et 
août.     Coll.  div. 

Chenille  d'un  vert  obscur  ou  d'uu  rose-vineux,  avec  toute  la  région 
ventrale  d'un  vert-clair  :  les  deux  nuances  séparées  nettement.  Le  dos  un 
peu  plus  clair,  avec  la  vasculaire  sombre.  Tête  et  pattes  csncolores.  Sur  les 
Polygonum  et  les  Rutnex. 

La  Purpuraria  varie  extrêmement  pour  la  teinte,  pour  la  taille,  pour 
le  nombre,  la  largeur  et  la  disposition  des  bandes;  aussi  est-il  fort  difficile 
de  la  classer  par  races,  qui  se  confondent  toujours  les  unes  avec  les  autres 
et  qui  varient  suivant  les  localités. 

A.      Cruentaria     Bork. 
Bork.  30. 

Plus  petite  (22"'™).  Bandes  vineuses  plus  larges  :  la  seconde  atteignant 
les  deux  bords  et  bifide  à  la  côte. 

On  la  trouve  avec  le  type,  mais  toujours  moins  abondamment. 

B.       Rotaria     F. 

Fab.  Sup.  n2-li3  =  Purpuraria  Sepp  pi.  42  fig.  12. 

Encore  plus  petite  (  20"i"').  Ailes  supérieures  d'un  olive  foncé,  avec  les 


FIDONIDyE.  1^3 

bandes  très-larges  et  presque  contiguës.   Ailes  inférieures  ayant  le  bord 
abdominal  presque  noir  :  leur  bande  vineuse,  en  dessous,  bifide  à  la  côte. 
Cette  petite  variété  est  si  différente  du  type  au  premier  coup-d'œil, 
qu'on  est  tenté  de  la  prendre  pour  une  espèce  séparée. 

Nota.  Je  ne  mentionne  pas  ici  la  figure  2  d'Esper,  dont  les  ailes  supé- 
rieures sont  d'un  rouge-lie-de-vin,  avec  une  bande  subterminale  d'un  beau 
vert  ;  c'est  certainement  une  exagération  d'enluminure. 

1202.  Lythria   Plumularia     Frey. 

Frey.  I  p.  68  pi.  36  f.  3  —  Herr.-Sch.  p.  107  fig.  475-477  =  Rheticaria 
Lab.  175. 

Larv.  ignot. 

Alpes  du  Tyrol,  canton  des  Grisons.  Deux  cf ,  deux  Ç  •  Coll.  Zell.  et 
Led. 

Celte  jolie  espèce  est  bien  caractérisée  par  ses  ailes  supérieures  oclira- 
cées,  à  bandes  d'un  brun-pourpre  foncé;  la  première  envoyant  un  rameau 
sous  la  cellule.  Une  tache  costale  entre  elles.  L'espace  abdominal  plus  noir 
et  plus  large,  les  antennes  plus  noires,  etc. 

M.  Delaharpe  donne  un  nom  nouveau  à  cette  Géomètre  (que  du  reste  il 
n'a  pas  vue),  à  cause  de  V Anthometra  Plumularia  de  M.  Boisduval.  C'est 
cette  dernière  dont  le  nom  doit  changer. 

1 203.  Lythria  Sanguinaria     Bdv. 

Bdv.  Gen.  1482  — Dup.  Sup.  IV  p.  J6  pi.  53  fig.  5  — Herr.-Sch.  p.  107 
et  Sup.  p.  75  fig.  478-479  —  Led.  100  =  Numantiaria  Herr.-Sch.  Sup. 
p.  75  fig.  481  à  483. 

Larv.  ignot. 

Espagne  méridionale.  Trois  (/,  deux  Ç,  pris  par  moi  au  Vernet  (Py- 
rénées-Orientales). 

Elle  se  rapproche  du  type  de  la  Purpuraria,  dont  elle  se  distingue  sur- 
tout par  la  large  bande  purpurine  qu'on  voit  entre  les  deux  lignes,  et  la 
seconde  de  ces  lignes  beaucoup  plus  fine,  plus  droite,  presque  parallèle 
au  bord  terminal  et  souvent  remplacée  par  une  série  de  points. 

Elle  ne  varie  pas  moins  que  la  Purpuraria,  et  M.  Herrich  a  figuré  (481 
à  483)  une  modification  que,  dans  son  Supplément,  il  érige  en  espèce  sé- 
parée sous  le  nom  de  Numantiaria^  puis,  enfin,  qu'il  parait  avoir  recon- 
nue comme  variété,  puisqu'elle  ne  figure  plus  dans  son  dernier  Catalogue. 
Au  reste,  M.  Lederer  lui-même  se  défend  [l.c.)  d'avoir  jamais  nommé 
cette  espèce  Numantiaria. 


I'^4  FIDONlDiE. 

f2o4.      Lythria  Purphybaria     h. -S. 

Herr.-Sch.  p.  107  et  Sup.  p.  75  fig.  485,  486. 
Larv.  igDot. 

Je  ne  l'ai  point  vue  ;  mais  M.  Herricli  assure  dans  son  Supplément,  qu'elle 
est  bien  distincte  des  variétés  de  Purpuraria.  M.  Lederer  persiste  toute- 
fois à  la  considérer  comme  une  variété  accidentelle. 

Elle  est  facile  à  décrire.  Les  ailes  supérieures  sont  d'an  rose-pourpré 
en  dessus,  avec  le  bord  interne  jaune,  et  jaunes  en  dessous.  C'est  le  con- 
traire pour  les  inférieures,  qui  sont  jaunes  en  dessus  et  roses  en  dessous. 

Russie  méridionale. 


Gen.     STERRHA     Hb. 

Hb.  Verz.  p.  309  (1816)  —  H.-S.  Led.  =  Jspilates  Treits.  Dup.  Bdv. 

Chenilles —  Antennes  des  q"  droiles,  efjîlées,  garnies  jusqu'aux  trois 

quarts  de  lames  fines,  puhescenles ,  pas  très-longues,  filiformes  pour  le  reste; 
filiformes,  subpubescenles  chez  la  Ç  .  —  Front  conique,  corné,  très-saillant. — 
Palpes  le  dépassant  à  peine,  squammeux,  à  ^^  article  distinct  et  obtus. — Trompe 
assez  longue.  —  Corps  grêle  et  très-effilé  :  V abdomen  caréné,  dépassant  les 
ailes  dans  les  deux  sexes.  —  Pattes  très-fines,  nues:  les  tibias  postérieurs  deux 
fois  plus  longs  que  les  cuisses,  avec  deux  paires  d'ergots  fins,  —  Ailes  lisses, 
luisantes,  minces,  nullement  saupoudrées,  très-entières  :  les  supérieures  triangu- 
laires, prolongées  à  l'apex,  à  bord  oblique,  marquées  d'une  seule  ligne,  droite 
et  oblique  ;  les  inférieures  très-arrondies  et  sans  sinus,  plus  claires  et  sans  des- 
sins de  part  ni  d'autre.  —  Vol  diurne.  —  Une  aréole  simple.  —  Nervures 
délicates  :  l  indépendante  distincte,  insérée  au  milieu  de  la  disco-celluluire.  2  et 
3  des  inférieures  bien  séparées  à  leur  oricjine 

Tous  les  auteurs  avaient  confondu  ce  genre  avec  les  Aspilates,  et  c'était 
un  tort;  on  s'en  convaincra  facilement  en  lisant  les  caractères  ci-dessus. 
C'est  donc  avec  raison  que  M.  Herrich-Schœl'fer  et,  après  lui,  M.  Lederer 
les  ont  sépares;  mais  le  premier  de  ces  auteurs  est  allé  plus  loin,  et,  tyran- 
nisé par  sa  division  des  Géomètres  en  deux  grandes  divisions,  il  n'a  pu 
faire  figurer  les  Sterrha  dans  la  même  que  les  Jspilates,  en  sorte  que  ces 
deux  genres  si  voisins  se  trouvent  très-éloignés  dans  sa  méthode. 

M.  Lederer,  tout  en  palliant  un  peu  celte  séparation,  est  tombé  dans  le 
même  inconvénient.  J'ai  dit,  dans  l'introduction  aux  Géomètres,  ce  que  je 
pensais  de  la  division  en  deux  grandes  classes  proposée  par  M.  Herrich- 
Scliœffer,  et  je  ne  me  répéterai  pas;  aussi,  ce  que  je  dis  ici  est-il  bien  plu- 
tôt destiné  à  faire  revenir  de  leurs  préventions  ceux  qui  trouveraient,  au 


FIDONIDiE.  1^5 

contraire,  que  les  Sterrha  ne  mérilenl  pas  de  faire  un  genre  à  part  des  As- 
pilates. 

Les  premiers  états  sont  tout-à-fait  inconnus,  quoique  les  insectes  par- 
faits soient  Irés-communs.  Ce  sont  des  Phalènes  méridionales  qui  volent  à 
peu  près  comme  les  Jspilates  et  (jui,  au  premier  abord,  ont  un  aspect  un 
peu  pyralifonne.  Elles  soiit  extrêmement  variables,  et  leurs  ailes  supé- 
rieures, ordinairement  d'un  jaune-soiifré,  tendent  à  passer  au  rose  obscur. 

i2o5.     Sterrha?  Florilegaria     Zell. 
Zell.  in  Mus. 

18""".  Ailes  supérieures  d'un  beau  jaune-soufre,  avec  la  frange,  la  pre- 
mière moitié  de  la  côte  et  une  large  bande  oblique,  placée  comme  chez 
Sacraria,  d'un  rose-carmin.  Inférieures  noirâtres,  avec  la  partie  discoïdale 
blanchâtre  Dessous  des  quatre  d'un  gris-noirâtre,  sans  dessins.  Tète  et 
thorax  soufrés.  Abdomen  d'un  gris-jaunâtre. 

Cafrerie.    Une  9.    Coll.  Zeller. 

Je  n'ose  affirmer  que  celte  jolie  petite  espèce  soit  bien  une  Sterrha, 
maigre  sa  ressemblance  avec  Sacraria.  Le  corps  est  plus  robuste,  les 
ailes  inférieures  plus  développées,  et  la  nervulation,  que  je  ne  puis  étudier 
en  détail,  semble  offrir  des  différences  assez  marquées. 

1206.  Sterrha  Sacraria  Lin. 

S.  N.  220  —  Fab.  106  —  Vill.  p.  309  —  Cyrillo  pi.  I  fig.  10  —  Bork.  31 
—  Hb.  200—  Esp.  pi.  30  fig.  8-9  —  Treits.  I  p.  130  —  Dup.  V  p.  121  pi. 
118  fig.  'ï  —  Frey.  pi.  131  fig.  1-2  —  Evers.  p.  372  —  Bdv.  1486  — 
Herr.-Sch.  p.  108  et  Sup.  p.  76. 

Larv.  ignot. 

Assez  commune  dans  les  lieux  herbus  de  toute  l'Europe  méridionale, 
en  juin.     Coll.  div. 

Elle  se  retrouve,  sans  autre  différence  que  le  bord  terminal  un  peu  plus 
droit,  en  Algérie,  dans  l'Afrique  centrale,  en  Abyssinie,  et  dans  le  nord  de 
l'Inde.  J'ai  vu  des  exemplaires  de  toutes  ces  provenances. 

Â.      Saaiguiaaria     Esp. 

Esp.  pi.  30  fig.  10,  11=  Sacraria  var.  Bork.  p.  70— Herr.-Sch.  p.  108 
lig.  264. 

Ailes  teintées  de  rose  :  les  supérieures  surtout  avec  la  ligne  et  la  côte 
plus  fondues. 

Mêmes  localités. 


1^6  FlDONlDiE. 

19.07.      Stebrha  Labparia     Cr. 

Cram.  181  D. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  serait  très-voisine  de  Sacraria,  mais  les  ailes 
inférieures  auraient  une  large  bordure  d'un  ochracé  sale. 
Surinam. 

1208.       StERRHA    ROSEARIA       Tr. 

Traits.  II  p.  298  —  Dup.  V  p.  123  pi.  178  fig.  8  —  Herr.-Sch.  p.  108  = 
Anthophilaria  9  Herr.-Sch.  fig.  29=  Sacraria  var.  B  Evers.  p.  372. 
Larv.  ignot. 

Se  distinguera  des  variétés  de  Sacraria  par  ses  ailes  plus  larges,  plus 
rondes  :  les  supérieures  presque  entièrement  lavées  de  rose  qui  laisse  une 
éclaircie  jaune  derrière  la  ligne  oi)lique;  les  inférieures  noirâtres,  avec  un 
trait  cellulaire  et  une  ligne  médiane  clairs. 

Corfou,  Russie  méridionale.  Un  (/.  Coll.  Lederer.  Paraît  toujours 
rare. 

I  "209.       StëRRHA    A^THOPHILARIA       Hb. 

Hb.  433  —  Evers.  p.  371  —  Herr.-Sch.  p.  108. 
Larv.  ignot. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  est  intermédiaire  entre  la  Sacraria  et  la  Rosearia, 
puisqu'elle  a  les  ailes  supérieures  de  la  première  et  les  inférieures  de  la 
seconde. 

Russie  méridionale,  environs  de  Saratow. 

12  10.      Sterrha  Plectaria     Gn.    pi.  8  fig.  7. 

Elle  ressemble  un  peu  à  la  Sacraria^  mais  elle  est  plus  grande  (3Û™"). 
Ses  ailes  s'.ipérieures  sont  tout-à-fait  triangulaires  et  à  bords  très-droits. 
La  ligne  oblique  est  toujours  mêlée  de  noir;  la  côte  est  teintée  de  rose 
dans  toute  sa  longueur^  et  en  outre  on  voit  sur  le  disque  3  à  4  litures  iné- 
gales, d'un  rose-obscur,  placées  en  série  oblique  entre  les  nervures.  La 
frange  est  précédée  d'une  ligne  rose.  La  tête  et  les  palpes  sont  aussi  tein- 
tés de  rose. 

Abyssinie.     Beaucoup  d'exemplaires.     Coll.  Mus. 

A. 

Celte  variété  répond  à  la  variété  .\  de  Sacraria.  Chez  elle  la  couleur 


FIDOJNIDvC.  inn 

rose  est  si  étendue,  qu'elle  occupe  une  partie  de  la  surface  de  l'aile  ainsi 
que  toute  la  frange. 

Mêmes  localités  et  coll.    Plusieurs  exemplaires. 
Gen.      OSTEODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  courtes,  simplement  pubescentes  cli^z  les  rf  ;  séUi- 

cées  chez  les  Ç.  —  Palpes  triangulaires ,  squammeux ,  contiyus,  disposés  en 
bec  aigu.  —  Front  étroit,  muni  inférieuremenl  d'une  petite  touffe  de  poils 
aigus  gui  saillit  entre  ies  pulpes.  —  Trompe  bien  développée.  —  Corps  grêle, 
effilé.  —  Pattes  moyennes,  grêles  :  les  postérieures  à  deux  paires  d'ergots.  — 
Ailes  oblongues ,  lisses,  luisantes,  soyeuses,  sans  lignes  et  à  dessins  confus: 
les  supérieures  aiguës  à  l'apex;  les  inférieures  un  peu  festonnées,  à  dessins  plus 
vifs  en  dessous.  —  Ç  semblables  aux  cf.  —  Une  aréole  à  cotés  tellement  com- 
primés quelle  est  à  peine  distincte.  Costale  des  secondes  ailes  libre.  Indépen- 
dante nulle  ou  très-faible.  Disco- cellulaire  courte  et  arquée. 

Encore  un  genre  indispensable  et  qui  diffère  essentiellement  des  Ster- 
rha  par  la  nervulation  et  les  antennes  simples.  Le  faciès  des  insectes  est 
d'ailleurs  différent  et  le  dessin  tout  autre.  Les  deux  espèces  qui  le  compo- 
sent habitent  l'Afrique  et  n'ont  rien  d'attrayant. 

I  2 1  I .     OsTEODES  Procidata     Gn. 

32""".  Ai'les  luisantes^  de  couleur  d'os  :  les  supérieures  avec  un  trait 
cellulaire  effacé,  et  tout  le  sommet  et  le  bord  terminal  d'un  gris-fuligineux, 
à  l'exception  d'un  trait  ou  sinus  subapical  de  la  couleur  du  fond.  Ailes 
inférieures  sans  taches.  Dessous  des  quatre  teinté  de  jaune-ochracé  et 
quelquefois  roussâtre  :  les  supérieures  avec  un  trait  subapical^  les  infé- 
rieures avec  Kne  ligne  plus  claire,  traversant  la  cellule  depuis  la  base  jus- 
qu'au bord  terminal,  bordée  de  foncé  en  dessous  et  marquée  d'un  petit 
point  noir  sur  la  disco-cellulaire,  et  une  bande  vague  d'atomes  foncés 
traversant  l'aile  dans  le  sens  opposé.  —  9  semblable. 

Abyssinie.    Coll.  Mus.    Beaucoup  d'exemplaires. 

Elle  paraît  varier  beaucoup,  surtout  en  dessous.  Chez  la  9  la  •'g"^ 
claire  longitudinale  est  le  plus  souvent  oblitérée. 

12  12.        OsTEODES    TURBULENTATA       Zell. 

Elle  est  très-voisine  de  la  Procidata,  et  n'en  est  peut-être  qu'une  modi- 
fication locale.  Elle  en  diffère  en  ce  que  les  ailes  supérieures,  en  dessous, 
ont  une  bordure  noirâtre  très-nette  et  droite  ;  les  ailes  inférieures  ont 

Lépidoptères.    Tome  10.  12 


1^8  FIDONID.C 

la  moitié  antérieure  d'un  jaune-roux,  nuancé  de  brun  par  places;  la  ban- 
delette qui  traverse  la  cellule  est  d'un  blanc  à  peine  jaunâtre,  très- nette- 
ment tranchée  et  marquée,  sur  la  disco-cellulaire,  d'un  trait  au  lieu  d'un 
point,  et  l'autre  moitié  du  même  blanc,  avec  quelques  nuances  brunâtres 
entre  les  2  et  li,  interrompues  par  des  traits  biancs. 

Cap  de  Bonne-Espérauce.     Une  9-     Coll.  Zeiler. 

(;en.    hypoplectis   Hb. 


Hb.  Verz.  p.         —  Herr.-Sch.,  Led. 

Chenilles  très-longues,  subfusif ormes,  effilées  antérieurement,  sans  éminen' 
ces,  à  trapézoïdaux  distincts,  à  tête  lenticulaire;  vivant  à  découvert  sur  les 
plantes  basses.  —  Chrysalides  molles,  dans  des  coques  légères  filées  contre  les 
liges.  —  Antennes  assez  courtes,  à  lames  longues  et  contiguës  au  sommet  ;  celles 
des  $  sétacées   —  Palpes  dépassant  à  peine  le  front,  velus-hérissés,  conligus. 

—  Trompe  grêle.  —  Front  plat  et  velu.  —  Tibias  postérieurs  un  peu  renflés, 

—  Ailes  mates,  sablées,  concolcires  et  à  dessins  communs  de  pari  et  d'autre:  les 
supérieures  aiguës  à  laper,  notablement  coudées  au  milieu,  avec  l'angle  interne 
effacé  et  la  première  moitié  de  la  frange  plus  foncée  ;  les  inférieures  un  peu 
conruvês  vis-à-vis  de  la  cellule,  sans  dessins  plus  foncés  en  dessous.  —  Costale 
de(  ii^féi  ieures  ne  touchant  la  soui-costule  cjue  près  de  la  base.  Leur  disco-cel- 
lulaire en  V  ouvert  et  à  branches  égales.  Indépendante  insérée  au  milieu. 

Ce  genre,  composé  d'une  seule  espèce,  ne  diffère  essentiellement  des  As- 
pilates  que  par  les  antennes  plus  courtes  et  différemment  peciinées,  les 
palpes,  les  ailes  concolores,  à  dessins  semblables  et  surtout  d'une  coupe 
toute  particulière.  Du  reste,  il  a  un  air  de  famille  si  prononcé,  que  les  an- 
ciens auteurs  ne  l'en  ont  pas  séparé.  Les  modernes,  au  contraire,  l'en  ont 
prodigieusement  éloigné  pour  le  reporter  auprès  des  Rumia  et  des  Urap- 
teryx,  place  qui  ne  me  parait  pas  heureuse.  M.  Herrich-Schceffer  l'a  en  ou- 
tre compris  dans  le  même  genre  que  la  Fumidaria  et  la  Pruvaria  dont 
les  femelles  aptères  doivent  bien  contraster  avec  celle-ci  qui  est  absolu- 
ment égale  au  mâle,  et  qui  d'ailleurs  olfrcnl  une  foule  de  différences  carac- 
téristiques. Enfin,  un  dernier  argument  en  faveur  de  l'opinion  à  laquelle  je 
me  range,  c'est  que  la  chenille,  que  Hubuer  a  figurée  avec  la  supériorité 
qui  dislingue  son  beau  recueil,  a  beaucoup  de  rapports  avec  celles  des  As- 
pilates  et  n'en  présente  au  contraire  aucun  avec  les  Ennomides.  Celte  che- 
nille vit  de  plantes  basses  et  contourne  ses  premiers  anneaux  en  hélice 
comme  les  Aspilates  ou  certaines  Acidalides. 

Les  chrysalides  sont  molles  comme  celles  des  Zygènes  et  reiifei'mées  dans 
des  coques  légères  de  soie  blanche,  filées  à  même  les  feuilles  cl  les  liges  des 
plantes. 


'79 


i2i3.     Hyfoplectis  Adspersaria     Fab. 


Fah.  Mantiss.  45,  E.  S.  54?  —  Bork.  93  —  Schr.  1640  —  Esper  pi.  45 
fig.  4  —  11b.  206  —  Treits.  I  p.  8  et  Sup.  p.  168  —  Dup.  V  p.  118  pi.  178 
fig.  6  —  Frey.  Beit.  pi.  48  —  Evers.  p.  356—  Bdv.  1490  —  Herr.-Sch. 
p.  ^6  =  Jacohœaria  Bork.  110, 

Larv.  Hb.  Frey.  Bork. 

35™"".  Ailes  d'un  jaune-d'ocre  pâle,  aspergées  d'atomes  grossiers  d'un 
brun-noir,  avec  une  ligne  médiane  commune,  interrompue,  punctiforrac 
ou  même  effacée,  encore  moins  marquée  sur  les  inférieures,  et  un  point 
cellulaire,  noirâtres.  Supérieures  ayant  la  première  moitié  de  la  frange  noi- 
râtre, précédée  de  traits  terminaux  noirs  interrompus  par  les  nervures. 
Dessous  semblable.  —  9  semblable  au  o\ 

Saxe,  Bavière,  France  cenira'le,  Russie  méridionale,  en  mai  et  juin. 
Deux  cf,  deux  9-     Coll.  Zell.  etGn.     Toujours  rare. 

Est-il  bien  sûr  que  Fabricius  ait  vu  cette  espèce?  Sa  description  est  si 
vague^  qu'elle  laisse  le  champ  libre  à  toutes  les  suppositions. 

La  chenille  vit,  dit  M.  Herrich  d'après  Borkhausen,  sur  le  Senecio  ne- 
moralis.  Hubner  la  représente  sur  le  Spartium  scoparium.  Elle  est  d'ua 
ochracé  clair,  avec  le  ventre  gris,  une  stigmalale  très -nette  et  ombrée 
supérieurement,  une  vasculaire  sombre  et  les  trapézoïdaux  noirs  et  bien 
apparents.  Souvent  le  milieu  de  chaque  anneau  est  lavé  de  ferrugineux. 
Elle  paraît,  du  reste,  varier  beaucoup.  La  ciirysalide  est  d'un  brun-mar- 
ron, avec  une  bande  latérale  d'un  jaune-d'ocre,  très-tranchée.  Au  reste, 
M.  Frcyer  la  figure  tout  différemment  :  elle  aurait  la  partie  abdominale 
nioniliforme,  avec  l'enveloppe  des  ailes  creusée  au  milieu, 

A.      Sylvaoarîa     H. -S. 

Herr.-Scli.  fig.  434. 

C'est  à  peine  une  variété,  chez  laquelle  les  lignes  sont  trés-forteraent 
marquées  et  continues,  même  sur  les  ailes  inférieures.  L'extrabasilaire 
est  entièrement  visible  aux  premières  ailes. 

Gex.     GORYTODES     Gn. 

chenilles. —  Antennes  lomjues,  garnies  jusqu au  sommet  de  lames  lon- 
gues, filiformes,  couchées  et  cor.lirjiiës.  —  Palpes  (tépassant  la  télé  d'une  Uni' 
queur,  droits,  larges,  scjuammeux-hérissés,  contigus,  formant  un  bec  obtus  au 
soitimet.  -  Front  qarni  de  deux  pinceaux  squammeux  (fui  s  avancent  entre  les 
palpes.  —  Trompe  longue,  mais  très-fine.  —  Corps  et  pattes  grê'es.  —  Ailes 
étroites,  festonnées,  à  franges  denses,  demi-fntrccoupces  :  les  supérieures  a  apex 


l8o  FIDONID^. 

fortement  falf/ué  et  aigu;  les  infcrieures  à  côte  droite,  à  anqle  interne  prolongé, 
mais  obtus,  sans  dessins  en  dessus.  —  Aréole  oblongue,  divisée  en  deux  Ailes 
inférieures  sans  indépendante,  à  costale  très-rapproclice  du  bord,  soinlée^à  la 
sous-costa  le  jusqu'au  tiers.  2  e<  3  écartées  à  leur  naissance. 

Une  seule  espèce  californienne  compose  ce  genre,  qui  est  assez  voisin  des 
premiers  groupes  des  Aspilntes,  mais  qui  s'en  distingue  par  la  coupe  d'ai- 
les, la  nervulaiion,  les  antennes  et  surtout  les  palpes.  Ces  derniers  sont  très- 
saillants  et  forment  un  bec  très-prononcé,  ce  qui  n'est  pas  rare  dans  cette  fa- 
mille; mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux,  c'est  le  front  qui  est  muni  de  deux 
pinceaux  aigus,  qui  feraient  presque  croire  à  la  présence  des  palpes  maxil- 
laires et  qui  sont  en  effet  placés  comme  le  sont  ces  derniers  chez  les  Pyra- 
lites. 

r 

\1ll\.       GORYTODES    UnCANARIA       Gn. 

36mm_  Ailes  supérieures  oblongues,  à  apex  très -aigu  et  très-falqué, 
avec  un  léger  coude  au  bout  de  la  2  :  d'un  cendré  clair^  nuancé  de  gris- 
noirâtre  sur  tout  le  disque  et  des  deux  côtés  de  la  subterminale,  qui  est 
très-rapprocliée  du  bord.  Le  noir  du  disque  forme  un  large  espace  irré- 
gulier, très-arrêté  et  plus  foncé  sur  ses  bords,  très-large  à  la  côte,  mais  se 
rétrécissant  jusqu'à  la  2,  où  il  se  foud  avec  deux  taches  superposées,  dont 
l'inférieure  plus  longue,  entre  la  û  et  la  sous-médiane,  et  traversée  par  un 
pli  qui  simule  une  nervure.  Frange  blanche,  entrecoupée  de  noir.  Dn 
point  cellulaire  arrondi,  un  peu  pupille.  Ailes  inférieures  oblongues,  à 
apex  prolongé  mais  obtus,  un  peu  sinuées,  d'un  cendré  clair,  uni;  leur 
dessous  blanc,  sablé,  avec  la  côte  et  les  premières  nervures  d'un  brun 
clair,  et  un  point  cellulaire  noir.  Antennes  plumeuses,  à  lames  fortement 
pubescentes.  Palpes  unicolores,  velus  et  mêlés  d'écaillés,  dépassant  la  tête 
d'une  longueur. 

Californie.    Trois  (f.    Coll.  Bdv.  et  Gn. 


Gen.     ASPILATES     Tr. 

Treits.  I  p.  127  (1827)  ~  Omn. 

Chenilles  allongées,  raides,  atténuées,  sans  éminences,  à  partie  anale  termi- 
née par  deux  pointes  saillantes  ;  contournant  en  hélice  la  partie  antérieure  de 
leur  corps;  vivant  sur  les  plantes  basses  ou  les  arbrisseaux,  —  Chiysalides  al- 
longées, aiguës  postérieurement,  enfermées  dans  des  coques  de  terre.  —  An- 
tennes des  rf  aiguës  et  dentées  à  l'extrémité,  parsemées  d'écaillés,  garnies  de 
lames  fortes,  obliques,  serrées  et  contiyuës.  —  Palpes  s'avançant  en  bec  au-delà 
du  front,  larges,  comprimés,  squammeux.  —  Front  plat.  —  Trompe  nulle  ou 
très  courte   —  Abdomen   long,  un  peu  déprimé,  soyeux.  —  Pattes  fortes.  Ion- 


FJDONlDiE.  l8l 

gués,  à  tibias  postérieurs  longs  et  munis  de  deux  paires  d'éperons.  —  Ailes 
lisses,  soyeuses,  luisantes:  les  supérieures  prolongées  à  l'apex,  avec  une  ligne 
au  moins,  très-distincte  ;  le  dessous  des  inférieures  participant  toujours  aux 
dessins  des  premières,  souvent  plus  coloré  et  toujours  strié  ou  saupoudré.  — 
Aréols  simple,  oblongue.  Costale  des  inférieures  soudée  à  la  sous-costale  à  peine 
jusqu'au  tiers.  Indépendante  distincte.  2  et  3  très-écariées  à  leur  insertion.  — 
Vol  diurne. 

Ce  genre  de  Treilschkc  a  subi  le  sort  de  beaucoup  de  ses  pareils,  c'est-à- 
dire  qu'il  a  toujours  été  en  se  restreignant.  Il  est  cependant  encore,  tel  que 
je  le  donne  ici,  susceptible  de  former  trois  groupes  bien  distincts. 

Le  premier  a  l'aspect  des  Cnbera,  dans  lesquelles  même  il  avait  été  d'a- 
bord placé.  Ses  quatre  ailes  sont  concolores  et  à  dessins  communs;  les  in- 
férieures sont  subdentées;  les  femelles  ont  les  antennes  visiblement  dentées. 
Il  est  européen. 

Le  second  groupe,  propre  à  l'Amérique  boréale,  a  les  ailes  arrondies,  avec 
des  lignes  arquées,  parallèles  et  régulières.  En  dessous  elles  forment  des 
bandes  composées  d'atomes  ou  de  stries,  et  leur  aspect  rappelle  un  peu  les 
Pellonia. 

Enfin,  le  troisième  peut  être  considéré  comme  le  type  du  genre.  Les  ailes 
supérieures  sont  traversées  par  une  ou  deux  lignes  noirâtres  sur  un  fond 
blanc  ou  jaune,  et  une  de  ces  lignes  est  toujours  plus  marquée  sous  les  su- 
périeures. Les  antennes  des  femelles  sont  très-variables^  pectinées  chez  la 
JlfMnrfftfona,  dentées  cliez  la  Gilvaria  et  comi>lètenicnt  filiformes  chez  la 
Citraria.  Ce  groupe  habile  à  la  fois  l'Europe,  l'Afrique  et  l'Amérique  du 
Nord. 

Les  mœurs  àes  Jspilates  sont  partout  les  mêmes.  Elles  volent  en  plein 
jour  dans  les  Ueux  herbus  et  s'accrochent  à  leurs  liges  après  un  vol  de  peu 
de  durée.  Dans  nos  pays  la  Gilvaria  afiectionne  les  bois  secs  el  rocailleux, 
tandis  que  la  Citraria  passe  sa  vie  dans  les  champs  ensemencés  de  prairies 
artificielles. 

Hubner  figure,  Ziilr.  "d'eu  û9i,  une  Quadriptmctaria,  de  Bahia,  qui  res- 
semble un  peu  aux  espèces  du  5'^  groupe,  mais  cette  ressemblance  peut 
n'être  qu'apparente,  et  les  dessins  du  dessous  ne  la  confirment  guère.  Elle 
compose  à  elle  seule  le  genre  Microsema  de  sou  Ferzeichniss. 

M.  Kollar  décrit  (Kaschm.  u.  R.  d.  Siks.  p.  487)  une  Phœnico-tœniata, 
de  l'Inde,  qui  serait  voisine  de  Citraria,  mais  dont  les  ailes  seraient  bordées 
de  pourpre.  Est-ce  réellement  une  Asyilates? 

GROUPE  L     (Perconin    St.) 

12l5.       ASPILATES    StHIGILLARIA       Hb. 

Hb.  Beitr.2II  fig.  I—  Bork.  97  —  Biahm.  148— Haw.  p.  288  — Trcits.  I 
p.  348  —  Esp.  pi.  32  fig.  7-9  —  Dup.  V  p.  8  pi.  171  fig.  1  —  Steph.  III 


iSa  FiDONin.«. 

p.  209  —  Frey.  pi  113  —  Bdv.  1812  —  Hèrr.-Sch.  p.  85  —  Lah.  146  — 
Respersaria  Hb.  125  —  Haw.  p.  289  —  Wood  542  =  Inœquaria  Haw. 
p.  288. 

Larv.  Bork.  Hb.  Frey. 

Vole  çà  et  là  dans  les  clairières  des  bois  et  sur  les  bruyères,  dans  pres- 
que toute  l'Europe,  en  avril  et  mai,  puis  en  juillet  et  août.     Coll.  div. 


Proportionnellement  un  peu  plus  courte.  Une  teinte  d'un  brun  clair  sur 
tout  le  disque  des  supérieures,  jusqu'à  la  subterminale  qui  forme  ainsi,  en 
quelque  sorte,  l'ombre  de  la  coudée.  9  ayant  l'espace  entre  l'ombre  mé- 
diane et  la  coudée  presque  entièrement  comblé  de  brun. 

Bretagne.    Un  o^,  une  $.     Coll.  Bellier. 
Cretaria     Ev. 

Evers.  p.  395  —  Herr.-Sch.  p.  85  fig.  423-424. 

Fond  blanc,  très-légèrement  saupoudré  de  brun,  avec  les  lignes  à  peine 
plus  foncées.  M.  Herrich  n'en  figure  que  deux  aux  premières  ailes  et  une 
aux  secondes;  mais,  d'après  la  description  d'Eversmann,  elles  sont  au 
même  nombre  que  chez  le  type. 

Oural,  en  mai. 

GROUPE  II.     {Catopyrrha    Hb.) 

i     I2l6.       AsPILATES    DlSSIMILARIA 


Hb. 


Hb.  Exot.  Schm. 


36""".  Ailes  concolores,  arrondies,  d'un  jaune-d'ocre  plus  ou  moins  sali 
et  saupoudré  de  l)run-vineux,  avec  la  frange  en  partie  de  cette  dernière 
couleur  :  les  supérieures  avec  deux  lignes  parallèles  composées  d'atomes 
vineux,  plus  apparentes  à  la  côte,  qui  est  d'ailleurs  d'un  jaune  plus  vif  :  la 
seconde  se  continuant  plus  ou  moins  sur  les  inférieures.  Dessous  des 
quatre  d'un  beau  jaune-gomme-gutte,  saupoudré  d'atomes  roses,  avec  deux 
lignes  ou  bandes  d'un  rose-vineux,  parallèles,  plus  ou  moins  larges.  An- 
tennes noirâtres,  saupoudrées  de  blanc.  — Q  ix  lignes  plus  indistinctes  en 
dessus;  la  seconde  remplacée  par  deux  taches. 

Amérique  septentrionale,  en  juin.     Six  ex.     Coll.  Gn. 

Elle  varie  excessivement.  Tantôt  les  lignes  sont  nulles  en  dessus,  tantôt 
la  seconde  est  droite  au  lieu  d'être  arquée.  Le  dessous  est  encore  plus  va- 
riable :  les  deux  bandes  roses  s'étendent  quelquefois  tellement  qu'elles 
envahissent  toute  la  surface.  D'autres  fois  elles  sont  aussi  fines  qu'en  dessus. 


FJDONlDyE.  I  83 

Chenille  d'un  vert-jaunâtre,  avec  la  région  dorsale  plus  claire,  limitée 
par  deux  sous-dorsales  d'un  vert-sombre.  Vasculaire  remplacée,  sur  les 
anneaux  intermédiaires,  par  des  traits  noirs  qui  s'arrêtent  à  la  première 
moitié.  Stigmatale  d'un  vert  foncé.  Tête  et  pattes  écailleuses,  rousses. Elle 
vit,  en  avril  et  mai,  sur  des  TrifoUum.  La  chrysalide  est  d'un  roux-jaunâtre 
clair. 

/1217.       ASPILATES    COLORABIA       Fab. 


Fab.  Sup.  96-97  =  Jccessaria  Hb.  Zut.  503,  504  =  Cruentaria  Hb. 
Europ.  48  —  Treits.  I  p.  136  —  Dup.  V  p.  128  pi.  179  lîg.  8  —  Bdv. 
1478. 

Elle  est  très-voisine  de  VdDissimilaria,  à  la  couleur  prés,  et  si  je  n'avais 
un  dessin  de  la  chenille,  je  la  prendrais  pour  une  de  ses  nombreuse?  va- 
riétés. 

Toutes  les  ailes  sont  d'un  gris-vineux,  à  frange  concolore.  Sur  les  pre- 
mières on  distingue  les  deux  lignes,  mais  surtout  la  seconde  qui,  dans 
certains  exemplaires,  est  marquée  par  en  bas  de  deux  points  ou  lâches 
plus  foncés.  Le  dessous  est  d'un  roux  terne,  saupoudré  de  gris-vineux,  a.vec 
les  mêmes  lignes  qu'en  dessus  et  un  point  cellulaire  noirâtre.  Les  palpes 
et  les  antennes  sont  comme  chez  la  DissimUaria. 

Amérique  septentrionale.  Géorgie.  Deux  cf.  Coll.  Mus.  Un  (f. 
Coll.  Gn. 

Hubner  n'a  figuré  que  la  femelle,  dont  j'ai  aussi  ua  dessin  d'Abbot^  et 
qui  est  assez  différente  du  cf. 

La  chenille  est  plus  allongée  que  la  précédente,  d'un  brun-roux  clair, 
avec  les  incisions  plus  sorubres  et  comme  rayées.  Les  traits  dorsaux  sont 
bruns,  bien  plus  fins  et  plus  allongés.  La  tête  et  toutes  les  pattes  sont 
concolores.  Elle  vit  sur  les  Ridms  strigosus,  albidus  et  autres  espèces  de 
ronces. 

Il  paraît  qu'on  s'est  assuré,  sur  la  collection  même  de  Hubner,  que  cette 
espèce  américaine,  qu'il  a  assez  mal  figurée  du  reste,  est  identique  avec 
la  Cruentaria  de  sa  collection  européenne.  Treitschke  paraît  avoir  vu 
cette  dernière  en  nature,  et,  d'après  sa  description,  il  me  paraît  que  c'est 
une  variété  dont  les  lignes,  ou  au  moins  la  coudée,  étaient  suivies  d'une 
teinte  rouge,  comme  dans  la  figure  de  Hubner.  Il  lui  assigne  pour  patrie 
l'Espagne  et  l'Italie,  et  Duponcliel  enchérit  encore  sur  cet  habitat  imagi- 
naire, en  disant  uqii'il  n'y  a  pas  de  raison  pour  qu'elle  n'habite  pas  la 
partie  méridionale  de  la  France  qui  sépare  ces  deux  contrée?.» 


l84  FIOONID.B. 


I    1218.      AsPIliATES   Decrepitaiu^l.^  gb. 

Hb.  Zutr.  371,  372. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  il  me  paraît  certain  qu'elle  se  rapporte  ici. 

Elle  paraît  voisine  de  la  Dissimilmio,  mais  l'espace  basilaire  des  pre- 
mières ailes  et  une  ombre  large^  du  côté  extérieur  des  deux  lignes,  sont 
d'uu  brun  sale.  Les  supérieures  ont,  en  dessous,  l'espace  terminal  sali  du 
même  brun;  les  lignes  sont  moins  régulières,  etc.,  etc. 

Brésil. 

Elle  compose  à  elle  seule  le  genre  Syrrhodia  du  Verz.  de  Hubner. 

GROUPE  m. 

I2ig.        ASPILATES    SiGMARIA       Gn. 

35mm  Ailes  d'un  jaune-rt'ocre  pâle,  non  saupoudré,  à  frange  concolore 
non  entrecoupée  :  les  supérieures  à  apex  obtus,  marquées  à  la  côte  de  trois 
taches  biunes,  dont  la  première  donne  naissance  à  des  traces  de  ligne,  et, 
entre  l  et  3,  de  deux  taches  ou  lilures  noires  contiguës,  la  supérieure  plus 
petite.  Ailes  inférieures  plus  claires,  sans  dessins  en  dessus  :  leur  dessous 
avec  deux  bandes  maculaires  écartées,  arquées,  noirâtres,  qui  se  conti- 
nuent en  partie  sous  les  supérieures.  On  voit  en  outre  une  petite  liture 
sur  la  disco-cellulaire.  Corps  entièrement  jaune  de  part  et  d'autre. 

Amérique  septentrionale.     Une  9»     Coll.  Gn. 

1220,        ASPILATES    ClTRARIA       Hb. 

Hb.  212,  536,  537  —  Haw.  p.  288  —  Treits.  I  p.  139— Dup.  Vp.  116 
pi.  178  fig.  4,  5  —  Steph.  HI  p.  208  —  Wood  540  —  Frey.  pi.  131  fig. 
4,  5  —  Bdv.  1491  —  Herr.-Sch.  p.  94  ^  Gilvaria  var.  Esp.  pi.  51  flg.  5. 

Larv.  ignot. 

France  centrale,  Angleterre,  Espagne,  Italie,  en  mai,  puis  en  août  et 
septembre.     Coll.  div. 

Commune  chez  nous,  dans  les  champs  de  luzernes. 

Toutes  les  iQgures  de  cette  espèce  sont  bonnes. 

Elle  varie  beaucoup,  tant  pour  la  taille  que  pour  la  couleur.  On  rencon- 
tre des  individus  depuis  le  blanc  à  peine  soufré  jusqu'au  jaune-d'ocre  le 
plus  foncé. 


FIDONID.E  l85 


I?.2I.         AsPiLATES    GiLVAIllA        W.-V. 

Wien-Ycrz,  E-10  —  Fab.  117  —  Bork.  32  —  Esp.  pi.  XXV  fig.  8  —  Hb. 
201,  534—  Huw.  p.  287—  Dup.  Vp.  114  pi.  l'SSfiç.  2,  3  —  Curt.  pi. 
467  —  Steph.  111  p.  208  et  IV  p.  392  et  433  —  Wood  541  —  Bdv.  1492  — 
Herr.-Sch.  p.  94  tîg.  487  (var.)  —  Lab.  159  =  Purpuraria  Wood  539 
(la  9). 

Larv.  Treits. 

Commune  dans  les  bois  secs  et  herbus,  sur  les  pentes,  etc.;  de  la  plus 
grande  partie  de  l'Europe,  en  avril  et  mai,  puis  en  juillet  et  août;  mais 
surtout  à  la  seconde  époque.     Coll.  div. 

La  variété  figurée  par  M.  Herrich  est  accidentelle.  Elle  est  entièrement 
dépourvue  de  bande  noire. 

1222.        AsPlLATES    CuRVARIA       Ev. 

Eversm.  Bull.  Mosc.  1852  p.  161. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  Aspllates  que  M.  Kversniann  compare  à  Gilvaria. 
Elle  est  d'un  jaune  Irés-pàle,  avec  une  ligne  brune  arquée,  allant  de  la 
base  à  i'apox.  Les  ailes  inférieures  sont  sans  dessin  en  dessus,  mais  en 
dessous,  elles  ont  un  trait  cellulaire  oblong  et  une  ligne  qui  va  de  l'angle 
interne  au  milieu  du  bord  abdominal. 

Gouvernement  d'Izkutzk. 

1223.        AsPlLATES    M/tVlAKlA       Gn. 

32™™.  Elle  est  voisine  de  notre  Gilvo,ria,  ôont  elle  a  la  coupe  d'ailes. 
Les  supérieures  n'ont  également  (]u'tint'  ligne  oblique  brune,  mais  on 
voit  derrière  elle  une  rangée  de  points.  Les  inférieures  ont  aussi  une  ligne 
plus  faible,  droite,  partant  du  bord  abdominal  et  se  perdant  sur  le  disque. 
Le  point  cellulaire  est  fin  aux  quatre  ailes.  Les  lames  des  antennes  sont 
beaucoup  plus  longues,  mais  proportionnellement  plus  luiaces. 

Afrique  centrale,  pays  des  Namaquois,     Un  cf.     Coll.  Gn. 

12  24-        AsPILATES    FoilMOSARIA        Ev. 

Evers.Bull.  Mosc.  1837  p.  54  — Faun.  Urn!.  p.  371  —Herr.-Sch.  p.  94 
fig.27,  28  ~  Gloriosaria  Bdv.  1494  — Ann.  Soc.  eut.  Franc.  1852  p.  408. 
Larv.  ignot. 
Cette  belle  espèce  fait  le  passage  de  Gilvariu  à  Mimdataria. 


i86 


FIDOMD^. 


Elle  a  été  découverte  à  Casan  par  le  professeur  Fuchs.  Depuis,  M.  Evers- 
maun  l'a  retrouvée  dans  l'Oural,  et,  dans  ces  derniers  temps,  elle  a  été 
prise  dans  les  montagnes  de  l'Autriche,  enfin,  M.  de  Graslin  l'a  rencontrée 
dans  l'Ouest  de  la  France.  J'en  ai  sous  les  yeux  une  9  Prise  dans  l'Altaï 
et  appartenant  à  M.  Lederer. 

l'i-25.        ASFILATES    MuNDATARIA       Cf. 

Cram.  400  H  —  Hb.  3^5,  538  —  Esp.  pi.  45  fig.  1  —  Treits.  I  p.  129 

—  Dup.  V  p.  112  pi.  178  fis:.  1  —  Evers.  p.  370  —  Bdv.  1495  —  Herr.- 
Sch,  p.  94  —Nidiiaria  Fab.  104  —  Bork.  33. 

Larv.  ignot. 

Coninuine  dans  les  steppes  d'Orenibourg,  dans  celles  entre  le  Don  et  le 
Caucase,  dans  les  champs  arides  de  l'Oura!,  des  Kirgliises.  autour  de  Sa- 
repta,  etc.,  en  mai. 

Point  de  doutes  à  concevoir  sur  la  synonymie  de  cette  belle  espèce,  Fa- 
bricius  l'ayant  décrite  sur  des  individus  rapportés  par  Bœber,  et  Cramer 
l'ayant  reçue  de  Sibérie. 

Gen.     CONCHYLIA     Gn. 

chenilles — Antennes  des  çf  peclitiées,  à  lames  longues  et  puliescent.es, — 

Palpes  courts  et  dépassant  peu  le  front,  contigus,  triangulaires,  squammeux. 

—  Point  de  trompe.  —  Front  grossièrement  squammeux.  —  Pattes  robustes: 
les  tibias  postérieurs  à  peine  plus  longs  que  la  cuisse,  munis  de  deux  paires 
draperons  fins  et  rapprochés.  —  Ailes  supérieures  cieusées  à  la  cote,  prolon- 
gées à  l'apex,  mais  obtuses,  à  bord  terminal  oblique  et  angle  interne  Irès-ar^ 
rondi,  à  fond  ou  bandes  nacrés,  Irès-luisants  ;  les  inférieures  étroites,  amygda- 
liformes,  arrondies,  unicolores,  sans  dessins  ni  atomes  de  part  et  d'autre.  ^ 
Aréole  simple.  Costale  des  inférieures  fondue  dans  la  sous-costale  presque 
jusqu'à  la  naissance  des  1'  ci  2'.  Indépendante  entre  deux  plis  cellulaires.  2  et 
3  très-ccartées.  4  naissant  beaucoup  j'ius  haut. 

J'établis  ce  genre  sur  une  charmante  espèce  africaine  qui  doit  certaine- 
ment avoir  des  analogues.  J'y  joins  une  espèce  figurée  par  Cramer,  qui  me 
parait  devoir  appartenir  au  même  genre.  Elles  forment  toutes  deux  en 
quelque  sorte  le  passage  à  la  famille  suivante,  bien  qu'elles  soient  évidem- 
ment de  celle-ci.  Par  la  nervulation,  le  genre  Conchylia  se  rapproche  à  la 
fois  des  Lythria  et  des  Gypsochroa, 

12'iG.      Conchylia   Ditissïmaria     Zell. 
2omm.     Ailes  supérieures  prolongées  à  l'apex,  à  côte  un  peu  concav*, 


FIDON'ID/E.  .  187 

(l'un  brun-tle-bois,  avec  trois  larges  bandes  nacrées,  liscrées  de  noir  :  la 
première  longeant  la  côte  et  se  liant  an  sommet  à  une  tache  triangulaire 
isolée  de  ce  l)ord;  la  seconde  longeant  le  bord  terminai  et  aiguë  an  som- 
met, et  la  troisième  allant  obliquement  du  bord  interne  à  la  tache  trian- 
gulaire ci-dessus,  mais  ne  la  touchant  pas.  Ailes  inférieures  étroites,  ar- 
rondies, d'un  brun  clair,  uni.  Dessous  des  quatre  sans  aucun  dessin. 

Cafrerie.     Un  cf.    Coll.  Zeller. 

1327.        CoNCHYLiA    NiTIUULARIA       Cr. 

Cram.  399  E. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Les  aile?  supérieures  sont  d'un  blanc-nacré,  avec  deux 
bandelettes  ondulées, d'un  brun-do-bois  liseré  de  noir,  formant  par  leur 
réunion  un  grand  triangle  évidé,dont  les  côtés  sont  parallèles  au  bord  de 
l'aîle.  La  côte  est  liserée  du  même  brun.  Les  ailes  inférieures  sont  blan- 
ches de  part  et  d'autre. 

Cap  de  Bonne- Espérance. 

19.28.        CONCHYLIA     FrOSINARIA       St. 

Stoll,  pi.  .36  fig.  7. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  non  plus.  Les  ailes  supérieures  sont  d'un  brun-de- 
bois,  avec  la  côte,  un  liseré  terminal,  une  tache  !)asilaire  et  une  au  bord 
interne,  d'un  ijlanc  argenté.  Elles  ont,  en  outre,  sur  le  disque,  un  dessin 
triangulaire  du  même  blanc,  contigu  par  en  haut  à  la  bande  costale  etévidé 
au  milieu  par  la  couleur  du  fond  qui  s'y  divise  en  deux  taches.  Les  infé- 
rieures sont  blanches^  avec  une  légère  bande  ochracée. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 


FAM.  XVi. 

H.lZIDiE     Gn. 

Gen.     HAZiS     Bdv. 


Bdv.  Faune  Océan. 

Chenilles. —  Antennes  des  ç^  garniet  de  lames  robustes,  à  peine  pubes- 

centes,  décroissant  et  devenant  de  simples  dents^au  sommet,  qui  est  très-aigu; 
celles  des  Ç  presque  aussi  peclinèes.  —  Palpes  épais,  à  3'  article  nu,  subovoïde, 
droit.  —  Trompe  robuste.  —  Corps  robuste,  velu:  l'abdomen  long,  zone,  garni 
en  dessous  de  poils  feutres  très'distincls.  —  Pattes  très-robustes,  listes,  muti- 
ques  :  les  tibias  postérieurs  très-élargis,  ouverts  et  contenant  des  pinceaux  de 
poils,  à  éperons  courts.  —  Ailes  épaisses,  veloutées,  de  couleurs  vives,  conco- 
lores,  à  franges  courtes:  les  supérieures  prolongées  à  l'apex;  les  inférieures 
oblongues.  —  Une  seule  aréole  à  peine  fermée.  V  et  2'  longuement  pédictilées, 
3'  et  3"  extrêmement  courtes.  Aux  inférieures,  une  indépendante  paraissant  se 
l'attacher  au  groupe  de  In  sous-cusfule.  Costale  libre  et  ne  touchant  la  sous-cos- 
tale qu'en  un  seul  point. 

Av(jiis-nous  affaire  ici  à  de  véritables  Géomètres?  c'est  une  question  qu'on 
pourra  s'adresser  tant  qu'on  n'aura  pas  découvert  les  premiers  états  des 
Hazis.  Ces  insectes  tiennent  en  effet  quelque  chose  des  Agarislides  par 
l'aspect;  les  poils  qui  garnissent  l'abdomen  en  dessous  les  rapprochent 
d'un  autre  côté  des  Nyctalémonides,  ou  tout  au  moins  de  VÂlc.  Oronies; 
enfin,  M.  Boisduval  les  a  m  s  auprès  des  Gynautocérides,  avec  lesquelles 
ils  ont  quelque  chose  de  commun  pour  la  distribution  des  couleurs;  mais, 
pour  moi,  j'avoue  que  c'est  ce  dernier  rapprochement  qui  me  semble  le  plus 
forcé.  La  ncrvulation  seule  les  en  éloigne  prodigieusement;  la  nature  des 
antennes  n'est  plus  la  même,  etc., etc.  Je  serais  plutôt  tenté  de  les  placer  au- 
près de  certaines  Lithosides  qui  ont,  on  le  sait,  plus  d'un  point  de  contact 
avec  les  Géomètres.  .\u  reste,  les  premiers  états  de  ces  diverses  familles 
sont  si  dilférents,  qu'on  sent  que  la  découverte  des  chenilles  tranchera  la 
question  d'un  seul  coup. 

En  attendant,  la  place  que  j'assigne  aux  Hazides  me  paraît  la  plus  natu- 
relle. Par  la  nature  de  leurs  patt-es,  elles  se  rapprochent  extrêmement  des 
Zérénides  et  surtout  du  genre i}%p«ri«  ;  leur  abdomen  zôné  est  un  nouveau 
litre  à  ce  rapprochement;  leurs  antennes  sont  bien  celles  des  phalènes;  enfin, 
la  nervulation,  quoique  différente  sans  doute  des  familles  voisines,  n'a  rien 
qui  doive  faire  repousser  cette  adjonction. 

Les  Hazis  sont  de  belles  Phalènes  propres  aux  contrées  équatoriales  que 


HAZID^.  189 

baignent  les  mers  des  Indes  et  de  la  Chine.  Toutes  sont  presque  taillées  sur 
le  même  patron  et  présentent  pour  tout  dessin  de  larges  taches  d'un  violet 
velouté,  sur  un  fond  tantôt  d'un  jaune  vif,  tantôt  d'un  blanc-bleuâtre;  la 
plupart  ont  la  dernière  moitié  de  l'aile  supérieure  envahie  par  le  violet  et 
coupée  par  des  taches  claires  et  demi-transparentes,  tandis  que  les  infé- 
rieures sont  bordées  de  taches  arrondies,  parfois  confluentes  el  surmontées 
d'une  bande  sinueuse,  avec  une  large  tache  qui  occupe  toute  l'extrémité  de 
la  cellule.  Les  anciens  auteurs  n'en  connaissaient  que  trois,  nombre  qui  se 
trouve  maintenant  porté  à  quatorze,  et  i-l  en  reste  certainement  bien  d'autres 
à  découvrir. 

1229.      Hazis  Mai.ayaria     Guér. 

Guér.  Voy.  Deiess.  pi.  23  fig.  2. 

76"™.  Ailes  coupées  comme  MUitaria,  d'un  blanc -bleuâtre -opalin 
velouté,  avec  des  reflets  azurés  et  des  dessins  d'un  noir-violet  velouté, 
formant  aux  supérieures  deux  bandes  et  une  bordure  :  la  première  angu- 
leuse, à  sommet  bifide,  la  seconde  formant,  avec  la  bordure  et  une  grosse 
tache  cellulaire  carrée,  un  large  espace  violet,  coupé  par  des  taches  de  la 
couleur  du  fond.  Ailes  inférieures  avec  une  tache  cellulaire  vioiefle  et  une 
large  bordure  coupée  par  des  lunules  de  la  couleur  du  fond,  trois  en  fer- 
à-cheval,  dont  les  branches  atteignent  le  bord;  celle  de  l'angle  anal  d'un 
jaune-d'or.  Dessous  et  côtés  de  l'abdomen  garnis  de  poils  d'un  jaune- 
d'or.  Pattes  et  front  d'un  gris-blanc,  le  dernier  avec  un  trait  violet. 

Côte  Malaye.  Bornéo.  Deux  cf.  Coll.  On.  Donnés  par  M.  Dou- 
bleday. 

Je  n'ai  pas  vu  les  exemplaires  rapportés  par  M.  Delessert,  mais  je  pense 
qu'ils  ne  diffèrent  pas  des  miens. 

3  280.     Hazis  Tasmanicaria     Guér. 

Rev.  zool.  1841  p.  257. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais,  d'après  sa  description,  elle  me  paraît  aller  dans 
le  voisinage  delà  Malayaria;  voici  sa  phrase  diagnostique  : 

75nim.  ^lis  utrinque  nigro-fuscis,  albo  lute  plagiatis  :  anticis  supra 
basi  lituraque  ad  marginem  iniernum  luieis  ;  abdomine  luteo. 

Recueillie  à  Hobari-Town. 


190  HAZfD.E. 

19.3:.     Hazis  Palmyraria     St. 

Stoll,  pi.  36%.  l.« 

■Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  a,  si  la  figure  de  StoU  est  exacte,  les  ailes  beau- 
coup plus  larges  et  plus  arrondies  que  les  autres  espèces  ;  d'un  blanc-bleu, 
avec  les  dessins  et  taches  ordinaires  d'un  bleu-violet  foncé,  sans  aucune 
tache  jaune.  Aux  Inférieures,  les  quatre  dernières,  en  approchant  de  l'an- 
gle anal,  sont  ovales,  isolées  et  inégales.  Le  corps  est  entièrement  d'un 
jaune-d'or. 

Tranquebar  (Coromandel). 

1232.        HAZtS    MlNERVAPilA       Gn. 

C'est  la  plus  petite  du  genre.  Ses  ailes  sont  larges  et  arrondies  :  les  su- 
périeures sont  d'un  Tiolet  très-clair  et  demi-fransparent,  parsemées  de  ta- 
ches d'un  violet  plus  foncé,  disposées  à  peu  près  comme  chez  les  autres 
Hazis.  Leur  bord  interne  seul  est  jaune.  Les  inférieures  sont  entièrement 
d'un  j3une-gomnie-gutlc,  avec  une  large  tache  cellulaire  violette  et  une 
double  série  de  taches  également  violettes,  étroites  et  isolées  :  les  termi- 
nales arrondies,  celles  qui  les  surmontent  lunulées. 

Coll.  Bdv.     Un  cT,  dont  j'ignore  ia  patrie. 

1233.      IIazis  Maktiaria     Bdv. 

Hazis  Mars  Bdv.  Voy.  de  la  Coquille^  tom.  II  p.  283. 

Cette  espèce  n'existe  plus  dans  la  collection  de  M.  Boisduval,  et  je  ne 
puis  la  décrire  sur  la  nature.  Je  suis  donc  obligé  de  renvoyer  à  l'ouvrage 
que  je  viens  de  citer. 

Hf"Î234.     Hizis  Numanaria     Cr. 

Cram.  227,  A. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  est  de  la  taille  de  la  Militaria.,  mais  les  ailes  in- 
férieures sont  notablement  coudées  au  milieu.  Le  fond  des  supérieures  est 
violet,  avec  une  bande  jaune  près  de  la  base  et  qui  n'atteint  pas  la  côte, 
puis  une  large  taciie  triangulaire  dcnii-transparcnle,  liserée  ài  jaune,  puis 
enfin  une  série  blfurquée  de  taches  semblables,  contiguës,  mais  plus  pe- 
tites. Les  intérieures  ont  tout  le  disque  d'un  jaune  sale,  avec  la  cellule  blan- 
châtre et  sans  taches,  et  une  bordure  violette  bien  arrêtée,  mais  contenant 
des  taches  subterminales,  inégales,  jaunes. 

Araboine. 


'9' 


Cratn.  227,  A. 

Cramer  la  donne  comme  la  femelle  de  la  préc(^dcntc,  mais  elle  me  paraît 
plutôt  être  une  vai'iété  ou  même  une  espèce  séparée.  Le  fond  de  sa  cou- 
leur est  le  jaune-violâtre,  à  moins  qu'il  n'ait  été  détérioré  par  riiumidité. 
Une  seule  bandelette  violelte  traverse  les  quatre  ailes,  et  les  dessins  sont  à 
p«u  près  les  mêmes  que  dans  le  type,  sauf  que  la  bande  ba-silaire  est  rem- 
placée par  deux  taches. 

19.35.      Hazis  Palestraria  Bdv, 

Bdv.  in  Mus. 

Ailes  larges:  les  supérieures  peu  prolongées;  les  inférieures  coupées 
droit  ou  même  creusées  de  la  1'  à  la  2  :  les  quatre  d'un  jaune- d'or,  avec 
des  taches  violelles.  Celles  de  la  base  des  supérieures  consistent  en  une 
seule  série  arquée,  dont  l'inférieure,  de  forme  oblonguc,  repose  sur  la 
sous-médiane.  Les  ailes  inférieures  ont  une  grosse  tache  cellulaire  isolée, 
arrondie,  et  une  double  série  de  taches  violettes,  dont  les  terminales  plus 
larges.  Celles  qui  sont  placées  depuis  l'angle  interne  juscju'à  la  1'  sont 
confluences  et  forment  une  seule  bande.  Les  autres  sont  arrondies  et  iso- 
lées. L'abdomen  est  à  peine  zôné. 

Timor.     Un  (f.    Coll.  Bdv. 

1236.     Hazis  Veutaria     Gn. 

Celle  de  toutes  qui  a  les  ailes  les  plus  longues  et  les  plus  étroites.  Supé- 
rieures ayant  quatre  larges  taches  demi-transparentes,  dont  les  deux  inter- 
médiaires très-larges,  occupant  tout  le  disque  et  divisées  seulement  par 
les  nervures.  Le  bord  terminal  est,  en  outre,  longé  par  des  taches  plus 
petites,  oblongues  depuis  lai  justiu'à  l'angle  interne.  Ailes  inféiieures  ayant 
tout  le  disque  demi-transparenl,  entouré  de  violet,  avec  une  série  de  ta- 
ches jaunes  subterminales,  petites  et  inégales.  Un  trait  cellulaire  étroft, 
violet,  plus  épais  en  dessous,  et,  à  la  même  hauteur,  une  tache  du  bord 
abdominal.  Abdomen  jaune,  avec  toute  la  première  moitié  zônée  de  violet, 
même  en  dessous  Tête  et  collier  entièrement  jaunes. 

Un  c/'  dont  j'ignore  la  patrie.     Coll.  Gn. 

,,1237.      IlAzrs  Agouaiua      Bdv. 

Bdv.  Voy.  de  l'Astrolabe,  p.  204,  pi.  5. 

Ailes  oblongues;  les  supérieures  aniygdaliformes,  les  inférieures  étroi- 


ig2  HAZID.E. 

tes:  les  quatre  d'un  jaune-d'or, avec  des  bandes  violettes  peu  nombreuses. 
Les  supérieures  ont  l'espace  basilaire  largement  violet,  avec  quelques  ta- 
ches jaunes  au  milieu.  Au  bout  de  la  cellule  est  une  large  tache  violette, 
carrée  ,  d'où  naît  une  petite  bandelette  étroite  et  arquée.  Une  bordure 
très-large  et  presque  égale  partout.  Les  inférieures  ont  la  côte  violette  et 
une  seule  bandelette  rapprochée  de  la  base  et  faisant  suite  à  celle  des  su- 
périeures. Tout  le  reste  est  largement  jaune,  jusqu'au  bord  terminal  qui 
n'est  marqué  que  de  quelques  taches  internervurales,  oblongues,  isolées 
et  mal  arrêtées. 

OCfack.     Un  (f.    Coll.  Bdv. 

r238.      Hazis  Manillaria     Gn. 

Elle  est  voisine  de  la  Milltaria,  mais  plus  petite  et  d'une  tout  autre 
forme.  Les  ailes  supérieures  sont  beaucoup  plus  étroites  et  plus  oblongues 
et  n'ont  de  jaune  qu'à  la  base  et  au  bord  interne.  Le  reste  est  violet,  avec 
trois  séries  de  larges  taches  confluentes,  d'un  blanc-bleu  transparent,  divi- 
sées par  les  nervures,  plus  deux  autres  taches  semblables  dans  l'intérieur 
du  rectangle  de  la  base,  qui  est  bien  limité  par  deux  bandes  bien  droites. 
La  côte  est  violette  en  entier.  Les  ailes  inférieures  sont  oblongues,  avec 
un  angle  marqué  au  bout  de  la  2,  et  le  bord  droit  de  là  à  l'angle  anal.  La 
tache  cellulaire  est  coupée  et  comme  échancrée  intérieurement,  et  celle 
qui  la  précède  est  géminée  et  lui  touche  tout-à-fait.  La  bande  sublermi- 
nale  est  étroite,  mais  continue  :  elle  offre,  comme  chez  Mi/'fan'a,  un  sinus 
profond  entre  1  et  3,  et  elle  isole,  entre  elle  et  la  bordure,  une  tache  rec- 
tangulaire jannc  entre  1'  et  1.  Cette  dernière  ne  va  pas  plus  loin  et  est 
remplacée,  de  là  à  l'angle  anal,  par  six  taches  arrondies,  presque  égales, 
assez  éloignées  du  bord  qui  est  simplement  liseré  de  violet. 

Jalajala  (Manille).     Un  cf.     Coll.  Gn. 

i-iSq.      Hazis  Balistap.ia      Gn. 

Très-voisine  de  Bellonariu  et  encore  plus  de  Manillaria,  et  à  dessin 
pour  ainsi  dire  intermédiaire,  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par  la 
forme  des  ailes. 

Les  supérieures  sont  plus  larges  que  chez  ces  espèces,  la  côte  est  nota- 
blement renflée  au  milieu,  et  le  bord  terminal  n'est  nullement  concave. 
Elles  ont  le  même  dessin  que  iWaH/tona,  c'est-à-dire  deux  traits  jaunes  à  la 
base,  se  perdant  dans  deux  taches  claires,  et  trois  séries  de  cette  dernière 
couleur.  Les  ailes  inférieures  sont  également  plus  larges,  avec  un  angle 
assez  prononcé  au  bout  de  la  2.  La  tache  cellulaire  forme  aussi  une  bande. 
Celle  qui  la  suit  est  de  la  même  forme  que  chez  Bellonaria,  mais  les  quatre 
taches  subterminîles  sont  plus  grosses  et  plus  arrondies.  L'abdomen  est 


HAZlDyE.  1q3^ 

zôné  de  violet  en  dessus,  et  marqué  en  dessous  de  bandes  noires  élargies 
au  milieu.  La  partie  extérieure  des  pattes  est  noirâtre. 

Une  9  dont  j'ignore  la  patrie.     Coll.  Gn. 

!  240.     Hazis  Bellonaria      Gn.    pi.  18  fîg.  1. 

Elle  se  rapprocJie  de  MUifaria,  mais  elle  est  plus  petite  (68"™).  Ses  ailes 
ont  à  peu  près  la  même  coupe;  seulement,  les  supérieures  sont  peut-être 
plus  concaves  au  bord  terminal.  La  couleur  est  le  jaune-d'or  vif,  et  les 
taches  violettes  très-foncées  forment, aux  inférieures,  des  bandes  bien  déci- 
dées. Aux  supérieures,  celles  qui  circonscrivent  le  rectangle  de  la  base  se 
touchent  tout-à-fait,  ainsi  que  celles  qu'il  contient  ;  elles  laissent  en  dehors 
une  large  bande  jaune  dont  la  tache  intermédiaire  est  en  partie  bleue.  Aux 
inférieures, la  cellulaire  forme  une  large  bande  avec  celles  qui  la  précèdent, 
et  la  subterminale  se  divise  en  deux  branches,  parce  qu'elle  se  réunit  à  une 
série  de  taches  pyriformes  dont  la  pointe  se  dirige  vers  de  petits  triangles 
teiBininaux.  La  couleur  du  fond  comprise  entre  toutes  ces  bandes  forme 
des  taches  lunulées,  groupées  par  deux  ou  par  trois.  Le  front  est  divisé  par 
une  ligne  noire. 

Born'o.    Deux  cf  qui  m'ont  été  envoyés  par  M.  Doubleday. 

M.  Becker  m'en  communique  un  troisième  qu'il  a  reçu  de  Malacca. 

^24 1.     Hazis  Mihtaria     Lin. 

S.  N.  12  —  Mus.  Lud.  Ulr.  375  —  Rœs.  IV  p.  51  pi.  VI  fig.  3  —  Fab. 
Bomb.  30  —  Donov.  ins.  of  Ind.  —  Gram.  29  B  —  Encycl.  Bomb.  32  — 
Feisth.  Voy.  Favor.  20. 

80'"'".  Ailes  supérieures  étroites,  triangulaires,  à  apex  obtus;  inférieu- 
res à  bord  arrondi,  un  peu  sinué  :  les  quatre  d'un  jaune-gomme-gutte,  sa- 
tiné, avec  beaucoup  de  taches  d'un  violet  foncé  velouté.  Supérieures  ayant 
plus  de  la  moitié  postérieure  du  même  violet,  avec  deux  séries  de  taches 
carrées  d'un  blanc  un  peu  opalin.  Les  taches  violettes  de  la  base  sont  dis- 
posées en  forme  de  bandes,  dont  deux  partant  de  la  base,  enfermées  par 
une  troisième  descendant  de  la  côte  et  qui  vient  presque  rejoindre  à  an- 
gle droit  une  quatrième  ijni  part  du  bord  interne  et  se  continue  sur  les 
inférieures.  Celles-ci  ont  une  bordure  inégale,  violette,  qui,  en  approchant 
de  l'angle  anal,  se  change  en  tarhes  isolées  et  est  surmontée  d'une  bande 
composée  de  taches  ou  lunules,  dont  les  deux  comprises  entre  1  et  3,  pla- 
cées beaucDup  plus  bas.  Enfin,  une  large  tache  arrondie  occupe  le  milieu 
de  la  cellule  et  en  rejoint  piesque  une  autre  attachée  au  bord  abdominal. 
Abdomen  jaune,  zôné  de  violet.  Front  jaune,  avec  une  bande  violette  en- 
tre les  yeux.  —  9  semhhible,  mais  plus  grande,  avec  les  ailes  supérieures 

Lépidoptères.    Tome  10.  13 


194  HAZID/E. 

moins  arrondies  à  l'apex,  et  les  inférieures  à  angle  interne  plus  marqué. 
Antennes  presque  aussi  pectinées  que  le  ç^. 

Chine,  Inde  centrale,  Philippines,  îles  de  la  Sonde,  etc.     Coll.  div. 

Cette  belle  Hazis  habite,  comme  on  voit,  une  très-grande  étendue  de 
pays,  et  elle  varie  beaucoup,  soit  avec  les  localités,  soit  dans  les  mêmes 
contrées.  Ce  sont  surtout  les  taciies  des  inférieures  qui,  en  se  rétrécissant, 
fout  les  frais  de  ces  variations.  L'individu  que  Rœsel  a  représenté  est  le 
plus  chargé  qu'on  puisse  voir,  et  les  taches  même  de  l'angle  anal  sont  à 
peu  prés  confluentes. 


Espace  jaune  des  supérieures  plus  étendu.  Toutes  les  taches  des  quatre 
ailes  très-réduites,  isolées  :  celles  des  supérieures  ne  formant  pas  de  ban- 
des; la  cellulaire  des  inférieures  restant  seule  grosse,  tandis  que  la  bande 
subterminale  se  réduit  a  deux  traits  entre  1  et  3,  et  que  les  taches  de  la 
bordure  deviennent  petites,  arrondies  et  très-isolées  à  partir  de  la  2  jus- 
qu'à l'angle  anal. 

Chine.    Coll.  div. 

Un  individu  de  Manille,  se  rattachant  à  cette  variété,  a  l'abdomen  sans 
lignes  violettes,  et  le  front  presque  blanc. 

''    1242.      Hazis  Pugnatakia     Gn. 

Elle  se  rapproche  de  la  Militaria,  mais  elle  est  plus  petite  (68™").  Les 
ailes  sont  plus  courtes  :  les  supérieures  moins  prolongées  et  plus  arron- 
dies à  l'apex.  Elles  n'ont  de  jaune  que  la  partie  comprise  entre  le  bord  in- 
terne et  la  û;  le  reste  est  d'un  gris-bleuâtre  demi-transparent,  avec  une 
bordure,  deux  bandes  maculaires  et  une  grosse  tache  cellulaire  violettes. 
La  couleur  du  fond  forme,  entre  1  et  3,  deux  fers-à-cheval  étroits  dont  les 
branches  découpent  la  bordure  jufqu'au  bord.  Les  ailes  inférieures  sont 
très-arrondies.  Elles  ont  la  grande  tache  cellulaire  commune  à  tout  le 
genre,  et  ui.e  autre,  beaucoup  plus  petite,  attachée  à  la  4,  une  bande  sub- 
terminaie  composée  de  lunules  confluentes,  et  une  série  de  neuf  taches 
tercinales  ovales,  inégales. 

J'ignore  d'où  vient  cette  Hazis,  que  je  trouve  dans  la  collection  de  feu 
M.  Marchand,  de  Chartres,  confondue  avec  la  Militaria.  La  régularité  de 
ses  taches  terminales  la  rend  très-jolie  et  la  rapproche  de  la  Rhyp.  Ja- 
guar aria. 


FAM.  XVII. 

ZERENIDJ^     G^. 


Gn.  in  Cat.  Dup.  p.  266  (1844). 

Chenilles  assez  courtes,  un  peu  épaisses,  non  atténuées  aux  extrémités,  sani 
aucune  éminence,  à  lignes  (au  moins  la  stigmatale)  distinctes  ;  vivant  à  décou- 
vert sur  les  arbres  et  les  arbrisseaux.  —  Chrysalides  courtes  et  obtuses.  —  Pa- 
pillons à  antennes  tantôt  fortement  pectinées,  tantôt  simplement  épaissies  chez 
les  çf  ;  —  à  tête  bien  dégagée,  avec  les  yeux  gros  et  le  front  à  peine  bombé  et 
jamais  saillant;  —  à  palpes  très-courts,  dépassant  rarement  le  front,  grêles, 
écartés,  laissant  à  découvert  la  trompe,  gui  est  toujours  bien  développée  ;  —  à 
corps  moyen:  te  thorax:  court,  demi-velu,  à  ptérygodes  écartées;  l'abdomen 
des  ç^  long,  effié,  soyeux,  jamais  conique,  souvent  taché  de  noir;  —  à  pattes 
proportionnellement  courtes,  jamais  velues,  à  tibias  postérieurs  souvent  renflés; 
—  à  ailes  larges,  soyeuses  ou  veloutées,  entières,  à  franges  courtes,  à  fond  or- 
dinairement blanc  ou  jaune,  et  le  plus  souvent  n'.arijuées  de  taches  ou  lignes 
noires  très  apparentes  :  les  supérieures  rarement  falqaées  ou  anguleuses;  les 
inférieures  arrondies,  avec  un  léger  sinus  entre  1'  et  2. 

Voici  une  des  plus  belles  familles  de  Phaléniles  et  dont  presque  tous  les 
genres  se  recommandent  par  quelque  côlé.  Elle  ne  manque  pas,  comme 
on  voit,  de  caractères  communs,  et  pourtant  on  pourrait  aisément  y  signaler 
quelques  genres  qui  semblent  former  des  noyaux  de  groupes  distincts,  quel- 
ques-uns même,  peut-êlre,  de  familles  séparées  pour  l'avenir;  je  citerai  spé- 
cialement les  genres  Bombycodes ,  Absyries,  Orthostixis,  Nipteria,  Cosme- 
todes,  Lomaspilis,  etc.  Mais,  quand  on  considère  tous  ces  genres  dans  leur 
ensemble,  on  trouve  bien  assez  de  transitions  pour  constituer  une  famille  suf- 
fisamment homogène  dans  l'elat  actuel  de  la  science. 

Toutes  les  chenilles  connues  de  Zérénidcs  vivent  sur  les  arbres,  à  décou- 
vert et  souvent  par  groupes  nombreux.  Elles  sont  moins  allongées  que  celles 
des  Larentides  ou  des  Ennomides,  et  n'ont  ni  éminences  sur  aucun  des 
anneaux  ni  lêie  fendue  au  sommet.  Elles  subissent  leur  métamorphose  dans 
le  courant  de  la  belle  saison. 

Les  paj)illonsont,  presque  tous,  les  ailes  marquées  de  larges  taches  noires 
sur  un  fond  blanc,  gris  ou  jaune,  et  imitant  le  pelage  des  bêtes  fau-ves  de  la 
famille  des  chats.  De  là  les  noms  de  panthères,  tigres,  onces,  jaguars,  qu'on 
a  employés  à  designer  soit  les  genres,  soit  les  espèces^  et  dont  j'ai  usé  comme 
mes  devanciers.  On  remarquera  que  ces  dessins  remplacent  ici  complètement 
les  lignes  ordinaires  des  Phalenites  (jui  ne  se  montrent  que  chez  quelques 
genres  isolés. 


196  ZERENID^. 

Les  Zérénides  volent  le  soir  dans  les  lieux  boisés  ou  plantés  de  haies  ; 
on  en  trouve  dans  toutes  les  parties  du  globe,  et  les  espèces  européennes 
ont  été  bien  connues.  L'une  d'elles,  qui  est  pour  ainsi  dire  le  type  de  la  fa- 
mille (Grossulariata) ,  a  été  décrite  par  les  plus  anciens  auteurs^  et  bien 
avant  Linné. 

Gen.     PANiETHIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  [de  la  Ç)  minces ,  filiformes  et  très-légèrement 

pubescentes.  —  Tête  large,  à  front  arrondi.  —  Palpes  le  dépassant  à  peine, 
ascendants,  recourbés,  comprimés,  s/juammeux- lissés,  à  articles  indistincts.  — 
Trompe  robuste.  —  Corps  robuste,  squammeux,  à  abdomen  discolore.  —  Pattes 
robustes,  lisses,  à  tarses  très-épais.  —  Ailes  larges,  entières,  arrondies,  lisses, 
concolores,  à  taches  noires  —  Pas  d'aréole.  Cellule  courte  et  bien  fermée.  ln~ 
dépendante  très-distinctj  aux  supérieures,  remplacée  par  un  pli  aux  inférieures. 
V  et  2  de  ces  dernières  très-longues. 

Je  ne  connais  malheureusement  que  la  femelle  de  ce  joli  genre,  et  je  suis 
conséquemment  privé  des  caractères  les  plus  saillants.  Elle  a  un  aspect 
tout-a-fait  propre  et  ressemble  un  peu  à  une  Agaristide.  Je  ne  doute  point, 
cependant,  qu'elle  ne  soit  une  vraie  Phalène.  Elle  est  indienne  et  inédite. 

1243.        PANiETHIA    GeORGIATA       Gn, 

58"™.  Ailes  concolores,  d'un  gris-bleu  satiné,  avec  une  foule  de  ta- 
ches noires  disposées  par  séries  transversales  et  parallèles,  dont  la  der- 
nière composée  de  litures  iniernervurales  très-longues  et  en  forme  de 
rayons.  Les  supérieures  ont  six  séries,  dont  la  quatrième  absorbe  la  tache 
cellulaire;  les  inférieures  trois  seulement,  avec  une  grosse  tache  cellulaire 
entre  les  deux  premières.  Dessous  des  quatre  ailes  avec  une  grosse  tache 
cellulaire  isolée  et  deux  ombres  subterminales  noires.  Abdomen  d'un  jaune- 
roux,  sans  tache,  avec  le  premier  anneau  gris.  Thorax  gris,  avec  le  collier 
et  deux  grosses  taches,  noirs. 

Bornéo.    Une  Ç.    Coll.  Gn. 

1244»     Pan^thia  Hypanaria     Cr. 

Crara.  142  D. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  elle  parait  appartenir  soit  à  ce  genre,  soit  au 
premier  groupe  du  suivant.  Elle  a  la  taille  et  la  forme  de  la  précédente. 
Elle  est  d'un  cendré  noirâtre,  avec  une  large  tache  cellulaire  arrondie, 
une  double  ligne,  puis  deux  rangs  de  taches  ovales,  noires. 

Surinam. 


ZERENID^.  1 97 


Gen.     RHYPARIA     Hb. 

Hb.  Verz.  p.  30  —  Led.  =  Zerene.  Auct. 

Chenilles —  Antennes  des  çj'  follement  pectinées,  à  lames  régulières  et 

isolées,  leur  extrémité^  brièvement  Jili forme.  —  Palpes  droits,  épais,  Sfjuammeux, 
dépassant  un  peu  le  front,  tendant  à  se  rapprocher.  —  Thorax  demi-velu.  — 
Abdomen  cylindrique,  lisse;  les  taches  noires  dorsales,  quand  elles  existent,  ne 
formant  qu'une  seule  rangée.  —  Pattes  assez  courtes  :  les  tibias  des  postérieures 
très- renflés  chez  les  çf  et  munis  de  deux  paires  d'éperons.  —  Ailes  épaisses, 
arrondies,  veloutées,  marquées  de  taches  noires  :  les  supérieures  ayant  à  la  base, 
entre  les  nervures  médiane  et  interne,  une  dépression  qui/orme  une  convexité 
à  la  surface  opposée;  les  inférieures  souvent  discolores.  —  Indépendante  des 
supérieures  bien  marquée  ;  celle  des  inférieures  remplacée  par  un  pli.  2  e<  3 
de  ces  dernières  partant  du  même  point,  vis-à-vis  1'  et  2  . 

M.  Lederer  a  le  premier  séparé  ce  genre  des  Abraxas,  et  j'ai  toujours 
été  surpris  qu'on  ne  l'ait  pas  fait  plus  tôt,  car  l'unique  espèce  qu'il  contient 
en  Europe,  frappe,  dés  le  premier  aspect,  par  un  faciès  très-différent  et  ne 
ressemble  -mw  Abraxas  que  par  les  dessins.  L'élude  appuie  cette  première 
impression,  et  celle  des  exotiques  achève  de  la  confirmer.  Nous  trouvons 
d'ailleurs  ici,  comme  dans  le  genre  Orlhoxistis,  un  caractère  qui  fera  dis- 
tinguer les  lihyparia  au  premier  abord,  et  qui  dispensera  d'un  plus  long 
examen  ceux  <pii  ne  seraient  pas  disposés  à  s'y  livrer  :  c'est  une  petite  ca- 
vité qu'on  observe  aux  ailes  supérieures,  tout  près  de  la  base,  entre  les  deux 
nervures  inférieures,  et  à  laquelle  répond,  en  dessous,  une  petite  élévation 
comme  vésiculeuse.  Ce  signe  est  d'autant  plus  saillant  sur  notre  espèce  eu- 
ropéenne, que  le  dessous  est  dégarni  d'écaillés,  et  on  le  retrouve  à  des  de- 
grés différents  dans  les  espèces  exotiques.  Mais,  ce  qu'il  y  a  de  plus  remar- 
quable, c'est  qu'ici  ce  n'est  pas  seulement  le  mâle,  mais  les  deux  sexes  qui  en 
sont  pourvus,  et  on  peut  dire  que,  sous  ce  rapport,  ce  caractère  est  vrai- 
ment exceptionnel. 

Malgré  ces  caractères  communs,  les  trois  espèces  de  Rhyparia  qui  me  sont 
connues  peuvent  cependant  être  considérées  chacune  comme  type  d'un 
groupe  séparé. 

Le  premier  est  américain.  Les  tibias  postérieurs  sont  médiocrement  ren- 
flés. Les  antennes  de  la  femelle  sont  garnies  de  véritables  lames  très-dis- 
tinctes. Les  quatre  ailes  sont  concolores,  et  l'insecte  ressemble  un  peu  à  une 
Boormia. 

L'espèce  du  second  groupe  a  beaucoup  de  rapports  avec  les  Hazides 
qu'elle  relie  très-bien  avec  la  présente  famille.  Ses  tibias  postérieurs  sont 
extrêmement  élargis,  fendus  intérieurement  et  garnis  de  poils.  Les  antennes 
delà  9  sont  à  peine  dentées.  Elle  est  marquée  de  larges  taches  noires,  ré- 
gulières. Elle  habile  le  Nord  de  la  Chine.    ♦ 


198  ZERENlDiE. 

Enfin,  le  troisième  contient  notre  espèce  d'Europe.  Les  antennes  de  la  9 
sont  complètement  filiformes.  L'abdomen  est  marqué  d'une  bande  noire 
dorsale.  Les  ailes  sont  plus  minces,  tout-à-fait  discolores  et  à  franges  entre- 
coupées. 

On  voit  que  chacun  de  ces  groupes  offre  assez  de  caractères  pour  former 
par  la  suite  le  type  d'autant  de  genres  séparés 

Virginaria  Cram.  27o  G.  (de  l'Amérique  du  Nord)  serait-elle  une  Bhy- 
paria  du  premier  groupe  ? 

GROUPE  L 
f     1245.     Rhtparia  Luparia     Gn.    pi.  16  fig.  5. 

43'""".  Ailes  arrondies,  festonnées,  concolores,  d'un  gris-cendré  un  peu 
luisant,  nuage  de  noirâtre  et  nuancé  de  jaune-roux  sur  le  disque,  avec  trois 
lignes  distiactes  noires,  tremblées  et  slnuées,  une  lunule  cellulaire  et  une 
ligne  subterminale  grise,  dentée,  accusée  principalement  par  une  série  de 
lâches  arrondies,  noirâtres,  qui  en  occupent  les  concavités.  C'est  surtout 
entre  ces  taches  et  la  coudée  que  se  voient  des  atomes  roux  accumulés. 
Dessous  d'un  gris-ardoisé  uni,  sans  aucune  tache.  Abdomen  d'un  jaune- 
roux  de  part  et  d'autre.  —  $  plus  grande,  mais  semblable,  à  antennes 
demi-pectinées. 

Brésil.     Six  ex.    Coll.  div. 

On  prendrait,  au  premier  abord,  cette  espèce  pour  une  Boarmia.  C'est, 
de  beaucoup,  la  moins  belle  des  trois. 

GROUPE  IL 

1246-      Rhyparia  Jaguararia      Gn. 

57min,  Ailes  veloutées,  parsemées  de  taches  arrondies,  noires,  disposées 
par  lignes,  outre  une  grosse  tache  ronde,  cellulaire:  les  supérieures  d'un 
cendré  un  peu  violâlre,  les  inférieures  d'un  jaune-d'ocre  teinté  de  gris 
clair  fondu  à  la  base.  Corps  entièrement  gris  et  sans  tachas.  —  9  sembla- 
ble, à  antennes  dentées. 

Nord  de  la  Chine.  Deuxçf,  uneÇ-  CoU.Gn.  Rapportée  par  M.  For- 
tune et  donnée  par  M.  Doubleday. 

J'ai  reçu  un  exemplaire  de  cette  magnifique  espèce  comme  venant  de  la 
Californie,  mais  je  doute  fort  qu'elle  habite  deux  contrées  si  dilTércntes. 


zerenid.ï:.  19c) 

GROUPE  m. 
1247.      Rhyparta  Melanaria     Lin. 

Lin.  S.  N.  212  —  Clercii  pi.  4  fig.  2  —  Knock  I  p.  11  pi.  i  ûg.  3  — 
Fab.  51  —  ViU.  p.  305  pi.  6  fig.  4  —  Bork.  231  —  Esp.  pi.  XXIII  fig.  1  — 
Hb.  86— Haw.  p.  316  — Treits.  II  p.  236  — Dup.  IV  p.  414  pi.  164  fig.  3 
—  Steph.  (in  not.)  III  p.  149  —  Wood  S-ip.  62  —  Evers.  p.  432—  Bdv. 
1513  —  Herr.-Sch.  p.  64  — Lah.  103. 

Larv.  ignot. 

Suède,  Nord  de  l'Allemagne,  Suisse,  France  méridionale,  en  juin,  dans 
les  bois  de  pins.     Coll.  div. 

Toujours  assez  rare. 

Ses  couleurs  et  ses  antennes  pectinées  l'ont  fait  considérer  par  bien  des 
auteurs  comme  une  Fidonia. 

Gen.     PANTIIERODES     Hb. 


Panthera  Hb.-Verz. 

Chenilles —  Antennes  cylindriques,  absolument  filiformes  dans  les  deux 

sexes. —  Tête  saillante,  à  front  arrondi.  —  Palpes  assez  épais,  recourbés  contre 
le  front,  (juils  ne  dépassent  pas.  —  Trompe  assez  courte.  —  Thorax  globuleux, 
demi-veln  —  Abdomen  très-long  et  dépassant  les  ailes,  cylindrique,  lisse, 
soyeux  et  terminé  chez  les  çP  par  de  longs  poils.  —  Pattes  robustes  :  les  posté- 
rieures ayant  les  tibias  presque  doubles  de  la  cuisse,  très-renfiés  et  renfermant 
des  pinceaux  de  poils.  —  Ailes  larqes,  épaisses,  veloutées,  jaunes,  avec  de  larges 
taches  noires  ocellées  —  V  et  2"  sur  un  pédicule  commun. 

Ce  joli  genre  est  extrêmement  facile  à  reconnaître  à  ses  ailes  d'un  beau 
jaune,  parsemées  de  larges  taches  grises,  cerclées  et  ocellées  de  noir,  abso- 
luimjnt  comme  celles  des  Léopards  et  des  Panthères.  Aussi  Hubner  a-t-il 
copié  littéralement  son  nom  de  genre  sur  celui  de  ce  dernier  mammifère, 
et  je  n'ai  fait  que  changer  sa  terminaison  pour  rendre  cette  ressemblance 
moins  choquante.  A  la  Pardalaria,  seule  espèce  qui  le  composait,  j'en  ai 
ajouté  trois  autres,  très-voisines  sans  doute,  mais  spécifiquement  différentes. 
J'ai  donné  en  outre,  comme  variété?,  deux  autres  races  qui  pourront  très- 
bien,  par  la  suite,  prendre  rang  comme  espèces,  et  j'en  ai  même  une  troi- 
sième qui  est  dans  le  même  cas  ;  mais  ces  belles  Phalènes  ne  nous  viennent 
pas  encore  en  assez,  grande  quantité  pour  donner  lieu  à  des  études  défini- 
tives. Elles  sont  toutes  américaines,  et  chaque  partie  de  ce  vaste  continent 
pourrait  bien  avoir  son  espèce  propre. 


.200  .   t^  ZERENlDiE. 


1  2  48 .       PaNTH^RPJOE&  vPARDAlTA:tW.^:s.t;jJIb . 

Hb.  Zut.  335-336. 

45mm.  Ailes  d'un  jaune-d'or,  tigrées  de  larges  taches  noires  à  iris  gris. 
Les  supérieures  en  ont  sept,  dont  la  2<^,  en  forme  de  bande,  touche  les  deux 
bords  et  a  trois  pupilles,  la  6«  au  bord  interne  est  également  tri-pupillée  ; 
celle  qui  la  regarde,  à  la  côte,  bi-pupillée,  et  celle  de  l'apex  sans  pupilles. 
Les  inférieures  n'ont  que  cinq  taches,  dont  l'anale  et  celle  d'au-dessus 
seules  ont  le  centre  gris,  les  autres  étant  d'un  noir  plein.  Thorax  d'un  gris- 
noir,  avec  le  dos  et  les  ptérygodes  tachés  de  jaune.  Abdomen  avec  les  côtés 
jaunes.  —  9  semblable. 

Brésil.    Coll.  div. 

A.      Gn.     pi.  14  fig.  7. 

Plus  grande.  Taches  plus  larges,  à  iris  gris  plus  étendu.  Les  trois  exter- 
nes des  ailes  inférieures  souvent  contiguës.  Abdomen  entièrement  gris. 

Rio-Janeiro.     Deux  cf.    Coll.  mus. 

Peut-être  constitue-t-elle  une  espèce.  Cependant,  j'ai  vu  deux  ç^  de  la 
même  provenance  qui  ne  diffèrent  du  type  que  par  une  taille  plus  grande 
et  semblent  faire  le  passage. 

/1249.     Pantherodes  Colubraria     Gn. 

Constamment  plus  grande  que  la  Pardalaria  (cf  50™"",  9  SS""")  et  à 
ailes  plus  développées.  Le  fond  des  supérieures  teinté  d'olivâtre,  tandis 
que  celui  des  inférieures  reste  d'un  jaune-d'or  et  est  seulement  lavé  de 
gris  au  bord  abdominal.  Les  taches  sont  plus  larges,  et  leur  fond  général 
est  gris,  ou,  si  l'on  aime  mieux,  leur  bordure  et  leurs  pupilles  sont  plus 
rétrécies.  Abdomen  tout  gris.  —  9  semblable. 

Nouvelle-Fribourg  (Brésil).     Un  o^,  une  9-     Coll.  Gn. 

J'ai  vu  plusieurs  autres  exemplaires  de  cette  belle  espèce,  et  je  ne  doute 
pas  que  sa  chenille  ne  soit  différente  de  celle  de  Pardalaria. 

A. 

Les  ailes  supérieures  encore  plus  olivâtres,  tandis  que  les  inférieures 
sont  d'un  jaune-serùi.  5®  tache  des  supérieures  (la  bipupillée)  prolongée 
inférieurement  en  pointe  aiguë.  Tache  discoîdale  des  inférieures  petite  et 
isolée.  (Les  trois  extérieures  sont  coufluentes  dans  mon  exemplaire.) 

Colombie.    Une  9.     Coll.  Gn. 

Il  est  très-possible  qu'elle  forme  une  espèce  séparée;  mais  je  n'ose  l'é- 
tablir sur  un  seul  individu. 


ZERENID.E.  201 


(   laôo.      Pantherodes  Unciaiha     Gn. 

Elle  est  plus  petite  que  la  Pardalaria  et  no  dépasse  pas  40""".  C'est  à  la 
Colubraria  qu'elle  ressemble  le  plus,  mais  elle  en  diffère  par  son  abdo- 
men jaune,  marqué  chez  la  femelle  de  taclirs  triangulaires  noirâtres,  avec 
les  deux  derniers  anneaux  de  cette  couleur.  Les  taches  des  ailes  sont  dis- 
posées de  même,  mais  celles  des  inférieures  sont  plus  noires,  et  à  peine 
distingue-l-on  leurs  pupilles,  hors  celle  de  l'angle  anal.  Celle  de  la  cellule 
est  proportionnellement  plus  petite,  plus  isolée,  plus  arrondie. 

Mexique.  Uncf,  une  9-  Coll.Gn.  M.  Salle  en  a  rapporté  une  grande 
quantité  ds  son  dernier  voyage. 

/i25i.  Pantherodes  Leonaria  Gn. 

40mni,  Ailes  courtes,  arrondies,  concolores,  d'un  jaune-gomme-gutte, 
tigrées  de  larges  taches  noires,  sans  iris  ni  pupilles.  Celles  des  supérieures 
disposées  comme  chez  Pardalaria,  mais  occupant  plus  de  place  ;  les  deux 
extérieures  confluentes,  aux  ailes  inférieures.  Celle  du  disque,  loin  d'être 
plus  petite  que  les  autres,  est  la  plus  grande  de  toutes,  et  celle  de  l'angle 
interne  se  lie  à  celle  d'au-dessous,  tandis  que  celle  du  milieu  reste  isolée, 
quoique  plus  grande.  Thorax  entièrement  noir. 

Monte-Video.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

Elle  est  bien  différente  des  autres  et  forme  le  passage  au  genre  suivant. 

Gen.   ABRAXA.S     Leach. 

Leach.  Edirab.  Encycl.  IX  p.  134  (1815),  Steph.  Curt.  =  Zerene  Treits. 
Dup.  Bdv.  H.-S.  Led.  =  Calospilos  Hb.  Verz. 

Clienilles  assez  courtes,  épaisses,  non  atténuées,  à  anneaux  un  peu  renflés,  à 
trapézoïdaux  iurmotités  de  poils  distincts,  avec  le  dos  marqué  de  taches  ou  lignes 
noires,  à  tête  tjlobulcuse;  vivant  à  découvert  sur  les  arbres  ou  les  atbrisseaux. 
—  Chtysalides  courtes,  luisantes,  à  anneaux  souvent  zones.  — Antennes  courtes, 
simplement  puhescentes  chez  les  rf.  —  Front  étroit  et  aplati.  —  Palpes  tfiéles, 
droits  ou  incombants,  écartés.,  à  articles  indistincts.  —  Thorax  demi-velu  — 
Abdomen  lonij,  cylindrique,  marqué  de  plusieurs  séries  de  taches  noires.  — 
Ailes  larges,  veloutées:  les  inférieures  au  moins  marquées  de  taches  noires  non 
ocellées,  et  dont  plusieurs  confluentes. —  t'as  d'aréole.  Sous  costale  liée  à  la  cos- 
tale par  un  court  rameau.  Pas  d'indépendante  aux  secondes  ailes.  2  et  3  sépa- 
rées à  leur  insertion. 

Genre  ancien,  universellement  adopté  et  qui  forme  le  type  de  la  famille. 


202  ZERENIDiE. 

Les  espèces  européennes  qui  le  composent  méritent  d'être  mises  au  rang  des 
plus  belles  Phaiénites,  et  les  exotiques  l'emportent  encore  sur  elles. 

Les  chenilles  vivent  toutes  sur  les  arbres  ou  arbrisseaux,  souvent  en  telle 
abondance  qu'elles  les  dépouillent  entièrement  de  leurs  feuilles.  La  Gros- 
sulariaia  dévore  chez  nous  les  groseillers  des  haies^  et  la  Pantaria  en  fait 
autant  des  frênes  dans  le  midi  de  la  France. 

Les  pnpillons  volent  lourdement  au  crépuscule,  car  leurs  grandes  ailes 
sont  molles  et  sans  soutien,  et  de  plus  leurs  femelles  ont  à  supporter  un  ab- 
domen volumineux  et  saturé  d'oeufs.  Au  reste,  il  n'est  personne  qui  n'ait 
observé  directement  ces  mœurs,  car  ces  Phalènes  sont  aussi  vulgaires  à 
l'état  parfait  qu'à  l'état  de  chenille. 

On  pourrait  diviser  ce  genre  en  trois  ou  quatre  groupes,  mais  les  espè- 
ces s'enchaînent  assez  bien  et  sont  trop  facilement  reconnaissables  pour 
rendre  ce  fractionnement  indispensable.  Les  caractères  que  j'ai  donnés 
s'appliquent  d'ailleurs  également  bien  à  toutes  les  espèces. 

M.  Herr.-Schœfler  a  figuré  dans  sa  collection  d'exotiques  (71,  72)  une 
jolie  Géomètre  de  Venezuela  qui  a  quelques  rapports  avec  une  des  miennes, 
mais  je  suis  loin  de  pouvoir  affirmer  qu'elle  appartienne  au  gf^meAlraxas. 
IWsppeWe  Histrionaria,  nom  que  dans  tous  les  cas  il  faudrait  changer, 
puisqu'il  a  déjà  été  employé  par  M.  Westwood. 

1252.  Abraxas  Tigrata  Gn. 

g5mm_  Ailes  oblougues,  d'un  jaune-fauve,  parsemées  d'une  multitude 
de  taches  inégales  d'un  brun-noir  :  celles  du  disque  larges,  arrondies  et  en 
partie  confluentes;  celles  de  la  base  et  du  bord  tetniinal  petites,  punctifor- 
mes  et  groupées.  Dessous  entièrement  semblable.  Tête  jaune,  sans  tache. 
Thorax  très-taché  de  noir.  Abdomen  long,  jaune,  taché  inégalement  de 
noir,  avec  l'extrémité  anale  d'un  gris-noir. 

Inde  centrale.     Uncf.    Coll.Gn. 

Cette  belle  espèce  paraît  très-rare  ;  elle  est  facile  à  reconnaître  à  la  forme 
et  à  la  couleur  de  ses  ailes. 

1253.      Abuaxas  Couaggaria     Gn. 

50"™.  Ailes  amygdaliformes,  à  bords  très-arrondis,  concolores,  blan- 
ches, avec  des  bandes  ondulées  et  des  taches  marginales  confluentes,  noi- 
res. Supérieures  ayant  trois  bandes,  dont  les  deux  premières  se  réunissent 
au  bord  interne,  et  dont  la  troisième  s'anastomose  avec  la  seconde,  vis-à- 
vis  de  la  cellule  et  au-dessous  de  la  4.  Inférieures  avec  trois  bandes,  dont 
une  très-courte  à  la  base  et  deux  autres  sur  le  disque,  anastomosées  vis-à- 
vis  de  la  cellule.  Les  taches  terminales  sont  peu  séparées,  iiors  les  trois  qui 
sont  traversées  par  les  2,  3  et  4,  lesquelles  sont  arrondies  supérieurement. 


ZERENID.'E.  2o3 

Corps  d'un  jaune-roux  :  l'abdomen  avec  deux  rangs  de  taches  ventrales  et 
un  seul  rang  dorsal,  séparé  sur  les  côtés  par  des  points. 

Indes  orientales?    Un  cf.    Coll.  Gn. 

1254.      Abraxas  Triseuiaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  E\ot.  322. 

^5mm.  Ailes  assez  minces,  blanches,  avec  une  bordure  laciniée  et  deux 
bandes  écartées,  communes,  d'un  noir  terne.  Supérieures  ayant  en  outre 
la  côte  noire  et  tout  l'espace  basilaire  semblable,  avec  quelques  taches 
blanches.  Une  bandelette  courte  descend  de  la  côte  au  bord  de  la  cellule 
et  se  prolonge  à  angle  droit  jusqu'au  bord  terminal,  en  passant  par-dessus 
la  seconde  bande.  Une  tache  noire  à  l'angle  interne.  Aux  inférieures  la 
bordure  envoie,  entre  2  et  3,  une  liture  qui  va  rejoindre  cette  même 
bande.  Corps  comme  chez  Pantaria. 

Java.     Une  9.     Coll.  Gn. 

1255.  Abraxas  Labraria  Gn. 

45™™.  Ailes  blanches,  avec  une  large  bordure  noire,  très-nette^  mais 
un  peu  sinuée  intérieurement.  Supérieures  ayant  la  côte  aussi  largement 
noire  et  une  grande  tache  au  bout  de  la  cellule,  qui,  se  liant  à  la  bordure 
par  une  large  bandelette,  entre  1'  et  8,  isole  une  grande  tache  subapicale 
blanche,  suivie,  à  l'apex  même,  de  deux  autres  petites  et  triangulaires. 
Ailes  inférieures  n'ayant  qu'une  tache  cellulaire  ronde.  Leur  bordure  re- 
montant aussi  à  la  côte  et  jusqu'à  la  base.  Corps  entièrement  d'un  fauve 
vif,  avec  l'abdomen  taché  comme  chez  notre  Pantaria. 

Une  9  *^6  '3  collection  Marchand,  sans  désignation  de  pays.  Je  la  crois 
des  Indes. 

1256.     Abraxas  Evergistaria     Cr. 

Cram.  369  B. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  mais  je  suppose  qu'elle  doit  appartenir  à  ce  genre, 
si  toutefois  ce  n'est  pas  un  vrai  Bombyx,  mais  il  ne  faudrait  pas  tirer  cette 
dernière  conclusion  de  l'épaisseur  du  corps,  qui  est  presque  toujours  exa- 
gérée dans  les  figures  de  Cramer.  Au  contraire,  les  antennes,  la  couleur 
jaune  et  maculée  de  tout  le  corps,  et  la  petite  tache  jaune  qui  se  voit  à  la 
base  des  premières  ailes,  me  font  présumer  que  c'est  une  Zerene  voisine 
de  ma  Labraria. 

Les  ailes  supérieures  sont  noires,  avec  cinq  taches  blanches  :  une  carrée 
à  la  base,  une  ovale  sur  le  disque,  et  trois  plus  petites  aux  bords  terminal 


2o4  ZEIlENir.fi. 

et  inlerne.  Les  inférieures  sont  blanches,  avec  une  bordure  noire  qui  se 
réduit  à  une  bandelette  subterminale,  à  partir  de  la  2,  et  s'arrête  complè- 
tement à  ia  4.  Le  corps  est  fauve,  avec  l'abdomen  marqué  de  taches  noires, 
rectangulaires. 

Amboine.  > 

Type. 
ih  1257.     Abraxas  Grossulariata     MoufF. 

Mouffet  p.  96  no  10  —  Goedart  I  p.  67  pi.  31  —  Albin  pi.  43  fig.  71  — 
Blank.  pi.  VII  E.-H.  —  Linn.  242—  Rœsel  I  pi.  2  —  Geoff.  p.  136  (ia  Mou- 
chetée) —  Scop.  544  —  L'Adm.  pi.  26  —  Wilk  85  —  Wien.-Verz.  N-11  — 
Brahm.  79  —  Fab.  162  —  Bork.  229  — Sepp  II  pi.  2  Cg.  1-6  —  Schr.  1686 

—  Donov.  I  pi.  4  —  Hb.  81,  82  —  Haw.  p.  316  —  Treits.  II  p.  237  — 
Dup.  V  p.  238  pi.  187  fig.  1  —  Steph.  III  p.  247  —  Wood  601  —  Frey.  I 
pi.  84  fig.  3  —  Bdv.  1804  —  Herr.-Sch.  p.  64  —  Lah.  104. 

Larv.  Goed.  et  omn. 

'iO™'".  Ailes  arrondies,  blanches,  avec  beaucoup  de  taches  noires  ar- 
rondies, dont  la  principale  série  est  terminale.  Supérieures  avec  deux  li- 
gnes fauves  écartées,  bordées  de  chaque  côté  de  taciies  noires,  confluentes. 
Abdomen  fauve,  avec  une  série  dorsale  et  deux  latérales,  de  taches  noires. 

—  9  semblable,  mais  ayant  généralement  la  série  discoïdale  de  taches  des 
inférieures  plus  complète. 

Extrêmement  commune  dans  les  lieux  plantés  de  groseillers,  de  toute 
l'Europe,  en  juillet.     Coll.  dlv. 

Chenille  d'un  blanc  sale,  parsemée  de  points  noirs,  avec  deux  taches  dor- 
sales sur  chaque  anneau  :  la  première  grosse,  campanuliforme,  et  absor- 
bant les  trapézoïdaux  antérieurs;  la  seconde  linéaire,  absorbant  les  posté- 
rieurs. L'ne  stigmatale  d'un  rouge  sombre,  sur  les  anneaux  dépourvus  de 
pattes.  Tète  et  pattes  écailleuses,  noires.  Vit  en  mai  sur  le  Rïbes  grossu- 
lariu,  en  familles  nombreuses.  —  Chrysalide  noire  ou  d'un  brun-marron, 
avec  les  anneaux  zônés  de  jaune-d'ocre  luisant. 

La  Grossulariata  varie  pour  le  nombre,  la  taille  et  l'intensité  des  taches 
noires.  Toutefois,  si  l'on  veut  observer  <iue  c'est  la  Géomètre  la  plus  com- 
mune, on  trouvera  que  ses  variétés,  même  accidentelles,  ne  sont  pas  bien 
fréquentes. 

Cramer  figure,  372  A,  une  prétendue  variété  de  la  Grossulariata  prise 
aux  Berbices.  Ne  l'ayant  pas  vue  en  nature,  je  ne  puis  préciser  très-exacte- 
ment ses  différences,  mais  il  est  probable  qu'elle  constitue  une  espèce. 
Les  deux  points  noirs,  qui  remplacent  su  tache  cellulaire,  sont  entourés  de 
fauve,  et  la  ligne  médiane  des  inférieures  est  remplacée  par  une  traînée 
également  fauve. 

Cette  espèce  est  à  la  fois  si  vulgaire  et  si  nette  de  dessin,  que  les  plus 


ZERENID^E.  205 

anciens  auteurs  l'ont  connue,  et  qu'on  la  reconnaît  sur  les  figures  les  plus 
grossières.  L'Admirai  l'a  rendue  avec  une  vérité  de  pose  et  de  dessin  qui 
n'a  été  ni  surpassée,  ni  inérae  égalée  par  les  auteurs  modernes. 

1208.       AbRAXAS    GlHAFFATA        Gn. 

SOnim.  Ailes  blanches,  marbrées  d'une  grande  quantité  de  taches  d'un 
brun-noirâtre  clair,  inégales,  arrondies,  et  la  plupart  conlluentes  ;  la  cellu- 
laire très-grande  et  occupant  toute  la  cellule  ;  celles  du  bord  rangées  en 
séries,  dont  une  tout-à-fait  terminale.  Dessous  semblable.  Thorax  blanc, 
taché  de  brun.  Abdomen  fauve^  avec  deux  séries  dorsales  de  larges  taches 
noirâtres,  rectangulaires.  Tête,  collier  et  poitrine  jaunes,  tachés  de  brun. 

Inde  centrale.     Une  9-    Coll.  Gn. 

La  plus  grande  des  Abraxns. 

laSg.      Aeraxas  Martaria     Gn. 

Elle  est  voisine  de  notre  Ulmata,  et  plus  encore  de  la  Leopardinafa, 
mais  beaucoup  plus  grande  (58""").  Les  taches  de  ses  ailes  sont  d'un 
gris  si  pâle  qu'il  faut  de  l'attention  pour  les  apercevoir.  Elles  sont  pour- 
tant fort  étendues  sur  les  ailes  supérieures,  dont  l'une  occupe  tout  le 
^sque  ;  la  seconde  suit  la  cellule,  et  la  troisième  est  disposée  en  une  large 
bande,  presque  terminale,  qui  aboutit  à  une  tache  ferrugineuse  du  bord 
interne,  faiblement  pupillée  d'argenté,  et  tout-à-fait  dénuée  de  noir,  ainsi 
qu'une  tache  à  la  base.  Aux  ailes  inférieures,  une  tache  ferrugineuse  part 
du  bord  abdominal  et  forme  une  bande  ondulée  jusqu'au-delà  de  la  3, 
toujours  sans  teinte  noire.  Tout  le  corps  est  ferrugineux  :  le  thorax  avec 
deux  bandes  noires,  et  les  ptérygodes  marquées  d'un  point  noir  cerclé  d'ar- 
genté. L'abdomen  comme  chez  notre  Ulmata. 

Nord  de  l'Inde.     Une  9  donnée  par  M.  Doubiebay. 

1 260.      Abraxas  Fasciariata      Guér. 

Guér.  Voy.  Deiss.  pi.  26  fig.  5. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  espèce,  qui  parait  voisine  de  ma  Felinata.  Ses 
ailes  sont  blanches,  avec  quelques  taches  seulement  éparses  sur  le  disque. 
Les  supérieures  en  ont,  avant  le  bord  terminal,  une  série  droite,  con- 
fluente,  en  forme  de  bande,  et  derrière  elle  les  taches  deviennent  plus  fré- 
quentes. Sur  les  inférieures,  c'est  une  simple  guirlande  suivie  de  trois  ou" 
quatre  taches  au  plus.  Eu  dessous,  la  côte  est  jaune  ,  et  le  corps  est  égale- 
ment jaune,  ponctué  de  noir,  comme  toutes  les  Zerene. 

Monts  Neelgheries,  en  mai. 


206  2ERENID;E. 

*  1261.     Abraxas  Ulmata     Sepp. 

Sepp  I  pi.  3  fig.  i-8  —  Fab.  Spec.  ius.  94.  E.  S.  171  —  Panz.  22  — 
Hb.  85,  391,  392  —  Donov.  IX  pi.  293  fig.  1  —  Haw.  p.  317  —  Treits.  II 
p.  240  et  Sup.  p.  219  —  Dup.  V  p.  241  pi.  187  Cg.  2  —  Steph.  III  p.  246 
et  IV  p.  392  —  Wood  599  —  Bdv.  1805  —  Herr.-Sch.  p.  64  —  Lah.  105 
=  Sylvata  Scop.  546  — Vill.  p.  363  pi.  6  Cg.  14  =Pantherata  Hb.  Beitr.  II 
2-N—  Bork.  230  =  Pantaria  Wien.-Verz.N-12. 

Larv.  Seppj  Hb. 

Allemagne,  Angleterre,  nord  et  centre  de  la  France,  etc.,  en  juin  et 
juillet.     Coll.  div.    A  été  prise  réceuiuieut  près  de  Paris. 

Scopli  est  bien  le  premier  qui  ait  fait  connaître  cette  espèce,  et  on  ne 
peut  la  méconnaître  sur  sa  description  ;  mais  il  n'est  guère  possible  de 
faire  disparaître  l'extrême  confusion  qui  s'est  faite ,  qu'en  lui  laissant  le 
nom  de  Fabricius.  C'est  très-probablement  elle  que  les  Thérésiens  ont 
prise  pour  la  Pantaria  de  Linné.  Voy.  cette  dernière. 

1262.      Abraxas  Leopaudinata     Koll, 

KoU.  Kasck.  p.  490. 

'♦ 

Au  premier  abord  on  considère  celte  Abraxas  comme  identique  avec 
notre  Ulmata,  mais  elle  n'en  forme  pas  moins  une  espèce  distincte,  dont 
voici  les  caractères  : 

Elle  est  plus  grande (ûù™'").  Ses  ailes  sont  notablement  plus  allongées; 
leurs  taches  sont  plus  étendues,  plus  nombreuses,  plus  continues,  sur- 
tout à  la  côte  et  au  bord  terminal.  Celle  de  la  cellule  est  liée  à  la  côte. 
Les  taches  rousses,  au  contraire,  sont  plus  restreintes.  Les  tibias  posté- 
rieurs du  çf  sont  notablement  plus  longs  et  plus  renflés. 

Commune  dans  l'Inde,  d'où  elle  nous  arrive  en  grande  quantité. 

Elle  varie  comme  notre  Ulmata  y  pour  le  nombre  et  l'intensité  des 
taches. 

^  1263,      Abraxas  Pantaria     Lin. 

S.N.218  —  Vill.  431  —  Esp.  pi.  47  fig.* 5 —Hb.  84— Haw.  p.  317  — 
Bup.  V  p.  244  pi.  «Sif  fig.  3  —  Treits.  II  p.  242  —  Encycl.  p.  84  — 
Steph.  III  p.  246  pi.  32  fig.  1  —  Wood  600  —  Bdv.  1806  —  Herr.-Sch.  p.  64 
—  Lah.  106. 

Larv. 

Espagne,  Portugal,  France  méridionale.  Commune  sur  les  frênes,  en 
mai,  juin  et  juillet.    Coll.  div. 


zereniDjE.  207 

C'est  bien  la  véritable  Pantaria  de  Linné,  qui  l'a  décrite  sur  des  indi- 
vidus pris  en  Portugal,  mais  il  est  douteux  que  ce  soit  celle  du  Catalogue 
de  Vienne,  Les  auteurs  anglais  disent  qu'elle  a  élé  prise  dans  le  Somerset- 
sliire,  mais  je  crains  qu'on  n'ait  confondu  celle  espèce  francîiement  méri- 
dionale avec  une  variété  de  VUlniata. 

J'ai  vu  la  chenille,  qui  est  très-voisine  de  la  Grossuluriata,  mais  je  n'en 
ai  pas  gardé  la  description.  Depuis,  j'ai  pris  abondamment  l'insecte  dans 
les  Pyrénées-Orientales,  et  j'ai  obtenu  des  pontes,  niais  dont  les  chenilles 
sont  malheureusement  écloses  et  mortes  pendant  mon  retour. 

-»» 
1264.      Abraxas  Cataria     Gn. 

Trés-voisine  de  la  Pantaria,  mais  plus  petite  (35"'"')»  et  encore  plus 
pauvre  en  dessins.  Ceux-ci  se  bornent  à  une  tache  basilaire,  une  autre  ta- 
che au  bord  interne,  et  une  costale  aux  sujiérieures,  où  l'on  voit  pour- 
taut,  surtout  chez  les  9>  'a  trace  d'un  anneau  celîulaire.  Les  ailes  In- 
férieures n'ont  qu'une  seule  tache  au  bord  abdominal.  Toutes  ces  taches 
sont  d'un  jaune-ferrugineux.  —  L'abdomen  manque. 

Gibraltar.     Un  c/",  une  9i  en  mauvais  état.     Coll.  Gn. 

Serait-ce  une  simple  varléié  de  Pantaria? 

1265.        AfiRAXAb     UliGANDATA        Cr. 

Cram.  372  B. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  et  elle  me  paraît  bien  voisine  des  deux  précédentes. 
Elle  a,  comme  les  individus  bien  écrits  de  Pantaria,  une  double  série  de 
points  gris  sur  les  quatre  ailes,  et  les  taclies  ferrugineuses  même  sont  en 
forme  de  points. 

Cramer  n'indique  pas  sa  patrie. 

J2Ù6.     Abraxas  (^Iompositata     Gn. 

^gmm.  Ailes  blanches  :  les  supérieures  à  apex  assez  aigu,  avec  des  li- 
gnes noires,  sinuées,  disposées  par  faisceaux  de  trois  lignes,  qui  se  rétré- 
cissent en  se  réunissant  au  bord  interne,  les  deux  dernières  ne  descendant 
que  jusqu'à  la  2.  Une  tache  noire  à  l'angle  interne.  Leur  dessous  marqué 
de  taches  et  non  de  lignes,  avec  un  faisceau  de  poils  jaunes,  écartés,  à  la 
base.  Ailes  inférieures  ayant  un  large  espace  anal  jaune,  surmonté  de  li- 
lures  noires,  et  marqué  de  trois  taches  semilunaires  noires,  à  centre  gris, 
le  tout  finissant  à  la  2.  De  là  à  l'angle  interne,  deux  bandelettes  noires, 
inégales,  superposées.  Leur  disque  blanc  en  dessus,  mais  marqué,  en  des- 
sous, d'une  ligne  coudée  et  d'une  grosse  tache  cellulaire,  noires.  Abdomen 


208  ZERENin^E. 

jaune,  avec  deux  rangées  dorsales  de  taches  carrées,  noires.  Tête,  poitrine 
et  collier  jaunes,  tachés  de  noir. 

Nord  de  la  Chine.     Un  (f,  rapporté  par  M.  Fortune.    Coll.  Gu. 

A. 

Plus  petite  (SQ""").  Lignes  des  supérieures  plus  rapprochées.  Ailes  infé- 
rieures ayant,  même  en  dessus,  une  grosse  tache  noire  vers  le  milieu  de  la 
cellule.  Bandelette  du  dessous  moins  coudée,  plus  arquée,  plus  large,  et 
descendant  moins  bas  au  bord  abdominal. 

Japon.    Un  (f.    Coll.  Gn. 

1267.  Abraxas  Hemionata     Gn. 

52mm.  Ailes  concolores  et  à  dessins  communs,  d'un  beau  jaune  gomme- 
gutte,  zébrées  et  tachées  de  noir  jusqu'aux  deux  tiers,  puis  rayées  longi- 
tudinalement  de  lignes  nervurales  épaisses,  jusqu'au  bord  terminal.  Les 
zébrures  consistent  en  deux  bandelettes  très-tortueuses,  et,  dans  leurs  in- 
tervalles, on  voit  de  petites  taches  et  litures,  dont  quelques-unes  se  prolon- 
gent entre  les  bandelettes  terminales.  Corps  jaune,  taché  de  noir  :  l'abdo- 
men avec  trois  rangs  de  taches  triangulaires. 

Nord  de  la  Chine.     Une  Ç,  rapportée  par  M.  Fortune.    Coll.  Gn. 

Cette  charmante  espèce  a  les  ailes  inférieures  un  peu  échancrées,  ou 
plutôt  tronquées,  vis-à-vis  de  la  cellule.  C'est  la  seule  Zerene  qui  soit  dans 
ce  cas. 

1268.  Abraxas?  Ribearia     A. F. 

Asa  Fitch.  trans.  Soc.  agric.  New- York  t.  VII. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature  et  ne  puis  dire  si  elle  appartient  bien  au 
QcnT^i  Abraxas ,  ce  dont  l'auteur  lui-même  de  la  notice  doute  un  peu.  Ce 
qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  la  chenille,  par  sa  forme,  ses  dessins  et  sa 
nourriture,  ressemble  lout-à-faità  celle  des  Abraxas. 

35mm_  Ailes  d'un  jaune-nankin,  avec  une  série  commune  de  taches 
inégales,  d'un  brun-noir,  disposées  en  une  bande  arquée,  parallèle  au  bord 
terminal,  dont  elle  n'est  pas  très-éloignée  :  les  trois  taches  intermédiaires 
plus  grosses  et  plus  apparentes.  Supérieures  ayant  en  outre  une  seconde 
bande  également  parallèle,  mais  rapprochée  de  la  base.  Antennes  à  lames 
longues  et  distinctes.  Corps  jaune,  sans  taches.  —  Ç  ayant  la  bande  basi- 
laire  fondue  jusqu'à  la  base  de  l'aile. 

Commune  en  juin  et  juillet,  dans  les  jardins  de  New-York. 
Chenille  d'un  jaune  pâle,  avec  les  côtés  blancs  et  quatre  séries  de  taches 
Hoires  :  celles  qui  bordent  la  stigmalale  oblongues  et  presque  contiguës; 


ZERENIDiE.  209 

celles  qui  les  surmontent  plus  grosses  et  arrondies.  Tète  concolore,  avec 
une  taclie  noire  au  sommet.  Elle  vit  sur  les /i (tes,  en  familles  nombreuses, 
comme  notre  Grossulariatn. 


Ge.v.     LIGDIA     Gn. 

Melanthia  Dup.  Bdv.  —  Boarmiu  Herr.-Sch.  —  Zerene  Led. 

Chenilles  courtes,  cylindriques,  sans  éminences,  rases,  lisses,  à  tête  petite  et 
(globuleuse;  vivant  sur  les  arbrisseaux.  —  Chrysalides  renfermées  dans  des 
feuilles  arjtjlomérées.  —  Antennes  courtes,  pubescentes  chez  les  çf,  sétacées 
chez  les  Ç.  —  Palpes  ascendants,  mais  ne  défiassant  pas  le  front,  squammeux, 
hérissés.  —  Front  squammeux,à  vertex  saillant.  —  Thorax  court,  c/rossière- 
ment  squammeux.  —  Abdomen  des  Ç  qréle,  unicolore,  caréné,  à  premier 
anneau  forrtuait  une  plaque  large  et  unie.  —  Tibias  postérieurs  très-reujlés, 
parsemés  de  taches  noires.  -  Ailes  larges,  courtes,  veloutées  :  les  supérieures 
avec  la  base  et  une  bande  foncées,  mêlées  d'ècailles  luisantes;  les  inférieures 
larges,  subdentées,  coudées  au  bout  de  la  2  et  striées  en  partie  —  2  ef  3  des 
inférieures  naissant  du  même  point  et  parallèles  à  1'  et  2'. 

Tous  les  auteurs,  trompés  par  une  ressemblance  de  dessin,  ont  placé 
l'espèce  euiopcenne  q^ji  est  le  type  de  ce  genre,  dans  le  genre  Melanthia 
de  la  famille  des  Larentides.  M.  Herrich-Schœffer,  le  premier,  s'aperçut 
qu'elle  y  était  fort  déplacée;  mais  la  place  qu'il  lui  assigne  n'est  pas  meil- 
leure, puisqu'il  la  met  dans  le  genre  Boarmia,  avec  lequel  elle  n'a  rien  de 
commun.  Pour  moi,  elle  m'a  toujours  paru  devoir  faire  partie  des  Zéréni- 
des,  et  je  vois,  en  parcourant  le  Catalogue  de  M.  Lederer,  qu'il  a  partagé 
mon  opinion.  Une  grande  ressemblance  de  couleurs  avec  les  Abr.  Vlmata. 
Panlata,  Felinaria.  des  écailles  luisantes  et  demi-métalliques  dans  les  par- 
ties noires,  les  tibias  postérieurs  renfles,  la  forme  des  palpes,  etc.,  prou- 
vent que  cette  collocation  est  la  bonne  et  doit  rester  définitive.  Toutefois, 
c'est  aller  trop  loin  que  d'en  l'aire  une  Ahraxas  proprement  dite.  Les  pre- 
miers états,  la  forme  du  front,  l'abdomen  immaculé,  la  nervulation,  sont 
autant  de  titres  pour  que  ces  deux  genres  soient  séparés. 

Les  Ligdia  habitent  l'Europe  et  l'Inde.  Leurs  mœurs  n'ont  rien  de  par- 
ticulier. 

1 26g.      LlGDI.\   Adust.\t.4      W.-V. 

Wien.-Vcrz.  N-9  — Fab.  210  — Bork.  224—  Schranck  1683  —  Hb.  75— 
Haw.  p.  337  — Treits.  II  p.  225  —  Encycl.  81  —  Dup.  V  p.  257  pi.  188 
f .  6  —  Steph.  IIl  p.  250  et  IV  p.  392  —  Wood  605  —  Frey.  II  pi.  102 
f.  2  —Bdv.  1802—  Herr.-Sdi.  p.  83  —  Lab.  143. 

Larv.  Hb.  Treits.  Fruy. 

oiinœ.  Ailes  d'un  blanc-jaunâtre,  avec  l'espace  basilaire  et  le  rhorax 
Lépidoptères.    Tome  10.  14 


210  ZERENIDiE. 

d'un  noir-brûlé  luisant.  Coudée  perdue  dans  une  bande  rousse  marbrée 
de  noir,  qui  forme  extérieurement  des  dents  arrondies  et  saupoudrées  çà 
et  là  d'écaillés  d'un  gris-plombé.  Espace  terminal  strié  de  noir  et  teinté  de 
roux.  Ailes  inférieures  striées  de  noir  à  la  base,  puis  salies  de  brun  clair, 
que  traverse  une  subterminale  blanche,  dentée,  dans  les  individus  bien 
écrits.  Dessous  lavé  d'ochracé  par  places,  et  strié  de  noir  :  les  supérieures 
avec  une  bande  noirâtre  subterminale.  —  9  semblable. 

Très-commune  dans  tous  les  bois,  les  chemins,  les  jardins  où  croissent 
tes  Evonymus,  en  juin,  puis  en  août.    Coll.  div. 

Chenille  d'un  beau  vert,  avec  la  tête,  les  pattes  ventrales,  et  des  taches 
latérales  sur  les  5"  et  6<=  anneaux,  d'un  rouge  foncé  mêlé  de  jaunâtre.  Les 
9"  et  10*=  ont  aussi  des  places  jaunâtres  ponctuées  de  rouge.  Elle  vit  en 
mai  et  juin  sur  VEvonymus  europœus. 

VAdustaia  varie  beaucoup,  mais  d'un  individu  à  l'autre  et  sans  faire  de 
races  séparées.  Aussi  n'a-t-on  créé  aucune  espèce  à  ses  dépens.  Tous  les 
auteurs,  sans  exception,  l'ont  bien  reconnue,  et  aucun  ne  s'est  écarté  du 
premier  nom  qui  lui  a  été  imposé.  Cette  unanimité  est  assez  rare  pour  être 
signalée. 

I  2yO.        LlGDlA    COCTATA       Gn. 

Elle  a  tout-à-fait  l'aspect  de  notre  Adustata,  mais  elle  est  bien  séparée. 
Les  ailes  supérieures  sont  beaucoup  plus  oblongues,  avec  l'apex  prolongé 
et  le  bord  terminal  droit  et  oblique.  L'espace  basilaire  est  plus  étendu  à 
la  côte.  La  bande  est  plus  reculée,  moins  vive,  moins  marbrée;  elle  forme 
un  angle  plus  prononcé  dans  la  cellule,  et  est  plus  nettement  bordée  de 
taches  noires  du  côté  interne.  Les  ailes  inférieures  sont  moins  coudées, 
plus  régulièrement  dentées,  et  leur  feston  noir  est  égal  partout.  En  des- 
sous, on  voit  aux  quatre  ailes  une  ligne  oblique,  droite,  qui  suit  l'espace 
basilaire  et  qui  s'aperçoit  un  peu  en  dessus.  Les  tibias  postérieurs  ne  sont 
pas  très-renflés. 

Nord  de  l'Inde.     Un  ex.     Coll.  Gn. 

Gen.     LOMASPILIS     Hb. 

Hh.  Verz.  p.  306  (1816)  —  Steph.  =  Zerene  Treits.  Herr.-Sch.  Led.  = 
Melanippe  Dup. 

Chenilles  asse.z  courtes,  raides,  un  peu  déprimées  en  dessus,  nullement  atté- 
nuées, sans  aucune  éminence,  ayant  toutes  les  liijnes  distinctes,  à  tête  aussi  large 
(fue  le  cou,  aplatie  ;  vivant  sur  les  arbres  à  découvert.  —  Chrysalides  enterrées. 
—  antennes  courtes,  pubescentes  chez  les  q^,  un  peu  grenues  chez  les  Ç .  — 
Tête  petite,  surtout  chez  les  Ç,  à  front  plat  et  étroit.  —  Palpes  grêles,  écar- 
tés, un  peu  arqués,  à  articles  indistincts,  —  Corps  assez  ramassé,  squammeux. 


ZERENIO£.  211 

soyeux,  unicolore,  un  peu  rnèlallique;  l'abdomen  court,  subconique  dans  les  ç^, 
presque  uvo'idc  dans  les  Ç  et  sans  taches.  —  Pattes  postérieures  à  tibias  peu 
renflés,  avec  deux  paires  d'éperons  rapprocliés,  mais  assez  Idhqs.  —  Ailes 
courtes,  blanches,  entourées  de  noir,à  frange  foncée,  unicolore  :  les  supérieures 
un  peu  prolongées  à  l'apex;  les  inférieures  arrondies,  festonnées.  —  Une  seule 
aréole  Irès-lomjue  et  étroite  Pas  d' indépendante  aux  inférieures.  2  et  3  écar- 
tées à  leur  origine.  Disco-cellulaiie  à  branches  égales. 

La  place  de  ce  genre  est  assez  inceiiaine,  quoique  tous  les  Entomologis- 
tes allemands  l'aient  réuni  sans  hésitation  au  genre  j46raxas,  dont  il  diffère 
notablement  par  la  forme  de  l'abdomen,  le  corps  unicolore,  l'aspect  métal- 
lique des  écailles  noires  et  la  disposition  des  dessins.  Duponchel,  de  son 
côté,  l'a  mis  dans  son  genre  Melantkia.,  avec  lequel  il  n'a  que  des  rapports 
de  couleur,  et  M.  Boisduval  l'a  imité  dans  celte  faute,  sans  même  en  faire  un 
groupe  séparé. 

Les  premiers  élats  ne  sont  pas  de  nature  à  faire  cesser  cette  hésitation. 
La  chenille  a  cerlainemenl  un  aspect  propre  et  ne  peut  être  confondue  avec 
les  autres  de  la  môme  famille,  mais  cet  aspect  rappelle  aussi  bien  les  Maca- 
rides  ou  les  Cabérides  que  les  Zérénides.  Les  mœurs  du  papillon,  qui  ha- 
bite les  prairies  et  les  lieux  humides,  parce  que  sa  chenille  vit  sur  les  ar- 
bres qui  y  croissent,  ne  nous  fournisseat  pas  non  plus  de  raisons  décisives. 
Dans  ce  doute,  il  faut,  je  crois^  se  laisser  guider  par  l'instinct  entomologi- 
que,  qui  nous  porte  à  rapprocher  les  Lomnspilis  des  Abraxas.  La  couleur 
blanche  des  ailes,  les  dessins  disposés  en  taches,  leur  éclat  un  peu  métal- 
lique, l'abdomen  plombé,  sont  des  caractères,  sinon  concluants,  au  moins 
admissibles,  si  l'on  réfléchit  d'ailleurs  que  parmi  tous  les  autres  caractères 
organiques  aucun  ne  s'oppose  à  l'introduction  de  la  Marginata  dans  la  pré- 
sente famille. 

I  27  I .      LoMAsriLis  Marginata     L. 

S.  N.  257  —  Clerck  pi.  2  fig.  5  —  Geoff.  p.  139  —  Sulz.  Kenn.  pi.  16 
Cg.  96  — Wien.-Verz.  N-10  —  Schw.  pi.  3  lig.  8-9—  Brahm.  381  — Schr. 
1685  —  Fab.  182  —  Bork.  225  —  Hb.  Beilr.  L  3  P  et  Saml.  80  (var.)  — 
Douov.  IX  pi.  293  fig.  2  —  Haw.  p.  337  —  Treits.  II  p.  231  et  Sup.  p.  219 
—  Dup.  V  p.  279  pi.  190  fig.  1-2  —  Sleph.  III  p.  314  —  Wood  -ÎS»  — 
Eacycl.  p.  85  —  Bdv.  1780  —  Herr.-Scb.  p.  64  — Lab.  107  =  Stapky- 
leata  Scop.  548  ::=  Nœvaria  Hb.  79. 

Larv.  Hb. 

25™'".  Ailes  d'un  blanc-jaune,  avec  une  bordure  inégale,  sinuée,  et  des 
lâches  d'un  noir-brun  luisant.  Cette  bordure  a  un  sinus  profond  vers  le 
milieu  de  l'aile,  et  est  même  parfois  tout-à-fait  interrompue  aux  inférieu- 
res. Les  supérieures  ont  deux  largos  taches  costales,  sous  la  seconde  iles- 
quelles  est  une  tache  arrondie.  Les  inférieures  ont  une  série  médiane  de 


•X  1  1  ZERENlDiE. 

taches,  parfois  confluentes  en  forme  de  bande.  Dessous  semblable.  Corps 
d'un  noir-brun  mélallique  uni.  —  9  semblable,  mais  avec  les  taches 
des  inférieurs  plus  souvent  liées. 

Très-commune  dans  les  prés  plantés  d'arbres  et  dans  les  jardins  de 
toute  l'Europe,  en  juin,  puis  en  août.     Coll.  div. 

Scopoli  a  décrit  quatre  variétés,  outre  le  type;  Borkhausen  a  été  jus- 
qu'à dïx^  et  Hubner  a  fait  deux  espèces  ;  on  croirait  d'après  cela  que  cette 
Géomètre  varie  excessivement.  Il  n'en  est  rien  cependant,  et  il  n'existe 
que  deux  races  bien  tranchées.  Les  figures  de  Nœvaria,  Maculata  et 
Marginaria  de  Hubner  se  rapportent  toutes  trois  au  type,  sans  le  repro- 
duire parfaitement.  C'est  dans  la  figure  de  Wood  que  nous  le  trouvons. 

Chenille  d'un  vert  foncé,  avec  la  vasculaire  et  les  sous-dorsales  lînes, 
jaunes  ou  blanches,  et  la  stigniatale  plus  large.  Tête  concolore,  avec  deux 
traits  noirs.  Patles  vertes.  Elle  vit  sur  plusieurs  espèces  d'arbres,  mais 
surtout  sur  le  Salix  caprœa. 

A.      Pollutaria     Hb. 

Hb.  77. 

Ailes  inférieures  tantôt  sans  aucune  tache,  tantôt  avec  quelques  rudi- 
ments de  bordure,  mais  sans  taches  sur  le  disque.  Ailes  supérieures  ayant 
la  bordure  entièrement  interrompue  au  milieu,  el  n'atteignant  pas  tout-à- 
fait  le  bord  terminal.  Pas  de  point  sous  la  seconde  tache  costale. 

Cette  race  présente  elle-même  des  sous-variétés.  La  figure  de  Hubner 
est  une  des  moins  marquées  de  noir  qu'on  puisse  rencontrer.  Cependant, 
M.  Lederer  m'en  communique  un  individu  9  <îui  "'a  fl"6  la  frange  des 
quatre  ailes,  la  base  des  supérieures  et  deux  petites  taches  costales,  noires. 
Souvent  les  taches  sont  remplacées  par  un  groupe  de  stries.  Il  faut  re- 
marquer aussi  que  la  teinte  jaune  qui  s'épaissit  plutôt  sur  les  bords,  est 
par  cela  même  plus  visible  que  chez  le  type. 

Aussi  commune,  et  dans  les  mêmes  lieux. 

Gen.     STALAGMIA     Gn. 

chenilles —  Antennes  {des  Oj  longues,  très-tninces  et  sétacécs.  —  Palpes 

dépassant  le  front,  grêles,  à  dernier  article  aicju.  —  Corps  grêle,  à  abdomen 
immaculé.  —  Pattes  longues,  tres-cjrêks,  nullement  renflées.  —  Ailes  très- 
larges,  festonnées,  blanches,  à  taches  noires:  les  supérieures  à  côte  et  à  bord 
terminal  convexes;  les  inférieures  presque  dentées,  à  angle  anal  carré.  Pas 
d'aréole.  Pas  d'indépendante  aux  .'secondes  ailes.  2  f  f  3  partant  du  même  point, 
vis-à-vis  1'  et  2'. 

Voici  un  genre  dont  le  faciès  est  fort  embarrassant.  L'insecte  entier  est, 
dans  toute  ses  parties,  d'une  délicatesse  qui  rappelle  la  famille  des  Micro- 


ZERENIDiE,  2  I  3 

nides.  L'abdomen  de  la  9  mince,  les  pattes  allongées  et  presque  filiformes, 
les  antennes  longues  et  sétacccs,  sont  autant  d'exceptions  dans  la  famille  qui 
nous  occupe  ;  mais,  d'un  autre  côté,  la  forme  et  les  dessins  des  ailes,  la 
nervulation,  la  tête,  etc.,  militent  |>our  l'y  faire  rester.  La  découverte  du  çf 
nous  amènera  peut-être  des  lumières,  et  celle  de  la  chenille  mettra  nos 
successeurs  à  même  de  prononcer. 

1272.     St.^lagmia  Guttaria      Guér. 

Guér.  Icon.  du  règn.  anim.  pi.  90. 

^5mm.  Ailes  d'un  blanc  légèrement  soufré,  avec  des  taches  arrondies, 
Doircs,  entre  lesquelles  on  voit  de  petites  stries  ou  points  de  même  cou- 
leur. Supérieures  avec  l'origine  de  la  côte  finement  striée  ;  une  grosse  ta- 
che celhilaire,  une  autre  apicale,  irrégulicre,  trois  autres,  de  la  2  au  bord 
interne,  et  une  série  terminale  inégale.  InférieHres  avec  uneiache  cellu- 
laire ronde,  et  deux  séries  parallèles  et  régulières  terminale  subterminale. 
Dessou.s  semblable.  Une  taclie  noire  au  milieu  du  front,  et  d'autres  sur  le 
thorax. 

Singapore.     Une  9-     Coll.  Gn. 

Gen.     FULGURODES     Gn. 

Chenilles —  Anlennes  des  çf  fortement  pectinées,  à  lames  régulières, 

mais  tr'eS'Serrées  et  presque  conliyuës ;  celles  des  9  également  pectinées,  mais 
à  lames  plus  courtes.  —  Palpes  courts,  grêles,  ires-écurtés  —  Front  plat.  — 
Corps  robuste:  l'abdomen  épais,  cylindrique,  sans  taches  ;  celui  des  9  '''è*- 
renflé  et  muni  d'un  oviducle  lérébriformo  à  l'extrémité.  —  Tibias  à  peine  ren- 
flés, à  tarses  épineux.  —  Jiles  veloutées,  à  lignes  très-distinctes  et  fulqurées, 
à  tache  cellulaire  obscure  et  dentée  —  Deux  aréoles,  dont  la  seconde  ouverte. 
Disco-cellulaire  des  inférieures  simplement  arquée,  recevant,  au  milieu,  l'indé- 
pendante, qui  est  plus  faible  que  les  autres.  2  et  3  écartées  à  leur  insertion. 

Un  certain  instinct  avertit  que  ces  Géomètres,  qui  n'or.t  pourtant  aucune 
ressemblance  avec  les  Abraxas,  doivent  être  placées  auprès  d'elles,  et,  en 
effet,  leurs  chenilles  sont  tout-à-fait  voisines.  Pourtant,  les  antennes,  les 
pattes,  l'abdomen,  les  dessins  des  ailes  sont  complètement  différents  et  of- 
frent des  caractères  tranches  qu'on  ne  trouve  en  aucune  manière  chez  les 
Abraxas.  L'alinéa  ci-dessus  me  dispense  de  les  répéter. 

Les  FM/(/Mrorfe5^  que  j'ai  ainsi  nommées  à  cause  de  la  forme  des  lignes  qui 
traversent  leurs  ailes,  sont  toutes  américaines.  Leurs  chenilles,  dont  on  m'a 
envoyé  autrefois  une  assez  grande  quantité,  mais  dont  je  n'ai  malheureu- 
sement pas  garde  de  description,  ont  les  plus  grands  rapports  avec  celles 


2l4  ZERENID^. 

ôeaolre  Abr.  Grossulariata.  Elles  vivent  aussi  sur  les  groseilliers,  en  grou- 
pes nombreux. 

Les  papillons  sont  très-voisins  les  uns  des  autres.  Je  n'en  ai  encore  reçu 
que  de  l'Amérique  méridionale.  Tous  sont  inédits. 


/1273. 


FuLGURODES    AcULEARIA       Gn. 


50™"".  Ailes  blanches,  avec  une  foule  de  lignes  noires,  fines  et  trés- 
dentées;  dont  deux  bien  entières,  parallèles  au  bord  terminal.  Supérieures 
avec  une  grande  tache  cellulaire,  dentée,  de  chaque  côté  de  laquelle  est 
une  ligne  dentée  qui  va  de  la  côte  à  la  %  sous  laquelle  elles  se  réunissent; 
trois  autres  lignes  à  la  base.  Toutes  ces  lignes  naissent  de  taches  costales. 
Inférieures  avec  un  anneau  discoïdal  traversé  par  un  accent  cellulaire. 
Corps  blanc,  avec  les  ptérygodes  bordées  de  noir. —  9  P'^s  grande  (60™ni), 
et  à  dessins  un  peu  plus  écartés. 

Brésil.    Trois  cf,  trois  9.    Coll.  Gn, 

Cette  espèce  a  été  envoyée  en  immense  quantité  de  la  Nouvelle-Fri- 
bourg,  par  M.  Beské. 

/'I274.       FULGU RODES    SaRTINAR.U..     Gn. 

Elle  est  plus  petite  que  la  précédente  (45™"')-  Le  fond  blanc  est  un  peu 
plus  enfumé,  et  tous  les  dessins  sont  d'un  brun-fuligineux,  au  lieu  d'être 
noirs.  La  ligne  sublerniinale  a  les  dents  plus  profondes  et  plus  lassées 
aux  supérieures,  où  toutes  les  lignes  sont  généralement  plus  denses.  Aux 
inférieures  les  deux  lignes  terminales  sont  plus  épaisses ,  partant  plus 
rapprochées,  et  forment  mieux  bordure.  L'anneau  cellulaire  est  plus  étroit 
et  n'a  rien  au  centre.  Le  dessous  est  généralement  plus  obscur. 

Nouvelle-Fribourg  (Brésil).     Deux  cf.     Coll.  Gn. 

Elle  est  infiniment  plus  rare  que  la  précédente. 

;    1275.      FcLGURODES   Inversari.\      Gn.    pi.  14  flg.  5- 

Elle  est  très-voisine  de  la  précédente,  je  crois  cependant  qu'elle  forme 
une  espèce  à  part.  Voici  les  caractères  qui  l'en  distinguent  : 

Elle  est  encore  plus  enfumée.  Les  ailes  supérieures  forment,  au  bout  de 
la  1,  un  coude  léger,  mais  cependant  facile  à  apprécier.  Les  taches  cellu- 
laires sont  plus  étranglées  :  celle  des  supérieures  est  surmontée,  à  la  côte, 
d'une  teinte  qui  l'envahit  entièrement  dans  cet  endroit;  celle  des  inférieu- 
res est  en  Z,  dont  la  pointe  inférieure  touche  la  première  ligne  subtermi- 
nale. Elle  est  traversée,  ainsi  que  la  cellule,  par  un  Irait  brun  qui  accuse 
le  pli  cellulaire.  Les  nervules  Set  4  sont  proportionnellement  plus  courtes 
et  plus  arquées. 

Rio-Janeiro.    Un  cf.    Coll.  Mus. 


ZERENID^E.  1 1  5 

<    1276.       FULGURODES    MoNACHARIA       Gn. 

Je  n'ai  vu  que  la  O  de  cette  très-rare  espèce.  Chez  elle  le  noir  envahit 
tellement  la  surface  des  ailes,  que  ce  sont  les  dessins  qui  s'y  voient  en 
blanc.  Ils  sont  cependant  les  mêmes  que  chez  les  précédentes,  à  quelques 
différences  prés.  La  tache  cellulaire  des  supérieures  est  plus  large  infé- 
rieurement  et  d'une  autre  forme.  Les  ailes  inférieures  sont  entièrement 
noires,  avec  un  rayon  cellulaire  et  une  série  de  taches  subterminales,  blan- 
ches. L'abdomen  est  noir,  avec  une  série  dorsale  et*deux  latérales  déta- 
ches blanches.  —  Le  cf  doit  être  le  plus  petit  du  genre,  puisque  la  9  ^'^ 
que  45°"". 

Nouvelle-Fribourg.  Coll.  Gn.  Envoyée  par  M.  Beské,  qui  n'a  pris,  je 
crois,  que  ce  seul  individu.  Il  rappelle  certaines  variétés  noires  du  Liparis 

Monacha . 

Gen.     PERIGRAMMA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  (de  la  Ç)  garnies  de  lames  courtes,  arquées,  con- 

tiguës  par  le  sommet.  —  Palpes  dépassant  à  peine  le  front,  comprimés,  squam- 
meux-hénssés,  à  3^  article  indistinct.  —  Front  plat.  —  Corps  assez  robuste: 
l'abdomen  sans  taches.  —  Pattes  fortes,  à  tibias  postérieurs  renflés.  —  Ailes 
concolores  et  à  dessins  communs,  entières,  soyeuses,  sans  taches  et  sans  autre 
dessin  qu'une  simple  bordure,  à  nervures  foncées  ;  les  inférieures  subcoudées. — 
Pas  d'aréole.  Nervules  très-droites  et  très-longues  :  l'indépendante  des  supé- 
rieures distincte,  2  et  3  partant  du  même  point.  Aux  inférieures,  pas  d'indé- 
pendante, 2  et  3  partant  du  même  point,  vis-à-vis  V  et  2'.  Pas  d'interne. 

Encore  un  genre  d'un  aspect  ambigu  et  dont  je  ne  connais  d'ailleurs,  mal- 
heureusement, que  les  femelles.  Leurs  antennes,  leur  abdomen,  la  disposi- 
tion des  nervures  disent  assez  qu'on  ne  peut  le  réunir  à  aucun  autre. 

/^layy.     Perigramma  Nervaria     Gn.    pi.  9  fig.  1. 

45mm.  A^iies  supérieures  à  côte  droite,  à  apex  prolongé,  mais  obtus,  à 
bord  peu  convexe,  bien  entier;  inférieures  subcoudées  au  milieu,  à  angle 
coupé  carrément  :  les  quatre  d'un  blanc  pur  un  peu  irisé,  avec  les  ner- 
vures grises  et  une  ligne  subterminale  également  grise ,  rapprochée  du 
bord  auquel  elle  est  parallèle,  sauf  à  l'apex  des  supérieures,  et  limitant 
une  sorte  de  bordure.  Espace  compris  entre  les  2  et  3  lavé  de  noirâtre 
fondu,  ainsi  que  le  bord  interne  des  supérieures. 

Brésil,  Para.    Trois  9.    Coll.  Mus  et  Gn. 


2  1  (S  ZERENID^. 


Gen.     PERCNIA     Gn. 

chenilles..  ..  —  Antennes  longues,  ptibescentes,  à  cils  fascicules  chez  les  çf; 
filiformes,  à  cils  isolés  chez  les  Ç.  —  Palpes  dépassant  un  peu  le  front,  contre 
lequel  ils  sont  appliqués,  tendant  à  se  rapprocher  ;  leur  2^  article  convexe^ 
squammeux,  le  3"  en  bouton  extrêmement  court. —  Corps  robuste,  un  peu  velu, 
semé  de  larges  points  noirs:  l'abdomen  long,  comprimé,  à  deux  rangées  de 
points  dorsaux.  —  Pa^s  épaisses  :  les  tibias  postérieurs  très-renflés,  à  éperons 
courts,  à  tarses  mutigues.  —  Ailes  veloutées,  régulièrement  semées  de  points 
noirs,  larges  et  nombreux:  les  supérieures  étroites,  oblongues  et  prolongées  à 
l'apex  dans  les  ç^  ;  les  inférieures  arrondies.  —  Une  indépendante  bien  mar- 
quée aux  supéiieures.  Disco -cellulaire  en  V.  2  ei  3  des  inférieures  espacées  à 
leur  orijine. 

Les  trois  espèces  de  ce  genre  sonl  bien  différentes  quant  à  la  taille,  mais 
elles  se  ressemblent  exactement  par  la  fréquence  el  la  disposition  des  points, 
et  (autant  que  j'en  puis  juger,  l'une  de  mes  espèces  étant  privée  de  sa  tête) 
par  les  autres  caractères.  Celle  qui  fait  le  type  du  genre,  est  une  des  plus 
grandes  Géomètres  connues  et,  on  peut  ajouter,  une  des  plus  belles.  Les 
deux  autres  diffèrent  un  peu  pour  la  nervulation  ;  les  1'  et  2'  des  secondes 
ailes  naissent  au  même  point,  tandis  que  chez  la  Feliuaria  elles  ont  une 
origine  très-distincte.  Cette  différence  de  nervulation  entre  des  espèces  si 
voisines  qu'on  les  prendrait  pour  des  diminutifs  les  unes  des  autres,  prouve 
une  fois  de  plus  que  les  caractères  fournis  par  ces  organes  deviennent 
quelquefois  purement  spéciBques. 

r 

|i  1278.     Percnia  Felinaria     Gn.    pi.  19  fig.  1. 

88"'"».  Ailes  supérieures  oblongues,  à  apex  prolongé  et  à  bord  très- 
oblique;  inférieures  arrondies  :  les  quatre  d'un  gris-blanc,  avec  une  mul- 
titude de  gros  points  iK)irs,  arrondis,  disposés  sur  les  ailes  supérieures  en 
six  séries,  et  en  quatre  sur  les  ailes  inférieures,  indépendamment  d'une  ta- 
che cellulaire  semblable.  Entre  les  dernières  séries  on  voit  des  taches  d'un 
gris  plus  foncé  que  lé  fond.  En  dessous ,  les  ailes  supérieures  n'ont  que 
deux  séries,  placées  sur  le  disque.  Corps  entièrement  parsemé  de  points 
noirs,  dont  ceux  de  l'abdomen  disposés  en  deux  séries  dorsales.  Une  tache 
noire  entre  les  antennes.  —  $  à  ailes  plus  larges,  mais  semblables. 

Inde  centrale.     Un  cT,  quatre  9-     Coll.  Gn. 

Celte  grande  et  belle  espèce  rappelle  au  premier  abord  certains  Bomby- 
cides  ou  Lithosides. 


ZEUEXIU.E. 


/•'279- 


Percnia   Belluaiua     Gu. 


ïrès-voisme  do,  la  Felinaria ,  dont  elle  diffère  surtout  par  la  taille 
(68°'"')  et  la  couleur  d'un  gris-blanchâtre.  En  outre,  le  bord  terminal  des 
supérieures  est  plus  convexe  et  les  points  terminaux  plus  petits  et  plus 
arrondis.  On  ne  voit  de  litures  grises  qu'entre  elles  et  ravant-dernière 
sévie,  et  ces  litures  sont  obiongues,  lancéolées  et  placées  sur  les  nervures. 
En  dessous,  les  mêmes  ailes  sont  blanchâtres,  avec  le  sommet  seul  teinté 
de  gris-noir.  Le  2»  article  des  palpes  est  gris  au  sommet. 

Indes-Orientales?    Un  cf.     Coll.  Gn. 

1280.  Percnia  Foraria  Gn. 


lik'^"'.  Ailes  d'un  blanc  un  peu  enfumé,  surtout  les  supérieures,  avec 
une  multitude  de  points  noirs,  disposés  en  six  lignes  sur  les  supérieures, 
et  en  trois  sur  les  inférieures,  et,  en  outre,  un  point  cellulaire  plus  gros 
et  arrondi.  Secondes  ailes  ayant,  avant  le  point  cellulaire,  un  point  à  la 
naissance  de  la  Zi.  Dessous  de  toutes  les  ailes  avec  trois  séries  seulement. 
Thorax  semé  de  points  noirs.  Abdomen  lavé  de  jaune-brunâtre  en  dessus,, 
avec  un  double  rang  de  points  noirs.  La  tête  manque. 

Indes-Orientales?    Un  cf.    Coll.  Gn. 

Elle  paraît  encore  un  diminutif  de  la  précédente;  mais  les  ailes  sont 
proportionnellement  plus  larges,  les  inférieures  plus  arrondies,  la  couleur 
est  encore  plus  claire  et  les  points  plus  petits,  etc. 

Gen.     BOMBYCODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  des  ç^  yarnies  jus^/u'au  sommet  de  lames  régu- 
lières et  puùescentes  ;  celles  des  Ç  à  lames  plus  courtes.  —  Palpes  très-courts, 
squammeux,  à  .3^  article  indistinct.  —  Pattes  courtes,  à  éperons  peu  développés, 
à  tarses  épineux.  —  Corps  mince,  velouté,  sans  tacites.  —  Ailes  entières,  blan- 
ches, arrondies,  dem.i- transparentes,  à  écailles  Ji  nés,  à  frange  courte,  non  entre- 
coupée, sans  lignes.  —  Une  aréole  ohlonque.  —  Indépendante  distincte  aux 
quatre  ailes.  2  c<  3  des  inférieures  fortement  séparées  à  leur  origine. 

Voici  un  genre  d'un  aspect  tout-à-fait  bombyciforme  et  qu'on  serait  tenté 
de  confondre  avec  certains  Bombycides^  et  surtout  avec  le  genre  Cypra, 
établi  par  mon  collaborateur  dan«s  ses  Faunes  de  l  Océanie  et  de  Madagascar. 
Ce  n'est  qu'en  l'examinant  de  près  qu'on  reconnaît  les  différences  capitales 
qui  les  séparent  :  présence  de  la  trompe,  différence  de  nervulation,  forme 
des  palpes.  Mais  ce  rapprochement  est  loin  d'être  une  siiiaple  affaire  de  cu- 
riosité, et  je  n'hésite  pas  à  le  conseiller  aux  entomologistes  qui  veulent  s'ha- 


210  ZERENIDiE. 

biluer  à  saisir  les  différences,  souvent  délicates,  quoique  considérables,  qui 
séparent  les  grandes  divisions  entre  elles.  Ici,  par  exemple,  la  vestiture  des 
ailes  semble  cire  absolument  la  même,  et,  cependant,  si  on  approche  un  Cy- 
pra  d'une  Bombycodes,  on  verra  que  chez  le  premier  les  écailles  du  disque 
et  du  bord  se  rapprochent  de  la  nature  des  poils,  tandis  que  (à  l'exceptiou 
de  la  base,  où  il  existe  de  véritables  poils  chez  les  Géomètres  comme  chez 
les  Bombyx),  celles  des  Bombycodes,  pour  être  clair-semées,  n'en  sont  pas 
moins  des  écailles  ordinaires.  Seulement,  leur  disposition  donne  aux  ailes 
un  aspect  de  velours,  et  la  lumière  s'y  joue  comme  dans  cette  substance  à 
l'aide  de  laquelle  les  fabricants  de  fleurs  artificielles  imitent  les  pétales  du 
camélia.  A  l'apex,  d'ailleurs^  ces  écailles  restent  les  mêmes,  tandis  qu'elles 
s'accumulent  et  épaississent  le  sommet  de  l'aile  dans  les  Cypra. 

Passons  des  ailes  aux  antennes,  qui  sont  également  pectinées  dans  les  deux 
genres  que  je  viens  de  citer,  et  nous  allons  y  trouver  encore  un  point  de 
comparaison  instructif.  Toutes  deux  sont  composées  d'une  hampe  squam- 
mcuse  garnie  de  chaque  côté  de  lames  minces  et  pubescentes;  mais,  dans  les 
Cypra  ces  lames  sont  longues,  posées  régulièrement,  équidistantes,  et  leur 
extrémité  ne  tend  nullement  à  se  rapprocher  de  la  lame  voisine.  De  plus, 
l'antenne  en  est  garnie  jusqu'au  sommet,  en  sorte  qu'il  en  résulte  une  sorte 
de  peigne,  taillé  avec  une  régularité  de  machine  et  dont  le  dossier  serait 
recourbé,  mais  dont  les  dents  atteindraient  toutes  une  même  ligne  parfaite- 
ment droite.  Dans  les  Bombycodes,  au  contraire,  les  lames,  bien  plus  cour- 
tes en  même  temps  que  plus  épaisses,  suivent  le  conlournement  de  la 
hampe,  décroissent  à  mesure  qu'elles  avancent  vers  le  sommet  qui  finit  par 
devenir  filiiorme,  et  tendent  à  se  coucher  les  unes  sur  les  autres,  au  moins 
par  leur  extrémité.  En  somme,"  l'antenne  ressemble  plutôt  à  une  plume  qu'à 
un  peigne. 

Je  pourrais  pousser  plus  loin  ce  parallèle,  et  les  pattes,  l'abdomen,  la 
bouche,  me  fourniraient  des  points  de  comparaison  aussi  décisifs  que  les 
deux  organes  que  je  viens  d'examiner,  mais  l'espace  me  commande  d'abré- 
ger, et  je  laisse  à  la  sagacité  de  mes  lecteurs  le  soin  de  suppléer  à  ce  que  je 
dois  m'interdire  ici  pour  ne  pas  excéder  les  limites  de  mon  sujet. 

Je  ne  connais  que  trois  Bombycodes  qui  paraissent  être  toutes  américai- 
nes, et  pourtant  je  pense  qu'il  doit  s'en  rencontrer  dans  l'Inde  et  dans  les 
îles  africaines.  Ce  serait  un  rapport  de  plus  avec  les  Cypra  qui  vivent  au 
Brésil  et  à  Cayenne,  aussi  bien  qu'à  Madagascar  et  dans  les  archipels  océa- 
niens. Peut-être  ir.ême  les  trouve-t-on  volant  ensemble,  suivant  une  sorte 
de  loi  que  mou  collaborateur  a  exposée  dans  l'introduction  de  son  premier 
volume  et  dont  on  retrouve  plus  d'une  applicatioa  dans  les  Géomètres. 

En  résumé,  les  Bombycodes  forment,  dans  la  présente  famille,  un  petit 
groupe  qui  se  rattache  aux  autres  genres  par  les  Orthostixis  et  les  Zerene, 
mais  qui  n'en  a  pas  moins  un  aspect  tout-à-fait  à  part,  et  qui  deviendra 
peut-être  par  la  suite  le  noyau  d'une  nouvelle  famille. 

Cunma  Cr.  257  D.,  de  Sierra-Leone,  pourrait  bien  appartenir  à  ce  genre, 
si  toutefois  ce  n'est  pas  un  vrai  Bombyx. 


Il28l. 


ZEÏIENID/E. 

/ 
BûMBYCODES    ASPIL.^RIA        Gn. 


(30mm,  Ailes  supérieures  à  apex  aigu,  le  bord  au-dessous  étant  légère- 
ment creusé,  puis  un  peu  renflé,  mais  presque  droit,  en  sorte  que  l'angle 
interne  forme  un  angle  droit,  mais  énioussé.  Inférieures  à  angle  anal  pro- 
longé, mais  obtus,  ainsi  que  l'angle  interne  :  les  quatre  d'un  blanc  demi- 
transparent,  sans  aucune  tache.  Dessous  avec  la  côte  et  les  nervures  un 
peu  teintées  de  jaune  sale  :  la  première  finement  liserée  de  noir  jusqu'aux 
deux  tiers.  Front  et  hampe  des  antennes  d'un  gris-noir. 

Colombie.     Une  9.     Coll.  Gn. 

Cette  femelle  a  un  oviducte  assez  développé. 

1282.       BoMBYCOUES    SiMPLICARlA       Zell. 

40™™.  Ailes  d'un  blanc  de  velours,  avec  un  gros  point  noir  à  l'extré- 
mité de  chaque  cellule.  Aucun  autre  dessin  ne  frappe  d'abord  la  vue, 
mais,  avec  de  l'attention  ,  on  découvre  de  légères  traînées  noirâtres,  sui- 
vant la  place  d'une  ligne  médiane,  et  dont  les  plus  apparentes  forment  un 
groupe  d'atomes  aux  supérieures  ,  entre  la  3  et  l'interne.  Le  dessous  et 
tout  le  corps  sont  entièrement  blancs  et  sans  dessins,  mais  !e  vertex  et  le 
haut  du  front  sont  couverts  de  poils  jaunes. 

Colombie.     Un  cf.     Coll.  Zeller. 

J'ai  adopté  le  nom  inédit  de  M.  Zeller,  sous  lequel  l'espèce  est  connue 
dans  le  Muséum  de  Berlin. 

1283.        BOMBYCODES    CyPR.ARIA        Gn. 

56mm.  Ailes  demi-transparentes,  blanches,  avec  une  tache  cellulaire 
arrondie,  noire  en  dessous,  mais  dont  le  centre,  en  dessus,  est  occupé  par 
des  poils  blancs,  puis  une  double  série  terminale  de  petits  points  noirs, 
dont  celui  de  la  côte  plus  gros  et  géminé.  Supérieures  ayant  en  outre,  à  la 
base,  une  liture  costale,  et,  à  la  place  occupée  ordinairement  par  l'extra- 
basilaire,  trois  taches  noires  placées  sur  les  trois  principales  nervures.  Un 
oint  noir  sur  chaque  ptérygode.  Genoux  et  extrémité  des  tibias,  noirs. 


Coll.  Gn.     Un  çf  dont  j'ignore  la  patrie. 


Gen.     ORTHOSTIXIS     Hb. 


J.-ît-l-'it^ 


Hb.  Verz.  p.  29  —  Led.  — Herr.-Sch.  -=^26^^,6  Treits.  Bdv.  Dup. 

Chenilles. —  j4ntennes  minces,  simplement  moniliformes  el  pubescentes 

dans  l'S  deux  sexes.  —   Palpes   tiis-coiirts,  tiès-grêlcs,  droits,  squammeux,  à 


2  20  ZEUENID.«. 

articles  indistiiwl!:,  dépassant  à  peine  le  front,  qui  est  large  et  un  peu  bombé. 
—  Corps  subiielu  :  l'abdomen  caréné,  non  pondue,  à  valves  velues.  —  Pattes 
minces,  égales:  les  postérieures  n'ayant  qu'une  seule  paire  d'éperons  très-courts 
dans  les  deux  sexes.  —  Ailes  minces,  mais  opaques,  blanches,  entières,  n'ayant 
que  des  points  toujours  isolés,  à  frange  unicolore  :  les  supérieures  un  peu  pro- 
longées a  l'apex  ;  les  inférieures  à  l'angle  anal.  —  Une  aréole  longue  et  très- 
étroite,  non  divisée  Nervules^  faibles.  Les  secondes  ailes  à  indépendante  dis- 
tincte, à  2  e<  3  séparées  à  leur  origine 

Les  auteurs  français  n'ont  trouvé  aucune  différence  entre  ce  genre  et  les 
Abraxas.  Il  y  en  a  pourtant  plusieurs,  dont  la  plus  considérable  est  l'ab- 
sence constante  d'une  paire  d'éperons  aux  tibias  postérieurs.  Il  est  vrai  que 
M.  Ledererdit  (p.  54)  avoir  vu,  da-ns  le  cabinet  impérial  de  Vienne,  une 
espèce  exotique  se  rapportant  à  ce  genre  et  ayant  deux  paires  d'éperons  et 
les  antennes  pectinées^  mais  il  est  {probable  que  cet  entomologiste,  qui  a 
borné  ses  éludes  aux  espèces  européennes,  aura  négligé  d'examiner  de  près 
celle  dont  il  parle,  et  qui  peut  appartenir  a  quelque  genre  voisin,  peut-être 
au  genre  Pnntherodes. 

Au  reste,  comme  si  chaque  genre,  dans  celte  belle  famille,  devait  avoir  sa 
physionomie  particulière,  celui-ci,  quoique  intimement  lié  aux  genres Perc- 
nia,  Bombycodes  et  Zeretie,  n'en  a  pas  moins  un  aspect  srti  generis.  On  di- 
rait, au  premier  abord,  d'une  Acidalide  ou  d'une  Cabéride,  et  l'espèce  typi- 
que ne  manque  pas  d'une  certaine  affinité  avec  les  Corycia,  affinité  qu'elle 
doit  principalement  à  ses  ailes  satinées,  car  l'espèce  voisine  la  perd  déjà  en 
partie  pour  se  rapprocher  des  Abraxas. 

Type.  1284.     Orthostixis  L^tata     Fab. 

Fab.  Sup.  261-262  =  Crihraria  —  Hb.  83  —  Treits.  II  p.  244  —  Dup. 
V  p.  246  pi.  187  fig.  4  — Bdv.  1807—  Herr.-Sch.  p.  92. 
Larv.  ignot. 

33"="'.  Ailes  d'un  blanc-de-lait  .satiné,  avec  une  série  de  points  noirs 
internervuraux,  précédant  la  frange,  une  autre  série  sur  les  nervures,  à 
une  certaine  distance,  et  un  point  cellulaire.  Supérieures  ayant,  en  outre, 
trois  points  placés  en  ligne  droite  sur  les  trois  nervures  principales,  à  l'en- 
droit où  est  d'ordinaire  l'extrabasilaire.  Tète  et  corps  blancs,  ainsi  que 
les  antennes.  Dessous  des  ailes  supérieures  lègèremeni  enfumé  à  la  côte. 
—  9  semblable. 

Hongrie,  Dalmatie,  Turquie,  eu/juillet.  Deux  cf  1  u"e  $.  Coll.  Gn. 
Toujours  assez  rechcrcliée. 

Je  regrette  d'être  obligé  d'enlever  à  cette  espèce  le  nom  sous  lequel  elle 
est  généralement  connue,  mais  la  description  de  Fabricius  est  si  précise 
qu'il  n'est  même  pas  permis  d'hésiter. 


ZERENID.E.  jiai 


A. 


Plus  petite,  et  à  ailes  un  peu  plus  courtes.  Les  points  en  paille  effacés, 
ou  du  moins  trés-amoindris,  excepté  les  terminaux  et  le  cellulaire. 

Beyroutli.     Deux  o^.    Coll.  Lederer. 

1285.       OrTHOSTIXIS    C.iLCULAR;.\       Led. 

Led.  Verz.  Europ.  Span.  p.  96. 

Cette  belle  espèce,  découverte  en  18Z|7  par  Kindermann  ,  à  Elisabetlipol, 
puis,  plus  tard  par  le  même,  près  d'Amasieii,  et  enfin  retrouvée  dans  ces 
derniers  temps  en  Géorgie,  se  dislingue  de  Cribaria  paj-  sa  taille  (/lO"""), 
ses  ailes  plus  opaques  et  d'un  blanc  teinté  de  vcrdatre  ,  la  côte  des  supé- 
rieures noire  à  la  base,  et  tout  leur  dessous  teinté  de  noirâtre  ,  une  tache 
noire  sur  le  front  et  ime  sur  chaque  plérygode,  enfin,  les  palpes  et  les  an- 
temies  noir^res. 

Un  (f.    Coll.  Gn.     Deux  cf,  deux  9.     Coll.  Lederer. 
Gex.      ZERENE      Treits. 


Treits.ll  p.  217(1828).  -      - 

Chenilles —  Antennes  des  ç^  demi-plumcuscs ,  à  lames  lonijues,  min- 
ces et  un  peu  frisées.  —  Palpes  grêles,  ne  dépassant  pas  le  front,  à  peine 
arqués,  à  articles  distincts.  —  Front  discolorc,  à  vertex  velu.  —  Thorax  très- 
court ,  à  ptcryrjodes  courtes  et  hérissées.  —  Abdomen  long,  cylindrique,  ter- 
miné carrément.  —  Pattes  grêles,  sans  renflements,  à  deux  paires  d'ergots.  — 
Ailes  larges,  peu  opaques,  entières,  à  frange  courte  et  ponctuée  ;  les  lignes  rem- 
placées par  des  points  qui  tendent  à  se  réunir  par  des  arcs.  —  Aréole  double. 
Indépendante  très-faible  aux  premières  c^ks,  nulle  aux  secondes:  leurdisco- 
cellulaire  en  V  ouvert,  à  bronches  inétjcle^ 

Genre  parfaitement  distinct  des  Orthosiixis,  auxquelles  il  ressemble  un 
peu  par  les  dessins.  On  observera  toutefois  que  les  points  terminaux  sont, 
ici,  sur  la  frange  et  non  sur  le  bord.  Je  ne  fais  pas  ressortir  les  auties  ca- 
ractères qui  parlent  d'eux-mêmes.  Remarquons  seulement  les  antennes, 
dont  les  lames,  bien  plus  longues  que  celles  des  autres  Zcrcnides  et  (]ui  rap- 
pellent les  Fidoniiles,  ont  une  couleur  fauve  qui  tranche,  au  premier  coup- 
d'œil,  avec  leur  hampe  noire. 

L'espèce  typique  de  ce  genre  est  américaine^  et,  cependant,,  les  deux 
autres  se  trouveraient  l'une  au  Cap,  l'autre  en  Australie.  J'avoue  que  je 
doute  un  peu  de  ces  provenances  si  diverses,  les  espèces  étant  si  voisines. 


17.1  ZERENID.E. 

Noki.  Le  nom  de  Zerene.,  domié  par  Treitschke  au  principal  genre  de 
la  famille,  devant  être  remplacé  par  celui  dMfemxaS;,que  Leach  lui  avait 
imposé  treize  ans  auparavant^  devient  complètement  libre,  et  je  l'applique  à 
ce  genre  nouveau. 

^286.      Zerene  Catenaria     Cr. 

Cram.  228  E  —  Drur.  I  pi.  8  fig.  3  —  Fab.  41  —  Hb.  Exot.  Schm. 

44™"".  Ailes  d'un  blanc  soyeux,  à  frange  concolore,  coupée  de  points 
noirs  au  bout  des  nervures.  Supérieures  avec  deux  séries  de  points  noirs 
nervuraux  ,  correspondant  aux  deux  lignes  ordinaires,  et  commençant  à 
la  côte  par  une  ligne  noire.  On  voit  en  outre  un  point  noir  à  ia  base,  et 
les  quatre  ailes  ont  un  point  cellulaire.  Les  inférieures  n'ont  qu'une  série 
de  points.  Le  corps  est  blanc,  avec  la  tête  et  la  naissance  des  ptérygodes, 
jaunes. 

Elle  est  commune  dans  une  grande  partie  de  l'Amérique  sealentrlonaie. 
Coll.  Gn.    Deux  ex. 

1287.      Zerene  Devinctaria     Gn.    pl.Sfig.  3. 

Très-voisine  de  la  Catenaria,  dentelle  n'est  peut-être  qu'une  variété 
locale  ;  mais  les  provenances  sont  si  différentes  qu'il  y  a  lieu  de  croire  à 
deux  espèces.  Le  fond,  au  lieu  d'être  blanc,  est  d'un  gris-cendré  un  peu 
jaunâtre,  et  les  points  qui  composent  chacune  des  séries  sont  liés  ensem- 
ble par  de  petits  arcs  noirs,  en  sorte  que  l'aile  se  trouve  traversée  par 
deux  lignes  fines,  dentées, 

Nouvelle-Hollande.    Un  cf.    Coll.  Mus. 

1288.      Zerene  Petaviaria     Cr. 

Cram.  347  F.  ^ 

Je  ne  la  connais  que  par  la  figure  de  Cramer. 

Elle  est  plus  petite  que  la  Catenaria.  Les  ailes  sont  blanches  ;  les  supé- 
rieures ont  deux  séries  de  points  entourés  de  jaune,  et  une  bande  cellu- 
laire semblable.  En  outre,  l'origine  de  la  côte  est  jaune,  bornée  par  un 
point  noir  géminé.  Les  secondes  ailes  n'ont  aucun  dessin. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 


ZERENID.E.  2  23 


Gen.     NIPTERIA     Gn. 

Chenilles —  Antennes  garnies  chez  les  çf  de  lames  longues  et  milices, 

et  Je  deux  cils  très-courts  par  article,  chez  les  Ç.  —  Tête  souvent  couveile  de 
poils  jaunes.  —  Palpes  grêles,  dépassant  à  peine  le  front.  —  Corps  moyen, 
unicolore.  —  Pattes  robustes,  à  tarses  garnis  de  petites  épines  serrées  :  les 
tibias  postérieurs  à  peine  renflés.  —  .Ailes  larges,  concolores,  entières,  sans  ta- 
ches noires  ,  un  peu  striées  en  dessous,  -  Une  seule  aréole,  courte  et  étroite. 
Pas  d'indépendante.  2  et  3  des  secondes  ailes  écartées  à  leur  naissance. 

Encore  un  genre  à  place  incertaine.  Il  lient  à  la  fois  des  Fiiionides,  des 
Ennomides  et  des  Zérenides^  et  la  chenille  seuli;  pourrait  décider  de  son 
placement  définitif.  Les  insectes  qui  le  composent  sont  de  couleurs  peu  sé- 
duisantes, et  plusieurs  d'emre  eux  sont  presque  dépourvus  de  dessins  en  des- 
sus; mais  le  dessous  est  un  peu  mieux  partagé,  et  les  ailes  inférieures  sont 
ordinairement  aspergées  de  petites  stries,  avec  une  tache  cellulaire  et  une 
ligne  plus  ou  moins  distinctes.  Plusieurs  ont  tous  les  poils  qui  garnissent 
!a  tête  d'un  jaune-d'ocre  ou  de  miel.  Ce  genre  parait  devoir  être  assez  nom- 
breux; il  habite  l'Amérique  exclusivement,  jusqu'ici  du  moins. 
*  Hubner  a  doni.é  dans  ses  Zutraëge,  fig.  595,  451  et  ilo,  sous  le  !;om 
générique  de  Nephodia,  trois  espèces  qui  pourraient  bien  constituer  un 
genre  voisin  de  celui-ci,  comme  elles  peuvent  aussi  appartenir  à  une  toute 
autre  famille. 

Enfin,  M.  Herrich-Schœffer  vient  de  figurer,  dans  son  recueil  d'exoti- 
ques, sous  le  nom  de  Calospila  Postfmmaria,  une  Géomètre  brésilienne 
qui  constitue  peut-être  aussi  un  genre  voisin  des  Nipleria. 

128g.      Njpteria  Flammatrauia     Gn.    " 

42nam.  Ailes  peu  ou  point  coudées,  d'un  gris-noir  un  peu  moucheté, 
avec  la  frange  entrecoupée  de  blanchâtre.  Supérieures  avec  trois  taches 
costales,  blanches ,  dont  la  dernière  double,  et  le  fond  plus  noir  entre 
elles.  Inférieures  avec  une  tache  cellulaire  et  la  trace  d'une  ligne  plus 
sombre. JDessous  fortement  moucheté  de  blanchâtre,  avec  les  dessins  du 
dessus  mieux  marqués,  surtout  aux  infërieures.  Tête  jaune. 

Brésil.     Un  cf.  Coll.  Gn. 

1290.        NlPTERIA    DlSCOI.ORARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  Exot.  334. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Elle  parait  très-voisine  de  ma  Flammatraria,  mais 
plus  grande.  11  y  a  sur  les  quatre  ailes  une  ligne  commune,  sinueuse,  claire, 


2^4  zerenid.î:. 

bien  marquée,  au-dessus  de  laquelle  se  voit,  aux  inférieures,  une  taciie 
cellulaire  vague.  Les  supérieures  ont  la  côte  d'un  blanc-soufré,  avec  trois 
ombres  vagues,  noirâtres,  triangulaires,  dont  la  dernière  précède  la  ligne 
si«nueuse.  Le  corps  est  unicolore. 

Brésil. 

1291.       NiPTERIA    Fa  VARIA       Gn. 

45mm.  Ailes  supérieures  à  coude  à  peine  senii  ;  inférieures  arrondies  : 
les  quatre  d'un  gris-brun  uni,  soyeux.  Leur  dessous  avec  un  trait  cellulaire 
épais,  et  une  ombre  médiane  arquée,  noirâtre,  qui  se  répète  un  peu  en 
dessus.  Inférieures  semées  de  stries  brunes  en  dessous.  Tête  d'un  jaune 
de  miel  foncé.  —  9  •J"  V^^  plus  grande,  avec  une  seconde  ombre  placée 
près  du  bord,  mais  plus  faible  que  la  première. 

Brésil.     Deux  cT,  une  9.     Coll.  Gn. 

1292.      Njpïeria  I>7Coloraria     Gn.    pi.  16  fig  3. 

50"'°.  Ailes  ayant  un  léger  coude  au  milieu,  d'un  gris-teslacé  clair,  uni, 
avec  quelques  légères  stries,  à  peine  appréciables  en  dessus,  mais  visibles 
eu  dessous.  Un  trait  cellulaire,  et  une  ligne  médiane  transverse,  accusée 
pai'  une  série  de  points  nervuraux  ;  le  tout  visible  seulement  en  dessous. 
Tète  concolore. 

Brésil.     Quatre  cf,  trois  9-     Coll.  Gn. 

1  293.       INlPTERIA    BlSTRARIA       Gn. 

Elle  est  irès-voisine  de  la  Favaria,  mais  d'un  ton  encore  plus  noir  et 
tout-à-fait  fuligineux.  La  ligne  commune  du  dessous  est  plus  nette,  plus 
noire,  suivie  d'une  ombre  d'un  brun-noir,  mais  très- vague  et  un  peu  ma- 
culaire,  et  précédée,  aux  supérieures  seulement,  de  deux  onîbres  ou  taches 
costales  de  même  couleur.  La  tête  et  l'extrémité  anale  sont  absolument 
concolores.  Les  antennes  sont  plus  robustes. 

Un  cf.     Coll.  Marchand.     Sans  désignation  de  patrie. 

1294.      NiPTERIA  Cassaria      Gn. 

52mm.  Ailes  sans  coude  bien  appréciable,  à  franges  entrecoupées  de 
noir  :  les  supérieures  d'un  blanc-fumeux,  un  peu  transparent,  avec  une 
bordure  d'un  brun-fuligineux,  élargie  au  sommet,  et  précédée  de  stries 
brunes.  La  côte,  qui  est  parsemée  des  mêmes  stries,  est  plus  mate  que  le 
disque ,  et  marquée  de  deux  litures  ou  commencements  de  bandelettes 
noirâti'es,  qui  expirent  sur  la  médiane.  Une  tache  vague  est  placée  sur  le 


ZERENIDiE.  225 

haut  de  la  disco-cellulaire.  Ailes  inférieures  semées  de  stries,  avec  une 
grosse  tache  cellulaire  et  des  plaques  fuligineuses  placées  au-dessous ,  et 
une  liture  entre  la  médiane  et  le  bord  abdominal.  Dessous  avec  tous  les 
dessins  plus  nets.  Corps  et  tête  d'un  gris-fuligineux  :  l'abdomen  un  peu 
zôné  de  noirâtre;  la  base  des  antennes  claire  :  celles-ci  robustes. 

Colombie.     UncT-  Coll.  Marchand. 


Gen.     COSMETODES     Gn. 

Chenilles.....  —  Antennes  des  çP  longues  et  garnies  de  longues  lames  re- 
ijidihres,  avec  Fextrérnité  aiguë;  celles  des  Ç  filiformes.  —  ï'é<e  saillante,  à 
front  plat,  dépassé  par  les  palpes,  qui  sont  assez  larges,  hérissés,  à  3«  article 
indistinct.  —  Corps  assez  robuste,  soyeux,  immaculé.  —  Tibias  postérieurs 
doubles  de  la  cuisse,  trèsrenfiès,  et  contenant  des  pinceaux  de  poils,  à  tarses 
courts  et  épineu.x.  — -Ailes  entières,  un  peu  oblongues,  soyeuses,  concolores  : 
les  supérieures  avec  une  large  bande,  les  inférieures  à  disque  plus  clair.  — 
Nervulation  des  Nipteria. 

Ce  genre  a  presque  les  mêmes  caractères  que  les  Nipteria,  quoique  son 
faciès  très-tranché  ne  permelle  pas  de  l'y  réunir.  Ce  sont,  de  toutes  les  Géo- 
mètres, celles  qui  rappellent  le  plus  certaines  Lithosides,  et  l'on  serait  pres- 
que tenté  de  les  y  réunir,  tandis  que  les  Nipteria  sont  de  franches  Pha- 
lènes. 

Je  ne  connais  qu'une  seule  espèce  de  Cosmetodes,  mais  il  est  probable 
qu'il  en  existe  un  certain  nombre.  Je  crains  même  que  quelques-unes  d'en- 
tre elles  ne  m'aient  échappé  dans  la  revi,e  des  collections  qui  m'ont  été  ou- 
vertes, et  il  serait  possible  que  j'eusse  omis  de  les  consulter,  les  prenant 
pKiur  des  Lithosides,  car  les  limites  de  cette  dernière  division,  encore  si 
peu  étudiée,  sont  assez  difliciles  à  saisir  au  premier  coup-d'œil. 

I2g5.      Cosmetodes  Joaria     Gn.  1  a  t  t'^*" 

52iDm.  Ailes  entières,  d'un  gris-ardoisé  luisant  :  les  supérieures  ornées 
d'une  large  bande  d'un  blanc  de  neige,  allant  de  la  côte  à  l'angle  interne, 
où  elle  Qiiit  en  pointe  obtuse.  Inférieures  avec  le  disque  un  peu  moins 
chargé  d'écaillés,  ce  qui  simule  une  large  bordure  plus  mate.  Frange  des 
supérieures  blanche  à  l'apex,  celle  des  inférieures  dans  sa  première  moitié, 
le  blanc  gagnant  le  bord  interne  en  dessous.  Tête,  collier  et  partie  anté- 
rieure de  la  poitrine,  d'un  beau  roux-fauve.  —  9  semblable. 

Mexique.  Un  (f,  une  $.    Coll.  Gn.  et  Marchand. 

Elle  ressemble  un  peu  pour  le  dessin  à  certaines  Gynauiocérides. 

Lépidoptères.    Tome  10.  15 


226  ZEUENID^. 


Gen.     ABSYRTES     Gn. 

chenilles —  Antennes  simplement  épaissies  et  veloutées  chez  les  rf.  — 

Palpes  écartés,  très  courts  et  natleiynant  pas  le  front;  à  dernier  article  dis- 
tinct. —  Trompe  robuste.  —  Tête  petite ,  à  front  plat,  à  vertex  discolore  et 
velu.  —  Corps  robuste  :  le  thorax  larcje  ,  carré  antérieurement ,  à  ptérygodes 
velues;  l'abdomen  unicolore,  lisse,  conifjue  et  caréné  chez  les  cf.  —  Pattes 
courtes,  épaisses,  à  tibias  un  peu  renflés.  —  Ailes  lanjes,  soyeuses ,  blanches  : 
les  supérieures  métalliques  ou  nacrées,  oblongues,  à  apex  aigu  etfalqué,  mar- 
quées de  bandelettes  très-distinctes  ;  les  inférieures  soyeuses,  bien  développées, 
arrondies,  avec  un  léger  sinus  entré  1'  et  2,  marquées  de  taches  noires  qui  se 
répètent  et  s'élargissent  en  dessous.  —  Pas  d'indépendante. 

Genre  composé  de  deux  magnifiques  insectes  de  l'Océanie,  dont  l'aspect 
est  un  peu  ambigu;  cependant,  je  crois  qu'ils  peuvent  rentrer  dans  cette 
famille.  Au  reste,  il  faut  désespérer  de  classer  bien  définitivement  ces  Géo- 
mètres australiennes,  tant  qu'on  n'aura  pas  de  renseignements  sur  leurs 
premiers  étals,  dont  la  découverte  nous  réserve  peut-être  de  grandes  sur- 
prises. 

Ces  deux  Géomètres  sont  si  éclatantes  et  elles  ont  figuré  dans  tant  d'en- 
vois,* dans  ces  derniers  temps,  que  je  croyais  les  trouver  publiées  toutes 
deux  dans  queiques-uns  de  ces  recueils  où  l'on  s'empresse  à'écrémer  l'En- 
tomologie (qu'on  me  passe  le  mot),  en  figurant  isolément  les  plus  beaux  pa- 
pillons exotiques;  mais,  jusqu'ici,  je  n'ai  vu  que  la  plus  grande  qui  soit 
dans  ce  cas.  Il  est  possible  pourtant  que  l'autre,  et  même  celle-ci,  aient  été 
données  dans  quelque  publication  étrangère  qui  n'est  pas  venue  à  ma  con- 
naissance (1). 

1296,      Absyrtes  Magnificaria    "^ 

Gheuu,  Hist.  nat.  des  pap.  p.  h  =  Australiaria  Herr.-Sch.  Exot.  333. 

50mm.  Ailes  d'un  blanc-argenté  :  les  supérieures  avec  la  frange,  la 
moitié  de  la  côte  et  une  bandelette  oblique,  allant  de  celle-ci  à  l'angle  in- 
terne ,  d'un  roiige-ferruginenx  ;  celte  dernière  lihsrée  de  noir  des  deux 
côtés  et  formant  une  dent  sur  la  nervure  médiane.  Des  points  noirs  au 
bord  interne.  Ailes  inférieures  à  frange  concolore,  avec  une  tache  noire 
entre  1  et  1'.  En  dessous,  cette  tache  est  beaucoup  plus  grande,  et  mi- 
partie  de  noir  et  de  ferrugineux.  —  9  semblable,  mais  plus  grande. 

Nouvelle-Hollande.     Quatre  ç/',  une  9-     Coll.  Mus.  et  Gn. 

Elle  varie  pour  la  largeur  et  Tintensité  de  la  bande  ferrugineuse. 

(1)  Elles  viennent  d'être  figurées  toutes  deux  dans  les  eiotiijues  de  M.  Herrich- 
Schœffer,  bien  longtemps  après  la  rédaction  de  cet  article. 


ZEUENlDiE. 


227 


Ailes  supérieures  sans  aucune  trace  de  la  baude  ferrugineuse.  Inférieures 
avec  la  taclie  noire  à  peine  distincte. 

Un  (f.  Coll.  Gn.  Cette  belle  variété  a  un  aspect  très-différent  au  pre- 
mier coup-d'œil. 

1297.     Absyrtes  Princ[paria     H.-S. 

Ilerr.-Sch.  Exot.  446. 

40mm.  Ailes  d'un  blanc-nacré:  les  supérieures  avec  la  frange,  une 
bandelette  disposée  en  Z,  le  bord  interne  et  des  taches  terminales,  d'un 
brun  de  bois,  nettement  détachées;  les  inférieures  avec  une  tache  en  11- 
ture,  noire,  allant  de  la  côte  à  la  1.  Cette  tache  à  peine  plus  grande,  raaas 
plytôt  brune  en  dessous. 

Tasnianie.    Deux  çf,  cinq  Ç-    Coll.  Mus.  et  Gn. 


FAM.  XVIIl. 


Chenilles  cylindriques ,  sans  ennnences,  à  tête  lenticulaire,  à  lignes  sous- 
dor  sale  s  distinctes  ;  vivant  sur  les  plantes  arborescentes. —  Chrysalides  obtuses 
antérieurement.  —  Papillons  à  antennes  épaisses,  le  plus  souvent  garnies  de 
lames  régulières  chez  les  çP  ;  —  à  palpes  variables  ;  —  à  front  saillant,  garni 
de  poils  serrés  ;  —  à  thorax  très-court,  toujours  velu,  et  souvent  crête  ;  —  à  ab- 
domen soyeux,  long,  unicolore  et  sans  de.'^sins,  souvent  teinté  de  roussâtre;  ce- 
lui des  Ç  également  long^  ovoïde  ;  —  à  pattes  assez  robustes;  —  à  tibias  pos- 
térieurs munis  de  deu.v  paires  d'éperons  dans  les  deux  sexes;  à  tarses  parfois 
épineux  ;  —  «  ailes  entières,  épaisses,  lisses,  point  ou  peu  saupoudrées  :  les  su- 
périeures oblongues,  le  plus  souvent  aiguës  et  coudées,  n'ayant  point  les  lignes 
transversales  ordinaires .  Les  inférieures  très-développées ,  triais  courtes,  à  bord 
terminal  souvent  coudé  ou  sinué,  sans  ou  presque  sans  dessins  de  part  ni  d'au- 
tre. —  Costale  des  inférieures  soudée  à  la  sous-costale.  Indépendante  nidle  [à 
un  genre  près).  Une  sous  médiane  et  une  interne,  distinctes  et  écartées.  Au  re- 
pos, tes  ailes  supérieures  recouvrent  les  inférieures  et  sont  disposées  eti  toit 
plus  ou  tnoins  incliné. 

On  voit  que  cette  famille  ne  manque  pas  de  caractères  communs  et  bien 
précis,  quoique  ses  genres  pris  isolément  puissent  paraître  très-différents 
les  uns  des  autres,  surtout  à  ceux  qui  ne  considèrent  que  les  espèces  eu- 
ropéennes. Ces  genres  forment,  pour  ainsi  dire,  deux  séries  distinctes,  dont 
l'une,  à  ailes  luisantes  et  comme  métalliques,  se  rattache  aux  Fidon-des  par 
nos  Timia  et  Ligiu;  tandis  que  l'autre  incline  vers  les  Hybernides  par  les 
Chemerina  et  les  Pachycnemia  ;  mais  ces  deux  séries  sont  intimement  rat- 
tachées et  fondues  ensemble  par  des  genres  intermédiaires  et  ne  sauraient 
être  séparées. 

La  famille  des  Ligides  est  loin  de  manquer  d'intérêt.  Les  formes  des  in- 
sectes qui  la  composent  sont  très-variées.  On  remarquera  surtout  les  pin- 
ceaux de  poils  redressés  qui  surmontent  la  tète  des  Lighij  les  crêtes  qui 
garnissent  le  thorax  de  certaines  Chlenias,  les  saillies  cornées  que  présente 
le  front  de  certaines  autres,  etc.,  etc.  D'autres  Ligides  se  recommandent  par 
la  couleur  métallique  de  leurs  ailes  et  l'éclat  de  leurs  dessins.  Les  premiers 
états  sont  à  peine  connus,  et  on  ne  peut  guère  parler  que  de  ceux  des 
Ligia. 

Les  Ligides  sont  surtout  des  insectes  méridionaux.  L'Australie,  le  cap 
de  Bonne-Espérance  en  produisent  la  plus  grande  quantité.  Les  régions 
méridionales  de  l'Europe  fournissent  le  reste. 


LIGIDiS.  .    229 


Gen.     TIMIA     Bdv. 

Bdv,  Ind.  méth,  p.  101  (1829)  —  Diip.  —  Herr.-Scli.  =  Cimelia  Leder. 

Chenilles......  —  antennes  des  çf  courtes,  fortement  pectinées,  à  lames  ré- 
gulières et  très-pubesccntes,  à  sommet  aiçjii  et  denté.  — .  Palpes  stjuammeux, 
atteignant  à  peine  le  front.  —  Trompe  courte,  mais  distincte.  —  Front  hérissé 
de  poils  grossiers,  ainsi  que  le  thorax,  qui  est  court  et  globuleux.  —  Pattes 
mutiques  :  les  tibias  postérieurs  renflés,  à  deux  paires  déperons  bien  développés, 
—  ^î7e5  lisses,  soyeuses,  luisantes  :  les  supérieures  triangulaires,  à  bords  très- 
droits  et  à  apex  très-aigu,  ornées  de  taches  métalliques;  les  inférieures  bien  dé- 
veloppées, arrondies,  unicolores  de  part  et  d'autre. —  jiu  repos,  les  supérieures 
couvrant  les  inférieures,  et  disposées  en  toit,  —  Aréole  unique,  oblongue,  très- 
isolée  de  la  1".  Au.x  inférieures,  costale  franchement  bifide  ;  les  l',  2'  et  3'  par- 
lant presque  du  même  point.  Indépendante  bien  marquée,  mais  insérée  au  mi- 
lieu de  la  disco  cellulaire, 

* 

Voici  un  genre  qui  a  beaucoup  exercé  rimagination  des  auteurs  français. 
M.  Boisduval,  qui  a  été  à  même  d'observer  le  premier  la  Margarita  (en 
France,  du  moins,  car  celle  de  la  collection  de  Franck  était  depuis  long- 
temps figurée  dans  Hubner),  la  présenta  comme  une  Noctuelle,  mais  il  pen- 
sait dcs-lors,  et  il  a  dit  depuis,  dans  son  Gênera,  que  sa  place  est  tout-à- 
fait  incertaine,  et  il  inclinait  à  en  faire  un  Bombyx.  Duponchel  entra  dans 
plus  de  détails;  il  la  compara  tour-à-tour  aux  Noctuelles,  aux  Bombyx,  aux 
Géomètres  et  aux  Deltoïdes,  mais  saas  tirer  aucune  conclusion.  Forcé  plus 
tard  d'adopter  une  opinion,  dans  son  Catalogue,  il  la  laissa  dans  les  Noc- 
tuelles, mais  en  créant  pour  elle  seule  une  tribu  séparée  dont  ie  nom  (Ano- 
malides)  trahissait  toutes  ses  incertitudes.  Comme  l'insecte  était  fort  rare  en 
France  et  que  fort  peu  de  collections  le  possédaient  alors,  chacun  partageait 
l'opinion  de  ces  deux  entomologistes,  et  la  Margarita  passait  pour  une  es- 
pèce loul-à-fait  anormale.  Quand  je  fis  paraître  mon  Essai  sur  les  Noctué- 
lites,  je  m'aperçus,  en  consultant  chez  M.  Boisduval  la  Margarita  que  je 
ne  possédais  pas,  qu'elle  n'avait  point  les  caractères  des  Noctuelles,  et  je 
m'abstins  de  l'y  faire  figurer.  J'inclinais  dès-lors  à  la  regarder  comme  une 
Géomètre.  Ce  fut  M.  Herrich-Schœffcr  qui  trancha  la  question  et  qui  plaça 
notre  espèce  sans  hésiter  dans  les  Phalènites.  Je  regarde  encore  aujour- 
d'hui ce  parti  comme  le  meilleur.  Le  front  et  le  thorax  hérissés,  et  le  port 
d'ailes  au  repos  pourraient  seuls  donner  lieu  à  quelque  hésitation;  mais 
Yhabitus  général,  l'absence  des  stemmates,  les  parties  de  la  bouche  et  la 
nervulation  indiquent  une  Géomètre,  et  je  crois  que  la  découverte  de  la 
chenille  confirmera  ces  présomptions.  Cette  découverte  est  doublement  dési- 
rable, car,  outre  cette  question  principale,  il  en  reste  encore  une  à  résou- 
dre :  je  veux  parler  de  la  femelle,  qui  ne  me  paraît  pas  encore  authenti- 


23o  LIGIDjE. 

quenient  connue.  Les  quelques  individus  qu'on  m'a  montrés  me  paraissent 
de  simples  variétés  du  cf. 

Le  genre  Timia  se  distinguera  des  autres  genres  de  cette  famille  par  son 
front  hérissé,ses  antennes  courtes  et  sa  nervulation.il  partage,  avec  le  genre 
Doryodes,  l'exception  due  à  la  présence  de  l'indépendante  aux  secondes 
ailes.  De  plus,  la  sous-costale  n'est  pas  seulement  soudée  à  la  costale,  comme 
dans  tous  les  autres  genres  de  la  famille,mais  complètement  confondue  avec 
elle.  Ces  différences  sont-elles  un  indice  que  cette  Géomètre  n'a  pas  encore 
trouvé  sa  véritable  place  ? 

*  1298.     TiMiA  Margarita     Hb. 

Hub.  Noct.  514—  Bdv.  Ind.  p.  101  —  Dup.  Sup.  III  p.  494  pi.  43  fig.  4 

—  Soc.  ent.  Fr.  1843  Bull.  p.  50  —  Bdv.  Gen.  1382  —  Herr.-Sch.  p.  37. 
Larv.  ignot. 

25mm.  Ailes  supérieures  roses,  avec  les  espaces  basilaire  et  terminal 
d'un  jaune  d'ocre;  le  premier  entouré  de  blanc,  le  second  séparé  du  fond 
par  du  brun  clair,  et,  entre  les  2  et  û,  par  une  tache  étranglée,  d'un  blanc- 
argenté.  On  voit  en  outre,  dans  la  cellule,  une  grande  tache  semblable 
surmontée  d'une  petite  liture,  sur  un  fond  d'un  brun  clair.  Ailes  inférieures 
d'un  blanc  un  peu  sali,  de  part  et  d'autre.  Tête  et  thorax  d'un  jaune  foncé. 

France  méridionale,  environs  de  Montpellier,  en  juin.  Piémont,  environs 
de  Turin.    Coll.  div.    Toujours  rare. 


Gen.     ARGYROPHORA     Gn. 


Dichroma  Westw? 

Chenilles —  Antennes  filiformes  {chez  les  Q  ?)  —  Palpes  S(juamineux, 

assez  épais,  mais  peu  élargis,  droits,  à  articles  indistincts,  contigus  par  le  som- 
met. —  Trompe  longue  et  roulée.  —  Front  squammeux,  formant  une  létjère 
saillie  entre  les  palpes.  —  Abdomen  conique.  —  Pattes  longues,  à  tarses  épi- 
neux; les  tibias  postérieurs  longs,  minces  à  leur  articulation  antérieure  — 
Ailes  entières  :  les  supérieures  ohlougues,  à  côte  droite,  à  frange  entrecoupée, 
marquées  de  taches  argentées,  brillantes  et  nombreuses;  les  inférieures  trcs-dé- 
veloppées,  légèrement  sinuées,  sans  taches  de  part  ni  d'autre.  —  Secondes  ailes 
sans  indépendante  :  les  2  e<  3  très-courtes  et  montées  sur  un  pédicule  aussi 
long  qu'elles. 

J'établis  ce  genre  sur  une  petite  espèce  qui  me  paraît  bien  aller  dans  celte 
famille;  toutefois,  comme  je  n'ai  qu'un  seul  individu  dont  je  ne  puis  affir- 
mer le  sexe,  grâce  au  mauvais  état  de  l'abdomen,  je  n'ose  pas  le  décider  ab- 
solument. Tel  qu'il  est,  il  fait  le  passage  du  genre  A  bsyrtes  au  genreLigia; 


il  diffère  du  premier  p;ir  la  nature  de  ses  ailes  iuférieures,  ses  palpes  bien 
développés  et  formant  le  bec,  ses  tarses  épineux,  sa  frange  entrecoupée 
(exception  pour  celte  famille),  —  et  du  second  par  plusieurs  des  mêmes  ca- 
ractères et,  en  outre,  par  la  longueur  de  sa  trompe  et  la  disposition  des  deux 
nervules  inférieures  des  secondes  ailes. 

J'ai  joint  à  cette  jolie  Géomètre  une  autre  espèce  figurée  par  Cramer,  éga- 
lement africaine,  et  que  je  ne  connais  pas  en  nature,  mais  qui  lui  ressemble 
beaucoup  pour  le  dessin,  et  une  autre  de  Stoli,  de  la  môme  contrée.  Enfin, 
trois  autres  Géomètres  publiées  par  M.  Westwood  dans  le  Naturalit's 
library,  me  paraissent  également  devoir  s'y  rapporter.  Toutefois,  comme 
je  n'ai  pu  étudier  leurs  caractères,  qui  peuvent  différer  essentiellement  du 
type  de  mon  genre  Argyrophora,  je  n'ai  pas  cru  devoir  adopter  paur  ce 
dernier  le  nom  générique  de  Dichroma,  que  M.  Westwood  leur  a  im- 
posé. 

C'est  sans  doute  d'espèces  de  ce  genre  que  M.  Boisduval  a  voulu  parler, 
quand  il  a  dit  (Gen.  et  Ind.  p.  189)  que  son  genre  Thettdia  renferme  plu- 
sieurs espèces  africaines. 

1299.      ApiGYrophor.4  Monetata     Gn. 

2imm,  Ailes  supérieures  oblongues,  d'un  blanc-nacré,  avec  des  ban- 
delettes d'un  brun-cannalle,  liserées  de  noir,  qui  divisent  le  fond  en  une 
foule  de  taches  inégales,  en  s'anastoraosant.  Les  trois  principales  sont  : 
une  sur  la  côte,  mais  qui  s'arrête  avant  l'apex,  et  deux  obliques,  droites, 
réunissant  la  première  et  le  bord  interne,  et  liées  par  d'autres,  longitudi- 
nales, qi:i  forment  treillage.  On  voit  en  outre,  au  bord  terminal,  des  taches 
triangulaires,  dont  plusieurs  liées  à  de  gros  points  semblables.  La  frange 
est  nettement  entrecoupée  de  blanc  et  de  noirâtre.  Ailes  inférieures  blan- 
ches de  part  et  d'autre.  Dessous  sans  taches.  Front  blanc. 

Cap  de  Bonne-Espérance.     Un  ex.    Coll.  Zeller. 

i3oo.     Argyrophora  Trofoniata     Cr. 

Cram.  247  F. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  D'après  la  figure  de  Cramer,  elle  est  deux  fois  plus 
grande  que  la  Monetatn  (33™"');  ses  ailes  supérieures  sont  beaucoup  plus 
larges ,  et  leurs  nombreuses  taches  argentées  ont  une  toute  autre  disposi- 
tion. La  frange  ne  paraît  pas  entrecoupée.  Enfin,  les  ailes  inférieures  ont 
aus.si  une  forme  toute  différente. 

Gap  de  Bonne-Espérance. 


2^2  LIGIDiE. 

i3oi.     Argyrophora  Zaidaria     St. 

StolL  pi.  36  fig.  6. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Les  ailes  supérieures  sont  blanches,  avec  une  multi- 
tude de  dessins  ramifiés  et  entrelacés,  d'un  rouge  obscur  et  d'un  brun- 
noir,  qu'il  est  impossible  de  décrire  sur  une  figure.  Les  inférieures  sont 
brunes,  avec  le  bord  terminal  lavé  de  rouge,  et  une  bande  médiane  noirâ- 
tre, qui  expire  après  la  cellule. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 

i3o2.     Argyrophora  Histrionaria     West- 

Westw.  in  Jard.  nat.  libr.  p.  224  pi.  30  fig.  2. 

Je  ne  l'ai  pas  vue.  Les  ailes  supérieures  sont  d'un  brun  de  terre-d'om- 
bre rougeâtre,  avec  des  dessins  blancs  :  celui  de  la  base  trifide,  suivi  d'une 
série  de  taches  ovales  contiguës,  et  une  série  de  taches  terminales,  comme 
les  autres  espèces,  mais  interrompues  vis-à-vis  de  la  cellule,  et  dont  le  bout 
spatule  n'atteint  pas  le  bord  terminal. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 

i3o3.     Argyrophora  Arcuaria     West. 

Westw.  in  Jard.  nat.  libr.  p.  224  pi.  30  fig.  3. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  non  plus.  Les  ailes  supérieures  sont  d'un  brun-noir, 
avec  des  dessins  blancs  :  l'un  irréguUer  à  la  base,  lié  inférieurement  à  ce- 
lui du  disque,  qui  est  composé  de  taches  obliquement  superposées;  un 
autre  partant  de  l'apex  et  descendant  jusqu'au  milieu  de  l'aile,  et  un  troi- 
sième terminal,  composé  aussi  de  taches  semilunaires,  superposées,  mais 
n'arrivant  pas  jusqu'à  l'apex.  Les  ailes  inférieures  sont  d'un  blanc-jaunâ- 
tre, comme  chez  les  deux  autres. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 

i3o4-     Argyrophora  Equestrinaria     West. 

Westw.  in  Jard.  nat.  libr.  p.  224  pi.  30  fig.  1. 

Je  l'ai  pas  vue.  Les  ailes  supérieures  sont  vertes,  avec  des  dessins  blancs, 
savoir  :  un  espace  basilaire  arrondi,  marqué  de  deux  taches;  des  taches 
discoïdales  et  des  rayons  terminaux  partant  d'une  bande  transverse.  Ailes 
inférieures  d'un  blanc-jaunâtre. 

Cap  de  Bonne-Espérance. 


233 


Gen.     DORYODES     Gn. 

Chenilles  ....  —  Antennes  des  çf  longues,  pcclinccs,  garnies  de  Itimes  régu- 
lières, qui  décroissent  insensiblement  depuis  le  milieu  jusqu'au  sommet.  — 
Palpes  dépassant  la  tête  de  plus  d'une  longueur,  droits,  en  bec  aigu,  à  3^  arti- 
cle long  et  acéré.  —  Trornpe  très-courte.  —  Corps  long,  grêle  :  V abdomen  cy- 
lindrique, dépassant  beaucoup  les  ailes  inférieures,  obtus  à  l'extrémité.  — 
Pattes  longues,  munies  de  petites  épines  clairsemées,  à  éperons  minces,  très  es  • 
pacés.  —  Ailes  entières,  lisses,  soyeuses,  à  franges  longues  :  les  supérieures 
très-ob longues  et  lancéolées,  à  apex  très-aigu  :  les  inférieures  bien  développées, 
mais  courtes  et  arrondies,  sans  dcs.fins.  —  Nervures  trè.<!-fnes  :  aréole  simple. 
Indépendante  des  inférieures  aussi  forte  que  les  deux  suivantes  et  groupée 
avec  elles  à  l'e.xtrémité  de  la  disco-cellulaire. 

Voici  un  genre  d'un  aspect  lellemenl  douteux,  qu'on  ne  sait,  au  premier 
abord,  je  ne  dis  pas  seulement  dans  quelle  famille,  mais  dans  quelle  divi- 
sion le  placer.  Il  ressemble,  en  effet,  à  certains  Crambus  ou  Chilo,  ou  en- 
core aux  Noctuélides  des  genres  Senia  ou  Aleliana;  mais,  si  l'on  tient 
compte  de  la  forme  des  antennes  et  des  palpes,  de  l'absence  des  stemmales 
et  de  quelques  autres  caractères,  on  ne  peut  les  confondre  avec  les  Noc- 
tuélites.  Quant  aux  Crambus  ou  Chilo,  la  ressemblance  n'est  qu'apparente 
et  ne  vaut  pas  la  peine  d'être  discutée.  Néanmoins,  je  suis  loin  de  regarder 
la  place  du  gemc  Doryodes  comme  exempte  de  toute  hésitation.  La  nervu- 
lalion,  qui  diffère  notablement  des  autres  gen;'cs  de  cette  famille,  les  épines 
qui  garnissent  tous  les  tibias  et  les  tarses  antérieurs,  les  dessins  des  ailes  qui 
n'ont  qu'un  rapport  très-éloigné  avec  ceux  des  Ligia,  etc.,  etc.,  sont  bien 
propres  à  nous  inspirer  des  doutes  qu'un  avenir,  probablement  très-lointain, 
pourra  seul  lever. 

Ce  genre  habite  l'AïKiérique  du  Nord,  et  M.  Herrich-Schœffer  l'a  placé 
tout-à-fail  arbitrairement  parmi  les  européens. 

l3o5.       DoRYODES    ACUTARIA       H. -S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  71  fig.  447  — Gn.  pi.  17  fig.  6. 

30"'"".  Ailes  supérieures  d'un  ocliracé  pâle,  avec  la  côte  et  le  bord  ter- 
minal teintés  de  gris-violàtre  clair.  Une  ligne  d'un  blanc-argenté,  forte- 
ment ombrée  de  noirâtre  en  dessous,  part  de  la  base  et  finit  avec  la  cel- 
lule ;  puis  une  seconde  ligne  .semblable,  mais  plus  nette,  ombrée  en  dessus 
et  seulement  liserée  eu  dessous,  part  de  l'apex  et  s'avance,  en  se  recour- 
bant, à  la  rencontre  de  la  première,  mais  elle  passe  dessous,  et  leurs  om- 
bres seules  se  confondent.  Il  y  a  dans  la  cellule  deux  petits  points  noirs 


234  LIGID^. 

écartés.   Ailes  inférieures  d'un  blanc-ochracé ,  sans  dessins  de  part  ni 
d'autre. 

Géorgie  américaine.     Deux  cf.     Coll.  Marchand  et  Mus. 

1 3o6.      DoRYODES  Spadaria      Gn. 

Très-voisine  de  la  précédente,  mais  plus  grande  (SS""™),  et  à  ailes  en- 
core plus  oblongues.  Les  supérieures  ont  l'apex  plus  aigu,  et  le  bord  ter- 
minal tout-à-fait  droit.  Leur  couleur  est  plus  sombre  ,  plus  grise  ,  avec  les 
dessins  plus  fins  et  moins  distincts.  Les  inférieures  sont  plus  développées 
et  plus  oblongues  ;  elles  ont  l'angle  interne  et  une  partie  de  la  côte  lavés 
de  gris-noirâtre.  L'abdomen  est  sensiblement  plus  long.  Les  antennes  sont 
aussi  proportionnellement  plus  longues  et  plus  effilées. 

Floride.     Un  cf.     Coll.  Ed.  Doubleday. 

Gen.     LIGIA     Dup. 

Dup.  IV  p.  107  (1829)  —  Omn, 

Chenilles  allongées,  submoniUformes,  épaisses,  sans  éminences,  marquées  de 
lignes  bien  dislinclcs,  dont  les  deux  sons-dorsales  festonnées^  à  stigmates  très- 
distincts,  à  tête  lenticulaire  ;  vivant  sur  les  plantes  arborescentes. —  Chrysalides 
courtes,  obtuses,  renfermées  dans  des  coques  ovoides.  —  u4ntenr,es  des  çf  plu- 
meuses,  à  lames  longues,  serrées,  contiguês ,  qarnissant  la  hampe  jusqu  à 
t extrémité  qui  est  obtuse.  —  Palpes  incombants,  velus  ,  cotonneux ,  obtus.  — 
Trompe  presque  nulle.  —  Têie  surmontée  dun  toupet  velu,  érigé  verticale- 
ment.  —  Corps  robuste  :  le  thorax  velu-cotonneux  ;  l'abdomen  des  Ç  très- 
long,  tres-épais,  ovoide-allongé.  —  Ailes  bien  développées,  à  Jranges  longues; 
les  supérieures  étroites,  à  apex  aigu;  les  inférieures  tres-larges ,  à  bord  termi- 
nal subsinué,sans  aucuns  dessins.  —  Pas  d'indépendante  aux  inférieures  l'  et 
2',  puis  2  et  3,  courtes  et  égales  entre  elles. 

Genre  créé,  avec  raison,  par  Duponchel,  et  dont  j'ai  tiré  le  nom  de  la  fa- 
mille, parce  qu'il  en  résume,  pour  ainsi  dire,  les  différents  genres.  Tl  se  dis- 
tingue nettement  de  tous  les  autres  par  ses  antennes  plumeuses  et  le  pinceau 
long  et  droit  planté  sur  le  vertex.  Il  renferme,  du  reste,  des  espèces  très- 
différentes  quant  aux  dessins,  qu'on  peut,  à  cause  de  cela,  diviser  en  deux 
groupes  :  le  premier  se  rapprochant  des  Argijro'phora  par  ses  taches  d'un 
blanc-argenté  sur  un  fond  gris;  le  second  passant  au  genre  suivant  par  son 
fond  uni,  avec  de  simples  lignes  obliques  pour  tout  dessm. 

Les  chenilles  des  Ligia  sont  remarquables  par  la  netteté  de  leurs  sous- 
dorsales  qui  forment  des  festons  ou  losanges  sur  tous  les  anneaux.  Elles  vi- 
vent sur  les  Thymus,  Dorycnium,  Elychrisum,  Genista,  etc.,  et  paraissent 


dès  le  printemps,  pour  ne  donner  leurs  papillons  qu'à  la  fin  de  la  belle  sai- 
son. On  a  dit  jus(ju'ici  qu'elles  avaient  une  pointe  pyramid.de  sur  le  11« 
anneau,  mais  quoique  je  ne  les  .'lie  pas  élevées  moi-même,  il  me  parait  que 
cette  assertion  est  la  suite  d'un  malentendu.  M.  De  Villicrs,  qui  a  l'ait  con- 
naître le  premier  celle  de  la  Jourdanaria,  dit  que  le  dernier  anneau  «pré- 
»  sente  une  (jueue  conique,  extrêmement  courte,  (]ui  recouvre  l'anus.  »  Ces 
mots  désignent  évidemment  le  clapet  anal^  qui  est  terminé  en  pointe  aiguë 
dans  une  foule  de  Géomètres,  et  non  une  vcritable  saillie  pyramidale  du  on- 
zième anneau.  Les  figures  que  MM.  Boisdv.,  Ramb.  et  GrasI.  ont  données 
dans  leur  iconographie  des  chenilles,  viennent  à  l'appui  de  cette  interpré- 
tation. 

Les  Ligia  aiment  les  lieux  ombragés  et  s'y  enfoncent  à  mesure  que  le 
soleil  prend  de  la  force.  Elles  habitent  exclusivement  l'Europe  méridio- 
nale. 

GROUPE  l. 

l3o-.        LiGlA    JOUKDANARIA       De  Vill. 

De  Villiers  Ann.  Soc.  Lin.  V  p.  480  pi.  IX  fig.  3  —  Treits.  II  p.  30.3  et 
Sup.  p.  187—  Hb.-Gey.  559  —  Dup.  IV  p.  464  pi.  169  fig.  6  —  Frey. 
pi.  210  ng.  4,  5  —  Bdv.  1497  —  Hcrr.-Sch.  p.  97. 

Larv.  DeVill.  BRG. 

France  méridionale,  Corse,  dans  les  garrigues,  en  septembre.    Coll.  div. 

Cette  jolie  espèce  paraît  moins  commune  que  VOpacaria,  quoique  plus 
anciennement  connue.  M.  De  Villiers  attribue  sa  découverte  à  Marcel  de 
Serres,  mais  il  n'indique  pas  l'ouvrage  où  elle  aurait  été  publiée. 

GROUPE  II. 
i3o8.     LiGiA?  Argentaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  98  fig.  403. 

Je  ne  l'ai  pas  vue,  et  ne  sais  si  elle  appartient  bien  réellement  au  genre 
Lifjia.  Si  cela  est,  elle  fait  le  passage  au  genre  Doryodes.  Les  ailes  supé- 
rieures sont  d'un  blanc-rosé,  avec  la  côte  et  le  bord  interne  lavés  de  jau- 
nâtre, et  une  ombre  longitudinale  coudée  vers  l'extréniité  de  l'aile,  et  sur- 
montée d'un  trait  cellulaire  noir.  Les  Inférieures  ont  l'apex  teinté  de 
noirâtre. 

Sicile.    Rapportée  par  Dabi. 


2  36  LIGID.E. 


Type.  iSog.      Ligia  Opacaria     Hb. 

Hb.  493  à  496  —  Dup.  IV  p.  467  pi.  J  69  fig.  5  —  Treits.  Sup.  p.  180 
—  Frey.  pi.  180  fig.  2  —  Bdv.  1498  —  Herr.-Sch.  p.  97. 
Larv.  BRG. 

^Onim.  Ailes  supérieures  obloiigues,  très-aiguës  et  falquécs  à  l'apex, 
d'un  gris  plus  ou  moins  teinté  de  rougeâlre  et  légèrement  saupoudré,  avec 
une  ligne  oblique,  droite,  parlant  de  l'apex  et  abotftissant  au  milieu  du 
bord  interne,  éclairée  de  blanc  en  arrière,  ombrée  de  brun-rougeâtre 
fondu  en  avant.  Un  très-petit  point  cellulaire.  Alîes  inférieures  subtrian- 
gulaires, d'un  gris-blanc  luisant,  uni,  et  sans  dessins  de  part  et  d'autre. 
Leur  dessous  plus  blanc.  —  Ç  semblable. 

Corse,  France  méridionale,  dans  les  mêmes  lieux  que  Jourdanarîa  et  à 
la  même  époque.  On  l'a  aussi  trouvée  en  Touraine  et  en  Vendée.  Coll. 
div. 

Elle  varie  excessivement  pour  la  couleur,  aussi  conçoit-en  facilement 
qu'elle  doit  présenter  une  foule  de  passages.  Je  me  bornerai  donc  à  isoler 
une  seule  variété,  qui  ne  sera,  à  proprement  parler,  et  toute  tranchée 
qu'elle  paraisse,  que  l'extrémité  de  l'échelle. 

A. 

Dup.  pi.  169  fig.  4. 

Thorax  et  ailes  supérieures  d'un  rouge-brique  uni,  très-foncé,  avec  la 
ligne  blanche,  sans  ombre,  plus  obscure  intérieurement.  Inférieures  d'un 
gris-noirâtre.  Dessous  des  supérieures  également  noirâtre. 

Cette  variété  n'est  pas  rare  chez  les  (f,  mais  je  n'ai  jamais  vu  de  9 
correspondante  ;  elles  sont  toutes  plus  ou  moins  grises. 

Gen.     CHLENIAS     Gn. 


Chenilles —  Antennes  des  çf  garnies,  jusqu'au  sommet,  de  lames  lon- 
gues et  régulières  ;  celles  des  $  garnies  de  lames  semblables,  mais  plus  cour- 
tes. —  Palpes  dépassant  à  peine  le  front,  droits,  à  3*  article  distinct. — Trompe 
assez  robuste.  —  Front  velu,  à  toupet  saillant.  —  Corps  robuste:  le  thorax 
carré,  velu-laineux,  muni  dune  crête  saillante  entre  les  plérygodes;  l'abdomen 
déprimé,  relativement  petit;  celui  des  çf  caréné  latéralement,  celui  des  $ 
ovoïde.  —  Poitrine  très-velue.  —  Pattes  mutiques,  assez  courtes.  —  Ailes 
épaisses,  nébuleuses,  à  nervures  saillantes:  les  supérieures  oblongues;  les  infé- 
rieures très- développées,  sinuées  ou  largement  dentées,  sans  dessins.  —   Une 


L1GID;E.  287 

seule  aréole.  Sùus  costale  des  inférieures  soudée  à  la  costale  jusqu'au  tiers  de 
l'aile.  Indépendante  faible  et  insérée  au  milieu  de  la  cellule. 

Ce  beau  genre  est  très-remarquable,  et  son  aspect  est  assez  ambigu  au 
premier  abord.  Il  se  divise  en  quatre  groupes  bien  tranchés.  Dans  le  premier, 
toutes  les  ailes  sont  dentées,  et,  aux  supérieures,  l'apex  forme  une  dent  plus 
saillante  que  les  autres.  Les  lames  des  antennes  sont  robustes  elclaviformes 
dans  les  deux  sexes.  Le  thorax  est  large,  très-carré  et  tout-à-fait  analogue  à 
celui  des  Noctuelles.  La  crête  qui  le  garnit  au  milieu  forme  une  carène 
aiguë  et  très-saillante. 

Dans  le  second  groupe,  les  lames  des  antennes  sont  plus  minces  et  à  peine 
épaissies  au  sommet;  le  thorax  est  arrondi,  et  sa  crête  est  réduite  et  peu 
saillante.  Les  ailes  sont  plus  larges  et  plutôt  festonnées  que  dentées.  Les 
dessins  des  supérieures  sont  plus  nombreux  et  plus  mêlés,  et  les  inférieures 
ont  l'angle  anal  saillant  chez  les  femelles. 

Le  groupe  III  a  les  ailes  entières  et  les  antennes  presque  plumcuses  chez 
les  cf,  c'est-à-dire  garnies  de  longues  lam.es  un  peu  fléchies  et  recourbées 
en  crochet  à  leur  extrémité,  tandis  que  celles  des  $  sont  réduites  à  de  sim- 
ples dents.  Les  ailes  sont  à  peu  près  celles  du  2«  groupe,  mais  ce  qui  le  dis- 
tingue par-dessus  tout,  c'est  un  tubercule  conique,  corné  et  bifide  au  som- 
met, qui  est  planté  au  milieu  du  front  et  qui  est  presque  aussi  long  que  la 
tête.  Les  deux  sexes  sont  munis  de  ce  singulier  appendice  qui  rappelle 
celui  que  j'ai  découvert  chez  les  Cleophana,  et  s'il  eût  été  accompagné 
d'autres  caractères,  j'aurais  cru  nécessaire  de  créer  un  geerc  pour  l'uni- 
que espèce  de  ce  groupe;  mais  comme;  le  reste  de  l'organisation  ne  diffère 
pas  essentiellement  de  celle  des  autres  Chlenias.,  je  crois  ([u'il  est  au  moins 
prudent  d'attendre  la  découverte  d'autres  espèces. 

Enfin,  le  groupe  IV  n'est  aussi  placé  ici  que  provisoirement;  je  n'en 
connais  que  la  femelle  qui  a,  pour  la  coupe  et  les  dessins,  une  sorte  de 
ressemblance  avec  notre  Pachycnomia  Hippocastanata.  Ce  qu'elle  offre  de 
caiactéristique,  c'est  aussi  la  conformation  du  front  ;  mais  ici  il  n'y  a  plus 
de  saillie  cornée,  mais  simplement  une  couronne  ou  bourrelet  circulaire  et 
aplati  antérieurement.  Les  antennes  sont  munies  de  dents  très-distinctes. 
Le  mâle  doit  offrir  des  caractères  encore  plus  tranchés. 

Ces  robustes  Géomètres  habitent  exclusivement  TOcéanic,  où  elles  sont 
probablement  assez  nombreuses.  Je  ne  sais  rien  de  leurs  mœurs,  mais  à  la 
conformaiioa  de  leurs  ailes,  on  devine  que  les  inférieures  doivent  être  re- 
pliées et  couvertes  par  les  supérieures  dans  le  repos. 

GROUPE  I. 
i3io.      Chlenias  PoRPHYniNARiA     Gn. 

SS'""!.  .\ilcs  supérieures  damées,  d'un  gris  cendré,  avec  la  côte,  la 
frange  et  toates  les  nervures  largement  teintées  de  rougc-teslacé ,  sans 


238  LIGID.E. 

autre  dessin  qu'un  point  cellulaire  vague.  Ailes  inférieures  à  bord  termi- 
nal fortement  sinué^  d'un  gris-brun  rougeâlre,  un  peu  éclairci  à  la  base. 
Dessous  d'un  gris-rosé,  avec  une  tache  cellulaire  vague  :  les  supérieures 
faiblement  teintées  de  noirâtre  vers  l'apex  ;  les  inférieures  ayant  une  large 
bordure  d'un  brun-noir,  bien  plus  foncée  à  l'angle  interne.  Antennes 
rousses. 

Tasmanie.     Deux  cf.    Coll.  Mus.  et  Saunders 

i3ii.      Chlenias  Ueggabia      Gn.    pi.  14  fig.  2. 

58""'.  Ailes  supérieures  dentées,  avec  l'apex  très  aigu,  d'un  gris-cen- 
dré obscar,  strié  de  petites  ombres  irrégulières,  transversales,  internervu- 
rales,  un  peu  plus  foncées,  au  milieu  desquelles  se  perd  la  tache  cellulaire. 
Nervures  légèrement  teintées  de  rougeâtre.  Ailes  inférieures  ondées  et 
dentées,  d'un  testacé  clair,  à  bord  enfumé.  Leur  dessous  presque  blanc, 
avec  une  bordure  grise,  qui  devient  presque  noire  à  l'angle  interne.  An- 
tennes rousses,  avec  les  premiers  anneaux  gris. 

Nouvelle-Hollande.     Une  9-     Coll.  Mus. 

Serait-ce  la  9  de  l'espèce  précédente? 

i3i2.      Chlenias  Galearia     Gu. 

&6"™.  Ailes  supérieures  subdentées  et  finement  liserées  de  noir,  d'un 
gris-cendré  pur,  avec  de  gros  nuages  noirs  occupant  la  base  et  l'espace 
médian,  qui  se  trouve  dessiné  par  deux  lignes  vagues,  anguleuses,  formant, 
par  en  bas,  deux  angles  opposés  par  la  base.  Un  petit  angle  se  voit 
aussi  à  la  côte,  près  de  l'attache  de  l'aile.  Des  nuages  plus  petits  précè- 
dent la  subtermiivale,  qui  est  indistincte.  Ailes  inférieures  sinuées,  noirâ- 
tres, à  base  plus  claire  et  à  frange  d'un  gris-blanc.  Dessous  de  cette  der- 
nière couleur,  avec  une  ombre  subterminale  noirâtre,  précédée  d'une  fine 
ligne  dentée,  et  plus  foncée  aux  inférieures.  Antennes  grises.  Thorax  gris, 
avec  le  sommet  de  la  crête  et  le  bord  du  collier,  noirs. 

Nouvelle-Hollande.     Une  9-    Coll.  Mus. 

j 
i3i3.      Chlenias  Carbuharia     Gu. 

38"'"'.  Ailt\s  fortement  dentées  :  les  supérieures  d'un  brun-carmélite 
très-obscurci  de  noir,  avec  deux  lignes  circonscrivant  l'espace  médian, 
noires  et  anguleuses  :  l'antérieure  décrivant  sur  la  médiane  un  angle  ren- 
trant trés-aigu,  et,  en  tkessous,  un  autre  dans  le  sens  opposé,  qui  va  tou- 
cher la  seconde  ligne.  Un  petit  angle  à  la  base  de  l'aile.  Ailes  inférieures  à 
bords  lavés  de  brun,  mais  blanchâtres  à  la  base.  Leur  dessous  avec  une 
lunule  cellulaire,  et  une  ligne  fine  punctiforme,  précédant  la  bordure. 


LIGIDjE.  289 

Tliorax  d'un  brun-brûlâ ,  avec  le  collier  d'uii  brun-cannelle  ,  liseré  de 
noir.  Abdomen  d'un  brun  clair.  —  9  semblable,  mais  plus  grande  et  à 
dessins  plus  confus. 

Nouvelle-Hollande.     Un  çf,  une  9.     Coll.  Mus. 

GROUPE  11. 
i3i4-      Chlenias  Banksiaria     Le  g. 

Le  Guillou,  Rev.  zool.  1841  p.  257. 

45""».  Ailes  festonnées  :  les  supérieures  larges,  d'un  gris  mêlé,  traver- 
sées par  des  nuages  d'un  brun-noirâtre,  mêlé  de  brun-roux,  avec  toutes 
les  nervures  entrecoupées  de  brun,  de  noir  et  de  blanc.  De  petits  traits 
noirs  longitudinaux  entre  les  nervures,  i'un  au  milieu  de  la  cellule,  d'au- 
tres au  bord  terminal.  Devant  la  place  occupée  ordinairement  par  la  sub- 
terminale, on  voit  une  traînée  d'atomes  roux,  précédée  d'une  série  de 
points  nervuraux  blancs,  précédés  eux-mêmes  de  points  noirs.  Une  liture 
noire  sous  la  k-  Ailes  inférieures  d'un  gris-brun  clair,  uni,  sans  dessins, 
avec  la  frange  claire.  Leur  dessous  blancliâtre  à  la  base.  --  9  ^  ^^^^^  P'iis 
oblongues,  à  dessins  plus  confus;  les  Inférieures  plus  sinuées,  avec  l'angle 
anal  formant  une  sorte  de  dent. 

Nouvelle-Hollande.    Quatre  cf,  une  9-    Coll.  Mus.  et  Gn. 

i3i5.      Chlenias  Auctaria     Gn.    pi.  14  fig.  1. 

Elle  est  très-voisine  de  la  Banksiaria ,  et  je  ne  sais  si  elle  n'en  est  pas 
une  simple  variété,  c'est  pourquoi  je  la  fais  figurer  sur  nos  planches. 

Elle  est  beaucoup  plus  grande  (55"'").  Les  ailes  sont  encore  plus  déve- 
loppées, et  les  inférieures  ont  les  sinus  plus  marqués,  en  sorte  qu'elles 
sont  coudées  au  milieu.  L'angle  anal  de  ces  dernières  forme  un  coude  obtus 
à  peu  près  égal  dans  les  deux  sexes.  Los  supérieures  du  çf  sont  plus  som- 
bres et  parsemées  de  nuages  noirâtres  formant  des  espèces  de  bandes  traiis- 
verscs  qui  sont  croisées,  dans  la  cellule,  par  une  ombre  longitudinale, 
noire,  terminée  par  une  large  tache  noire,  tridentée  extérieurement.  Les 
inférieures  sont  plus  noires  et  plus  unies. 

Tasmanie.     Un  cT,  une  9-     Coll.  Mus. 

GROUPE  m. 
i3i().     Chlenias  Auietaiua     Gn. 

40™"'.  Ailes  supérieures  étroites,  très-allongées  et  entières,  d'un  gris- 
blanchàtre,  teinté  d'ochracé  sale  au  bord  interne  et  sous  la  médiane,  avec 


24o  LIGIDjE. 

des  lignes  ou  rayons  longitudinaux  noirs,  dont  trois  plus  longs  :  l'un  sur 
la  médiane,  les  deux  autres  sur  la  sous-médiane  et  au  bord  interne.  Les 
autres  sont  placés  entre  les  nervures,  et  légèrement  interrompus  par  une 
ligne  subterminale,  blanche,  à  peine  appréciable.  Ailes  inférieures  larges, 
sinuées,  d'un  blanc  sale  luisant,  avec  le  bord  terminal  légèrement  enfumé. 
Dessous  sans  dessins  :  les  supérieures  plus  noirâtres.  Abdomen  teinté 
d'ochracé.  —  9  semblable,  mais  à  dessins  mieux  marqués,  et  à  bord  des 
inférieures  plus  sombre. 

Tasmanie.    Deux  cf ,  une   9  •    Coll.  Mus.  et  Gn. 

GROUPE  IV. 
1317,     Chlenias  Umbraticaria     Gn. 

40mni.  Ailes  supérieures  étroites,  très-allongées,  Irès-enti-ères,  à  côte 
convexe,  à  bord  terminal  arrondi,  d'un  gris-de-lin  uni,  paraissant,  à  la 
loupe,  très-finement  saupoudré,  avec  des  teintes  ochracécs  très-légères, 
comme  chez  certaines  CuculUa,  et  des  lignes  internervurales  plus  foncées, 
mais  à  peine  appréciables.  Ailes  inférieures  larges,  sinuées,  d'un  blanc  lavé 
de  gris,  surtout  sur  les  bords.  Dessous  d'un  gris  uni  :  les  inférieures  à 
base  plus  claire.  Abdomen  teinté  de  roussâtre  en  dessus.  Antennes  gar- 
nies de  petites  dents  aiguës  (9)-  Front  avec  un  large  bourrelet  circulaire 
aplati. 

Tasmanie.     Une  9.    Coll.  Mus. 

Cette  espèce  forme  un  très-bon  passage  à  notre  genre  Pachycnemia. 

Gen.     pachycnemia     St. 

Steph.  Cat.  p.  141  (1829)  =  Sthanelia  Bdv.  Dup.  Herr.-Scb.  Led.  =  Che- 
sias  Treits.  =  Alsophila  Hb. 

Chenilles  allongées,  lisses,  à  tête  assez  épaisse;  vivant  sur  les  Erica  (Bdv.) 
—  Clirysalides  enterrées.  —  Antennes  légèrement  pitbescenles  dans  les  deux 
sexes,  celle'!  des  q^  épaisses  et  à  articles  crénelés.  —  Palpes  droits  ou  incom- 
bants, grossièrement  srjuammeux,  dépassant  le  front,  gui  est  bombé.  —  Trompe 
bien  développée.  —  Thorax  court,  peu  velu  et  sans  crêtes.  —  Abdomen  dépas- 
sant les  ados,  lisse  et  comprimé  dans  les  deux  sexes.  —  Pattes  mutiqucs  :  les 
tibias  postérieurs  des  çf  très-renflés  et  à  éperons  courts.  —  Ailes  entières, 
soyeuses,  à  franges  longues:  les  supérieures  oblongues,  amygdalif ormes,  à  des- 
sins peu  marqués;  les  inférieures  arrondies,  sans  dessins  de  part  ni  d  autre.  — 
Aréole  très  allongée  et  presque  ouverte  à  l'extrémité,  précédée  rf'use  autre, 
formée  par  le  contact  de  la  1"  avec  elle.  Indépendante  des  inférieures  nulle  et 
remplacée  par  un  pli;  leur  sous-médiane  bien  distincte  et  éloignée  de  rinteme. 


MGIDyE.  241 

—  Au  repos,  les  supérieures  couvrent  les  infcrieiires  et  sont  disposées  en  toit 

tres-ilécliiie. 

L'espèce  unique  de  ce  genre  élait  autrefois  comprise  dans  les  Chesias ; 
les  autours  modernes  l'en  ont  distraite  avec  raison,  car  elle  n'a  de  com- 
mun avec  elles  que  la  forme  allongée  des  ailes  supérieures.  C'est  M.  Stephens 
qui  l'a  séparée  le  premier  sous  le  nom  kéuénque  de  Pachycnemia ,  et  ce  n'est 
que  onze  ans  plus  f«u-d  que  M.  Boisduval,  qui  probablement  l'ignorait,  a 
reproduit  ce  même  genre  sous  un  nom  différent  [Sthanelin)^  que  les  Alle- 
mands ont  adopté,  tout  en  citant  le  nom  le  plus  ancien,  ce  qui  est  d'autant 
plus  bizarre  (lue,  pour  eux  qui  reconnaissent  la  validité  des  genres  de  Hub- 
ner,  il  était  encore  primé  par  celui  du  Verzeickniss  de  cet  auteur.  Mais 
laissons-là  le  nom  et  arrivons  à  la  chose. 

M.  Herrich-Schœffer  regarde  le  genre  qui  nous  occupe  comme  un  des 
plus  curieux  des  Phaléniles,  à  tel  point  qu'il  va  lui  chercher  des  jwints  de 
comparaison  dans  les  Lilhosides,  les  Note  et  les  Sarrothripa.  Ce  qui,  aux 
yeux  de  cet  entomologiste,  motive  cette  distinction  d'avec  toutes  les  autres 
Géomètres  (je  me  sers  de  ses  propres  expressions) ,  c'est  la  présence  d'une 
sous-médiane  éloignée  de  l'interne  aux  ailes  inférieures.  J'avoue  que  j'ai 
queliiue  peine  à  me  rendre  compte  de  Textrême  Importance  que  M.  Herrich 
attache  à  ce  caractère.  Il  existe  une  foule  de  Géomètres  qui  ont  la  sous- 
médiane  distincte  de  l'interne,  et  c'est  même  le  cas  le  plus  ordinaire.  Quant 
à  un  éloignement  plus  ou  moins  considérable  entre  ces  deux  nervures,  il  ne 
provient,  sans  doute,  que  du  développement  de  l'aile  inférieure,  et  il  s'ob- 
serve également  chez  toutes  les  espèces  de  la  présente  famille  et  chez 
beaucoup  d'autres  Géométrides  qui  ont  les  ailes  inférieures  plissées  au 
repos. 

11  est  vrai  pourtant  que  les  Pachycnemia  ont  un  aspect  propre,  et  qu'elles 
sont  assez  distinctes  de  toutes  les  autres  Géomètres  européennes  pour  con- 
stituer un  genre  soUde.  Leurs  ailes  lancéolées  et  à  dessins  confus,  leurs  ti- 
bias postérieurs  renflés,  le  port  d'ailes  au  repos,  sont  de  très-bons  caractè- 
res, mais  ils  paraîtront  moins  exceptionnels  dans  cette  famille,  où  on  les 
rencontre  dans  plusieurs  genres  voisins.  On  a  vu,  d'ailleurs,  que  le  genre 
Chlenias  fournit  un  excellent  passage  à  celui-ci  par  son  quatrième  groupe. 

On  ne  connaît  pas  bien  les  premiers  états  des  Pachycnemia  ;  et  ce  n'est 
pas  a  eux  que  fait  allusion  le  nom  A' Hippocastanaria  donné  à  l'esiicce. 
M.  Boisduval  dit  que  les  chenilles  vivent  sur  les  Erica  et  qu'elles  sont  lisses, 
allongées,  avec  la  tète  assez  épaisse.  J'ignore  où  il  a  puisé  ce  renseignement 
tout-à-fail  inédit.  Le  fait  est  que  j'ai  trouvé  l'insecte  parfait  dans  des  lieux 
où  il  n'existe  guère  que  des  bruyères,  des  ronces  et  des  fougères  pour  toute 
vésétation. 


Lépidoptères.    Tome  10.  16 


242  LIGWM. 


l3l8.        PACHYCHEMiA    HiPPOCASTANABlA       Hb. 

Hb.  186  —  Treils  I  p.  341  et  Sup.  p.  199  —  Dup.  V  p.  517  pi.  206  f.  8 

—  Steph.  III  p.  269  —  Curt.  pi.  611  —  Wood  631  —  Bdv.  1932  — 
Herr.-Sch.  p.  96  fig.  330  —  Lah.  159  b  =  DegenerataUbAOb. 

Larv.  Bdv. 

30mm,  Ailes  supérieures  d'un  gris-rougeâtre  pâle,  avec  deux  lignes 
plus  claires,  vagues,  écartées  :  l'exlrabasilaire  qui  forme  un  seul  angle  sur 
la  médiane,  et  la  subterminale  qui  est  ondée  et  dentée.  Dans  la  cellule  un 
point  obscur  entouré  de  clair.  Des  points  terminaux  entra  les  nervures  ;  le 
tout  très-peu  marqué.  Ailes  inférieures  blanchâtres,  à  bords  un  peu  gris, 
avec  un  point  cellulaire  à  peine  distinct.  Dessous  sans  dessin.  —  9  sem- 
blable. 

Assez  abondante  dans  les  bols  arides  et  sur  les  pentes  chaudes,  en  avril. 
Coll.  div.  Dans  le  midi,  elle  reparaît  en  juin,  et  je  l'ai  prise  abondam- 
ment à  cette  époque,  autour  de  Bayonne. 

Elle  varie  pour  l'expression  des  dessins.  Degenerata  Hb.  ne  me  semble 
pas  une  variété,  mais  une  femelle  à  dessins  peu  marqués,  tandis  que  le  cf 
qu'il  avait  figuré  était  très-bien  écrit  et  d'un  ton  très-rosé. 

Gen.     CHEMERINA     Bdv. 

Bdv.  Gen.  p.  193  (1840)  —  Dup.  —  H.-S.  —  Led. 

Chenilles.  ...  —  Antennes  des  rf  garnies  de  Limes  régulières,  subsputu lées ; 
celles  difs  Ç  sétacées.  —  Palpes  dépassant  te  front,  comprimés,  squammeux- 
lissés,  à  2"  article  large,  le  3*  en  bouton  et  peu  distinct.  —  Trompe  distincte. 

—  Une  crête  de  poils  relevée  entre  les  antennes.  —  Thorax  subcarré.  —  Abdo- 
men un  peu  déprimé,  liisc  tft  sojeux  dans  les  deux  sexes.  —  Tarses  postérieurs 
de  la  Ç  subépineux. —  Ailes  entières,  lartjes,  lisses,  soyeuses,  à  franges  longues: 
les  supérieures  un  peu  coudées,  à  lignes  nébuleuses  ;  les  inférieures  sans  dessins. 

—  9  notablement  plus  petites  que  les  q",  à  ailes  plus  étroites  et  plus  aiguës. — 
Ailes  croisées  au  repos,  les  inférieures  cachées  par  les  supérieures .  —  Nervula- 
tion  des  Chlenias. 

Ce  genre,  composé  d'une  seule  espèce  européenne  dont  on  a  été  assez  em- 
barrassé jusqu'ici,  se  rattache  parfaitement  à  cette  famille  et  se  lie  bien  avec 
le  genre  océanien  Chlenias.  Sa  chenille,  qui  est  connue,  puique  nous  n'a- 
vons guère  dans  nos  collections  que  des  individus  obtenus  par  éducation, 
est,  comme  la  majeure  partie  de  celles  qu'élèvent  les  entomologistes  du 
midi  de  la  France,  resiée  inédite,  et  nous  sommes  privés  de  cette  ressource 
ix>ur  étendre  la  connaissance  des  premiers  états  de  celte  famille.  Nous  sa- 
vons seulement  qu'elle  vit  sur  le  Cistus  incanus.  L'insecte  parfait  a  été  dé- 


* 


UGIDiE.  243 

couvert  par  M.  Rambur  qui  l'avait  placé,  avec  quelque  raison,  dans  le  genre 
Ligia,  dont  il  ne  s'éloigne  pas  beaucoup  en  effet. 

M.  Herrich-Sch œCfer  a  imprimé  en  gros  caractères  (ce  qui  équivaut  à 
notre  italique)  ce  qui  concerne  les  antennes.  Le  mâle,  dit-il,  les  a  disposées 
de  telle  sorte  que  les  trois  derniers  articles  sont  dépourvus  de  lames.  Je  ne 
vois  rien  là  que  de  très- ordinaire.  Chez  la  9»  au  contraire,  la  tige  serait 
brièvement  pubescente,  avec  un  cil  plus  fort  par  anneau.  Cette  disposition, 
très-fréquente  aussi,  n'existe  pas  chez  mes  deux  exemplaires,  qui  ont  les 
antennes  complètement  filiformes. 

Les  Chemerina  inclinent  déjà  vers  les  Hybernides  par  leurs  femelles  qui 
ont  les  ailes  plus  petites  que  celles  des  mâles,  et  par  l'époque  hâtive  de  leur 
éclosion. 

iSig.     Chemerina  Caliginearia     Rb. 

Ramb.  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1832  p.  35  pi.  2  fig.  34—  Hb.  581  — Led.= 
Ramburaria  Bdv.  1525  —  Dup.  Sup.  ill  p.  614 pi.  50  f.  7  «&  —  Herr.- 
Sch.  p.  95  fig.  48. 

Larv.  ignot. 

35mm.  Ailes  supérieures  d'un  cendré-violâtre  pâle,  finement  saupoudré 
de  noir,  avec  les  trois  lignes  ordinaires  vagues,  teintées  de  brun-rou.\,  et 
accompagnées  d'atomes  noirs,  surtout  sur  les  nervures  du  disque  :  la  pre- 
mière arquée,  la  seconde  oblique,  écartée  et  arrondie  au  sommet,  la  troi- 
sième claire,  entre  une  nuance  noirâtre  et  une  brune.  Un  petit  point  cel- 
lulaire. Ailes  inférieures  plus  pâles,  sans  dessin  en  dessus,  avec  une  ligne 
effacée  en  dessous.  —  $  semblable,  à  la  forme  des  ailes  prés. 

Corse,   Provence,  en  janvier,  février  et  mars.    Deux  cf ,  deux  9- 
Coll.  Gn. 

La  chenille  vit  sur  le  Cistus  incanus,  et  le  papillon  éclôt  quelquefois,  en 
captivité,  dés  le  mois  de  décembre. 


FA  M.  XX. 

HYBERlXIDiE     G. 


Gn.  in  Cat.  Diip.  p.  234  (1844)  Dup. 

Chenilles  médiocrement  longues,  nullement  atténuées,  lisses,  cylindriques, 
sans  èminences,  à  lignes  distinctes,  à  tête  globuleuse  ;  vivant  à  découvert  sur  les 
arbres  ou  les  arbrisseaux.  —  CItrysalides  courtes,  à  partie  abdominale  très- 
conique,  renfermées  dans  des  coques  oimïdes  et  enterrées.  —  Papillons  à  tête 
petite,  —  à  antennes  courtes,  garnies  de  lames  très-fines,  de  dents  pubescentes 
ou  de  cils  fascicules,  mais  jamais  robustes  ;  —  d  palpes  tre.^-courts  ou  rudimen- 
taires,  écartés  et  n'atteignant  pas  le  front;  —  à  trompe  nulle  ou  rudimentaire  ; 
—  à  ccrps  grêle:  le  thorax  court,  à  ptérygodes  hérissés;  l  abdomen  conique, 
généralement  court,  garni  de  petits  poils  ;  —  à  pattes  très-grêles,  mutiques, 
nullement  renflées,  à  ergots  fns ;  —  à  ailes  entières,  soyeuses,  à  franges  lon- 
gues: les  supérieures  prolongées  à  l'apex,  striées  ou  piquetées;  les  inférieures 
bien  développées,  recouvertes  au  repos.  —  Tous  les  rameaux  costaux  et  les 
nervules  supérieures  condensés  à  la  cote,  l'aréole  très-comprimée,  ouverte  posté- 
rieurement ou  même  tout  à  fait  nulle.  —  Ç  privées  d'ailes  ou  n'en  ayant  que 
des  rudivients.  —  Eclosion  d'hiver  ou  du  premier  printemps. 

Cette  famille,  exlrêinemenl  tranchée  et  naturelle,  oscille  entre  deux  au- 
tres trcs-éloignées  entre  elles  et  qui  la  revendiquent  presque  également  :  les 
Amphydasides  et  les  Larentides.  En  effet,  les  PhigaUa,  d'une  psirt,  et  les 
Cheimatobia,  de  l'autre,  ont  avec  elle  les  ra[)ports  les  plus  marqués,  et  c'est 
au  point  qu'on  serait  tenté  de  les  réunir  tous  deux  avec  le  genre  Hybernia. 
Les  femelles  aptères,  les  mœurs  des  chenilles,  l'époque  d'éclosion  des  in- 
sectes parfaits,  la  forme  de  leurs  ailes  supérieures,  les  organes  de  la  bouche 
avortés,  la  brièveté  de  l'abdomen,  tout  semble  concourir  à  les  rap|)rocher, 
et  pourtant,  malgré  ces  ressemblances  si  positives,  aucun  entomologiste  ne 
s'y  trompe,  aucun  auteur  n'a  été  tenté  de  les  réunir  (1).  C'est  que  l'aspect 
général  des  insectes  év«eille  cet  instinct  cntomologique  qui  f-e  trompe  rare- 
ineat.  Si  nous  cherchons  cependant  à  nous  rendre  compte  de  cet  effet  par 
l'élude  des  différentes  parties  de  ces  trois  genres  appartenant  à  trois  famil- 
les, nous  verrons  d'abord  que  les  antennes  des  Hybernia  sont  plus  courtes, 
plus  grêles,  à  lames  moins  robustes,  moins  longues  et  plus  égales  que  les 
PhigaUa,  tandis  que  celles  des  Cheimatobia  sont  garnies  de  cils  simples  et 

(1)  M.  Boisduval  seul  Ta  fait  dans  ces  derniers  temps,  mais  je  suis  sûr  qu'an 
examen  plus  attentif  l'aura  fait  revenir  sur  cette  opinion. 


hybekkid.ï;.  246 

sans  moulure  solide,  même  à  leur  hase.  —  Le  thorax  épais,  long  et  laige, 
laineux,  noeluéliforme  chez  lesPhigalieSjCst  grêle, court,  aussi  siiuammeux 
au  moins  que  velu,  avec  les  ptcrygoiles  simplement  écartées  et  comme  épa- 
nouies chez  \esHybernia.  Dans  les  Clieimulubia,  il  ne  diffère  pas  desautres 
Larentides  et  la  grande  majorité  des  Géomètres.  —  L'abdomen,  à  peu  près 
semblable  chez  les  deux  derniers  genres,  garde,  chez  les  Phigalia,  (juelque 
chose  de  bombyciforme.  Il  a  de  vrais  poils,  une  coloration  particulière,  etc. 
—  Il  faut  en  dire  autant  de  la  poitrine  et  des  pâlies  qui,  chez  les  Hybernies, 
reprennent  les  dimensions,  la  vesliture  et  les  taches  qui  leurs  sont  propres; 
■les  tibias  se  dépouillen-t  de  poils,  les  antérieurs  s'allongent,  les  crochets  des 
tarses  sont  moins  robustes,  etc.  Chez  les  Cheimntobia  tout  vestige  de  four- 
rure a  disparu,  les  pattes  deviennent  (qu'on  me  passe  le  mot)  aranéiformes 
comme  chez  toutes  les  Larentides. —  Les  ailes  suivent  la  même  progression: 
rudes,  hérissées,  velues  (môme  les  inférieures),  liiarquées  plutôt  de  nuages 
i;iie  de  lignes  chez  les  premières^  elles  s'aplanissent,  deviennent  poudreu- 
ses, striées,  à  écailles  seulement  un  peu  bombées,  avec  des  lignes  rares, 
mais  bien  esquissées,  dans  les  secondes;  chez  les  troisièmes,  leur  surface 
est  de  soie,  et  les  nombreuses  lignes  des  Larentides  s'y  accumulent. — Enfin, 
la  nervulation  va  terminer  ce  parallèle  d'une  manière  diicisive  :  chez  les 
Phigalia,  comme  chez  toutes  les  Amphidasydes,  toutes  les  nervures  sont 
très-robustes,  et  la  costale  des  premières  ailes,  parliculiéremenl,  est  large 
et  presque  géminée.  Aux  ailes  inférieures,  la  sous-médiane  est  très-forte, 
el  il  y  a  une  interne.  L'indépendante  est  nulle,  et  remplacée  par  le  pli  cel- 
lulaire. Chez  les  Hybernides,  la  nervulation  est  bien  plus  fine.  La  costale  des 
pi emières ailes  est  à  peine  élargie,  les  secondesn'ont  point  d'interne, et  leur 
indèi>endante,  encore  nulle  chez  les  Hybernia,  reparaît  chez  les  Anysopte- 
ryx  Enfin,  chez  \esCheimatobia,  la  transformation  est  complète.  Toutes  les 
nervures,  y  compris  la  costale,  sont  d'une  extrême  dclicaiesse;  aux  secon- 
des ailes,  c'est  la  sous-médiane  qui  a  disparu,  et  l'indépendante  est  sena- 
blable  aux  nervules  du  même  groupe.  De  plus,  la  sous-costale  est  complè- 
tement confondue  avec  la  costale,  et, aux  ailes  supérieures,  l'aréole  est  large 
et  bien  fermée  et  les  rameaux  costaux  sont  complets,  tandis  qu'il  y  en  a  un 
de  moins  chez  les  deux  autres  genres. 

Qu'on  me  pardonne  ce  long  parallèle  qui,  d'ailleurs,  suppléera  à  ce  (lue 
j'aurais  été  obligé  de  dire  aux  généralités  de  ces  trois  genres,  el  (lu'on  re- 
grette si  l'on  veut,  comme  je  le  fais  moi-môme,  que  ces  trois  i'amilles,  si 
naturellement  liées,  ne  puissent  se  suivre  inunédiaienient  dans  le  système 
uniUnénire  que  nous  sommes  forcés  d'adopter.  Il  fallait  ojiler,  pour  le  pla- 
cement des  Hybernides,  entre  les  unes  et  les  autres,  et,  tout  bien  pesé,  j'ai 
cru  que  le  voisinage  des  Larentides  était  encore  le  plus  avantageux  et  le 
plus  naturel. 

Les  Hybernides  ont  été  ainsi  nommées,  parce  que  les  papillons  odosent 
pendant  la  saison  froide;  elles  ne  volent  en  effet  que  vers  le  mois  do  no- 
vembre, ou  même  de  décembre;  mais,  comme  ces  insectes  éclos  si  tard 
ne  pouvaient  assurer  la  propagation  de  l'espèce,  la  nature  a  réservé  des 


246  HYBERNID^. 

chrysalides  dont  l'éclosion  n'a  lieu  qu'au  premier  printemps;  seulement, 
elles  sont  les  plus  hàiives  de  toutes  les  Géomètres,  puisqu'on  voit  voler  la 
Rupicapraria  dans  le  courant  de  février  (i).  Il  est  possible  aussi  que  plu- 
sieurs individus  éclos  à  l'arrière-saison  passent  l'hiver  à  l'état  parfait,  comme 
beaucoup  d'autres  Lépidoptères;  mais  il  n'en  est  pas  moins  certain  que  les 
éclosions  sont  partagées,  et  même  que  celle  du  printemps  a  la  majorité.  Au 
reste^  cette  loi  varie  un  peu  suivant  les  espèces,  et  il  en  est  même  qui  pa- 
raissent n'avoir  qu'une  seule  apparition.  Ainsi,  Rupicapraria  ne  sort  delà 
chrysalide  qu'au  commencement  de  l'année,  tandis  qn'Aceraria  ne  se  mon- 
tre qu'a  la  lin. 

Les  chenilles  des  Hybernides  vivent  toutes  au  mois  de  mai  sur  les  arbres 
et  les  arbrisseaux,  principalement  sur  ceux  qui  composent  les  haies.  Elles 
sont  toutes  faciles  à  trouver  et  à  amener  à  bien.  Il  en  est  même  qui  ne  réus- 
sissent que  trop,  quoiqu'on  ait  Je  suis  porté  à  le  croire,  exagéré  leurs  ra- 
vages. C'est  la  Defuliaria  qui  a,  jusqu'ici,  été  la  seule  accusée,  parce 
qu'elle  seule  étend  sa  nourriture  aux  arbres  fruitiers.  Elle  cause,  en  effet, 
quelques  dégâts  aux  jeunes  poiriers  et  pommiers^  parce  que,  croissant  vite, 
elle  consomme  beaucoup.  En  outre,  ses  couleurs  tranchées  et  son  habitude 
de  vivre  à  découvert  et  souvent  à  l'extrémité  des  rameaux,  la  font  aperce- 
voir d'abord,  et  l'horticulteur  met  sur  son  compte  les  ravages  beaucoup 
plus  réels  de  la  Brumata,  ou  même  du  Bombyx  Neusirin.On  a  donc  cher- 
ché un  remède  contre  ses  dégâts,  et  on  croit  l'avoir  trouvé  en  entourant 
d'un  anneau  de  glu,  de  goudron,  ou  de  toute  autre  substance  gluante,  le 
pied  des  arbres  qu'on  veut  préserver.  La  femelle  étant  aptère,  s'embarrasse 
dans  cette  glu  en  voulant  monter  le  long  des  troncs,  ainsi  que  les  jeunes 
chenilles  qui  seraient  écloses  au-dessous.  Schranck  rapporte  l'exemple  d'un 
de  ses  amis  qui  fit  l'expérience  de  cette  recette  sur  597  pieds  d'arbres  de 
son  jardin,  et  qui  prit  ainsi,  du  23  septembre  jusqu'au  19  octobre,  2'2,716 
femelles  qui  s'étaient  engluées.  Je  suis  donc  loin  de  contester  la  valeur  de 
cette  recette,  j'avertis  pourtant  les  horticulteurs  de  ne  pas  trop  s'endormir 
sur  cette  précaution,  car  plusieurs  femelles  et  chenilles  parviendront  tou- 
jours à  franchir  l'anneau  qu'un  peu  de  poussière  ou  de  terre  suffiront  pour 
rendre  guéable  pour  elles;  d'autres  seront  secouées  par  le  vent  des  arbres 
voisins,  et  s'accrocheront,  en  passant,  aux  jeunes  sujets  qu'on  cherchera  à 
préserver  par  ce  moyen.  Le  mieux  est  donc,  comme  toujours,  d'y  ajouter 
une  inspection  sévère  et  souvent  renouvelée,  et  d'écraser  les  chenilles,  et 
mieux  encore  les  femelles  si  on  parvient  à  les  découvrir. 

Je  viens  de  parler  des  femelles  aptères.  C'est,  en  effet,  un  des  principaux 
caractères  de  la  famille.  Toutes  ont  des  ailes  incomplètes  ou  réduites  à 
de  simples  moignons.  Quelques-unes  même  en  sont  absolument  privées, 
et  les  plus  longues  des  autres  (Progemmaria,  Rupicapraria)  ne  sau- 

(1)  M.  Dûiibleday  me  mande  qu'il  en  a  trouvé  cette  année  (1856)  en  plein  air,  dans 
son  jardin,  dès  le  commencement  de  janvier.  Il  est  vrai  que  l'hiver  a  été  d'une  dou- 
ceur exceptioQDelle. 


HYBERNlDiE.  247 

raient  les  servir  en  rien,  ni  pour  voler,  ni  même  pour  aider  leur  marche. 
Elles  vivent  donc  toules  à  terre,  et  ce  n'est  qu'en  élevant  leurs  chenilles  que 
les  entomiilogistes  parviennent  à  se  les  procurer.  Les  mâles  n'ont  rien  de  re- 
marquable dans  leurs  mœurs. 


Gen.      ACALIA     Gn. 

Gn.  in  Cat.  Dup.  p.  278  (1844)  =  id.  et  Egea  Dup.  =  Lygnioptera  et 
Eugea  Led.  =r  Hypoplectis  Herr.-Sch.  =  Fidonia  Treits.  =  Siona  et 
yssia  Bdv. 

Chenilles —  Anlennei  des  çf  garnies  jusqu'au  sommet  de  lames  courtes, 

mais  épaisses,  entourées  des  deux  côtés  et  au  sommet  de  cils  courts;  celles  de 
la  9  garnies  de  cils  ti-ès-courls ,  fascicules.  —  Palpes  courts,  droits  ou  incom- 
bants, velus-hérissés,  à  articles  indistincts.  ^  Front  velu.  —  Trompe  nulle  ou 
rudimentaire.  —  Thorax  et  poitrine  velus.  —  Abdomen  déprimé,  long,  linéaire. 
—  Pattes  longues,  fines,  à  tibias  munis  dans  les  deux  sexes  de  deux  paires  d'é- 
perons fins,  à  tarses  rudes  et  subépineux. — Ailes  oblongues,  soyeuses,  à  franges 
longues  :  les  supérieures  subcouàées,  à  angle  interne  effacé;  les  inférieures 
raccourcies  dans  le  sens  du  corps,  ayant  la  moitié  antérieure  du  bord  terminal- 
droite.  —  Ç  complètement  aptère.  —  Aréole  ouverte  ou  nulle.  Trois  rameaitx 
costaux.  Secondes  ailes  à  cellule  couite,  à  indépendante  à  peine  formée,  insérée 
au  milieu  de  hi  disco-cellulaire. 

A  l'époque  où  j'ai  créé  ce  genre,  et  même  à  celle  où  je  l'ai  éiabli  pour  le 
présent  ouvrage,  sa  place  pouvait  paraître  encore  incertaine,  aussi  tous  les 
auteurs  l'avaient- ils  placé  les  uns  à  côté  des  Siona,  les  autres  dans  les 
Fidonia,  d'autres  auprès  desAspilates,  etc.  Averti  par  je  ne  sais  quel  ins- 
tinct, je  l'avais  rangé  ici,  et  j'avais  même  avancé  que  la  femelle  devait  être 
aptère  ou  du  moins  à  ailes  réduites.  La  découverte  toute  récente  de  cette 
femelle  vient  m'ôter  le  mérite  de  cette  divination,  mais  elle  vient  en  même 
temps  démontrer  la  justesse  de  mon  classement.  Cette  femelle  a,  en  effet,  les 
ailes  réduites  à  des  moignons  très-courts,  à  peu  près  comme  celle  de  l'Hyb. 
Leucophœaria. 

M.  Herrich-Schœffer  a  réuni  à  ce  genre  la  Pravata  de  Hubner,  à  laquelle, 
en  effet,  peuvent  s'appliquer  tous  ses  caractères,  quoiqu'elle  en  paraisse,  au 
premier  abord,  trés-diffSrente.  Cependant,  elle  mérite  au  moins  de  faire  un 
groupe  séparé. 

L'auteur  que  je  viens  de  nommer  a  ajouté  à  ce  genre  une  troisième  espèce, 
VAdspersaria;  mais,  pour  celle-ci,  je  ne  puis  être  de  son  avis,  et  je  me 
demande  même  quels  rapports  il  y  a  entre  cette  espèce  et  les  deux  précé- 
dentes. L'espace  me  man(iue  pour  entrer  dans  les  détails  de  leurs  différen- 
ces; mais  si  l'on  veut  comparer  un  à  un  tous  leurs  organes,  on  verra  que 


248  HYBERNIDiE. 

pas  un  ne  juslifie  le  parti  qu'a  pris  M.  Schœffer.  Voici  maintenant  les  carac- 
tères des  deux  groupes  dont  je  viens  de  parler. 

Le  premier  a  clé  mis,  parDuponchel,  avec  la  Culminaria,  dans  un  genre 
à  part,  sous  lo  nom  d'Egea,  que  M.  Lederer  a  adopté  en  le  changeant  en 
Eugea.  Les  lames  des  antennes  sont  moyennes,  les  palpes  sont  velus,  mais 
distincts  et  incombanis.  Je  ne  trouve  pas  de  trompe.  L'abdomen  est  dé- 
primé en  dessus.  Les  ailes  supérieures  sont  aiguës  à  l'apex,  avec  une  seule 
ligne  ou  une  ombre  arquée  oblique.  Quant  à  la  nervulalion,  elle  présente 
cerlaiiiemcnt  quelques  différences,  mais  qui  sont  loin  de  justifier  le  parti 
qu'a  pris  M.  Lederer  de  transporter  son  genre  Eugea  dans  une  famille  trés- 
éloignée  de  la  Fumidaria.  Je  dois  dire  d'ailleurs  que  les  figures  de  la  plan- 
che X  de  M.  Herrich,  sur  lescjuelles  M.  Lederer  les  a  appréciées,  présen- 
tent des  inexactitudes;  ainsi, la  sous-costale  des  secondes  ailes  serait  nette- 
ment bifide  chez  Fumidaria  et  à  peine  soudée  chez  Pravatu,Unà\s  qu'elles 
sont  toutes  deux  dans  ce  dernier  cas  sur  la  nature. 

Le  groupe  II  a  les  lames  des  antennes  trés-couries.  Les  palpes  sont  entiè- 
rement cachés  par  des  poils  droits  qui  dépassent  le  front.  La  trompe,  quoi- 
que très-courte,  est  appréciable.  L'abdomen  est  linéaire  et  comprimé  laté- 
ralement. L'apex  des  ailes  supérieures  est  obtus,  et  leur  dessin  se  borne  à 
deux  ombres  qui  ne  dépassent  pas  le  milieu  de  l'aile.  Tels  sont  les  princi- 
paux caractères  qu'il  faut  invoquer,  si  l'on  tient  à  faire  deux  genres,  à 
l'exemple  des  auteurs  que  j'ai  nommés. 

Les  Acalia  volent  sur  les  montagnes,  dans  les  lieux  herbus, l'une  au  com- 
mencement de  l'hiver,  l'autre  au  premier  prmtemps.  On  ne  sait  rien  de 
leurs  premiers  états,  mais  il  n'est  pas  à  craindre  que  cette  ignorance  dure 
longtemps,  quoique  les  deux  espèces  soient  tout-à-fait  locales,  puisque  la 
découverte  de  la  femelle  implique  nécessairement  celle  de  la  chenille. 

Duponchel  a  mis,  à  tort,  dans  ce  genre,  la  Tenebraria  Hb.  qui  ne  pa- 
raît pas,  du  reste,  avoir  été  retrouvée.  Le  fait  seul  que  celte  Tenebraria 
est  une  femelle  prouve  qu'elle  ne  saurait  se  placer  ici. 

GROUPE   I.     (Gn.    Egea    Dp.Led.) 
*  i320.      Acalia  Pravata     Hb. 

Hb.  432  —  Evers.  p.  438  —  Bdv.  1541  —  Herr.-Sch.  p.  56. 
LMrv.  ignot.. 

Russie  méridionale.  M.  Kindermann  l'a  trouvée  assez  abondamment 
autour  de  Sarepta.  On  dit  qu'elle  se  trouve  aussi  en  Laponie,  mais  ce  ren- 
seignement est-il  bien  certain?    Un  cf.     Coll.  r.n. 


HYBEHNID.E.  249 

GROUPE  II. 
l3?,  I.        ACALIA    FUMIOAUIA       Hb. 

Hb.  520,  521  —  Treils.  1  p.  3)9  —  Evers.  p.  392  —  Dup.  Sup.  IV  p.  368 
pi.  80  —  Herr.-Sch.  p.  56  flg.  366. 
Larv.  ignot. 

32™'".  Ailes  supérieures  d'un  testaré-rougeâtre,  finement  slrié  trans- 
versalement, avec  un  dessin  en  fcr-à-ciieval,  dont  les  deux  bouts  touchent 
à  la  côte,  à  peu  près  au  milieu  de  l'aile;  inférieures  d'un  gris  plus  pâle  et 
moins  rougeâtre,  uni;  leur  dessous  strié,  avec  une  faible  lunule  celiulaire 
et  une  bandelette  partant  du  milieu  de  la  côte  et  expirant  à  la  cellule.  — 
Ç  aptère,  entièrement  d'un  gris- brun,  avec  des  moignons  d'ailes  d'un  mil- 
limètre environ.  Le  devant  du  front  un  peu  plus  pâle.  Antennes  liérissées 
d'écaillés  mêlées  de  cils  très-courts. 

Hongrie,  Russie  méridionale,  en  octobre  et  novembre.     Coll.  div. 

Il  parait  qu'elle  est  très-commune  dans  l'Oural. 

Elle  varie  pour  la  teinte,  du  gris  presque  cendré  au  brun-rougoàtre,  et 
aussi  pour  l'expression  du  dessin  des  ailes  supérieures,  qui  est  parfois 
complètement  effacé. 

Gen.     HYCEUNIA     Lah. 

Latr.  Fam.  nat.  p.  477  (1825)  —  Omn.  =  Erannis  Hb.  Verz.  =  Aniso- 
pteryx  et  Erannis  Stepb. 

Clienilles  plus  ou  moini  ullonijces,  cj  Uiidriijues,  un  peu  carénées  latérale- 
ment, à  tête  qiobuleuse  ;  viuant  à  découvert  sur  les  arbres  et  arbrisseaux.  — 
Chrysalides  enterrées.  —  Antennes  des  q"  ijarnies  de  laines  fines  et  pubescentes 
ou  de  simples  fascicules  de  cils,  mais  épais  et  montés  sur  une  base  pleine  et 
solide.  —  Palpes  très-courts  et  7i  atteignant  pas  le  front,  mais  à  articles  dis- 
tincts. —  Abdomen  conitjue,  à  incisions  hcrîssées,  n  atteicjnant  pas  l'angle 
anal  —  Putles  courtes  et  grêles.  —  Ailes  délicates,  striées  ou  poinlillées,  à 
écailles  relevées:  le.';  supérieures  à  liyne  coudée  simplement  sinueuse.  ■*-  Ner- 
vulation  :  deux  rameaux  costaux  seulement:  costale  des  inférieures  simplement 
soudée.  Indépendante  presque  nulle  et  intérée  au  milieu  de  la  disco-cellulaiie, 
qui  est  droite.  Pus  d'interne.  —  Ç  ayant  des  moii/nons  d'ailes  (à  une  espèce 
près)  et  l'abdomen  terminé  en  pointe,  sans  bro-^se  anale. 

Ce  genre,  même  réduit  au  groupe  principiil,  n'est  pas  aussi  homogène 
qu'il  le  parait  au  premier  abord.  Les  antennes,  la  forme  de  l'abdomen  et  la 
coupe  d'ailes  varient  avec  les  espèces.  Ceiiendani,  on  ne  peut  le  scinder  à 


20O  hybermd.î;. 

l'infini,  mais  on  doit  y  établir  deux  groupes  bien  distincts,  et  dont  le  pre- 
mier mériterait  certainement  de  faire  un  genre  à  part  si  l'on  s'en  rapportait 
à  la  première  impression  ;  ce  groupe,  composé  de  la  seule  Rupicapraria,,  a 
les  ailes  beaucoup  plus  arrondies  que  ses  congénères,  soyeuses,  luisantes  et 
striées  transversalement.  Les  supérieures  ont  les  deux  lignes  ordinaires  très- 
régulières  et  parallèles,  la  seconde  se  continuant  sur  les  inférieures  et  en 
dessous.  La  9  «i  les  ailes  ornées  de  bandes,  et  les  supérieures  sont  écban- 
crées  au  bord  terminal  et  très-aiguës  à  l'apex.  La  chenille  a  aussi  un  aspect 
particulier.  Elle  est  plus  cylindrique,  plus  replète,  plus  unie  et  plus  ve- 
loutée que  celles  des  autres  Hybernia,  dont  elle  ne  diffère  pas  du  reste  par 
les  mœurs. 

Le  second  groupe  contient  le  gros  du  genre.  Ses  ailes  supérieures  sont 
souvent  un  peu  coudées  au  bout  de  la  1,  avec  le  bord  au-dessous  oblique 
et  parfois  creusé.  La  dernière  espèce  a  les  antennes  garnies  de  simples  cils 
fascicules,  et  sa  femelle  est  complètement  aptère.  Elle  forme  un  bon  passage 
au  genre  Anysopteryx. 

J'ai  parlé  des  mœurs  des  Hybernia  aux  généralités  de  la  famille.  Toutes 
les  espèces  sont  bien  connues.  Je  n'en  vois  qu'une  seule  exotique  et  iné- 
dite. 

GROUPE  L     (Theria    Hb.) 
l32?,.       ÎÏYBERNiA    RfPICAPRARlA       W.-V. 

Wien.-Verz.  G-3  —  Hb.  222  (non  512)  —  Treits.  I  p.  327  et  Sup.  p.  193 
—  Dup.  IV  p.  314  pi.  156  fig.  -î  —  Steph.  III  p.  275  —  Wood  641  — 
Bdv.  1527  —  Herr.-Sch.  p.  59  —  Lah.  93  =  Primaria  Haw.  p.  305  = 
Brw»w«to  Hb.  509  (la  O). 

Larv.  Hb.  Gn.  infrà. 

France,  Autriclie,  Angleterre,  en  ja-nvier  et  février.  Coll.  div.  C'est 
la  plus  hâtive  desHybernldes  et  peut-être  de  toutes  les  Géomètres. 

Point  de  bonne  figure  de  cette  espèce,  qui  ne  varie  pas.  Hubner  s'est 
trompé  sur  sa  9  • 

Chenille  de  longueur  moyenne,  lisse,  reloutée,  d'un  vert-bleuâtre,  avec 
le  dos  d'un  blanc-verdâtre ,  limité  par  deux  sous-dorsales  nettes,  d'un 
blanc  vif.  Partie  antérieure  de  chaque  anneau  d'un  vert  foncé  ou  d'un 
brun-noir.  Vasculaire  géminée,  onduleuse,  blanche.  Point  de  stigicatale. 
Tête  d'un  vert  pâle.  Vit  en  mai  sur  le  pnmus  spinosa,  les  cratœguset  le 
chêne.  On  trouve  sur  ce  dernier  arbre  une  variété  d'un  vert-jaunâtre. 

A.      Ibicaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  71  fig.  511  —  Leder.  p.  98. 

M.  Lederer  la  rapporte,  comme  variété,  à  la  Rupicapraria^  et  M.  Her- 
rich  lui-même  ne  le  dément  pas.   C'est  d'autant  plus  probable  que  la 


HYBERNID^.  25 1 

figure  diffère  à  peine  des  individus  ordinaires,  et  comme  M.  Herrich  n'y 
joint  aucun  texte,  il  est  impossible  de  préciser  en  quoi  consiste  cette  va- 
riété. 

Elle  lui  a  été  envoyée  de  France. 

GROUPE  II.    {Agriopis    Hb.) 

*  i3'23.     Hybernia   Cajaria     Kléem. 

Kléem.  p.  301  pi.  35  fig.  A-D  —  Réaum.  II  p.  372  pi.  30  fig.  17-19?  — 
Wien.-Verz.  Sup.  p.  314,  315  —  Hb.  194  —  Treits.  I  p.  321  et  Sup.  p.  193 
—  Dup.  IV  p.  324  pi.  -156  fig.  8  —  Rdv.  1532  —  Herr.-Sch.  p.  60  fig. 
354  (la  9)  =  Mrugaria  Wien.-Verz.  H-IO  =  Sericearia  Bork.  89  —  Esp. 
pi.  37  fig.  3  à  6. 

Larv.  Kléem.  Treits.  Esp. 

Europe  centrale  et  boréale,  dans  les  bois  et  sur  les  haies,  en  février  et 
mars.  Est  ordinairement  assez  locale.  Je  l'ai  élevée  en  abondance  autour 
de  Châteaudun. 

Point  de  bonne  figure  de  cette  espèce.  Celle  de  Kléemann  est  très-exa- 
gérée pour  la  taille  et  très-infidèle  pour  les  dessins.  Celle  de  Hubner  est 
méconnaissable  ;  celle  de  Duponchel  mal  coupée  et  trop  bariolée. 

La  description  de  Borkhausen  laisse  à  désirer.  Sa  conjecture  (très-fondée 
du  reste)  que  la  9  est  aptère,  d'après  Vhabitus  du  papillon,  me  fait  crain- 
dre qu'il  n'ait  eu  en  vue  une  variété  de  la  Defoliaria,  dont  elle  a,  dit-il, 
la  taille. 

*  i3?.4.     Hybernia  LeucopHjEaria     W.-V. 

Wien.-Verz.  D-U  —  Hb.  195  —  Haw.  p.  279  —  Treits.  I  p.  323  —  Dup. 
IV  p.  321  pi.  i  56  fig.  4  (non  Q)  —  Lyon.  p.  285  pi.  30  fig.  1-5  —  Wood 
459  —  Bdv.  1531  —Herr.-Sch.  p.  60  fig.  350  (9)  Lah.  97  =  Hirsutaria 
Fab.  69?  =  Brumaria  Bork.  90  =  mscularia  Wood  460  (la  9). 

Larv.  Lyon.  Gn.  iufrà. 

Très-commune  dans  les  bois  encore  dépourvus  de  feuilles,  en  février  et 
mars.  Vole  en  plein  jour.     Coll.  div. 

Chenille  assez  courte,  d'un  vert-jaunâtre,  marbré  de  blanchâtre,  liseré 
de  vert  plus  foncé  que  le  fond,  qui  compose  presque  tous  les  dessins, 
hors  les  sous-dorsales  qui  sont  plus  marquées  et  d'un  jaune-serin.  Point 
de  stigmatale  ni  de  vasculaire  proprement  dites.  Stigmates  blancs,  cerclés 
de  noir.  Tête  globuleuse,  d'un  vert  pâle  uni.  Trapézoïdaux  très-petits, 
d'un  vert  foncé.  Vit  en  mai  et  au  commencement  de  juin,  sur  le  chêne. 


2  02  H-ÏBERNID/E. 

A.      Marniorinaria     Esp. 

£sp.  pi.  37  fig.  1-2  =  Nigricaria  Hb.  181  —  Haw.  p.  279  =  Leuco- 
phœuria  var.  Dup.  pi.  156  fig.  5  —  Frey.  pi.  258  fig.  2. 

Les  espaces  basilaire,  terminal  et  subterniinal,  d'un  noir-brun  :  ces  deux 
derniers  traversés  par  une  bande  maculaire  de  la  couleur  du  fond. 
A  peu  près  aussi  commune  que  le  type.  On  trouve,  du  reste,  des  passages. 

l325.       HviSEUNlA    AUBANTIAKIA       Hb. 

Hb.  184  — Esperpl.  42fig.  9  — Treits.  Ip.  311  _Eocycl.77—  Dup. 
IV  p.  312 pL  151  f.  7  —  Bdv.  1528  —  Herr.-Sch.  p.  60  tig.  351  —Lab.  95 
=  Prosapiaria  Haw.  p.  285  —  Stepii.  ÎII  p.  152  —  Wood  463  — Fab. 
57?  —  (nou  Lin.)  =  MeUearia  Beck.  et  Scharf.  Forst.  insect.  =  Incom- 
plelaria  Haw.  p.  305  (ta  9). 

Larv.  Hb.  ïreits. 

F.urope  boréale,  en  novembre  et  quelquefois  en  février.  Nulle  part  aussi 
abondante  que  les  deux  précédentes,  et  ordinairement  localisée.  Cepen- 
dant, M.  Doubleday  me  mande  qu'elle  est  très-commune  en  Angleterre. 

Elle  ne  varie  guère  que  pour  la  vivacité  du  fauve.  La  9  est  souvent  d'un 
fauve  analogue  à  celui  du  çf  ;  elle  a  toujours  sur  ses  moignons  d'ailes  une 
ligne  noire,  que  n'a  pas  représentée  M.  Henich. 

On  pourrait  sans  doute  confondre  le  cf  avec  certaines  variétés  de  Pro- 
gemmcn-ia,  mais  on  le  distinguera  toujours  sûrement  aux  antennes,  dont 
les  lames  sont  garnies  de  cils  frisés,  plus  longs  et  fascicules  à  l'cxlrémlté, 
tandis  que  chez  Progemmaria  ces  ciis  son*,  plus  fins,  moins  longs,  moins 
frisés  et  beaucoup  plus  courts,  et  hérissés  au  sommet. 

La  9  a  <Jes  moignons  d'ailes  égaux  à  la  moitié  des  pattes,  linéaires,  d'un 
brun-teslacé,  avec  une  petite  ligne  noire.  Son  abdomen  est  très-gros  et 
plus  large  que  celui  de  Progemmaria. 

Haworth  a  cru  reconnaître  dans  le  o^  de  cette  espèce,  la  Prosapiaria 
de  Fabricius,  ce  qui  me  sembe  bien  douteux.  Pour  celle  de  Linné,  il  est 
certain  qu'elle  ne  se  rapport'-  pas  ici.  Quant  à  V Incompleiaria  du  premier 
de  ces  auteurs,  c'est  Dien  la  femelle  de  V Aurantiaria. 

i326.      Hybeunia  Progemmaria     Alb. 

Albia  pi.  44  f.  72  —  De  Géer  I  pi.  20  fig.  13-19  et  II  p.  356  pi.  6  Qg.  3 
(la Feuille-Morte)  —  Klée.m  pi.  26  fig.  1-7  (la  9)  —  Hb.  183— Lyon.  p.  287 
pi.  Bl  Qg.  6-11  — Treits.  I  p.  313—  Dup.  IV  p  309  (non  fig.)  —  Steph.  III 
p.  153—  Wood  461  (f  (non  9)  —  Bdv.  1529  —  Herr.-Sch.  p.  60  fig.  346, 
347  —  Lali.  96  =:  Diversaria  Fab.  101  :==  Marginaria  Bork.  91  —  Fab. 


HÏBEKNID.E.  2  53 

102?  =  Luctiiaria  Haw.  p.  279  (la  9)  =  Connectaria  Haw.  p.  286  — 
Steph.  III  p.  152  —  Wood  462  —  Leucophœaria  9  Wood  459  (non  çf)  = 
Capreoloria  Esp.  pi.  36  fig.  8  et  9  =  Testacearia  Vill.  pi.  6  flg.  5  = 
Stictaria  Haw.  p.  286.. 

Larv.  Kléem.  Hb.  Lyon.  Tieits. 

Bois  de  l'Europe  centrale,  en  février  et  mars.     Coll.  div. 

A. 

Toutes  les  ailes  d'un  brun-cnfun)é,  sans  autre  de.ssin  que  la  trace  de  la 
ligne  médiane  sur  les  inférieures,  mais  celle-ci  est  bien  marquée  et  touciie 
les  deux  bords;  en  revanche,  le  point  cellulaire  a  complètement  disparu. 

Celte  curieuse  variété  répond  à  la  var.  A  de  la  Defoliaria.  Elle  habite  le 
Nord  de  l'Angleterre. 

Nota.  Beaucoup  d'auteurs  ont  fait  confusion  à  propos  de  la  9  de  cette 
Hybernia,  mais  Kléemann  qui  l'a  obtenue  un  des  premiers,  n'a  pu  se  per- 
suader que  les  ailes  étaient  naturellement  aussi  courtes,  et,  à  côté  d'une 
excellente  figure  (4-)  de  cette  femelle,  il  en  a  donné  une  auti-e  (fig.  5}  ima- 
ginaire, chez  laquelle  les  ailes  auraient  acquis  leur  développement  nor- 
mal, s'imaginant  ne  posséder  qu'un  individu  avorté. 

1327.      Hybernia  Onytaria      Gn. 

26nim.  Ailes  supérieures  de  la  même  forme  que  Defoliaria,  mais  lar- 
gement festonnées,  d'un  gris-testa/:é  mêlé  de  rougeâtrp,  comme  Bnjaria, 
surtout  sur  les  nervures,  sans  dessin  appréciable  autre  que  de  légères 
traces  ombrées  transversales.  Ailes  inférieures  dentées,  de  même  couleur 
que  les  supérieures.  Dessous  plus  pâle  e'  aussi  sans  dessin.  Antennes 
comme  chez  Bajario. 

Coll.  Mus.     Sans  indication  de  patrie. 

Celte  espèce  paraît  une  miniature  de  notre  Defoliaria. 

1328.      Hybernia  Defoliaria      Goed. 

Goed.  II  pi.  43  — Albin  pi.  100  fig.  e-/i  — Réaum.  II  p.  370  et387  pi.  30 
fig.  1-10  —  Rœs.  m  pi.  14  et  iO  —  Lin.  F.  S.  1236  —  Clerck  pi.  7  fig.  4 

—  Wilk.  72  —  L'Adm.  pi.  20  —  Wien.-Verz.  G-1  —  Fab,  08  —  Bork.  86 

—  Schr.  1638  —  Sepp  11  pi.  6  fig.  1-9  —  Esp.  pi.  36  fig  2  à  4  —  Hb. 
182  cf  510  9  —  Haw.  p.  284  —  Treils.  I  p.  315  et  Sup.  p.  192  —  Curt. 
pi.  703  —  Dup.  IV  p.  304  pi.  155  fig.  3  —  Ratz.  Forst.  ins.  pi.  XI  fig.  5  — 
Steph.  m  p.  153  —  Wood  464—  Bdv.  1530—  Herr.-Sch.  p.  60  —  Lah.  94. 

Larv.  Clerck,  Rœs.  Sepp,  L'Adm.  Hb.  etc. 

46""i.    Ailes  supérieures  à  bord  droit,  d'un  jaune-paillé  sale,  strié  do. 


254  HX'BERNIDyE. 

uoirâtie,  avec  la  côte  et  deux  bandes  d'un  brun-de-cerf  ou  noirâtres  :  la 
première  occupant  presque  tout  l'espace  basilaire,  la  seconde  tout  l'espace 
subterminal  ;  ces  bandes,  limitées  en  dedans  par  les  deux  lignes  ordinaires 
qui  sont  noires,  fines  el  anguleuecs  ;  la  seconde,  e:l  dehors,  par  la  subtcr- 
minale,  qui  est  accusée  par  des  ombres  de  place  en  place.  Un  gros  point 
cellulaire  noir.  Nervure  médiane  roussâtre.  Frange  entrecoupée  de  noir. 
Ailes  inférieures  d'un  blanc-paillé,  saupoudré  d'atomes  noirs,  avec  un 
gros  point  cellulaire.  Abdomen  roussâtre.  —  9  complètement  aptère,  du 
même  jaune,  parsemée  de  gros  points  noirs  surtout  le  corps,  à  pattes  an- 
nelées  de  jaune  et  de  noir. 

Dans  les  bols  et  les  jardins  de  toute  l'Europe,  en  octobre  et  novembre. 
Passe  l'hiver  à  l'état  parfait  et  reparaît  dès  les  premiers  beaux  jours.  Moins 
commune  que  les  ravages  de  sa  chenille  pourraient  le  faire  croire. 

Chenille  ayant  toute  la  région  dorsale  d'un  brun-rouge,  avec  une  vascu- 
laire  géminée,  interrompue,  el  la  région  latérale,  d'un  jaune-serin,  nette- 
ment tranché  par  une  stigmatale  sinuée,  sur  tous  les  anneaux  intermé- 
diaires ;  celte  dernière  marquée,  au  milieu  de  chaque  anneau,  d'une  large 
tache  d'un  rouge-rosé.  Stigmates  blancs,  liserés  de  noir.  Ventre  d'un 
jaune  pâle.  Tête  concolore  au  dos.  Vit  en  mai  et  juin  sur  une  foule  d'ar- 
bres fruitiers  et  forestiers.  Une  partie  des  chrysalides  éclôt  à  la  fin  de 
l'automne,  l'autre  eu  février  et  mars. 

Quoiqu'il  soit  difficile  de  trouver  deux  Individus  de  la  DefoUaria  par- 
faitement semblables,  toutes  ses  variétés  peuvent  se  ramener  à  deux  races. 
Je  viens  de  décrire  la  première  qui  est  le  type  des  anciens  auteurs. 


Dup.  fig.  4  —  Esp.  fig.  1. 

Ailes  supérieures  d'un  roux-isabelle  uniforme,  ayant  l'espace  médian 
à  peine  plus  clair,  ,et  les  bandes  et  lignes  souvent  absorbées. 

Aussi  commune  que  le  type. 


Gen.    anisopteryx    st. 

Steph.III  p.  151  (1831)  — Bdv.  Dup.  Herr.-Sch.  Led.  =  HyberniaT reiis. 
Dup.  =  Alsophila  Hb.  —  Steph.  Cat.  brit.  Mus. 

CheniSes  de  lontjueur  moyenne,  cylindricjues^  à  lignes  ordinaires  toutes  visi- 
bles, à  tête  globuleuse;  vivant  sur  les  arbres.  —  Chrysalides  enfermées  dans 
des  coques  de  terre  ovoides.  —  Antennes  des  çf  garnies  de  cils  fatciculés,  fins 
et  un  peu  frisés.  —  Pulpes  rudimerilaires,  sfjuamrneux,  écartés,  à  articles  in- 
distincts. —  Trompe  nulle  ou  rudimentaire.  —  Abdomen  des  Hybernia.  — 
Pattes  grêles:  les  postérieures  à  éperons  courts.  —  Ailes  très-délicates,  entières, 


HYEEP.MD^.  20  5 

mincei,  soyeuses,  à  écailles  lisses  et  allongées,  dont  quelques-unes  imitant  des 
poils  :  les  supérieures  triangulaires  et  jirolongées  à  l 'apex  ;  les  inférieures  avec 
un  coude  arrondi.  Au  repos,  les  s-upérieures  sont  croisées  l'une  sur  l'autre,  — 
Neivuiulion  :  aréole  ouverte.  Trois  rameaux  costaux.  Aux  inférieures,  la  costale 
franchement  bijide.  Cellule  longue,  à  disco -cellulaire  fortement  brisée.  L'indé- 
pendante bien  formée  et  insérée  près  de  la  2.  Une  sous-tnédiane  et  une  interne. 
—  Ç  complètement  aptère,  à  abdomen  gaufré  et  terminé  par  une  brosse 
carrée. 

Ce  genre  a  été  séparé  des  vraies  Hybernia  par  les  auteurs  anglais  (1),  ei 
M.  Boisduval  l'a  conservé;  mais  M.  Herrich-Schœffer  a  élé  bien  plus  loin, 
puisqu'il  les  place  à  une  immense  distance  l'un  de  l'autre.  La  ncrvulation, 
qui  est,  pour  cet  auteur,  une  raison  sans  réplique;,  l'a  conduit  dans  cette 
voie  illogique,  car  on  aura  beau  faire,  on  ne  saurait  iso\cr  Aceraria  de  De- 
follaria,  sans  forcer  tous  les  rapports  naturels.  Les  caractères  ci-dessus, 
comparés  à  ceux  des  Hybernia,  diront  assez  quelles  sont  les  différences  de 
ces  deux  genres,  et  on  verra  que  la  ncrvulation  y  joue,  en  effet,  le  plus 
grand  rôle,  car,  parmi  les  vraies  Hybernia,  une  espèce  a  aussi  les  aniennes 
garnies  de  cils  fascicules. 

11  ne  faut  pas  chercher  des  caractères  pour  les  Anisopteryx  dans  les 
premiers  états,  car  les  chenilles  ne  différent  ni  pour  la  forjae,  ni  pour  les 
couleurs,  ni  pour  les  mœurs,  de  celles  des  Hybernia  du  premier  groupe. 
Les  papillons  ont  aussi  les  mêmes  mœurs  et  les  mêmes  époques  d'appa- 
rition. 

iSag.     Anisopteryx  iEscuLARiA.     V.-W. 

Wien.-Yerz.  D-12  —  Hb.  189  —  Haw.  p.  306  —  Treits.  I  p.  325  — 
Dup.  rV  p.  318  pi.  156  fig.3— Stcph.  III  p.  152  —  Wood  460  —  Lyon.  p. 
280  pi.  29  fig.  1-9  —  Bdv.  152-i  —  Herr.-Sch.  p.  106  —  Lah.  172  = 
Murinaria  Bork.  88  — Esp.pl.  35  fig.  ^-6  =:  Aceraria  Hb.  514  (la  9)= 
Apferaria  Haw.  p.  306  (la  O)  =  Ligustraria  Lang.=  CapreolariaWood 
461  (la  9). 

Larv.  Lyon.  Treits. 

36,n  m.  Ailes  supérieures  rudes,  d'un  gris-testacé  ruélangé,  avec  une 
série  de  points  tcrmi.iaux  bruns ,  et  deux  lignes  transverses,  dont  !a  se- 
conde irès-dcntée  et  ponctuée  de  brun  sur  les  nervures.  Cette  ligne  est 
brisée  et  très-rentrante,  et  éclairée  de  blanc  au-dessus  de  la  1',  mais  une 
lituie  noirâtre  descend  de  l'apex  et  semble  la  continuer.  Ailes  inlérieures 
d'un  blanc  sale,  avec  un  point  cellulaire  que  touche  presque  la  trace  d'une 
liuîc  transversale;  le  tout  plus  visible  en  dessous.  —  9  ovoïde,  vermi- 

(1)  M.  Stepbens,  dans  son  Catalogue  du  Britisli  Muséum,  a  cbangé  le  nom  qu'il 
avait  adopté  eu  celui  d'Alsophila,  emprunté  au  Verzeichniss  de  Hubuer,  et  il  a  tran- 
sporio  celui  à' Anisopteryx  à  un  genre  à  part,  fondé  sur  la  seub;  Leucuiihwaria. 


256  HYBERNID^. 

forme,  d'un  brun-clair  uniforme,  avec  la  brosse  anale  soyeuse  et  noirâtre 
à  la  base. 

Commune  dans  les  bois  et  sur  les  haies  de  toute  l'Europe,  en  mars. 
Coll.  div. 

Chenille  un  peu  allongée,  d'un  vert  pâle  et  marbré,  avec  les  sous-dcy- 
sales  blanches,  et  une  stigmatale  claire,  un  peu  ondulée  et  bien  marquée. 
Tête  concolore.  Elle  vit  en  mai  sur  plusieurs  arbres,  l'orme,  le  chêne,  le 
tilleul,  mais  surtout  sur  l'épine  et  le  prunellier.  11  paraît,  d'après  ce  qu'en 
dit  Borkhausen,  qu'elle  a  aussi  sa  variété  bruHc  comme  la  Rupicapraria. 

Le  papillon  varie  peu  ;  j'en  ai  cependant  reçu  d'Angleterre  des  indivi- 
dus qui  dépassent  à  peine  la  taille  de  Rupicapraria,  et  dont  les  ailes  su- 
périeures sont  plus  rembrunies. 

1 33o.     AnisoptePiYx  Aceraria     V.-W. 

Wien.-Yerz.  D-13— Hb.  «85.,5l4—  Traits. Ip.  318— Dup.  IVp.316 
pi.  156  fig.  1  —  Encycl.  p.  77  — Bdv.  1526  —  Herr.-Sch.  p.  106  fig.  348 
(la  9)  —  Lah.  173  =  Quadripunctaria  Esp.  pi.  36  flg.  10  =  Cunicula- 
ria  Esp.  pi.  43  Dg.  5-6. 

Larv.  Hb.  Treits. 

Allemagne,  Nord  de  la  France,  dans  les  bois,  en  novembre.  Coll.  div. 
Toujours  moins  commune  que  les  précédentes. 

Il  paraît  que  cette  espèce  n'a  qu'une  éclosion,  et  qu'on  ne  la  retrouve 
plus  au  printemps.  Sa  chenille  paraît  vivre  exclusivement  sur  l'érable. 


FAM,  XX. 

LARENTlDiï:     Gn. 


Chetiilk'S  plus  oii  moins  allongées,  sans  aucune  éminence,  peu  ou  point 
atténuées,  cylindriques  ou  lécjèrement  aplaties,  la  plupart  de  couleur  verte,  avec 
les  lignes  distinctes,  à  tête  généralement  petite  et  globuleuse  :  vivant  soit  à 
découvert,  soit  renfermées  dans  des  feuilles  repliées,  sur  les  arbres  et  les  plantes 
basses.  —  Chrysalides  renfermées  dans  des  coques.  —  Papillons  à  antennes 
simples,  pubcscenles  ou  même  garnies  de  lames,  mais  jamais  plumeuses  ;  —  à 
palpes  comprimés,  rapprochés,  disposés  en  bec  quand  ils  excèdent  le  front, 
droits  ou  même  incombants  ,  —  à  trompe  toujours  bien  développée;  —  à  ab- 
domen plus  ou  moins  long,  souvent  zôné  ou  marqué  de  séries  de  points  noirs 
ou  de  taches  dat^s  les  incisions  ;  —  à  pattes  moyennes,  mutiques,  minces,  nues, 
non  renflées  :  les  tibias  antérieurs  moitié  moins  longs  que  les  cuisses,  les  pos- 
térieurs munis  de  deux  paires  d'éperons  bien  distincts;  —  à  ailes  lisses,  velou- 
tées ou  luisantes,  non  anguleuses,  rarement  dentées,  à  franges  moyennes  :  les 
supérieures  marquées  de  lignes  ondulées,  souvent  nombreuses.  —  Aréole  le 
plus  souvent  double.  Costale  des  secondes  ailes  presque  toujours  bifide;  leur 
indépendante  bien  développée  et  presque  aussi  forte  que  les  autres,  s' insérant 
souvent  au  sommet  d'un  V  formé  par  la  disco-cellulaire,  qui  remonte  ensuite 
fortement  dans  la  cellule. 

Celte  famille  est  une  des  plus  nombreuses  et  aussi  une  des  plus  naturelles, 
nnais  beaucoup  des  genres  qu'elle  contient  sont  loin  d'être  bien  tranchés, 
quoiqu'ils  se  distinguent  souvent  à  la  première  vue.  Je  ne  puis  mieux  com- 
parer la  famille,  sous  ce  rapport,  qu'à  celle  des  Hadénides  dans  les  Noc- 
tuelles. Je  ne  dirai  rien  ici  de  général  sur  les  Larentides,  précisément  à 
cause  de  la  multiplicité  des  genres,  qui  auront  chacuu  leur  histoire  sé- 
parée. 

Il  y  a  probablement  beaucoup  de  Larentia  exotiques  décrites  dans  les 
auteurs  et  qui  ne  peuvent  être  retrouvées.  Il  en  existe  même  dans  les 
espèces  européennes,  par  exemple  la  Limbaria  Hub.  S22-523  que  personne 
ne  parait  avoir  connue  en  nature,  et  dont  M.  Boisduval  a  fait  la  Comptaria 
de  son  Gênera  (n»  1835),  en  lui  donnant  l'Espagne  pour  patrie.  Il  l'a  placée, 
il  est  vrai,  dans  son  geure  Acidalia,  mais  le  double  rang  de  points  qu'on 
aperçoit  sur  son  abdomen  semble  plutôt  indiquer  une  Larentide. 


Lépidoptères.    Tome  10,  17 


258  LARENTID^. 


Gn.     CHEIMATOBIA     St. 

Steph.  Cat.  p.  142  (1829)  =  Operophtera  Hb.  Verz. 

Chenilles  courtes,  un  peu  alté>^uées  aux  extiémitcs,  cylindriques,  un  peu 
déprimées  en  dessous,  à  lignes  distinctes,  à  tête  globuleuse,  plus  petite  que  le 
cou;  vivant  sur  les  arbres  fruitiers,  renfermée  dans  une  feuille  repliée  dont  elle 
ronge  des  pièces  circulaires.  —  Cluysalide  renfermée  dans  une  petite' coque 
ovoïde  et  enterrée.  —  Antennes  des  Oporabia.  —  Palpes  extrêmement  courts  et 
presque  rudimentaires,  écartés,  incombants,  à  articles  indistincts.  —  Front 
plat,  bicolore.  —  Thorax  court.  —  Abdomen  des  çf  grêle,  conique,  velu,  n'at- 
teignant pas  l'angle  anal  —  Crochets  des  tarses  prononcés  —  Ailes  entières, 
minces,  soyeuses:  les  supérieures  triangulaires,  à  apex  obtus  et  à  bord  presque 
droit,  à  lignes  ondulées,  confuses;  les  inférieures  oblongues,  plus  claires.  — 
Une  seule  aréole  large  et  longue,  l"  et  2"  sur  le  même  pédicule.  Disco •cellu- 
laire bien  fermée,  brisée  en  an^le  rentrant.  L'indépendante  soudée  sous  son 
dernier  quart,  très-arquée  et  bien  parallèle  à  lai.  —  Vol  diurne.  Ailes  rele- 
vées au  repos   —  Ç  n'ayant  que  des  moignons  d'ailes  ovales-obtus. 

Ce  genre  est  certainement  voisin  du  suivant,  et,  pour  ceux  qui  ne  veulent 
pas  admettre  les  caractères  tirés  des  premiers  états,  il  ne  s'en  distingue  que 
par  la  forme  des  palpes,  les  ailes  inférieures  non  velues  à  la  côte,  une  lé- 
gère différence  de  nerviilation,  et  les  femelles  aptères;  mais,  c'en  est  assez 
pour  qu'il  soit  considéré  comme  valable,  et  il  l'a  été,  en  effet,  par  tous  les 
auteurs  qui  ont  écrit  dans  ces  derniers  temps. 

Maintenant,  il  n'est  pas  moins  voisin  du  genre  Hybernia,  bien  qu'il  ne 
fasse  pas  partie  delà  même  famille,  et  j'ai  expliqué  largement  cette  appa- 
rente singularité  dans  les  généralités  des  H ybcrnides,  auxquelles  je  prie  le 
lecteur  de  se  reporter. 

Mais,  il  me  reste  à  parler  des  Cheimatobia  sous  le  rapport  horticole,  car 
nous  avons  affaire  ici  à  un  des  Lépidoptères  les  plus  malfaisants.  La  che- 
aille  de  la  Brumata  s'attaque  à  peu  près  à  tous  nos  arbres^  et  surtout  aux 
arbres  fruitiers,  et  ses  ravages  sont  d'autant  plus  sensibles  aux  horticul- 
teurs, qu'elle  les  exerce  à  l'époque  où  les  feuilles  étant  encore  très-tendres, 
la  pousse  en  éprouve  une  notable  altération.  Souvent  les  bourgeons  à  fruit, 
encore  adhérents  aux  jeunes  feuilles,  se  ressentent  de  ses  dégâts,  et  eniin^ 
les  fruits  eux-mêmes,  quand  ils  commencent  à  nouer,  ne  sont  pas  épar- 
gnés par  elle.  Abritée  derrière  un  fruit  caduc  ou  une  feuille  voisine  du 
jeune  fruit  (car  elle  ne  vit  jamais  complèieracril  à  découvert),  elle  y  prati- 
que des  cavités  qui  le  rendront  pierreux  ou  difl'orme,  ou  ronge  le  pédicule 
qui  entraînera  sa  chute  aussitôt  qu'il  commencera  à  grossir.  Enfm,  elle  s'in- 
troduit parfois  par  \œil  dans  le  cœur  même  du  fruit,  à  la  manière  de  VEu- 
pithecia  Rectangulata.  On  reconnaît  ordinairement  sa  présence  aux  feuilles 


LARENTIP.E.  209 

appliquées  l'une  contre  l'autre,  ou  simplement  pliées  en  deux,  et  attaquées, 
non-seulement  par  les  bords,  comme  le  font  les  autres  chenilles,  mais  aussi 
par  le  disque,  sur  lequel  elle  perce  de  grands  trous,  au  risque  de  se  dé- 
couvrir. Elle  est  parfois  s:  abondante,  qu'(Mi  peut  en  trouver  jusqu'à  une 
centaine  sur  un  poirier  d'une  certaine  étendue,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de 
se  répandre  également  sur  les  tilleuls,  les  chênes,  les  peupliers,  les  char- 
mes, etc.  qui  l'avoisinent,  et  l'on  peut  dire  que,  malgré  sa  petite  taille,  c'est 
un  des  ennemis  les  plus  redoutables  des  jeunes  plantations. 

Reste  maintenant  à  indiquer  un  moyen  de  débarrasser  nos  espaliers  de  cet 
animal  destructeur.  La  femelle  étant  aptère,  comme  celle  de  VHybernia  De- 
foliarki,  on  poarra  employer  le  moyen  qui  a  été  indiquil  aux  généralités 
des  Hybernides  (page  246);  mais  le  plus  sûr,  comme  toujours,  sera  l'écra- 
sement direct.  A  cet  effet,  on  visitera  l'espalier,  et  aussitôt  qu'on  apercevra 
deux  feuilles  liées  et  le  plus  souvent  percées,  on  les  pressera  fortement  en- 
tre le  pouce  et  l'index.  Ce  moyen  de  destruction,  outre  qu'il  est  plus  expé- 
ditif  que  de  déloger  la  chenille  pour  l'écraser  ensuite,  ou  de  détacher  les 
feuilles  attaquées,  a  encore  l'avantage  de  ne  pas  dépouiller  l'arbre.  En  effet, 
une  fois  l'insecte  mort,  l'action  de  la  sève  ne  tarde  pas  à  faire  décoller  les 
feuilles  qui  reprennent  de  la  vigueur  et,  au  trou  prés  qui  les  perce,  con- 
courent, comme  les  autres,  à  la  végétation.  A  ce  premier  examen  on  ajou- 
tera celui  des  fruits  de  la  manière  que  je  vais  indiquer  :  on  commencera  par 
secouer  légèrement  les  branches  de  l'arbre,  ce  qui  fera  tomber  des  jeunes 
fruits  avortés,  puis  on  visitera  chaque  bouquet  restant,  et  on  ûtera  succes- 
sivement à  la  main  ceux  qui,  étant  fanés  ou  jaunis,  se  laissent  détacher  avec 
facihté.  Plusieurs  d'entre  eux  sont  liés  par  quelques  fils  de  soie  avec  les 
fruits  destinés  à  grossir,  et  forment  souvent,  avec  des  débris  de  corolles  ou 
même  les  feuilles  vertes  les  plus  à  portée,  l'abri  qui  recouvre  notre  che- 
nille et  lui  permet  d'attaquer  le  fruit  sans  être  à  découvert'.  On  coupera  même 
avec  l'ongle  les  feuilles  qui  peuvent  se  trouver  mêlées  dans  le  bouquet,  ou 
qui  l'avoisinent  de  trop  prés,  en  se  fondant  toujours  sur  cette  observation 
que  la  Brumata  ne  peut  vivre  sans  être  protégée  par  quelque  abri.  On  sau- 
vera ainsi  une  bonne  partie  des  fruits  des  jeunes  arbres  auxquels  on  tient 
particulièrement,  et  on  en  empêchera  d'autres  d'être  déformés  ou  indurés. 
J'ai  obtenu  moi-même  ces  résultats  sur  de  jeun^  pyramides  qui  fructi- 
fiaient pour  la  première  fois. 

Je  ne  sais  jusqu'à  quel  point  la  Boreata,  qui  n'habite  pas  nos  contrées, 
partage  les  qualités  malfaisantes  de  sa  congénère. 

i33!.     Cheimatobia  Brumata  Lin. 

S.  N.  281  —  Réaum.  II  p.  352  pi  27  fig.  9-10  —  De  Geer  II  p.  452  et  I 
pi.  24  fig.  11-24  —  Kléem.  pi.  31  (ig,  1-12  —  Wicn.-Verz.  K-9—  Fab.  223 
—  Schr.  1056  —  Boriv.  136  —  Esp.  pi.  37  fig.  7-12  —  Si-pp  îll  pi.  41 
(ig.  i_9  _  Hb.  191,  415  —  Haw.  p.  305  —  ïreits.  II  p.  23  ~  Dup.  Y 


?,6o  LARENTID^. 

p.  408  pi.  200  fig.  6  —  Steph.  p.  274  —  Wood  640  —  Bdv.  1670  — 
Herr.-Sch.  p.  177  Og.  352  —  Lah.  318  =  Hyematu  Naturf.  —  Berl.  mag. 
=  Prunata  Brahm.  376. 

Larv.  Omn. 

30™™.  Ailes  arrondies  :  les  supérieures  assez  courtes,  obtuses  et  arron- 
dies à  l'apex,  d'un  brun-fumeux,  clair ,  soyeux,  avec  beaucoup  de  lignes 
un  peu  plus  foncées,  peu  distinctes,  arquées  et  ondées.  L'ombre  médiane 
faible,  marquée  d'un  point  noir  sur  la  nervure  médiane.  La  coudée  denti- 
culée  et  suivie  d'une  bandelette  assez  large,  un  peu  plus  claire  que  le  fond. 
La  subterminale  géminée  et  denticulée.  Ailes  inférieures  d'un  blanc-en- 
fHmé,  avec  deux  lignes  ondées,  brunâtres,  parallèles^  écartées,  dont  la  der- 
nière limite  quelquefois  une  bordure  plus  sombre.  Dessous  des  quatre 
ailes  concolore,  avec  la  bandelette  claire,  semblable.  Front  concolore.  — 
Ç  à  ailes  rudimentaires,  à  franges  hérissées,  d'un  gris-brunâtre,  marquées 
d'une  bandelette  noirâtre  commune. 

Très-abondante  dans  les  bois,  les  jardins,  sur  les  haies,  etc.,  de  toute 
l'Europe,  mais  surtout  des  parties  centrales  et  méridionales,  en  novembre 
et  décembre.     Coll.  div. 

Chenille  d'un  vert  clair  ou  jaunâtre,  parfois  plus  ou  moins  teintée  de 
noirâtre,  avec  la  vasculaire  d'un  vert  foncé,  la  sous-dorsale  continue,  d'un 
blanc-jaunâtre,  et  la  stigmatale  de  la  même  couleur,  également  continue, 
mais  un  peu  irrégulière.  Entre  ces  deux  dernières  lignes  on  en  voit  une 
autre  Irès-interrompue  et  se  perdant  souvent  dans  les  replis  de  la  peau. 
Stigmates  roussâtres.  Ventre  d'un  vert  plus  bleuâtre  que  le  dos,  avec  une 
ligne  médiane  plus  claire.  Tête  d'un  vert  pâle.  Elle  vit  en  mai  sur  la  plu- 
part des  arbres  fruitiers  et  forestiers. 

La  Brumata  varie  beaucoup,  mais  ses  variétés  n'ont  pas  grande  impor- 
tance et  se  réduisent,  en  général,  à  du  plus  ou  du  moins.  Très-souvent 
l'espace  médian  est  plus  foncé  que  le  fond;  parfois  aussi,  l'espace  ter- 
minal. 

i332.     Cheimatobia  Boreata     Hb. 

Hb.  413,  414  —  Traits.  Sup.  p.  204— Dup.  Snp.  IV  p.  32  pi.  53  —  Bdv. 
1671— Wood  Sup.  1726  —  Herr.-Sch. p.  177  fig.  353  —Lah.  317. 

Larv.  ignot. 

Généralement  plus  grande,  et  surtout  d'un  ton  plus  clair,  et  presque 
semblable  à  celui  de  VHybernia  Aceraria.  Ailes  supérieures  plus  prolon- 
gées à  l'apex,  plus  triangulaires.  Les  deux  premières  lignes  moins  arquées. 
L'espace  médian  très-étroit.  Ailes  inférieures  presque  blanches,  sans  li- 
gnes trausverses ,  ou  avec  une  seule.  Dessous  sans  ou  presque  sans  des- 


larentiDjE.  261 

sins.  —  9  d'un  ton  plus  gris,  avec  la  bande  brune  des  supérieures  très- 
tranchée. 

Nord  de  l'Allemagne,  Silésie,  Nord  de  l'Angleterre,  principalement  dans 
les  bois  de  bouleaux,  en  octobre.     Douze  ex.    Coll.  Gn. 

Elle  varie  dans  les  mêmes  proportions  que  la  Briimata.  Celles  du  Nord 
de  l'Angleterre  sont  généralement  plus  enfumées,  et  à  ailes  plus  oblongues 
que  celles  d'Allemagne. 


Gen.     OPORABIA     st. 

Steph.  III  p.  273  (1831)  =  Larentia  Traits.  Dup.  Bdv.  =  Oporinia  Hb. 

Chenilles  paraissant  raccourcies,  non  atténuées,  un  peu  aplaties,  maies,  ve- 
loutées, vertes,  avec  la  région  ventrale  blanche  ou  glauque,  à  tête  petite  et  glo- 
buleuse ;  vivant  à  découvert  sur  les  arbres.  —  Chrysalides  enterrées.  —  j^n- 
tenues  courtes,  garnies  chez  les  ç^  de  cils  fascicules;  celles  des  $  tninces, 
pubescentes  au  sommet  et  offrant  sur  la  hampe  de  pe'.its  cils  isolés,  à  peine 
visibles.  —  Palpes  unicolores,  ne  dépassant  pas  le  front,  mais  distincts  et  à 
articles  séparés.  —  Front  plat,  bicolore.  —  Thorax  court.  —  Abdomen  conique, 
velu,  n'atteignant  pas  l'angle  anal  des  inférieures,  .sans  taches  dorsales.  — 
Crochets  des  tarses  prononcés.  —  Ailes  entières,  larges,  soyeuses,  à  franges 
longues:  les  supérieures  à  lignes  fasciculées,  avec  la  bifurcation  de  la  médiane 
tachée  de  noir  ;  les  inférieures  velues  à  la  côte  —  Nervulation  :  deux  aréoles. 
Indépendante  insérée  au  milieu  de  la  disco-cellulaire.  Inférieures  des  secondes 
ailes  également  espacées.  Disco-cellulaire  t/ès- oh  ligue,  brisée  en  angle  ouvert, 
dont  le  côté  supérieur  remonte  près  de  la  base.  Vol  diurne.  Ailes  relevées  au 
repos.  —  Ç  lourde,  à  ailes  seulement  un  peu  plus  courtes  que  celles  du  çf,  avec 
la  côte  plus  convexe  à  la  base 

Quoique  Irès-rapproché  des  Larenlies  proprement  dites,  ce  genre  me  pa- 
raît avoir  une  existence  propre.  Sans  doute  ses  caractères  ne  sont  pas  tres- 
saillants, et,  pris  un  à  un,  pourraient  peut-être  se  retrouver  tous  dans  les  au- 
tres genres  de  la  famille,  mais  il  en  est  ainsi  de  presque  tous  ceux  qui  la 
composent.  Ce  que  celui-ci  a  de  remarquable,  c'est  son  air  de  parenté 
avec  le  genre  Cheimatobîa,  auquel  Duponchel  l'a  complètement  annexé. 
M.  Delaliarpe  est  aussi  de  cet  avis.  Cependant,  ce  n'est  là  qu'une  première 
impression  à  laquelle  il  ne  faut  pas  toujours  obéir  en  Entomologie.  Indé- 
pendamment des  deux  principaux  caractères  qui  l'en  distigueni  nettement 
(la  forme  et  les  mœurs  des  chenilles,  el  les  femelles  ailées),  on  en  trouve 
d'autres  dans  la  coupe  et  la  texture  des  ailes,  l'absence  des  poils  qui  les 
garnissent  à  la  côte,  etc. 

Maintenant,  pour  les  entomologistes,  bien  plus  nombreux,  qui  ne  veulent 
pas  séparer  le  présent  genre  des  Larenties,  je  puis  signaler,  outre  les  carac- 
tères précités  qui  les  en  séparent  également,  une  différence  qui  n'échappera 


262  LARENTID^. 

pas  aux  observateurs  soigneux  :  c'est  la  forme  de  l'abdomen  des  femelles, 
qui  est  élargi,  distendu  et  presque  ovoïde.  Malgré  les  ailes  bien  dévelop- 
pées de  la  femelle,  on  trouve  dans  cet  abdomen  je  ne  sais  quelle  affinité 
avec  celui  des  Cheimatobia  et  des  autres  femelles  aptères,  tandis  qu'il  est 
d'un  tout  autre  aspect  chez  les  Larentia  proprement  dites. 

Les  Oporaùia  n'ont,  comme  les  espèces  du  genre  précédent,  qu'une  seule 
génération  par  an.  Leurs  chenilles,  qu'on  trouve  dès  le  printemps,  mettent 
toute  la  belle  saison  à  parvenir  à  l'état  parfait,  et  les  froids  sont  déjà  arri- 
vés quand  les  papillons  se  développent.  Ce  sont  eux  qui  closent  la  saison 
entomclogique,  et,  quand  il  les  voit  voler  dans  les  branches  dépouill-écs  des 
chênes,  le  chasseur  peut  se  disposer  au  repos.  Les  chenilles  ont  un  aspect 
propre,  et  il  est  impossible,  pour  celui  qui  a  quelque  habitude,  de  les  con- 
fondre dans  cette  masse  de  chenilles  vertes  qui  pleuvent  des  arbres  en  même 
temps  qu'elles. 

Le  genre  Oporabia  est,  pour  ainsi  dire,  de  découverte  récente,  car  il 
n'était  représenté  autrefois  que  par  la  sen\e  Dilufaia .  Une  seconde  espèce 
a  d'abord  été  observée  en  France,  puis  les  Entomologistes  anglais  en  ont 
découvert  une  troisième  bien  tranchée.  Quelques-uns  prétendent  même  en 
porter  le  nombre  jusqu'à  six,  dont  les  mœurs  seraient  différentes,  mais  je 
crains  qu'il  n'y  ait  là  excès  de  zèle  et  surabondimce  d'observation  On  m'ob- 
jectera, sans  doute,  que  les  espèces  que  j'admets  reposent  aussi  sur  des  dif- 
férences bien  légères,  mais  je  ferai  observer  que  je  connais  les  premiers  états 
de  l'une  d'elles  et  que  l'autre  a  des  caractères  bien  tranchés  à  l'état  parfait. 
Au  reste,  pour  mettre  mes  lecteurs  à  même  d'en  appeler  à  leur  propre  expé- 
rience, j'ai  donné  le  détail  de  toutes  les  espèces,  tant  anciennes  que  nou- 
velles, qu'on  a  prétendu  avoir  observées,  même  quand  je  n'ai  pu  parvenir 
à  y  reconnaître  des  races  séparées. 

Type.  i333.     Oporabia  Dilutata     Alb. 

Albin  pi.  45  Cg.  74  —  Réaum.  II  pi.  28  fig.  1-8  —  Wien.-Verz.  K-4  — 
Bork.  130  et  p.  564  —  Hb.  188  —  Haw.  p.  319  —  Treits.  Il  p.  26  — 
Lyon.  p.  274  pi.  28  fig.  I-IO  —  Dup.  V  p.  405  pi.  200  f .  5  —  Steph.  III 
p.  273  —  Wood  639  —  Bdv.  1669  —  Sepp  VI  pi.  28  fig.  1-7  — Herr.-Sch. 
p.  160  —  Lab.  275  =  Ventitatn  Fab.  226  =  Autumnata  132,  Impluviata 
131,  Qitadrifasciata  133,  Affiniata  134,  Carpinata  135?  Bork.  =  Inscrip- 
taia  Douov.  XV  pi.  517  =  Fimbriata  Haw.  p.  320  =  Neglectata  Steph. 
^  Cat.  Brit.Mus. 

Larv.  Hb.  Treits.  Sepp. 

40mm  Ailes  supérieures  d'un  gris  clair  un  peu  jaunâtre,  avec  des  lignes 
grises,  siu'ieuses,  à  (itnls  arrondies,  disposées  par  faisceaux  et  toujours 
assez  bien  écrites,  La  subterniinale  géminée,  et  à  dents  plus  tjrandes  ;  les 
deux  médianes  parfois  triples.  Un  petit  point  cellulaire  contigu  à  la  cou- 
dée. Un  trait  noir  apical,  plus  ou  moins  marqué.  Ailes  inférieures  plus 


LARENTID.E.  263 

pâles,  avec  deux  lignes  parallèles  subterminalcs,  marquées  en  noir  à  la 
côte,  et  des  points  terminaux  géminés,  assez  épais.  Leur  dessous  ayant 
une  troisième  ligne  aussi  pins  marquée  à  la  côte,  et  on  point  noir  dans  la 
brisure  de  la  disco-(«eliulaire.  —  9  P'"s  petite,  à  lignes  plus  marquées, 
les  deux  faisceaux  du  milieu  plus  souvent  empâtés  de  noirâtre. 

Très-cemraune  dans  toute  l'Europe  boréale,  dans  les  bois,  sur  les 
haies,  etc.,  en  octobre  et  novembre.     Col!,  div. 

Je  ne  doute  point  que  ce  ne  soit  la  VenUlata  de  Fabricius;  l3s  mots  : 
litura  in  nervo  medio  duplici^  le  prouvent  tout-à-fait. 

Elle  varie  excessivement,  et  ne  peut,  à  cause  de  cela,  être  classée  par  ra- 
ces. Les  mâles  vont  du  gris-soufré  pâle,  à  lignes  bien  isolées,  au  gris-fu- 
ligineux sans  dessins.  Il  a  été  créé  bien  des  espèces  à  ses  dépens,  mais  les 
descriptions  qu'on  en  a  faites  sont  presque  toujours  inapplicables,  parce  que 
les  individus  varient  de  l'un  à  l'autre.  D'autres  fois  on  a  cru  observer  des 
dilTérences  qui  sont,  en  réalité,  imafi;imires.  Ainsi,  Quadrifasciata  Bork. 
133  (  non  183)  aurait  les  ailes  plus  longues  et  plus  étroites.  Le  reste  de  sa 
description  dit  à  peu  près  les  mêmes  choses  en  d'autres  termes,  que  celle 
de  sa  Dilutata.  Quant  à  Treilschke,  la  variété  qu'il  nomme  Quadrifas- 
ciata, se  rapporterait  presque  à  notre  Antumnata  ,  mais  ce  n'est  point 
celle  de  Borkliausen,  qui  a  décrit  sous  ce  nom  de  grandes  femelles  à  li- 
gnes très-distinctes. 

Impluviafa,  Bork.  131,  concerne  ces  mâles  qu'on  trouve  très-fréquem- 
ment, et  dont  les  ailes  supérieures  sont  presque  entièrement  couvertes 
d'atomes  noirâtres  qui  absorbent  toutes  les  lignes. 

Afpniata,  Bork.  13/J,  aurait  la  côte  des  premières  ailes  plus  convexe, 
la  ligne  sublerminale  serait  plus  courte,  etc. 

Carpinata,  du  même  auteur  (135),  n'appartient  peut-être  pas  à  cette 
espèce,  au  moins  l'époque  d'éclosion  indiquée  par  l'auteur  (avril  et  mai) 
devrait  en  faire  douter.  Cependant  sa  description  lui  convient  assez  bien, 
surtout  à  la  variété  que  je  vais  citer  plus  bas. 

Inscriptata,  Donov.  XV,  pi.  517,  a  les  lignes  très-marquées,  avec  le 
point  reUulaire  très-épais,  et  la  troisième  ligne  des  inférieures  visible  en 
dessus. 

Finibriata,  Haw.,  p.  320,  aurait,  d'après  sa  très-courte  description,  les 
lignes  antérieures  tout-à-fait  effacées. 

Neglectata,  Steph.  (Brit.  Mus.  Cat.  p.  198),  est  d'une  taille  supérieure  à 
celle  de  nos  plus  grands  individus.  M.  Ueawer  (Zoologist.  1852,  p.  3495) 
prétend  que  les  antennes  sont  plus  é-paisses,  ce  que  les  deux  individus  que 
j'ai  sous  les  yeux  sont  loin  de  justifier.  Il  a  remarqué  qu'elle  se  tenait  tou- 
jours sur  les  hautes  branches  des  chênes,  et  qu'elle  ne  se  posait  jamais  sur 
les  troncs.  Ces  mœurs ,  en  les  supposant  constantes,  n'ont  rien  de  con- 
cluant. Elle  habite  l'Ecosse. 

Enfin,  une  9  venant  de  ia  Russie  méridionale  est  d'un  gris-blanc.  L'es- 


264  LARENTIDjK. 

pace  médian  clair  est  plus  large.  Les  lignes  sont  toutes  empâtées,  elle  fais, 
ceau  du  milieu  forme  un  coude  plus  prononcé  au-dessous  de  la  côte, 
ceux  qui  la  précèdent  forment  deux  groupes  principaux,  qui  absorbent 
presque  toutes  les  lignes. 

La  chenille  ne  varie  guère  moins  que  le  papillon.  Hubner  a  représenté 
ses  principales  modifications,  mais  j'en  ai  encore  observé  bien  d'autres. 
Elle  vit  en  mai  sur  le  chêne,  l'orme,  le  prunellier,  l'aubépine,  etc.  Elle 
est  d'un  vert  de  velours,  avec  le  ventre  d'un  blanc-bleuâtre.  Les  incisions 
sont  jaunes  quand  elles  sont  repliées.  On  ne  distingue  qu'avec  peine  les 
trapézoïdaux,  qui  sont  un  peu  plus  clairs  que  le  fond.  Stigmates  d'un  jaune- 
orangé.  Têteconcolore.  Tels  sont  les  individus  qu'on  trouve  le  plus  ordi- 
nairement .  Sur  d'autres  ou  observe  une  série  dorsale  de  taches  cruciales 
d'un  rouge-sanguin,  dont  une  plus  large  sur  le  11^  anneau,  et,  au-dessus 
de  chaque  stigmate,  une  autre  tache  du  même  rouge.  Les  plaques  du  cou 
et  (!e  l'anus  sont  de  la  même  couleur. 

^  i334-      Oporabia  Auïumnata     Bdv. 

Bdv.  iu  Mus.  —  Gn.  pi.  18  fig.  7. 
Larv.  Gn.  infrà. 

Je  crois  cette  espèce  réellement  distincte  de  la  Dilutata.  quoique  ses  dif- 
férences à  l'état  de  chenille  soient  bien  légères,  comme  je  le  dirai  plus  bas. 

Elle  ne  varie  pas  pour  la  taille  autant  que  Dilutata.  Les  quatre  ailes 
sont  concolores,  soyeuses,  d'un  blanc  sale,  jamais  verdàtre.  Toutes  les  li- 
gnes y  sont  en  partie  oblitérées  et  ne  se  montrent  bien  qu'à  la  côte.  Mais 
les  points  et  traits  noirs  nervuraux  persisient  ;  celui  de  la  bifurcation  des 
2  et  3  attire  d'abord  l'attention.  Quand  on  rencontre  des  exemplaires  très- 
bien  écrits,  on  peut  voir  que  la  coudée  est  plus  droite,  beaucoup  moins 
dentée,  et  qu'elle  forme  sur  la  1'  un  angle  presque  dr«it,  qu'on  n'observe 
point  chez  la  Dilutata.  Les  ailes  inférieures  et  le  dessous  participent  à 
cette  pénurie  de  dessins.  —  La  9  est  tout-à-fait  semblable  au  çf  et  de  la 
même  taille,  tandis  qu'elle  est  plus  petite  et  mieux  écrite  chez  Dilutata. 
Elle  varie  peu. 

France  centrale,  en  novembre.     Huit  ex.     Coll.  Gn. 

Elle  porte,  dans  les  collections  de  Paris,  le  nom  d'Autmnnaria,  que 
M.  Boisduval  lui  a  imposé  et  que  j'ai  adopté,  quoiqu'il  n'ait  été  publié 
nulle  part,  mais  il  ne  faut  pas  la  confondre  avec  VAutumnaria  des  anglais 
qui  se  rapporte  à  l'espèce  suivante. 

La  chenille,  que  j'ai  découverte  en  1853,  est  extrêmement  voisine  de  la 
Dilutata.,  mais  elle  offre  les  mêmes  particularités  que  le  papillon,  c'est-à- 
dire  qu'elle  ne  varie  pas,  et  qu'elle  est  d'un  vert  velouté,  uni,  sans  aucun 
de  ces  dessins  rouges  qui  changent  si  souvent  de  forme  chez  Dilutata.  En- 
fin, elle  vit  exclusivement  sur  le  bouleau,  tandis  que  la  Dilutata  se  trouve, 
comme  on  sait,  sur  presque  tous  les  arbres. 


LAREN'TID.E.  "2.65 


l335.       OpOliABIA    FlLÎGRAMMARIA       H. -S. 

Herr.-Sch.  p.  160  fig.  194,  195  — Dbd.  —  Steph.  Cat.  Bril.  Mus.  p.  198 
—  Led,  —  Ucawer  Zool.  1852  p.  3495  —  Wood  Sup.  1728. 

Elle  est  sans  doute  voisine  de  ia  Dilutata,  di)iU  M.  Herrich  est  presque 
tenté  de  la  regarder  comme  une  variété.  Elle  est  encore  plus  voisine  de  VJu' 
tumnaria,  mais  elle  est  toujours  plus  petite.  Les  ailes  supérieures  sont  plus 
étroites,  plus  prolongées  à  l'apex.  Le  fond  est  toujours  d'un  gris-violâtre, 
avec  les  bandes  plus  foncées  et  plus  comblées  de  noir;  la  ligne  qui  forme 
le  bas  de  l'espace  basilaire  est  plus  Jroite  et  plus  oblique.  L'espace  mé- 
dian est  presque  toujours  noir,  et  il  forme  un  angle  saillant  dans  la  cellule. 
La  bandelette  qui  la  suit  est  plus  oblique.  L'aile  inférieure  a  toujours  une 
bandelette  sombre  en  dessus,  surmontée,  en  dessous,  de  deux  lignes  équi- 
distantes  et  bien  parallèles,  etc. 

Découverte  par  M.  Ueawer,  dans  l'île  d'Arrau,  sur  la  côte  d'Ecosse. 
Huit  ex.     Coll.  Gn. 

La  chenille  vit  sur  la  Calluna  vulgaris,  et  l'insecte  parfait  reste,  pen- 
dant le  jour,  les  ailes  ployées,  fixé  aux  tiges  de  cette  plante,  où  il  faut 
beaucoup  d'attention  pour  le  découvrir. 

A.      AutiisnBiai'îa     Dbd. 

Dbd.  Cat.  —  (non  Bdv.)  =  Polata  Westw.  II  pi,  68  f.  9  (non  alior.)  — 
Steph.  Cat.  Brit.  Mus.  —  Ucawer  Zool.  1852  p.  3495  —  Wood  Sup.  1727. 

Notablement  plus  grande  (39"'"')-  Ailes  supérieures  plus  claires,  quoi- 
que toujoius  d'un  ton  un  peu  violâtre.  Espace  médian  plus  clair  au  centre, 
où  les  nervures  sont  tout-à-fait  blanches.  Bord  terminai  plus  clair.  Ailes 
inférieures  blanches,  avec  une  seule  ligue  noirâtre,  dentée ,  fondue  en  ar- 
rière. —  $  ayant  toutes  les  ailes  suviérieures  traversées  de  fines  lignes  ,  et 
l'espace  médian  comblé  de  noir. 

Elle  a  certainement  un  aspect  différent  de  la  Filigrammaria,  cependant 
je  ne  trouve  aucun  caractère  sérieux  pour  les  séparer. 

M.  Doubleday  me  mande  qu'elle  ne  se  truuve  jamais  dans  ie  Midi  de 
l'Angleterre,  mais  qu'elle  est  commune  en  Ecosse,  dans  les  bois  de  bou- 
leaux et  de  sapins,  au  commencement  de  septembre.  Elle  varie  extrême- 
ment, m'écrit-il,  cl  ses  variétés  sont  souv^-int  superbes. 

La  9  ^li'G  je  décris  rappelle  par  ses  dessins  la  Cym.  Ocularis,  mais  je 
pense  que  d'autres  de  ses  variétés  se  rapprochent  davantage  du  cf. 

M.  Ueawer  dit  qu'elle  se  tient  d'habitude  collée  aux  branches  des  bou- 
leaux. 

Nota.  Outre  ces  deux  espèces  ou  variétés,  M.  Ueawer  en  donne  encore 


266  LARENTID^E. 

deux  autres  ;  mais  ne  les  ayant  pas  vues  en  nature,  je  ne  puis  que  les  men- 
tionner. C'est,  d'ailleurs,  précisément  cette  quantité  d'espèces  qui  m'en- 
gage à  être  plus  circonspect,  surtout  quand  je  pense  que  la  var.  C  vit  sur 
la  même  plante  que  le  type. 

B,  jlpproxîiîiaria     Ueaw- 
Ueaw.  loc.  cit. 

Les  ailes  de  la  9  seraient  plus  aiguës.  Elle  ne  dépasserait  pas  la  taille 
du  type.  Les  c/"  varieraient  beaucoup,  mais  seraient,  en  généra!,  très- 
foncés. 

Perthshire,  dans  les  bois  de  sapins. 

C.  Precnrsaria     Ueaw. 
Ueaw.  loc.  cit. 

Ce  serait  la  plus  petite  de  toutes,  et  elle  ne  différerait  de  B  et  du  type 
que  par  la  9 qui  a  des  ailes  larges.  Rl.Ueawerqui  l'a  élevée  sur  la  bruyère, 
ne  connaît  pas  le  cf. 


Gen.     LARENTIA     Tr. 

Treits.  II  p.  75  (1828)  —  Dup.  Bdv. 

Chenilles  allongées,  atténuées  nnlérieuremeni,  cylindriques,  à  tête  globuleuse; 
vivant  sur  les  plantes  basses?  —  Antennes  courtes,  pubescentes,  ciliées  ou  gar- 
nies de  lames  minces  chez  les  çf,  complètement  filiformes  chez  les  9  ■  —  Palpes 
déiiassatit  le  front,  à  articles  indistincts.  —  Front  unicolore. — Abdomen  des  çf 
long,  mince,  caréné,  non  velu,  à  incisions  souvent  discolores.  —  Crochets  des 
tarses  très-peu  distincts.  —  Ailes  larges,  entières,  veloutées  ou  soyeuses,  à 
franges  moyennes,  précédées  d'un  rang  de  points  géminés:  les  supérieures  à 
lignes  nombreuses.,  à  peu  près  parallèles,  ai>ec  le  point  cellulaire  disl;inct;  les 
inférieures  arrot^dies,  à  lignes  affaiblies,  n'étant  distinctes  que  vers  le  bord.— 
Nervulation  des  Oporabia. 

C'est  aux  espèces  qui  vont  suivre  que  je  réduis  le  genre  Larenfia,  qne\e 
pourrai  ainsi  limiter  à  deux  groupes. 

Le  premier  conserve  encore  un  certain  rapport  avec  les  Oporabia.  Les  fe- 
melles sont  plus  petites  et  plus  lourdes  que  les  mâles.  Les  palpes  sont 
courts.  On  retrouve  toujours  les  traces  du  petit  trait  apical,  et  l'on  voit,  au- 
dessous,  deux  taches  foncées  comme  chez  les  Coremia. 

Le  second  répond  au  genre  Glavcopferyx  de  Hubner  (qui  n'y  a,  du  reste, 
compris  que  deux  espèces)  et  est,  de  beaucoup,  le  plus  nombreux  du  genre. 
Toutes  les  espèces  sont  grises,  parfois  bleuâtres,  glauques  ou  même  vertes,  et 


LARENTIO.E.  267 

beaucoup  sont  saupoudrées  de  jaune-safrané  à  certaines  places.  Ce  sont, 
pour  la  plupart,  des  espèces  de  montagnes.  Leur  nombre  a  beaucoup  aug- 
menté dans  ces  derniers  temps,  et  ce  genre  est  déjà  devenu  et  deviendra 
par  la  suite  très-nombreux.  Malheureusement,  la  difficulté  augmente  avec 
le  nombre  des  espèces,  car  elles  sont  généralement  voisines  les  unes  des  au- 
tres, et  leurs  dessins  sont  calqués  sur  le  môme  patron.  La  synonymie  n'est 
pas  moins  difficile. 

Les  chenilles  des  Larentia  sont  à  peu  prés  inconnues.  J'ai  vu  cependant 
celle  de  la  Cœsiata  qu'on  peut  considérer  comme  le  type  du  genre,  mais  je 
n'ai  aucun  renseignement  sur  sa  nourriture  ni  sur  ses  mœurs.  J'appelle 
donc  instamment  sur  ce  genre  difficile  à  tous  les  titres,  l'attention  des  ento- 
mologistes qui  se  bornent  aux  espèces  européennes. 

Je  ne  connais  qu'un  petit  nombre  ûc  Larentia  exotiques  qui,  toutes,  ont 
un  nipport  très-marqué  avec  les  nôtres.  Morosata  Hb.  Ziitr.  879-880  ap- 
partient peut-être  aussi  à  ce  genre,  ce  qu'il  est  impossible  de  décider  sur 
une  figure. 

Cœrulafa  Fab.  18o,  dont  les  couleurs  sont  visiblement  exagérées  dans  sa 
description,  est  peut-être  aussi  une  Larentia. 

GROUPE  L 

f 
1 336.     Larentia  Rupestrata     W.-V. 

Wien.-Verz.  K-6  — Fab.  Sup.  206-207  — Bork.  142— Hb.  192  — Treits. 
II  p.  30— Dup.  V  p.  428  pi.  SOI  fig.  «  et  Sup.  IV  p.  30  pi.  53  fig.  2— 
Frey.  pi.  137  llg.  3-4  — Bdv.  1672  —  Herr.-Sch.  p.  156  fig.  192  (aberr.) 
-Lab.  26 i. 

Larv.  Hb.  Treits. 

Commune  sur  les  pâturages  et  dans  les  hautes  herbes  des  Alpes,  en 
juillet  et  août.    Coll.  div. 

Diiponchel,  après  avoir  donné  une  figure  passable  de  celte  espèce,  pré- 
tendit la  rectifier  dans  son  Supplément  et  en  donna  une  tout-à-fait  mau- 
vaise. 

La  Rupestrata  des  auteurs  anglais  est  une  Lobulata.  Celle-ci  ne  se 
trouve  point  en  Angleterre. 

Elle  varie  passablement^  mais  ne  forme  pas  de  races  distinctes. 

A.      Bassias'îa     Feistb. 
Feisth.  Ann.  Soc.  ent.  1834  p.  131  pi.  1  fig.  2. 

Petite  femelle,  chez  laquelle  la  ligne  extrabasilaire  est  dauble,  et  la 
coudée  rapprochée  de  la  ligne  qui  la  précède,  et  contiguë  au  milieu. 
Piémont. 


268 


LAP.ENTID.'E. 


ff 

^  i337       Larentia  Parallelaria     De  Geer. 

De  Geer  II  p.  357  pi.  6  f .  4  (la  Ph.  à  raies  parallèles)  —  Yill.  Il  p.  311 

—  Bork.  22  =  Vesperfaria  Hb.  226  —  Treits.  I  p.  137  —  Evers.  p.  373  — 
Frey.  Beitr.  pi.  10^  f.  2  —  Bdv.  1618  — Herr.-Sch.  p.  167  —  Lah.  294 

—  (non  Lin.  nec  Fab.). 
Larv.  ignot. 

Midi  de  la  France  et  de  l'Allemagne,  Autriche,  Suède,  Russie  méridio- 
nale, Styrie,  Suisse,  dans  les  bois  clairs,  sur  les  haies,  dans  les  lieux 
herbus,  en  juin,  puis  août  et  septembre.     Deux  rf.    Coll.  On. 

Les  auteurs  modernes  OHt  tous  donné  à  cette  espèce  le  nom  de  VEpione 
Vespertaria,  et  vice  versa.  La  cause  première  de  cette  confusion  est,  je 
crois,  que  l'exemplaire  sur  lequel  Linné  avait  fait  sa  description  de  Ves- 
pertaria  était  passé  au  gris  [subgriseis) .  Aussi,  personne  n'y  a-t-il  re- 
connu une  espèce  à  ailes  orangées,  mais  personne  non  plus  n'a  voulu  pa- 
raître ignorer  la  Vespertaria  du  Systema  natwœ ;  aussi,  Borkhausen 
l'a-t-il  décrite  sans  la  voir,  tout  en  se  trahissant  dans  une  note,  puis,  une 
seconde  fois  sur  nature,  sous  le  nom  û'Affiniaria.  Quant  à  notre  Lareniie, 
le  nom  que  je  lui  laisse  n'est  que  la  traduction  latine  de  celui  de  De  Geer, 
qui  l'a  publiée  le  premier,  et  que  Villers  et  Borkhausen  ont  conservé;  nom 
qui  d'ailleurs  lui  convient  aussi  bien  qu'il  va  peu  à  VEpione.  Quant  à  la 
Bmnnearia  de  Villers,  que  plusieurs  rapportent  ici,  il  est  certain  que  ce 
n'est  point  elle,  puisqu'il  lui  donne  des  antennes  aussi  pectinées  que 
VHim.  Pennaria,e\.  une  large  bordure  brune.  (Voy.  Plumaria.) 

ttt 
^  i338.      Larentia  Didymata     Lin. 

S.  N.  269  —  Clerck  pi.  6  fig.  10  —  Haw.  p.  306  — Steph.  III  p.  214  — 
Wood549=Scaèra<aHb.229— Treits.  IIp,  18  et  Sup.  p.  203— Dup.  V 
p.  195  pi.  183  fig.  1-2  —  Frey.  pi.  137  —  Bdv.  1772  —  Sepp  VI  pi.  17 
%.  1-9  —Herr.-Sch.  p.  152  fig.  359,  360  —  Lah.  251  =  Alpestrata 
Hb.  320  —  Treits  n  p.  17? 

Larv.  Sepp. 

Commune  sur  les  haies  et  dans  les  jardins,  dans  les  Alpes,  en  Allema- 
gne, en  Suisse,  en  Ecosse,  en  juillet  et  août.    Six  cf,  six  $.     Coll.  Gn. 

M.  Delaharpe  ne  croit  pas  que  V Alpestrata  de  Hubner  soit  une  Didy- 
mata. Je  suis  si  loin  de  partager  cette  opinion,  que  je  regarde^  au  con- 
traire, à  la  couleur  près,  qui  est  un  peu  foncée,  celte  figure  comme  très- 


LÀRENTID^E.  269 

bonne,  tandis  que  sa  Scahrata  229  est  tout-A-fait  méconnaissable.  Quant 
à  VAlpestrata  de  Treitsclike,  elle  paraît  plus  incertaine,  tant  parce  qu'il 
donne  au  (f  des  antennes  filiformes,  que  parce  qu'il  ne  parle  pas  des  deux 
taches  noires  situées  entre  1'  et  2,  qui  caractérisent  cette  espèce.  J'observe, 
du  reste,  que  la  Didymata  d'Ecosse  est  beaucoup  plus  rembrunie  q-ue 
celle  d'Allemagne,  et  se  rapproche  davantage  de  VAlpestrata  de  Hubner. 

iSSg.     Larentia  Saturata     Gn. 

26""».  Elle  a  tout-à-fait  le  port  et  la  taille  de  la  Didymata,  mais  elle 
est  plus  foncée,  et  ses  lignes  sont  plus  nettes  et  plus  délicates.  l'Apex  est 
plus  prolongé,  et  le  bord  terminal  plus  droit.  L'espace  médian  est  large  et 
liseré  de  deux  filets  fins,  d'un  blanc  décidé.  Il  est  suivi  de  deux  petites  li- 
gnes fines,  foncées,  et  la  subterminale,  qui  est  aussi  blanche,  dentée  et 
extrêmement  fine,  porte  devant  elle  deux  taches  brunes  bien  distinctes, 
vis-à-vis  la  cellule.  Les  ailes  inférieures  sont  entièrement  grises,  et  par 
conséquent  sans  bordure,  avec  de  petites  lignes  également  fines. 

Pondichéry.     Une  $.     Coll.  Gn. 

i34o.      Larentia  Indicaria     Guér. 

Guér.  Voy.  Delessert  pi.  26  f.  4. 
Monts  Neelgherries,  en  mal. 

Je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature,  et  je  ne  puis  affirmer  que  ce  soit  bien  ici 
sa  véritable  place. 

GROUPE  U.    {Glaucopteryx    Hb.) 

f 

i34i.     Larentia  Frigidaria     Gn. 

32mm.  Ailes  étroites,  un  peu  soyeuses,  d'un  brun-fuligineux,  à  fràtnge 
concolore  et  à  peine  entrecoupée  :  les  supérieures  prolongées  à  l'apex,  et 
coupées  obliquement  au  bord  terminal,  saupoudrées  d'atomes  d'un  gris- 
jaunàlre,  serrés,  qui  envahissent  la  base  et  le  disque,  n'y  laissant  en  brun 
que  l'espace  médian,  assez  étroit,  composé  de  quatre  taches  annulaires, 
contiguës  et  superposées  :1a  première  plus  grande,  ayant  toute  la  côte  et  le 
point  cellulaire  foncés,  puis  une  petite  ligne  dentée  qui  la  suit.  Ailes  in- 
férieures étroites,  amygdaliformes,  un  peu  plus  claires,  avec  une  ligne  mé- 
diane dentée  et  non  coudée ,  très-voisine  du  point  cellulaire,  en  dessous. 
Antennes  ayant  des  lames  très-courtes ,  isolées,  et  en  massue.  Abdomen 
épais  et  court  pour  ce  genre,  terminé  bien  carrément,  et  un  peu  velu. 

Laponie.    Un  beau  (f.    Coll.  Zeller. 


270  LARENTID.E. 

Cette  curieuse  espèce  me  paraît  bien  appartenir  à  cette  section,  mais 
elle  a  un  aspect  particulier  ;  peut-être  les  anneaux  de  l'espace  médian 
sont-ils  accidentels,  et  les  deux  lignes  qui  les  forment  ordinairement, 
isolées. 

n 

*  1342.       LaRENTIA    MuLTISTRlGARIA       Haw. 

Haw.  p.  306  —  Steph.  UI  p.  212  —  Wood  548  —  Herr.-Sch.  p.  160 
fig.  196,  *9Tf,  329. 

Larv.  igaot. 

Angleterre,  sur  les  bruyères,  en  mars.    Quinze  ex.    Coll.  Gn. 

Elle  se  répand  dans  les  collections ,  mais  elle  est  souvent  en  mauvais 
état.  La  9  ^st  beaucoup  plus  rare  que  le  o^. 

A.      IVebuIata     Dup. 

Dup.  Sup.  IV  p.  384  pi.  81  fi?.  2. 

D'un  gris-cendré  ou  blancliâtre- 

Provence.    Un  cf.    Coll.  Bellier. 

L'individu  que  j'ai  sons  les  yeux  a  les  dessins  beaucoup  moins  marqués 
que  celui  que  Duponcliel  a  donné;  mais  il  est  aisé  de  voir,  quoique  sa 
figure  soit  très-mauvaise,  que  c'est  ici  qu'elle  se  rapporte,  et  non  à  la 
vraie  Nehulata  qui,  d'ailleurs,  ne  se  trouve  pas  dans  le  midi  de  lu  Franco. 

*  1343.        LaRENTIA    AuSTBIACARlA    H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  78  fig.  450,  451,452  —  Led. 

Montagnes  de  l'Autriche,  Schneeberg,  frontières  de  la  Styrie,  en  juin. 
Trois  cf,  deux  9*     Coll.  Lederer  et  Gn. 

Cette  espèce  ne  peut  guère  non  plus  être  confondue  avec  aucune  autre 
par  ses  ailes  supérieures  prolongées  à  l'apex  ,  et  comme  lancéolées,  dans 
les  deux  sexes  ;  —  leur  aspect  soyeux  ;  —  leur  ton  d'un  gris  de  fer  som- 
bre, avec  la  bande  claire  qui  suit  la  coudée,  plus  large  et  à  bords  plus 
dentés  que  ciiez  toute  autre,  et  bien  divisée  au  milieu  ;  —  les  antennes  à 
lames  longues,  mais  filiformes  et  non  spatulées,  rapprochées;  —  le  front 
plus  ou  moins  teinté  d'ochracé,  ainsi  que  les  franges;  — l'abdomen 
court,  etc. 

J'ai  devant  les  yeux  une  femelle  d'un  cendré  un  peu  bleuâtre. 


LARENTID.E. 


(i344'     Larentia  Polata 


Hb. 


Hb.  Ziit  805,  806—  Dup.  V  p.  402  pi.  192  f .  4  —  Bdv.  1666  —  Herr.- 
Sch.  p.  162  fig.  4»"^  —  Led. 
Larv.  ignot. 

Labrador,  Laponie.    Une  $.     Coll.  Gn. 

Nul  doute  que  cette  espèce  ne  se  trouve  bleu  eu  Laponie.  Je  l'ai  reçue 
avec  beaucoup  d'autres  insectes,  pris  évidemment  dans  cette  contrée.  La 
femelle  seule  est  connue  jusqu'ici.  E!le  participe  à  la  fois  de  Cœsiata  et 
à!Austriacaria,  et  se  reconnaît  à  son  aspect  soyeux,  à  .sa  teinte  sombre, 
à  la  régularité  de  la  bande  claire  qui  suit  la  coudée,  à  la  netteté  avec  la- 
quelle l'espace  médian,  plus  foncé,  est  découpé,  etc. 

1345.      Larentia  Gelata     Gn.        '^ 

35*""'.  Ailes  supérieures  mates,  d'un  brun-noir  fuligineux,  avec  les 
deux  bandelettes  ordinaires  eu  gris  à  peine  plus  clair,  divisées  par  un 
filet  au  milieu  :  la  seconde  presque  droite  après  le  coude  de  la  côte,  régu- 
lière, découpée  sur  ses  bords  en  dents  arrondies  et  régulières.  L'espace 
médian,  seulement,  saupoudré  de  gris  au  milieu,  avec  le  trait  cellulaire 
noir  et  distinct.  L'espace  terminal  entièrement  sombre,  traversé  par  la 
subterminale,  peu  distincte,  maculaire  et  grise.  Ailes  inférieures  d'un 
gris-clair,  soyeux,  avec  un  trait  cellulaire  et  deux  lignes  parallèles,  arquées, 
mais  non  coudées,  d'un  gris  plus  foncé  de  part  et  d'autre.  Front  conco- 
lore. 

Islande.    Coll.  Mus.     Une  9  provenant  du  Voyage  de  la  Recherche. 
A.      Gn.    pi.  14  fig.  6. 

D'un  gris  presque  blanc,  et  sans  lignes  ni  atomes,  avec  les  espaces  ba- 
silaire  et  médian  d'un  noir-fuligineux,  comme  dans  le  type.  Inférieures 
avec  une  seule  ligne. 

Mêmes  provenance  et  collection. 

Cette  belle  variété  me  paraît  accidentelle  ;  cependant  il  est  possible 
qu'elle  se  reproduise  dans  ces  contrées  boréales. 

Larentia  Gj^iata     W.-V. 

Wien.-Verz.  L-6  —  Réaum.  p.  386  pi.  29  fig.  6-13?  —  Bork.  169?  — 
Hb.  275  —  Haw,  p.  330?  —  Treits.  11  p.  89  et  Sup.  p.  211  —  Dup.  V  p. 
398  pi.  1 90  iig.  S  —  Steph.  p.  295  —  Wood  690  —  Bdv.  1665  —  Herr.- 


272  LARENTID.E. 

Sch,  p.  161  —  Led.  —  Bbd.  —  Lab.  277  =  Infrequentata  Haw.  p.  330 
=  Miata  Schw.  pi.  20  fig.  9-11? 

Larv.  Gn  infrà. 

Contrées  montueuses  de  France,  Allemagne,  Italie,  Piémont,  Ecosse, 
Nord  de  l'Angleterre,  Islande,  etc.,  dans  les  bruyères,  contre  les  rochers 
et  les  troncs  d'arbres,  en  juillet.     Vingt-cinq  ex.     Coll.  Gn. 

C'est  la  plus  répandue  de  ce  groupe,  et  comme  telle,  elle  a  dû  être  la 
plus  connue  des  auteurs.  Toutefois,  j'aime  mieux  mettre  un  ?  à  ceux  dont 
la  description  laisse  à  désirer.  Ainsi,  celle  de  Borkhausen  est  trop  peu 
précise.  —  Celle  de  Haworlli,  toute  courte  qu'elle  est,  lui  convient  parfai- 
tement, mais  il  dit  que  le  papillon  vole  en  février!  —  Wood  dit  qu'elle  se 
trouve  en  juin,  mais  quoique  le  mois  de  juillet  soit  sa  véritable  époque,  on 
commence  à  la  trouver  dès  la  dernière  quinzaine  dejuin,;et  elle  se  prolonge 
jusque  vers  le  10  aoijt  (1). 

Elle  varie  pour  la  teinte  du  gris,  qui  est  d'un  cendré  plus  ou  moins 
bleuâtre,  avec  les  bandes  foncées,  plus  ou  moins  teintées  d'ochracé.  Celle 
qui  précède  la  subterminale  est  toujours  plus  noire  entre  2'  et  3',  et  aussi 
entre  2  et  3. 

Infrequentata  Haw.  n'est  point  une  race  à  part  ;  il  l'a  fondée  sur  les 
exemplaires  clairs  chez  lesquels  la  bande  médiane  se  détache  vivement; 
aussi  a-t-il  eu  grand  tort  de  citer  la  Cyanata  de  Hubner,  qui  ne  se  trouve 
point  en  Angleterre. 

A. 

Beaucoup  plus  sombre.  Les  bandes  foncées  lout-à-fait  noires;  parfois 
même  le  fond  entièrement  noir,  avec  trois  lignes  blanches,  lunulées  ou 
punctiformes.  Dans  les  exemplaires  moins  chargés,  l'espace  basilaire  est 
occupé  par  une  foule  de  petites  lignes  ondulées  et  régulières,  alternative- 
ment grises  et  noires.  Ailes  inférieures  ayant  une  forte  tache  cellulaire, 
deux  lignes  ondulées  bien  distinctes,  elle  bord  terminal  lavé  de  noir.  Ab- 
domen noir ,  avec  les  incisions  et  un  point  dorsal  blanc  sur  chaque  an- 
neau. 

Ecosse,  Nord  de  l'Angleterre.     Six  ex.     Coll.  Gn. 

Cette  jolie  variété  est  beaucoup  plus  élégante  que  le  type.  Certains  in- 
dividus rappellent  presque  la  Scot.  Undulata,  par  leur  dessin. 

(1)  C'est  ainsi  (jue  doit  être  entendue  en  général  la  désignation  des  époques  d'ap- 
parition que  je  donne  dans  tout  cet  ouvrage,  même  dans  une  seule  localité.  Il  est 
clair  qu'elle  varie  en  outre  proportionnellement  selon  les  latitudes. 


LARENTID^..  .  l'j'i 

B        Flavîcinctata     St. 

Steph.  m  p.  296  pi.  30f.  3—  Wood  691. 

Ailes  supérieures  d'un  gris-noir  uniforme,  avec  cinq  bandelettes  inéga- 
les, d'un  safraiîé  vif,  vaguement  liserées  de  noir  ;  les  deux  dernièrec  suivies 
de  séries  de  points  ncrvuraux,  clairs,  qui  sont  tout  ce  qui  reste  des  éclair- 
cies  du  type.  Ailes  inférieures  d'un  gris-noirâtre,  presque  uni.  Dessous 
des  quatre  à  peu  près  uniforme. 

Cumberland  et  Westmoreland,  mais  rare  partout.     Une  9«    Coll.  Gn. 

11  ne  faut  pas  confondre  cette  belle  variété  avec  la  Flavicinctata  de  Hb. 
(Voir  l'espèce  iv>  1352),  et  M.  Delaharpe  a  été  induit  en  erreur  par  M.  Cur- 
tis.  Il  serait  possible  qu'elle  constituât  une  espèce  ,séparée,  ce  que  je  ne 
puis  décider  sur  un  seul  individu. 

La  chenille  de  la  Cœsiata  est  fort  jolie,  d'un  vert-jaunâtre,  avec  un 
dessin  triangulaire  rougeâtre  à  chaque  incision  postérieure ,  traversé  par 
la  stigmatale,  et  liseré  de  noirâtre  sur  les  derniers  anneaux.  Une  stigma- 
tale  blanche  régne  tout  le  long  du  corps,  et  est  ombrée  inférieureraent  de 
brun  sur  les  derniers  anneaux.  Tête  petite  et  roussâtre.  Pattes  concolores. 

1347.     Larentia  C^ruleata     Gn. 

32mm_  Ailes  d'un  blanc  mêlé  de  bleuâtre,  avec  les  dessins  ordinaires 
bien  marqués,  l'espace  basilaire  bordé  d'un  jaune-safrané  un  peu  verdâ- 
tre  ;  l'espace  médian  bordé  de  deux  bandes  semblables,  assez  étroites, 
non  conlliientes,  interrompues  ou  évasées  entre  la  4  et  la  sous-médiane; 
le  milieu  toujours  clair,  avec  le  point  cellulaire  bien  isolé.  Subterminale 
régulière,  blanche,  point  ou  à  peine  marquée  de  jaune,  plus  sombre  à  la 
côte,  ainsi  que  la  naissance  de  toutes  les  lignes.  Ailes  inférieures  plus  som- 
bres PU  bord,  et  laissant  voir  la  subterminale  blanche,  fortement  dentée, 
et  comme  fulgurée  ;  point  de  bande  claire  au-dessus,,  ni  de  point  cellu- 
laire. Abdomen  sans  points.  —  9  '^^'""  bcsu  gris-bleu,  avec  toutes  les  li- 
gnes blanches  maculaires,  formant  des  séries  de  lunules  ;  l'espace  sub- 
terminal concolore,  et  lunule  comme  les  autres.  Ailes  inférieures  d'un 
gris-bleuâtre  uni,  avec  la  subterminale  blanche  encore  plus  fortement 
dentée  que  chez  le  cf.  Frange  entrecoupée,  à  la  base  seulement,  et  blan- 
che pour  le  reste. 

Pyrénées.     Un  cT,  deux  9-     Coll.  Gn.  et  Bellier. 

C'est  la  plus  belle  de  cette  section.  Le  cfse  rapproche  de  Flavicinctata, 
et  la  9  lie  la  belle  variété  B  de  Cœsiata,  mais  elle  diffère  de  toutes  par 
ses  ailes  inférieures  d'un  gris  foncé  uni,  sans  bande  claire,  avec  la  sub- 
terminale fulgurée. 

Lépidoptères.    Tome  10.  18 


274  LARENTID^. 

ifi  i348.     Larentia  Cyanata     Hb. 

Hb.319  —  Treits.  II  p.  96  — Dup.  V  p.  396  pi.  199  f.  1— Bdv.  1664 
—  Herr.-Sch.  p.  161  —  Led.  —  Lah.  279. 
Larv.  ignot. 

Alpes  de  la  Siyrie,  de  la  Suisse,  du  Daupbiné,  environs  de  Digne,  en 
juillet.    Sept  ex.     Coll.  Piurret  et  Gn. 

M.  Herr.-Scliœffer  est  porté  à  la  considérer  comme  variété  de  Cœsiata; 
mais  je  partage,  cette  fois,  l'opinion  de  M.  Delaharpe.  Je  trouve,  comme 
lui,  l'anfractuosité  de  la  disco-cellulaire  presque  nulle,  tandis  qu'elle  est 
très-marquée  chez  Cœsiata  et  ses  variétés.  La  teinte  jaune,  quand  elle 
existe,  est  le  contraire  de  la  Cœsiata^  c'est-à-dire  répandue  sur  les  espaces 
extrabasilaire  et  subterniinal.  Le  ton  bleuâtre  est  toujours  marqué.  Le 
dessin  du  dessous  est  plus  délayé.  L'abdomen  est  d'un  ton  uni.  Les  an-, 
tenues  sont  annelées,  etc. 

lîlle  varie  comme  sa  congénère.  J'en  ai  un  individu  très-frais,  chez  le- 
quel il  n'y  a  pas  la  moindre  trace  de  jaune,  un  autre,  où  le  jaune,  au  con- 
traire, pénètre  dans  l'espace  médian,  où  il  entoure  le  point  cellulaire,  peu 
visible,  du  reste,  chez  cette  espèce,  etc.,  etc. 

^  1 349.     Larentia  Ra varia     Led. 

Leder.  Sibér.  p.  31  pi.  6  f.  4. 

Elle  tient  à  la  fois  de  la  Cœsiata  et  de  la  Nohiliaria,  mais  l'apex  est 
plus  prolongé,  et  le  bord  termina!  plus  droit.  Tous  les  dessins  sont  d'un 
gris-verdàtre,  sans  aucune  trace  de  jaune.  Ils  sont  très-tranchés,  et  les 
deux  bandelettes  claires  sont  bien  découpées,  et  traversées  au  milieu  par 
une  ligne  bien  nette.  Entre  la  seconde  et  la  subterminale,  qui  est  bien 
dentée,  se  voient  deux  lignes  foncées,  empâtées  au  milieu,  mais  sans  points 
noirs.  Les  ailes  inférieures  ont  la  subterminale  chiire,  trcs-dcntée ,  et 
placée  entre  deux  ombres,  puis,  beaucoup  plus  haut,  une  autre  ligne  om- 
brée, semblable.  Tout  le  dessous  est  clair  et  sans  dessins,  pas  même  de 
point  cellulaire.  L'abdomen  est  verdàtre,  a  incisions  plus  claires. 

Altaï.     Une  9-     Coll.  Lederer. 

^j  i35o.      Larentia  Nohiliaria     H. -S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  79fis.  449,  453,  454  —  Led.  —  Lah.  276. 

On  peut  la  placer  indistinctement  près  de  Cyonaia,  dont  elle  a  la  taille, 
la  coupe  et  presque  les  couleurs,  et  surtout  le  jaune  placé  sur  les  parties 
claires;  ou  près  iïAustriacaria,  dont  elle  a  l'éclat  soyeux,  la  frange  peu 


LARENTID^  275 

entrecoupée  et  jaunâtre,  la  bande  claire,  large,  etc.  Outre  ces  caractères, 
elle  est  facile  à  reconnaître  à  ses  ailes  supérieures  variées  de  gris-bleu, 
qui  forme  une  bordure  décidée,  et  de  blanc  teinté  d'ocliracé.  La  bande 
qui  suit  la  coudée,  très-large,  sans  anfracluosités,  mais  fortement  dentée 

des  deux  côtés,  divisée  par  un  fllet  très-marqué,  surtout  chez  les  9  ; 

l'espace  médian  obscur,  éciiancré  dans  le  haut  par  une  tache  jaune  ;  —  le 
dessous  des  ailes  entièrement  délayé  ;  —  le  front  blanc;  —  les  antennes 
du  o^  minces  et  complètement  filiformes,  etc. 

Alpes  de  la  Suisse,  de  la  Styrie,  de  l'Autriche.'lDeux  çf,  deux  Ç. 
Coll.  Lederer  et  Gn. 

i35i.     Larentja  Tempestarîa     H.-S. 
Herr.-Sch.  fig.  516— Led. 

Cette  grande  et  curieuse  espèce  a  un  aspect  tout-à-fait  à  part.  Elle  dé- 
passe 40"""  et  rappelle  un  peu  les  Gnophos.  Elle  est  d'un  gris-blanc, 
soyeux,  avec  une  large  bordure  d'un  gris  plus  foncé,  saupoudré  de  jaune 
sur  les  bords.  L'espace  médian,  qui  est  du  même  gris  et  échancré  ù  la  côte, 
se  continue  sur  les  ailes  inférieures,  en  sorte  que  la  bande  claire  qui  suit 
la  coudée,  est  aussi  commune  aux  quatre  ailes.  Mais  ce  qui  la  caractérise 
surtout,  ce  sont  les  antennes  du  çf,  qui  sont  garnies  de  lames  tellement 
longues^  qu'on  peut  les  comparer  à  celles  de  Fidonides.  Les  palpes  qui 
sont  d'un  brun  foncé,  à  sommet  clair,  remontent  au-dessus  du  front,  qui 
est  blanc. 

Alpes  du  Tyrol.  Très-rare.    Un  c/"^  une  9.    Coll.  Lederer. 

i352.      Larentia  Flavicinctata     Hb. 

Hb.  354  —  Traits  II  p.  91  ?  —  Led.  —  Lab.  278  =  Cœsiata  var.  Treits. 
Sup.  p.  211  — Bdv.  1665??  —  Herr.-Sch.? 

Larv.  ignot. 

Cette  espèce  me  paraît  bien  distincte  de  la  Cœsiata,  et  je  crois  que 
c'est  bien  celle  que  Hubncr  a  figurée.  M.  Delaharpe  la  regarde  aussi 
comme  distincte,  mais  les  différences  qu'il  a  signalées  ne  se  vérifient  pas 
tout-à-fail  sur  mes  exemplaires.  En  somme,  la  Flavicinctata  est  intermé- 
diaire entre  la  Cœsiata  et  la  Tophnceuta^  ei  se  rapproche  même  beaucoup 
plus  de  la  seconde  que  de  la  première.  On  l'en  distinguera  par  les  antennes 
du  cf ,  moins  épaisses  et  plus  filiformes  ;  —  par  la  coudée  qui  ne  fait  pas 
d'angle  entre  2  et  3  ;  —  par  les  ailes  supérieures  plus  arrondies  à  l'apex; 
—  par  les  inférieures  beaucoup  plus  claires,  n'ayant  qu'une  bande  vague 
et  arquée  au  lieu  de  la  bandelette  bien  nette,  coudée  en  angle  sur  la  2, 
divisée  au  milieu  par  un  filet  foncé,  et  suivie  d'une  autre  ligne  subtermi- 
nale claire,  qu'on  voit  chez  la  Tophaceata.  Le  dessous  des  ailes  est  près- 


2^6  LARENTID^E. 

que  tout  blanc.  Enfin,  les  palpes  sont  visiblement  moins  longs  et  moins 
noirs. 

Elle  se  distingue  de  la  Cœsiata  par  ses  ailes  plus  larges  et  plus  arron- 
dies, les  supérieures  à  fond  moins  gris,  à  dessins  moins  arrêtés,  l'espace 
médian  saupoudré,  sur  ses  deux  bords,  de  jaune-safrané  qui  rappelle  VH. 
Dysodea  ou  la  P.  Flavocincta  ;  la  ligne  subterminale  bien  moins  marquée, 
et  précédée,  dans  sa  première  moitié,  d'une  bande  saupoudrée  du  même 
jaune;  la  coudée  moins  profondément  déniée  ;  les  ailes  inférieures  beau- 
coup plus  claires  en  dessus,  avec  une  bandelette  claire,  indiquée  chez  la 
9,  blanches  et  presque  sans  dessins  en  dessous,  etc.,  etc. 

Hautes-Alpes,  Piémont.    Trois  cf,  deux  9-    Coll.  Gn. 

i353.  Larentia  Tophaceata  W.-V. 

Wien-Verz.  M-16  —  Hb.  309  —  Traits.  II  p.  162  —  Bdv.  1776  —  Herr- 
Sch.  p.  161  Bg.  198,  199. 
Larv.  ignot. 

Prairies  rocailleuses  des  Hautes-Alpes,  en  juillet.  —  Pyrénées,  environs 
de  St. -Sauveur,  en  juin.    Quatre  ex.     Coll.  Gn. 

Il  serait  impossible  de  se  faire  une  idée  de  cette  espèce  d'après  la  figure 
de  Hubner,  qui,  outre  qu'elle  est  mal  faite,  représente  une  variété  tout-à- 
fait  accidentelle.  Mais  la  phrase  du  Catalogue  de  Vienne  supplée,  toute 
courte  qu'elle  est,  à  l'inexactitude  de  cette  figure.  La  perfection  de  celle 
de  M.  Herrich-Schœffer  rend  toute  description,  ici ,  superflue.  N'oublions 
pas,  toutefois,  que  le  cfa  les  antennes  simples,  ou  pour  mieux  dire,  à  pu- 
bescence  très-difficile  à  découvrir,  et  ajoutons  que  ses  palpes  dépassent 
la  tête  de  plus  d'une  longueur,  et  qu'ils  sont  d'un  brun-noir  tranché, 
disposés  en  bec,  et  contigus  par  le  sommet. 

Je  l'ai  prise  dans  les  Pyrénées  dès  les  premiers  jours  de  juin,  mais  elle 
ne  paraît  dans  les  Alpes  qu'à  la  fin  de  juillet. 

A.      IVloItîcuIata     Gn.     olim. 

Plus  petite,  et  à  peine  plus  grande  que  la  Salicata.  Ailes  supérieures  un 
peu  moins  aiguës  à  l'apex,  à  dessins  encore  plus  nébuleux,  et  sans  aucune 
nuance  jaune.  Bande  blanche  qui  suit  la  coudée,  bien  plus  fondue,  et  peu 
distincte,  même  en  dessous,  où  elle  est  toujours  fortement  accusée  au 
sommet,  chez  le  type. 

Je  l'ai  prise  à  St.-Sauveur  (Hautes-Pyrénées)  en  même  temps  que  la 
Tophaceata.  La  forme  des  palpes  me  prouve  qu'elle  ne  peut  être  consi~ 
dérée  comme  espèce  distincte. 

Nota.  Je  n'ai  pas  vu  V Achromaria  Lah.  284  fig.  8,  dont  il  m'est  im- 
possible de  me  faire  une  idée  sur  une  figure  aussi  grossière,  et  qui  s'ac- 


LARENTlDiE.  277 

corde  si  peu  avec  sa  description.  Je  n'ose  l'inscrire  comme  espèce  à  part, 
car  je  crains  de  faire  double  emploi  avec  quelques-unes  des  nombreuses 
Larentia  de  cette  section,  que  M.  Delaharpe  n'a  pas  été  à  méuie  de  con- 
sulter. 
Je  suis  forcé  d'en  dire  autant  de  sa  Vallesiaria  274,  fig  7. 

i354.     Larentia  Chiliata     B1. 

Fidonia  l/ndM?aWo  Blanch.  Hist.  Chili. 

35""".  Ailes  concolores  et  à  dessins  communs,  un  peu  dentées,  d'un 
gris  pâle^  teinté  çà  et  là  de  jaune-roussâtre  clair  (qui^  l'insecte  étant  frais, 
pouvait  être  verdâtre)  :  les  supérieures  avec  beaucoup  de  lignes  très- 
ondulées  et  flexueuses,  disposées  par  faisceaux^  surtout  sur  l'espace  mé- 
dian dont  la  partie  postérieure  est  rembrunie,  coudée  une  seule  fois  sur 
la  2,  et  marquée  d'un  petit  point  blanc  sur  chaque  nervure.  Les  ligues 
intérieures  se  touchent  par  leur  milieu,  et  forment  deux  espaces  clairs,  su- 
perposés, au  centre  du  supérieur  desquels  est  un  point  cellulaire  fin.  La 
subterminale  n'est  accusée  que  par  une  ombre  et  des  points  blancs  nervu- 
raux,  précédés,  à  djstance^  de  points  noirs;  l'ombre  de  l'espace  médian 
se  continue  sur  les  inférieures  et  y  dessine,  avec  le  bord  qui  est  plus 
foncée  une  bandelette  claire.  Dessous  des  quatre  ailes,  avec  cette  même 
bandelette  blanche,  bordée,  de  chaque  côté,  d'une  ombre  noirâtre  très- 
marquée. 

Chili.     Un  ex.     Coll.  Mus. 

Cet  exemplaire  est  en  mauvais  état,  et  je  n'ose  répondre  de  sa  place.  Il 
a,  à  la  fois,  des  rapports  avec  la  Tempestaria  et  la  Frustata.  Dans  tous 
les  cas,  les  noms  générique  et  spécifique  imposés  à  cette  espèce  par 
M.  Blanchard  ne  peuvent  être  conservés. 

^  i355.      Larentia  Ablutaria     Bdv. 

Bdv,  1626  —  Herr.-Sch.  p.  159  fig.  382,  383  =  OUvaria  Dup.  V  p.  190 
pi.  183  f.  3  (le  cf)  =  Flavicindata  TiuT^-.  V  p.  400  pi.  *199  f .  3  =  Rufi- 
cinctariaGn.  in  litt.  =  Infidariahsih.  280. 

Larv.  ignot. 

Besançon,  Alpes  de  la  Suisse,  en  juillet.  Trois  cT,  deux  9 •  Coll.  Gn. 
—  Syrie,  en  avril  et  mai. 

Le  çf  se  reconnaît  facilement  à  ses  antennes  garnies  de  véritables  la- 
mes pubescentes.  La  9  se  rapprociie  un  peu  de  la  Tophaceaia,  surtout 
par  SCS  ailes  inférieures;  mais  elle  est  plus  petite.  L'apex  des  supérieures 
est  plus  arrondi.  La  teinte  ochracée  est  plus  répandue.  Les  dessins  sont 
moins  vagues,  moins  nuageux.  Tout  l'espace  terminal  est  teinté  de  jaune, 


278  LARENTID^. 

et  la  subterminale  s'y  découpe  en  une  série  égale  de  points  blancs,  arrondis 
et  ombrés  de  gris  en  avant,  etc. 

On  croirait  difficilement  que  la  9  figurée  par  Duponcliel  est  celle  du 
mâle  qu'il  a  donné  sur  sa  planche  183,  rien  n'est  pourtant  plus  vrai.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  fallait  un  nom  nouveau  à  cette  espèce  vraiment  distincte, 
et  je  lui  avais,  depuis  bien  longtemps^  donné  celui  de  Ruftcinctaria,  ruais 
sans  l'avoir  publié,  quand  M.  Boisduval  lui  imposa  celui  û'A/Autaria,  dans 
son  Gênera,  où  il  eut  le  tort  de  ne  pas  la  décrire,  et  aussi  celui  de  séparer 
si  fort  \e  (f  de  sa  Ç,  qu'il  ne  reconnut  pas.  M.  Delaliarpe  qui,  au  con- 
traire, reconnut  bien  la  9,  ne  devina  pas  le  cf',  et  imposa  à  l'espèce  un 
troisième  nom. 

Elle  ne  paraît  pas  varier  beaucoup,  et  n'est  pas  encore  très-répandue 
dans  les  collections. 

i356.     Larentia  Schneideraria     Led. 

Leder.  Syris.  Schm.  p.  38  pi.  3  f,  8. 

Elle  se  distingue  facilement  de  toutes  les  autres,  par  ses  antennes  lon- 
gues, à  lames  longues,  couchées  l'une  sur  l'autr^!  ;  —  par  sa  petite  taille 
(25™'");  —  ses  ailes  supérieures  eniiéren)ent  d'un  ochracé-roussâlre,  à  es- 
pace médian  noirâtre,  non  saupoudré  ;  —  ses  ailes  inférieures  noirâtres, 
avec  la  bande  claire,  bien  détachée;  —  le  dessous  à  dessins  également 
noirâtres  :  ceux  du  bord  terminal  rayonnes,  etc. 

Syrie,  environs  de  Beyrouth,  sur  les  rochers  ombragés,  en  avril  et  mai. 
Uncf,  une  9-    GoU-  Lederer. 

M.  Lederer  en  a  pris  30  exemplaires  des  deux  sexes,  volant  avec  ïAblu- 
taria. 

*  1357.      Larentia  Inclltaria     H. -S. 

Herr.-Sch.  p.  162  Eg.  372,  456  —  Led.  —  Lab.  283. 

Les  figures  et  même  la  description  de  M.  Herrich  n'ont  pas  donné  une 
idée  exacte  de  cette  Larentia.  Elle  a  la  même  teinte  verdâtre  que  VA- 
queala,  mais  elle  est  beaucoup  plus  petite  (22'"'").  Les  deux  bandelettes 
qui  précèdent  et  suivent  l'espace  médian,  se  détachent  nettement  en  blanc, 
et  sont  divisées  toutes  deux  par  un  filet  distinct.  En  outre,  les  nervures 
sont  ponctuées  çà  et  là  de  blanc,  ou  même  détachées  en  clair,  et  quelques 
points  nervuraux  foncés  les  font  encore  ressortir.  La  ligne  subterminale 
est  aussi  d'un  blanc  net,  flexueuse,  ou  à  dents  arrondies,  précédée,  à  la 
côte,  d'un  trait  blanc  virgulaire.  Les  ailes  inférieures  ne  sont  pas  toujours 
unies,  comme  le  dit  M.  Herrich,  mais  elles  ont,  dans  les  deux  sexes,  une 
ligne  fine,  obscure,  très-rapprochée  du  bord,  et  un  point  cellulaire.  Seu- 
lement, ces  dessins  ne  sont  pas  plus  tranchés  en  dessous.  Observons  de 


T,ARENTIDiE.  279 

plus,  que  ces  ailes  sont  longues  et  tout-à-falt  ovales.  Les  antennes  du  çf 
sont  tout-à-fait  simples'. 

Autriche,  Alpes  de  la  Slyric  et  de  la  Suisse,  Bourgogne  ?  en  juillet. 
Deux  0^,  une  9-     Coll.  Lederer  et  Gn. 

J'en  ai  reçu  un  exemplaire  de  M.  Bruand,  mais  je  ne  sais  s'il  l'avait 
pris  autour  de  Besançon. 

*  i358.  Larentia  Aqueata  Hb. 

Hb.  353  —  Treits.  II  p.  163  — Herr.-Sch.  Sup.  p.  78  fig.  455  =  Lo- 
taria  Bdv.  1625  —  Herr.-Sch.  p.  158  et  Sup.  p.  78  fig.  50, 121  122  — 
Led.  —  Lab.  271. 

Larv.  ignot. 

On  ne  peut  guère  la  confondre  avec  d'autres.  Sa  couleur  d'un  gris-vert, 
les  antennes  du  (f  garnies  de  lames  courtes,  dressées  contre  la  tige,  le 
front  d'un  blanc  pur,  avec  les  palpes  d'un  brun-noir,  dépassant  le  front 
seulement  d'une  demi-longueur,  etc.,  la  distinguent  suflisamment. 

La  Ç  est  toujours  plus  grande  que  le  cf. 

Alpes  de  la  Slyrie,  de  la  Suisse,  du  Jura,  etc.,  en  juillet  et  septembre. 
Douze  ex.     Coll.  div. 

Hubner  l'avait  donnée  d'une  manière  trés-reconnaissable  (si  ce  n'est  qu'il 
faut  changer  les  antennes,  sa  figure  s'appliquant  mieux  à  la  9)?  pourquoi 
donc  M.  Herr.-Sch.,  tout  en  rendant  justice  à  la  figure  de  son  devancier, 
a-t-il  cliaigé  son  Supplément  de  quatre  nouveaux  dessins,  dont  aucun  ne 
vaut  celui  de  Hubner? 

*  iSÔQ.     Laurentia  Nebulata     Tr. 

Treits.  II  p.  164?  — Frey.  Beitr.  66  — Hb.  571  — Herr.-Sch.  p.  ICI  fig. 
3fl0,  371  —  Lah.  282  —  (non  Dup.). 
Larv.  ignot. 

Alpes  de  la  Styrie,  de  la  Suisse?    Cinq  ex.    Coll.  Zeller  et  Lederer. 

Espèce  distincte,  mais  bien  difficile  à  reconnaître  sur  les  auteurs.  Treit- 
schke  dit  qu'elle  a  le  collier  brun,  ce  qui  n'est  vrai  pour  aucune  des  espè- 
ces de  cette  section.  —  La  figure  de  Hubner  est  complètement  méconnais- 
sable. —  Les  figures  de  M.  Herricli,  elles-mêmes,  ne  rendent  pas  le  prin- 
cipal caractère  de  cette  espèce,  les  accentuations  nervurales^  foncées. 
Enfin,  le  nom  est  bien  mal  choisi^  puisqu'il  a  été  employé  par  Scopoli  et 
par  les  anglais. 

Elfe  n'a  aucune  nuance  de  jaune.  Sa  couleur  générale  est  le  gris-blanc  ou 
cendré,  surtout  chez  les  9  •  Les  dessins  sont  plutôt  mal  marqués  que  né- 


28o  LARENTlDiE. 

buleux^  et  l'espace  médian  lui-même  est  souvent  d'un  gris  pâle,  mais  les 
lignes,  mal  accusées  ailleurs,  se  prononcent  sur  les  nervures,  où  elles  for- 
ment des  points  noirâtres.  Les  ailes  inférieures  n'ont  pas  la  bandelette 
claire,  mais  seulement  un  espace  extrabasilaire  plus  foncé  sur  ses  bords 
et  coudé  sur  la  2,  visible  surtout  en  dessous,  mais  qui  tend  aussi  à  devenir 
punctiforme.  Les  antennes  sont  fortement  pubesccntes,  le  front  presque 
blanc,  et  l'abdomen  uni.  La  frange  n'est  pas  entrecoupée. 

*  i36o.     Larentia  Senectaria     H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  79  fig.  528  —  Led. 
Larv.  ignot. 

27mm.  Ailes  supérieures  à  bord  terminal  coupé  très-droit  et  nulle- 
ment festonné;  inférieures  assez  étroites  :  les  quatre  d'un  blanc  légère- 
ment roussâtre,  presque  comme  chez  Riipestrata,  avec  les  dessins  à  peine 
marqués,  d'un  roussâtre  plus  foncé,  et  une  série  de  points  terminaux,  gé- 
minés, d'un  brun  plus  foncé.  Ces  dessins  sont  ceux  de  tout  ce  genre, 
mais  je  répète  qu'on  les  aperçoit  à  peine.  On  peut  les  comparer  à  ceux 
de  Nebidata:  mais  l'espace  médian  n'est  point  rembruni,  et  les  deux  lignes 
qui  le  forment  sont  plus  écartées  inférieurenient.  Les  ailes  inférieures 
n'ont  quelques  traces  qu'au  bord  abdominal ,  encore  sont-elles  peu  visi- 
bles. Leur  dessous  est  également  sans  point  cellulaire,  ni  ligne.  Je  ne  vois 
aucun  point  sur  l'abdomen.  Le  cf  que  j'ai  devant  les  yeux  n'a  pas  d'an- 
tennes. Celles  de  la  9  sont  très-finement  pubescentcs,  ce  qui  la  ferait 
distinguer  facilement  de  Nebulata ,  si  la  couleur  et  la  coupe  d'ailes  per- 
mettaient de  les  confondre. 

Dalmatie,  environs  de  Fiuuie.  Un  çf,  une  9-  Coll.  Lederer.  Tyrol 
suivant  M.  Herrich. 

La  figure  de  M.  Herrich  donne  à  peine  l'idée  de  cette  Larentie,  et  sa 
description  seule,  quelque  courte  qu'elle  soit,  me  prouve  que  ma  Senec- 
taria  est  la  même  que  la  sienne. 

*  1 36 1 .     Larentia  Saxicolata     Led. 

Leder.  in  litt. 

Elle  est  extrêmement  voisine  de  Nebulata,  et  M.  Lederer  me  mande 
que  M.  Herrich  l'en  considère  comme  une  variété  ;  mais  les  antennes  des 
çf  sont  ici  un  peu  moniliformes  et  à  peine  pubescentes,  tandis  que  chez 
Nebulata,  les  cils  sont  plus  longs.  En  outre,  ici,  l'espace  médian  est  bien 
marqué  en  gris-noir,  sans  points  plus  foncés  sur  les  nervures.  La  ligne 
subterminale  est  passablement  écrite,  et  se  prolonge  même  vaguement  sur 
les  ailes  Inférieures.  Ces  difl'érences  sont  minimes  sans  doute,  mais  celles 


LARENTID^.  28  I 

des  antennes  m'ont  paru  mériter  attention,  et  j'invite  les  entomologistes 
viennois  à  les  vérifier  sur  une  grande  quantité  d'exemplaires. 

Autriche.    Trois  çf,  une  9-  Coll.  Ledcrer. 

C'est  elle  qu'on  connaît  à  Vienne  sous  le  nom  de  Salicaia. 

i362.     Larentia  Tepidata     B1. 

Tephrosia  Undularia  Blancli.  Hist.  Chili. 

30°"".  Ailes  festonnées  :  les  supérieures  à  apex  prolongé,  à  côte  droite, 
,à  bord  terminal  droit  et  oblique,  d'un  gris  pâle,  avec  l'espace  médian  d'un 
gris  plus  foncé,  formant  extérieurement  un  coude  sur  la  2^  et  un  petit 
angle  rentrant  sur  la  sous-costale,  simplement  arqué,  et  ondulé  intérieu- 
rement. La  bandelette  claire  qui  le  suit,  étroite,  et  suivie  à  la  côte  d'un 
espace  obscur.  D'autres  ligues  à  la  base.  Ailes  inférieures  étroites,  grises 
en  dessus,  blanches  et  sans  dessins  en  dessous 

Chili.     Un  cf.    Coll.  Mus. 

Elle  est  en  si  mauvais  état,  qu'une  bonne  description  est  impossible; 
mais  elle  me  paraît  voisine  de  la  Nebulata  ;  en  tous  cas,  elle  ne  saurait  ap- 
partenir au  genre  Tephrosia.,  et  le  nom  d'Undularia  fût-il  libre,  serait 
d'autant  plus  mal  choisi,  que  M.  Blanchard  lui-même  l'a  appliqué  a  une 
autre  espèce  du  même  genre.  Voy.  n"  135/i. 

i36!^.      Larentia  Adumbraria     H, -S. 

Herr.-Scb.  Sup.  p.  79  flg.  530,  531  —  Led. 

Elle  est  encore  assez  voisine  des  précédentes^  mais  elle  a  un  aspect  par- 
ticulier et  ressemble,  au  preuiier  abord,  aux  Larenties  du  groupe  de 
Scripiurata  ou  Molluginata.  Elle  a  26"'"'.  Ses  ailes  sont  d'un  gris-blanc, 
et  toutes  ont  une  bordure  d'un  gris  plus  foiicé.  Les  supérieures  n'ont  au- 
cune nuance  jaune,  et  portent  à  l'apex,  qui  est  obtus,  un  petit  trait  obli- 
que, clair,  peu  distinct.  L'espace  médian  y  est  seulement  un  peu  plus 
foncé  sur  les  bords,  traversé  de  lignes  fines,  apparentes,  dont  les  inté- 
rieures s'anastomosent  ordinairement  sous  la  4.  La  bande  claire  qui  le 
8uit^  est  très-distincte  ;  elle  se  détache  aussi  aux  inférieures  par  sa  bor- 
dure et  la  ligne  ordinaire,  sombre,  qui  est  dentée,  et  plutôt  arquée  que 
■  coudée.  Le  dessous  a  des  dessins  très-nets.  Celui  des  supérieures,  surtout, 
est  bordé  de  noirâtre  vif,  marqué  d'une  série  de  points  blancs  espacés 
(que  M.  Herrich  n'a  pas  rendus  dans  sa  figure).  Le  point  cellulaire  est 
bien  visible  aux  quatre  ailes,  sur  les  deux  faces.  Le  front  est  d'un  blanc 
pur,  et  les  palpes,  saillants  presque  d'une  longueur  de  tête,  d'un  brun- 
noir.  L'abdomen  uni.  Les  antennes  du  çf  sont  à  peine  pubescentes. 

Dalmatie,  environs  de  Fiume.     Uu(/,  une  Ç.    Coll.  Lederer. 


282  XARENTIDiE. 

i364.     Lauentia  Incursata     Hb. 

Hb.  351  —  Herr.-Sch.  p.  159  flg.  256,  257  —  Led.  —  Lah.  270. 

Je  ne  l'ai  point  vue.  Elle  paraît,  d'après  les  figures,  voisine  de  Salicata. 
L'espace  médian  est  évidé  au  milieu,  et  ses  bords^  ainsi  que  la  bordure 
de  l'aile,  sont  d'un  gris  un  peu  violacé.  Il  n'y  a  aucun  mélange  de  jaune. 
Au  reste,  les  figures  de  M.  Herrich  diffèrent  notablement  de  celle  de 
Hubner. 

Alpes  de  la  Suisse,  Bohême,  Palatinat,  dans  les  bois  d'arbres  verts,  en 
juin.    Rare. 

Â.      Decrcpitaria     Zett. 

Ins.  Lap.  —  Herr.-Sch.  p.  159  fig.  255  —  Led. 

Je  n'ai  pas  plus  vu  cette  Larentîa  que  Vlncwsata,  dont  M.  Herrich  la 
considère  comme  une  simple  variété,  plus  petite,  plus  grise^  à  lignes  plus 
dentées,  etc. 

Laponie. 

B.      Poîygrapharta     Bdv. 

Bdv.  Gen.  1620. 

31.  Herrich  la  rapporte  à  Vlucursata  :  on  sent  que  n'ayant  pas  vu  cette 
dernière  en  nature,  je  ne  puis  avoir  d'opinion  à  cet  égard.  La  Polygra- 
pharia  de  M.  Boisduval  a  les  ailes  aiguës  à  l'apex,  d'un  cendré  clair,  avec 
les  lignes  plus  foncées,  sans  traces  de  jaune.  Les  deux  médianes  sont  noi- 
râtres, mais  l'espace  médian  reste  de  la  couleur  du  fond.  La  coudée  forme 
une  saillie  arrondie  entre  2  et  3.  La  subterminale  consiste  en  deux  filets 
denticulés,  et  l'apex  est  plus  obscur.  Le  point  cellulaire  est  fort.  Les  ailes 
inférieures  ont  aussi  deux  filets  subterminaux,  une  ligue  médiane  ombrée, 
et  un  point  cellulaire  encore  plus  marqué. 

Dalécarlie. 

i365.     Larentia  Salicata     W.-V. 

Wien.-Verz.  K-11?  —  Hb.  273  —  Treits.  Il  p.  46  —  Dup.  V  p.  193, 
pi.  183  f.  8  -  Bdv.  1622?  —  Heir.-Sch.  p.  137  fig.  529,  id.  fig.  207,  208? 
—  Lah.  273??  =  Latentaria  Cart.  pi.  296  —  Sleph.  III  p.  217  —  Wood 
554. 

Larv.  ignol. 

Autriche,  Hongrie,  Allemagne,  Ecosse,  Nord  de  l'Angleterre,  en  juillet. 
Quatre  ex.    Coll.  Gn. 


LAUENTID/E.  283 

On  sent  que,  pour  une  espèce  si  difficile  à  démêler  d'avec  ses  congé- 
nères, si  nombreuses  aujourd'luii,  la  synonymie  est  bien  délicate  à  éta- 
blir. Il  faut  d'abord  renoncer  à  retrouver  la  Salicata  du  Catalogue  de 
Vienne,  qui  n'y  est  désignée  que  par  le  nom  de  l'arbrisseau  qui  est  censé 
nourrir  sa  chenille,  et  qui  n'existe  plus  en  nature.  —  Hubner  l'a  peut-être 
connue  mieux  ciue  nous,  et  c'est,  après  le  Wien.-Verz.,  l'auteur  le  plus 
ancien  auquel  nous  puissions  remonter.  Or,  je  crois,  quoi  qu'en  dise 
M.  Herricli,  que,  tout  exagérée  qu'elle  soit  pour  les  couleurs,  la  figure  de 
Hubner  convient  parfaitement  à  l'espèce  ci-dessous.  —  La  description 
de  Treitschke  est  trop  peu  précise  pour  qu'on  puisse  rien  affirmer.  —  Du- 
ponchel  les  a  copiés  tous  deux.  —  La  première  figure  de  M.  Herrich  ne 
représente  qu'une  variété  trop  bleuâtre.  La  seconde  (529)  convient  bien 
mieux,  mais  elle  est  un  peu  claire,  et  M.  Ledercr  la  rapporte  (p.  103)  à 
VAblutaria.  —  Enfin,  M.  Delaharpe  ne  donne  que  des  indications  insuffi- 
santes. —  Quant  à  la  Salicata  des  auteurs  anglais,  ce  n'est  qu'une  variété 
de  Ferrugaria,  mais  leur  Latvntaria  est  bien  évidemment  ce^e-ci. 

Pour  la  distinguer  des  espèces  les  plus  voisines,  on  songera  d'abord  à 
ses  antennes  pectinées,  à  lames  en  massue,  puis  à  sa  taille,  relativement 
petite.  Ses  ailes  supérieures  n'ont  qu'une  légère  teinte  de  jaune,  visible 
surtout  sur  les  nervures  de  l'espace  terminal.  Elles  sont  d'un  gris  de  pous- 
sière, à  lignes  distinctes  et  nombreuses  :  celles  qui  suivent  l'espace  basi- 
laire  sont  bien  marquées,  et  la  dernière  forme  ordinairement  deux  angles, 
l'un  dans  la  cellule,  l'autre  au-dessus  de  la  sous-médiane.  La  sublerminale 
est  assez  nette,  quoique  maculaire  et  lunulée,  et  elle  se  continue  sur  les 
ailes  inférieures,  du  moins  chez  les  indiviilus  foncés.  Le  point  cellulaire  est 
très-net.  L'espace  médian  est  peu  rétréci  par  en  bas,  et  son  milieu  est 
toujours  clair.  Le  dessous  des  inférieures  porte,  outre  le  point  cellulaire 
et  la  ligne  anguleuse  médiane,  une  seconde  ligne  subterminalc,  qui  forme 
quelquefois  bordure.  Le  front  est  gris,  et  les  palpes,  bruns,  dépassent  1* 
tête  d'une  demi-longueur. 

J'ai  dit  que  la  fig.  529  de  M.  Herrich,  la  représente  assez  fidèlement, 
sauf  la  teinte  un  peu  claire  et  les  lignes  de  la  base  trop  peu  marquées.  Il 
paraît  que  cette  légère  variété  est  connue  à  Vienne  sous  le  nom  inédit  de 
Probaria  Mann. 

A.      Podevînarîa     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  159  rig.250  — Led.  —  Lah.  272? 

D'un  gris  plus  foncé  et  plus  nébuleux,  sans  aucune  trace  de  jaune. 
Toutes  les  lignes  moins  distinctes^  surtout  les  extrabasilaires;  l'espace 
médian  souvent  comblé  de  foncé  par  en  bas.  Ailes  inférieures  d'un  gris 
plus  foncé  et  presque  uni,  avec  la  bandelette  claire,  nulle  ou  à  peine  dis- 
tincte. 

Autriche.    Deux  cf,  deux  9.    Coll.  Zell.  et  Gn. 


284  LARENTID.E. 

Ces  différences,  presque  insigiiiOantes,nesauraieiitconstituer  uneespéee. 
Je  crains  que  M.  Delaiiarpe  n'ait  pas  vu  la  véritable  Podevinaria,  car 
les  caractères  qu'il  signale  ne  sauraient  la  faire  reconnaître. 

Nota.  Ferraria  Een-.-Sch.  p.  162,  fig.  398  (de  Bohême),  ne  paraît  pas 
devoir  être,  quant  à  présent,  portée  au  nombre  des  espèces,  puisque  l'au- 
teur lui-même  n'est  pas  sûr  de  sa  validité. 

1 366.     Larentia  Sandosaria     H.-S- 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  79  fig.  517. 

28™">.  Ailes  très-légèrement  festonnées^  et  bordées  de  points  noirs 
oblongs,  géminés  :  les  supérieures  d'un  carné-rosé^  avec  les  espaces  basi- 
laire  et  médian  plus  bruns ,  le  dernier  traversé  par  trois  lignes,  outre 
celles  qui  le  bordent.  Toutes  ces  lignes  sont  ondées-dentées,  et  l'espace 
entre  les  deux  premières  et  les  trois  dernières  est  sdupoudré  de  gris,  et 
marqué  d'un  trait  cellulaire.  Subterniinale  fine,  claire  et  dentée.  Des  ru- 
diments d'autres  lignes.  Ailes  inférieures  presque  concolores  aux  supé- 
rieures, quoique  plus  grfses,*avec  une  foule  de  lignes  parallèles. 

Malaga,  en  avril.     Une  9-    Coll.  Lederer. 

1367.     Larentia  Implicata     Gn. 

30'"™.  Ailes  supérieures  à  côte  droite,  variées  agréablement  de  gris  de 
plusieurs  nuances,  de  brun-roux  et  de  noirâtre.  L'espace  médian  large, 
borné  par  des  traits  ncrvuraux  noirs,  éclairés  en  arrière  d'un  point  blanc, 
et  renfermant,  au  milieu,  deux  taches  d'un  gris-blanc,  séparées  par  deux 
points  noirs  :  la  supérieure,  entre  la  sous-costale  et  la  4,  portant  le  point 
cellulaire  et  entourée  de  brun-jaunàtre  ;  l'inférieure,  au  bord  interne, 
étranglée  au  milieu.  Ligne  ïubterminale  blanche,  dentée,  séparant  l'espace 
terminal  qui  est  teinté  de  roux.  Frange  entrecoupée  de  blanchâtre  et  de 
gris  taché  de  noir.  Ailes  inférieures  blanchâtres,  avec  le  bord  teinté  de 
brun,  les  doubles  points  noirs  ordinaires,  et  la  frange  plus  claire.  Dessous 
des  quatre  presque  blanc,  avec  un  point  cellulaire  et  quelques  atomes 
noirs,  allant  jusqu'à  une  ligne  médiane.  Antennes  fdiformes,  mais  épaisses. 
Palpes  d'un  brun-roux  à  base  blanche.  Abdomen  marqué  d'une  double 
série  de  taches  d'un  brun  pâle. 

Californie.     Un  beau  cf.    ColL  Gn. 

J'ai  une  variété  chez  laquelle  tout  l'espace  médian  est  envahi  par  du 
gris-noir,  qui  absorbe  les  deux  taches  du  milieu.  Les  ailes  inférieures  sont 
aussi  bien  mieux  uiarqudes. 


LARENTID.E. 


t368.      Larentia  Fbustata     Tr. 

Treits.  II  p.  50  —  Bdv.  1774  —  Dup.  Sup.  IV  p.  244  pi.  71  f.  5  — 
Herr.-Sch.  p.  161  fig.  205,  206  —  Led. 
Larv.  ignot. 

Hongrie,  Autriche,  Saxe,  Bavière,  dans  les  lieux  frais,  en  juillet.  Deux 
9.    Coll.  Gn. 

Treitschke  la  compare  à  Coraciata,  mais  il  n'y  s  guère  de  danger  de  les 
confondre,  et  la  couleur  verte  est  leur  plus  grande  ressemblance  ;  encore 
n'est-elle  jamais  du  même  ton. 

M.  Boisduval  écrit  Frustrata,  Frustraria,  changeant  ainsi  arbitraire- 
ment la  signification  du  nom  par  laquelle  Treitschke  a  sans  doute  voulu 
faire  allusion  à  la  tendance  de  cette  jolie  Géoiaètre  à  se  décolorer. 

A.      IVIuscosata     Donz- 

Donz,  Ânn.  Soc.  ent.  Fr.  1837  p.  478  pi.  18  f.  8  —  Hb.  595. 

Un  peu  plus  grande  et  à  ailes  un  peu  moins  aiguës.  La  couleur  grise 
domine  généralement  davantage,  surtout  vers  la  base,  et  isole  ainsi  la 
bande  verte  extrabasilaire.  La  coudée  en  est  aussi  plus  suivie.  Le  dessous 
des  ailes  inférieures  est  beaucoup  moins  chargé  de  lignes,  et  même,  dans 
le  cf',  il  est  d'un  gris-blanc  uni,  sans  deasins. 

Environs  de  Digne,  de  Besançon  et  d'Hyères,  en  mai  et  juillet.  Un  (f, 
une  9.     Coll.  Gn. 

Nota.  M.  Kollar  (Kaschm.  p.  û88)  décrit  sous  le  nom  d'Adwnbrata, 
une  espèce  indienne  qui  ressemblerait  à  celle-ci,  mais  chez  laquelle  la  cou- 
leur verte  serait  remplacée  par  du  gris-brun. 

1369.      Larentia  Kollararia  (1)     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  149  lig.  243,  2i4  —  Led.  —  Lah.  241  =  Larentiaria 
Bruand  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1854  Bull.  p.  26. 
Larv.  ignot. 

Alpes  de  l'Autriche,  des  Grisons  et  du  Jura,  en  juin.  Deux  çf,  tleux  9- 
Coll.  Zeller  et  Lederer. 

(1)  Me  pardonnera-t-on  de  modifier  le  nom  de  M.  Hcrrich  [Kollariaria)  pour 
éviter  la  désagiéable  répétition  de  la  diphthongue  ta.  31.  Boisduval  a  été  plus  loin 
que  moi  à  propos  de  VEupith.  Linariaria  qu'il  a  appelée  du  même  nom  que  lafplante 
pour  ne  pas  être  exposé  à  répéter  cette  diphthongue.  Aureste.les  Allemands  se  font, 
je  "ne  sais  pourquoi,  une  ohligation  d'ajouter,  dans  tous  les  cas,  un  i  après  Its  noms 


286  LARENTIP.E. 

Espèce  clianuanle,  quand  les  exemplaires  sont  frais.  Le  vert  de  mousse 
des  bandes  contraste  alors  agréablement  avec  le  brun  an  peu  violâtre  des 
espaces  basilairc  et  médian^  et  le  tout  est  encore  relevé  par  les  filets  d'é- 
cailles  blanches  qui  séparent  ces  nuances.  Les  lames  des  antennes  ont 
une  structure  particulière  ;  elles  sont  minces^  aiguës^  filiformes,  et  deux 
fois  infléchies,  en  sorte  qu'elles  se  touchent  par  le  milieu  et  s'écartent  par 
l'extrémité. 

A.      Leetaria     Lah. 
Lah.  241  et  Sup.  fîg.  6  —  Herr.-Sch.  555. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  espèce,  très-voisine  de  Kollararia.  Voici  en  quoi 
elle  diffère^  suivant  M.  Dclaharpe  qui  l'a  découverte  :  Elle  est  plus  petite. 
Ses  ailes  sont  moins  arrondies.  La  coudée  est  plus  sinueuse,  et  l'espace 
médian  se  rétrécit  vers  la  côte.  La  moitié  supérieure  de  la  subterminale  est 
plusblanclie.  La  frange  est  divisée  par  une  ligne  blanche,  et  précédée  par 
des  traits  noirs.  Le  point  cellulaire  est  plus  gros.  Les  palpes  sont  un  peu 
plus  longs. 

J'observe  que  ces  différences,  tout-à-fait  impossibles  à  démêler  sur  la  figure 
très-grossière  de  M.  Dclaharpe,  ne  se  vérifient  pas  sur  celle  de  M.  Her- 
rich-Schœffcr,  à  l'exception  du  trait  cellulaire.  D'après  cette  figure,  Lœ- 
taria  aurait  au  contraire  les  ailes  plus  arrondies.  L'espace  médian  tran- 
cherait davantage,  parce  que  les  bandelettes  qui  le  précèdent  et  le  sui- 
vent, seraient  d'un  blanc-jaunàtre  beaucoup  plus  clair,  surtout  pour  une 
9-  Les  ailes  inférieures  seraient  aussi  plus  arrondies,  plus  blanches,  avec 
la  ligne  médiane  moins  dentée,  les  points  géminés  du  bord  effacés,  et  une 
petite  bordure  terminale  grise,  plus  nette  et  dentée.  —  Ajoutons  que 
M.  Bruand,  qui  a  pris  les  deux  espèces  au  sommet  du  Mont-Dore,  croit 
que  celle-ci  n'est  qu'une  variété  de  Kollararia. 

Montagnes  de  la  Suisse,  surtout  dans  les  environs  de  Meyringen  (canton 
de  Berne),  en  juin. 

1 370.     Lauentia  TuniiATA     Hb. 

Hb.  255  —  Treits.  Il  p.  215  ~  Dup.  V  p.  288  pi.  191  f .  3  —  Bdv. 

1781  —  Herr.-Sch.  p.  147  —  Lah.  232. 
Larv.  ignot. 

Alpes  de  la  Slyrie,  du  Tyrol,  de  la  Suisse,  Sibérie,  Pyrénées-Orientales; 
dans  les  bois  élevés,  du  15  juin  à  la  mi-juillet.     Toujours  assez  rare  dans 

propres  qii'ils  appliquent  aiix  Lépidoptères.  Celui  de  M.  KoUar  ne  se  latiniserait-il  pas 
aussi  bien  en  Kollarus  qu'en  Kollarius,  M.  Eversmann,  en  Eversmanniis,  etc.;  et 
n'est-il  pas  plus  élégant  de  dire  Bombyx  Eveismanni,  qn'Eversmannii  ?  Kollararia 
que  Kollariaria? 


LARENTID/E.  287 

les  collections,  bien  qu'elle  soit  commune  dans  certaines  localités  de  la 
Suisse.     Cinq  ex.     Coll.  Leder.  et  Gn. 

M.  Lederer  m'en  communique  un  bel  exemplaire  9  prise  dans  l'Altaï, 
dont  les  ailes  supérieures,  et  surtout  la  bordure  des  inférieures,  sont  d'un 
gris-cendré  en-dessus,  mais  elles  reprennent  leur  teinte  en-dessous. 

Nuta.  M.  Slandfuss  a  décrit,  dans  la  Gazette  de  Breslau,  n"  20,  une  Géo- 
mètre Turbulala^  qui  serait  très-vuisine  de  celle-ci,  mais  que  je  n'ai  pu 
voir  en  nature.  Elle  se  trouve  à  la  mi-juillet  dans  les  contrées  monta- 
gneuses. 


V 


Larentia  Olivata     W.-\. 


Wien.-Verz.  L-7  —  Bork.  174  —  Hb.  307  —  Hdw.  p.  304  —  Treits.  II 
p.  157  —Dup.  Sup.  IV  p.  20  pi.  52  f.  3  —  Steph.  III  p.  218  —  Wood  557 
—  Herr.-Sch.  p.  148  —  Lab.  237  =  A]ptata  Dup.  V  p.  331  pi.  191  f.  5. 

Larv.  Réaum? 

Basses-Alpes,  Suisse,  Angleterre,  en  juillet  et  août.  Dix.  ex.  Coll. 
Gn. 

Facile  à  rpconnaître  des  espèces  même  les  plus  voisines,  par  ses  paîjies 
qui  sont  une  fois  jjIus  longs  que  la  tête,  larges,  droits  ou  même  incombants 
et  très-noirs.  —  Le  fond  de  l'aile  est  d'un  vert  décidé,  avec  l'espace  mé- 
dian largo  et  fortement  denté  des  deux  côtés.  L'espace  terminal  est  tou- 
jours vert. 

Elle  ne  varie  pas  extrêmement. 

Il  est  facile  de  se  convaincre,  en  Lsant  avec  attention  la  description  de 
Duponchel,  et  malgré  l'imperfection  de  sa  figure^  que  c'est  ici  que  se  rap- 
porte son  Aptata,  ut  non  à  la  véritable. 

1372.     Larentia  Aptata     Hb. 

Hb.  349  —Treits.  II  p.  142  et  Sup.  p.  215  —  Herr.-Sch.  p.  148  — 
Lah.  238. 
Larv. .ignol, 

Alpes  du  Jura,  Basses-Alpes,  Auvergne,  Styrie,  Suisse,  Russie  méridio- 
nale; dans  les  bois  de  sapins,  en  juin  et  juillet.     Onze  ex.     Coll.  div. 

Elle  varie  passablement,  et  quelques-unes  de  ses  variétés  peuvent  être 
confondues  avec  la  précédente;  on  les  en  distinguera  par  la  longueur  et 
la  forme  des  palpes,  qui  sont  ici  à  peine  plus  longs  que  le  front,  grêles,  à 
S'^^  article  sécuriforme.  Elle  est  toujours  plus  petite.  La  plupart  du  temps, 
la  nuance  verte,  surtout  chez  lesc/,  est  remplacée  par  du  brun  et  ne  per- 
siste qu'à  la  partie  de  l'espace  médian  qui  approche  de  la  côte.  La  bande 
blanche  qui  suit  cet  espace  est  presque  toujours  confondue  avec  le  fond 


2'88  LARENTID^E. 

du  côté  externe.  Quant  à  la  forme  de  l'espace  médian,  il  ne  faut  pas  trop 
s'y  fier.  Il  est  sans  doute  ici  généralement  plus  étroit, avec  la  coudée  moins 
denticulée  et  formant  un  seul  angle,  mais  j'ai  vu  chez  les  deux  espèces  des 
dérogations  à  ce  caractère. 


Â.      Poutii^salaria     Br. 

Bruand  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1846  p.  204  pi.  8  f.  3. 

Aucune  nuance  de  vert.  Espace  médian  entièrement  comblé  de  brun  et 
presque  sans  lignes. 

Montagnes  du  Doubs.,  en  juin.     Trois  ex.     Coll.  Gn. 

Cette  variété  n'est  pas  constante,  et  on  la  retrouve  d'ailleurs  dans  tous 
les  endroits  habités  par  ï'Aptata.  La  Pontissalaria  n'est  donc  en  réalité 
qu'un  double  emploi^  ce  qui  vient  probablement  de  ce  que  M.  Bruand  né- 
gligea de  consulter  d'autres  auteurs  que  Duponchel,  qui  ne  connaissait  pas 
la  vraie  Aptata,  et  qui  a  décrit  sous  ce  nom  VOlîvata  {Voyez  celle-ci).  J'ai 
reçu  de  M.  Bruand  lui-même  les  deux  espèces  sous  ces  noms  erronés. 
Quant  à  M.  Herrich  (Sup.  p.  78),  abusé  par  une  fausse  ressemblance  de  la 
figure  des  annales,  il  a  rapporté  la  Pontissalaria  à  sa  Quadrifasciaria  {Po- 
mœriaria),  avec  laquelle  elle  n'a  pas  le  moindre  rapport. 

iJiyS.        LaRENTJA   ViRlDICINCTATA       Gu. 

28"'i".  Ailes  supérieures  mêlées  de  vert-de-mousse  et  de  brun-noir  : 
l'espace  médian  de  cette  dernière  couleur,  large,  sinué  et  denté  posté- 
rieurement, précédé  et  suivi  d'une  bandelette  verte,  étroite,  divisée  par  un 
petit  filet  brun.  Espace  termina!  vert,  séparé  de  la  bandelette  inférieure- 
mentpar  une  bandelette  brune  d'égale  largeur,  et,  supérieurement,  par  une 
large  tache  subapicale,  brune,  qui  l'interrompt,  l'apex  lui-même  restant 
vert.  Ailes  inférieures  d'un  blanc-verdâtre,  mêlé  de  gris,  avec  des  traces 
de  lignes  et  d'une  bandelette  claire,  dentée,  à  dents  saillantes  et  arrondies 
entre  2  et  û.  Palpes  en  bec  aigu,  concolores,  ne  dépassant  pas  la  tête  d'une 
longueur  eiiticre. 

Afrique  centrale,  cap  de  Bonne-Espérance.    Deux  Ç.    Coll.  Mus.etGn. 
^  i374'     Larentia  Pectinataria     Fuess. 

Fuessl.  M.  1  218  — Knock  I  p.  55  pi.  3  fig.  iO— Donov.  XIV  pi.  479 
fîg.  1  —  Led.  —  Viridaria  Fab.  83  —  Bork.  204  —  Haw.  p.  304  =  ReC- 
tangulaia  Hiifn.  —  Berl.  Mag.  =  Miaria  Hb.  292  —  Esp.  pi.  45  fig.  2 
.  (non  3)  —  Treits.  II  p.  159  —  Encycl.  p.  80  —  Dup.  V  p.  333  pi.  194  fig.  7 


LABEÎNTlDiE,  289 

Steph.  III  p.  218  —  Wood  556  -  Bdv.  1627  —  Herr.-Sch.  p.  166  — 
Lah. 292. 
Larv.  ignot. 

Commune  dans  les  bois  frais,  les  jardins,  les  parcs  de  la  plus  grande 
partie  de  l'Europe,  en  juin.    Coll.  div. 

Il  est  fâclieux  qu'on  n'ait  pas  encore  le  moindre  renseignement  sur  la 
chenille  d'une  espèce  si  répandue. 

La  Miata  de  Linné  étant  une  espèce  bien  distincte,  j'ai  dû  restituer  à 
celle-ci  le  nom  de  Fuessly  et  de  Knock. 


Gen.     EMMELESIA     St. 

Steph.  Cat.  p.  147  (1829)  =  Perizoma  Hb.-Verz.  =  Melanippe  et  Me- 
lanthia  Bdv.  =:  Cidaria  Traits.^  H.-S.,  Led. 

Chenilles  courtes,  allénuées  aux  extrémités,  à  tête  petite  et  globuleuse;  vivant 
tantôt  à  découvert,  tantôt  enfermées  dans  les  capsules  séminales  des  plantes 
basses. —  Chrysalides  petites,  aiguës  à  l'extrémité,  contenues  dans  de  petites  co- 
ques de  terre. — Antennes  courtes,  filiformes  et  àpeine  pubescentes  chez  les  cf.— 
Palpes  courts,  dépassant  peu  ou  point  le  front,  s(juammeux,  écartés,  à  articles 
indistincts.  -—  Front  unicolore.  —  Abdomen  des  ç^  grêle,  subconique,  terminé 
par  un  petit  faisceau  de  poils  tendant  à  se  relever,  sans  points  dorsaux.  — 
Ailes  entières,  assez  minces,  à  franges  peu  ou  point  entrecoupées:  les  supé- 
rieures à  lignes  ondulées:  la  bandelette  qui  suit  la  coudée  toujours  distincte,  à 
subterminale  f  ne  et  dentée;  les  inférieures  toujours  plus  claires  et  à  dessins 
effacés. 

Je  conserve  ce  petit  genre  de  M.  Slephens,  qui  a  des  caractères  suffisants, 
ainsi  qu'on  peut  s'en  assurer  en  vérifiant  ceux  ci-dessus  indiqués.  Il  ren- 
ferme un  certain  nombre  d'espèces,  toutes  de  petite  taille,  et  ne  dépassant 
guère,  sous  ce  rapport,  les  Eupithecia.  Celles  de  leurs  chenilles  qui  sont 
connues  vivent  sur  les  plantes  basses  des  genres  Silène  et.  Lamium ;  elles 
sont  courtes  et  ramassées  et  ne  paraissent  qu'une  fois  l'an.  Celle  que  je 
connais  de  visu  a  des  mœurs  toutes  particulières.  Elle  passe  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie  renfermée  dans  les  capsules  du  Silène  nutans  dont  elle  fern»e 
l'ouverture  avec  un  opercule  de  soie.  Elle  se  nourrit  de  ses  semences,  comme 
•  la  Dionthœcia  Albimacula  avec  laquelle  on  la  trouve.  Ces  mœurs,  au  reste, 
n'ont  rien  qui  doive  nous  étonner,  puisqu'elles  sont  partagées,  dans  le  genre 
voisin,  par  les  Eupith.  Yenosata.,  Silenata,  etc.  D'ailleurs,  elles  sont  loin 
de  former  exception  isolée,  même  dans  ce  genre,  puisque  VAffinitata,  dont 
Lyonet  nous  a  laissé  l'histoire'abrégée,  vit  aussi  dans  des  capsules  séminales. 
Les  papillons  n'ont  rien  de  remarquable  par  leurs  habitudes  :  ils  volent 
tantôt  en  plem  jour,  tantôt  au  crépuscule,  dans  les  prairies,  les  bois,  sur 
les  rochers,  suivant  les  lieux  où  croissent  les  plantes  qui  les  ont  nourris. 
Lépidoptères.    Tome  10.  19 


290  LARENTID^. 

Ils  n'ont  généralement  qu'une  seule  génération.  Ils  sont,  pour  la  plupart, 
bien  connus,  et  je  n'en  ai  point  vu  d'exotiques. 

;",■;         1875.      Emmelesia  Affinitata     Lyou.    Gn.    pi.  17  fîg.  5. 

Lyon.  p.  271  pi.  27  Gg.  7à  12  —  Steph.  lU  p.  297  —  Wood  693  — 
Herr.-Sch.  p.  157  fig.  271,  272  =  Rimluta  Haw.  p.  335  a»  59? 
Larv.  Lyon. 

Kord  de  l'Anglctere,  en  mai.     Vingt-un  ex.    Coll.  Gn. 

Cette  espèce,  bien  distincte  des  deux  suivantes,  n'est  pas  encore  très- 
répandue  dans  les  collections.  Elle  est  toujours  plus  grande  que  \Alche- 
miUata  et  a  les  ailes  plus  épaisses.  Le  fond  des  supérieures  est  d'un  brun 
plus  noirâtre.  La  première  bandelette  blanche  est  toujours  oblitérée,  mais 
la  seconde  est,  au  contraire,  très-distincte,  très-sinueuse,  et  notamment 
écbaucrée  par  deux  lobes  du  côté  interne,  entre  2  et  h.  Le  plus  souvent, 
sa  moitié  extérieure  est  teintée  de  brun  pâle,  mais  j'ai  des  exemplaires  où 
ce  caractère  fait  défaut.  Les  ailes  inférieures  sont  foncées,  surtout  au  bord, 
avec  la  trace  d'une  bandelette  i)lancbàtre.  Elle  existe  dans  la  collection  de 
M.  Boisduval  sous  le  nom  de  Funicularia. 

La  chenille  vit  renfermée  dans  des  capsules,  comme  celle  de  VHydrafa, 
mais  Lyonnet  ne  désigne  pas  la  plante.  Elle  est  aussi  d'un  blanc  sale,  avec 
la  tète,  les  pattes  écailleuses,  la  plaque  du  cou  et  les  stigmates,  noirs. 

VAffinitata  varie  avec  les  localités.  M.  Herrich  en  a  figuré  une  femelle 
d'une  taille  énorme  et  d'un  ton  trcs-clair.  Il  en  existe,  en  Angleterre,  deux 
petites  races  distinctes,  et  ce  ne  sont  point  les  deux  sexes,  connue  l'a  cru 
M.  Delaharpe,  qui  ont  porté  Stephens  à  créer  deux  espèces. 

A.      Turbaria     St. 

Steph.  mp.29S  —  Vfood69A  =  Affinitariu  Herr.-Scli.  319,^0  — Lab. 
Î69  (subvar.). 

Ordinairement  un  peu  plus  grande  et  d'un  ton  plus  clair.  Leçfa  la  ban- 
delette blanche  des  ailes  inférieures  bien  marquée.  Chez  la  9  elle  l'est 
encore  davantage,  et  le  blanc  s'étend  même  souvent  jusqu'à  la  base,  en 
sorte  que  ces  ailes  sont,  à  proprement  parler,  blanches,  à  bordure  noirâ- 
tre. Leur  dessous  est  blanc,  avec  celte  bordure  réduite  à  une  ligue  subter- 
minale incomplète, 

Angleterre,  Epping.     Trois  cf,  Quatre  9-     Coll.  Gn. 

Ces  deux  petites  races,  quoftfue  distinctes,  se  lient  souvent  par  des  in- 
dividus intermédiaires. 

^-  137G.     Emmelesia  Alche.millata     Lin. 

Lin.  S.  N.-253,  F.  S.  1282  —  Fab.  236 ?  —  Bork.  185  =  Rivulata  Wieu.- 


LARENTIDiE.  29 1 

Verz.  F-13  —  Hb.  259  —  Treits.  II  p.  42,  Vil  p.  216  et  Sup.  X  p.  206  — 
Dup.  V  p.  289  pi.  190  f.  6??  —  Steph.  111  p.  298  —  Wood  695  —  Bdv. 
1785  —  Herr.-Sch.  p.  157  Cg.  289  —  Lali.  268  =  Nassata  Fab.  278  — 
Haw.  p.  335.       ' 

Larv.  Hb.  Treits. 

France,  Allemagne,  Anglelerre,  Laponie,  etc.,  dans  les  lieux  herbus;  en 
mai  et  juin,  quelquefois  en  août.  Rare  presque  partout,  abondante  seule- 
ment dans  quelques  localités  re^reintes.    Sept  ex.     Coll.  Gn. 

Cette  petite  espèce  est  bien  ï j^kheinillata  de  Linné.  Sa  description,  la 
taille  qu'il  indique,  enfin  plusieurs  exemplaires  existant  encore  aujour- 
d'hui dans  sa  collection,  ne  peuvent  laisser  aucun  doute  à  cet  égard.  Quant 
à  Fabricius,  quoique  sa  description  s'y  applique  bien,  elle  est  trop  courte 
pour  qu'il  y  ait  certitude,  sa  Nassata  d'ailleurs  est  là  pour  nous  faire  hé- 
siter, quoiqu'il  ne  se  fasse  pas  toujours  faute  de  doubles  emplois.  Quant 
aux  auteurs  modernes,  qui  ont  tous  vu  dans  Y Alchemillata  la  variété  de 
Rivata  dont  je  parlerai  à  son  article,  ils  ont  adopté  le  nom  de  Rivulata, 
qui  a,  outre  le  défaut  de  priorité,  celui  de  faire  double  emploi  avec  une 
Géomètre  exotique  dans  Fabricius. 

Elle  varie  irès-peu. 

1377.     Emmelesia  Hydrata     Tr. 

Treits.  Yll  p.  217  et  Sup.  X  p.  207—  Frey.  pi.  54  f.  1  —  Bdv.  1786  — 
Herr.-Sch.  p.  157  fig.  400  —  Led,  —  Lah.  267  =  Silemta  Gn.  olim. 

Larv.  Gn.  infrà. 

France  centrale,  Allemagne,  Bohême  ;  en  mai  et  juin.  Quinze  exerapl. 
Coll.  Gn. 

La  chenille  vit  dans  les  capsules  du  Silène  nutans;  elle  est  d'un  blanc 
d'os,  avec  la  tête,  les  pattes  écailleuses  et  la  plaque  du  cou,  d'un  brun-noir 
luisant. 

Le  papillon  est  très-commun  autour  de  Châteaudun  et  doit  se  rencon- 
trer dans  toutes  les  localités  où  croît  le  Silène  nutans. 

Le  type  est  d'un  gris  très-pâle  et  un  peu  testacé.  La  bandelette  claire 
qui  précède  l'extrabasilaire  est  nulle  ou  très-rarement  visible  ailleurs  qu'au 
bord  interne.  Les  ailes  inférieures  sont  d'un  gris  encore  plus  pâle,  avec 
la  trace  d'une  bordure  un  peu  plus  foncée.  Leur  dessous  est  d'un  blanc 
soyeux,  avec  deux  lignes  grises  parallèles,  incomplètes,  et  un  point  cellu- 
laire. 

A. 

Plus  grande.  Fond  des  ailes  supérieures  d'un  gris-noirâtre,  sans  au- 
cune teinte  de  brun.  Bandelettes  blanches  entières,  mieux  masquées. 


292  LARENTIDiE. 

Ailes  inférieures  d'un  blanc  sale,  avec  deux  lignes  grises  dentées,  paral- 
lèles. 

Pyrénées.    Deux  cf,  deux  9 •    Coll.  Gn. 

Je  l'ai  prise  en  assez  grande  quantité  autour  de  Saint-Sauveur  (Hautes- 
Pyrénées),  et  tous  les  individus  que  j'ai  rencontrés  différent  de  même  de 
ceux  que  j'élève  dans  nos  environs. 

^  1378,     Emmelesu  Albulata     W.-V. 

Wien.-Verz.  K-12  —  Fab.  277  —  Bork.  144  —  Hb.  25^  —  Treits.  II 
p.  13  —  Dup.  V  p.  432  pi.  201  f.  2  —  Bdv.  1883  —  Herr.-Sch.  p.  157  — 
Lah.  265  =  Jblufafa  Evers.  p.  398  =  Niveata  Steph.  III  p.  291  —  Wood 
684. 

Larv.  ignot. 

Commune  dans  les  prés  d'une  partie  de  l'Europe;  en  mai.    Coll.  div. 

Fabricius  dit  :  alis  posticis alhis,  immacitlatis .  Est-ce  une  exagéra- 
tion?—  J'ignore  pourquoi  BI.  Eversniann  a  changé  le  nom  reçu. 

Elle  varie  beaucoup,  mais  seulement  pour  l'expression  du  dessin. 

Niveata  des  auteurs  anglais  est,  d'après  M.  Stepliens  lui-même,  un  in- 
dividu décoloré  à.' Albulata. 

A. 

Haw.  p.  336  —  Steph.  HT  p.  299  —  Wood  698. 

La  couleur  brun-jaunâtre  des  supérieures  remplacée  par  du  gris-brun, 
sur  un  fond  d'un  blanc  plus  bleuâtre.  Ailes  inférieures  d'un  gris-plombé, 
avec  les  traces  d'une  bandelette  plus  claire. 

Angleterre.    Trois  cf.    Coll.  Gn. 

Cette  variété  semble,  au  premier  abord,  spécifiquement  différente  du 
type.  On  ne  rencontre  qu'elle  en  Angleterre. 

*  i^yg.     Emmelesia  Decolorata     Hb. 

Hb.  2i3  —  Treits.  II  p.  13  —  Haw.  p.  328  —  Dup.  V  p.  430  pi.  201 
f.  3  —  Steph.  III  p.  297  —  Wood  692  —  Bdv.  1882  —  Herr.-Sch.  p.  157 
—  Lah.  266  =  Flavofasciata  Thb.  ?  —Bork.  199? 

Larv.  ignot. 

Centre  et  midi  de  la  France,  Angleterre,  Alpes  de  la  Styrie,  de  la  Suisse, 
Nord  de  l'Allemagne,  Russie  méridionale,  dans  les  bois  clairs;  en  juillet. 
Coll.  div. 

Varie  peu  et  n'est  jamais  aussi  abondante  qu' Albulata. 


LAREISriD^.  293 


*  i38o.     Emmelesia  T^niata     St. 

Steph.  III  p.  299  pi.  32  f  3  —  Wood  700  =  Jrctaria  Herr.-Sch.  p.  149 
fig.  416. 

20™n>.  Ailes  arrondies  :  les  supérieures  variées  de  blanc  et  de  brun- 
ochracé  clair,  avec  les  espaces  basilaire  et  médian,  noirâtres  :  le  premier 
restreint,  arqué  et  liseré  de  noir;  le  second  assez  étroit,  finement  liseré 
de  blanc  des  deux  côtés,  la  ligne  qui  le  limite  extérieurement  (la  coudée), 
à  dents  fines  et  arrondies,  sans  angle  ni  sinus.  La  bande  qui  est  entre  ces 
deux  espaces  est  large  et  plus  ochracée  que  le  reste.  L'espace  terminal  est 
plus  foncé  dans  le  liaut^  plus  clair  au  centre ,  et  la  subterminale,  qui  est 
composée  de  taclies  blanches,  ombrées  en  arrière,  ne  se  découpé  bien  que 
dans  sa  partie  supérieure.  Les  ailes  inférieures  sont  d'un  gris  pâle,  un  peu 
plus  obscures  au  bord  terminal ,  qui  est  précédé  d'une  bandelette  plus 
claire.  Il  y  a  un  point  cellulaire  bien  marqué.  Tout  le  dessous  est  d'un 
gris  clair,  presque  sans  dessins.  Les  antennes  ducTsontà  peine  veloutées. 
L'abdomen  a  seulement  le  bord  dorsal  des  anneaux,  noir.  —  $  semblable. 

Parties  montagneuses  du  Nord  de  l'Angleterre,  Cimiberland,  Livonie, 
Alpes,  en  juin  et  juillet.    Cinq  ex.    Coll.  Dbday.  et  Pierret. 

Cette  jolie  petite  espèce  paraît  varier.  La  tache  claire  du  bord  terminal 
est  tantôt  blanche  et  très-marquée,  tantôt  presque  nulle.  J'ai  sous  les  yeux 
un  individu  (f,  chez  lequel  le  noirâtre  a  envahi  presque  toute  l'aile  supé- 
rieure. 

^  i38i.     Emmelesia  Unifasciata     Haw. 

Haw.  p.  335  n"  57  —  Steph.  III  p.  300  —  Wood  701  (pessima)  =  Bi- 
fasciata  Haw.  p.  334—  Steph.  III  p.  300  —  Wood  702=  Scitularia  Ramb. 
Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1832  p.  42  pi.  II  Cg.  S  —  Bdv.  1798  =  Aquilaria 
Herr.-Sch.  p.  163  %.  336. 

Larv.  ignot. 

22nini.  Ailes  supérieures  triangulaires,  à  apex  aigu  et  presque  subfal- 
qué,  d'un  brun-cannelle,  avec  l'espace  médian  plus  foncé,  uniforme,  sinué 
extérieurement  et  formant  un  angle  obtus,  bidcnlé,  entre  2  et  û.  Le  trait 
cellulaire  obscur,  mal  détaché,  continué  par  une  ligne  à  peine  visible  jus- 
qu'au bord  interne.  Bandelette  claire,  bien  détachée,  bien  divisée  par  un 
filet.  Tout  l'espace  qui  suit  varié  de  brun  et  de  gris,  plus  clair  au  bord 
terminal,  entre  2  et  4,  ainsi  qu'à  l'apex  où  l'on  voit  un  trait  oblique  très- 
court,  précédé  d'un  gros  point  inférieur  noir.  Subterminale  fine  et  dentée. 
Ailes  inférieures  d'un  gris-brun  clair,  avec  des  traces  de  lignes  peu  visi- 
bles; leur  dessous  avec  uu  point  cellulaire  et  deux  lignes  parallèles  peu 


* 


294  LABENTID*. 

intenses  :  la  dernière  suivie  de  quelques  ombres.  Thorax,  front  et  palpes 
coDcolores. 

Corse  et  Franee  méridionale,  en  Juin.  Angleterre,  environs  de  Wester- 
ham  et  d'Epping,  en  juillet.  Cinq  9-  Coll.  Doubleday  et  Sliepherd. 
Toujours  très -rare.  Ratisbonne  (H.-S.).  Vienne.  Vnçf.  Coll.  Le- 
derer. 

J'ai  sous  les  yeux  les  exemplaires  même  qui  ont  servi  à  Haworth  pour 
ses  descriptions.  Celui  sur  lequel  il  a  fondé  sa  Bifasciata,  et  qui  est  d'ail- 
leurs très-mauvais,  ne  diffère  que  par  une  bande  brune  mieux  détachée 
entre  l'espace  basilaire  et  la  première  bandelette  claire.  Or,  il  n'est  rien 
de  plus  variable  que  ce  caractère  dans  toutes  les  Larentides.  Les  légères 
différences  que  j'observe  entre  les  individus  plus  frais  trouvés  depuis,  au- 
tour d'Epping,  ne  sont  pas  plus  spécifiques.  Je  considère  donc  ces  deux  es- 
pèces comme  identiques.  Les  figures  de  Wood  n'en  donnent,  pour  ainsi 
dire,  aucune  idée,  tant  elles  sont  exagérées  chacune  dans  leur  sens.  En 
somme,  cette  espèce  a  un  peu  l'aspect  des  Coremia  Ferrugata,  etc.,  ou 
de  certaines  Larentia  [Didymata).  Elle  relie  les  suivantes  avec  la  Tœ- 
niata. 

La  Scitularia  Ramb,  Bdv.  ne  me  paraît  pas  différer  spécifiquement  des 
individus  d'Angleterre  et  d'Allemagne.  Cependant,  je  dois  dire  que  je  ne 
les  ai  comparés  que  sur  des  notes  avec  celle  de  la  collection  Boisduval. 

i382.     Emmelesia  Linulata     Gn. 

IS™"".  Ailes  supérieures  de  même  forme  que  chez  Minorata,  d'un 
gris-brunâtre  ou  roussâtre  jusqu'à  l'esp?ce  médian,  qui  est  d'un  gris-noir, 
surtout  par  le  bas,  et  liseré  de  blanc  des  deux  côtés;  sa  ligne  antérieure 
non  marquée,  mais  brisée  inférieurement  en  petits  angles,  avec  un  côté 
rentrant  sous  la  sous-médiane  ;  la  ligne  qui  la  précède  formant  les  mêmes 
angles  ;  la  ligne  postérieure  très-sinueuse  et  formant  deux  dents  très-sail- 
lantes entre  2  et  û.  Bandelette  claire  qui  la  suit,  très-étroite,  teintée  de 
brun-roussâtre.  Tout  le  reste  varié  de  gris  et  de  brun,  plus  foncé  vis-à- 
vis  la  cellule,  partagé  également  par  la  subtermiuale  fine,  peu  marquée 
et  suivie  d'un  point  noir  subapical.  Ailes  inférieures  comme  chez  Mino- 
rata. 

Pyrénées.    Une  9.    Coll.  Bellier. 

Comme  l'individu  unique  sur  lequel  je  fais  cette  description  est  assez 
fruste,  il  est  possible  qu'elle  laisse  à  désirer,  surtout  pour  les  couleurs. 
Il  me  paraît  faire  le  passage  des  Minorata  Blandiata,  etc.,  aux  espèces 
suivantes. 


LARENTIDiE.  296 

i383.     Emmelesfa  Minorata     'R-. 

Treits.  II  p.  143  —  Dup.  Sup.  IV  p.  110  pi.  59  f.  8  —  Herr.-Sch.  p.  153 
iig.  i  1 8  —  Lah.  252  —  (uon  Bdv.)  =  Jucundario  Bdv.  1797  ? 
Èarv.  ignot, 

Alpes  de  la  Styrie,  Basses-Alpes,  Jura;  vole  en  plein  jour  sur  les  pâtu- 
tages,  en  juillet.     Un  ex.    Coll.  Bellier. 

N'ayant  vu  qu'un  seul  individu  de  cette  petite  espt^ce,  je  n'ose  en  parler 
bien  longuement;  mais  il  me  seniblfe  distinct  de  VEricetata,  et  intermé- 
diaire entre  elle  et  la  Blandiata.  Il  se  distingue  de  la  première  par  ses 
ailes  supérieures  plus  larges,  moins  prolongées  à  l'apex,  plus  arrondies  au 
bord  terminal.  Les  dessins  y  sont  plus  vagues.  L'espace  médian,  plus 
large,  ne  tend  point  à  s'iiUerrompre  Inférieurement.  La  subteruiinale, 
Irés-fine,  est  moins  rapprochée  du  bord,  qui  est  d'un  cendré  uni  et  sans 
éclaircie  terminale  blanche.  Il  est  plutôt  bordé  de  traits  que  de  doubles 
points.  Il  n'y  a  qu'une  très-légère  teinte  roussâtre  répandue  sur  le  disque 
et  surtout  f\  la  côte,  mais  ne  formant  point  d'ombre  parallèle  aux  bande- 
lettes. Les  ailes  inférieures  sont  plus  arrondies,  d'un  gris-clair  et  presque 
sans  dessin  en-dessus,  et,  en-dessous,  les  deux  lignes  grises  qui  forment  la 
bandelette  sont  plus  arquées  et  plus  régulières. 

Outre  les  différences  qui  ressortent  de  l'alinéa  précédent,  on  la  distin- 
guera de  Blandiata  par  sa  teinte  plus  grise  que  blanche,  sa  bordure  bien 
moins  nette  et  moins  foncée,  l'espace  médian  ne  formant  point  de  tache 
aux  extrémités,  sa  frange  subentrecoupée,  etc.  Elle  est,  au  reste,  bien  plus 
voisine  de  VEricetata. 

La  Minoraria  de  M.  Boisduval  n'a  rien  de  commun  avec  cette  esi^e. 
(Voyez  Eiipith.  Impurafa.) 

i384.     Emmelesia  Ericetata     Curt. 

Curt.  Gen.  (sans  ûg.)  —  Steph.  III  p.  298—  Wood  696. 
Larv.  ignot. 

17""".  Ailes  supéri'jures  triangulaires,  à  apex  prolongé  et  à  bord  ter- 
minal oblique  et  presque  droit,  à  dessins  très-nets,  formant  des  bande- 
lettes alternativement  blanches  et  d'un  gris-noir.  Espace  médian  étroit, 
tendant  à  s'interrompre  au-dessus  de  la  sous-médiane,  denté  et  formant 
deux  saillies  extérieurement,  précédé  et  suivi  de  bandelettes  blanches  dt^ 
visées  par  un  filet  gris  et  ordinairement  teintées  de  roux  pour  moitié.  Sub- 
terminale blanche,  très-netto,  assez  épaisse,  dentée  et  même  fulgurée  au 
sommet.  Bord  terminal  saupoudré  de  blanc  et  liseré  de  points  géminés 
noirs.  Ailes  inférieures  d'un  gris  clair,  avec  des  lignes  vagues  dessinant 


296  LARENTiDiE. 

une  bandelette  divisée  par  le  milieu  et  quelquefois  une  subterminale,  clai- 
res. La  première  un  peu  irrégulière  en-dessous  et  bordée  extérieurement 
de  petites  ombres  internervurales.  Front  blanc.  Antennes  assez  épaisses. 
—  9  semblable,  mais  à  ailes  Inférieures  ordinairement  plus  foncées. 

Ecosse,  Nord  de  l'Angleterre,  sur  les  bruyères,  en  juin.  Cinq  exempl. 
Coll.  Gn. 

A. 

Les  dessins  des  supérieures  sont  d'un  gris-cendré-bleuâtre,  sans  aucune 
nuance  de  roux  sur  les  bandes  claires.  La  subterminale  plus  fine  et  lais- 
sant mieux  apercevoir  le  point  noir  subapical.  Bandelette  grise  qui  suit 
l'espace  basilaire,  plus  nette  et  nullement  roussàtre. 

Mêmes  localités.    Un  çf,  une  9»    Coll.  Gn. 

VEriceiatu  est  la  plus  jolie  espèce  du  ggnre.  M.  Boisduval  me  l'avait 
donnée  autrefois  avec  l'étiquette  :  Jucundaria,  écrite  de  sa  main  ;  mais  de- 
puis il  a  décrit  sous  ce  nom,  dans  son  Gênera,  la  Minorata  de  Treitschke, 
qu'il  a  probablement  confondue  avec  celle-ci. 

*:  i385.     Emmelesia  Blandiata     W.-V. 

Wien.-Verz.  N-2-3  —  Hb.  258  —  Treits.  li  p.  43  —  Dup.  V  p.  263  pi. 
189  f.  5  —  Steph.  ÎII  p.  299  et  IV  p.  393  —  Wood  697  —  Bdv.  1796  — 
Herr.-Sch.  p.  153  fig.  290  —  Lab.  253  =  Adœquata  Bork.  218  =  Tri- 
gonata  Steph.  III  p.  299  —  Wood  699  (non  Haw.)  =  Albidata  Evers. 
Bull.  Mosc.  1842  —  F.U.  p.  431. 

Larv.  ignot. 

Bords  et  clairières  des  bois  d'une  partie  de  l'Europe,  surtout  les  con- 
trées montagneuses,  en  mai  et  juin,  puis  en  juillet  et  août.    Coll.  div. 

Elle  varie  passablement,  mais  pas  assez  pour  justifier  les  auteurs  an- 
glais d'en  avoir  fait  deux  espèces.  M.  Herricb  figure  une  assez  jolie  va- 
riété (291),  mais  tout-à-fait  accidentelle. 

M.  EversMann  ne  l'a  pas  reconnue,  ce  qu'il  faut  probablement  attribuer 
à  l'exagération  des  couleurs  de  la  figure  de  Hubner. 


Gen.     MICRODES     Gn. 

Chenilles —  Antennes  simples  et  tans  aucune  ciliation  chez,  les  deux 

sexes.  —  Palpes  longs,  scjuammeux,  formant  un  bec  droit  et  aiiju  ;  ceux  du  ç^ 
horizontaux,  triangulaires  et  à  articles  indistincts i  ceux  de  la  Ç  un  tiers  plus 
longs,  remontant  légèrement,  rectangulaires,  à  3°  article  court,  mais  visible. — 
Trompe  visible.  —  Abdomen  un  peu  déprimé,  dépassant  les  ailes  inférieures  et 


LARENTIDiË.  297 

presque  semblable  dans  les  deux  sexes.  —  Pattes  sans  renflements  :  les  tibias 
postérieurs  munis  de  deux  paires  d'éperons  bien  développés — Ailes  supérieures 
oblongues,  subreclangulaires,  à  lignes  fines  ;  la  bandelette  claire  qui  suit  la 
coudée,  toujours  distincte;  les  inférieures  plus  courtes,  arrondies,  chargées 
chez  les  ç^  de  plaques  velues  ou  furfuracées.  —  Nervulation  :  système  de  la 
sous-costale  tenant  beaucoup  de  place  aux  supérieures,  dont  la  cellule  est  occu- 
pée par  une  sorte  de  cavité.  Les  quatre  inférieures  refoulées. 

Genre  composé  de  petites  espèces  australiennes  dont  la  taille  ne  dépasse 
pas  celle  de  nos  Eupithecia,  et  qui  se  recommande  par  plusieurs  singulari- 
tés. La  plus  saillante  se  voit  sur  les  ailes  inférieures,  qui,  chez  le  cT,  sont 
tantôt  chargées  d'une  plaque  d'écaillés  tomenleuses  sur  le  disque,  tantôt 
d'une  cavité  remplie  de  poils  vcloulés  ou  drapés,  avec  d'autres  poils  sem- 
blables formant  bourrelet  sur  ses  bords.  Chez  celte  dernière,  la  nervulation 
de  l'aila  inférieure  se  trouve  singulièrement  modiliée,  tandis  qu'elle  n'est 
pas  sensiblement  altérée  chez  celle  à  plaque  tomenteuse;  mais,  chez  toutes 
deux,  la  sous-costale  des  ailes  supérieures  offre  une  disposiiiou  analogue. 
La  l' et  la  2'  sont  simples  comme  d'ordinaires,  mais  trcs-ucarlées  entre  elles 
et  aussi  de  la  5',  et,  au-dessous  d'elles,  on  voit  dans  la  cellule  un  espace 
fripé  et  plus  dépourvu  d'écaillés.  Tout  cela  tient  beaucoup  de  place,  en 
sorte  que  le  système  entier  de  la  médiane  se  trouve  refoulé  et  occupe  beau- 
coup plus  d'espace  qu'à  l'ordinaire. 

Toutes  ces  anomalies  sont,  comme  toujours,  propres  au  mâle,  et  la  fe- 
melle n'offre  rien  de  particulier  ni  pour  la  nervulation,  ni  pour  les  ailes 
inférieures.  Seulement  ses  palpes  sont  toujours  plus  développés  que  ceux 
du  mâle  et  saillissent,  raideset  droits,  en  remontant  légèrement  au-delà  de 
la  télé  qu'ils  dépassent  de  plus  d'une  longueur,  tandis  que  ceux  du  mâle 
forment  un  bec  beaucoup  plus  court. 

i386.     Microbes  Villos.\ta     Gn.^  pi.  lôlig.  8. 

23™".  Ailes  supérieures  d'un  gris-blanc,  avec  des  ligues  vagues,  mar- 
quées sur  les  nervures  par  de  petits  points  noirs.  Ligne  coudée  plus  vi- 
sible, presque  droite,  ombrée  antérieurement  de  brun-roussâtre  qui  se 
creuse  un  peu  au-milieu  de  l'aile.  Une  dépression  très-marquée  existe  dans 
la  cellule  et  fait  dévier  lesl'  et  2'  qui  occupent  beaucoup  de  place.  Ailes 
inférieures  rétrécies  et  un  peu  recroquevillées,  blanches,  ayant  au  milieu 
du  bord  terminal  une  cavité  remplie  de  bourre  soyeuse,  d'un  gris-de-fer,  et, 
sur  les  bords,  une  fourrure  de  poils  un  peu  jaunâtres.  —  9  à  nervulation 
régulière,  sans  aucune  cavité  :  les  ailes  supérieures  plus  claires,  à  lignes 
plus  distinctes  et  régulières  ;  les  inférieures  ayant  aussi  de  petites  lignes 
parallèles  de  part  et  d'autre.  Palpes  droits,  ascendants-obliques,  à  bords 
parallèles,  à  3«  article  court,  mais  distinct. 

Tasmanie.    Deux  cf,  une  9.     Coll.  Mus.  et  Gn. 


298  LABENTID^E. 

iSSj.     MiCRODES  Squamulata     Gn. 

20'»'".  Ailes  supérieures  d'un  gris-noirâtre,  avec  de  petites  lignes  ac- 
cusées surtout  par  des  points  nervuraux,  et  deux  bandelettes  plus  claires 
divisées  par  une  série  de  ces  mêmes  points.  1'  et  2'  partant  d'une  aréole 
pyriforme,  s'écartant  l'une  de  l'autre  et  laissant  entre  elles  une  sorte  d'au- 
tre aréole  ovale,  mais  non  fermée.  Ailes  inférieures  grises,  ayant  dans  le 
milieu  de  la  cellule  une  tache  ovale,  garnie  d'écaillés  saillantes,  furfura- 
cées,  d'un  gris-jaunâtre  sale.  Abdomen  ochracé,  ayant  les  trois  premiers 
et  les  deux  derniers  anneaux  saupoudrés  de  gris-uoir  sur  le  dos. 

Tasmanie.    Deux  cf.    Coll.  Gn. 

i388.     Microbes  Sitellata     Gn. 

Je  ne  connais  que  la  9-  23""".  Ailes  supérieures  d'un  gris-noir,  avec 
les  deux  bandelettes  claires  ordinaires;  la  seconde  plus  marquée,  divisée 
par  une  série  de  points  et  suivie  d'une  légère  teinte  d'un  rouge-brique, 
visible  surtout  à  sa  partie  inférieure.  La  ligne  subterminale  est  assez  vi- 
sible, claire  et  dentée.  Ailes  inférieures  d'un  gris  plus  clair,  avec  un  point 
cellulaire,  deux  lignes  et  le  bord,  plus  foncés.  Leur  dessous  avec  trois 
lignes  parallèles  fit  une  bordure  foncée  divisée  par  des  point  clairs  ner- 
Turaux.  Palpes  droits,  longs^  gris,  avec  le  dernier  article  distinct. 

Une  9  portant  cette  étiquette  :  Misuri.  Est-elle  du  Missouri  (Amérique 
du  Nord),  ou  de  Masuri  (Inde  centrale)?  Je  l'aurais  crue  australienne. 

Nul  doute  que  le  (f  n'offre,  comme  celui  des  précédentes,  quelques  par- 
ticularités sur  les  secondes  ailes. 


Gen.     EUPITHECIA     Gurt. 

Curtis.  Brit.  Ent.  pî.  64  —  Sfeph.  —  Bdv.  —  Dup.  Gat.  —  Herr.-Sch. 
—  Leder.  =  Larentia  Treits.  Dup.=  Abbreviatœ  Haw.  =  Chioroclystis, 
Tephroclystis ,  Byscinvitoge  ^  Tarachia,  Leucocora,  Arcyonia,  Eucyma- 
toge  Hb. 

Chenilles  plus  ou  moins  ccmirtes,  raides,  carénées  sur  les  côtés,  souvent  mar- 
quées de  chevrons  dorsaux,  à  tête  petite  et  globuleuse  ;  vivant  sur  les  arbres  ou 
les  plantes  basses.  —  Chrysalides  ejjilées,  coniques,  aiguës.  —  Papillons  de 
petite  taille.  —  Antennes  assez  courtes,  grêles,  pubescentes  chez  les  cf.  — 
Palpes  dépassant  le  front,  droits  ou  incombant.',  larges,  formant  le  bec,  garnis 
d'écailtes  grossières  et  hérissées,  à  articles  indistincts.  —  Abdomen  souvent 
muni  de  très-petites  crêtes  et  marqué  d'une  bande  foncée  sur  le  premier  an- 
neau- celui  des  çf  sabcaréné,  cylindrique  et  concave  jusqu'au  dernier  anneau, 
qui  est  relevé,  souvent  plus  clair  et  très-conique.  —  Pattes  assez  courtes,  non 


LARENTID/E.  299 

renflées:  les  postérieures  n  deux  paires  d'éperons.  —  ^iles  lisses,  nébuleuses, 
concolores  et  à  dessins  communs,  consistant  en  liijnes  fines  et  nombreuses  :  les 
supérieures  plus  ou  moins  prolongées  à  l'apex;  les  inférieures  relativement 
petites.  Au  repos,  elles  sont  étendues  et  étroitement  appliquées  contre  le  plan 
de  position.  Aréole  simple.  Cellules  courtes.  Indépendante  bien  marquée  aux 
quatre  ailes  :  celle  des  inférieures  insérée  sur  la  disco-cellulaire,  plus  près  île 
la  1'  que  de  la  2. 

Genre  qu'on  peut  s'étonner  à  bon  droit  île  voir  créé  si  tard,  car  il  est  des 
plus  naturels  et  maintenant  généralement  adopté.  Il  contient,  avec  le  genre 
Acidnlidj  les  plus  petites  espèces  de  Géomètres;  mais,  dans  ce  dernier,  elles 
sont  l'exception,,  tandis  qu'ici  elles  sont  la  règle^  et  il  y  en  a  bien  peu  qui 
dépassent  la  taille  la  plus  minime.  Cette  exiguilé  a  contribué  de  deux  ma- 
nières à  embrouiller  l'étude  de  ce  genre  :  d'abord  en  rendant  plus  diflicile 
l'exécution  des  figures,  ensuite  en  rebutant  les  entomologistes  qui,  aimant 
mieux  avoir  affaire  à  de  grandes  espèces^  négligeaient  la  synonymie  de  ces 
myrmidons  et  créaient  des  noms  pour  ceux  qu'ils  ne  reconnaissaient  pas. 
Aussi,  le  genre  Eupithecia  est-il,  de  toutes  les  Géomètres,  le  plus  difficile  à 
mettre  au  net,  si  l'on  veut  tenir  compte  exactement  des  descriptions  de  tous 
les  auteurs. 

Les  chenilles  des  Eupithecid  sont  connues  en  grand  nombre.  Elles  vivent 
aussi  bien  sur  les  arbres  que  sur  les  plantes  basses.  Il  en  est  peu  qui  s'at- 
tachent exclusivement  à  un  genre  de  plantes,  et  beaucoup  d'entre  elles  sont 
polyphages.  Les  SoUdago,  Erica,  Silène,  Chenopodium,  Clematis,Artemi- 
sia,  parmi  les  plantes  herbacées,  les  conifères,  les  Berberis,  Juniperus, 
le  chêne  et  les  Pyrus,  parmi  les  arbres  ou  les  plantes  arborescentes,  en 
nourrissent  la  plus  grande  partie.  Celles  qui  sont  exclusives  vivent  sur  les 
Linaria,  Veratrum.,  Pimpinella,  Salix,  etc.  Leur  manière  de  vivre  n'est 
pas  plus  uniforme  que  leur  nourriture.  La  plus  grande  partie  vit  sans  doute 
à  découvert  et  aux  dépens  des  feuilles,  comme  l'immense  majorilé  des  che- 
nilles; miiis  quelques-unes  s'enferment  dans  les  capsules  des  Caryophyllées 
ou  d'autres  plantes  et  se  nourrissent  de  leurs  graines,  à  la  manière  et  en 
compagnie  des  Diantliœcia,  ou  bien  encore  vivent  dans  le  réceptacle  flori- 
fère des  composées;  d'autres  creusent  les  pommes  des  conifères  et  s'y  mé- 
nagent des  galeries  où  elles  passent  leur  vie  tout  entière,  comme  certaines 
Tortrix:  enfin,  l'une  d'elles  cause  de  grands  dommages  à  nos  arbres  frui- 
tiers; mais,  comme  cette  particularité  n'est  p.is  encore  connue,  ou,  du 
moins,  n'a  point  reçu,  que  je  sache,  de  publicité,  malgré  l'intérêt  que  les 
horticulteurs  ont  à  la  connaître,  je  vais  entrer  à  son  égard  dan;",  de  plus 
grands  détails  qui  seront  mieux  placés  ici  qu'à  l'article  de  l'espèce  qu'ils 
concernent. 

Celte  espèce  est  la  Rectangidatn,  Etipilhecin  rpii  n'est  que  trop  abon- 
dante chez  nous,  au  moins  dans  certaines  années,  et  voici  en  (|Uoi  consiste 
le  dommage  qu'elle  nous  cause:  Tous  les  jardiniers  et  les  cultivateurs  sa- 
vent que  la  plus  heureuse  et  la  plus  abondante  floraison  des  poiriers  et  des 


3oO  LAUENTip.C. 

Itommiers  n'est  pas  toujours  une  promesse  de  récolte  assurée,  et  que,  sans 
parler  des  vicissitudes  de  la  saison,  il  leur  faudra  compter  avec  les  insectes. 
Il  arrivera  souvent  que^,  sur  un  bouquet  de  dix  à  douze  fleurs,  deux  ou 
trois  seulement  noueront,  pour  me  servir  de  leur  expression  ;  le  reste  avor- 
tera ou,  pour  continuer  d'eiapruntcr  leur  langage  expressif,  sera  bouché: 
c'est-à-dire  que,  quoique  les  pétales  soient  parfaitement  développés,  la 
corolle  ne  s'ouvrira  pas  et  se  desséchera,  entraînant  avec  elle  la  perle  du  ca- 
lice et  du  fruit.  Or,  notre  Rectangulata  est  un  des  artisans  de  ce  dégât.  La 
petite  chenille,  cclose  en  môme  temps  que  le  bouton,  s'y  sera  introduite,  et, 
rongeant  d'abord  les  organes  sexuels,  puis,  plus  lard,  l'ovaire  lui-même, 
elle  aura,  pour  protéger  son  travail,  lié  ensemble  les  pétales  par  d'invisibles 
fils,  en  sorte  que,  au  moment  où  le  bouton  paraîtra  sur  le  point  de  s'épa- 
nouir, on  sera  surpris  de  le  voir  tout-à-coup  pâlir,  puis  devenir  couleur 
feuille-morte  et  se  dessécher  complètement,  le  tout  sans  que  les  pétales  ces- 
sent d'adhérer  au  calice.  Ce  ne  sera  que  plus  tard,  et  quand  noire  chenille, 
parvenue  à  sa  taille  et  sur  le  point  de  se  chrysalider,  n'aura  plus  besoin  de 
celte  tente  pour  l'abriter,  que  cette  dernière  tombera  tout  d'une  pièce  et 
par  le  seul  effet  de  la  dessiccation  des  pétioles.  Que  si,  avant,  on  y  porte  la 
main,  on  l'enlèvera  comme  une  coiffe,  et  on  trouvera,  dans  la  petite  cupule 
formée  par  le  fruit  qui  cherchait  à  se  développer,  tanlôl  noire  chenille  rou- 
lée, tantôt  et  plus  souvent  encore  une  larve  de  Coléoplère  [Anthonomus 
Po7norum),  qui  procède  absolument  de  la  même  manière  et  qui  joue  le 
premier  rôle  dans  ces  ravages. 

Ces  mœurs  une  fois  connues,  voyons  si  l'on  peut  et  si  l'on  doit  arrêter 
ces  dégâts.  Je  dis  si  l'on  doit,  car,  d'une  pari,  il  est  dans  l'ordre  des  cho- 
ses que  tout  ceci  ait  lieu,  et  nos  insectes  ne  font  là  qu'accomplir  une  mis- 
sion de  la  nature,  qui  ne  permet  pas  a  toutes  les  fleurs  d'un  bouquet  de 
donner  des  fruits  qui  resteraient  rachiliques  et  qui  se  gêneraient  mutuelle- 
ment. Celte  élimination,  quand  elle  reslc  dans  de  justes  bornes,  est  donc  sa- 
lutaire, el,  plus  lard  même,  quand  le  fruit  sera  développé,  la  providence 
enverra,  pour  retrancher  encore  de  nouveaux  fruits,  d'autres  agents  avec 
lesquels  nous  ferons  connaissance  en  traitant  des  Tortrix.  D'une  autre  part, 
il  est  bien  certain  que  sur  tout  un  verger  attaqué  il  serait  puéril  de  vouloir 
s'opposer  à  ces  dégâts  :  un  seul  pommier  absorberait  le  temps  de  deux  hom- 
mes pendant  toute  une  journée.  11  faut  donc,  dans  ce  cas,  laisser  la  con- 
duite des  choses  a  la  providence  et  subir,  comme  nous  le  ferons  celle  année 
(18o5),  la  perle  complète  du  fruit  et  la  privation  de  la  boisson  qu'il  devait 
fournir.  Mais,  dans  un  jardin  fruitier,  il  n'en  est  plus  de  même,  et  nous 
pouvons,  sans  imprudence  ni  puérilité,  supprimer  ces  dangereux  pio.miers, 
puisque  nous  nous  substituerons  à  eux  plus  tard  pour  élaguer  les  fruits 
qui  nous  sembleront  surabondants,  et  que  nous  n'agirons  d'ailleurs  que  sur 
quelques  arbres  privilégiés.  Voici  donc  ce  que  je  conseille  en  pareil  cas  : 

On  se  promènera  muni  d'une  brucelle,  et  aussitôt  qu'une  fleur  paraîtra 
larder  a  s'épanouir,  on  écartera  la  corolle  et  on  ira  saisir  la  larve  au  fond  de 
sa  retraite.  Tout  bouton  trop  gros,  toute  fleur  trop  globuleuse  est  suspecte 


LARENTID^.  3o  I 

et  doit  être  visitée.  L'animal  une  fois  enlevé  et  écrasé  (car  il  retournerait  à 
son  œuvre  si  l'on  se  contentait  de  le  jeter  au  pied,  mais  il  suffira  de  presser 
les  branches  de  la  pince  un  peu  plus  que  de  raison  el  je  m'en  fie  pour  cela 
au  dépit  du  chasseur),  on  cherchera,  si  l'on  veut,  à  dégager  les  pétales,  mais 
je  regarde  ce  soin  comme  superflu,  car  la  soie  n'étant  pas  renouvelée,  ne 
résistera  plus  à  l'action  de  la  végétation  rendue  à  toute  son  énergie.  De  cette 
manière,  non-seulement  on  sauvera  bien  des  fruits,  mais  encore  on  détruira 
pour  l'année  suivante  la  chance  d'une  ponte  de  Rectangulata  et  celle  du 
Colèoptère  en  question.  On  ira  même  plus  loin  avec  ce  dernier,  puisque  à 
l'état  parfait  il  cause  encore  des  dégâts  aux  jeunes  pousses;  mais  ceci  sort 
de  mon  sujet.  Le  remède  que  j'indique  ici  est  sans  doute  bien  simple,  mais 
ceci  n'est  pas  un  livre  de  recettes,  et  on  a  déjà  vu  que  je  crois  peu  aux  spé- 
cifiques ;  je  n'ai  voulu  que  signaler  aux  horticulteurs  un  moyen  pratique 
dont  j'ai  éprouvé  l'efficacité,  et  dont  quelques-uns,  peut-être,  sans  connaî- 
tre l'ennemi  auquel  ils  avaient  affaire,  se  sont  déjà  avisés  avant  moi. 

Les  Eupithecia  se  métamorphosent  soit  dans  de  petites  coques  de  terre, 
soit  dans  des  feuilles  ou  entre  les  fruits  capsuleux  ([ue  leurs  chenilles  ont 
habités.  A  l'état  parfait,  elles  sont  très-faciles -à  reconnaître  aux  divers  ca- 
ractères que  j'ai  exposés,  je  n'ai  donc  point  à  y  insister.  Elles  se  reposent 
contre  les  troncs,  les  murs  et  les  rochers,  fortement  appuyées  sur  leurs  ailes 
qui  sont  étendues  et  dont  les  inférieures  sont  tout-à-i;iit  découvertes.  Elles 
ont  un  vol  léger,  mais  qui  n'offre  rien  de  particulier.  On  les  trouve  en 
général  dans  les  bois,  et  plusieurs  d'entre  elles  n'habitent  que  les  planta- 
tions d'arbres  résineux.  Presque  toutes  n'ont  qu'une  seule  génération  et  pa- 
raissent dès  le  premier  printemps,  pour  ne  donner  leurs  chenilles  que  de- 
puis juin  jusqu'à  octobre  et  même  novembre. 

Ces  Lépidoptères  habitent  toutes  les  contrées  du  globe,  et  ceux  qui  vien- 
nent des  pays  étrangers  ont  une  ressemblance  très-grande  avec  les  nôtres. 
Quant  aux  européens,  tous  les  auteurs  en  ont  parlé.  Les  plus  anciens 
n'ont  connu  que  quelques  espèces  tpii  sont  en  général  laciles  à  retrou- 
ver. Ceux  de  la  seconde  époque  en  ont  décrit  beaucoup  da  nouvelles  que 
leurs  successeurs  n'ont  pas  reconnues,  ou  qu'ils  ont  confondues  avec  les 
anciennes.  Enfin,  les  plus  récents,  parmi  lesquels  il  faut  surtout  citer 
M.  Herrich-Schœffer,  se  sont  appliqués  à  remettre  de  l'ordre  dans  le  chaos 
que  leurs  prédécesseurs  leur  avaient  légué.  Les  auteurs  anglais,  en  multi- 
pliant beaucoup  trop  les  espèces  et  en  négligeant  la  synonymie,  avaient 
surtout  causé  beaucoup  de  confusion,  que  M.  Stephens,  le  plus  coup-ible 
de  tous,  s'est  fan  pardonner  en  sabrant  ses  propres  créations  dans  le  C:ita- 
loguedu  Muséum  Britannique. 

Le  dessin  des  Eupithecia  se  ramène  toujours  assez  facilement  à  un  même 
type,  savoir;  sur  les  ailes  supérieures  trois  bandes  plus  claires  que  le  fond, 
arquées,  sinuées  ou  coudées,  liserées  de  chaque  côté  d'un  filet  foncé  et  di- 
visées par  un  filet  semblable  dans  le  milieu,  en  sorte  que  les  espèces  chez 
les<]uelles  ces  bandes  sont  toutes  bien  distinctes,  paraissent  traversées  par 
une  multitude  de  lignes.  Ensuite,  vient  la  ligne  subtenninalc  qui  est  sim- 


302  LARENT1D.E. 

pie,  plus  dentée  que  toutes  les  autres  et  qui  s'élargit  presque  toujours  ea 
une  tache  claire  à  l'angle  interne.  Le  iioint  cellulaire  manque  rarement  et 
est  souvent  lrés-nt)ir  et  très-tranché.  Les  ailes  inférieures  n'ont  en  général 
de  bien  disiinct  qu'une  seule  bande  (celle  de  la  coudée)  et  la  ligne  subter- 
minale :  le  point  cellulaire  est  toujours  plus  petit  et  souvent  nul.  Enfin,  il 
faut  fréquemment  chercher  sur  l'abdomen  des  caractères  dont  le  plus 
constant  est  une  bandelette  foncée  (lui  traverse  le  2*=  anneau. 

II  est  difficile  qu'un  genre  aussi  nombreux  se  passe  de  divisions;  mais, 
comme  il  est  trés-homogène,  toutes  celles  qu'on  y  pratique  paraissent  plus  ou 
moins  ariificielles  et  fournissent  souvent  des  espèces  intermédiaires.  J'ai  ce- 
pendant essayé  d'en  établir  plusieurs  dont  les  plus  tranchées  sont  A,B,  C,N, 
P,  etc.  J'observe,  quant  au  groupe  F,  qu'il  contient,  surtout  dans  la  fin, 
des  espèces  à  faciès  ambigu  qui  pourraient  aussi  bien  se  placer  dans  le 
groupe  H.  On  trouvera  peut-être  le  même  défaut  à  d'autres  de  mes  groupes  ; 
car,  encore  une  fois,  le  genre  se  prête  peu  à  des  divisions  absolues. 

Il  est  facile  de  prévoir  que  ce  genre  deviendra  extrêmement  nombreux 
en  espèces.  En  France  même,  on  ne  conn«it  guère  que  celles  des  environs  de 
Paris,  et  il  en  reste  certainement  une  quantité  à  découvrir  dans  nos  con- 
trées méridionales  et  alpines.  Quant  aux  espèces  exotiques,  les  rares  échan- 
tillons qui  nous  sont  parvenus  sont  de  contrées  assez  diJTérentes  pour  nous 
indiquer  que  toutes  les  parties  du  globe  doivent  en  fournir,  ce  qui  ne  laisse 
pour  ainsi  dire  pas  prévoir  de  limites  pour  ce  genre  lilliputien. 

Les  auteurs  ont  connu  un  grand  nombre  d'Eupithecia  qui  sont  en  partie 
retrouvées.  Toutefois,  Fabricius  aune  Murinata  250  dont  la  description  est 
trop  peu  précise  pour  pouvoir  être  appliquée.  Il  en  est  de  même  de  sa 
Fuscata  260.~  L'Admirai  a  figuré  pi.  26  une  petite  Géomètre  qui  me  paraît 
bien  appartenir  a  ce  genre  et  qui  pourrait  bien,  si  on  en  juge  par  la  che- 
nille, être  hCastigata,  mais  le  papillon  n'a  pas  de  point  cellulaire,  et  mal- 
gré la  perfection  habituelle  des  dessins  de  cet  ancien  auteur,  il  faut  renon- 
cer à  la  reconnaître  avec  certitude 

A 

13^9.       EuPlTHEClA    (^ERUSS.ARIA       Led. 

Led.  Faun.  Chypr.  Beyr.  p.  39  pi.  3  fîg.  9. 

21  «•ïo.  Ailes  concolores,  d'un  blanc-jaunl,  à  frange .^mblable  et  sans 
liseré.  Supérieures  avec  la  côte  parsemée  jusqu'à  la  coudée  de  traits  rous- 
sâtres,  en  pailie  conilucnts,  et  quatre  lignes  de  la  même  couleur,  fines, 
denliculées,  parallèles,  disposées  deux  à  deux,  marquées,  surtout  la  cou- 
dée, de  points  nervuraux  bruns.  Inférieures  n'ayant  que  les  deux  dernières 
lignes  et  seulement  quelques  rudiments  à  la  base.  Abdomen  marqué  d'un 
d'un  petit  point  noii'  dorsal  sur  chaque  incision  postérieure.  Tête  teintée 
de  foussâtre.  —  9  semblable. 

Enviions  de  Beyrouth.     Lu  cf,  une  9-    Coll.  Lederer. 


LARENTID^E.  3o3 

B 
iSgo.      EuPiTHECiA  Brevicui.ata     Dr. 

Donz.  Aun.  Soc.  ent.  Fr.  1837  p.  478  pi.  18  fig.  7  —  Hb.  596  — Dup. 
Sup.  IV  p.  112  pi.  59  Og.  9  —  Bdv.  1799  —  Heir.-Sch.  p.  117  et  125. 

Larv.  ignot. 

France  méridionale  et  centrale,  en  juillet.    Quatre  ex.     Coll.  Gu. 

J'ai  trouvé  plusieurs  fois  celte  jolie  espèce  aux  environs  de  Châteaudun, 
mais  toujours  très-rarenienl.  Elle  a  bien  tous  les  caractères  du  genre 
Eupithecia,  et  c'est  à  tort  que  MM.  Duponchel  et  Boisduval  l'ont  placée 
dans  le  G.  Melanthia.  Elle  a  été  jusqu'ici  très-mal  figurée,  probablement 
parce  que  Geyer  et  Duponchel  l'ont  copiée  tous  deux  sur  la  figure  très- 
médiocre  des  Annales,  qui  ne  rend  bien  ni  la  coupe,  ni  la  tache  bck|ilaire 
d'un  jaune-rouiilé,  ni  la  grande  tache  apicale  brune,  qui  marque  trop  la 
coudée  et  qui  ajoute  deux  points  costaux  qui  n'existent  pas. 

C     [Arcyonia    Hb.)  (1) 
f 

1391.      EuPlTHEClA    Venosata      ï'^b. 

Fab.  249  —  Bork.  287  —  Hb.  244  —  Haw.  p.  357  —  Treits.  II  p.  137 

—  Dup.  *f  p.  436  pi.  201  f.  5  —  Frey.  III  pi.  204  —  Steph.  III  p.  290 

—  Wood  683  —  Bdv.  ■WOS  —  Herr.-Sch.  p.  118  et  125  —  Lab.  187  = 
Decussatu  Dodov.  VIII  pi.  266  f .  3  =  Insiynata  Hb.  Beitr.  4  pi.  II  fig.  G 

—  Bork. 145. 
Larv.  Hb.Frey. 

Toute  l'Europe,  en  mai  et  juin,  mais  jamais  très-commune.     Coll.  div. 

C'est  la  plus  élégante  et  aussi  la  plus  facile  à  reconnaître  de  tout  le 
genre, 

ft 

1392.        EuPlTHECIA    CoXSIGNATA       Bork. 

Bork.  146  —  Hb,  245  —  Haw.  p.  357  —  Treits.  U  p.  117  —  Dup.  V 

(1)  Far  quelle  préoccupation  d'esprit  M.  Stephens  a-t-il  lu  Arogonia? 


3o4  LARENTIDiE. 

p.  438  pi.  201  f.  6  —  Steph.  III  p.  290  —  Frey.  III  pi.  204  a-c  — Wood 
682—  Bdv.  1702  —  Herr.-Sch.  p.  118  et  125  —  Lah.  188. 

Larv.  Frey. 

France,  Autriche,  Angleterre,  Suisse,  en  juillet.  Toujours  rare.  J'en  ai 
pris  ici  un  seul  exemplaire. 

C'est  bien  à  tort  que  Haworth  dit:  habitat  in  Anglta  frequentissime , 
elle  y  est  aussi  rare  que  partout  ailleurs. 

On  n'a  pas  de  très-bonne  figure  de  cette  jolie  espèce  pourtant  si  facile 
à  rendre.  Celle  de  Hubner  est  trop  rousse.  Borkhausen  ne  parle  pas  du  trait 
cellulaire  confondu  avec  la  tacbe  costale,  caractère  si  frappant  chez  cette 
Eupifhecia. 

La  clienille  est  aussi  jolie  que  le  papillon,  d'un  vert-pomaie,  r,  incisions 
jaunes,  avec  le  dos  plus  clair  et  marqué  à  chaque  incision  antérieure  d'une 
petite  tache  triangulaire  rouge.  Elle  vit,  en  juin,  sur  les  arbres  fruitiers. 

ftf 
iSt)^.     EupiTHECiA  Despectaria     Led. 

Leder.  Scbrift.  des  Zool.  bot.  Vereins  1853  p.  32  pi.  6  f.  7. 

j7D)m,  Ailes  étroites:  les  supérieures  très-lancéolées,  les  inférieures 
très-courtes  :  les  quatre  concolores,  d'un  ton  argileux  pâle,  bordées  d'un 
liseré  noir  interrompu,  à  franges  à  peine  entrecoupées.  Supérieures  avec 
trois  lignes  extrêmement  fines,  noires,  sinueuses  :  les  deux  dernières  très- 
écartées  et  naissant  de  taches  costales.  Entre  elles,  un  trait  noir  étroit,  fer- 
mant la  cellule  et  surmonté  d'atomes  noirs  à  la  côte.  Une  liture  noirâtre 
vague  avant  le  bord  terminal  entre  1'  et  2.  Ailes  inférieures  à  base  claire, 
avec  une  large  bande  subtermiuale  d'atomes  gris  et  le  bord  argHeux  ;  leur 
dessous  blanc,  soyeux,  avec  un  trait  cellulaire  et  deux  lignes  grises,  paral- 
lèles, assez  écartées.  Abdomen  ayant  le  premier  anneau  saupoudré  de  gris, 
mais  le  dernier  semblable  aux  autres. 

Altaï.     Uno".     Coll.  Lederer. 

Cette  petite  espèce,  fort  tranchée,  rappelle  pour  les  couleurs  et  le  dessin 
la  Leptosia  velox. 

D 

r3o4.       EuPlTHEClA    LrXARIATA       W.-V. 

Wien.-Verz.  M-10  —  Fab.  274  —Hb.  24S— Haw.p.  364— Treits.M 
p.  122  —  Dup.  V  p.  458  pi.  203  f .  2  —  Steph.  III  p.  279  —  Curt.  pi.  64 
—  Wood  649  —  Bdv.  1720  —  Her.-Sch.  p.  118  et  125  —  Lah  185. 

Larv.  Hh.  Treits. 

Répandue  dans  toute  l'Europe,  surtout  dans  le  nord,  mais  nulle  part 
très-commune,  en  juin  et  juillet.     Coll.  div. 


larentidjE.  3o5 

Jolie  espèce,  qu'il  est  inutile  de  décrire  lant  elle  est  tranchée.  Cepen- 
dant, Haworth  semble  l'avoir  confondue  avec  l'Emmel.  Blandiata  et 
Borkhausen  avec  la  Coretn.  Ferrugata. 

iSgS.       EuPITHECIA    PuLCHELLATA       St. 

Steph.  III  p.  279  —  Wood  650.  —  Gn.    pi.  12  fig.  6. 

Elle  est  bien  voisine  de  la  Linariata,  et  je  ne  l'avais  d'abord  considérée 
que  comme  une  variété,  mais  M.  Doubleday  me  mande  qu'il  a  élevé  plus 
de  cent  individus  de  cette  dernière  sans  obtenir  une  seule  Pulchellata,  que 
celle-ci  vole  dans  les  lieux  où  la  linaire  ne  croit  pas,  enfin  que  l'époque  de 
leur  apparition  est  différente. 

Elle  est  un  peu  plus  grande  (221"»).  Le  fond  des  ailes  est  généralement 
plus  clair,  l'espace  médian  est  moins  foncé,  surtout  par  en  bas,  souvent 
proportionnellement  plus  large.  La  bandelette  claire  qui  le  suit  est  pla-s 
large,  ce  qui  vient  de  ce  que  la  nuance  ferrugineuse  est  plus  restreinte  et 
moins  fondue.  La  bandelette  ferrugineuse  extrabasilaire  est  aussi  plus  dis-" 
tincte  et  plus  isolée.  Les  ailes  Inférieures  out  la  bandelette  plus  large,  den- 
tSculée  inférieurement,  mieux  bordée  de  points  noirs,  la  subterminale  plus 
rapprochée  de  cette  bandelette,  plus  visible,  plus  dentée.  Les  franges  sont 
plus  distinctement  entrecoupées.  L'aspect  général  des  dessins  est  plus 
denliculé.  Les  mêmes  différences  s'observent  en  dessous. 

Angleterre,  en  mai.    Deux  c/,  trois  9*    Coll.  Dbd.  et  Gn. 

Il  est  bien  à  désirer  qu'on  élève  la  chenille  de  celte  Eu^ithecia  concur- 
remment avec  celle  de  Linariata  pour  constater  sans  réplique  sa  validité, 
sur  laquelle  j'avoue  qu'il  me  reste  toujours  des  doutes. 

E     [Leucocora    Hb.) 

iSgG.       EUPITIIECIA    ExTREMATA       Fab. 

Fab.  270  —  Bork.  221?—  Hb.  239  — Bdv.  16%= Glaucomktata  Led. 
Larv.  ignot. 

Port  de  f^enosata.  Ailes  blanches,  pjus  ou  moins  lavées  de  brun-carné 
pâle,  avec  la  frange  entrecoupée  et  aussi  salie  de  brun  plus  foncé.  Supé- 
rieures ayant  l'espace  basilaire  borné  par  une  ligne  oblique,  sinueuse, 
très-tranchée,  liée  à  un  triangle  costal  noir  par  une  liture  oblique  couleur 
d'argile,  et  tout  l'intérieur  varié  de  blanc  et  de  bleuâtre.  Trait  cellulaire 
étroit,  mais  très-net.  Coudée  fine,  accusée  par  des  traits  nervuraux,  suivie 
à  la  côte  d'une  grosse  tache  d'un  gris-bleu.  Une  liture  terminale  couleur 
d'argile,  n'atteignant  pas  les  bords.  Ailes  inférieures  avec  une  tache  basilaire 

Lépidoptères.    Tome  10.  2.0 


^ 


3o6  LARENTID^. 

d'un  gris-bleu,  un  petit  point  cellulaire  et  l'extrémité  lavée  de  gris  divisé 
par  des  lignes  blanches  et  plus  marqué  à  l'angle  anal.  Abdomen  d'un  gris- 
bleu  foncé,  avec  l'anus  blanc.  —  $  un  peu  plus  salie  de  brunâtre. 

Corse.     Six  exempl.    Coll.  Bdv.  et  Lederer. 

Je  crois,  avec  M.  Boisduval,  que  cette  jolie  Eupithecia  est  bien  VExtre- 
mata  de  Fabricius.  Sa  description,  si  courte  qu'elle  soit,  s'y  applique  par- 
faitement, et  la  figure  de  Hubner,  grossière  comme  toutes  celles  de  la  même 
planche,  n'a  rien  qui  puisse  contrarier  cette  détermination.  C'est  donc  à 
tort  qu'on  veut  en  faire  une  espèce  nouvelle  sous  le  nom  de  Glaucomictuta. 

Borkhausen  fait  trouver  son  Extremata  en  Autriche,  en  sorte  qu'il  est 
très-douteux  que  ce  soit  celle-ci,  bien  que  sa  description  lui  convienne 
assez  bien.  Au  reste,  il  prend  pour  elle  le  même  point  défectueux  de  com- 
paraison que  pour  la  Centaureata^  en  sorte  que  ses  deux  espèces  peuvent 
bien  n'être  pas  mêuje  des  Eupithecia. 

iSgy.     Eupithecia  Gentaureata     Rœs. 

Rœs.  I  pi.  VIII  —  Wien.-Verz.  N-7  —  Fab.  209  —  Bork.  219?  —  Hb. 
452  —  Haw.  p.  358  —  Treits.  II  p.  126  —  Dup.  V  p.  451  pi.  202  f.  7  — 
Steph.  m  p.  289  —  Frey.  Beitr.  I  pi.  VI  f.  2  —  Wood  679—  Bdv.  1694  — 
Sepp  VI  pi.  35  lig.  1-7  —  Herr.-Sch.  p.  118  et  125  —  Lah.  184  =  Suc- 
centuriata  var.  p  Clerck  pi.  8  fig.  11  —  Brahm.  270  —  Bork.  157  = 
iSi5'nûtoScop.578^LaPh.  blanche  à  tache  et  bande  noire  GeofT.  II  p.  141. 

Larv.  Rœs.  Brahm.  Hb.  Frey. 

Commune  dans  toute  l'Europe,  en  mai  et  juin,  puis  en  août,  dans  les 
jardins,  les  clairières  des  bois,  etc.    Coll.  div. 

Elle  est  si  tranchée  qu'il  est  inutile  de  faire  ressortir  ses  caractères. 
Borkhausen  la  compare  à  une  petite  variété  de  la  Rubiginata,  ce  qui 
pourrait  faire  croire  qu'il  a  vu  une  variété  de  la  Blandiuta.  Cependant  sa 
description  peut,  à  la  rigueur,  lui  convenir. 

L'excellente  ligure  i52  de  Hubner  racliéte  bien  sa  très-mauvaise  figure 
240,  qu'on  croirait  se  rapporter  à  une  espèce  toute  différente. 

A. 

Ailes  presque  entièrement  blanches  :  les  supérieures  n'ayant  que  la 
naissance  des  lignes  et  le  trait  cellulaire.  Les  inférieures  avec  les  rudi- 
ments de  lignes  fines  au  bord  abdominal. 

Mêmes  localités,  mais  surtout  le  midi  de  la  France. 

B. 

Entièrement  d'un  gris-sombre,  avec  toutes  les  Ugnes  très-marquées, 
même  aux  ailes  inférieures.  Supérieures  teintées  de  brun  clair  sur  tout  le 


* 


LARENTID/E.  807 

disque,  avec  la  côte  et  le  bord  interne  bien  marqués  de  gris-noir,  et  le 
groupe  ôe  lignes  discoidales  Irès-accusé. 

Une  9  élevée  par  moi  au  Vernet  (Pyrénées-Orientales). 

1398.        EUPITHECIA    LlGUST[CATA       Dz. 

Donz.  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  1838  p.  431  pi.  12  fig.  5  —  Dup.  Sup.  IV 
p.  371  pi.  80  fig.  5  (3  par  erreur)  —  Bdv.  1684. 

Pyrénées-Orientales,  en  juillet. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  espèce  et  je  n'ai  pas  eu  la  chance  de  la  prendre  dans 
la  localité  indiquée  par  M.  Donzel.  Autant  que  j'en  puis  juger  par  sa  des- 
cription très-incomplète  et  sa  figure  très-médiocre,  elle  se  rapproche  de  la 
variété  B  de  la  Succenturiata.  La  figure  de  Duponchel  n'est  qu'une  co- 
pie de  celle  de  M.  Donzel,  et  probablement  plus  mauvaise  encore. 

*  1 399.      EcpiTHEcrA  Succenturiata  Lin. 

Syst.  nat.  267  —  Clerck  pi.  8  —  Wien-Yerz.  K-24?  —  Fab.  241  — 
Schwarz.  125  —  Hb.  459  (non  236)  —  Haw.  p.  358  —  Treits.  II  p.  130  et 
Sup.  p.  215  —  Dup.  V  p.  448  pi.  208  fig.  5  —  Fisch.  Rosi.  p.  72  — 
Bdv.  1693  —  Wood  677  ?  —  Hcrr.-Scb.  p.  119  et  127  var.  3  —  Lah.  190. 

Larv.  Schwarz.  Hb. 

Toute  l'Europe,  en  juillet  et  août,  mais  n'est  commune  nulle  part. 
Coll.  div. 

Elle  varie  beaucoup.  Le  type  linnéen,  qui  sera  le  nôtre,  se  caractérise 
ainsi  :  Fond  des  ailes  blanc,  à  lignes  plus  ou  moins  marquées,  souvent 
nulles  sur  le  disque;  les  supérieures  avec  une  bande  costale  grise,  inter- 
rompue après  la  coudée,  et  une  bordure  assez  large,  grise,  coupée  par  la 
subterminale  qui  est  blanche^  fine  et  dentée  ;  un  sinus  clair  tend  à  l'inter- 
rompre au-dessous  de  l'apex.  Point  cellulaire  toujours  très-noir  et  en  re- 
lief. Thorax  blanc,  avec  le  collier  et  la  tête  gris.  Abdomen  brun,  avec  la 
base,  l'extrémité  et  le  dessous,  d'un  blanc  tranché.  —  On  rencontre  beau- 
coup plus  de  çf  que  de  9- 

La  chenille  vivrait,  d'après  les  auteurs,  sur  les  Artemisia,  et  M.  Burney 
l'a  élevée  en  effet,  en  abondance,  sur  VArtemisia  mnritima  ;  mais  on  ren- 
contre le  papillon  dans  des  localités  dépourvues  de  ces  plantes.  Schwarz 
prétend  l'avoir  élevée  sur  le  Prunier. 

A.      Oisparata     Hb. 

Hb.  246,  247  —  Clerck  pi.  8  fig.  11. 

Le  (f  diffère  du  type  par  le  bord  terminal,  qui  est  entrecoupé  de  taches 


3o8  LARENTlDiE. 

ferrugineuses,  et  par  une  grande  tache  de  cette  dernière  couleur,  au  bas 
de  l'espace  médian.  —  Chez  la  9^  celte  dernière  tache  est  brune  et  moins 
étendue,  sur  un  fond  ferrugineux.  Toutes  les  lignes  sont  aussi  marquées 
que  chez  le  cf. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  variété,  qui  ne  paraît  pas  constituer  une  race  bien 
distincte^  mais  plutôt  intermédiaire  entre  le  type  et  la  var.  B. 

B,      Oxydata     Tr. 

Treits.  II  p.  114— Bdv.  1692  =  Cogmta  Steph.  III  p.  288  — Wood  676 
=  Succenturiata  9  Dup.  pi.  202  fig.  6  =  Ferruginata  Dup.  Sup.  p.  50 
pi.  54  fig.  8? 

D'un  gris  plus  ou  moins  mêlé  de  ferrugineux,  mais  la  première  teinte 
persiste  le  plus  souvent  dans  la  cellule  et  sur  les  ailes  inférieures.  Même 
dans  les  exemplaires  tout  gris,  il  y  a  toujours  une  liture  ferrugineuse  entre 
2  et  3.  Le  point  cellulaire  est  entouré  de  noirâtre.  Les  lignes  sont  plus 
nombreuses,  plus  denticulées,  surtout  du  bord  interne  à  la  6,  où  elles  for- 
ment une  rentrée  très-sensible.  Tout  le  corps  uniforme  et  mélangé  de 
gris  et  de  ferrugineux. 

Cette  variété  a  tout  l'air^  au  premier  abord,  d'une  espèce  distincte,  et 
j'ai  reçu  bien  des  réclamations  des  Entomologistes  de  plusieurs  pays,  pour 
qui  je  l'ai  déterminée,  car  elle  se  reproduit  partout.  Mais  précisément,  à 
cause  de  la  quantité  d'exemplaires  que  j'ai  vus^  et  de  l'élude  qu'ils  m'ont 
nécessitée,  je  ne  puis  que  persister  dans  mon  opinion. 

La  description  de  Stephens  et  la  figure  de  Wood  ne  peuvent  guère 
faire  reconnaîlre  cette  race,  qui  est  pourtant  bien  leur  Cognata.  Quant  à 
la  Ferruginata  de  Duponchel ,  dont  la  figure  est  aussi  très-grossière, 
comme  je  ne  l'ai  pas  vue  en  nature,  je  ne  puis  rien  affirmer. 

C.      Snbfulvata     Haw. 

Haw.  p.  357  —  Steph.  III  p.  287  —  Wood  675. 

Ailes  supérieures  ferrugineuses,  unies  et  sans  lignes,  avec  une  bande 
costale  et  une  bordure  grises,  interrompues  par  du  gris  plus  clair.  Le 
point  cellulaire  noir  se  détache  nettement.  Ailes  inférieures  grises,  avec 
une  teinte  fauve,  restreinte  à  la  cellule.  Thorax  et  abdomen  comme  chez  B. 

France,  Angleterre,  en  août.     Coll.  Doubleday  et  Gn. 

Les  Entomologistes  anglais  persistent  encore  à  la  regarder  comme  es- 
pèce séparée.  M.  Doubleday  œe  mande  qu'elle  ne  paraît  qu'en  août  et  vole 
dans  les  jardins,  tandis  que  le  type  éclôt  en  juillet  et  vole  dans  les  bois. 
Mais  je  ne  puis  la  considérer,  malgré  cela,  que  comme  une  simple  variété 
de  Succenturiata,  dont  elle  a  tous  les  caractères  essentiels.  Au  rebours 
du  type,  ce  sont  surtout  des  9  qu'on  rencontre,  et  même,  dans  l'origine, 
je  les  considérais  presque  comme  les  deux  sexes  d'une  même  espèce;  mais 


larentid.ï;.  3o9 

j'ai  reçu  depuis  des  9  de  Succenluriata  et  des  cf  de  Subfulvata  ,  cepen- 
dant toujours  beaucoup  plus  rarement  que  les  sexes  opposés. 

Voici ,  au  reste,  une  description  de  la  chenille  de  celte  variété,  qui  a  été 
élevée  aô  ovo  par  M.  Logan,  d'Edimbourg,  et  dont  M.  Doubleday  a  bien 
voulu  ni'envoyer  un  beau  dessin  et  un  individu  en  nature.  Les  entomolo- 
gistes qui  rencontreront  celle  de  la  Succenluriata  typique,  pourront  la 
comparer  et  décider  la  question.  Elle  a  le  port  àe,  Castigata,xa3.\s  elle  est  un 
peu  moins  effilée.  Le  fond  est  d'un  brun-carné,  avec  la  région  ventrale  noi- 
râtre, traversée  au  milieu  par  une  large  bande  claire  ,  carnée ,  divisée  elle- 
même  par  une  fiae  ligne  brune.  Sur  le  dos  est  un  dessin  noirâtre  formant 
des  losanges  traversées  par  une  vasculaire  noire,  interrompue.  Les  sous- 
dorsaies  sont  aussi  noirâtres,  fines,  granulées,  un  peu  festonnées,  et  le  milieu 
des  losangesdorsalesleur  est  contigu.  Au-dessous  le  fond  devient  plus  clair, 
avec  quelques  ombres  obliques  également  granulées.  Sur  les  premiers  an- 
neaux, ce  dessin  est  réduit  à  trois  lignes  longitudinales.  Les  poils  qui 
naissent  des  trapézoïdaux  sont  noirs  et  raides.  La  tête  est  claire,  avec  deux 
lignes  noires  et  les  côiés  semblables.  Cette  chenille  vit  sur  les  AchiUea. 

l4oO.       EUPITHECIA    SuBDiMBHATA       W.-V. 

Wien.-Verz.  K-25  —  Fisch.  Rosi.  p.  72  =  Piperata  Steph.  III  p.  288— 
Wood  678  =  Obrutaria  Herr.-Sch.  p.  119  et  126  fig.  145,  146  = 
Amentaria  Bdv.  Mus. 

Larv.  ignot. 

Il  existe  dans  la  collection  Schiff.  deux  espèces  sous  ce  nom,  savoir  :  un 
exemplaire  de  la  Piisillafa,  ou  espèce  voisine,  et  deux  individus  bien  au- 
thentiques de  celle-ci.  Comme  la  phrase  du  Wien.-Verz.,  toute  courte  qu'elle 
soit,  s'y  adapte  parfaitement  et  ne  convient  point  à  la  PusiUata,  il  me 
paraît  de  toute  nécessité  de  rétablir  le  nom  primitif.  M.  Herr.-Schœffer 
n'a  pas  osé  le  faire,  et  je  ne  conçois  pas  pourquoi,  puisqu'il  déclare  que 
les  individus  de  la  collection  Schiff.  appartiennent  incontestablement  it  cette 
espèce.  Le  parti  qu'il  a  adopté  de  créer  un  nom  nouveau  (qui,  dans  tous  les 
cas,  He  pourrait  subsister,  puisque  celui  des  anglais  lui  est  antérieur),  a 
beaucoup  plus  d'inconvénients. 

Les  caractères  de  cette  espèce  sont  :  fond  des  ailes  blanc,  les  supérieu- 
res avec  la  côte  et  la  bordure  d'un  gris-cendré  foncé,  comme  chez  Succen- 
turiata,  la  dernière  divisée  par  une  fine  subterminale  dentée,  sans  élar- 
gissement à  l'angle  interne.  Tout  le  disque  des  inférieures  blanc,  avec  une 
bordure  grise.  Toutes  les  lignes  très-fines,  géminées,  parallèles.  Point  cel- 
laire  perdu  dans  la  seconde.  Nervures  costale  et  médiane  légèrement  tein- 
tées de  roussâtre.  Bordure  du  dessous  des  inférieures  bien  sensible,  limitée 
antérieurement  par  des  points.  Frange  ayant  la  moitié  antérieure  plus  grise 
et  non  entrecoupée. 


3 10  LARENTIDJÎ. 

Elle  varie  pour  l'expression  des  lignes.  La  Ç  a  toujours  le  disque  des 
supérieures  plus  chargé. 

France,  Allemagne,  Hongrie,  Angleterre,  en  juin.  Rare  partout.  Qua- 
tre cf,  trois  9-  Coll.  Zeller,  Lederer,  Dbday.  et  Bellier.  (M.  Boisduvai  l'a 
nommée,  à  ce  dernier,  Amentaria.) 

La  figure  de  VVood  n'en  donne  pas  d'idée.  La  Denticulata  Dup.  202  f.  2 
la  représente  presque  exactement,  quoique  cette  figure  paraisse  avoir  été 
faite  sur  une  vraie  Denticulata. 

M.  Herr.-Sch.  assure  que,  dans  la  collection  de  Hubner,  cette  espèce 
porte  le  oom  àePimpinellata.  Ceci  est  bien  propre  à  inspirer  des  doutes 
sur  l'autlienticilé  de  cette  collection,  car  les  figures  de  Hubner  n'ont  pas 
le  moindre  rapport  avec  cette  Eupithecia,  facile  à  reconnaître  et  à  figurer. 

F     {Hi/pepirnUs    Hb.) 

f 

*  l4oi.       EUPITHECIA    MoDICATA       Hb. 

Hb.  361  (non  alior.)  —  Lah.  192  ? 

Je  crois  que  les  auteurs  allemands  ont  eu  tort  de  réunir  la  Modicata  de 
Hubner  à  son  Impurata.  J'ai  devant  les  yeux  un  individu  envoyé  d'Alle- 
magne à  M.  Bellier,  sous  le  nom  fautif  de  Denticulata,  qui  se  rapporte 
très-bien  à  la  première  (361),  et  que  je  décris  sommairement. 

La  plus  blanche  après  Succenturiata.  Ailes  supérieures  prolongées  à 
l'apex,  comme  dans  la  figure  de  Hubner.  Nervures  à  peine  jaunâtres,  à  leur 
extrémité  seulement.  Lignes  de  la  base  confuses, et  l'espace  suivant  rem- 
pli de  gris-noirâtre  jusqu'à  la  seconde  bande  claire.  Celle-ci  et  la  3<=  dis- 
tinctes, blanches,  à  trois  lignes  bien  séparées  par  une  tache  costale  carrée, 
très-nette.  Point  cellulaire  contigu  à  l'angle  formé  par  l'espace  noirâtre. 
Une  tache  grisâtre  sur  le  disque  dans  la  bifurcation  de  1  et  3.  Ailes  infé- 
rieures ayant  aussi  la  base  grise  et  les  deux  bandes  distinctes. 

Elle  se  rapproche  plus  qu'aucune  autre,  pour  la  coupe  et  le /flCîe?,  d'une 
Larentta. 

\\  existe  aussi  un  individu  sous  ce  nom  dans  la  collection  de  M.  Boisdu- 
vai, mais  il  est  en  si  mauvais  état,  que  je  ne  puis  dire  s'il  se  rapporte  bien 
ici. 

^  i4o2.     EuPiTHECiA  Impurata     Hb. 

Hb.  347  —  Dup.  Y  p.  446  pi.  202  fig.  4  et  Sup.  IV  p.  52  pi.  54  f.  9  = 
Modicaria  H.-S.  p.  119  et  128  fig.  178  —Bdv.  1679  —  Leder.  —Lah.  192? 
=  Minoraria  Bdv.  1680  (non  aller.). 

Elle  est  certainement  très-voisine  de  la  précédente,  mais  le  fond  est  plus 
sombre,  moins  blanc;  les  nervures  sont  teintées  de  roussâtre  en  plusieurs 


LARENTIDvE.  3  I  I 

endroits,  et  notamment  la  médiane  et  sa  bifurcation.  L'espace  basilaire 
n'est  pas  d'un  gris  si  tranciié  ni  si  large,  et  le  point  cellulaire  reste  en  de- 
hors au  lieu  d'être  compris  dedans.  La  dernière  bande  claire  est  seule  dis- 
tincte et  triple.  Les  petits  points  noirâtres  qui  la  précèdent  forment  sur 
les  nervures  une  série  bien  marquée  de  petits  chevrons  isolés.  Les  ailes 
inférieures  sont  larges  (pour  le  genre)  et  bien  arrondies.  Elles  sont  plus 
salies  de  gris  et  à  dessins  moins  nets. 

Allemagne,  France  centrale,  Suisse.  Quinze  ex.  Coll.  Bdv.,  Lederer, 
Bellier  et  Gn. 

Je  ne  connais  point  de  bonne  figure  de  cette  espèce.  Elle  varie  beaucoup, 
Eiais  n'ofifre  pas  de  races  très-tranchées. 

      Scmigrapharia     Br. 

Bruand  ubi?  —  Herr.-Sch.  Sup.  p.  76  fig.  537. 

Plus  petite.  Lignes  plus  fines,  plus  brouillées,  mais  le  dessin  est  le 
même,  et  elle  ne  saurait  constituer  une  espèce  distincte,  ni  même  une  va- 
riété bien  tranchée. 

France  centrale.    Cinq  ex.     Coll.  Bellier  et  Gn. 
B.      Unitaria     H.-S- 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  77  fig.  524,  525  —  Led. 

L'unique  exemplaire  sur  lequel  M.  Herrich  a  fondé  cette  espèce,  et  que 
j'ai  sous  les  yeux,  me  paraît  trop  voisin  d'Impurata  Ç  pour  qu'on  n'at- 
tende pas  la  découverte  d'autres  individus  des  deux  sexes.  Il  n'est  pas, 
d'ailleurs,  assez  frais  pour  permettre  de  bien  apprécier  ses  différences.  La 
principale  consiste  dans  lepoint  cellulaire  qui,  au  lieu  d'être  oblong  et  aigu 
aux  extrémités,  est  tout-à-fait  arrondi  et  placé  au  centre  d'un  petit  espace 
clair,  également  rond. 

Une  9  prise  près  de  Ronda  par  M.  Lederer. 

i4o3.     EupiTHECiA  Denticulata     Tr. 

Treits.  II  p.  132—  Dup.  V  p.  4i2  pi.  202  f .  2  —  Bdv.  1681  —  Herr.- 
Sch.  p.  123  et  138  fig.  126  —  Leder. 
Larv.  ignot. 

Elle  est  d'un  blanc-jauni  ou  un  peu  carné,  avec  une  bande  costale  et  une 
large  bordure  grises,  interrompues  par  une  liture  claire  qui  remonte  vers 
l'apex.  Le  disque  est  clair,  avec  les  lignes  et  bandes  ordinaires  fines  ;  la 
dernière  de  celles-ci  précédée  d'une  ligne  denticulée  par  des  points  noirs 
nervuraux.  Les  nervures  sont  ordinairement  noires  jusqu'à  leur  ramifica- 


"J  '  2  LARENTIDvE. 

lion.  La  tête  et  le  thorax  sont  tout  blancs.  L'abdomen  est  de  la  couleur 
des  ailes  et  varié  comme  elles. 

Hongrie.    Une/,  »"e  9-    ^^U.  Bdv. 

^  l4o4.        EUPITHECIA    GUAPHATA        Tr. 

Traits.  II  p.  144  —  Dup.  Sup.  IV  p.  54  pi.  54  f.  12  —  Bdv.  1682  —  Fis. 
Rosi.  p.  72  —  Herr.-Sch.  p.  123  etl37fig.  179,  180,  189  —  Lab.  210. 

Hongrie,  Valais,  en  été.    Cinq  ex.    Coll.  Lederer,  Bellier  et  Gn. 

Elle  est  petite,  d'un  blanc  assez  pur,  avec  les  dessins  d'un  gris  un  peu 
jaunâtre,  consistant  en  une  foule  de  très-petites  lignes  dentées,  irrégu- 
lièrement disposées  et  ne  laissant  pas  bien  deviner  les  trois  bandes  claires  : 
celles  (;u  disque  empâtées  de  gris,  l'avant-dernière  commune  aux  quatre 
ailes,  régulièrement  dentée  et  éclairée  antérieurement  de  blanc.  Point  cel- 
lulaire presque  toujours  confondu  dans  la  partie  sombre.  Ailes  inférieures 
au'ssi  chargées  de  dessins  que  les  supérieures.  Subterminale  commune,  bien 
marquée,  mais  ne  se  distinguant  pas  des  autres  éclaircies.  Frange  entre- 
coupée de  blanc  et  de  gris.  Dessous  uniforme,  avec  le  point  et  les  lignes 
distinctes.  Une  série  de  points  noirs  si;r  l'abdomen. 

Toujours  rare.  Varie  un  peu,  pour  la  disposition  des  lignes  plutôt  que 
pour  les  couleurs. 

*  l4o5.       EuPITHECIA    SCRIPTARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  121  et  132  fig.  123  —  Led.  —  Lab.  201. 

Cette  espèce,  nouvellement  découverte,  a  la  taille  et  la  coupe  de  Gra- 
phata,  sauf  que  les  ailes  supérieures  sont  un  peu  plus  larges.  Elle  est  d'un 
gris-noir,  avec  les  lignes  bien  plus  régulières  et  les  trois  bandes  ordinaires 
parfaitement  distinctes,  brisées  en  zigzags  et  sans  aucun  empâtement. 
La  subterminale  est  fine,  mais  bien  nette  et  claire,  à  dents  arrondies.  Les 
ailes  inférieures  sont  moins  chargées  de  dessins  que  les  supérieures.  L'ab- 
domen est  gris,  avec  les  incisions  blanches,  surtout  au  milieu. 

Styrie,  Simplon,  en  juillet  et  août.  Six  ex.  Coll.  Zell.,  Led.  et  Bel- 
lier. 

^  l4o6.      EUPITHECIA  Mayerata. 

Elle  m'a  été  envoyée  sous  le  nom  de  Mayeri  Mann,  mais  elle  n'a  encore 
été  ni  décrite,  ni  figurée. 

Elle  a  la  taille  et  la  coupe  de  la  précédente  (l?"""»),  et  elle  tient  tout  à  la 
fois  d'elle  et  de  la  Graphata.  Elle  est  d'un  gris-de-fer  foncé, et  les  ailes  su- 
périeures ont  toujours  une  teinte  roussâtre  bien  marquée  sur  le  disque  et 


lauentid.e.  3i3 

sur  les  nervures.  Leurs  lignes  sont  assez  confuses,  et  la  dernière  bande 
seule  est  assez  accusée  extérieurement  par  des  dents  irrégulières.  La  sub- 
terminale est  très-fine,  mais  très-marquée,  à  dents  larges  et  profondes,  les 
trois  premières  fulgurées,  les  autres  arrondies.  Les  ailes  inférieures  ont 
deux  bandes  assez  distinctes,  outre  la  subterminale.  L'abdomen  a  une  tache 
noire,  dorsale,  surmontée  de  roussâtre  à  chaque  incision.  Les  cils  des  an- 
tennes sont  à  peine  perceptibles  chez  le  çf-  les  deux  sexes  sont  sembla- 
bles, comme  chez  les  espèces  analogues. 

Autriche,  environs  de  Vienne.    Cinq  ex.    Coll.  Lederer  et  Beilier. 

La  chenille  vit  sur  VAlsine  verna  et  probablement  sur  d'autres  plantes 
basses.  Elle  est  mince,  allongée,  d'un  gris-verdâtre  pâle,  avec  une  large 
vasculaire  noirâtre,  bien  continue,  plus  claire  au  milieu,  et  une  stigmatale 
semblable,  mais  moins  régulière.  Il  y  a  un  petit  point  ferrugineux  oblong 
sous  chaque  anneau.  La  tête  est  petite,  arrondie,  luisante,  d'un  roux 
clair. 

*  ï4o7>      ErpiTHECt.A   SiLENATA      Stand. 

Standfuss  Zeisch.  f.  Entom.  Bresl.  1849  no  11  p.  15  pi.  1  fig.  3  —  Herr.- 
Sch.  Sup.  p.  77  fig.  544. 

Silésie.    Cinq  ex.    Coll.  Lederer,  Beilier  et  Pierret. 

M.  Her.-Schœffer  la  compare  à  la  Castigafa,  mais  elle  a  bien  plus  de 
rapports  avec  Scriptaria  ou  Mayeraria  dont  elle  a  la  coupe.  Elle  est  d'un 
gris-noir  un  peu  fumeux,  avec  les  bandes  ordinaires  d'un  gris  un  peu  moins 
foncé.  Le  point  cellulaire  est  gros  et  très-noir.  La  subterminale  est  très- 
nette,  fortement  dentée,  rapprochée  du  bord,  qui  est  liseré  de  traits  noirs 
bien  marqués,  éclairés  en  arrière.  Les  ailes  inférieures  ont  le  disque  plus 
clair  et  traversé  par  une  ligne  incomplète,  qui  remonte  jusqu'à  sa  base  par 
la  nervure  médiane  et  par  un  trait  cellulaire  bien  marqué.  En  dessous,  cette 
ligne  est  complète  et  parfaitement  distincte  de  la  nervure, qui  est  conco- 
lore  au  fond. 

M.  Standfuss  entre  dans  beaucoup  de  détails  sur  cette  espèce,  ainsi  que 
sur  sa  chenille.  Cette  dernière  varie  beaucoup  :  elle  est  verte  ou  testacée, 
avec  une  vasculaire  foncée,  la  tête  et  les  pattes  écailleuses,  d'un  jaune  de 
cire,  ou  brunes  ;  elle  a  souvent  des  chevrons  dorsaux  plus  foncés  et  quel- 
ques traits  latéraux.  On  la  trouve  vers  la  fin  de  juillet  dans  le  calice,  puis 
dans  les  capsules  du  Sikne  inflata. 

^  l4o8.       EUPITHECIA    RiPARIA        H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  76  fig.  518,  519  —  Led. 

C'est  \d  plus  petite  de  ce  groupe,  et  aussi  la  moins  chargée  de  dessins. 
Elle  est  d'un  blanc  légèremen»  grisâtre,  avec  cinq  lignes  d'un  gris-pâle,  fa- 


3  «4  LARENTIP^E. 

ciles  à  compter,  régulières,  semblables,  équidistantes,  parallèles,  à  dents 
arrondies.  On  voit  en  outre  une  bordure  étroite  du  même  gris.  Les  ailes 
inférieures  sont  tout-à-fait  semblables,  mais  elles  n'ont  que  deux  lignes 
et  le  point  cellulaire  bien  marqué.  Le  dessous  est  blanc  et  rappelle  tout- 
à-fait  le  dessin  des  Acidalia.  Corps  blanc. 

Fiurae.     Deux  ex.     Coll.  Lederer. 

1409.        EuPITHECIA    TrIBUNARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  76  fig.  522,  523  —  Led. 

Elle  appartient  presque  autant  au  groupe  de  Castigata  qu'à  celui-ci.  Ses 
ailes  supérieures  sont  assez  prolongées  à  l'apex,  avec  la  côte  droite,  d'un 
gris-blanc,  et  le  dessin  peu  chargé.  On  aperçoit  d'abord  deux  lignes  sur 
le  disque,  isolées,  et  entre  elles  un  filet  plus  léger,  mais  pas  de  point  cellu- 
laire. Ces  lignes  sont  coudées  sur  la  \.  puis  presque  droites  et  obliques.  Il 
en  est  de  même  de  l'extrabasilaire,  qui  en  est  à  une  grande  distance.  Une 
large  bordure  grise,  ne  portant  aucune  trace  de  subterminale  (au  moins 
dans  le  çf,  car  elle  reparaît  un  peu  chez  la  9)-  La  côte  est  concolore.  Les 
inférieures  sont  plus  rembrunies,  et  les  lignes  y  sont  plus  serrées,  mais  elles 
deviennent  pius  claires  en  dessous.  Les  franges  sont  finement  entrecou- 
pées. L'abdomen  est  zôné  de  gris  clair.  —  La  9  est  plus  petite,  mais  elle 
est  peu  fraîche,  et  je  n'ose  préciser  les  différences. 

Elisabethpol  (Géorgie),     Un  cf,  une  9-    Coll.  Lederer. 

La  figure  de  M.  Herriclr  est  très-bonne. 

l4'0.       EuPITHECIA    ExTRAVERSARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  77  fig.  543. 

M.  H.-Schœffer  a  reçu  de  France  cette  Eiipithecia  que  je  n'ai  point  vue. 
Il  paraît  qu'elle  est  voisine  de  Riparia,  Tribunaria,  etc.  D'après  la  figure, 
on  la  croirait  voisine  de  Lihanotidata. 

ll{\\.       EuPlTHECIA    SUBSEQUARIA       H.-S. 

Her.-Sch.  Sup.  p.  76  fig.  520,  521  —  Led, 

Elle  est  bien  de  ce  groupe,  mais  son  dessin  est  aussi  peu  saillant  que 
chez  notre  Plumbeolnf a .  Le  fond  est  d'un  blanc-lestacé,  avec  une  multitude 
de  lignes  très-fines,  parallèles,  mais  non  fortement  sinuées  ni  dentées,  et 
dont  presque  aucune  plus  saillante  que  les  autres.  Les  trois  nervures  sont 
teintées  de  brun-argileux.  Les  traits  terminaux  sont  très-fins,  et  la  frange 
coupée  de  petits  traits  blancs  peu  distincts.  Les  lignes  des  inférieures  sont 


LARENTlD.i:.  3l5 

plus  dentées  en  dessous,  les  dessins  sont  plus  tranchés,  surtout  la  bordure 
sombre  et  la  subterminalc  qui  la  divise,  et  on  voit  reparaître  les  traits  cel- 
lulaires, qui  manquent  en  dessus.  L'abdomen  est  zôné  de  blanchâtre. 

Amasieh.     Une  9-     Coll.  Lederer. 

La  figure  de  M.  Herricii  est  bonne. 

^  ll\\'>..       EUPITHECIA    TkIPUNCTARIA       H.-S. 

Herr.-Sch.  Sup,  p.  77  Cg.  461  —  Led. 
Francfort-sur-le-Mein. 

Je  n'ai  pas  vu  cette  Eupiihecia  qui,  d'après  la  figure  de  M.  H.-Schœffer, 
semble  à  peine  appartenir  à  ce  genre  et  qui  a  l'aspect  d'une  Emmelesia 
ou  d'une  Coremia. 

tt 
^  i4i3.     EupiTHEciA  Cauchyata. 

Dup.  V.  p.  440  pi.  202  f .  1  —  Bdv.  1683. 

2Î"™.  Ailes  larges,  arrondies,  d'un  blanc-ochracé,  avec  une  large  bor- 
dure d'un  gris-argileux  que  traverse  la  subterminale,  qui  est  peu  marquée. 
Le  disque  de  l'aile  est  rayé  de  lignes  de  cette  dernière  couleur,  peu  mar- 
quées, mais  nombreuses,  qui  ne  laissent  pas  nettement  distinguer  les 
bandes  ordinaires.  Un  point  cellulaire  bien  marqué  sur  les  quatre  ailes. 
La  côte  des  supérieures  est  teintée  de  jaunâtre  ou  de  tcstacé,  surtout  sur 
la  sous-costale.  La  frange  est  entrecoupée  de  brun  sur  sa  première  moitié. 
Les  ailes  inférieures  participent  aux  couleurs  et  aux  dessins  des  supérieures 
et  sont  marquées  en  ilessous  de  lignes  bien  distinctes.  Les  supérieures  sont 
moins  prolongées  à  l'apex  que  chez  VHelveticata.  Abdomen  clair,  sans 
taches. 

Alsace,  environs  de  Bourbonne-les-Bains.  Un  cf.  Coll.  Bdv.  Une  9» 
sans  indication  de  localité,  mais  que  je  crois  de  la  Suisse.  Coll.  Pierret. 
M.  Lederer  m'en  a  envoyé  un  çf,  venant  de  l'Altaï,  qui  n'en  diffère  aucu- 
nement. 

^  i4'4'      Eupithecia  Aggregata     Gn. 

Elle  a  quelque  ressemblance  avec  la  Cauchyata^  mais  elle  m'en  paraît 
très-distincte.  Les  ailes  supérieures  ont  le  fond  d'un  jaune-testacé,  et  les 
lignes  qui  les  traversent  sont  extrêmement  fines,  vermicolées  et  tellement 
serrées  qu'on  ne  distingue  nettement  aucune  bande.  La  subterminale  seule 
est  bien  distincte,  fulgurée,  puis  droite  à  l'angle  interne.  Le  trait  cellu- 
laire est  extrêmement  grêle  et  ne  serait  pas  visible  s'il  n'était  cerclé  de 


3l6  LARENTID;E. 

blanc.  Les  ailes  inférieures  et  le  dessous  des  quatre  sont  à  peu  prés  comme 
chez  Cauchyata. 

Altaï.     Une  Ç.    Coll.  Lederer. 

ik-  l4'5.        EUPITHECIA    PeRNOTATA        Gn. 

Taille  de  Cauchyata  (23"^'"),  mais  ailes  notablement  plus  étroites  :  les 
supérieures  ayant  la  côte  un  tiers  plus  longue  que  le  bord  interne,  d'un 
gris-ceiidré  un  peu  jaunâtre,  avec  toutes  les  nervures  entrecoupées  de  gris 
foncé  et  de  blanc,  et  de  fines  lignes  claires,  ondées-dentées,  dont  les  plus 
.distinctes  sont  la  subterminale  et  uHe  ligne  qui  la  précède,  le  fond  formant 
dans  cet  endroit  une  bordure  un  peu  plus  foncée.  Un  trait  cellulaire  oblong, 
entouré  de  clair.  Ailes  inférieures  à  dessins  confus  ;  frange  bien  entrecoupée 
et  précédée  de  traits  noirs,  interrompus  par  un  point  blanc  vis-à-vis  des 
nervures.  Dessous  des  inférieures  clair,  avec  plusieurs  lignes,  dont  une 
subterminale  ondée-dentée ,  noirâtre.  Abdomen  sans  taches,  mais  mêlé 
de  gris-noir  et  de  blanchâtre,  avec  le  premier  et  le  dernier  anneau  plus 
clairs. 

Mont-Hose,  MoHt  Ossolano,  en  juillet.     Deux  cf,  une  $.     Coll.  Feisth. 
Pas  très-bien  conservés. 

Cette  espèce  et  la  suivante  pourraient  également  se  placer  dans  le 
groupe  H,  non  loin  û'Helveticaria. 

^  i4i6.      EuPiTHECiA   Italic.ata     Gn. 

C'est  la  plus  petite  de  ce  groupe  avec  la  Riparia  (le"»"").  Pour  les  des- 
sins elle  se  rapproche  beaucoup  de  Cauchyata  et  surtout  de  Pernotata. 
Les  ailes  supérieures  sont  lancéolées,  à  fond  blanc,  avec  de  fines  lignes 
grises,  dont  deux  non  dentées,  rapprochées  et  parallèles,  après  le  point  cel- 
lulaire, qui  est  noir.  Puis  vient  une  bordure  plus  sombre,  traversée  par  la 
subterminale^qui  est  très-rapprochée  du  bord  qu'elle  touche  presque,  den-^ 
ticulée  en  zigzag,  surtout  au  sommet,  et  terminée  à  l'angle  interne  par  un 
point  triangulaire  plus  large.  La  3  et  la  souS-médiane  sont  entrecoupées 
de  blanc  et  de  brun.  Les  ailes  inférieures  sont  plus  pâles ,  avec  le  bord 
obscur  et  une  subterminale  à  dents  festonnées  et  presque  contiguë  au  bord. 
En  dessous,  elles  sont  blanches,  avec  deux  bandelettes  brunâtres,  écartées, 
dont  la  supérieure  passe  sur  un  trè.s-petit  point  cellulaire.  L'abdomen  est 
d'un  gris-blanc,  sans  anneau  brun. 

Un  cf  pris  par  M.  Feisthamel  à  Domo-Dossola  (Lombardie).    Coll.  Gn. 


LARENTIDJÎ.  3  I  7 

G 

^       '4 '7-      EupiTHECiA   Plumbeolata      Haw.    Gn.    pi.  11  fig.  i. 

Haw.  p.  360  no  137  —  Steph.  III  p.  287—  Wood  674  =  PusiUata  Haw, 
p.  359?  —  Steph.  III  p.  287  —  Wood  673  =  Scabiusata  Bork.  161?  = 
Begrandaria  Bdv,  1727— Dup.  Sup.  IV  p.  106  et  530  pi.  59  f.  4  et  pi.  90 
f.  8  — Herr.-Sch.  p.  122  et  135  fig.  1S8,  i29  —  Led.  =  Valerianata 
Treits.  II  p.  103?  —  Fisch.  Rosi.  p.  54  —  Herr.-Sch.  p.  122  et  134?  = 
Isogrammata  Treits.  II  p.  100  —  Fisch.  Rosi.  p.  54  — Herr.-Sch.  p.  122 
et  135  fig.  188  —  Lah.  205. 

Larv.  ignot. 

Celte  espèce,  si  commune  chez  nous,  a  reçu  déjà  une  foule  de  noms.  Il 
paraît  qu'elle  a  été  retrouvée  dernièrement  dans  la  collection  de  Hubner, 
sous  le  nom  de  Valerianata.  M.  Herrich-Schœffer  est  parti  de  là  pour  lui 
donner  ce  nom,  bien  que  la  figure  395  n'ait  pour  ainsi  dire  aucun  rap- 
port avec  elle.  J'en  dirai  presque  autant  de  la  description  de  Treitschke, 
qui  paraît  à  peine  concerner  cette  espèce,  tandis  que  celle  de  son  Iso- 
grammata s'y  adapte  bien.  C'est  donc  ce  dernier  nom  qu'auraient  dû 
adopter  nos  auteurs  français,  au  lieu  de  lui  en  donner  un  nouveau  [Begran- 
daria], puisqu'ils  ne  connaissaient  pas  coluî  de  Haworth,  qui  est  réelle- 
ment le  plus  ancien  (1),  et  qui  est  bien  authentique,  puisqu'il  a  été  vérifié, 
à  Londres,  sur  l'ancienne  collection  de  Haworth. 

C'est  une  des  plus  petites  Eupithecia  (17™"').  Ailes  courtes  et  arrondies, 
d'un  cendré  clair,  qui  passe,  en  vieillissant,  au  gris-testacé,  avec  une  foule 
de  lignes  sinuées  et  tremblées,  au  milieu  desquelles  on  démêle  difficile- 
ment les  bandes  ordinaires.  La  subterminale,  au  contraire,  est  le  plus 
souvent  nulle  ou  à  peine  appréciable.  Les  ailes  inférieures  n'ont,  en  des- 
sus, que  de  légères  traces  de  lignes,  tandis  qu'en  dessous  elles  sont  bien 
visibles  et  laissent  apercevoir  une  bande  médiane.  Le  point  ceUulaire  ex- 
trêmement fin  eu  dessous, aux  quatre  ailes,  est  presque  conslamment  nul 
en  dessus.  La  frange  n'a  aucun  entrecoupé. 

France  centrale,  Angleterre,  Autriche,  en  juin.  Vingt-quatre  ex.  Coll. 
div. 

Elle  a  des  mœurs  très-différentes  des  autres  Eupithecia,  et  elle  aime  à 
voler  parmi  les  herbes  dans  les  clairières  humides  des  bois. 

(1)  Il  se  pourrait,  toutefois,  que  ce  dernier  se  trouvât  encore  primé  par  celui  do 
Borkhausen,  qui  a  donné  sous  le  nom  de  Scabiosaia,  une  espèce  non  retrouvée,  et 
dont  la  description  me  parait  lui  convenir  assez  bien.  Quand  on  connaîtra  la  chenille 
de  notre  Plumbeolata,  cette  supposition  pourra  se  changer  en  certitude,  si  elle  est 
cylindrique,  verdàtre ,  jaimâtre  ou  blanchâtre,  avec  une  vasculaire  plus  foncée,  et 
qu'elle  vive  sur  les  Scabiosa. 


3l8  LARENTID.E. 

Chez  VIsogrammata  figurée  par  M.  H.-Schœffer,  les  bandes  paraissent 
plus  dlslinctes,  cl  la  subtcniiinale  est  mieux  marquée,  ainsi  que  les  lignes 
des  inférieures  —  Quant  à  la  Valcrianata  de  M.  Eversniann,  p.  ûl2,  elle 
paraît  être  une  variété  distincte,  puisqu'il  la  dit  plus  petite  que  Coronata, 
et  semblable,  pour  le  dessin,  à  la  Residuata.  Je  n'en  puis  rien  dire  sans 
l'avoir  vue. 

A. 

PlumbeolataRaiW.  p  — Wood674? 

Plus  petite  (15™™),  un  peu  plus  foncée  et  plus  roussâtrc.  Deux  des  ban- 
des et  la  subterminale  un  peu  plus  distinctes  que  chez  le  type.  L'abdomen 
teinté  latéralement  de  roux  carné  ou  fauve,  surtout  sur  les  premiers  an- 
neaux, ainsi  que  le  milieu  du  thorax. 

Cette  petite  variété,  remarquable  par  ce  dernier  caractère  (dont  aucun 
auteur  anglais,  du  reste,  n'a  fait  mention),  passe  en  Angleterre  pour  la 
Plumbeolata  typique  de  Haworth  ;  mais  je  crois,  d'après  sa  description, 
que  cette  dernière  est  bien  notre  espèce  ordinaire,  et  que  c'est  à  sa  va- 
riété [5  qu'il  faut  rapporter  celle-ci.  —  Les  figures  de  Wood  sont  telle- 
ment imparfaites,  qu'on  ne  peut  rien  affirmer;  je  crois  cependant  que  sa 
Pusillata  est  l'espèce  ordinaire,  et  sa  Plumbeolata  celle-ci  (1). 

B.      Sin^ularia     H.-S. 

H.-S.  p.  121  et  132  fig.  141,  142  —  Lab.  202 

Bien  que  je  n'aie  pas  vu  cette  Eupithecia,  je  crois  qu'elle  doit  se  rap- 
porter ici  comme  variété.  En  effet ,  elle  ne  diffère  de  nos  Plumbeolata  que 
par  la  couleur  plus  grise,  les  dessins  mieux  marqués,  et  un  très-petit  point 
cellulaire  aux  quatre  ailes  Quant  à  la  coupe,  on  rencontre  ici  des  indivi- 
dus absolument  semblables.  La  Plumbeolata  étant  beaucoup  moins  com- 
mune en  Allemagne  que  chez  nous,  M.  H.-Schœffer  a  pu  plus  facilement 
s'en  laisser  imposer  par  quelque  variété  bien  tranchée. 

s%  i4i8.      Eupithecia  Pygm^ata     Hb. 

Hb.  234  — Treits.IIp.  135— Dup.  V  p.  480  pi.  204  f.  6  —  Bdv.  1717  — 

(1)  J'ai  reru  tout  dernièrement  de  M.  Doubleday  une  note  que  lui  a  transmise 
M.  Yangiian  de  Bristol  sur  ces  deux  Eupithecia,  qu'il  regarde  comme  deui  espèces 
distinctes.  Il  prend  la  première  [Plumbeolata  type)  en  mai,  et  a  trouvé  la  seconde 
(vai-.  A)  cette  année,  en  juillet,  sur  la  Clematis  vitalba.  Mais  ce  qu'il  y  a  d'impor- 
tant, c'est  que  M.  Yaughan  a  fait  de  son  côté,  et  sans  que  je  lui  aie  rien  commiuiiqué 
de  mon  travail  fait  depuis  bien  longtemps,  la  même  remarque  que  moi  au  sujet  de 
l'abdomen. 


LAHENTID/E.  SlQ 

Herr.-Sch.  p.  122  et  135  fig.  401,  403  =  Palustraria  Dbday.  Zool. 
1850  —  Steph.  Cat.  Brit.  Mus.  p.  202  —  Wood  Sup.  1731. 
Larv.  ignot. 

Ctyrie,  Nord  de  l'Allemagne,  Angleterre,  en  juin.     Quatre  ex.    Coll.  Gu. 

Cette  petite  espèce  vole  le  jour,  comme  la  Plumbeolafa,  parmi  les  hautes 
herbes  et  dans  les  lieux  marécageux,  en  compagnie  de  VHerhula  Cespi- 
talis  dont  on  la  distingue  à  peine  au  vol. 

Elle  est  facile  à  reconnaître  à  sls  ailes  épaisses,  d'un  gris-ardoisé,  avec 
trois  bandes  parallèles,  d'un  gris  blanchâtre,  mais  qui  ne  sont  souvent 
visibles  qu'à  la  côte,  et  la  subterminale  blanche,  punctiforme,  à  point 
anal  plus  gros  et  souvent  seul  visible,  la  frange  entrecoupée  de  gris-blanc 
et  précédée  d'un  filet  noirâtre,  coupé  au  bout  de  chaque  nervure  par  un 
point  blanc,  l'abdomen  d'un  gris-noir  uni,  etc. 

!  4  J  9-       EUPITHECIA    ImMUNDATA       Zcll. 

Zell.  Isis  1845  p.  194  —  Led.  =  Argillacearia  Herr.-Sch.  p.  122  et  136 
flg.  143,  144  —  Lah.  Sup. 205'=. 

Larv.  ignot. 
Bohême,  Livonie. 

Je  n'ai  pu  la  voir  en  nature.  Il  paraît  qu'elle  est  voisine  de  la  Plumbeo- 
lata,  mais  les  ailes  supérieures  sont  plus  aiguës  à  l'apex,  à  bord  plus  droit. 
La  couleur  est  plus  jaunâtre,  elle  n'a  point  ou  à  peine  de  subterminale  ;  la 
dernière  bande  claire  est  plus  arquée,  plus  sinuée,  beaucoup  plus  visible 
en  dessous,  etc.,  etc. 

M.  Delaharpe  dit  qu'elle  a  un  faciès  particulier  et  qu'elle  ressemble,  au 
premier  aspect,  à  la  Psyché  Bombycelia. 

H 

t 

ll\10.       EuPlTHECIA    GuiNAHDIARIA       Bdv. 

Bdv,  1732  —  Dup,  Sup.  IV  p.  374  pi.  30  fig.  3  (5  par  erreur)  —  Herr.- 
Sch.  p.  119  et  126  fig.  273?? 

2imm.  Ailes  étroites  :  les  supérieures  lancéolées,  d'un  brun-rougeâtre 
mêlé  de  gris,  avec  toutes  les  nervures  entrecoupées  de  noir  et  de  gris, 
surtout  sur  la  dernière  bande,  où  elles  figurent  comme  des  séries  de  points 
noirs.  La  naissance  des  2  et  3  plus  blanche,  et  formant  une  petite  éclaircie 
sous  un  très-petit  point  cellulaire  noir.  Lignes  et  bandes  peu  distinctes  ; 
la  tubterrainalc  grise,  élargie  et  très-rapprochéc  du  bord,  à  l'angle  anal 


320  LARENTID^. 

qu'elle  atteint.  Nuance  qui  précède  celte  ligne  et  la  première  bande,  d'un 
brun  plus  franc.  Ailes  inférieures  d'un  cendré-brunâtre,  sans  autre  dessin 
que  quelques  atomes  noirs  au  bord  abdominal.  Leur  dessous  marqué  de 
beaucoup  de  lignes  un  peu  plus  foncées,  mais  effacées  en  partie.  Abdomen 
avec  des  nuances  latérales  brunâtres,  qui  dessinent  une  bandelette  dorsale 
grise. 

France  méridionale,  Prusse.    Deux    9-    Coll.  Bdv.    Dn  (f.    Coll. 
Bellier. 

M .  Bellier  l'a  reçue  de  Prusse  sous  le  nom  (ÏEricearia.  Elle  est  très- 
jolie,  et  rappelle  un  peu  par  ses  couleurs  les  Chesias  Spartiata  et  Obli- 
quata.  La  figure  de  Duponchel  est  tellement  mauvaise,  qu'il  est  impossible 
de  soupçonner  qu'elle  appartient  à  cette  espèce.  Quant  à  M.  Herrich- 
Schœffer,  avec  qui  nous  ne  sommes  pas  habitués  à  de  pareilles  inexactitu- 
des, sa  Guinardiaria  ne  rendant  pas  bien  la  nôtre,  me  laisse  beaucoup  de 
doutes ,  et  je  suis  tenté  de  croire  qu'on  ne  lui  a  pas  envoyé  la  vraie. 

tt 

^  j42I.        EUPITHECIA    HeLVETICARIA       Bdv. 

Bdv.  1687  —  Dup.  Sup.  IV  p.  39  pi.  53  f.  7  —  Herr.-Sch.  p.  120  et 
131  fig.  130,  131,  133  —  Led.  —Lab.  197. 

Lmvv.  Bdv.  rens. 

Valais,  en  octobre.  —  Ecosse,  en  mai.    Dix  ex.    Coll.  div. 

Facile  à  reconnaître  à  sa  couleur  d'un  brun-cannelle  clair,  à  ses  ailes 
supérieures  prolongées  à  l'apex;  au  trait  cellulaire  très-fort  et  très-noir;  à 
l'espace  terminal  uni,  sans  ou  presque  sans  ligne  subterminale  ;  aux  ailes 
Inférieures  unies  et  presque  sans  autre  dessin  que  le  trait  éellulaire;  à 
l'abdomen  qui  porte  à  l'extrémité  de  chaque  anneau,  sur  le  dos,  un  petit 
groupe  d'écaillés  blanches,  qui  forment  une  sorte  de  crête,  etc.,  etc. 

M.  Boisduval,  et  Duponchel  d'après  lui,  disent  qu'elle  est  voisine  de 
la  Pimpinellata  de  Hubner  !  Cette  assertion  rappelle  la  libéralité  avec  la- 
quelle les  anciens  auteurs  prodiguaient  les  expressions  :  affinissima,  simil- 
lima,  etc. 

La  figure  de  M.  Her.-Sch.,  la  meilleure  que  nous  ayons,  n'est  pas  encore 
exacte,  mais  sa  description  est  bonne  et  se  rapporte  bien  ici. 

Cette  espèce  a  été  dernièrement  retrouvée  en  Ecosse,  par  M.  Logan 
d'Edimbourg.  Sa  chenille  vit  sur  le  genévrier,  et  le  papillon  parait  en  mai. 
Toutes  celles  qui  existaient  jusqu'ici  dans  les  collections,  provenaient  du 
chasseur  Anderregg,  qui  élevait  la  chenille  sur  le  Juniperus  saùina. 


LARENTIDJE.  321 

1422.     EupiTHEcrA  Arceuthata     Frey. 

Frey.  IV  pi.  372  —  Herr.-Sch.  p.  120  et  131  fig.  134-137  —  Led.  —  Lah. 
198. 
Larv.  Frey. 

Allemagne,  en  mars  et  avril. 

Je  n'ai  point  vu  celte  Eupithecia.  D'après  M.  Herr.-Schœffer,  elle  tient 
le  milieu  entre  Helvcticata  et  Satyrata.  D'après  ses  figures,  elle  paraîtrait 
plutôt  se  placer  entre  Saiyrafa  et  Castiguta.  Au  reste,  il  paraît  qu'elle 
varie  beaucoup,  car  sa  figure  136  est  bien  (llff(?rente  de  13i. 

M.  Frayer  a  trouvé  la  chenille,  en  septembre,  sur  le  genévrier.  Elle  est 
grosse  et  courte,  plissée  transversalement,  d'un  beau  vert,  avec  une  vascu- 
laire  plus  foncée  et  la  stigmatale  également  plus  foncée,  mais  plus  large  et 
liserée,  de  chaque  côté,  de  jaune  clair. 

1423.     Eupithecia  Satyrata     Hb. 

Hb.  439  (var.)  —  Treits.  II  p.  108  —  Frey.  IV  pi.  294  f.  1  —  BdT.  1689 
—  Herr.-Sch.  p.  120  et  130  fig.  149, 148  —  Lah.  \%=Silenaria  Herr.- 
Sch,  fig.  428  (non  alior.)  =  CaWtmana  Staint.  Dbday.  Zool.  1850  —  Wood 
Sup.  1732  =  Jlbipunctata  Haw.  p.  360? 

Larv.  Frey. 

Autriche,  Allemagne^  Angleterre,  nord  de  l'Ecosse,  dans  les  bois  de  hêtres 
herbus,  ch  avril  et  mai.    Neuf  ex.    Coll.  div. 

La  figure  de  Hubner,  très-bonne  pour  la  coupe,  est  si  exagérée  pour  les 
"couleurs,  qu'il  est  impossible  d'y  reconnaître  les  individus  ordinaires,  la 
nuance  la  plus  habituelle  étant  le  gris-brun  et  non  le  brun  foncé,  et  les 
nervures  étant  coupées  de  blanc  et  non  de  jaune.  La  description  de 
Treitschke  parait  faite  en  s'aidant  beaucoup  de  cette  figure,  et  induirait 
également  eu  erreur.  Voici  les  caractères  qui  me  paraissent  les  plus  cons- 
tants, et  qui  ne  sont  pas  les  mêmes  que  ceux  de  M.  Herrich-Schœffer. 

Ailes  assez  larges,  même  les  inférieures,  surtout  chez  les  9  '>  les  supé- 
rieures triangulaire?,  à  apex  assez  prolongé.  Première  moitié  seule  de  la 
frange  légèrement  entrecoupée.  Lignes  ordinaires  nombreuses^  mais  con- 
fuses, presque  toutes  semblables,  croisées  par  les  nervures,  qui  sont  en- 
trecoupées de  blanc  et  de  noir.  Subterminale  toujours  distincte,  mais 
maculaire,  avec  le  point  anal  double,  notablement  élargi.  Inférieures  sablées 
en  dessous,  avec  une  sorte  de  bordure  grise,  confuse.  Abdomen  sans 
anneau  brun  distinct.  Tête  et  thorax  gris,  grossièrement  sablés  de  noir. 

C'est  une  des  espèces  qui  varient  le  plus.  M.  Doubleday  m'en  communique 
une  $  du  nord  de  l'Ecosse,  qui  est  d'un  brun  de  bois,  avec  tous  les  des- 

Lépidoptères.    Tome  10.  21 


322  LAREXTID^E. 

sins  très-marqués,  entre  autres  deux  lignes  parallèles  brun-foncé ,  aux 
quatre  ailes,  en  dessous,  sans  bordure.  Le  point  cellulaire  est  très-fort. 
M.  Herr.-Schœffer  figure  (149-150  et  151)  deux  variétés  très-tranchées, 
surtout  la  première  dont  les  ailes  sont  arrondies  et  d'une  coupe  tout-à-fait 
différente.  Quant  a  sa  figure  147,  qu'il  dit  se  rapporter  plutôt  à  Veratrata, 
c'est  pour  moi  le  type  de  la  Satyrata.  148  s'en  éloigne  davantage,  mais  si 
elle  a  la  taille  de  la  Veratrata  (qu'il  a,  du  reste^  très-bien  représentée 
fig.  152),  elle  n'en  a  point  la  coupe  ni  les  dessins. 

A.  Grammarîa     B^v. 
BUv.  1686. 

D'un  gris  tout-à-fait  cendré,  à  dessins  aussi  bien  écrits  que  dans  le  type. 
La  bordure  des  ailes  inférieures  précédée  d'une  ligne  fine,  dentée,  visible 
même  en  dessus. 

Andalousie?  DneÇ.  Coll.Bdv.  Autriche.  Un  cf,  une  9.  Coll.  Le- 
derer. 

M.  Boisduval  indique  les  Alpes  françaises. 

B.  C'allunaria     Dbd. 
Dbday.  Zool.  1850  —  Wood  Sup.  1732. 

D'un  gris-blanc,  avec  les  dessins  très-peu  distincts.  Ailes  supérieures  un 
peu  plus  étroites.  Séries  de  points  complètement  oblitérées.  Lignes  con- 
fuses. 

Quatre  ex.  d'Ecosse.  Coll.  Dbday  et  Gn.  Deux  ex.  d'Islande.  Coll. 
Bellier. 

J'ai  vu  la  chenille  soufflée  de  celte  variété.  Elle  est  d'un  gris-rougeâtre, 
avec  des  Y  dorsaux  plus  foncés  lur  les  anneaux  intermédiaires  et  un  espace 
dorsal  plus  clair,  marqué  de  taches  elliptiques  brunes  que  divise  la  vascu- 
laire  sur  les  trois  premiers  anneaux.  Les  côtés  sont  d'un  jaune-soufré  que 
traverse  un  trait  oblique  rougeâtre  sur  chaque  anneau,  et,  au-dessous  de 
cette  partie  jaune,  est  une  bandelette  foncée  bien  continue,  après  quoi  le 
ventre  redevient  clair.  La  tête  et  les  pattes  sont  concolores.  Les  trapézoï- 
daux ne  sont  visibles  qu'à  la  loupe  et  paraissent  alors  placés  sur  une  tache 
claire,  arrondie. 

N'ayant  point  vu  en  nature  la  chenille  du  type  qui  vit  sur  les  fleurs  de 
VEupatorium  cunnabinum,  j'ignore  en  quoi  celle-ci  peut  en  différer. 

C.      Atraria     H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  121  et  132  fig.  154, 155  —Led. 

Je  n'ai  vu  que  deux  individus  médiocrement  frais  de  cette  Eupithecia,  mais 


LARENTID^E.  323 

s'ils  se  rapportent  bien  à  VAtraria  de  M.  Herricli,  ce  dont  je  n'ai  pas  de 
raison  de  douter,  puisque  M.  Lcderer  me  l'affirme,  cette  dernière  n'est 
qu'une  variété  de  la  Salijrata,  très-peu  différente  de  la  variété  Callunaria, 
mais  d'un  ton  plus  noir,  à  ce  qu'il  paraît,  sur  les  individus  frais.  Tous  les 
dessins  du  type  sont  en  partie  fondus. . 

Je  laisse  la  question  à  éclaircir  à  ceux  qui  peuvent  élever  de  chenilles 
VAtraria  et  la  Satyrata. 

ll[ll[.       EUPITHECIA    VeRATRARU       H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  120  et  130  Cg.  152  —  Led. 
Larv.  Gn.  infrà. 

Autriche,  Allemagne,  Sty rie,  en  août.     Un  cf.    Coll.  Gn. 

Cette  grande  espèce  est  voisine  de  la  Satyrata,  mais  très-distincte.  On 
la  reconnaîtra  à  ses  ailes  larges,  légèrement  coudées  au  milieu  ou  mal 
arrondies  :  les  supérieures  aiguës  à  l'apex,  d'un  gris-cendré,  parfois  teinté 
de  rougeâtre  et  saupoudré  de  fins  atomes  blancs,  à  dessins  confus  :  le  trait 
cellulaire  très-noir,  suivi  d'une  double  série  de  points  nervuraux  noirs, 
éclairés  de  blanc  en  arrière ,  qui  indiquent  la  place  de  la  dernière  bande 
daire.  La  subterniinale  isolée,  très-rapprochée  du  bord  et  très-dentée.  La 
frange  à  peine  sensiblement  entrecoupée.  L'abdomen  gris,  à  incisions  d'un 
brun  clair,  marqué  sur  les  3^  et  4"  anneaux  d'un  Irait  transversal  noir  et 
muni  de  petites  crêtes,  etc.,  etc. 

La  chenille  vit,  en  août,  dans  les  capsules  du  f^erairum  album  ;  mais  on 
ne  la  trouve  pas  tous  les  ans,  et  elle  en  passe  quelquefois  deux  en  chrysa- 
lide. Elle  est  épaisse  et  assez  courte,  atténuée  aux  deux  extrémités,  d'un 
giis  livide  et  plus  noirâtre  sur  le  dos  que  sur  les  côtés,  avec  les  trapézoï- 
daux distincts,  quoique  très-petits,  et  les  stigmates  noirs.  La  tête,  qui  est 
très-petite,  les  plaques  du  cou  et  de  l'anus,  et  les  pattes  écailleuses,  sont 
également  d'un  noir  tranché.  M.  Lederer  me  l'a  envoyée  souillée,  avec  des 
chrysalides  qui  sont  écloses  chez  moi  dans  les  premiers  jours  d'août. 

l425.       EUPITHECIA    EcENARtA       H.-S. 

Herr.-Sch.  p.  121  et  132  fig.  279,  280? 

C'est  une  des  plus  grandes  (25"'"').  Ailes  d'un  gris  de  poussière  :  les 
supérieures  un  peu  lancéolées,  avec  les  deux  lignes  médianes  géminées, 
écartées,  flexueuscs,  mais  non  dentées,  plas  apparentes  que  tout  autre 
dessin.  Trait  cellulaire  droit,  allongé,  bien  net.  Extrémité  de  l'aile  plus 
sombre,  avec  la  subterminale  peu  marquée,  de  la  couleur  du  fond  comme 
les  bandelettes,  qui  sont  aussi  peu  distinctes.  Frange  bien  entrecoupée. 
Dessous  des  inférieures  avec  une  bande  large ,  arquée,  concolore,  liserée 


324  LARENTIDiE. 

de  noirâtre,  et  divisée  par  une  ligne  noirâtre,  plus  rapprochée  du  liseré 
supérieur  que  de  l'inférieur. 

Bavière,  Angleterre,  pays  de  Galles.  Trois  9-  Coll.  Dbday.  et  Lede- 
rer.    Encore  très-rare. 

Il  paraît  que  cette  espèce  est  l'Egenaria  de  M.  Herrich  ;  mais  j'avoue 
que  ni  sa  figure,  ni  sa  description  ne  me  l'eussent  fait  soupçonner.  Elle 
est  facile  à  reconnaître  à  ses  deux  lignes  géminées  et  à  la  bande  du  dessous 
des  inférieures.  Elle  forme,  d'ailleurs,  une  espèce  bien  distincte,  mais 
qu'on  est  assez  embarrassé  pour  placer,  car  elle  tient  à  la  fois  de  Casti- 
gata  et  ù'Expallidata  ,  ou  plutôt  elle  a  un  aspect  tout-à-fait  à  elle,  et  qui 
m'avait  fait  supposer  exotique  le  premier  individu  qu'on  m'a  communi- 
qué. Je  regrette  de  n'avoir  pas  vu  le  mâle,  dont  la  vue  serait  nécessaire 
pour  fixer  l'opinion  sur  cette  espèce. 

*  1426.       EUPITHECIA.    COMPRESSATA       Gn. 

21mm,  Taille  et  couleur  de  Castlgata ,  mais  les  ailes  supérieures  sont 
notablement  plus  prolongées  à  l'apex  ,  et  ce  qui  distingue  celte  espèce  de 
toutes  ses  congénères,  c'est  que  les  deux  dernières  bandes  claires,  très- 
nettes  et  très-distinctes,  obliques  et  presque  droit